Lizzie Crowdagger's Blog, page 16

May 2, 2016

Dykes VS Bastards

Dykes VS Bastards est une nouvelle un peu particulière, puisqu'elle est partie d'une sorte de défi littéraire « blague ». Frustrée par la répression policière depuis le début du mouvement contre la loi travail (et en particulier la journée du jeudi 28 avril), de prendre des coups et des gaz lacrymogènes sans pouvoir répondre aux policiers, de voir des potes partir en prison ou à l'hôpital, j'avais annoncé en plaisantant que, pour chaque gazage, chaque éclat de grenade, chaque coup de matraque, je tuerais un policier dans mon prochain roman.




Ce n'était pas une idée très sérieuse, mais elle a plu à pas mal de gens, et j'ai eu cette idée de nouvelle, reprenant les personnages d'Une autobiographie transsexuelle (avec des vampires), qui a commencé à germer. Alors que j'avais vraiment eu du mal à écrire depuis un certain temps, j'ai réussi à la rédiger en quelques jours, sans doute parce qu'il y avait un aspect cathartique dont j'avais besoin à ce moment là.




À l'heure actuel, je publie ce texte sans avoir pris le temps de le laisser reposer (ce que j'évite d'ordinaire), donc je ne sais pas trop ce que ça vaut d'un point de vue qualité littéraire, mais ça m'a vraiment fait du bien de l'écrire, donc peut-être que vous prendrez aussi du plaisir à lire.




Dykes VS Bastards :




au format HTML (lecture en ligne) ;
au format EPUB (livre numérique) ;
au format PDF (impression).
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Published on May 02, 2016 09:19

April 27, 2016

Pierre Gattaz a vendu 25 livres. À une vache près. Une grosse vache. Les mathématiques, c'est pas une science exacte.

C'es un peu devenu un marronier : régulièrement, je vois des articles fleurir sur telle personnalité politique qui a fait un flop dans son dernier livre. Des articles nous annoncent des chiffres très décevants mais aussi très précis. L'année dernière, c'était Boutin qui n'avait vendu que 38 exemplaires, là c'est Gattaz qui n'en a vendu que 25 en deux semaines.




Personnellement, je n'ai pas beaucoup de sympathie pour Gattaz ou Boutin, mais au-delà de l'envie de faire « Ha ha ! » j'avoue que ces chiffres super précis m'interrogeaient : personnellement, en tant qu'autrice, pour un livre édité, les chiffres de vente je les ai qu'une fois par an et même là c'est pas très précis parce ça correspond au nombre de ventes à des librairies et qu'il peut y avoir des retours. Donc avoir un chiffre de toutes les ventes super précis et pratiquement en temps réel, autant dire que ça m'intéressait.




Comment ça marche, ces chiffres de vente ?


Malheureusement, autant vous le dire tout de suite, ça ne marche pas aussi bien. Ce qu'oublie de dire la plupart des titres d'articles c'est qu'il s'agit d'une estimation, qui vient de GFK pour le livre de Boutin et d'Edistat pour celui de Gattaz. Je vais prendre l'exemple de ce dernier que je connais (très) vaguement mieux.




En gros l'idée c'est de prendre un panel de libraires représentatifs (1300), incluant des librairies, des grandes surfaces alimentaires et des grandes surfaces spécialisées (genre FNAC je suppose). Ils rapportent le nombre de ventes, j'imagine qu'il y a une règle de trois impliquée à un moment pour rapporter ça à tous les libraires de France, et voilà, on a un chiffre.




Les petits problèmes


En soi, ça permet d'avoir une estimation, ce qui peut être pratique pour des éditeurs pour avoir une idée en temps réel, voire pour des auteurs. C'est le business d'Edistat : tu veux connaître les chiffres d'un livre précis (hors le top et quelques autres chiffres qui fuitent), il faut payer. J'aurais bien essayer de regarder les chiffres pour Une autobiographie transsexuelle (avec des vampires) histoire de comparer avec les comptes que m'envoyait l'éditeur et voir si c'était fiable, mais c'était le prix d'une fiole d'e-liquide alors mon addiction à la nicotine est passée avant. J'ai regardé un peu sur des forums les retours qu'en faisaient des auteurs, de ce que j'ai pu lire c'est du genre « c'est plutôt fiable pour avoir une idée mais faut multiplier par un facteur pour que ça corresponde à la réalité ».




Donc, je sais pas si c'est fiable, mais en tout cas c'est une estimation, ce qui veut dire qu'au mieux il y a une marge d'erreur, mais c'est clairement abusé de parler de « 38 exemplaires vendus » qui sous-entendrait qu'on a un chiffre super précis. Quand tu dis « 38 » les gens ils comprennent « 38 » et pas « entre 20 et 60, à une vache près ».




L'autre souci, c'est sur ce que ça prend en compte. Ouais, il y a un panel de librairies « représentatives », mais ça prend pas en compte la vente par correspondance (au hasard, ce petit vendeur de livres encore pas très connu qu'est Amazon), pas les ventes directes sur des salons, etc. En soi c'est pas forcément gênant pour qu'un éditeur puisse savoir si le tome 5 du trône de fer se vend aussi bien que le précédent. Par contre, pour donner des chiffres de ventes précis, c'est un peu ballot. Surtout que j'imagine que des bouquins politiques on sort un peu du truc super « représentatif ». On peut supposer que des bouquins écrits par des auteurs qui sont des personnalités politiques et font des meetings se vendent en moyenne plus en vente direct à des meetings ou à des permanences de l'UMP que la dernière traduction de Neil Gaiman.




Bref


Tout ça pour dire que je veux pas casser l'ambiance : sans doute qu'on peut se réjouir que Pierre Gattaz ou Christine Boutin ne vendent pas beaucoup de livres, même si clairement il et elle n'ont pas franchement besoin de ce média pour faire passer leurs idées. Mais on peut peut-être éviter de prendre pour argent comptant des titres qui prétendent donner des chiffres super précis qu'en vrai personne n'est vraiment en mesure d'avoir en temps réél, pas même les éditeurs.




Ah, et aussi, achetez mes livres à moi. D'après une étude menée sur mes potes et rapportée à l'échelle de la population mondiale, ils se vendent en général à au moins cinq cents millions d'exemplaires, donc c'est qu'ils doivent être bien.

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Published on April 27, 2016 06:14

April 25, 2016

La mise en page dans les dialogues et ses implications

Il y a, en français, deux écoles pour la mise en page des dialogues dans les nouvelles et romans : la première, que j'appellerai « classique », qui utilise les guillemets, et la seconde, appelons-la « moderne »[1], qui s'en dispense, se contentant des tirets cadratins.




Un exemple concret, dans la version « classique » :




« Bonjour, fit-il. Comment allez-vous ?



— Ma foi, pas si mal, répondit-elle. Et vous ?



— On fait aller. »




et la même chose dans la version « moderne » :




— Bonjour, fit-il. Comment allez-vous ?



— Ma foi, pas si mal, répondit-elle. Et vous ?



— On fait aller.




Préférence personnelle


Voilà, voilà, en soi tout cela n'est pas passionnant : ça ne change pas forcément grand-chose et ça dépend surtout du style de l'éditeur. Sauf que quand on s'auto-édite, vu qu'on a aussi ce rôle, on doit bien se poser la question de savoir lesquels on utilise.




Personnellement, j'étais plutôt une traditionaliste adepte des guillemets. Notamment, je trouvais ça intéressant parce que ça permettait de clarifier ce qui relevait ou pas du dialogue dans le cas d'incise longue, ou d'insérer des actions au milieu d'une ligne de dialogue :




« Bonjour », fit-il en enlevant son chapeau, qui manqua de lui glisser des doigts dans le processus. « Comment allez-vous ?



— Ma foi, pas si mal. » Elle s'alluma une cigarette. « Et vous ?



— On fait aller. »




Dans un cas comme ça, je trouve que le passage sur le chapeau qui manque de glisser des doigts rend la première ligne de dialogue un peu difficile à lire sans les guillemets : il faut un effort pour savoir ce qui relève du dialogue ou de la narration (pas un effort colossal, je dois l'admettre, mais je suis une lectrice feignante) :




— Bonjour, fit-il en enlevant son chapeau, qui manqua de lui glisser des doigts dans le processus. Comment allez-vous ?




Par ailleurs, le « Elle s'alluma une cigarette » ne peut pas être inclus tel quel dans la version moderne (ce n'est pas une incise) et nécessite donc de couper le dialogue (ce qui n'est pas forcément un mal, d'ailleurs) :




— Ma foi, pas si mal.



Elle s'alluma une cigarette.



— Et vous ? reprit-elle.



— On fait aller.




Une parenthèse anti-parenthèse


Il y a une alternative au fait de couper le dialogue en plusieurs lignes, qui est de montrer une indication claire que cela ne relève plus du dialogue (ce qui est prononcé par le personnage) mais de la narration :




— Ma foi, pas si mal. (Elle s'alluma une cigarette.) Et vous ?



— On fait aller.




J'ai une opinion assez tranchée sur le sujet : il y a déjà une façon claire d'indiquer que quelque chose relève ou pas du dialogue, c'est des foutus guillemets. Si t'as envie de te débarrasser des guillemets dans les dialogues, d'accord, mais ne va pas les remplacer par quelque chose qui n'est pas adapté parce que ça a déjà un autre sens. Par exemple dans le cas suivant :




— Ma foi, pas si mal. (Et entre nous, pas si bien non plus, hein.) Et vous ?




Est-ce que le « (Et entre nous, pas si bien non plus, hein.) » est prononcé par le personnage, les parenthèses servant à une indication de ton ? Est-ce que c'est le narrateur qui indique que le personnage ne va pas si bien ? Ben, on sait pas trop.




Vous me direz, on peut trouver autre chose que les parenthèses, ajouter une autre façon (par exemple les italiques) pour indiquer qu'on sort du cadre du dialogue, mais ça ne change rien au problème principal : on a quelque chose qui est fait pour ça, et c'est les guillemets. Si tu te retrouves à devoir mettre des parenthèses à la place, c'est peut-être que tu devrais utiliser l'autre méthode pour la mise en page des dialogues. Et si tu ne veux pas mettre de guillemets, soit, mais dans ce cas il faut un minimum d'adaptation.




Bon, en vrai vous faites ce que vous voulez, hein, je ne juge pas, je dis juste que c'est de la merde.




Une expérience sans guillemets


Quand j'ai corrigé un peu Sorcières & Zombies récemment, j'en ai profité pour passer à cette méthode « moderne », sans guillemets (et sans parenthèses non plus (enfin, pour marquer qu'il ne s'agit pas du dialogue, sinon je n'ai rien contre les parenthèses)). Je voulais voir ce que ça donnait et ce que je devais changer.




Et, au final, ça ne change pas grand chose : pour 80% (estimation pifométrique) des lignes de dialogues, un « chercher/remplacer » était suffisant. Mais il y avait les soucis dont je parlais au-dessus, d'incises trop longues et d'actions au milieu des dialogues.




Et ce qui est intéressant, en devant adapter ces cas-là, c'est que je me suis rendue compte que ce n'était pas juste un souci de forme, mais que ça influençait un peu sur la façon d'écrire. Pour reprendre l'exemple avec l'incise trop longue :




« Bonjour », fit-il en enlevant son chapeau, qui manqua de lui glisser des doigts dans le processus. « Comment allez-vous ?



— Ma foi, pas si mal. » Elle s'alluma une cigarette. « Et vous ?



— On fait aller. »




Bon, on voit que l'incise est trop longue, donc on en fait une action à part :




— Bonjour, fit-il.



Il enleva son chapeau, qui manqua de lui glisser des doigts dans le processus.



— Comment allez-vous ?




Ah, mais là ça ne va plus trop, parce que le tiret cadratin, normalement, indique une alternance, et là c'est la même personne qui parle alors que rien ne l'indique. Résultat, à la lecture, on pourrait croire que c'est à lui qu'on pose la question « Comment allez-vous ? ». Pour régler ça, on pourrait se contenter d'un truc genre « reprit-il » ou « continua-t-il », mais il ne faut pas en abuser (et on va peut-être déjà en avoir besoin en-dessous), donc faisons en sorte que ce soit clair d'une autre façon :




— Bonjour, fit-il.



Il enleva son chapeau, qui manqua de lui glisser des doigts dans le processus. Il tâcha de ne pas se laisser décontenancer et poursuivit :



— Comment allez-vous ?



— Ma foi, pas si mal.



Elle s'alluma une cigarette.



— Et vous ? demanda-t-elle.



— On fait aller.




Ha, mais une seconde. Vous ne trouvez pas que ce « Elle alluma sa cigarette » fait un peu cheap, maintenant ? Quand c'était au milieu d'une ligne de dialogue, ça passait bien, mais là avec son paragraphe à part ça fait quand même un peu radin, on serait tentée d'étoffer un minimum :




Elle sortit un briquet Zippo doré d'une poche de son blouson en cuir et s'alluma une cigarette. Elle prit le temps de savourer une bouffée de tabac avant de demander :



— Et vous ?




Bon, je concède que c'est un exemple un peu bidon, mais vous voyez un peu l'idée : en passant uniquement d'une différence sur la mise en forme, ça entraîne des changements dans le texte lui-même, avec moins de participes présents (« en enlevant ») mais plutôt des verbes d'actions (« il enleva »), avec peut-être des descriptions étoffées à certains endroits ou à l'inverse supprimées à d'autres.




La forme influence le fond


Évidemment, quand j'ai fait ce changement de mise en forme, ça n'a entraîné que des modifications mineures, mais j'ai tout de même l'impression que si j'avais utilisé directement cette façon de mettre en page les dialogues au moment de l'écriture, il y aurait eu plus de différence.




Je crois que pour mon projet en cours je vais essayer cette approche « moderne », car j'ai l'impression que ça me forcerait à éviter l'abus de participes présent et à mettre un peu plus de descriptions au milieu des dialogues, choses qui ne feraient pas de mal à mes textes.




Je prenais ce choix de mise en forme des dialogues, entre école « classique » et « école moderne », uniquement sous l'angle esthétique et de la mise en page, mais au final j'en viens à envisager de changer de façon de faire non pas pour ces raisons, mais pour ce que ça implique[2] sur la façon d'écrire ces passages de dialogues.




Bref, je sais bien que j'invente pas l'eau chaude dans ce billet, mais je voulais juste partager cet exemple de comment une simple façon de mettre en forme peut avoir plus d'impact qu'on ne le croit.


Notes

[1] J'ai déjà vu utiliser le terme « à l'anglosaxonne », expression qui j'avoue me perplexifie car dans les textes anglais et américains on n'utilise justement que des guillemets et on ne voit jamais de tirets cadratins.


[2] Sans être sûre de cerner tout ce que ça implique exactement.

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Published on April 25, 2016 09:09

April 22, 2016

Pirate !

Apparemment, aujourd'hui c'est la « Journée Mondiale du livre et du droit d'auteur ». Ce qui m'a donné envie de ressortir une nouvelle que j'avais écrite il y a un bon bout de temps.



L'objectif était de dénoncer les DRMs : Digital Right Management. Pour reprendre la description de l'Electronic Fountier Foundation,  il s'agit de technologies qui cherchent à contrôler ce que vous pouvez faire et ne pas faire avec le matériel et les médias que vous avez achetés. Je crois qu'à l'époque était en train de passer le projet de loi qui empêchait de les contourner (y compris pour lire un DVD sous VLC). Cette nouvelle reprenait un personnage et l'univers de Pas tout à fait des hommes, qui était en cours d'écriture à ce moment là.



Le texte n'a pas en soi une grande qualité littéraire, mais je trouvais amusant de le ressortir des archives parce qu'à l'époque où je l'avais écrit, le livre numérique n'existait pas encore vraiment et que ça concernait surtout les musiques et les films. À l'heure actuelle, « grâce » à un certain nombre d'éditeurs qui imposent des DRMs sur leurs livres numériques, la métaphore de livres qu'on achète mais qu'on ne peut pas lire ne relève plus vraiment de l'imaginaire...



Vous pouvez lire cette nouvelle ici, ou juste ci-dessous avec une mise en page un peu plus médiocre.




Pirate !

Kalia entra dans la petite librairie et jeta un coup d'œil aux rayonnages. Il n'y avait pas un énorme choix, et il se limitait aux livres les plus connus, mais l'elfe se décida tout de même pour un recueil de poésie.



Ce fut au moment de payer, quand elle le posa sur le comptoir, en face du vendeur, que Kalia remarqua quelque chose de bizarre sur la couverture. Il était inscrit, en petit caractères : « livre protégé ».



— Ça veut dire quoi, ça ? demanda-t-elle au vendeur.



— Oh, ce sont les nouveaux livres, expliqua le vendeur. Ils sont protégés contre le piratage.



Kalia fronça les sourcils.



— On n'est pas un peu loin des côtes, pour se soucier du piratage ? Et ce n'est pas plutôt le bateau qui devrait être protégé ?



— Pas ce piratage là, expliqua le vendeur. Le livre ne peut pas être dupliqué.



Là, l'elfe comprenait mieux. Elle avait en effet entendu parlé d'une invention d'un mage nommé Delatoile qui permettait, par un processus qu'elle ne comprenait pas, de copier instantanément le contenu d'un livre sur du papier vierge. Ça ne la gênait pas plus que ça, étant donné qu'elle ne comptait pas utiliser cette invention.



— Moi, fit-elle, tant que je peux le lire...



— Ah, justement, fit le vendeur. La protection empêche la lecture à l'œil nu. Pour le lire, vous aurez besoin de ces lunettes.



Ça, ça la gênait plus, déja. Elle n'avait aucune envie de payer des lunettes en plus d'un livre qu'elle avait déjà acheté. Elle entrouvrit le livre pour examiner en quoi consistait la protection, et découvrit un entrelas de lignes vertes et rouges.



— Oh, fit-elle, je connais ce truc. Il faut mettre des verres de la bonne couleur, c'est ça ? J'ai des verres teintés chez moi, ça va être un peu pénible, mais...



— Je dois vous prévenir, coupa le vendeur, que leur utilisation sur ce livre est passible de prison.



— Quoi ? s'étonna Kalia. Mais pourquoi ? Ça n'a pas de sens !



— Cela correspondrait à une violation du dispositif anti-protection.



— Et vous ne voulez pas que je vous restitue mes verres teintés, tant que vous y êtes ?



— Et bien, fit le vendeur, ça serait le mieux. Pour montrer que vous n'êtes pas une pirate, hein ?



Kalia soupira. Elle n'avait jamais ressenti le besoin de se mettre un bandeau sur l'œil, de gueuler « à babord toute, mon capitaine ! », ou d'avoir une jambe de bois. À vrai dire, elle était malade en mer.



Par contre, arborer un drapeau noir et aller massacrer au canon les types qui avaient eu cette idée de loi, ça commençait à la tenter sérieusement.



Copyleft

Ce texte est libre : vous pouvez le copier, le diffuser et le modifier selon les termes de la Licence Art Libre, version 1.3 ou ultérieure.

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Published on April 22, 2016 15:35

March 28, 2016

Contre la loi travail, mes textes seront suspendus des plate-formes de vente en ligne

N'étant pas salariée, je ne peux pas me mettre en grève le 31 mars contre la loi travail.Ça me frustrait un peu, parce que je pense que cette loi est un recul inacceptable.




Et puis je me suis dit : même si personnellement je me fais pas beaucoup d'argent avec, je vends aussi (en tant qu'auto-éditée) certains de mes romans sur Amazon, Kobo, ..., tandis que d'autres sont disponibles gratuitement. Je ne me fais pas beaucoup d'argent avec, mais de fait ces entreprises se font beaucoup d'argent avec les auto-édité·e·s (et même avec les textes disponibles gratuitement sur leurs plate-formes, ne nous faisons pas d'illusions).




Donc voilà, vu que le but d'une grève est quand même de bloquer l'économie, je me suis dit que supprimer temporairement mes textes des plate-formes de diffusion était ma façon de participer à la grève. Je ne me fais pas d'illusion sur le fait que mon action à moi, seule, aura un impact de malade.




Par contre je me dis que les boîtes qui tournent sur le travail semi-pro des gens c'est quand même un modèle qui se répand. En général il y a l'argument « non mais vous savez la plupart ont un boulot à côté, c'est juste une passion », sauf que dans le même temps y'a plus de boulot et qu'on est de plus en plus à juste avoir le RSA à côté. Donc à un moment donné, si on veut participer à ce moyen d'action qu'est la grève, faut voir un peu de nouvelles modalités.




Bref tout ça pour dire que dans quelques jours (le temps que ça se mette en place, j'espère que ça tombera pour le 31), et pendant quelques jours/semaines/mois (selon ce que donne la mobilisation et si le gouvernement recule), mes textes ne seront plus disponibles sur ces plate-formes. Et je me sens pas de faire un appel vibrant, mais vu qu'on parle tout le temps des nouvelles formes de mobilisation liées à Internet, je me dis que si d'autres auto-édité·e·s, youtube·ur·se·s, etc., décidaient également de bloquer les profits faits grâce à leur travail le 31 (voire de manière reconductible), je trouverais ça plutôt cool.

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Published on March 28, 2016 12:56

February 25, 2016

Crowbook : un outil pour transformer un livre vers HTML, Epub et PDF

Grâce à l'argent que je gagne avec les ventes de mes livres, j'ai décidé d'embaucher une informaticienne indépendante pour qu'elle me fasse un logiciel adapté à mes besoins (et peut-être aux vôtres, sait-on jamais). J'ai donc le plaisir de vous présenter Crowbook, un outil pour transformer un livre écrit en Markdown en différents formats (HTML, EPUB, PDF, et en théorie ODT même s'il y a encore du boulot à faire pour ce dernier).




Pourquoi ?


Cela fait un certain temps que je suis passée au format Markdown pour écrire mes nouvelles et romans, parce que je trouve ça simple et efficace, puisqu'il s'agit essentiellement (du moins pour un roman) de texte brut, avec quelques balises pour les chapitres, le gras, etc.. Par exemple :



Chapitre 1
======

Un paragraphe dont un morceau est *en italiques*.




Cependant, la « chaîne » que j'utilisais avant me posait quelques soucis : c'était un peu compliqué (il y avait des tas de Makefiles partout, un scrpit qui preprocessait mes fichiers pour gérer les espaces insécables, etc.) et le résultat n'était pas toujours aussi customisable que je l'aurais voulu. Je voulais donc un outil :




où j'ai un fichier unique en entrée, qui établit différentes options pour le roman (son titre, sa langue, son fichier de couverture) et liste tous les fichiers Markdown qui constituent les chapitres ;
et qui me donne un résultat qui correspond à ce que je veux sans que j'ai besoin de passer cinquante options (s'il y a des options à passer, je veux les mettre une fois pour toutes dans le fichier de configuration).



Le résultat


Le résultat c'est donc Crowbook. Je n'ai pas encore eu le temps de passer tous mes textes sur cet outil (surtout que je voudrais en profiter pour corriger certaines choses sur un ou deux), mais vous pouvez déjà voir le résultat pour Pas tout à fait des hommes (HTML, PDF, EPUB, ODT).




Installer Crowbook


Crowbook est un logiciel libre (licence LGPL), donc vous pouvez l'utiliser librement, accéder à ses sources, les modifier, etc. Pour télécharger Crowbook, le plus simple est probablement de télécharger un exécutable précompilé :




pour Linux (32 ou 64 bits) ;
pour Mac (32 ou 64 bits)
pour Windows (32 ou 64 bits)



(Vous pouvez également le compiler à partir des sources ; pour cela je vous invite à regarder la page Github du projet.)




Une fois que vous avez extrait le programme crowbook de l'archive, vous pouvez l'exécuter directement en vous plaçant dans le bon répertoire. Cela dit, vous voudrez peut-être l'installer dans un répertoire accessible par votre PATH pour pouvoir l'exécuter depuis n'importe où. il y a pour cela la méthode bourrin, qui nécessite les droits d'utilisateur root :




$ sudo cp crowbook /usr/bin



mais je recommande plutôt de l'installer dans votre répertoire HOME :




$ cp crowbook ~/bin
$ export PATH=–/bin/:$PATH



(la dernière ligne est à copier dans votre fichier .bashrc si vous ne voulez pas avoir à la retaper à chaque fois que vous ouvrez un terminal.)




Et voilà !




(Ces indications sont valables pour Linux et devraient être vraies aussi pour Mac OS X. Je ne sais pas comment on fait sous Windows, désolée.)




Utilisation


Pour initialiser un livre avec un certain nombre de fichiers Markdown:




$ crowbook --create mon_livre.book chapitre_*.md



Il faut ensuite éditer à la main le fichier mon_livre.book. Ce n'est pas si compliqué, celui pour Pas tout à fait des hommes se limite à ça :




author: Lizzie Crowdagger
title: Pas tout à fait des hommes
lang: fr
subject: fantasy

cover: couv/cover.png
epub.version: 3

output.epub: endr.epub
output.html: endr.html
output.pdf: endr.pdf
output.odt: endr.odt

- chapitre_01.md
- chapitre_02.md
...
- chapitre_15.md



ensuite, il suffit de faire




$ crowbook mon_livre.book



et roulez jeunesse ! (Il y a plus d'options, cela dit, mais pour plus d'informations allez voir la page GitHub).




Spécificités de Crowbook


Alors peut-être que vous êtes un peu rabat-joie et que vous vous dites « d'accord, tout ça c'est bien beau, mais il y a déjà des programmes qui font ça, celui il a quoi de particulier ? ». Ce à quoi je répondrai que, d'abord, il y a Crow dans le nom, ce qui fait que c'est quand même tout de suite beaucoup plus cool. Je veux dire, si vous avez le choix, dans une soirée un peu classe, entre dire « pour mes bouquins j'utilise Gitbook » et « pour mes bouquins, j'utilise Crowbook », vous préférez quelle version ?





Ensuite, crowbook essaie de prendre en compte les soucis de la typographie française (et peut-être d'autres langues dans un futur lointain), et notamment ces purée de @!#☠ d'espaces insécables à mettre avant '?', ';' ou encore '!'. À ma dernière poussée de rigidité typographique, je m'étais amusée à regarder sur quelques-uns des livres numériques que j'avais achetés, combien mettaient correctement des espaces fines insécables avant les signes de ponctuation double. Eh bien, il n'y en avait aucun. Sérieusement, il y en a qui vont pleurer parce que maintenant on peut écrire « nénufar » mais ça ne choque personne que dans des livres publiés, de la Littérature, oui Madame, on estime que « oh une espace fine insécable c'est trop dur à mettre j'ai qu'à mettre une espace insécable justifiante à la place » ?




Bon, j'ai bien conscience que ces histoires d'espaces fines insécables, d'espaces cadratins et compagnie, ça peut sembler abstrait et abscons, mais voici un exemple du rendu que ça peut donner pour les dialogues, où il faut normalement utiliser une espace de taille fixe (en l'occurrence cadratin) et non pas justifiante (dont la taille va varier pour que le texte soit aligné à droite). Dans un cas (à droite) on va avoir des débuts de dialogue alignés, c'est propre, c'est carré, dans l'autre les répliques ne sont pas alignées :




crowbook2.png




(Remarque : si malgré le texte extrêmement tronqué, le roman vous fait envie, il s'agit d'un passage du roman L'épreuve du Courage de Tanya Huff, roman de military-Science-Fiction publié en français aux éditions Bragelonne. J'ai mis un « ??? » dans l'image car je n'avais pas pris la peine de regarder les sources du fichier pour voir quel était le générateur, mais pour information il s'agit d'Adobe InDesign. Par ailleurs, j'ai dû faire remonter un bug dans Crowbook aujourd'hui (en vérifiant le rendu de certains fichiers) puisqu'auparavant il affichait une espace fine insécable, ce qui « collait » les dialogues au tiret. Comme quoi essayer d'avoir une typographie correcte, ce n'est vraiment pas évident...)




Cave canem Caveat emptor


Crowbook est actuellement en version 0.2. Le numéro plutôt bas devrait vous mettre la puce à l'oreille : ce n'est encore pas très mature, il y a sans doute des bugs, etc. Par ailleurs :




le programme utilise la commande zip pour générer les fichiers EPUB, donc ça ne marchera pas si elle n'est pas installée sur votre système (même si ça me paraît peu probable ?) ;
de même, c'est latex qui est utilisé pour générer du PDF, et il est pour le coup moins improbable que ce logiciel ne soit pas installé sur votre machine.



Voilà, je crois que c'est tout pour le moment. Sur ce, je vais retourner m'atteler à la conversion de mes livres, en espérant ne pas trop découvrir de bugs !

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Published on February 25, 2016 11:38

February 3, 2016

L'écriture, un métier dont on peut vivre ?

Suite à cet article paru sur le site Actuallité, Vivre de sa plume : la vie de l'auteur, entre vocation et profession, j'ai vu passer quelques discussions intéressantes sur la question, pour résumer, « les auteurs devraient-ils pouvoir vivre de leur plume » ?




Comme ça faisait partie des questions qui me trottent dans la tête depuis un moment, je vais essayer de résumer un peu là où suis dans mon cheminement de pensée.




Je précise que je parle ici principalement (au début en tout cas) de ce que je connais un peu, c'est-à-dire les romans de fiction, éventuellement « de genre » (même si je ne suis pas persuadée que ça fasse une grosse différence). La question est sans doute différente pour les auteurs et autrices de livres ou articles scientifiques ou encore de manuels scolaires, les journalistes, ou même pour le champ (moins éloigné dans l'absolu) de la bande dessinée.




Quelques considérations économiques


Si on regarde de temps en temps les chiffres du monde du livre, même de loin, on peut constater qu'il y a une augmentation du nombre de livres publiés (et encore plus pour les auto-publiés) sans qu'il y ait la même augmentation du nombre de livres achetés par les lecteurs et lectrices.




Donc il n'y a pas besoin de faire de maths compliquées pour comprendre que le nombre d'exemplaires vendus par livre a tendance à diminuer. Sans compter que la moyenne n'est pas forcément le meilleur indicateur, puisqu'elle est tirée vers le haut par un nombre restreint de best-sellers. Donc en gros : la plupart des livres ne se vendent pas tant que ça, beaucoup de livres ne se vendent qu'à quelques centaines d'exemplaires.




Partant de là, même avec des droits d'auteurs importants (mettons, allez, soyons ouf, 20%) si on regarde combien de romans il faut écrire pour toucher un smic, on en arrive vite à « au moins un par mois », ce qui rend un peu compliqué, du coup, de vivre de son écriture (même si c'est certes un rythme que des auteurs fort prolifiques ont réussi à tenir, par exemple la famille Bruce avec les OSS 117).




Si on regarde ça, on pourrait être tentée de dire qu'effectivement, l'écriture de romans est plutôt un truc à faire tout en ayant un boulot à côté.





D'autres considérations économiques


Cela dit, si on regarde de temps en temps les chiffres du chômage, même de loin, on peut penser qu'avec 6 millions de chômeurs et chômeuses en France, la possibilité d'avoir un boulot à côté n'est pas non plus accessible à tout le monde. (Et ce d'autant plus si on se limite aux boulots qui permettent d'être en capacité d'écrire à côté : puisque je suis à peu près sûre que, mettons, les profs de fac sont plus représenté·e·s chez les écrivain·e·s que les ouvrier·e·s à la chaîne.)




Évidemment, j'ai bien conscience que la possibilité de vivre de son écriture est dans l'ensemble plus limitée que celle de trouver un taf pas trop pourri, mais je me dis qu'au moins si le fait que l'écriture soit considérée comme un travail (potentiel, du moins) pouvait me valoir d'arrêter d'être emmerdée par Pôle Emploi, ça ne serait pas forcément un mal. Je ne prétends pas écrire des choses magnifiques et indispensables pour le monde, mais ça me paraît toujours moins inutile que d'envoyer un CV qui ne sera pas lu ou me fader une formation pour apprendre des trucs que je sais déjà. (Bon après on pourrait aussi revendiquer qu'on arrête de faire chier tou·te·s les chômeu·r·se·s et autres allocataires, mais on s'égare un peu.)




Disons qu'au moins je trouverais ça plutôt pas mal si on pouvait arrêter de dire « le plus simple pour un auteur, c'est de garder un boulot à côté », comme si l'accès à un boulot qui permette d'avoir un peu de temps de cerveau disponible pour l'écriture était universellement accessible à tout le monde.





Amateur ou professionnel ?


Après, personnellement, je suis pas spécialement pour revendiquer un statut de « professionnelle ». Au contraire, je trouve ça cool qu'il y ait des espaces de la culture qui échappent, au moins en partie, à la sphère marchande : éditeurs associatifs, librairies autogérées, ça existe aussi et c'est tant mieux.




Ce qui me pose le plus souci, c'est le mélange entre les deux, et notamment de devoir te fader les devoirs du « professionalisme » sans en avoir les « droits ». Je veux dire, je lis régulièrement des conseils aux auteurs, parfois des trucs spécifiques pour l'auto-édition, et des fois j'ai un peu l'impression de lire ça :




si tu veux soumettre ton mansuscrit à un éditeur, il faut que ce soit nickel chrome : mise en page correcte, se relire un certain nombre de fois, se faire relire par d'autres ;
si tu veux t'auto-éditer, il faut que ce soit encore plus nickel chrome, il faut que ce soit irréprochable au niveau de la forme, qu'il n'y ait pas de fautes d'orthographe, et aussi que t'arrives à avoir une couverture impeccable ;
une fois le roman sorti, il faut se bouger le cul pour faire des dédicaces, tenir un blog, faire ta promo sur les réseaux sociaux ;
mais quoi qu'il en soit, très peu d'auteurs parviennent à en vivre donc garde ou trouve-toi plutôt un vrai boulot à côté.



Bref, ce qui me gêne c'est que j'ai l'impression qu'alors que les auteurs ont de plus en plus une paye d'amateur, il y aussi des attentes d'un degré de professionalisme plus élevé et plus d'attentes en terme de boulot connexe à celui de l'écriture, et, tout ça me semble un peu contradictoire.




Ce qui me paraît le plus contradictoire, c'est de garder le même contrat d'édition. Je veux dire, le principe du contrat d'édition, c'est que tu cèdes tes droits à l'éditeur. Céder, ça veut dire que tu les as plus : c'est l'éditeur qui en a l'exclusivité. Il y a encore beaucoup de cas où ces droits ne sont pas cédés pour une période limitée (5, 10 ans, mettons), mais à vie, ou plus exactement à vie et 70 ans après ta mort.




Perso (et je crois pas avoir vu cette idée défendue par d'autres), je ne trouverais pas aberrant de dire « si tu veux les droits sur une œuvre jusqu'à 70 ans après la mort de l'auteur, là ça on rentre dans le domaine « professionnel », donc le minimum c'est de filer l'équivalent d'un SMIC ». Certes, un roman ne prend pas toujours le même temps à écrire, mais avec une estimation pifométrique de durée (un roman = un an) et de nombre de mots (un roman= cinquante mille mots) tu peux calculer un minimum par nombre de mots, et donc une rémunération minimale.




Après, il y a plein de petits éditeurs qui ne peuvent pas payer ça, et le but n'est pas de restreindre les publications aux quelques best-sellers, donc on pourrait dire « ben dans ce cas on n'est pas dans un truc professionnel, donc tu peux pas avoir les mêmes droits sur l'œuvre, et surtout pas sur la même durée ».




Évidemment, il est assez improbable que ça évolue dans ce sens : globalement, la tendance est plutôt à donner plus de flexibilité, à laisser employeur et salarié·e·e fixer librement (pour l'employeur, en tout cas) les conditions de travail sans avoir à s'emmerder des mammouths comme le code du travail. Alors, étendre ça à ce qui ne relève même pas du salariat ? Voyons, vous n'y pensez même pas.




De manière plus générale


Cela dit, voilà, personnellement, j'avoue que la possibilité de « vivre de son écriture », à la limite, je m'en fous un peu. Je pense que je pourrais aussi réussir à écrire si j'avais un boulot pas trop chiant qui me laissait du temps à côté (et du temps à côté, peut-être qu'on en aurait un peu plus si on se disait que le chômage structurel c'est pas juste que les sans-emploi sont des feignant·e·s mais qu'en fait peut-être il y aurait moyen que ceux et celles qui ont un boulot bossent moins). Le truc, c'est que c'est compliqué.




Parce qu'en fait, si on y regarde bien, ce truc d'une cession d'un travail, où l'auteur/autrice n'est pas salarié·e, c'est pas exactement spéficique à l'écriture. Ça a tendance à se généraliser de plus en plus, avec des boîte qui préfèrent faire appel à des « indépendant·e·s » plutôt que de payer des salarié·e·s. On paie non plus un salaire fixe en fonction du nombre d'heures, mais au résultat ; et comme c'est fabuleux la libre concurrence et que, rappelons-le, il y a 6 millions de chômeu·r·se·s, on peut imposer des rémunérations super basses. Et puis, plus besoin de s'embêter avec les licenciements vu que t'as juste à dire « bon, ben maintenant on va bosser avec quelqu'un d'autre ».




De même, la confusion « amateur » / « professionnel » est, j'ai l'impression, de plus en plus utilisée, il n'y a qu'à voir la multiplication des mots en -ing et des termes à base de « collaboratif » ou « participatif » pour désigner ce genre de pratiques : crowdsourcing, wwoofing, information participative, etc. Bon, d'accord, on a bien conscience que tu vas pas pouvoir dégager l'équivalent d'un SMIC avec ce pseudo-taf, mais ça peut compléter ton boulot principal, ou ta retraite. Ou, mieux, tu ne seras pas payé·e du tout, mais « ça te fera de la pub », ça te permettra de « découvrir », etc. Autant de jolis mots qui masquent qu'il s'agit bien d'un business et qu'avoir des gens qui bossent gratuitement ou pas cher ça permet de réduire la masse salariale (et accessoirement de renforcer l'armée des chômeu·r·se·s prêt·e·s à bosser pas cher pour avoir de quoi payer leur loyer ou leur chauffage).




Au final la question n'est peut-être pas « est-ce que l'écriture est un métier dont on devrait pouvoir vivre ? » mais « est-ce que demain il y aura encore des tafs dont on peut vivre, et pas juste survivre sans savoir ce qu'on gagnera le mois prochain et si on aura de quoi payer le loyer ? ».




Et comme j'ai bien conscience que ce n'est pas une conclusion très positive, on n'a qu'à finir sur un petit extrait d'une chanson révolutionnaire pour se remonter le moral :




Oui mais, ça branle dans le manche



Les mauvais jours finiront



Et gare à la revanche



Quand tous les pauvres s'y mettront !

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Published on February 03, 2016 06:49

February 1, 2016

Bilan (chiffré) auto-édition 2015

J'ai pas trop l'habitude de faire des bilans chiffrés des ventes, principalement parce que je n'en vois pas trop l'intérêr, mais je me dis que ça peut éventuellent intéresser d'autres auteurs et autrices auto-édité·e·s (ou qui envisagent de l'être), et puis en plus ça fait un article vite écrit, donc, ta-da, les chiffres de vente de mes bouquins auto-édités en 2015.




Noir & Blanc : 59 en 2015, 139 en tout ;
Pas tout à fait des hommes : 49 en 2015, 215 en tout ;
Sorcières & Zombies : 17 en 2015, 61 en tout.



Quelques remarques :




C'est pas folichon.
Ça ne prend pas en compte les ventes d'Une autobiographie transsexuelle (avec des vampires), puisque c'est un livre édité par Dans nos histoires et pas auto-édité.
Les trois livres référencés ci-dessus sont aussi disponibles à prix libre sur ce site, avec l'idée que vous pouvez télécharger gratuitement mais que si ça vous plait vous pouvez faire un don en échange. Du coup il n'y a pas vraiment de notion de « vente » mais quelques personnes m'ont soutenue par ce biais, merci à elles !
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Published on February 01, 2016 09:32

January 9, 2016

Réflexion sur le délai entre écriture et publication

Il fut un temps, pas si lointain (grosso-modo jusqu'à la première version, auto-éditée à l'époque, d'Une autobiographie transsexuelle (avec des vampires)), où les choses étaient simples : j'écrivais des trucs, je les relisais vaguement, et je les publiais sur ce site. Merde, dans certains cas je les publiais même en même temps que je les écrivais.




Maintenant, j'ai pris un rythme différent. Pour donner une idée : Enfants de Mars et de Vénus va sortir très prochainement. J'ai bouclé le premier jet de ce roman il y a à peu près cinq ans. J'ai, par ailleurs, en ce moment trois manuscrits de romans à peu près terminés, pour deux d'entre eux déjà bien relus, dont je ne sais pas encore l'avenir exact.




C'est assez perturbant, et pas toujours très motivant pour écrire : est-ce que j'ai vraiment le besoin urgent d'avoir non plus trois, mais quatre manuscrits sur les bras ?




Bien sûr, il y a aussi des bons côtés. D'abord, il faut être honnête : les textes que je publiais en mode YOLO n'étaient pas exempts de défauts qui auraient pu (et, parce que je suis en général repassée dessus depuis, ont en partie pu) être corrigés si j'avais pris le temps de les laisser reposer un peu. Ensuite, les romans qui sortent en étant édités sont plus diffusés que ceux que je partageais sur mon site il y a cinq ans.




Bref, je ne me plains pas particulièrement : j'ai choisi de passer du mode « entièrement auto-éditée » à celui « j'essaie d'abord d'avoir un éditeur », ce qui impose un rythme différent qui est le lot de la plupart des auteurs et autrices. Mais de fait, il faut se faire à ce rythme.




Une des conséquences c'est que ça n'a pas beaucoup de sens que je parle de ce que j'écris en ce moment. Je veux dire, j'aime bien poster des extraits et parler un peu de ce que je fais, mais est-ce que ça a vraiment un intérêt ? Si vous aimez l'extrait ou que le pitch que je vous présente vous plaît, vous ne pourrez pas lire le roman avant plusieurs années, Peut-être que vous, vous gérez mieux l'attente que moi, mais personnellement je trouverais ça plus frustrant qu'autre chose.




À l'inverse, les livres dont je peux vraiment parler, c'est forcément « à froid ». Ce n'est pas complètement négatif : par exemple, j'ai bien aimé écrire mes différents articles à propos d'Une autobiographie transsexuelle (avec des vampires) (#1 : politique et représentation, #2 : les méchants, et #3 : la narration à la première personne). Ça me permettait de revenir dessus à tête reposée, et je ne sais pas si ça a intéressé d'autres gens que moi mais en tout cas je trouvais que ce n'était pas un mal de revenir sur un texte déjà sorti, dont je sais qu'il ne sera (a priori) plus modifié, sans me dire « ah tiens peut-être que je pourrais corriger ça ». Je pense que c'est une expérience que je réitèrerai pour les prochains romans, et peut-être même pour d'autres plus anciens. À voir.




Par ailleurs, je trouve que se fixer une échelle de temps plus large rend les corrections et relectures nettement moins pénibles. Bien sûr, il faut toujours faire le boulot, mais je trouve plus agréable de reposer un premier jet pendant six mois ou un an, puis de m'y attaquer avec, certes, un objectif de correction mais aussi, dans une certaine mesure, un œil de « lectrice fraîche », ce qui n'est pas vraiment possible quand tu enchaînes trois relectures en une semaine pour pouvoir l'imprimer dans la foulée.




Donc voilà, ça n'a pas que des inconvénients, mais ça a aussi des aspects assez frustrants et pas très motivants et si j'écris ça c'est surtout parce que j'arrive pas trop à me remettre à l'écriture d'un roman que j'avais commencé il y a quelques mois parce, que, à quoi bon ? Si c'est pour qu'il traîne au fond d'un répertoire avec les autres...




Bref, tout ce billet pas très intéressant pour dire pourquoi je ne poste plus trop d'extraits de textes en cours d'écriture. À moins que je change d'avis et que je me dise que le roman sur lequel j'arrive pas à me remettre, je serais plus motivée si je le pré-publie sur Internet et tant pis si ça fait que ça rend compliqué de trouver un éditeur après parce que gnagnagna c'est pas inédit. J'avoue que je sais pas trop comment me dépatouiller de tout ça, comme le prouve mon incapacité à trouver une conclusion à ces interrogations.

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Published on January 09, 2016 12:02

December 10, 2015

Un peu de pub avant Noël

Je vous fatigue sans doute à vous rappeler tout le temps que hé j'écris des romans ça vous dit pas de les lire et de les acheter ?, mais bon, comme c'est la période de l'année qui s'y prête, je me suis dit : autant en remettre une couche.




Une autobiographie transsexuelle (avec des vampires)


autobio-mini.png Un livre que vous pouvez acheter directement sur le site de l'éditeur Dans nos histoires, ou dans toutes les bonnes crêperies, pour le prix modique de 9€. Un cadeau de Noël idéal, en tout cas pour les gens qui aiment lire des histoires avec des vampires, des motos, des flingues, des lesbiennes, de la magie, des meufs trans, des explosions et tout et tout. Ou un bon cadeau troll pour le tonton pénible qui sort des trucs homophobes dès qu'il a un verre dans le nez, c'est vous qui voyez.




Approuvé par Philippe Poutou !
Une interview sur le site Barbieturix



 Enfants de Mars et de Vénus


Bon, celui-là ne sortira qu'en janvier, donc comme cadeau de Noël pour cette année c'est pas terrible, à moins que vous disposiez d'un Tardis ou d'une Delorean, mais vous pouvez déjà le précommander dans le cadre de la souscription 2016 de Dans nos histoires.




C'est un polar fantastique raconté par Lev, une lesbienne butch. Elle rencontre Alys qui est garagiste et ça aurait dû donner une belle histoire d'amour mais c'est rendu un peu compliqué par des meurtres en série, des skins nazis, une société secrète, des cauchemars bizarres et autres choses occultes.




endr-mini.png




Pas tout à fait des hommes


Là, on change un peu de reistre parce que c'est de la fantasy médiévoïde qui se déroule dans un autre monde avec des elfes, des orcs, des nains, avec un côté un peu humoristico-parodique mais quand même des trucs un peu sérieux aussi à des moments.




C'est un livre qui est auto-édité ; vous pouvez l'acheter en version papier sur Amazon si vous voulez, mais il est surtout disponible en version numérique (PDF ou Epub) sur ce site à prix libre (vous pouvez télécharger gratuitement, sans avoir besoin de créer de compte ou quoi que ce soit ; en échange, si ce livre vous a plu, vous pouvez faire un don via le bouton paypal).




Noir & Blanc


Celui-ci a des points communs avec le précédent. Certes, ce n'est plus de la fantasy au sens strict du terme, mais un polar qui se situe dans notre monde contemporain, quoique avec des anges et des démons ; c'est aussi un tout petit roman, ou une novella si vous préférez.




Il y a néanmoins des points communs dans le sens où c'est un livre auto-édité, que vous pouvez acheter sur Amazon en version papier, mais qui est surtout disponible au format numérique à prix libre[1] (idem, vous pouvez télécharger gratuitement sans rien faire de spécial, c'est juste que si vous avez aimé vous pouvez me faire un don via Paypal).




Des nouvelles


J'ai aussi écrit un certain nombre de nouvelles, bien que j'en fasse de moins en moins :




il y a notamment le reueiil Sorcières & Zombies, livre auto-édité disponible comme les précédents au format PDF et Epub à prix libre (sans version papier pour l'instant) ;
signalons aussi la nouvelle Blonde à forte capacité pulmonaire, qui se déroule dans le même univers et avec la même héroïne que Pas tout à fait des hommes ;
et d'autres, plus ou moins longues, sont listées dans la catégorie Nouvelles de ce site, je ne vais pas tout mettre.



Un mot à propos de Kobo (ou Fnac) et d'Amazon


Un certain nombre de textes au format numériques dont j'ai parlé ci-dessus sont également disponibles sur des plate-formes commerciales, notamment Kobo et Amazon pour ne pas les citer. En temps normal, si les nouvelles individuelles sont gratuites[2], les livres sont payants (quoique pas très chers). Cependant pour le reste du mois de décembre, j'ai décidé de les proposer gratuitement sur Kobo (en espérant qu'Amazon répercute cette promotion, mais il n'y a pas moyen de le faire directement sur leur site). Donc si vous avez une liseuse Kobo (ou que vous en avez une à Noël), vous pouvez passer par la boutique integrée pour choper ces textes gratuitement sur votre liseuse. (Pour des raisons techniques indépendantes de ma volonté[3], ça ne concerne malheureusement pas Noir & Blanc.)




Évidemment, ce n'est pas totalement désinteressé, et mon idée derrière ça c'est aussi d'espérer que cette promotion puisse faire monter un peu les textes dans le classement des ventes (donc plus de visibilité, plus de ventes, et à moi la Harley-Davidson), donc si vous passez par ce biais n'hésitez pas à dire ce que vous avez pensé de l'œuvre dans le système de notation pour que je devienne riche et célèbre, merci (ou que je ne devienne pas riche et célèbre si vous n'avez pas aimé et que vous lâchez un commentaire lapidaire et une note minimale, ça marche aussi). D'ailleurs, si vous ne passez pas par ces sites pour lire ces textes, ça marche aussi si vous êtes sur des sites de critiques (genre Goodreads, Senscritique, Babelio) ou sur des réseaux sociaux. Je dis ça, je dis rien (enfin, si je le dis : j'aimerais bien me payer une Harley à Noël, faites un effort, merde).


Notes

[1] Pour des raisons techniques (en gros, j'ai changé le format que j'utilisais pour écrire mes romans depuis), la version Epub disponible sur ce site n'est malheureusement pas tout à fait satisfaisante, j'en suis désolée.)


[2] Et pas disponibles sur Amazon parce que visiblement Amazon il veut pas, bon, ok.


[3] Liées à ma note de page précédentes, si vous voulez tout savoir je suis obligée de passer par un intermédiaire (Smashwords) pour proposer ce livre sur Kobo.

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Published on December 10, 2015 08:35