Sylvain Johnson's Blog, page 40
August 11, 2012
Nouvelles du Tueur des rails : Le roman
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Voici les dernières nouvelles concernant le roman « Le Tueur des rails ».
Il est maintenant disponible en magasin en format papier ou sur l’Internet en version numérique. Suivez les liens ci-dessous pour explorer les différentes options d’achat.
Oserez-vous faire le saut dans l’univers de ce tueur en série légendaire?
Le Tueur des Rails chez Archambault
Le Tueur des Rails chez L'entrepôt numérique
Le Tueur des Rails chez Indigo
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N’oubliez pas que vous pouvez aussi gagner deux copies dédicacées du roman « Le Tueur des rails » dans la deuxième édition du magazine L’IMAGINARIUS. L'IMAGINARIUS [image error]
Un concours à ne pas manquer!!!
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Published on August 11, 2012 06:14
August 9, 2012
The Dark Knight Rises et les profits aussi.
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Le Dark Knight rises et les profits aussi.
L’homme en complet noir s’extirpa de la limousine, s’immobilisant une fois sur le trottoir. Il profita de la fraîcheur ambiante, de la brise qui soufflait entre les immeubles qui l’entouraient. Levant le regard, il contempla les tours d’aciers et de béton qui le plongeaient dans l’ombre. Il transportait une mallette.* L’homme en pantalon cargo couleur camouflage quitta sa voiture stationnée non loin de l’entrée du cinéma. Il transportait avec lui un sac d’équipement sportif en nylon noir. Il observa le stationnement bondé, la bâtisse illuminée et la foule qui s’y dirigeait en discutant et riant. *
L’homme en complet, dont le nom était monsieur Lapointe, arriva dans le bureau de son client, au soixante-dixième étage de l’immense tour moderne. On le fit patienter durant quelques minutes, puis une jeune femme agréable et jolie le conduisit à l’intérieur de la pièce où il était attendu. Il se rendit sur le fauteuil vide qu’on lui désignait, faisant face à son employeur dans la cinquantaine, le visage dur, souffrant de calvitie. Il déposa sa mallette au sol, entre ses pieds et attendit qu’on lui adresse la parole.*
L’homme en pantalon cargo, dont le nom était Patrick, avait trouvé la porte de sortie de secours du cinéma, à l’arrière. Il savait qu’on gardait cette dernière entrouverte, que les employés fumeurs l’utilisaient afin de pouvoir s’empoisonner à chaque nouvelle bouffée mortelle de la cochonnerie qu’ils inhalaient. Il pénétra à l’intérieur, suivit le couloir de service et trouva le placard dont on lui avait parlé. Ce dernier n’était pas verrouillé et il y pénétra, déposant son lourd sac sur le sol. Il dégagea le dessus d’un chariot de nettoyage, libérant une surface plate. Il souleva le sac et l’y déposa. Il était temps de se préparer.* Monsieur Lapointe écouta son employeur, qui lui demanda sans préambules quelle preuve il avait de son travail accompli. L’employé leva alors sa mallette devant lui, le déposa sur le bureau en prenant soin de ne rien déplacer. À l’aide du code numérique qu’il était le seul à connaître, il la déverrouilla. Souleva le couvercle et prit quelques documents à l’intérieur, qu’il étala sur le bureau, de manière à ce que son employeur puisse les lire.
*Patrick était seul dans le placard, une lampe torche placée en équilibre sur une étagère diffusant suffisamment de clarté pour qu’il puisse se préparer. Il ouvrit son sac, en retira deux revolvers automatiques, s’assurant que les chargeurs étaient remplis à pleine capacité. Il glissa les armes dans sa ceinture, l’une sur son côté droit, l’autre dans son dos. Il prit ensuite le fusil de chasse militaire au canon tronçonné, glissa le chargeur adéquat dans ce dernier et en plaça deux autres dans la poche sur sa cuisse droite. Une dernière plongée dans le sac lui permit de retirer deux grenades lacrymogènes, gracieuseté du même site internet auquel il avait fait affaire pour le reste de ses achats anonymes.
*L’employeur de Monsieur Lapointe observa dédaigneusement les documents, hésita et après une gorgée de son bourbon sur glace, prit les feuilles de papier, les parcourant avec attention. Son visage resta de marbre, mais sa main tremblait légèrement. Quand il eut terminé, reposant les documents à leur emplacement, il se gratta le menton, fixant l’homme de l’autre côté de son bureau. Monsieur Lapointe parla.- Satisfait?Son employeur lui répondit.- Quand saurai-je si cela a fonctionné?Le téléphone sur le bureau se mit à sonner, les deux hommes fixant l’appareil noir en plastique, Monsieur Lapointe reprenant la parole.- Maintenant.Il avait pointé l’appareil et son patron tendit une main vers l’objet, hésitant, clignant des yeux pour finalement s’en emparer. Il porta le combiné à son oreille et écouta.*Patrick jeta un coup d’œil à sa montre. Il était 20 h 45 C’était le moment et revêtant son long imperméable noir, il s’assura que l’arme automatique, les revolvers et grenades étaient dissimulés au regard. Il n’en avait pas moins l’air suspicieux, avec son manteau trop chaud pour la saison et le visage couvert de sueur. Mais il s’en foutait. Il quitta le placard, ses bottes de combat claquant contre le plancher. Il prit la direction du couloir où se trouvaient les différentes entrées des salles de visionnement. Comme la plupart des films étaient en cours, il ne vit qu’un jeune garçon qui se rendait aux toilettes. D’un pas rapide, Patrick rejoignit la porte sous l’indicateur digital rouge qui révélait le numéro de la salle, ainsi que le nom du film qu’on y projetait. C’était un film de superhéros, très violent et très bruyant.
Il était 20 h 48. Encore deux minutes à patienter.
*
Le patron de Monsieur Lapointe reposa le combiné, son visage avait blêmi et son regard vacillait, troublé. Sans parler, il agrippa une télécommande sur son bureau, qu’il utilisa afin d’allumer un téléviseur à écran géant installé sur le mur. Tout près de ses dispendieuses œuvres d’art qu’il exhibait fièrement.
Il était 21 h 20
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Patrick entendit, venant de la salle de cinéma, le tumulte d’une fusillade, d’explosions qui firent vibrer les murs. Les haut-parleurs étaient de grandes qualités. 20 h 50 C’était le moment et ouvrant son imperméable, Patrick retira l’arme militaire d’assaut, chargée et prête à délivrer le châtiment suprême. Il jeta ensuite un regard dans le couloir, n’y vit personne et poussa la porte, pénétrant dans la salle sombre, tout de suite accueillie par le tumulte sonore de l’action qui prenait place sur l’écran. Le doigt sur la gâchette, Patrick s’avança jusqu’à ce qu’il puisse avoir une vue complète sur la salle, les allées et les nombreux cinéphiles répartis dans l’immense pièce.
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Monsieur Lapointe et son employeur regardèrent les images qui défilaient sur l’écran, sur plusieurs chaînes qui avaient interrompu leur programmation habituelle. On devinait la confusion des journalistes sur ce qui s’était vraiment déroulé, les informations venant des services de police étaient vagues. Dans les heures, voire les jours à venir, les médias allaient s’emparer de l’histoire, l’amplifier et s’en délecter. La voracité du public pour l’horreur ne diminuait jamais. L’employeur n’avait pas eu besoin du son, les images suffisaient. Il ferma la télévision après un moment et fixa son interlocuteur. Il y eut un bref silence et l’employeur parla.- Vous avez tenu votre part du marché. Je suis… comment dire… surpris.Lapointe lui répondit par un sourire qui témoignait d’une certaine fierté envers le travail accompli. Il prit ses documents, se leva et marcha jusqu’au déchiqueteur qui se trouvait à côté du bureau. Il y inséra les feuillets, qui disparurent à jamais, sans laisser de trace de ce qu’ils contenaient. C’étaient les originaux. Lapointe revint ensuite vers son fauteuil, sans s’y assoir et retira un dossier qu’il tendit à son employeur.- Voici des exemples de communiqué de presse et une liste d’initiatives qui pourraient aider l’image de votre compagnie dans cette tragédie. Que ce soit la visite de votre acteur principal dans un hôpital, afin d’y consoler les blessées, à la mise sur place d’un fond financier pour aider les familles des victimes.L’employeur prit le dossier, sans l’ouvrir.- Vous pensez à tout!Lapointe sourit, s’immobilisant, toujours debout.- C’est pourquoi vous nous payez si bien.Il tendit ensuite la main vers l’homme assis de l’autre côté du bureau. Il exigeait paiement pour son travail. L’employeur soupira, ouvrit l’un des tiroirs de son bureau et en extirpa une large enveloppe jaune, très épaisse. Il la tendit à Lapointe qui s’en empara, glissant cette dernière dans la poche intérieure de son veston, sans compter.
Comme Lapointe se retournait déjà, mallette en main, prêt à quitter le bureau, l’employeur l’interpella.- Dites-moi, comment faites-vous?Lapointe cessa d’avancer, lui tournant le dos.
*Dans cette salle de cinéma où le superhéros revenait à Gotham, coupé du monde et sous le contrôle d’un maniaque, une guerre faisait rage. Une guerre sur l’écran, où des policiers tentaient de défaire les criminels organisés et bien armés. Mais c’était aussi une guerre injuste dans la réalité, hors de l’écran. Un massacre violent et lâche. Un homme lourdement armé qui s’attaquait à une foule d’innocents, sans armes. Il longeait les allées, tirant sur tout ce qui bougeait, vidant chargeur après chargeur. Son regard était voilé de larmes, il tremblait, s’était même uriner dessus. Dans son esprit confus, c’était une suite d’images horribles qui défilaient, les images de toutes ces cochonneries qui ne cessaient d’y être projetées comme un film de mauvaise qualité.
Patrick ne voyait pas vraiment les hommes, les femmes et les enfants qui rampaient au sol, dont les crânes volaient en éclats. Il ne voyait pas non plus les visages défigurés par la peur, la douleur ou ceux qui l’imploraient. Il était aveugle à la réalité du moment. Et il continuait à répandre la mort. À tirer sur les gens et à hurler de colère, de haine.
*Lapointe pivota afin de faire face à son employeur. Son visage était grave et sérieux. - Notre gouvernement a conduit d’extraordinaires expériences sur le cerveau, démontrant un génie impossible à contredire. Il suffit d’avoir suffisamment d’argent pour que ces procédés, je le concède parfois barbares, puissent être partagé. Ensuite, il nous faut trouver un sujet instable et amorcer les nombreuses séances.L’employeur était mal à l’aise, regrettait peut-être ces questions et les réponses qu’il recevait. Il osa néanmoins lui en adresser une autre.- Il n’existe aucun moyen pour eux de remonter jusqu’à moi?Lapointe se permit finalement un sourire. Il comprenait ce que l’homme derrière le bureau craignait. Quel scandale si le président de la compagnie qui avait financé et produit le nouveau film de superhéros était responsable de la fusillade qui allait passer à l’histoire comme l’un des plus horribles massacres.- Pas de danger, monsieur. Nous pensons à tous, comme vous l’avez dit. C’est notre spécialité. Ce n’est pas le premier évènement de la sorte que nous organisons. Détendez-vous, jouissez de la publicité que votre film recevra et tous les adeptes du macabre payeront cher pour allez voir cette production. Toutes les chaines de télévision, tous les journaux en parleront. Lapointe se retourna et se rendit à la porte, quittant le bureau et rejoignant l’ascenseur. Il en profita pour extirper son portable de la poche intérieure de son veston, ses doigts frôlant l’enveloppe contenant les billets du paiement. Une somme colossale. Il composa un numéro et s’adressa à celui qui décrocha.- Vous pouvez confirmer qu’elle était sur place, Michael? - Oui, monsieur. Nous lui avons fait parvenir les billets et la note stipulant qu’elle avait gagné un concours. Nous l’avons suivie et pouvons confirmer que votre ex-femme s’est rendue au cinéma.Lapointe était satisfait, remercia son interlocuteur et raccrocha. Cette pute vivait à ses crochets depuis deux ans, le juge ne lui ayant pas seulement offert la maison et la voiture, mais aussi une pension alimentaire généreuse. Une somme colossale qui le ruinait. Récemment, la salope en était même venue à demander la garde de leur petite fille, offrant à la cour le spectacle pitoyable et bien orchestré d’une pauvre mère craignant pour la sécurité de sa progéniture. Ses larmes paraissaient même avoir ému le juge, aveuglé par sa beauté. Il n’aurait pas été surpris qu’elle couche avec le magistrat, puisqu’elle était calculatrice et sans pitié quand elle voulait quelque chose.
Lapointe refusait de céder son droit de garde partagé sur leur fille. Sur sa fille. Mais tout cela n’avait plus d’importance, car la mort de la femme venait régler tous ses problèmes. Il avait fait deux pierres d’un coup. Il était toutefois trop tôt pour célébrer, il devait se préparer à jouer le rôle de l’ex-conjoint triste et accablé. Il devrait être là pour consoler la petite. Lapointe avait toujours été un bon comédien.
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Patrick dut se rendre à l’évidence, alors que sur l’écran le combat final entre le superhéros et le démoniaque ennemi prenait place. Plus personne ne bougeait dans la salle de cinéma dont le sol était jonché de corps. Le tapis d’hémoglobine rendait sa progression difficile, il faillit perdre pied à plusieurs reprises. Il s’était délesté de ses armes à mesure qu’il terminait d’en vider tous les chargeurs. Ne lui restait plus qu’un seul revolver et celui-ci revêtait une importance cruciale. Car il serait l’objet de sa délivrance, l’objet qui lui offrirait le silence complet qu’il avait tant recherché. Il s’en servirait afin de tirer sur la meute de policiers probablement déjà sur place ou alors en route. Les obligerait à en faire de même. À lui offrir la liberté que seule la mort, maintenant, était en mesure de lui garantir.
Un regard circulaire et il décida qu’il était temps de sortir. Il se dirigea vers la porte de sortie tout près de l’écran, les voix dans sa tête le forçant à porter une main sur sa tempe droite douloureuse. Il hurla.- Taisez-vous!!!Il atteignit la porte métallique, qu’il poussa. S’enfonça dans la petite ruelle derrière le cinéma. L’air frais du dehors lui fit grand bien, la noirceur environnante luttant contre les halos de lumières venant des lampadaires. Il entendait un concert de sirènes, la police, les ambulances et autres véhicules de secours étaient en route. Patrick se défit de son imperméable, son revolver en main et marcha lentement dans la ruelle, laissant le temps aux policiers de prendre place.
Il était prêt pour la scène finale. Et contrairement au héros masqué et vêtu de noir, il ne possédait aucun pouvoir. Aucun arsenal militaire de grand prix. Il n’avait aucune armure, aucun uniforme, aucune cape. Il était seul. Avec les voix.
Il leva le regard vers le ciel, y cherchant un symbole lumineux quelconque, une chauve-souris déplacée, sur les nuages cotonneux. Il savait trop bien que c’était inutile, car il évoluait dans un monde de fantaisie, de rêves et de songes. Il était malade et allait mourir.
*Lapointe arriva à son appartement luxueux du centre-ville vers dix heures. Il referma la porte derrière lui et attrapa le téléphone juste au moment où celui-ci émit sa sixième sonnerie. Il prit une profonde respiration, chercha à normaliser le timbre de sa voix.- Allo?- François? C’est Steve.Steve? Le petit ami de sa femme. Celui avec qui elle devait aller voir le film? Sa gorge se resserra quelque peu. Sa main soudainement moite glissa sur le combiné qu’il dut agripper avec plus de force. Il se retint contre le mur. Que se passait-il?- Steve, tout va bien?Un silence qui se prolongea à l’autre bout de la ligne.- François, as-tu entendu la nouvelle… de… enfin du cinéma?Il pouvait deviner que l’autre pleurait, sa voix était animée de soubresaut. Il l’entendait respirer, renifler. François ne comprenait pas.- Non, Steve. Que ce passe-t-il?Il était parvenu à dissimuler dans sa voix le trouble qui l’animait. Il était bon à cela. Son ex-femme le lui reprochait trop souvent. C’était ainsi qu’il avait pu dissimuler ses affaires, ses magouilles, du moins pour un bon moment. Steve parla à nouveau, visiblement en état de choc.- Il y a eu une fusillade… beaucoup de morts. C’est horrible.François perdit quelque peu sa contenance et questionna l’autre d’une voix insistance, forte et qui pouvait être interprété comme étant de la détresse face à la nouvelle. C’était davantage de la colère. Il voulait que l’autre explique et cesse de tourner autour du pot.- Et Mireille? (Son ex-femme)Steve éclata en sanglots, qui parurent s’éterniser, alors que François faisait les cent pas, n’osait allumer l’appareil télévisé. Il dut patienter pour que l’autre reprenne enfin.- Elle a emmené la petite…
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Patrick vit l’enfant au bout de la ruelle. Elle portait une robe jaune, sans souliers, courrait dans sa direction. Ses cheveux blonds flottaient au vent, des boucles rebondissaient sur son visage trempé de larmes. L’homme enfonça son revolver dans sa poche, observant l’enfant qui courut jusqu’à lui. Il vit alors que la gamine était couverte de sang. Dans ses cheveux, des éclaboussures sur le visage, la joue et le menton. Le bas de sa robe était souillé, déchiré. La petite s’arrêta à deux pas de l’individu, l’observant en s’essuyant les yeux de sa main, laissant un tracé rouge sur son visage. Elle renifla bruyamment. Elle était jolie, pauvre petite chose troublée.
Patrick se pencha, posant une main sur l’épaule de l’enfant. Elle tremblait.- Je suis désolé, petite.L’enfant l’observa, sans comprendre les mots de l’homme. Il était vêtu de noir, elle avait vu son revolver.- Vous êtes un policier?Il hésita. Allait-il révéler à cet enfant qu’il était un meurtrier, un lâche qui s’attaquait à une foule emprisonnée dans une salle de cinéma? Il en était incapable. Il avait besoin de ses médicaments.- Oui. Je suis un policier.La gamine se jeta dans ses bras, laissant libre cours à ses larmes. Il attendit que les sanglots s’amenuisent, alors que non loin, les sirènes rugissaient toujours dans la nuit. Ils seraient bientôt dans la ruelle, encercleraient l’immeuble. La petite se détacha de lui et parla.- Il faut l’aider, monsieur. Les méchants ont tiré sur les gens.- Aider qui?- Batman! Les méchants ont tiré sur ma mère. Elle ne bouge plus. Je vous en prie…Patrick se leva et détourna le regard de l’enfant. La folie qui l’avait animé, qui avait pris possession de son être lui fit honte. Il réalisa alors l’horreur de ce qu’il avait fait. L’ampleur de son geste. Il se recula. Voulut s’éloigner, mais l’enfant le suivit, voulant lui prendre la main. Elle parla, mais il n’entendit rien. Il était ailleurs.
Il était dans l’enfer que son cerveau était devenu.
Le projectile tiré dans sa direction l’atteignit au front. Le tuant sur le coup. Faisant sauter une partie de son crâne, répandant son cerveau sur le pavé, sur les murs de briques à proximité.
Le tireur de l’équipe d’intervention tactique avait bien visé.
La petite fille se mit à hurler.
*Lapointe ne comprenait pas. Son ex-femme et lui avaient conclu que le film était trop violent pour la petite. Mireille avait, quant à elle, exprimé le désir d’emmener son nouveau petit copain au cinéma. Alors pourquoi avait-elle changé d’idée? Pourquoi les hommes qui l’avaient suivi n’avaient-ils pas révélé la présence d’une enfant à ses côtés? Confus, Lapointe se rendit au réfrigérateur et prit une bouteille de bière, qu’il décapsula.
Il n’avait aucune information sur le sort actuel de la femme et de la fillette? La fusillade n’avait pas que fait des morts, il y avait aussi des blessées et beaucoup s’en étaient tiré indemnes, sinon pour un état de choc qui passerait.
Lapointe reçut le coup de fil vers six heures du matin. On avait identifié son ex-femme parmi les victimes. Mireille était morte sur le coup, tirée à bout portant en pleine poitrine. On lui offrit des condoléances, l’invitant à passer plus tard afin de jeter un coup d’œil sur la morte et valider son identité. Il les remercia dans un état second. Les questionna au sujet de sa fille. On lui promit de le rappeler dans l’heure et ils tirent parole. La fillette était saine et sauve, se trouvait dans le poste de triage tout près du cinéma.
Lapointe s’y rendit aussitôt, conduisant sa Jaguar en enfreignant volontairement toutes les lois comprises dans le Code de la route. Légèrement intoxiqué par l’adrénaline et quelques bières, le manque de sommeil, il ne remarqua l’enveloppe qu’au moment où il se gara entre deux voitures de police. La tente du centre de triage où ils évacuaient les blessés était devant lui. L’enveloppe se trouvait sur le siège passager et il s’en empara. Son nom était écrit dessus au stylo-feutre. À l’intérieur, une page blanche avec quelques mots en « Times New Roman », qu’on avait imprimés ou alors dactylographiés.
« La petite est la garantie que notre entente ne sera jamais divulguée. » Et c’était signé : vos amis de Gotham.
Lapointe réalisa que l’enveloppe contenait autre chose. Une photographie du type polaroid que l’appareil créait aussitôt la photo prise. Il l’observa et contempla les visages souriants de son ex-femme et de sa fille, pénétrant dans le cinéma.
Il avait compris. On ne lui faisait pas entièrement confiance et cette petite mise en scène se voulait une manière cruelle de forcer son silence. Un silence qu’il n’avait aucune intention de briser, puisque c’était son métier d’organiser des évènements de la sorte.
Au loin, la petite l’avait reconnu et criait son nom, courant en tenant la main d’une policière bienveillante qui se laissa entraîner. Elle était sauve.
*L’employeur de Lapointe fixait l’écran. Un sourire sur le visage. Il lut la manchette.
« Le nouveau Batman toujours numéro 1 au box-office dans 23 pays et ce malgré la mauvaise publicité entourant la fusillade survenue…. »
Published on August 09, 2012 01:37
August 3, 2012
Sortie du numéro 2 - Août 2012 de L'IMAGINARIUS
L'IMAGINARIUS
[image error] Samedi 4 Août sort le N°2 du webzine l'Imaginarius, un webzine franco-québécois orchestré par notre fossoyeuse Gaëlle Dupile dédié à la littérature, à la BD, aux arts visuels et au cinéma fantastiques donnant la parole aux nouveaux auteurs, libraires, illustrateurs, artistes et éditeurs indépendants.
Au programme des festivités d'Août / Septembre :
Morts-vivants, goules et vampires pour fêter l'été !
...
* Histoires de zombies :
Découvrez 3 récits des membres du collectif d'auteurs
Les Fossoyeurs de Rêves
(John Steelwood, Sylvain Johnson, Romain Billot)
suivies des nouvelles sélectionnées dans le cadre de l'AT :
"Instinct de survie" de Zaroff
"Dans la peau du personnage" d'Eloïse de Valsombre
"Exutoire" de Ludwig Heilautus
"La Vénus du quartier des Platanes" de Valérie Simon
"Une nuit sur la terre" d'Eric Fesquet
+ des nouvelles inédites :
"La Mort en option" de Lord Edward
"Le Gardien" de Victor Moreau
"Trébor et Lulu" de Pénélope Labruyère
et "La Pluie", d'Arnaud Bascou
* Portraits d'auteurs : interviews exclusives de Pierre Brulhet, Olivier Moyano, Tiffany Schneuwly, Franck dit Bart et Sklaerenn Baron qui se livrera également à une chronique vampirique :
"Vampires et littérature : de la répulsion à l’attirance… et de la fascination au rejet ? - Plaidoyer pour que l'on rende ses crocs au vampire".
* Les Enquêtes de L'IMAGINARIUS :
le vaudou, les NDE et la DMT
* Terreur en coulisses -LA rubrique cinéma :
Guike Lemaitre nous fait (re)découvrir "Angel Heart" d'Alan Parker
* Tout sur la série "Docteur Who" par Gaëlle Dupile
* Etranges voyages : un petit tour dans l'Ohio, réputé pour être l'état le plus hanté des USA...
* Le Monde fantastique de la BD et des Arts visuels : à la rencontre de Nicolas le Tutour
* Les Interviews de L'IMAGINARIUS :
Elodie Schneider, de la Librairie Felbacq
Thierry Fraysse, des Editions Callidor
Eric Talard qui nous parlera de Legend Institut
Pénélope Labruyère Directrice des Editions La Madolière
Fabrice Gagos, illustrateur et auteur de la BD
"Ghouls of Nineveh".
* Etranges cuisines : une toute nouvelle rubrique où gastronomie et fantastique se mêlent. Avec Nelly Samhain, découvrez quelques délicieux filtres d'amour pour réveiller votre Eté !
* Le Monde impitoyable de l'écriture : Une autre nouvelle rubrique, rédigée à l'acide humoristique par Le Concombre Masqué, l'un de nos nouveaux chroniqueurs à qui nous souhaitons la bienvenue !
* Le coup de cœur de la Rédaction- : "L'Enfant de Vrobor" est à la une, avec toute l'équipe qui a permis sa création : Sylvie Vandebosch et Jean-Marc Renaudie (auteurs), Mestr Tom (directeur de collection) et Nicolas le Tutour (illustrateur).http://limaginarius.wifeo.com/
Published on August 03, 2012 16:22
July 29, 2012
Concours extraordinaire
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Au mois d'août, à l'occasion de la sortie du roman "Le Tueur des Rails" (Editions Porte Bonheur) du talentueux romancier québécois Sylvain Johnson, membre du groupe Les Fossoyeurs de Rêves, L'IMAGINARIUS vous proposera son ...premier concours.
Il vous suffira de répondre à 3 questions par mail et vous aurez peut-être la chance de gagner l'un des 2 exemplaires de ce roman, dédicacé par son auteur.
Plus d'infos dans le magazine dès le 4 août.
L'IMAGINARIUS - le petit journal du fantastique
Published on July 29, 2012 23:27
Léviatemps de Maxime Chattam
Qui est Maxime Chattam :
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Maxime Chattam et Maxime Williams sont des pseudonymes de Maxime Guy Sylvain Drouot, romancier français, né le 19 février 1976 dans le Val-d’Oise, qui, suite à des études en criminologie, s’est spécialisé dans le roman policier.
Article Wikipedia France sur Maxime Chattam
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Résumé du roman :
À trop désirer la mort, on y brûle son âme.
Paris, 1900.
Prisonnier de son succès, un écrivain décide de tout quitter pour entrer au plus profond de ses cauchemars, de ses abysses, explorer ce qu’il y a de pire en lui. Dans ce terreau de peurs se cache la matrice des monstres enfouis en chacun de nous. Un Léviathan d’ombres, un golem de violence. Guy de Timée voulait déterrer la fange, il va rencontrer le mal.
Des cercles ésotériques de la capitale aux démesures de L’exposition universelle, le début du XXe siècle inspire à Maxime Chattam un thriller halluciné où les progrès de la science nourrissent la folie des âmes perdues en quête d’éternité.
Extrait :
- C’est l’œuvre du Diable, Guy. Regardez.
Elle repoussa les mèches qui dissimulaient le visage de Milaine. Guy sursauta et glissa sur son séant, le cœur battant la chamade. Les lèvres de Milaine étaient toutes retroussées sur ses gencives luisantes de sang, ses dents maculées par le fluide pourpre, mâchoires serrées. Cette parodie de sourire abominable la rendait effrayante, mais ce n’était rien à côté de son regard.
Ses yeux n’étaient plus que deux billes noires.
Le blanc de l’œil avait totalement disparu.
Ainsi déformée, Milaine ressemblait à un démon tout droit descendu d’un vitrail prophétisant l’Apocalypse.
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Ce que j’en pense :
L’action de ce roman se situe en 1900 et je crois que l’auteur a fait un bon travail de recherche historique afin de nous aider à nous y sentir. Que ce soit en parlant de l’exposition universelle, des métiers de l’époque, des coutumes et mœurs des habitants de Paris.
Dans la façon de penser, de parler, d’agir des personnages, on pourrait croire que ces derniers ne sont pas des êtres de fictions, mais la caricature précise d’individus ayant parcouru les rues de la capitale française durant ce siècle lointain.
Le roman nous plonge rapidement dans l’ambiance des récits qui font allusion à Jack l'Éventreur, on y retrouve des similitudes.
La terminologie et le langage utilisé sont précis, riches en expressions, descriptions et détails d’époque.
Dès le début du livre, on s’embarque dans une aventure dont l’intensité grimpe, sans trop savoir où cela va nous mener.
Le suspense final, avec ses divers suspects et personnages, ses actions rapides, est très réussi. Il y a une impression d’accélération dans le rythme des actions finales, une résolution qui surprend.
Les éléments qui m’ont déplu dans ce roman sont les suivants :
C’est un peu trop long en tant qu’histoire, aurait pu être raccourci tout en conservant l’intégrité du récit.
Il y a à mon avis trop de discussion entre les personnages principaux. Aux dépens de l’action. Les personnages passent beaucoup de temps à discuter d’hypothèses, de théories et cela devient souvent répétitif. J’aurais préféré que les personnages vivent plus d’actions.
En général, je peux dire qu’il s’agit d’une bonne lecture, distrayante et historiquement enrichissante.
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Published on July 29, 2012 23:17
July 25, 2012
Présentation des Fossoyeurs de rêves: John Steelwood
Les fossoyeurs de rêves
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Les Fossoyeurs de Rêves est un groupe littéraire composé d'auteurs rebelles et fous de fantastique, bien décidés à faire parler d'eux.
"Ici, nous n'enterrons pas les rêves, nous les exhumons pour les livrer à nos lecteurs. Ce sont parfois des rêves virant au cauchemars, mais ils sont toujours pleins de fantaisie. Nous touchons à tous les genres de l'imaginaire..."
Les Fossoyeurs de Rêves sont : John Steelwood, Sklaerenn Baron, Sabine Chantraine Cachart, Romain Billot, Sylvain Johnson, Pierre Brulhet, Guillaume Guike Lemaitre et Gäelle Dupille.
John Steelwood
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Qui est John Steelwood ?
“Je me nomme John Steelwood et je suis un pseudo. Je suis né en 1991, mais je suis plus âgé, car je ne suis qu’un succédané d’humain. Celui qui m’a crée préfère se cacher dans l’ombre et observer le monde. Il m’a laissé cette tâche d’écrire des histoires horrifiques, des récits où trembler ne suffit pas pour calmer ses peurs. Armé de ma hache, je débite les corps dans mes histoires, je raconte la vie telle qu’elle est, cruelle, sans pitié et souvent, l’impossible surgit pour saisir le lecteur aux épaules et l’entraîner dans les geôles de l’enfer.Je vénère Lovecraft et King, j'aime me délecter des écrits de Barker et de Koontz et je n'ouvre jamais un livre de Musso - trop peur. Que dire de plus sur moi si ce n'est que j'écris tous les jours. J'écris depuis longtemps, et je continuerai tant que mes mains le permettront."
L'homme de sang
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Le roman l'homme de sang - John Steelwood.
Ce premier volume pose les bases d'un personnage hors normes. À l'intérieur, le lecteur découvrira trois amis d'enfance confrontés à leur destin. Pour commencer, il y a Julien et les sautes d'humeur de sa compagne, Catherien, Alcoolique et adultérine. Puis, il y a Paul dont la vie se dissout à coups de drogue ; un voyage en voiture verra son existence prendre une tout autre direction. Pour terminer, le lecteur rencontrera Bastien. Une explosion dans un laboratoire transformera à jamais son avenir. Son organisme subira une mutation sans précédent, plongeant Bastien malgré lui dans la peau de celui que l'on nommera "L'homme de sang". En compagnie de Rachelle, il entamera une nouvelle vie.
Pour ceux qui ont le courage, vous pouvez pénétrer dans le monde inquiétant de John en suivant les liens ci-dessous.
Son blog: http://johnsteelwood.wordpress.com/Sa page "Zombies evolution" : Zombies evolutionSa page "Mes lectures du soir" : Mes lectures du soirLe Fanzilettre de Gulzar Joby ( Où il participe avec un texte): Fanzilettre de Gulzar JobyOu bien encore glacez votre sang avec une nouvelle en hommage à Lovecraft dans « La revue des ressources » : La revue des ressourcesL'éditeur de son roman "L'homme de sang" :Edkiro Kirographaires
John Steelwood est aussi un participant dans l'aventure qu'est L'IMAGINARIUS
L'IMAGINARIUS - le petit journal du fantastique
Et aussi l'un des gagnats du concours : La bataille des dix mots 2012
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Les Fossoyeurs de Rêves est un groupe littéraire composé d'auteurs rebelles et fous de fantastique, bien décidés à faire parler d'eux.
"Ici, nous n'enterrons pas les rêves, nous les exhumons pour les livrer à nos lecteurs. Ce sont parfois des rêves virant au cauchemars, mais ils sont toujours pleins de fantaisie. Nous touchons à tous les genres de l'imaginaire..."
Les Fossoyeurs de Rêves sont : John Steelwood, Sklaerenn Baron, Sabine Chantraine Cachart, Romain Billot, Sylvain Johnson, Pierre Brulhet, Guillaume Guike Lemaitre et Gäelle Dupille.
John Steelwood
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Qui est John Steelwood ?
“Je me nomme John Steelwood et je suis un pseudo. Je suis né en 1991, mais je suis plus âgé, car je ne suis qu’un succédané d’humain. Celui qui m’a crée préfère se cacher dans l’ombre et observer le monde. Il m’a laissé cette tâche d’écrire des histoires horrifiques, des récits où trembler ne suffit pas pour calmer ses peurs. Armé de ma hache, je débite les corps dans mes histoires, je raconte la vie telle qu’elle est, cruelle, sans pitié et souvent, l’impossible surgit pour saisir le lecteur aux épaules et l’entraîner dans les geôles de l’enfer.Je vénère Lovecraft et King, j'aime me délecter des écrits de Barker et de Koontz et je n'ouvre jamais un livre de Musso - trop peur. Que dire de plus sur moi si ce n'est que j'écris tous les jours. J'écris depuis longtemps, et je continuerai tant que mes mains le permettront."
L'homme de sang
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Le roman l'homme de sang - John Steelwood.
Ce premier volume pose les bases d'un personnage hors normes. À l'intérieur, le lecteur découvrira trois amis d'enfance confrontés à leur destin. Pour commencer, il y a Julien et les sautes d'humeur de sa compagne, Catherien, Alcoolique et adultérine. Puis, il y a Paul dont la vie se dissout à coups de drogue ; un voyage en voiture verra son existence prendre une tout autre direction. Pour terminer, le lecteur rencontrera Bastien. Une explosion dans un laboratoire transformera à jamais son avenir. Son organisme subira une mutation sans précédent, plongeant Bastien malgré lui dans la peau de celui que l'on nommera "L'homme de sang". En compagnie de Rachelle, il entamera une nouvelle vie.
Pour ceux qui ont le courage, vous pouvez pénétrer dans le monde inquiétant de John en suivant les liens ci-dessous.
Son blog: http://johnsteelwood.wordpress.com/Sa page "Zombies evolution" : Zombies evolutionSa page "Mes lectures du soir" : Mes lectures du soirLe Fanzilettre de Gulzar Joby ( Où il participe avec un texte): Fanzilettre de Gulzar JobyOu bien encore glacez votre sang avec une nouvelle en hommage à Lovecraft dans « La revue des ressources » : La revue des ressourcesL'éditeur de son roman "L'homme de sang" :Edkiro Kirographaires
John Steelwood est aussi un participant dans l'aventure qu'est L'IMAGINARIUS
L'IMAGINARIUS - le petit journal du fantastique
Et aussi l'un des gagnats du concours : La bataille des dix mots 2012
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Published on July 25, 2012 22:19
July 23, 2012
Message de la rédactrice en chef de l'IMAGINARIUS
Voici un message pour tous - de la Rédactrice de l'IMAGINARIUS.
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L'IMAGINARIUS - Le petit journal du fantastique Chose promise, chose due, je vais vous révéler le sommaire du numéro 2 de L'IMAGINARIUS, qui sera en ligne le 4 août.
Il se peut que d'ici là, il y ait quelques ajouts dont nous vous tiendrons informés, notamment dans les interviews d'auteurs et d'illustrateurs, mais voici pour l'instant le contenu des rubriques :
* Les Enquêtes de L'IMAGINARIUS : le vaudou, les NDE et la DMT
...
* Nouvelles inédites : "La Mort en option" de Lord Edward, "Le Gardien" de Victor Moreau, "Trébor et Lulu" de Pénélope Labruyère et "La Pluie", d'Arnaud Bascou
* Portraits d'auteurs : interviews exclusives de Pierre Brulhet, Olivier Moyano, Tiffany Schneuwly, Franck dit Bart et Sklaerenn Baron
* Terreur en coulisses -LA rubrique cinéma : Guillaume Guike Lemaitre nous fait (re)découvrir "Angel Heart" d'Alan Parker
* Ma chronique TV à moi : tout sur la série "Docteur Who"
* Etranges voyages : un petit tour dans l'Ohio, réputé pour être l'état le plus hanté des USA...
* Le Monde fantastique de la BD et des Arts visuels : à la rencontre de Nicolas le Tutour
* Les Interviews de L'IMAGINARIUS : Elodie Schneider, de la Librairie Felbacq ; Thierry Fraysse, des Editions Callidor
et Pénélope Labruyère Directrice et fondatrice des Editions La Madolière
* Etranges cuisines : une toute nouvelle rubrique où gastronomie et fantastique se mêlent. Avec Nelly Samhain, découvrez quelques délicieux filtres d'amour pour réveiller votre Eté !
* Le Monde impitoyable de l'écriture : Une autre nouvelle rubrique, rédigée à l'acide humoristique par Le Concombre Masqué, l'un de nos nouveaux chroniqueurs à qui nous souhaitons la bienvenue !
* Histoires de zombies : Découvrez "La dention des zombies" et "C'est le temps du festin", 2 nouvelles inédites de John Steelwood et Sylvain Johnson, membres du collectif d'auteurs Les Fossoyeurs de Rêves, suivies de 4 nouvelles qui seront sélectionnées dans le cadre de l'AT sur les zombies - vous avez jusqu'au 25 juillet pour participer !!-
* En plein coeur - le coup de coeur de la Rédaction- : "L'Enfant de Vrobor" est à la une, avec toute l'équipe qui a permis sa création = Sylvie Vandebosch et Jean-Marc Renaudie (auteurs), Mestr Tom (directeur de collection & attaché de presse à La Porte Littéraire, qui a édité le roman) et Nicolas le Tutour (illustrateur).
Et parce que nous voulons tout faire pour faciliter la vie de nos lecteurs, ce numéro 2 dispose d'une petite innovation :
Désormais, pour naviguer plus facilement d'une rubrique à l'autre sans être obligé de retourner à l'accueil, cliquez simplement sur les liens rouges situés au début de chaque rubrique.
Vous verrez, c'est nettement plus pratique !Joinez-nous sur FACEBOOK.Ou sur le site officiel :http://limaginarius.wifeo.com
Il se peut que d'ici là, il y ait quelques ajouts dont nous vous tiendrons informés, notamment dans les interviews d'auteurs et d'illustrateurs, mais voici pour l'instant le contenu des rubriques :
* Les Enquêtes de L'IMAGINARIUS : le vaudou, les NDE et la DMT
...
* Nouvelles inédites : "La Mort en option" de Lord Edward, "Le Gardien" de Victor Moreau, "Trébor et Lulu" de Pénélope Labruyère et "La Pluie", d'Arnaud Bascou
* Portraits d'auteurs : interviews exclusives de Pierre Brulhet, Olivier Moyano, Tiffany Schneuwly, Franck dit Bart et Sklaerenn Baron
* Terreur en coulisses -LA rubrique cinéma : Guillaume Guike Lemaitre nous fait (re)découvrir "Angel Heart" d'Alan Parker
* Ma chronique TV à moi : tout sur la série "Docteur Who"
* Etranges voyages : un petit tour dans l'Ohio, réputé pour être l'état le plus hanté des USA...
* Le Monde fantastique de la BD et des Arts visuels : à la rencontre de Nicolas le Tutour
* Les Interviews de L'IMAGINARIUS : Elodie Schneider, de la Librairie Felbacq ; Thierry Fraysse, des Editions Callidor
et Pénélope Labruyère Directrice et fondatrice des Editions La Madolière
* Etranges cuisines : une toute nouvelle rubrique où gastronomie et fantastique se mêlent. Avec Nelly Samhain, découvrez quelques délicieux filtres d'amour pour réveiller votre Eté !
* Le Monde impitoyable de l'écriture : Une autre nouvelle rubrique, rédigée à l'acide humoristique par Le Concombre Masqué, l'un de nos nouveaux chroniqueurs à qui nous souhaitons la bienvenue !
* Histoires de zombies : Découvrez "La dention des zombies" et "C'est le temps du festin", 2 nouvelles inédites de John Steelwood et Sylvain Johnson, membres du collectif d'auteurs Les Fossoyeurs de Rêves, suivies de 4 nouvelles qui seront sélectionnées dans le cadre de l'AT sur les zombies - vous avez jusqu'au 25 juillet pour participer !!-
* En plein coeur - le coup de coeur de la Rédaction- : "L'Enfant de Vrobor" est à la une, avec toute l'équipe qui a permis sa création = Sylvie Vandebosch et Jean-Marc Renaudie (auteurs), Mestr Tom (directeur de collection & attaché de presse à La Porte Littéraire, qui a édité le roman) et Nicolas le Tutour (illustrateur).
Et parce que nous voulons tout faire pour faciliter la vie de nos lecteurs, ce numéro 2 dispose d'une petite innovation :
Désormais, pour naviguer plus facilement d'une rubrique à l'autre sans être obligé de retourner à l'accueil, cliquez simplement sur les liens rouges situés au début de chaque rubrique.
Vous verrez, c'est nettement plus pratique !Joinez-nous sur FACEBOOK.Ou sur le site officiel :http://limaginarius.wifeo.com
Published on July 23, 2012 08:27
July 18, 2012
Web Roman - L'Apocalypse précipitée - Partie 1
Bienvenu dans mon univers. Voici la première partie d'un Web Roman sur lequel je vais travailler dans les mois à venir.
Je vais poster chaque nouvelle partie ici même et vous pourrez en faire la lecture gratuitement.
J'espère que mon texte vous plairas, quant à moi, je vais m'amuser...
Que l'aventure commence....
L’apocalypse précipitée
1
Texte message définitif
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Cela faisait dix minutes que Dany se trouvait dans la salle d’attente du centre de service automobile, tout près de chez lui. Sa voiture, une Honda Civic 2002, avait refusé de démarrer le matin même, le forçant à prendre une journée de congé. Bien entendu, il aurait tout simplement pu se rendre à la station de métro la plus proche et se laisser transporter jusqu’au centre-ville par l’efficace transport en commun. Mais toute excuse afin de ne pas se rendre au travail était valable. En particulier ces temps-ci. La tension entre lui et sa compagne de travail était sur le point de les conduire à un affrontement violent. Un affrontement qu’il ne pouvait pas gagner et qui finirait par lui couter son emploi. Puisque Amanda, l’autre employée de la salle de courrier avec qui il devait passer la plupart de ses journées, couchait avec le patron. Ou du moins s’agenouillait devant lui afin de lui rendre des faveurs on ne peut plus personnelles. Dany avait eu la malchance d’ouvrir la mauvaise porte au mauvais moment et d’assister à ce spectacle dégradant. Il avait tenté de s’éclipser, mais elle l’avait rattrapé, lui avait agrippé le bras et l’avait menacé.
- Un mot et tu vas perdre ta job!! T’as compris?
La jeune femme avait un petit ami et son patron était marié depuis vingt ans. Dany se foutait de ce qu’ils faisaient, n’avait aucune envie de s’en mêler et il avait promis de garder le silence. C’était une semaine plus tôt et depuis, ils lui rendaient la vie difficile, cherchaient à le pousser à commettre une erreur. À donner sa démission.
La seule chose qui le retenait de quitter son emploi, outre le salaire raisonnable, était qu’il aimait ce qu’il faisait. Aimait se promener dans les couloirs, distribuer le courrier en discutant avec les employés bienveillants et affairés. C’était son monde, sa vie.
Ses jours étaient comptés et la panne de sa voiture, ce matin, lui avait offert l’excuse qu’il recherchait pour ne pas se rendre dans l’immense édifice du centre-ville. Qu’il pouvait d’ailleurs voir de la rue qu’il habitait, entre les immeubles du quartier Verdun.
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Dany était donc assis dans la petite salle d’attente chez « Le colonel du tuyau d’échappement », feuilletant un magazine usé qui datait de plusieurs mois auparavant. Les minutes passaient à un rythme lent, il s’ennuyait et faisait son deuil des cent dollars que lui couterait l’opération en cours. Il n’y pouvait rien.
Levant les yeux, il détailla la petite salle rectangulaire, dotée de chaises en plastiques et d’un divan brun, d’une table basse couverte de magazines. Une petite machine à café, si on pouvait donner ce nom au liquide tiède et gluant qui en sortait, reposait sur une base boisée, contenant les articles nécessaires à la confection du breuvage. Dans la pièce vitrée, qui donnait sur la rue Wellington, se trouvait aussi la porte des toilettes, une machine distributrice de boissons gazeuse et une autre de friandises. Sans compter une télévision ancrée dans le mur, très haut sur la droite. Au-dessus du comptoir de service. Là où une employée s’activait à pianoter sur un ordinateur, vêtue de l’uniforme de la compagnie.
Sur l’écran de télévision, un lecteur de nouvelle s’amusait à décrire à quel point le monde se détériorait, à quel point les gens étaient fous, notre société narcissique et destructrice. Un autre bulletin tout à fait normal dans notre siècle de décadence. D’une guerre territoriale injuste, il passait à un accident écologique catastrophique. De la chute précipitée d’un régime dictatorial à la disparition d’une jeune Québécoise sur une île exotique. Des noyades en piscines et le taux d’inflation qui jouait les yoyos. C’était à vous donner le mal de tête.
Dany n’était pas le seul client sur place, dans l’établissement qui servait ses clients selon la loi du premier arrivé, premier servi. C’est ainsi que cinq autres personnes patientaient, quatre en s’activant sur leurs téléphones cellulaires, un sur un ordinateur portatif.
Il les observa à tour de rôle. Tout d’abord une jeune femme très jolie, vêtue d’un veston noir et d’une jupe courte qui dévoilait ses longues jambes agréables. Elle était sans contredit une professionnelle quelconque, discutant dans son téléphone tout en prenant des notes sur un calepin. Elle devait avoir dans le milieu de la vingtaine, son ton autoritaire laissait présager qu’elle occupait un poste de cadre. Vers la droite, un homme dans la cinquantaine, aux cheveux blancs et le visage ratatiné par une trop grande exposition au soleil, prétendait être intéressé par son ordinateur portatif. Mais en fait, il était incapable de rester plus de dix secondes sans lancer des regards avides vers la jeune femme et ses jambes attirantes. Elle l’ignorait complètement.
Du même côté, un jeune homme qui avait probablement tout juste hérité d’un permit de conduire, des écouteurs reliés à son téléphone, bougeait légèrement au rythme de la musique qu’il écoutait. Un étudiant, des livres scolaires sur le siège à côté de lui le confirmèrent.
Pivotant légèrement la tête, Dany observa le couple qui se tenait sur la gauche. Dans la trentaine avancée, ils chuchotaient, riaient tout bas en s’échangeant à tour de rôle un téléphone noir. Ils passaient le temps en jouant avec une application quelconque. Le seul terme qu’il put leur accoler était celui d’intellectuels.
Dany soupira, levant de nouveau le regard vers le téléviseur. Une large bande rouge défilait sous l’écran, des lettres blanches indiquant qu’il s’agissait d’une nouvelle de dernière minute. Le son était trop faible pour qu’on capte ce que le lecteur de nouvelle disait. Il se tenait l’oreille droite, relayant probablement ce qu’il entendait dans un écouteur miniature, venant de ceux derrière les coulisses. Son air troublé et sincère capta l’attention de Dany. Il flairait une mauvaise nouvelle.
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Au même moment, le téléphone cellulaire dans sa poche droite se mit à vibrer. Sans quitter le téléviseur du regard, il extirpa l’appareil et l’approcha devant lui. Il avait reçu un message texte d’un envoyeur anonyme. Curieux, il l’ouvrit. Une courte phrase composait la missive électronique.
« Si vous restez à l’intérieur, vous allez mourir. »
Il resta ainsi durant quelques secondes à fixer l’écran. Qu’est-ce que cela signifiait? Qui lui avait envoyé cela? Quelqu’un voulait lui jouer un tour. Il souriait, prêt à se livrer à l’exercice et était sur le point de répondre, croyant que ce serait un bon moyen de passer le temps. Mais ses doigts restèrent immobiles sur les touches délicates et minuscules, car il entendit deux sonneries distinctes à proximité et le son d’un autre appareil qui vibrait. Levant les yeux, il découvrit que tous les gens présents dans la pièce s’activaient à lire quelque chose sur l’écran de leurs téléphones. Même la femme d’affaires avait mis fin à la discussion en cours et jetait un regard froid vers son appareil.
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L’employée fut la première à briser le silence.
- Voyons donc, c’est quoi la joke ?
Elle fixait l’objet dans la paume de sa main. Le couple ne riait plus. La femme d’affaires se leva et croisa le regard de Dany. Il était facile de deviner qu’ils avaient tous reçu le même message. La femme s’approcha de lui.
- Est-ce que vous avez reçu un drôle de message?
Intimidé par la jolie femme dont le parfum subtil l’atteignait, il se leva à son tour.
- Oui. De sortir si on ne veut pas mourir.
- Moi aussi!
C’était l’homme aux cheveux blancs qui avait parlé, les observant. Le couple se joignit à la discussion.
- Même chose ici.
À preuve, les deux amoureux tenaient leur téléphone pointé dans leur direction, dévoilant l’écran de messagerie et le texte énigmatique.
Une autre voix s’éleva, cette fois celle de l’étudiant aux écouteurs.
- Avez-vous vu ça?
Dany et les autres se tournèrent vers le jeune homme et suivirent son regard, dirigé vers le téléviseur. Sur ce dernier, on pouvait voir le lecteur de nouvelle qui s’était levé, toujours avec une main sur son oreille. La caméra bougeait, comme si un tremblement de terre faisait tanguer le studio. Le journaliste s’agrippa au bureau devant lui, la panique déformant son visage.
- Qu’est-ce qu’y se passe?
L’employée faisait le tour du comptoir afin d’être en mesure de voir ce qui se passait sur l’écran. Au même moment, une sorte de puissant flash blanc parut engloutir le studio et l’homme au complet bien repassé, pour ne laisser qu’un écran lumineux. Puis, plus rien. Sinon un écran noir.
Un lourd silence s’installa, personne ne bougea, le cou toujours tordu afin d’observer l’écran noir. Lorsqu’il fut évident que rien n’était sur le point de se passer, l’employée s’empara de la télécommande sur le comptoir et fit le tour des chaînes de télévision disponibles, l’une après l’autre. Rien, sinon une suite incongrue d’écrans vides.
- On a perdu le signal? C’est peut-être un tremblement de terre?
La remarque venait de la jeune intellectuelle et aurait pu expliquer bien des choses. Mais Dany avait reconnu la station de télévision qui diffusait les nouvelles, par son logo au bas de l’écran. Il s’adressa au groupe, maintenant tous debout.
- C’était Radio-Canada. Si c’est un tremblement de terre, on devrait le sentir, non?
Les immeubles du centre-ville les empêchaient de voir la tour de Radio-Canada, mais la distance qui les en séparait n’était pas si grande. Un choc sismique aurait franchi l’intervalle en moins de quelques secondes et il était évident pour tous que le sol ne tremblait pas.
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La jeune femme d’affaires s’approcha de la fenêtre formant la façade du commerce, cherchant à voir le centre-ville et ses immeubles. Sa voix démontrait une légère inquiétude.
- Des terroristes, peut-être?
Elle se tordit le cou, ne vit que les immeubles lointains baignant dans le smog urbain.
Les lumières cessèrent soudainement de diffuser leur clarté, tous les appareils électriques plongeant dans un silence et une obscurité complète. Une panne de courant. Les individus se regardèrent tous en silence. Dany observa l’écran de son téléphone. Ce dernier indiquait qu’il n’avait plus de signal cellulaire.
- J’ai pu de signal!!
- Mon non plus.
- Même chose.
Comme pour se rassurer, ils s’approchèrent les uns des autres, inconsciemment, dans le centre de la pièce. Seule la femme d’affaires resta à la fenêtre, scrutant le dehors.
Ils reçurent tous un nouveau texte message, les vibrations et sonneries les faisant sursauter. Sans l’air conditionné, la pièce se réchauffait déjà. Dany et les autres ouvrirent le message qui venait d’un expéditeur anonyme.
« Si vous ne sortez pas maintenant, vous allez tous mourir. »
Le message était clair. Dany s’approcha de la femme à la fenêtre, ayant remarqué quelque chose qu’elle n’avait pas vu. Son attention avait été dirigée vers les immeubles dans le lointain.
- Regardez!!
Dans la rue, des gens quittaient leur demeure, les commerces dans lesquels ils travaillaient. Des voitures se garaient ou s’arrêtaient à l’improviste, sur place. La réalité de ce que cela impliquait les frappa tous. Ils n’étaient pas les seuls à avoir reçu de message texte. Tous ceux dans la pièce s’avancèrent devant la vitrine, épiant les curieux qui s’entassaient dans la rue.
L’étudiant parla.
- On ne devrait pas faire pareil?
Personne ne lui répondit tout de suite. Le spectacle était trop inquiétant, rappelait vaguement la folie qui avait suivi les attentats terroristes sur le centre financier des États-Unis, en 2001.
L’employé qui s’était trouvé derrière le comptoir s’approcha de la porte, se retournant vers les autres.
- En tout cas, moi je ne reste pas en dedans. Si quelqu’un est capable de tous nous avertir en même temps, c’est qu’ils savent quoi faire.
Sans hésitation, elle ouvrit la porte, laissant entrer la chaleur du jour d’été ensoleillé. Elle se rendit dans la rue, entre les voitures et se retourna vers le centre-ville. Elle leva son bras, pointant quelque chose dans le distant et hurlant dans leur direction. Elle voulait qu’ils regardent la même chose qu’elle. La vitre empêcha ses paroles de les atteindre. Tous ceux qui se trouvaient sur le trottoir ou dans la rue regardaient dans la même direction.
L’étudiant s’avança en direction de la porte d’entrée. Il voulut parler, remua les lèvres, mais rien n’en sortit. Il se contenta ensuite de quitter la pièce en laissant la porte se refermer derrière lui. Il avait rejoint l’employée dans la rue. Elle lui prit le bras. Ils souriaient tout deux. L’étudiant détacha péniblement son regard du point devant eux, gesticulant aux autres qui avaient occupé la salle d’attente de le rejoindre.
Dany était partagé entre la curiosité et la crainte. Il voulait savoir ce qui se passait, mais était suffisamment indépendant pour refuser de faire partie d’un troupeau aveugle. En particulier parce qu’ils ignoraient ce qui se passait vraiment. L’expression des gens dans la rue, toutefois, en était une de surprise, de joie. Dany ne put s’empêcher de faire le lien entre leurs expressions et celle d’un croyant qui aurait finalement reçu la visite d’un ange, d’un envoyé divin. La force de ce qui s’imprégnait dans leurs traits était similaire à de l’adoration.
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Le couple d’intellectuels s’approcha de la porte.
- On… on va aller voir…
Ils paraissaient timides et s’excusant du geste qu’ils allaient poser. La porte n’était pas encore refermée que l’homme aux cheveux gris leur emboitait le pas.
- Je ne veux rien manquer.
Tous les trois se rendirent dans la rue, où les curieux s’étaient rassemblés, leur nombre croissant à chaque seconde qui passait. Plusieurs avaient leurs téléphones cellulaires à la main. Les nouveaux venus adoptaient aussitôt le même air contemplatif et adorateur. Peu importe ce qu’ils voyaient, c’était majestueux.
Dany était maintenant seul avec la femme d’affaires. Près de la large vitrine. La femme avait déboutonné le haut de son veston en dévoilant sa chemise blanche. Il faisait très chaud. Ils échangèrent un regard. Elle parla.
- Qu’en penses-tu?
Dany observa la foule. Il n’aimait pas l’attitude de ces gens. N’avait pas un bon pressentiment au sujet de ce qui se passait. Il savait que ce ne pouvait pas être un tremblement de terre. Ni des terroristes, parce qu’ils n’auraient pas eu ces sourires en contemplant des actes de mort perpétrés par des fanatiques. Mais quoi alors?
- Je ne crois pas qu’il faut sortir…
Son appareil dans sa main vibra de nouveau et le soulevant, vit qu’il venait de s’éteindre. Sans qu’il ait enclenché une telle fonction. La batterie toujours à moitié pleine.
La femme soupira, son regard passant du jeune homme à l’extérieur bondé. Elle réfléchissait, son front plissé et fit finalement un pas en direction de la porte. Elle lui jeta un dernier coup d’œil.
- Tu es sûr?
Il acquiesça d’un geste de la tête. Il était tenté de tendre la main, de la toucher, la retenir. Mais il n’en fit rien. Sinon lui poser une question, à son tour.
- Et toi?
Elle eut un petit sourire franc, baissant la tête. Elle paraissait plus vulnérable que jamais. Toute autorité dans son ton s’était estompée.
- Je n’ai jamais été certaine de rien. Jusqu’à aujourd’hui.
Elle se pencha et déposa un baiser humide sur sa joue, son parfum était enivrant, sa peau si douce. Dans son imagination, il la prenait dans ses bras et la gardait auprès de lui. La protégeant. Dans la réalité, il la regarda s’éloigner, s’avancer sur le trottoir et atteindre la rue. La porte claqua en se refermant. Elle se tourna ensuite vers ce qu’ils contemplaient tous. Son visage s’illumina, un sourire merveilleux se dessina sur ses lèvres luisantes. Elle pivota la tête afin de le regarder et murmura. Il put lire sur ses lèvres. « Rejoins-moi ».
Il y eut une ou deux secondes de silence, d’immobilité et le flash arriva. Puissant, lumineux, comme une vague de clarté céleste balayant la rue et tout ce qui s’y trouvait. Cela fut rapide et d’une puissance remarquable.
La force du flot lumineux le frappa, l’aveuglant, le faisant reculer. Il pouvait sentir une chaleur sèche qui se répandait, un silence complet qui l’entourait.
Et il ne sentit bientôt plus rien.
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À suivre ...........
Published on July 18, 2012 15:58
July 15, 2012
Les Visages de la vengeance
Les Visages de la vengeance.
François Lévesque.
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Voici le scénario. Il fait chaud, trop chaud pour se balader. Je suis quand même là, trempé, longeant le trottoir sans arriver à voir ma destination se profiler à l’horizon. Ma bouteille d’eau est vide et je suis incapable de rester dehors plus longtemps. Du coin de l’œil, je vois une boutique à la porte close, avec une enseigne indiquant « ouvert » et je me dis : « Super – l’air conditionné ». Alors, je m’arrête, pénètre dans l’établissement et découvre qu’il s’agit d’une petite librairie. Quelle joie!
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Je parcours les rayons, sans trop savoir ce que je cherche, aspirant l’air frais de l’endroit avec avidité sous l’œil suspect du commis boutonneux qui s’ennuie. Et je tombe sur ce livre – celui dont je vais parler aujourd’hui. La couverture me plaît, la description me satisfait et le prix est raisonnable. Alors, je l’achète, un peu parce que je me sens coupable d’avoir utilisé l’espace frais et aussi parce que je suis toujours à la recherche de livres à lire.
C’est ainsi que j’ai trouvé ce roman et ce fut une découverte des plus agréables.
L’auteur :
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François Lévesque est né en 1978, en Abitibi-Témiscamingue. Fasciné dès son plus jeune âge par les arts en général et le cinéma en particulier, il se découvre une passion pour l'écriture durant sa Maîtrise en études cinématographiques. Après que plusieurs de ses nouvelles eurent successivement été publiées, notamment dans la revue Alibis, sa trentième année voit la parution de deux romans dont le premier, Matshi, l’esprit du lac, remporte le prix Cécile-Gagnon 2009. François Lévesque est critique de cinéma au journal Le Devoir et à l'agence de presse Mediafilm.ca.
Le roman :
Les Visages de la vengeance est un roman de suspense québécois. Il fut publié en 2010 par les éditions Alire. Il s’agit du second volume du cycle « Les Carnets de Francis »
À dire vrai, j’ai lu ce roman sans avoir pris connaissance du premier ou même savoir qu’il s’agissait d’une trilogie. Cela ne m’a pas empêché d’en comprendre l’histoire, d’en apprécier les retours en arrière bien expliqués. Le roman se lit indépendamment des autres et je compte bien retourner faire l’achat du tome 1 et 3.
Résumé :
Sept ans après les sordides événements qui ont secoué la petite ville de Saint-Clovis, Francis, qui va bientôt avoir dix-sept ans, est de retour dans son patelin. Il a reçu son congé de l’institution psychiatrique où il a résidé tout ce temps, son pédopsychiatre considérant le jeune homme prêt à réintégrer la société... pourvu qu’il prenne religieusement sa médication quotidienne.
Puisque sa mère est toujours hospitalisée, en proie à une interminable dépression, Francis demeurera chez sa tante Lucie, le temps de terminer sa cinquième secondaire. Il devra donc affronter, en plus des fantômes de son enfance meurtrie, ses anciens tortionnaires, dont la terrible Sophie Malo, devenue entre-temps la reine de la polyvalente. Mais Francis a changé : il n’est plus – ne sera jamais plus – le souffre-douleur de quiconque. Et il peut compter sur l’appui de Geneviève, qui lui a toujours gardé son amitié même si son père, le sergent détective Filiatreault, est persuadé que Francis s’en est tiré à trop bon compte à l’époque. Or, quand un premier étudiant est assassiné, puis un deuxième, les soupçons se portent aussitôt sur Francis... qui sait pertinemment que l’horreur ne fait que (re)commencer.
Ce que j’en pense :
Je crois que les deux mots qui pourraient qualifier mon impression après la lecture du roman sont les suivants :
Surprise – parce j’ai aimé et me suis bien amusé en vivant les aventures du personnage principal.
Surprise (je sais c’est le même mot) – parce que je n’avais aucune idée dans quoi je mettais les pieds.
Je suis un lecteur très difficile, ne terminant que la moitié des livres que je commence. Je m’ennuie très vite et abandonne souvent des œuvres en cours parce qu’elles me déplaisent ou n’arrivent pas à me captiver. Ce roman m’a tout de suite intrigué. Son intensité m’a retenu captif de la première à la dernière page. Il est un de ceux qu’on arrive difficilement à mettre de côté. Toutes les excuses sont bonnes pour retourner à la lecture, pour repousser les courses ou les autres distractions.
Le langage utilisé par l’auteur est d’une grande qualité, tout en restant fluide et quelque peu poétique. On devine une grande maîtrise de la langue française. Les phrases bien construites nous permettent de flotter dans l’action sans devoir nous arrêter pour analyser ce qu’on vient de lire.
L’honnêteté avec laquelle l’auteur nous dévoile son personnage principal, sans ambivalence et artifices inutiles, est rafraichissante. Nous découvrons les états d’âmes d’un jeune homme compliqué, perturbé et plutôt intéressant.
Pour avoir travaillé depuis plusieurs années dans le système de santé mentale, j’adore la façon dont l’auteur et son personnage déjouent le système déficient et parfois désorganisé. On y devine beaucoup de recherche ou des connaissances appréciables sur le sujet.
Une autre raison pour laquelle le roman m’a plu, c’est qu’on peut vraiment se sentir comme si on était dans une petite municipalité, dans son école secondaire et avec tout son lot de commérage. Pour ceux qui ont grandi dans un petit village du Québec, on se revoit le soir ou la nuit dans ces endroits « secrets », revivant ces aventures qui ont nourri notre imagination. La musique, les films mentionnés et le « slasher » feeling finissent de nous renvoyer quelques années en arrière. Un peu plus et je m’attendais à voir mon ami « Ti-Cail » sauter en bas de son trois roues rouge et venir cogner à ma porte en hurlant « seek and destroy », prêt pour aller voir « Metallica ».
Ce livre aurait très bien pu être écrit dans les années 90.
Monsieur Lévesque a aussi excellé dans ce que j’appelle la ronde des coupables. À tour de rôle, on établit l’identité d’un coupable, en se basant sur l’instinct du moment. C’est parfois sa mère, peut-être Francis, ou alors Geneviève, Pascal, Sophie, pourquoi pas tante Lucie ou Yoland? On passe de l’un à l’autre sans jamais trop savoir, cherchant des indices et plus que probablement, on se trompe.
La fin promet une suite d’évènements palpitants et qui sauront vous surprendre.
Conclusion :
Je n’ai qu’une chose à dire. Allez sur l’Internet – dans la librairie près de chez vous et faite l’acquisition de ce roman. Vous allez vous amuser, c’est garanti.
Quant à moi, j’ai deux tomes à me procurer.
Extrait : Page 188.
« Elle demeura silencieuse quelques secondes. Il l’entendit renifler discrètement; le son fut suivi d’un léger froissement. Elle devait s’essuyer les yeux avec sa manche. Ses yeux à lui étaient à présent secs, clos, mais bien conscients de la présence silencieuse d’Éric, tout autour.
- Francis? dit Geneviève.
Il ne se retourna pas tout de suite. Le soleil de fin d’après-midi qui frappait presque à l’horizontale les pierres tombales créait l’illusion d’une multitude de doigts noirs s’étirant vers la route, vers eux.
- Savais-tu qu’on peut être mort sans l’être? Souffla-t-il, le visage toujours exposé à la brise. »
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http://www.alire.com/Romans/CarnetsFrancis.html
Published on July 15, 2012 10:36