Sylvain Johnson's Blog, page 35
February 16, 2013
Le 34e salon du livre de l’Outaouais
Du 28 février au 3 mars, rendez-vous au Palais des congrès de Gatineau. Plus de 500 éditeurs seront présents, nombreux écrivains seront aussi en signature.
Le président d’honneur de cette année est Patrick Senécal.
N’oubliez pas de faire un tour au stand des Éditions Porte-Bonheur – Le stand 302. Dans la section réservée au distributeur Prologue.
C’est l’occasion idéale de vous procurer mes deux romans, pour ceux qui ne l’ont pas encore fait. « Le Tueur des rails » et « L’esprit des glaces ».
Certains écrivains de la maison d’édition Porte-Bonheur seront aussi en signature, alors ajoutez-les à votre carnet du visiteur sur le site web du Salon, question de ne rien manquer. Une liste des écrivains en signature a été mise en ligne sur le même site.
C’est le moment idéal pour faire vos achats – le catalogue de Porte-Bonheur répond à tous les goûts.
Alors je vous souhaite à tous un bon Salon du livre.
Et bonne lecture!
Lien du site web du Salon du livre – Cliquez ici.
Lien des Éditions Porte-Bonheur – Site de l’éditeur.
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February 13, 2013
Lecture du roman – Le projet Ithuriel de Michèle Laframboise
Lecture du projet « Ithuriel » de Michèle Laframboise
Paru aux Éditions David en octobre 2012.
Tout d’abord, je tiens à préciser que mes « critiques » ne se basent que sur mes impressions du moment. Je n’ai aucune formation ou prétention de critique littéraire. Mes commentaires sont souvent simples, courts et reflètent ce qui me passait par la tête lors de la lecture. Les auteurs des romans que je critique sont invités à me faire part de leurs réactions suite à mes textes.
Je ne commente pas tous les livres qui me plaisent et je ne commente jamais ceux que je n’aime pas – ou presque jamais.
Qui est Michèle Laframboise?
J’ai eu le plaisir de faire la connaissance de l’auteure au dernier Salon du livre de Montréal en 2012. Elle est très accessible et sympathique. Voici une courte biographie prise sur le site de l’éditeur.
Michèle Laframboise est une ex-scientifique devenue auteure et artiste. Elle a publié une vingtaine de romans et d’albums de BD ainsi que de nombreuses nouvelles, récoltant plusieurs distinctions et prix littéraires. Michèle vit à Mississauga, dans le sud de l’Ontario, où elle partage son temps entre le dessin, l’écriture et sa famille.
Résumé du roman :
Si vous pouviez concevoir et élever une enfant pour en faire l’arme parfaite qui mettrait fin à la guerre et au terrorisme, le feriez-vous, même au prix de briser sa vie?
À Montréal, dans un futur proche, un savant hanté par ses souvenirs de guerre travaille sur un dossier ultrasecret : le projet Ithuriel. Depuis sa naissance, la petite Lara a été soumise à des traitements extrêmes, isolée du monde, privée de stimuli intellectuels. Elle deviendra une arme redoutable capable de court-circuiter les conflits mondiaux… et de conférer à son détenteur une supériorité indéniable.
Un jour, dans la Pyramide érigée au sommet du Mont-Royal, une démonstration tourne mal et Lara s’échappe dans un monde inconnu et terrifiant…
Ce que j’en pense :
Je me répète, mais quand j’entends le terme science-fiction, ça me fait toujours un peu peur. L’image mentale qui me vient est celle des « Star Wars » ou autres, remplis de vaisseaux intergalactiques et de robots énervants. Heureusement, il existe ce que j’appelle la science-fiction légère, qui intègre des éléments futuristes dans la réalité quotidienne.
C’est le cas de ce roman. Je n’avais jamais lu de livre de Michèle Laframboise, mais pouvait me faire à l’idée qu’elle était très créatrice, suivant sa carrière sur Facebook. Je ne me trompais pas, elle à une riche imagination et un sens artistique développé.
L’aventure se déroule dans un Montréal différent, moderne et dans lequel le Mont-Royal supporte une énorme pyramide. Un centre aux activités diverses, dont scientifiques. On nous met rapidement dans le contexte sociopolitique qu’on assimile avec facilité. Durant le récit, la lecture est souvent enrichie d’informations diverses, que ce soit par les descriptions, des explications détaillées et même, à la fin, on retrouve un petit dictionnaire des termes utilisés, ce qui permet de nous y retrouver.
Nous faisons la connaissance d’une foule de personnages principaux ou de soutiens. Une danseuse rebelle, un vieil oncle qui jadis se trouvait au centre des manifestations du peuple insatisfait. Des scientifiques, des politiciens, une petite fille bien particulière. Chaque individu joue son rôle à merveille dans la toile d’une certaine complexité tissée par l’auteure. Ils sont construits avec une psychologie intelligente, des habitudes et des pensées humaines. On ne s’ennuie pas à les découvrir.
Une autre particularité du roman à la couverture agréable et colorée est les petits bulletins de nouvelles écrits, qui viennent donner le ton à l’intrigue, ajouter des éléments afin de consolider l’histoire.
Ce que j’ai aussi apprécié dans le roman, ce sont les idées politiques, sociales, économiques et humaines, dans un contexte québécois qui ne fait aucun doute. On retrouve dans le roman plusieurs clins d’œil d’actualité récente ou non. Elle nous présente un futur qui n’est pas si loin de notre réalité. Comme certains des personnages principaux, ceux de ma génération se souviennent d’une époque antérieure qui était peut-être meilleure.
En lisant la biographie de l’auteure, j’ai compris l’importance du dessin dans sa vie.
C’est une lecture que je recommande pour les amateurs d’action, de suspense et de science-fiction. Je vais surement lire d’autres des livres de Michèle.
Liens utiles :
Où se procurer le roman – Le projet Ithuriel
Le site de l’éditeur – Les Éditions David
Une page sur le roman – Le projet Ithuriel
Le site de Michèle Laframboise – Site officiel
Filed under: Lectures


February 8, 2013
Suite du mythe de l’écrivain torturé – Romain Billot le Marginal
Je poursuis ma petite aventure dans l’esprit de ces écrivains fous, torturés ou non. Je les questionne et tente de comprendre ce qui les motivent, les dérangent, comment ils s’en sortent. Être auteur est souvent plus qu’un métier, c’est un état d’être, un moyen de survivre et d’exister.
Voyons ce que Romain en pense :
Qui est Romain Billot :

Romain Billot
Romain Billot est le fondateur de la revue de l’étrange et de l’imaginaire, Freaks Corp qui a vu le jour en 2009 et de la DTF (ligue de défense Transatlantique du Fantastique) en partenariat avec le fanzine Nocturne CE. Écrivain français, il publie dans plusieurs revues dans son pays d’origine et aussi au Québec. Il détient un Master de lettres à l’université de Bourgogne. En 2012, il retourne s’installer au pied du Plomb du Cantal pour renouer avec ses origines et y trouve sa principale source d’inspiration…
Plusieurs publications, dont deux recueils de nouvelles et un roman, sont prévues pour 2013…
Questions et Réponses :
Vous considérez-vous comme un écrivain torturé?
Pas vraiment… en plus, le terme « torturé » fait très poseur, genre « j’me la raconte, regardez-moi, je souffre, je suis un artiste maudit! » Vu que j’écris de l’horreur, du gore et de l’épouvante, les gens ont tendance à croire que j’ondule de la toiture et que je suis bon pour le cabanon… Mais il n’en est rien… (même si je suis un peu écorché vif) Enfin je pense! Faudra que tu demandes à mon psy pour être sûr! (rire)
Décrivez vos états d’âme versus la production littéraire du moment – est-ce qu’il y a une relation entre ces deux éléments?
J’ai coutume de dire que j’écris qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige, également par franc soleil… En fait, mes états d’âme ne jouent pas vraiment sur ma production… En revanche, je suis parasomniaque depuis l’enfance (ce que je vis bien. C’est plus dur pour mes proches et celle qui partage mon lit), mes terreurs nocturnes et mes cauchemars sont ma première source d’inspiration!
Que faites-vous quand vous êtes incapable d’écrire?
Ça arrive peu en ce moment… Quand l’inspiration me fuit, je vais faire un tour dans mes montagnes pour méditer, je vais à la pêche pour faire le vide, je bouquine au coin du feu, je regarde un film, je surfe sur le net, je vois des amis ou je joue de la guitare…
Qu’est-ce qui vous frustre le plus quand vous êtes incapable d’écrire?
Le tic-tac maladif de l’horloge qui me rappelle que tout a une fin… Y compris les deadlines!
Comment vous en sortez-vous?
Toujours bien! (rire) Je mets du rock des seventies, je m’installe devant mon clavier et ça repart!
Pourquoi écrivez-vous?
Pour faire éclore les fleurs de sang que j’ai dans la tête… (Hommage à la phrase de Kurt Cobain) C’est surtout un plaisir, celui de raconter des histoires comme je le faisais avec mes amis autour d’un feu de camp en pleine forêt, genre « fais-moi peur », sans prétention, sans chichi, juste pour le partage… C’est un besoin viscéral et personnel d’échapper au quotidien, d’entrevoir d’autres mondes où tout serait possible…
Que pensez-vous de l’image classique de l’écrivain alcoolique, à moitié fou, excentrique?
Cette image décadente nous vient du 19e siècle avec ses auteurs torturés par le mal du siècle, généralement atteints de syphilis qui carburaient à l’absinthe et à l’opium!
Pour la folie et l’excentricité, étant donné mes choix de vie (isolement dans ma montagne par exemple) et mes goûts, certains le pensent, mais tout est une question de point de vue… Pour quelqu’un de non passionné qui s’enlise dans la routine et qui ne me connaît pas, effectivement je peux ressembler à ce stéréotype… Mais je me vois comme un épicurien, un bon vivant, un jouisseur… Carpe Diem… Je ne suis pas alcoolique comme le dirait les langues de pute! (rire) Pour être alcoolo, il faut boire régulièrement et ressentir un manque quand il n’y a rien dans le bar… Perso je me passe aisément d’alcool… Je confesse, votre honneur, que j’aime le whisky, les cigares, la bonne bouffe, le bon vin, la bonne chair et les banquets entre amis… C’est aussi vrai que j’ai tendance à être parfois excessif, mais ça, c’est parce que je dévore la vie à grands coups de crocs comme un loup enragé… J’affectionne beaucoup cette phrase de Henry David Thoreau qui résume bien ma philosophie de vie : « Je voulais vivre intensément et sucer la moelle de la vie. Et ne pas, quand je viendrai à mourir, découvrir que je n’aurai pas vécu. » …
Avez-vous des commentaires pertinents sur le sujet de l’écrivain troublé?
Il n’a qu’à lever les yeux vers le ciel étoilé en haut des cimes et son trouble se dissipera!
Mes commentaires :
Les réponses de Romain nous laissent découvrir un être terre à terre, empreint d’un regard réaliste sur son état d’écrivain. Je note toutefois dans la dernière partie de sa première réponse qu’il laisse planer un certain doute sur son état mental, sur le niveau de sa torture. Avec humour, il nous invite à questionner son psy. Alors si le gentil Psy en question en vient un jour à lire ces lignes, veuillez s’il vous plaît me contacter par email. Je suis curieux de connaître vos conclusions sur l’état de mon ami. Confidentialité garantie.
À moins qu’il ne s’agisse uniquement d’une torture nocturne, qui s’exprime par ses cauchemars? Son inconscient supplicié qui se défoule dans ses songes, qui libère la démence de ses pensées sombres, la folie de son imagination gore et violente. Qui expliquerait ses thèmes et écrits ténébreux.
Comme Gaëlle et John, Romain semble prolifique, toute baisse d’écriture n’étant pas perçue comme un élément dramatique, une situation insoutenable. Une petite marche dans les bois, de la musique agréable, quelques verres avec des amis et on se change les idées. Puis on revient à notre travail. C’est une méthode très saine, efficace et qui semble porter ses fruits.
Je crois aussi (et j’ai peut-être tort) que pour des écrivains prolifiques, c’est peut-être plus facile de faire face à des périodes de non-écriture. Alors que pour moi, écrire est aussi un plaisir, mais je suis moins prolifique. Je passe moins de temps à produire des textes. Mon rythme est lent. Peut-être ma torture vient-elle du fait que je n’accepte pas cet élément tout simple. Que je refuse d’admettre mon incapacité à me transformer en une machine à remplir les pages de mon traitement de texte.
Romain est quant à lui un écrivain qui semble équilibré, qui jouit pleinement de son existence et raconte avec merveille toutes sortes d’histoires extraordinaires. Car il est un conteur, un raconteur et un créateur de légendes, de mythes.
Il est un marginal, qui s’isole d’une société rendue folle par la technologie et souvent influencée par la culture dégradante et frivole de l’Amérique. Il est en harmonie avec la nature et les animaux. Il est cet écrivain nomade qu’on rencontre sur les sentiers isolés de la forêt, un être énigmatique au regard perdu et pourtant joyeux, généreux. Cigarette à la bouche, il se fond dans la végétation et étudie le monde qui l’entoure, qu’il comprend. Il n’est pas l’un de ceux qu’on retrouverait mort d’une overdose ou les veines coupés. Il dit les choses comme il les pense et sait très bien faire face aux conséquences de ses paroles.
En fait, si Romain est torturé, il n’en montre rien. Ses réponses démontrent une certaine paix dans son âme, malgré ses nuits ponctuées de cauchemars.
Lien utile pour suivre toute l’actualité de Romain:
Site officiel de l’auteur – Romain Billot
Filed under: Commentaire général, Les Fossoyeurs de Rêves
February 6, 2013
Réponse du sondage : Qu’est-ce qui sera populaire en 2013 ?
C’est la question que je vous posais. En tant qu’écrivain, mais aussi grand amateur de littérature et de cinéma, je voulais savoir ce qui serait populaire dans le monde de l’imaginaire durant l’année à venir.
Les choix étaient simples.
Zombies – Sorcières – Extraterrestres – Vampires – Fantômes – Loup-garou – Tueurs en série – Autres (par exemple les Anges, que j’ai oubliés dans mon énumération précédente).
Les résultats sont intéressants.
Zombies avec 60 % des votes.
Tueurs en série et Loup-garou avec 13.33 % des votes.
Sorcières et autres avec 6.67 % des votes.
Vampires, Fantômes et Extraterrestres avec 0 % des votes.
Qu’il en sois ainsi, 2013 sera l’année des Zombies.
Liens de lectures sur les zombies:
Le site “Zombie Évolution” : Zombie Évolution
L’IMAGINARIUS – Nouvelles de Zombies: IMAGINARIUS
Filed under: Commentaire général, Nouvelle littéraire


February 1, 2013
Le N°4 de l'Imaginarius + Un e-book Hors-série "Histoires de bêtes féroces"



Le N°4 de L'IMAGINARIUS le petit journal du fantastique est disponible et téléchargeable gratuitement en PDF
Avec toute l'actualité et des interviews des FOSSOYEURS DE RÊVES
Une rubrique cinéma, le monde fantastique de la BD et des arts visuels
ainsi que les enquêtes de l’Imaginarius
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Découvrez aussi un E-BOOK HORS-SÉRIE, "Histoires de bêtes féroces"
January 29, 2013
Le mythe de l’écrivain torturé – Gaëlle Dupille et l’équilibre.
Je l’ai déjà dit, je suis un écrivain troublé. Je suis obsédé par mon écriture et les périodes où je ne pratique pas cette activité enivrante me sont pénibles.
Avec les réponses de John Steelwood, qui fut le premier cobaye dans ma petite série d’articles, nous avons vu que la torture existait pour d’autres auteurs. Qu’un écrivain pouvait voir ses écrits influencer par ses émotions à fleur de peau, par son quotidien et son environnement immédiat. Que souvent, ce qu’il invente n’est que le reflet de la tempête qui l’anime, qui menace de tout faire éclater!
Pour avoir lu des textes de John, je peux vous garantir que si ses personnages sont d’une intensité psychologique aussi vive, ce ne peut être que dut à son cerveau en ébullition. Une certaine instabilité?
Est-ce donc que tous les écrivains – en particulier ceux qui font dans le fantastique et l’horreur ont cette maladie, ce cancer interne qui les ronge peu à peu et les fait créer des réalités tordues?
Non. J’ai peut-être trouvé une perle rare.
Le mythe de l’écrivain torturé chez les fossoyeurs de rêves
Deuxième partie : Gaëlle Dupille
Qui est Gaëlle Dupille ?
Gaëlle Dupille est née en France, et vit entre Bordeaux et Montréal (Québec). Parmi les auteurs préférés de cette fan de littérature horreur/science-fiction/fantastique, se trouvent Stephen King, Paolo Coelho, Lewis Caroll, George Orwell et Isaac Asimov. C’est d’ailleurs après avoir lu « Simetierre », de Stephen King, qu’elle a décidé de devenir romancière, alors qu’elle était encore une toute jeune adolescente.
« L’Alchimiste », de Coelho, demeure son œuvre favorite, qu’elle emporte toujours avec elle lorsqu’elle voyage, tel un porte-bonheur…
Elle est non seulement romancière, mais aussi professeur de Français Langue étrangère, rédactrice freelance pour plusieurs sites Internet et officie parfois en tant que traductrice français-anglais.
Présentation :
Gaëlle est une écrivaine sans torture, qui écrit pour le plaisir. Elle défait en quelque sorte le mythe de l’écrivain torturé. Ses écrits sont sombres et violents, mais ne sont en rien le reflet de sa vie. Elle n’est pas le genre d’écrivaine qu’on imagine un jour retrouver à moitié morte dans un conteneur à déchet, dans une ruelle sombre, ivre et couverte de vomit. (On m’a déjà dit que c’est ce qui m’arriverait… j’étais jeune et encore au collège…) Elle n’est pas du genre à errer avec le regard perdu, hurlant sa rage et sa démence dans les périodes difficiles ou creuses de sa vie. Elle ne boit pas afin de taire les voix qui résonnent dans son crâne.
Une auteure saine, elle a développé des solutions efficaces à ses problèmes d’écriture et pour elle, son talent n’est pas un moteur alimenté par la torture.
Est-ce que les femmes sont des écrivaines moins torturées?
C’est à voir!!!
Les questions et les réponses :
Vous considérez-vous comme un écrivain torturé?
Torturée, non pas vraiment. Lorsque j’écris, je n’ai pas vraiment l’impression de faire resurgir une quelconque forme de souffrance. Je dirais que j’écris avant tout par plaisir, pour partager mes pensées, mais pas pour évacuer mes angoisses, même si en période de stress, l’écriture reste un excellent moyen de retrouver une certaine sérénité.
Décrivez vos états d’âme versus la production littéraire du moment – est-ce qu’il y a une relation entre ces deux éléments?
En ce moment, j’ai plusieurs projets littéraires avec lesquels je jongle, dont un projet collectif avec des amis auteurs. Tout va à merveille pour moi et je dirais que mon moral est plutôt au beau fixe. Par contre, mes textes, eux, sont assez sombres, comme à mon habitude. Il n’y a donc pas vraiment de liens entre mon humeur et mes écrits, même s’il est vrai que lorsque je suis stressée ou fatiguée, mes histoires sont encore plus noires et inquiétantes que d’habitude.
Que faites-vous quand vous êtes incapable d’écrire?
Cela ne m’arrive pas très souvent, mais c’est particulièrement frustrant lorsque je ne parviens pas à trouver l’inspiration, mais ce qui est encore plus difficile à vivre est lorsque je suis inspirée, mais que je n’arrive pas à trouver du temps libre pour écrire et évacuer toutes les idées qui se bousculent dans mon esprit et me demandent de les sortir de là!
Dans le premier cas, je fais une longue marche, seule, en pensant à mon histoire et les idées finissent généralement par venir toutes seules. Rien de tel qu’un peu d’exercice physique pour oxygéner le cerveau. Dans le deuxième cas, je fais en sorte de prendre de brèves notes de mes idées sur le petit carnet que j’ai toujours dans mon sac, pour être certaine de n’en oublier aucune et je mets le tout de côté jusqu’à ce que je trouve un moment de libre pour travailler.
Qu’est-ce qui vous frustre le plus quand vous êtes incapable d’écrire?
Le plus frustrant est de sentir les idées toutes proches et de ne pas parvenir à les saisir, à les formuler correctement, un peu comme lorsque l’on essaie de se remémorer un rêve dont on sent pourtant que son souvenir est tout proche. Là, c’est franchement rageant, car en principe, plus on se concentre et plus l’idée semble s’éloigner. Frustration garantie.
Comment vous en sortez-vous?
Ma méthode est tout simplement de laisser mon roman de côté pour quelques heures et de faire toute autre chose comme écouter de la musique en préparant un bon petit plat, lire un roman ou sortir faire une balade. Ensuite, je me remets devant mon ordinateur et en principe, les idées sont de retour. Si cela ne marche pas, je n’insiste jamais et je fais une pause jusqu’au lendemain, tout simplement.
Pourquoi écrivez-vous?
Je me suis souvent posé la question. Je crois que l’une des principales raisons est que je prends beaucoup de plaisir à imaginer des histoires oniriques ou effrayantes et à les partager ensuite avec mes lecteurs, comme si je rendais accessible mon « cinéma mental » aux autres! Je fais des rêves assez denses et surprenants et nombre d’entre eux sont une source inépuisable d’inspiration pour mes romans. Mettre ces rêves sur papier est aussi un moyen de ne pas les oublier et de leur donner ainsi une « seconde vie éternelle »!
Que pensez-vous de l’image classique de l’écrivain alcoolique, à moitié fou, excentrique?
Ce genre d’auteur est presque une caricature et pourtant, il est facile de se laisser emporter par ses démons lorsque l’on écrit, car l’écriture est une sorte d’auto psychothérapie, où l’on utilise ses souvenirs, ses souffrances, ses expériences personnelles ou ses peurs pour les transposer chez nos personnages. Pour quelqu’un de psychologiquement fragile ou ressentant trop d’empathie, je pense qu’il est facile de sombrer dans une sorte de folie ou les romans et la réalité, puisqu’ils se nourrissent l’un de l’autre, ne font plus qu’un. D’où ensuite un besoin pour certains de trouver « du réconfort » avec des drogues et alcools qui anesthésient temporairement les douleurs morales qui assaillent les auteurs à cause de toutes les questions qu’ils soulèvent dans leurs romans sur l’origine et le but de la/leur vie. Mais c’est aussi le début d’un engrenage destructeur qui peut faire beaucoup plus de mal que de bien si on ne parvient plus à le contrôler.
Pour suivre l’actualité de Gaëlle, découvrez ces sites :
Le blogue officiel de l’auteure
Les éditions Edilivre pour vous procurez « 999 Rue Bélial »
Ne manquez pas ma critique de cet excellent ouvrage de littérature fantastique - “999 Rue Bélial” commenté par Sylvain Johnson.
Le site de l’IMAGINARIUS – le petit journal du fantastique (Édité avec brio par Gaëlle)
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January 22, 2013
Les momies accidentelles de Guanajuato
Les momies accidentelles de Guanajuato
Cette semaine, j’ai eu la chance de visiter une exposition un peu particulière. Fasciné par le fantastique, par les légendes et tout ce qui tient un peu du macabre, je me suis rendu à un musée de science naturelle afin d’y visiter l’exposition des momies accidentelles.
Ce fut une belle expérience, la proximité avec ces momies centenaires, partiellement préservées et bien détaillées, m’a grandement inspiré. L’histoire derrière ces momies est intéressante, ce sont des vestiges tangibles et réels d’une époque pas si lointaine.
Le musée visité avait 38 de ces spécimens et ce fut un 12 $ bien dépensé. (D’autant plus qu’avec le même billet j’avais droit au zoo, à l’exposition des dinosaures, au centre des reptiles et insectes, ainsi qu’au centre d’exploration spatiale.)
Malheureusement, il était interdit de prendre des photographies et celles que j’ai mises sur ce site viennent de l’Internet. L’information sur cette exposition est aussi entièrement en anglais (désolé).
Voici les momies accidentelles de Guanajuato :
HISTORY UNEARTHED
Only 1 in 100 bodies buried in Guanajuato ever experience the mysterious process of natural mummification. Unlike bodies that are “artificially” mummified through an embalming and wrapping process, accidental mummies form only in certain climates and conditions.
Scientists believe Guanajuato’s mummies represent a wide cross-section of people, which is rare and beneficial from a study perspective. Another fascinating aspect of this exhibition is the range of time they have been mummified – some more than a century and others a few decades. All of this gives these mummies distinct personalities. Some were miners, fathers, mothers and soldiers… others farmers and some even children. They are revered by their descendants and have been visited by millions.
Mummies and mummy studies appeal to large audiences, and many of Guanajuato’s mummies’ true identities are buried with time. Now, using state-of-the-art diagnostic tools, including endoscopy, x-rays, computed tomography, molecular analysis and forensic reconstruction, the Accidental Mummies of Guanajuato exhibition is the first to give these Central Mexico’s most famous residents a re-constructed human face and story.
Learn more about the science that re-created their identities in the exhibition’s Forensics Laboratory, where mummy skeletal structures, internal organs and cellular composition can be seen. Just like a detective novel or scenes from a CSI episode, science helps to answer questions such as: How did they die? How did they live? What was their approximate age?
Built in the colonial era during the mining boom between the 16th and 18th centuries, the city of Guanajuato is one of the most charming areas in the nation. Color flows throughout the city that once mined two-thirds of the world’s silver. Today, the city mines its rich cultural treasures by inviting visitors to walk romantic stone pathways, enjoy ongoing celebration and festivals throughout the dozens of plazas, and of course pay homage to their most famous residents… the mummies.
The first mummy – a French doctor – was uprooted in 1865. The last – a 9-month old boy – was unearthed in 1958. Some initially feared the mummies could be demons, but that has never stopped millions from wanting to see them at El Museo de las Momais – today’s resting place for Guanajuato’s most famous residents. Year after year, the museum’s attendance rivals that of a Broadway hit.
Now the especial exhibition Accidental Mummies of Guanajuato brings together the culture and traditions with the mummies to give visitors in the United States a glimpse inside this vibrant Central Mexico city. Explore the graceful crypt walls, stately monuments and grave markers filled with poetry to learn about their history and ritual along with the rare process of natural mummification. Learn about the Day of the Dead, a celebration at the heart of Mexican culture and its customs unique to the residents of Guanajuato.
Pour les amateurs de momies, visitez le site de l’IMAGINARIUS – le petit journal du fantastique : hors série histoire de momies.
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January 21, 2013
Chronique de "Les attaques de la boulangerie" d'Haruki Murakami
Reblogged from Zombies Evolution:

Chronique vidéo de "Les attaques de la boulangerie" d'Haruki Murakami
Biographie
Né à Kyoto en 1949 et élevé à Kobe, Haruki Murakami a étudié le théâtre et le cinéma à l'université Waseda, avant d'ouvrir un club de jazz à Tokyo en 1974. Son premier roman Écoute le chant du vent (1979), un titre emprunté à Truman Capote, lui a valu le prix Gunzo et un succès immédiat.
January 18, 2013
Le mythe de l’écrivain torturé – John Steelwood et ses démons
Ma femme me dit souvent que je suis un écrivain torturé. Elle ne fait pas ici référence à une consommation abusive d’alcool, à des problèmes mentaux importants ou encore à un mode de vie hors de contrôle. Ce qu’elle veut dire, c’est que l’écriture est une partie importante de ma vie, qu’elle me consume parfois entièrement durant de longues heures, des journées ou des nuits entières. Quand j’écris, c’est la seule chose qui compte. Quand je n’écris pas, c’est aussi la seule chose qui compte.
Écrire est dans mon cas l’un des plus grands plaisirs de la vie. Être publié, même si c’est le rêve de l’écrivain, n’est pas l’ultime but du processus. Si mes manuscrits se voyaient refuser pour le reste de ma vie par tous les éditeurs du monde entier, il n’en demeurerait pas moins que je continuerais à remplir les pages de mon traitement de texte. La raison en est bien simple, c’est une passion, qui complète bien mon intérêt pour la lecture et le cinéma. C’est tout ce que je suis capable de faire, sans commettre de bêtises. Sans m’ennuyer.
On m’a souvent reproché, dans mes emplois précédents, de n’avoir aucune ambition concernant le travail du moment et je dis sincèrement qu’ils avaient tous raison. Mon ambition n’était pas de gravir les échelons dans cette hiérarchie illusoire du monde des professionnels. Bien au contraire, je voulais l’emploi avec le moins de responsabilités possible, les journées de travail les plus courtes. Parce qu’il me fallait retourner à la maison, écrire et développer mes nouveaux romans.
C’est ce commentaire de ma femme sur mon obsession envers mes écrits qui m’a intrigué. Quelle est cette chose, cette force, cette motivation étrange qui nous pousse à créer des récits, des personnages fictifs?
Pourquoi écrire?
Je ne saurais trop répondre. Certains diront que c’est une nécessité issue de l’inconscient, une force mystérieuse qui nous anime, un besoin psychologique d’évacuer les émotions refoulées et tout le reste. Je ne sais pas. Je n’ai pas à le savoir. Je le fais et c’est tout. J’en suis heureux.
Comme on dit parfois, il faut de tout pour faire un monde.
Je me suis intéressé au processus littéraire ou alors au manque de ce processus. Que pensaient mes confrères de cette torture et de cette obsession malsaine? Comment vivaient-ils avec les situations de panne de créativité et de page blanche? Comment les gens autour d’eux, que ce soit la famille ou les amis, les voyaient-ils?
Voici une traduction approximative (puisque traduite de l’anglais) d’un article sur le sujet trouvé sur le site Wikipédia.
L’artiste torturé est un personnage de fiction ou de réalité stéréotypé. Il vit dans la tourmente constante en raison de sa frustration avec l’art et des autres individus. Les artistes torturés se sentent exclus et incompris à cause de l’ignorance ou de la négligence perçue des autres qui ne les comprennent pas ou ne les jugent pas importants. Ils prennent parfois de la drogue, font l’expérience de frustration sexuelle et de chagrin récurrent, en général dépassés par leurs propres émotions et conflits internes. Ils sont souvent raillés dans la culture populaire parce qu’ils pensent trop, sont idéalistes ou alors donnent l’impression d’être opposé à la joie et plaisir.
D’autres traits stéréotypés varient entre deux extrêmes – d’être narcissique et extraverti à être introverti et d’avoir le dégoût de soi. Les artistes torturés ont souvent des tendances autodestructrices dans leurs comportements et sont généralement associés à des problèmes de santé mentale tels que la dépendance, troubles de la personnalité ou la dépression.
Les artistes torturés sont souvent sujet à l’automutilation et ont aussi un haut taux de suicide.
Rien de bien joyeux dans ce portrait que nous dresse le site en question.
Les exemples d’écrivains connus susceptibles de se retrouver dans cette catégorie sont nombreux. L’un d’eux a retenu mon attention et les amateurs de science-fiction le reconnaîtront.
Il s’agit de Philip K. Dick.
Écrivain de SF – On lui doit une grande quantité de romans et de nouvelles littéraires, alors que des films ont été tirés de certains de ses romans. Parmi les plus populaires, notons « Blade Runner » et « Minority Report ».
Selon la biographie de l’écrivain, il est de notoriété publique que son existence fut marquée par la drogue, le délire, plusieurs divorces et des tentatives de suicide. Dans son enfance, un psychiatre avait même établi que l’auteur souffrait de schizophrénie.
Je devais en avoir le cœur net. Que pensaient mes confrères. C’est ainsi que j’ai contacté quatre membres du collectif d’écrivain auquel je fais partie, tous de talentueux auteurs se spécialisant dans les domaines de l’imaginaire, que ce soit l’horreur, le fantastique ou la science-fiction.
Je leur ai posé huit questions.
Nous commençons aujourd’hui avec John Steelwood.
Les autres suivront dans les semaines à venir. Il s’agit de Gaëlle Dupille, Guillaume Guike Lemaitre, Sklaerenn Baron.
Le mythe de l’écrivain torturé chez les Fossoyeurs de rêves
Première partie : John Steelwood.
Qu’est-ce que les Fossoyeurs de Rêves?
Les fossoyeurs de Rêves est un groupe littéraire composé d’auteurs rebelles et fous de fantastique, bien décidés à faire parler d’eux.
« Ici, nous n’enterrons pas les rêves, nous les exhumons pour les livrer à nos lecteurs. Ce sont parfois des rêves virant aux cauchemars, mais ils sont toujours pleins de fantaisie. Nous touchons à tous les genres de l’imaginaire… »
Qui est John Steelwood?
« Je me nomme John Steelwood et je suis un pseudo. Je suis née en 1991, mais je suis plus âgé, car je ne suis qu’un succédané d’humain. Celui qui m’a crée préfère se cacher dans l’ombre et observer le monde. Il m’a laissé cette tâche d’écrire des histoires horrifiques, des récits où trembler ne suffit pas pour calmer ses peurs. Armé de ma hache, je débite les corps dans mes histoires, je raconte la vie telle qu’elle est, cruelle, sans pitié et souvent, l’impossible surgit pour saisir le lecteur aux épaules et l’entraîner dans les geôles de l’enfer.
Je vénère Lovecraft et King. J’aime me délecter des écrits de Barker et de Koontz et je n’ouvre jamais un livre de Musso – trop peur. Que dire de plus sur moi si ce n’est que j’écris tous les jours. J’écris depuis longtemps, et je continuerai tant que mes mains le permettront. »
Les questions et les réponses :
Vous considérez-vous comme un écrivain torturé?
Torturé. D’après ma manière de penser, d’après les retours de mes proches, de mes amis, oui, il y a quelque chose dans mon esprit qui doit faire de moi une personne torturée, donc un écrivain torturé. Il suffit de lire certains de mes textes, parfois je me demande où je vais chercher certaines choses : vraiment tordu.
Décrivez vos états d’âme versus la production littéraire du moment – est-ce qu’il y a une relation entre ces deux éléments?
Une relation indéniable. Si je suis plus bas que terre, je suis incapable de coucher la moindre ligne, j’ai envie de tout plaquer. Sitôt passée cette période, alors je produis, d’abord du très noir, puis ça s’éclaircit au fur et à mesure.
Que faites-vous quand vous êtes incapable d’écrire?
Je meurs lentement.
Qu’est-ce qui vous frustre le plus quand vous êtes incapable d’écrire?
Le fait d’avoir des cons dans mon entourage, plus ou moins proche. Sans eux, je m’en porterai pas plus mal, je dirai même que j’irai bien. Mais il semblerait que je dois être un sensitif et dès qu’une « bêtise » est dite ou faite par ces personnes (jamais les mêmes), alors ça me mine.
Comment vous en sortez-vous?
Je n’en sais rien. Je m’en sors, mais je ne sais pas comment. Sans doute un miracle à chaque fois, mais les miracles ne sont pas faits pour se répéter éternellement.
Pourquoi écrivez-vous?
Pour survivre.
Que pensez-vous de l’image classique de l’écrivain alcoolique, à moitié fou, excentrique?
Une caricature. Un grossissement des traits. Ou bien simplement une réalité. Perso, je me vois un peu fou, pas excentrique (je suis habillé de manière normale, je me comporte normalement…) et niveau alcool, pas plus que la moyenne des Français buvant du Jack Daniels.
Avez-vous des commentaires pertinents sur le sujet de l’écrivain troublé?
Un commentaire pertinent : je n’en connais pas, d’écrivain torturé.
Pour en savoir plus sur John :
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