Sylvain Johnson's Blog, page 36
January 8, 2013
Chronique du "Tueur des rails" de Sylvain Johnson
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Chronique du livre “Le tueur des rails” de Sylvain Johnson
Filed under: Le tueur des rails
January 3, 2013
L’IMAGINARIUS – hors série numéro 1 – Décembre 2012
Pour son édition de décembre, le populaire petit journal du fantastique Franco-québécois s’est penché sur les momies.
Momie (Selon Wikipédia) :
Une momie est un cadavre qui a été préservé de la destruction et de la putréfaction pour des raisons naturelles ou par des techniques humaines.
Une idée géniale de l’auteur Guillaume Lemaître. Devant l’afflux de soumissions, l’éditrice en chef et fondatrice du magazine a fait un travail colossal afin de réunir les meilleures histoires.
Bravo Gaëlle Dupille !
C’est ainsi que 10 d’entre elles ont été sélectionnées.
Voici un sommaire et quelques commentaires des nouvelles qui font partie du recueil:
Shokushinbutsu
Guillaume Lemaître
(Membre du collectif d’écrivains les Fossoyeurs de Rêves)
Guillaume nous offre une nouvelle imprégnée d’érotisme. On y retrouve un concept radical de momification, inspirée par les moines d’une contrée éloignée. C’est le combat pour l’immortalité, pour l’amour suprême.
Samah
Romain Billot
(Incontournable écrivain membre des Fossoyeurs de Rêves, fondateur de la revue Freaks Corp. Découvrez son site : La tanière du loup)
On apprécie le talent indéniable de raconteur de Romain. Ses histoires et ses personnages réalistes et on se laisse guider dans un monde où tout peux se produire. C’est ici un voyage dans le temps, dans la folie humaine et le désir. Dans le coeur troublé des hommes. La beauté des paysages ruraux de l’univers de Romain nous donne le goût de voyager. De découvrir son pays.
Le chat d’outre-tombe
Zaroff
Nous suivons un couple dans la visite macabre de l’univers d’un écrivain décédé. Une ambiance comique qui glisse subitement vers le dramatique, nous plonge dans les ténèbres de vérités effrayantes. Comment rester indifférent face à un félin qui porte clairement malchance ?
Le retour de la malchance
Solenne Pourbaix
Bienvenue en Égypte, de belles vacances s’amorcent. Par l’enfance et son humour, son imagination débordante, on nous entraine dans une comédie surprenante, sur un ton particulier dont la fin vous surprendra.
Au-delà des brumes
Anne Goulard
Une beauté qui s’éveille dans un monde qu’elle ne reconnait pas. Un crime crapuleux avec qui les souvenirs émergent. C’est un charmant et troublant conte asiatique.
Le tombeau fidèle
Marie-Anne Cleden
Découvrez un célèbre archéologue qui tient aux trésors qu’il a découverts, entreposés dans un musée. C’est le thème de la malédiction de la momie revisité, mais cette malédiction revêt ici un visage imprévu, nouveau.
La momie du temps
Régis Tytgat
Attention à ne pas réveiller la momie ! Qui n’a jamais rêvé de changer l’histoire ? On nous convie ici dans un récit qui éveille notre curiosité. Et si on pouvait vraiment changer l’histoire ?
La toute dernière résidente
Luce Basseterre
Une expédition futuriste qui découvre les vestiges énigmatiques d’une chose primitive. Une histoire de science-fiction qui fait réfléchir, imaginative et riche. Qui pourrait fort bien être notre destin dans un futur pas si lointain.
Tempus Fugit
Frédérique Lyvins
Une très courte histoire, appropriée pour un récit qui nous entraine dans le tourbillon du temps, de son passage et de ses effets.
Un thé chez les vivants
Patrick Cialf
Un récit où nous partageons le questionnement du personnage. Vivant ou mort ? Qui est cette femme ? Fraude ou alors une défunte venue d’un passé oublié ? Le dénouement vous plaira avec son efficacité.
Pour découvrir ces nouvelles et faire connaissance avec l’IMAGINARIUS, visitez le site web du journal du fantastique.
Cliquez ici : L’IMAGINARIUS
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December 29, 2012
Est-ce que les humains sont bons ou mauvais ?
L’être humain, bon ou méchant?
Le mois passé, j’ai répondu à quelques questions de la sympathique journaliste Sarah Hubert-Vasquez, pour l’Infos-Dijon. Une des judicieuses questions qu’elle m’a posée n’a cessé de me trotter dans la tête depuis.
Voici la question :
« Dans Le Tueur des Rails, vous avez un regard critique sur la société actuelle. Une scène qui se déroule dans un bar de nuit est particulièrement savoureuse : “Il y avait beaucoup de jeunes femmes, dévoilant leurs attributs, entourées d’hommes salivants et participant à cette loterie humaine, dans l’espoir de remporter le gros lot sexuel” (p.26). La suite est encore plus éloquente quant à la bestialité de l’homme.
Pensez-vous que l’homme est un animal comme les autres? »
Ma réponse posait un regard critique sur l’humanité, sur une humanité en tant que groupe, que société ou groupes de sociétés depuis les débuts de la conscience humaine. J’ai généralisé mes propos, peignant un portait sombre et quelque peu fataliste de notre race.
Voici la réponse que j’ai donnée lors de l’interview :
« Pour être franc, je crois que l’homme est le plus bas échelon dans l’éventail des créatures vivantes. Il suffit de voir ce que nous sommes en train de faire à ce monde d’une beauté incroyable. Depuis la nuit des temps, nous envahissons des territoires, éliminons des populations entières pour notre profit. Regardez ce que nous avons fait aux indigènes vivants dans les Amériques, l’esclavage des gens de couleurs et les conséquences du troisième Reich. Nous avons cette manie de convoiter, d’abuser ou de détruire tout ce qui est beau. Observez aussi ce qui se passe avec les populations animales de certaines régions qu’on qualifie d’indésirables, comme les loups. Des méthodes barbares d’éliminations afin de préserver quoi? Un territoire qu’on leur a pris de force? Oui, nous sommes une race horrible, mais disons qu’il y a de l’espoir ».
Depuis ce commentaire, j’ai reçu un message, d’un ami qui met en lumière ma vision négative d’une humanité à laquelle je fais pourtant partie. Il a bien raison, tout n’est pas sombre, l’homme n’est pas une créature exclusivement néfaste et destructrice. Comme je le dis à la fin, il y a de l’espoir.
Et voilà que les évènements du dernier mois réaniment mon intérêt pour le sujet. La tuerie au Connecticut où un tueur fou est entré dans une école élémentaire pour tuer une vingtaine de personnes, la majorité étant des enfants, suivit de plusieurs autres incidents isolés, similaires et quand même très inquiétants. Un homme qu’on arrête dans le stationnement d’un centre commercial, avec une cinquantaine d’armes à feu. Un malade qui attend les pompiers à une résidence en feu afin de leur tirer dessus. Je ne vais pas énumérer toutes les nouvelles entendues, mais la liste est longue. Allez sur n’importe quel site de nouvelles, vous verrez.
Alors, je suis sorti faire une promenade dans un de mes lieux préférés : un cimetière. Un endroit calme ou ceux qu’on rencontre sont la plupart du temps très respectueux, paisibles et sensibles. L’air est frais, il vente et le ciel est couvert. C’est le moment que je préfère, juste avant la tempête. Les feuilles virevoltent tout autour de moi, les stèles s’alignent le long du sentier et me guide dans les allées interminables.
L’homme? Est-il une créature foncièrement mauvaise? Ou un être à l’origine pure que le monde dans lequel il évolue change, corrompt et asservit aux légions du mal?
Je pense aux gens que je connais, ceux qui m’entourent. Des infirmières, des écrivains, des policiers, des enseignants. Je crois pouvoir affirmer que dans mes connaissances, personne ne répond à la description d’un être démoniaque. Je me considère moi-même comme quelqu’un de bien. D’accord, je n’offre aucune portion de mon temps libre à faire du bénévolat, je contribue très peu financièrement aux œuvres de charité et je me mêle principalement de mes affaires. Mais je ne blesse personne, n’ai aucune idée sombre pouvant mener à des actes mauvais. (OK, j’ai des idées sombres, mais je les écris, je ne les mets pas à exécution.)
Je crois sincèrement que plusieurs éléments ont une influence importante à savoir si nous allons être bons ou mauvais. Notre code génétique en est un, ce bagage interne que nous avons dès la naissance à l’intérieur de nos fibres humaines. Certains parlent d’une mémoire collective, qui nous permet d’être connectés à cet homme ancestral qui nous a précédés, peut-être doté de capacités extraordinaires ou alors d’instincts animaux plus prédominants que les nôtres. On cherche à expliquer notre caractère violent par les actions des hommes des cavernes.
Deux personnes vivant le même traumatisme n’auront pas nécessairement la même réaction. Si un tueur en série commet ses crimes pour se venger d’un père abusif, pourquoi l’autre enfant maltraité n’en viendra » — il jamais à la violence? Le cycle de l’enfant sexuellement abusée qui abuse à son tour n’est pas la norme. Alors est-ce une molécule particulière qui permet à l’un d’eux de ne pas répéter les sévices vécus? De surmonter l’horreur pour continuer à vivre? De ne pas faire à autrui ce qui lui a été fait?
Notre environnement est aussi un facteur d’influence. Où avons-nous grandi, que faisaient nos parents? Qui côtoyons-nous? Tout cela est important pour expliquer qui nous sommes. Si vous êtes née dans un foyer d’extrémiste avec des tendances racistes, il est fort probable que vous serez raciste. Une longue exposition à des éléments de haine peut engendrer chez certains des sentiments haineux. Si vous grandissez dans une résidence où les toxicomanes viennent chercher leur cochonnerie, où vos parents se piquent tous les jours, où vous êtes laissées à vous-même, les chances de prendre de la drogue durant votre vie sont plus grandes. Un enfant d’alcoolique susceptible de le devenir à son tour.
Notre société est aussi un facteur très important. Il fut un temps où il était normal d’aller aux jeux afin d’y voir des chrétiens y être dévorés par des lions affamés, ou alors de participer à des sacrifices humains, où l’on coupait les têtes de ceux choisis du haut des pyramides dans la jungle. Ces gens n’étaient pas mauvais pour autant, c’était leur mode de vie, leur façon de procéder. La base de leurs croyances. Ils trouveraient peut-être « Jersey Shore » plus cruel que les gladiateurs déchiquetés dans l’arène.
Je pose alors une question. Où les choses se gâtent-elles pour les humains qui commettent d’horribles crimes, la violence et la folie? Puisqu’ils ont un jour été d’innocents poupons rosés, sans pensées néfastes, sans amertume.
Le meilleur argument à donner, dans mon cas, pour prouver que l’homme n’est pas une créature aux tendances pures et bonnes, est de voir comment notre société est organisée. Comment nous avons dût ériger les bases de ce regroupement humain que sont les pays, les villes, les continents, les provinces.
En tant que groupe humain concentré, établi dans les limites d’une région, nous avons dû déléguer à certains d’entre nous des responsabilités extraordinaires, leur offrir des armes mortelles et leur donner un code de loi à faire respecter. Ils sont des citoyens au-dessus des autres, qui ont le pouvoir, dans certains cas extrême, de tuer, de mettre fin à la vie de certains d’entre nous pour la sécurité des autres. Pour la sécurité nationale. Nous avons dû créer des services policiers afin de nous protéger contre certains des membres de cette collectivité dans laquelle nous voulons vivre. Sans savoir qui ils sont, quand ils commettront leurs crimes, pourquoi et surtout, envers qui. N’est-ce pas là un signe de notre incapacité à éviter le déploiement de notre nature?
Quelle est la raison qui fait que la plupart des gens respectent la loi? La punition qui peut s’ensuivre? La honte d’être pris sur le fait et emmené au poste de police, d’avoir un casier judiciaire, de pouvoir perdre son emploi?
Combien de fois n’avons-nous pas dépassé la limite de vitesse sur les routes, brûler un feu de circulation ou un signe d’arrêt? Cela parce qu’il n’y avait personne en vue et qu’on était pressé? Qu’on pouvait tout simplement le faire. Alors qu’on ralentit si on voit une voiture de police, si une automobile venant en sens inverse nous signale de ses phares qu’une voiture de police se cache plus loin.
Ce qui nous a poussés à commettre ces manquements au code de loi auquel nous devons adhérer est le savoir ou la croyance que nous ne serons pas pris sur le fait ou punis, non?
Alors, disons qu’on élimine demain toutes les lois, brûle les postes de police et retire à ces hommes tous leurs pouvoirs. C’est maintenant chacun pour soi. Dites-moi, est-ce que la criminalité augmenterait? Baisserait? Serions-nous en sécurité? Seriez-vous heureux de voir vos enfants marchés seul dans la rue, sachant qu’il n’y a aucune autorité pouvant régir la conduite automobile et les agissements humains? Dormiriez-vous en paix la nuit en sachant que le 9-1-1 ne fonctionne plus? Que personne ne répondra à votre appel à l’aide?
Si l’homme est bon, alors pourquoi une telle inquiétude? Nous n’avons rien à craindre, n’est-ce pas? Combien de fois n’avons-nous pas pensé faire une chose ou une autre, mais avons retenu le geste en question parce que nous avions peur d’être puni?
Le pire avec notre système de loi, nos policiers et notre justice, c’est que même si elles sont en place, si elles tentent de décourager la population, d’informer le public, le crime est toujours perpétré au quotidien de par le monde.
Parfois, ce sont ces criminels qui semblent profiter le plus de notre code de loi, parce qu’ils sont protégés, relâchés dans la communauté une fois leurs « fautes » expiées. Il est fréquent de voir un meurtrier, un violeur, un fraudeur retourner dans la rue une fois sa sentence terminée. Sous les cris de protestation d’une foule consternée.
Pour certains, la menace de la prison ne suffit pas pour les décourager. Certains pays qui proposent et offrent la peine de mort, certains pays démocratiques, condamnent encore de nos jours des truands à cette sentence définitive. Nous devons tuer nos semblables tellement leurs crimes sont horribles. Nous sommes horrifiés de voir certains d’entre nous faire des lampes avec la peau de leurs victimes, manger les entrailles de jeunes hommes et femmes qu’ils ont assassinés.
Sans notre système de loi, je n’ai aucun doute que le monde serait un endroit chaotique. Pire. Une jungle où l’on devrait se terrer, armes aux poings et lutter pour protéger notre famille, nos ressources.
Et pour ajouter à la folie de ce que nous sommes, nous devons compter sur un comité indépendant de civils ou alors les agents d’autres corps policiers pour enquêter sur les bavures et incidents impliquant nos policiers. Nous devons contrôler et étudier les agissements de nos politiciens. Parce que même ceux qu’on élut pour veiller sur notre pays, ceux à qui l’on fait confiance pour nous protéger, sont humains. Et par le fait même, se laissent aller à la corruption. Aux abus. Ils commettent des erreurs de jugement. Ils veulent se remplir les poches, ils ne respectent pas les lois qu’ils nous imposent. Comme un juge qui se retrouve avec une prostituée. Un policier vorace qui met la main sur des liasses de billets lors d’une descente. Un politicien qui accepte des pots-de-vin. Un prêtre qui abuse d’un enfant.
Comme si ce n’était pas suffisant, nous n’avons pas seulement les membres de notre collectivité immédiate à craindre. Il faut se méfier des autres, qui veulent nos ressources, notre territoire et augmenter leur puissance. Alors pour se protéger des autres hommes bons, nous devons engager un autre groupe de citoyens qu’on entrainera à tuer, à qui l’on fera parfois un véritable lavage de cerveau et qu’on équipera d’armes à la puissance dévastatrice. D’engins de mort de plus en plus puissants. On ira même jusqu’à créer des bombes pouvant réduire à néant la population d’un pays.
Tout cela, parce que nous sommes bons. En raison de notre nature joyeuse et honnête, fraternelle.
Alors, on ne peut plus parler d’éléments isolés de la population, parce que les prisons débordent. Malgré les lois et les punitions qui devraient décourager les crimes, des millions de gens se laisseront tenter par le mal, continueront à voler, tueur, faire des fraudes. La peur des conséquences n’est même plus assez importante pour les faire hésiter.
Nous devons envoyer nos troupes dans d’autres pays, pour éviter qu’un dictateur, un régime ou un gouvernement ne massacre la population qu’il devrait protéger. Sa propre population. Tout cela pour le gain financier ou politique. Nous irons même jusqu’à mentir sur notre intérêt à envoyer des soldats à l’étranger, pour protéger des amis, pour protéger des intérêts énergétiques. Connaissons-nous tous la vérité derrière chaque initiative de nos gouvernements? Faites-vous confiance à vos dirigeants au point de leur donner carte verte, sans questions?
L’histoire de notre race est remplie de crimes, d’horreurs et de violence. Il suffit d’ouvrir une encyclopédie, un livre d’histoire ou d’aller sur Internet. Cherchez les mots suivants « Goulag » « Holocauste » « Guerre » « Génocide » et vous en avez pour un bon moment à découvrir la folie humaine dans toute sa splendeur.
Voilà un peu ce que je voulais dire en répondant à la question de Sarah. L’homme est mauvais, la preuve est tout ce que nous devons mettre en place pour nous protéger et cela ne fonctionne même pas.
La liste des mesures que nous avons instaurées est inimaginable. Il n’existe plus aucun lieu où le crime ne s’est pas commis. L’école, l’Église, le supermarché, en pleine rue, dans le métro.
Alors comment serait notre monde sans tout ce que nous avons établi? Sachant que ce n’est pas suffisant.
J’ose à peine l’imaginer.
Bien entendu, nous ne sommes pas tous des créatures sanguinaires, mais combien de fois avons-nous entendu des amis, des familles de ces fous qui commettent l’impossible répéter qu’ils ne comprennent pas. Il était si bon, si gentil. Il était tranquille, généreux. Un leader dans la communauté.
Je ne suis pas un chercheur, c’est facile à deviner en lisant ce texte, mais mon impression est que l’humain est instable. Que ce qu’il transporte dans son code génétique, la société qui l’entoure et les évènements de sa vie sont en partie responsables de ses actions. Peut-on juger les crimes des autres sans connaître leurs raisons, leurs circonstances?
Il y a de l’espoir, seulement chez certains individus, mais pas dans les collectivités. Du moins à mon avis. Les collectivités sont dangereuses, parce qu’elles ont le pouvoir de décupler la folie. Pensons à l’esclavage, aux populations d’autochtones anéantis et aux victimes des guerres mondiales.
En résumé, il ne faut pas paniquer. Il faut juste ne pas se faire d’illusions.
C’est le monde dans lequel nous vivons, c’est le seul que nous avons.
Pour l’instant.
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December 26, 2012
Petit commentaire de film – Love 2011.
Le film Love
Voici le synopsis du film :
Après avoir perdu contact avec la Terre, l’astronaute Lee Miller se trouve en orbite, seul, dans une station spatiale internationale abandonnée depuis vingt ans. Le temps passant et les rations alimentaires diminuant, il se bat pour ne pas perdre la raison et rester en vie. Son quotidien n’est que solitude et claustrophobie jusqu’à ce qu’il fasse une étrange découverte.
Porté par la musique de « Angels & Airwaves » le film explore le besoin impérieux qu’a l’homme de rester connecté avec ses semblables et les limites de l’espoir dans une situation des plus désespérée.
À propos du film :
Love est un drame de science-fiction où William Eubank fait ses débuts en tant que directeur. La première du film a eu lieu le 2 février 2011.
Gunner Wright joue le rôle principal dans une solitude presque complète.
Le film aurait eu un budget de 500,000 $. Et fut présenté, entre autres, au festival « Fantasia » de Montréal.
Impressions et commentaires :
Ce n’est pas le film de l’année, c’est un petit film sans prétention que je n’ai pas détesté. Le début est bien fait, les scènes qui se déroulent durant la guerre civile américaine sont efficaces, très intenses et constituent une bonne introduction au projet, suffisante pour me captiver. J’adore les films ou livres qui nous transportent d’une période à l’autre de l’histoire.
On se retrouve ensuite dans la station spatiale internationale, où un seul astronaute monte la garde. Il s’est établi une bonne routine, fait de l’exercice, continue l’entretien de la station et maintient un contact régulier avec notre planète.
Tout cela change lorsqu’il n’arrive plus à contacter la terre. Reçois un message lui indiquant que quelque chose est survenu et qu’il devra rester dans la station pour un moment, jusqu’à ce que les choses se replacent. Ils n’ont pas les hommes nécessaires pour le récupérer.
Et c’est tout. Le silence qui suit est insupportable. Imaginez être coincé dans la station spatiale, seul et sans savoir ce qui se passe sur terre. Sans savoir si on viendra un jour vous récupérer.
L’idée est bonne, intrigante. Nous sommes ensuite conviés au festival de la folie, où il perd de plus en plus contact avec la réalité et la lucidité.
Une grande partie du film se déroule dans le module spatial, avec l’acteur principal et quelques figurants, dont une jolie femme qui se met à le hanter, images tirées de photos d’astronautes qui ont séjourné dans la station avant lui.
On fait le lien, dans les dernières minutes, avec les scènes de la guerre civile et les témoignages étranges d’individus assis devant une caméra, dans ce qui ressemble à une salle d’interrogatoire.
La fin m’a surprise. J’ai dû la visionner par deux fois pour comprendre. Les choses se précipitent rapidement et grâce à l’internet et au synopsis du site web « Wikipédia », j’ai eu la confirmation d’avoir vraiment compris où ils voulaient en venir.
En bref, c’est un petit film indépendant pas si mal, qui fait différent des mégas films américains bourrés d’explosifs et de testostérone.
Je le recommande.
Voici le “trailer” du film.
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December 25, 2012
Lecture “Les limbes des immortels” Dominic Bellavance
Qu’est-ce que la série des Clowns vengeurs :
Les clowns vengeurs : une formidable série de science-fiction qui met en scène les Odi-menvatts, ordre secret de tueurs à gages, désignés sous le nom macabre de clowns vengeurs.
Pourchassés par le gouvernement légitime, assimilés à une faction rebelle à l’autorité gouvernementale, les clowns vengeurs exercent leur mission avec une rare dévotion, revêtant leurs sordides habits et leur terrifiant maquillage de clowns avant d’exécuter les victimes qui leur ont été désignées.
Une série à multiples mains, qui regroupe les plus talentueux auteurs issus de différents genres ( science-fiction, fantasy, etc..), qui prêtent, avec un plaisir communicatif, leur plume à ce grand projet, tout droit sorti de l’esprit de l’auteur d’Arielle Queen, de Soixante-Six et de Wendy Wagner…
Dominic Bellavance:
Auteur d’Alegracia, une saga fantasy et de Sintara et le Scarabée de Mechaeom, aux Six Brumes, de Toi et moi it`s complicated et de Roman-réalité, tous deux chez Coups de tête, Dominic Bellavance travaille en parallèle à différents projets, tout en étudiant à l’Université Laval. Les limbes des immortels est son premier ouvrage aux Éditions Porte-Bonheur.
Ce que l’éditeur en dit:
“La masse lumineuse avait pris une teinte bleutée, et dans les jets de lumière, semblables à des flammes, se dessinait maintenant une sorte de gueule, un gouffre abyssal, précédé de dents acérées, de crocs terrifiants. Olivia sentait la deuxième âme près d’elle, et dans son esprit, elle baptisa cette forme le “Dévoreur”.
Elle ne resta pas longtemps devant lui. Olivia et Tristo revinrent dans leurs corps intacts, au moment et à l’endroit habituels. Déjà, Tristo maîtrisait mieux ses sens ; au lieu de piquer une crise d’hystérie comme la fois précédente, il avança devant Olivia, faisant voler son imperméable, et lui tendit la main.
- Il faut que j’en reprenne chaque fois, pas vrai ?
Olivia s’étonna de sa soudaine assurance. Sans doute était-il déterminé à ne pas revivre sa mort – évènement fort perturbant – pour une troisième fois.”
Ce que j’en pense :
C’est le deuxième roman de Dominic que je lis – le premier étant « Roman-Réalité » paru aux éditions Coups de tête en 2011. J’avais bien aimé son style, son écriture et je savais que j’aurais l’occasion de lire à nouveau de ses romans dans un futur rapproché. J’avais bien raison.
J’ai adoré les tomes précédents de la série des clowns vengeurs – je suis donc un adepte inconditionnel, mais je suis aussi difficile à satisfaire, abandonner des livres en pleine lecture n’est pas inhabituel dans mon cas. Je m’ennuie rapidement.
Ce ne fut pas le cas de ce roman. Je l’ai lu rapidement : il est court, mais aussi facile à lire et on plonge dans une aventure extraordinaire.
Dès le début, les deux personnages qui seront les protagonistes centraux du récit nous sont présentés avec substance – des clowns vengeurs en pleine mission qui tourne mal. Les évènements se précipiteront par la suite, nous préparant pour ce qui s’en vient. On voyage dans le temps, fait un saut d’une dizaine d’années. En quelques pages seulement, l’auteur nous a permis de découvrir ses personnages, mais il pose aussi les bases de la deuxième partie du roman. Une base solide.
Dans ce roman, l’aspect scientifique et spirituel prend une certaine place. Je crois que les idées développées par l’auteur sont audacieuses et très bien mises en place. Il nous présente des éléments comme celui du clown vengeur indépendant et parvient à nous y faire croire, nous présenter cette profession avec ce qu’elle implique et demande. Le rôle des femelles, moins évidents dans certains des autres récits de la collection, est ici sans équivoque, malgré que le personnage principal soit une femme. Elle s’en sort bien dans un monde d’homme.
Les descriptions sont aussi très réussies. L’auteur a vraiment une belle plume.
Dominic semble très à l’aise avec la science-fiction – sa terminologie et le réalisme des actions dans l’univers de cette période nous satisfont. Il est très bon pour expliquer les choses, sans avoir l’air de le faire.
Je n’ai trouvé aucune longueur dans le texte, qui se lit très bien.
À la page 43 – l’actualité des dernières semaines dans le monde réel fait un petit détour dans le monde des clowns vengeurs. On y parle d’une fusillade dans une école (la fusillade au Connecticut qui a fait de nombreux morts, des enfants dans une école primaire) et de patrouilles armées dans les institutions d’enseignements pour éviter le problème. C’est étrangement près de ce que nous vivons – et nous rappelle que les écrivains explorent le monde qui les entourent, la folie humaine et notre société. La limite entre la réalité et ce qui est pondu par l’imagination des auteurs est parfois très difficile à déterminer.
Dès les premières démonstrations scientifiques dans le récit, j’ai retenu mon souffle. Je n’aime pas les histoires remplies d’explications élaborées pour nous faire comprendre les enjeux dont il est question. J’ai un court instant eu peur que ce soit une de ces histoires complexes de dimensions parallèles ou de phénomène incompréhensible. Croyez-moi, je n’ai jamais réussi mes cours de physique ou de chimie au secondaire, alors la science et moi, on ne fait pas une très belle équipe. Mais en fait, malgré la complexité apparente de la découverte scientifique au cœur du récit, on embarque et on comprend. Les implications du produit en question sont fascinantes, nous entraînant vers des thèmes sombres et qui ont fasciné les humains depuis toujours. L’immortalité. La possibilité d’une âme humaine. La quête spirituelle. Notre croyance la plus profonde. La mort et la résurrection.
Le seul et unique problème que j’ai avec ce roman, c’est qu’il finit trop tôt. Je ne m’attendais pas à le voir se terminer, ayant perdu le compte des pages et plongé dans une lecture attentive. Et à cause de Dominic Bellavance, je vais donc devoir patienter des semaines, des mois afin de savoir ce qui arrive aux héros, de savoir comment ils s’en sortiront.
Une surprise nous attend aussi à la fin du livre, la présentation du nouveau tome de la série des clowns vengeurs, de Mathieu Fortin, un auteur que j’aime bien.
Un autre succès pour une série particulière, de la plume d’auteurs de talent.
J’ai adoré et vais surement le mettre dans ma liste à « relire ».
Liens utiles :
Les librairies indépendantes pour se procurer le livre
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December 18, 2012
Lecture de “Un trombone rouge” de Kyle Macdonald.
Lecture de « Un trombone rouge » de Kyle Macdonald.
C’est une traduction du livre de ce Montréalais anglophone qui a fait l’actualité il y a quelques années avec son échange d’un trombone rouge contre une maison.
Intrigué, j’ai emprunté ce livre à la bibliothèque. Je voulais savoir comment il s’y était pris et découvrir son cheminement. Après tout, on avait parlé de lui dans à peu près tous les médias d’Amérique du Nord.
L’écriture, peut-être parce qu’il s’agit d’une traduction, n’a rien d’exceptionnel. J’ai noté plusieurs maladresses dans l’écriture. De plus, l’auteur a délibérément ajouté une suite de détails inutiles dans le but de remplir les pages. D’en faire un livre complet.
Si j’ai aimé le début, les premiers échanges qu’il fait avec des gens ordinaires, j’ai perdu l’intérêt dès que son jeu du troc, comme il l’appelle, prend des proportions publicitaires à grande échelle. Je lui donne le mérite de ce qu’il a fait, mais le livre aurait pu être écrit autrement.
J’ai aussi été quelque peu embêté par les passages du livre où il donne des conseils aux lecteurs. Un peu comme une sorte de gourou de la motivation et de la réalisation des rêves. Je comprends que ce qu’il a fait est très bien, grandiose même. Ça prend du courage et de la détermination pour accomplir une telle suite de troc, mais de là à nous donner des conseils sur la vie en général? Je me demande si c’est son éditeur qui lui a demandé de rajouter ces parties-là.
Bref, je n’ai pas vraiment aimé, sinon au début où les échanges se font entre gens ordinaires. Mais on se lasse très vite.
Je lui souhaite toutefois beaucoup de succès dans le futur.
Il est après tout un Montréalais.
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December 17, 2012
Lecture du roman “999 rue Bélial” de Gaëlle Dupille
L’auteure:
Gaëlle Dupille est née en France, et vit entre Bordeaux et Montréal(Québec).
Parmi les auteurs préférés de cette fan de littérature horreur/science-fiction/fantastique, se trouvent Stephen King, Paolo Coelho, Lewis Caroll, George Orwell et Isaac Asimov. C’est d’ailleurs après avoir lu “Simetierre”, de Stephen King, qu’elle a décidé de devenir romancière, alors qu’elle était encore une toute jeune adolescente.
“L’Alchimiste”, de Coelho, demeure son oeuvre favorite, qu’elle emporte toujours avec elle lorsqu’elle voyage, tel un porte-bonheur…
Elle est non seulement romancière, mais aussi professeur de Français Langue Étrangère, rédactrice freelance pour plusieurs sites Internet et officie parfois en tant que traductrice français-anglais.
Elle est également la créatrice et la rédactrice en chef du e-magazine littéraire franco-québécois “L’IMAGINARIUS”, dédié notamment à la littérature et à la BD fantastiques.
Résumé du roman :
Peu après avoir emménagé à Sidon, petite ville située près de Boston, le docteur Oliver King va être confronté à d’étranges événements. Des accidents inexplicables, des disparitions mystérieuses et d’horribles meurtres vont s’y succéder.
Le jeune médecin va rapidement se retrouver face à l’une de ses plus grandes peurs…Et si le mal avait le pouvoir de prendre forme humaine ? À moins qu’Oliver ne soit tout simplement en train de perdre peu à peu la raison…
Au sujet du roman :
Je suis très fier de compter l’écrivaine Gaëlle Dupille parmi mes amis. Non seulement a-t-elle un grand talent littéraire, une imagination débordante et un très grand professionnalisme, mais elle est aussi charmante et gentille. C’est donc avec joie que j’ai amorcé la lecture du roman, sans trop savoir dans quoi je mettais les pieds et en promettant une critique honnête, négative ou positive.
Ce que j’en pense:
Dès le premier chapitre, on plonge dans le récit qui se déroule à un rythme rapide, les actions se succèdent les unes après les autres. L’intérêt du lecteur est aussitôt éveillé. Nous devons connaitre la suite, savoir ce qui va arriver. L’auteure réussit très habilement à situer les personnages dans le récit, à leur donner vie et à nous permettre de ne plus les voir comme des êtres fictifs, mais comme des connaissances, des amis. Oliver King devient un ami à qui arrivent des choses extraordinaires et il est impossible de ne pas s’y intéresser.
L’atmosphère générale du roman est mystérieuse, un peu à la « Twilight Zone ». On se retrouve dans un univers où des évènements inexplicables surgissent. L’aspect surréaliste de certains passages nous surprend, nous amuse, nous rappelle certains moments de notre vie où nous avons failli basculer la folie. Où nous avons douté de notre équilibre mental.
L’écriture est riche, sans être alourdie d’expressions inutiles. La qualité littéraire en fait un roman facile à lire, sans embûches linguistiques. En tant que Québécois, le roman étant écrit par une Française, je n’ai noté qu’une seule expression qui m’était inconnue. (Baba cool). C’est donc un roman accessible dans toute la Francophonie.
J’ai trouvé intéressant que l’auteure ait choisi un personnage masculin comme héros et elle a fait un bon travail, construisant le personnage sans laisser deviner qu’une femme se trouvait devant le clavier qui l’a mis au monde.
Je reviens sur l’effet surréaliste du récit et de certaines actions. Un singe au comportement bizarre, une fête impromptue, des rêves énigmatiques et des voisins un peu particuliers. Le tout frise parfois l’irréel, mais avec juste assez de crédibilité pour nous faire douter, pour nous pousser à penser comme le personnage principal. Il se questionne sur ce qui lui arrive, mais le changement est si subtil, qu’il ne se rend pas compte, tout comme nous, que nous nous enfonçons dans un abysse de folie. Lorsque nous réalisons ce qui s’est passé, il est trop tard, le mal à proliféré et nous tient captif.
Les dialogues entre les personnages sont aussi agréables, les dialogues étant pour moi la chose la plus difficile à écrire dans un roman. Ici, les personnages posent les bonnes questions, ont les bonnes réponses. On voit que l’auteur a pris le temps de tester les mots de ses personnages afin de s’assurer de leurs justesses.
Le jeu astucieux de l’auteur avec les termes, les noms de la démonologie sont intéressants. J’ai quelquefois dû interrompre ma lecture pour faire de petites rechercher sur l’étymologie de certains noms. J’ai appris en tournant les pages de ce roman.
La spirale de folie qui entraine Oliver King nous conduit aussi vers un dénouement surprenant, bien travaillé.
Ce fut une lecture agréable, surprenante et que je conseille vivement.
Un cadeau parfait pour tout amateur de suspense, d’horreur, de fantastique ou encore simplement un lecteur curieux.
Attendons donc le nouveau Dupille avec impatience.
Liens utiles:
Site de Gaëlle Dupille
L’IMAGINARIUS – le petit journal du fantastique.
Site Facebook de l’auteure
Le site de son éditeur pour se procurer le livre
La main du diable et autres contes macabres – le tout nouveau Dupille !
Filed under: Lectures, Les Fossoyeurs de Rêves


Lecture du roman « 999 rue Bélial » de Gaëlle Dupille
L’auteure:
Gaëlle Dupille est née en France, et vit entre Bordeaux et Montréal(Québec).
Parmi les auteurs préférés de cette fan de littérature horreur/science-fiction/fantastique, se trouvent Stephen King, Paolo Coelho, Lewis Caroll, George Orwell et Isaac Asimov. C’est d’ailleurs après avoir lu « Simetierre », de Stephen King, qu’elle a décidé de devenir romancière, alors qu’elle était encore une toute jeune adolescente.
« L’Alchimiste », de Coelho, demeure son oeuvre favorite, qu’elle emporte toujours avec elle lorsqu’elle voyage, tel un porte-bonheur…
Elle est non seulement romancière, mais aussi professeur de Français Langue Étrangère, rédactrice freelance pour plusieurs sites Internet et officie parfois en tant que traductrice français-anglais.
Elle est également la créatrice et la rédactrice en chef du e-magazine littéraire franco-québécois « L’IMAGINARIUS », dédié notamment à la littérature et à la BD fantastiques.
Résumé du roman :
Peu après avoir emménagé à Sidon, petite ville située près de Boston, le docteur Oliver King va être confronté à d’étranges événements. Des accidents inexplicables, des disparitions mystérieuses et d’horribles meurtres vont s’y succéder.
Le jeune médecin va rapidement se retrouver face à l’une de ses plus grandes peurs…Et si le mal avait le pouvoir de prendre forme humaine ? À moins qu’Oliver ne soit tout simplement en train de perdre peu à peu la raison…
Au sujet du roman :
Je suis très fier de compter l’écrivaine Gaëlle Dupille parmi mes amis. Non seulement a-t-elle un grand talent littéraire, une imagination débordante et un très grand professionnalisme, mais elle est aussi charmante et gentille. C’est donc avec joie que j’ai amorcé la lecture du roman, sans trop savoir dans quoi je mettais les pieds et en promettant une critique honnête, négative ou positive.
Ce que j’en pense:
Dès le premier chapitre, on plonge dans le récit qui se déroule à un rythme rapide, les actions se succèdent les unes après les autres. L’intérêt du lecteur est aussitôt éveillé. Nous devons connaitre la suite, savoir ce qui va arriver. L’auteure réussit très habilement à situer les personnages dans le récit, à leur donner vie et à nous permettre de ne plus les voir comme des êtres fictifs, mais comme des connaissances, des amis. Oliver King devient un ami à qui arrivent des choses extraordinaires et il est impossible de ne pas s’y intéresser.
L’atmosphère générale du roman est mystérieuse, un peu à la « Twilight Zone ». On se retrouve dans un univers où des évènements inexplicables surgissent. L’aspect surréaliste de certains passages nous surprend, nous amuse, nous rappelle certains moments de notre vie où nous avons failli basculer la folie. Où nous avons douté de notre équilibre mental.
L’écriture est riche, sans être alourdie d’expressions inutiles. La qualité littéraire en fait un roman facile à lire, sans embûches linguistiques. En tant que Québécois, le roman étant écrit par une Française, je n’ai noté qu’une seule expression qui m’était inconnue. (Baba cool). C’est donc un roman accessible dans toute la Francophonie.
J’ai trouvé intéressant que l’auteure ait choisi un personnage masculin comme héros et elle a fait un bon travail, construisant le personnage sans laisser deviner qu’une femme se trouvait devant le clavier qui l’a mis au monde.
Je reviens sur l’effet surréaliste du récit et de certaines actions. Un singe au comportement bizarre, une fête impromptue, des rêves énigmatiques et des voisins un peu particuliers. Le tout frise parfois l’irréel, mais avec juste assez de crédibilité pour nous faire douter, pour nous pousser à penser comme le personnage principal. Il se questionne sur ce qui lui arrive, mais le changement est si subtil, qu’il ne se rend pas compte, tout comme nous, que nous nous enfonçons dans un abysse de folie. Lorsque nous réalisons ce qui s’est passé, il est trop tard, le mal à proliféré et nous tient captif.
Les dialogues entre les personnages sont aussi agréables, les dialogues étant pour moi la chose la plus difficile à écrire dans un roman. Ici, les personnages posent les bonnes questions, ont les bonnes réponses. On voit que l’auteur a pris le temps de tester les mots de ses personnages afin de s’assurer de leurs justesses.
Le jeu astucieux de l’auteur avec les termes, les noms de la démonologie sont intéressants. J’ai quelquefois dû interrompre ma lecture pour faire de petites rechercher sur l’étymologie de certains noms. J’ai appris en tournant les pages de ce roman.
La spirale de folie qui entraine Oliver King nous conduit aussi vers un dénouement surprenant, bien travaillé.
Ce fut une lecture agréable, surprenante et que je conseille vivement.
Un cadeau parfait pour tout amateur de suspense, d’horreur, de fantastique ou encore simplement un lecteur curieux.
Attendons donc le nouveau Dupille avec impatience.
Liens utiles:
Site de Gaëlle Dupille
L’IMAGINARIUS – le petit journal du fantastique.
Site Facebook de l’auteure
Le site de son éditeur pour se procurer le livre
La main du diable et autres contes macabres – le tout nouveau Dupille !
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December 13, 2012
Avez-vous attrapé le “Gangnam Style” ?
Je ne connais rien à la mode, aux tendances saisonnières en vogue. Je m’habille comme cela me plaît sans savoir si je commets de faux pas vestimentaires. Est-ce qu’un polo, une chemise ou un pantalon peut sembler venir d’une collection tirée d’un catalogue d’il y a dix ans? C’est possible, je n’en ai aucune idée. Joanne Rivers me démolirait certainement dans ses critiques vestimentaires, mais que voulez-vous, pour moi, un pantalon c’est un pantalon, sans date d’expiration à moins qu’ils ne se désintègrent alors que je déambule en plein milieu de la rue Ste-Catherine.
Je ne regarde pas les défilés de mode, y trouve les vêtements impossibles et absurdes, hors de prix. Il faut avoir le physique d’une fillette de douze ans pour les revêtir et risquer de se faire tirer dessus par des chasseurs de créatures exotiques velues, feuillues ou encore emplumées.
Je n’ai pas d’enfant, pas d’adolescent à la maison pour me tenir au courant des nouvelles vogues technologiques ou linguistiques. Est-ce qu’on dit toujours « Cool » « Hot » et « Super », je l’ignore, j’utilise toujours ces expressions. Pour moi les formules genre « @TEOTD – ALOL – CSL et FICCL » sont des codes morses utilisé par les militaires ou un langage extraterrestre.
Je n’ai pas de console de jeux, pas de Nintendo, de Playstation ou de XBOX. Les seuls jeux que je connais sont ceux de ma génération, qu’on découvrait dans les arcades, les classiques du genre « Pac Man et Invaders », tout comme les bonnes vieilles machines à boules. J’utilise encore Windows et je m’amuse de temps en temps sur mon « Android » première génération.
Mon lecteur de livres numériques date déjà de quelques années et est en noir et blanc, sans applications ou accès à l’Internet. Je m’en sers juste pour lire des livres, sans plus.
Je vis encore dans une ère où les communications se font par écrit, cette chose boisée qu’on appuie sur du papier pour y laisser des traces grisâtres qui peuvent se transformer, tenez-vous bien, en mots et phrase. Je parle au téléphone et non juste par texte message ou vidéo-conférence. « Skype » est le nom d’un vaisseau spatial dans Star-Trek, non? « Instagram » est une formule qu’un magicien répète avant un truc de magie particulièrement spectaculaire et « Twitter » est une insulte envers quelqu’un qui dit quelque chose de stupide.
Bref, la technologie n’est pas mon fort.
J’en entends parler, mais m’en tiens loin, parce que je suis satisfait et les publicités n’ont pas d’impact sur moi. La technologie, c’est comme une prostituée sur le coin de St-Laurent, tu la regardes, te questionne sur sa vie, mais tu ne vas pas lui parler. (À moins d’être un politicien)
Le mot technologie fait un peu… coquin? Sale? Du genre maladie vénérienne. Ça me fait froid dans le dos.
Est-ce que j’ai besoin que mon téléphone portable me parle de son plein gré? M’interpelle par mon nom pour m’annoncer des choses importantes? Pour me rappeler mon rendez-vous chez le coiffeur? Pour me dire que je devrais prendre mes pilules du matin? Pour me laisser savoir que mon cousin Maurice m’appelle?
Non, surtout pas. Entre la famille, les amis, les confrères de travail et toutes les autres discussions possibles dans une journée, la dernière chose dont j’ai besoin est d’une petite boîte qui perturbe mon silence, brise la bulle de non-sociabilité que je me suis créée.
J’ouvre pas la porte aux témoins de Jéhovah, aux vendeurs d’assurances, je ne réponds même pas au téléphone, alors me faire dire mes quatre vérités par une petite machine insolente? Jamais!
Un écran tactile et capable de se connecter à l’Internet par le wifi intégré à la porte de mon frigo, pour me donner des renseignements sur les éléments qu’il contient? Sérieusement? Tout ce que je veux dans le frigo c’est une bière froide et les restants de pizza de la veille. Pas un menu détaillé avec le compte des calories, un inventaire précis de son contenu. Voyons la liste : Une carotte rabougrie et à moitié pourrie, une pinte de lait jaunâtre remplie de caillots d’une matière indéterminée, un pot de cornichons sucré qui date du temps de Napoléon et finalement, la pièce de résistance, un plat Tupperware avec quelque chose dedans, mais quoi? Le frigo vous donne 10 $ si vous trouvez la bonne réponse.
Bref, tout cela pour vous dire que je découvre les modes culinaires, technologiques, vestimentaires et culturelles un peu en retrait. Je ne regarde pas beaucoup la télévision, sinon des films et séries télévisées, sans annonces publicitaires. Les bulletins de nouvelles à l’occasion. Je lis par contre beaucoup. Je sais, quelle misère, un homme adulte qui prend le temps de lire? Quelque chose ne tourne pas rond avec lui. Tenez les enfants et les femmes à l’écart, ne lui tournez jamais le dos. Avez-vous vu son air patibulaire et l’étrange cicatrice sur sa joue gauche? La mère qui crie à son poupon dans les rangées du Sears « Regarde-le pas ».
M’atteint donc finalement le précieux savoir qu’un phénomène nouveau à envahit notre belle planète.
Cela s’appelle « Gangnam Style »
Au début, je crois brièvement me souvenir d’avoir entendu parler de cela. N’est-ce pas cette émission de télévision ou ce documentaire sur les gangs de rues? Non? Une mode vestimentaire pour les gens des minorités ethniques du Zimbabwe, faite de tatou, de signes exotiques? Non? Le nouveau Kevin Costner où il joue un gangster? Une sorte de film porno? Un jeu vidéo?
J’abandonne, alors qu’est-ce que c’est que cette nouvelle folie qui a enflammé les réseaux sociaux et les médias?
J’ouvre l’ordinateur et fais une petite recherche rapide en tapant l’expression « Gangnam style ». Je ne m’attends à rien de bien précis, car c’est peut-être trop vague.
Les résultats me coupent le souffle. Et je clique sur certains des liens, les uns après les autres.
Je vois un Asiatique aux lunettes fumées dans une vidéo sur « YouTube » qu’on qualifie d’officielle. J’ai la bouche entrouverte, une expression de stupeur me traversant le visage. Je dois m’être trompé, cette vidéo est nulle et n’a aucun sens. J’y vois cet homme qui chante dans un langage qui m’est inconnu. Coréen? Ses paroles sont répétitives, sa danse juvénile et sa chorégraphie tout à fait débiles. Le clip se termine et je ne ressens rien, sinon un ennui mortel.
Je regarde le nombre de « Hits » et n’en reviens pas. Est-ce que les nombres sont comme la monnaie? Genre 100 millions de vues coréennes équivalent à seulement deux cents en Canadien? Non, je dois bien l’admettre, ce petit clip banal a été vu par beaucoup de gens. Cet homme sera très riche et rapidement.
Je continue ma recherche, car ce ne peut pas être tout. C’est impossible. Je me sens comme Howard Carter en 1922, ouvrant la célèbre tombe d’un pharaon légendaire pour n’y trouver qu’un contenant vide de frites McDonald’s. Ou alors, le petit robot « Curiosity » sur la planète Mars qui tomberait sur une station d’essence à 0.25 cent le litre.
Voyons donc!
Je découvre que la folie s’est propagée à la vitesse de l’éclair. Il existe des dizaines et des centaines de parodies, qui sans aucun doute finissent par rapporter quelque chose à notre petit ami coréen aux poches pleines. Comme il doit être en train de rire de nous. Je visionne certaines de ces parodies, où divers personnages ou groupes culturels sont représentés. Hitler, Obama, les mormons, les cowboys, les « Redneck » et la liste est longue. S’ajoutent des vidéos de « Flash mobs » des concours, des prisonniers dans la cour d’un pénitencier qui dansent à l’unisson. Je vois des photos de gens connues qui prennent la pose de cette étrange danse où on simule d’être sur un cheval, quelque chose que chaque adulte se doit d’essayer une fois dans sa vie, pour des raisons de crédibilité et d’humilité.
C’est comme si tout le monde en parlait, tout le monde voulait y être associé. Le Coréen, dont le nom d’artiste est PSY monte sur scène avec Madonna qui, je n’en crois pas, se glisse entre ses jambes et le fait ensuite glisser entre les siennes. Dans une autre émission, il montre à une Britney Spears constipée et probablement droguée comment faire les pas de cette danse.
À la fin de la journée, j’en ai assez vu.
J’ai vécu assez longtemps pour avoir la mémoire de certains autres phénomènes culturels à bien moindre échelle, je l’avoue. Il y a eu la lambada, l’« ACHY BREAKY HEARTH » et comment ne pas se remémorer la célèbre dans des canards?
Chaque mode du genre a toutefois une durée de vie limitée. On finit par en rire, par trouver son côté ridicule et s’en délaisser.
Entretemps, dans les discussions, je veux faire intelligent et branché, alors j’ajoute l’expression « Gangnam » et les gens rient, comme si c’était le gag du siècle. On m’a accepté dans des cercles exclusifs justes en raison de cette expression. Est-ce un code ouvrant l’accès à des ressources illimitées? Ou juste un phénomène social?
C’est la société américaine, notre monde de consommation qui force ces nouvelles modes en nous, l’espace d’une seconde, d’une rotation autour du soleil et voilà qu’on l’oublie. Le gars se fait entretemps beaucoup d’argent, il voyage, découvre le monde et se fait des contacts inespérés. C’est son moment de gloire, ses quinze minutes de célébrité.
Son produit est d’une qualité culturelle, disons-le honnêtement très pauvre.
Mais cela se vend, les gens ont besoin de danser sur un cheval illusoire, murmurant des mots qu’ils ne comprennent pas, parce que c’est « cool » et « hot » de le faire. Il faut suivre le courant, imiter et adopter, assimiler et conquérir. Ne pas être le gars dans le coin qui lit son livre, sans savoir ce que « BLACK OP » signifie.
Non, ce n’est pas le frère de Black Beauty.
Je vais être franc, je ne veux pas juger l’individu, il n’a fait que créer quelque chose qui l’a rendu célèbre et riche, il n’a fait que profiter du moment. Nous le ferions tous, n’est-ce pas?
Nous sommes le produit de notre siècle, de notre société et civilisation évoluée.
Il fut un temps où sacrifier des gens en leur coupant la tête sur une pyramide était cool, d’autres où jeter les chrétiens dans une arène avec les lions était super. Nous avons aussi décidé, à un moment donné, que pour être en santé il fallait souffrir d’embonpoint. Aujourd’hui, manger deux pois verts et les vomir est la recette d’un physique parfait, idéal.
On ne peut rien contre les modes et elles passent comme un sac de plastique IGA sous la brise qui vient du Vieux-Port.
Il faut juste l’admettre, le ridicule se vend bien. Les gens aiment la simplicité. La répétition.
Alors, les amis, je m’en retourne dans ma caverne, où les livres sont mes compagnons.
Je me questionne toutefois. Quel sera le prochain phénomène à envahir les ondes, conquérir les foules et passer à l’histoire?
Lequel d’entre vous sera le responsable de cette nouvelle folie?
Filed under: Commentaire général


Avez-vous attrapé le « Gangnam Style » ?
Je ne connais rien à la mode, aux tendances saisonnières en vogue. Je m’habille comme cela me plaît sans savoir si je commets de faux pas vestimentaires. Est-ce qu’un polo, une chemise ou un pantalon peut sembler venir d’une collection tirée d’un catalogue d’il y a dix ans? C’est possible, je n’en ai aucune idée. Joanne Rivers me démolirait certainement dans ses critiques vestimentaires, mais que voulez-vous, pour moi, un pantalon c’est un pantalon, sans date d’expiration à moins qu’ils ne se désintègrent alors que je déambule en plein milieu de la rue Ste-Catherine.
Je ne regarde pas les défilés de mode, y trouve les vêtements impossibles et absurdes, hors de prix. Il faut avoir le physique d’une fillette de douze ans pour les revêtir et risquer de se faire tirer dessus par des chasseurs de créatures exotiques velues, feuillues ou encore emplumées.
Je n’ai pas d’enfant, pas d’adolescent à la maison pour me tenir au courant des nouvelles vogues technologiques ou linguistiques. Est-ce qu’on dit toujours « Cool » « Hot » et « Super », je l’ignore, j’utilise toujours ces expressions. Pour moi les formules genre « @TEOTD – ALOL – CSL et FICCL » sont des codes morses utilisé par les militaires ou un langage extraterrestre.
Je n’ai pas de console de jeux, pas de Nintendo, de Playstation ou de XBOX. Les seuls jeux que je connais sont ceux de ma génération, qu’on découvrait dans les arcades, les classiques du genre « Pac Man et Invaders », tout comme les bonnes vieilles machines à boules. J’utilise encore Windows et je m’amuse de temps en temps sur mon « Android » première génération.
Mon lecteur de livres numériques date déjà de quelques années et est en noir et blanc, sans applications ou accès à l’Internet. Je m’en sers juste pour lire des livres, sans plus.
Je vis encore dans une ère où les communications se font par écrit, cette chose boisée qu’on appuie sur du papier pour y laisser des traces grisâtres qui peuvent se transformer, tenez-vous bien, en mots et phrase. Je parle au téléphone et non juste par texte message ou vidéo-conférence. « Skype » est le nom d’un vaisseau spatial dans Star-Trek, non? « Instagram » est une formule qu’un magicien répète avant un truc de magie particulièrement spectaculaire et « Twitter » est une insulte envers quelqu’un qui dit quelque chose de stupide.
Bref, la technologie n’est pas mon fort.
J’en entends parler, mais m’en tiens loin, parce que je suis satisfait et les publicités n’ont pas d’impact sur moi. La technologie, c’est comme une prostituée sur le coin de St-Laurent, tu la regardes, te questionne sur sa vie, mais tu ne vas pas lui parler. (À moins d’être un politicien)
Le mot technologie fait un peu… coquin? Sale? Du genre maladie vénérienne. Ça me fait froid dans le dos.
Est-ce que j’ai besoin que mon téléphone portable me parle de son plein gré? M’interpelle par mon nom pour m’annoncer des choses importantes? Pour me rappeler mon rendez-vous chez le coiffeur? Pour me dire que je devrais prendre mes pilules du matin? Pour me laisser savoir que mon cousin Maurice m’appelle?
Non, surtout pas. Entre la famille, les amis, les confrères de travail et toutes les autres discussions possibles dans une journée, la dernière chose dont j’ai besoin est d’une petite boîte qui perturbe mon silence, brise la bulle de non-sociabilité que je me suis créée.
J’ouvre pas la porte aux témoins de Jéhovah, aux vendeurs d’assurances, je ne réponds même pas au téléphone, alors me faire dire mes quatre vérités par une petite machine insolente? Jamais!
Un écran tactile et capable de se connecter à l’Internet par le wifi intégré à la porte de mon frigo, pour me donner des renseignements sur les éléments qu’il contient? Sérieusement? Tout ce que je veux dans le frigo c’est une bière froide et les restants de pizza de la veille. Pas un menu détaillé avec le compte des calories, un inventaire précis de son contenu. Voyons la liste : Une carotte rabougrie et à moitié pourrie, une pinte de lait jaunâtre remplie de caillots d’une matière indéterminée, un pot de cornichons sucré qui date du temps de Napoléon et finalement, la pièce de résistance, un plat Tupperware avec quelque chose dedans, mais quoi? Le frigo vous donne 10 $ si vous trouvez la bonne réponse.
Bref, tout cela pour vous dire que je découvre les modes culinaires, technologiques, vestimentaires et culturelles un peu en retrait. Je ne regarde pas beaucoup la télévision, sinon des films et séries télévisées, sans annonces publicitaires. Les bulletins de nouvelles à l’occasion. Je lis par contre beaucoup. Je sais, quelle misère, un homme adulte qui prend le temps de lire? Quelque chose ne tourne pas rond avec lui. Tenez les enfants et les femmes à l’écart, ne lui tournez jamais le dos. Avez-vous vu son air patibulaire et l’étrange cicatrice sur sa joue gauche? La mère qui crie à son poupon dans les rangées du Sears « Regarde-le pas ».
M’atteint donc finalement le précieux savoir qu’un phénomène nouveau à envahit notre belle planète.
Cela s’appelle « Gangnam Style »
Au début, je crois brièvement me souvenir d’avoir entendu parler de cela. N’est-ce pas cette émission de télévision ou ce documentaire sur les gangs de rues? Non? Une mode vestimentaire pour les gens des minorités ethniques du Zimbabwe, faite de tatou, de signes exotiques? Non? Le nouveau Kevin Costner où il joue un gangster? Une sorte de film porno? Un jeu vidéo?
J’abandonne, alors qu’est-ce que c’est que cette nouvelle folie qui a enflammé les réseaux sociaux et les médias?
J’ouvre l’ordinateur et fais une petite recherche rapide en tapant l’expression « Gangnam style ». Je ne m’attends à rien de bien précis, car c’est peut-être trop vague.
Les résultats me coupent le souffle. Et je clique sur certains des liens, les uns après les autres.
Je vois un Asiatique aux lunettes fumées dans une vidéo sur « YouTube » qu’on qualifie d’officielle. J’ai la bouche entrouverte, une expression de stupeur me traversant le visage. Je dois m’être trompé, cette vidéo est nulle et n’a aucun sens. J’y vois cet homme qui chante dans un langage qui m’est inconnu. Coréen? Ses paroles sont répétitives, sa danse juvénile et sa chorégraphie tout à fait débiles. Le clip se termine et je ne ressens rien, sinon un ennui mortel.
Je regarde le nombre de « Hits » et n’en reviens pas. Est-ce que les nombres sont comme la monnaie? Genre 100 millions de vues coréennes équivalent à seulement deux cents en Canadien? Non, je dois bien l’admettre, ce petit clip banal a été vu par beaucoup de gens. Cet homme sera très riche et rapidement.
Je continue ma recherche, car ce ne peut pas être tout. C’est impossible. Je me sens comme Howard Carter en 1922, ouvrant la célèbre tombe d’un pharaon légendaire pour n’y trouver qu’un contenant vide de frites McDonald’s. Ou alors, le petit robot « Curiosity » sur la planète Mars qui tomberait sur une station d’essence à 0.25 cent le litre.
Voyons donc!
Je découvre que la folie s’est propagée à la vitesse de l’éclair. Il existe des dizaines et des centaines de parodies, qui sans aucun doute finissent par rapporter quelque chose à notre petit ami coréen aux poches pleines. Comme il doit être en train de rire de nous. Je visionne certaines de ces parodies, où divers personnages ou groupes culturels sont représentés. Hitler, Obama, les mormons, les cowboys, les « Redneck » et la liste est longue. S’ajoutent des vidéos de « Flash mobs » des concours, des prisonniers dans la cour d’un pénitencier qui dansent à l’unisson. Je vois des photos de gens connues qui prennent la pose de cette étrange danse où on simule d’être sur un cheval, quelque chose que chaque adulte se doit d’essayer une fois dans sa vie, pour des raisons de crédibilité et d’humilité.
C’est comme si tout le monde en parlait, tout le monde voulait y être associé. Le Coréen, dont le nom d’artiste est PSY monte sur scène avec Madonna qui, je n’en crois pas, se glisse entre ses jambes et le fait ensuite glisser entre les siennes. Dans une autre émission, il montre à une Britney Spears constipée et probablement droguée comment faire les pas de cette danse.
À la fin de la journée, j’en ai assez vu.
J’ai vécu assez longtemps pour avoir la mémoire de certains autres phénomènes culturels à bien moindre échelle, je l’avoue. Il y a eu la lambada, l’« ACHY BREAKY HEARTH » et comment ne pas se remémorer la célèbre dans des canards?
Chaque mode du genre a toutefois une durée de vie limitée. On finit par en rire, par trouver son côté ridicule et s’en délaisser.
Entretemps, dans les discussions, je veux faire intelligent et branché, alors j’ajoute l’expression « Gangnam » et les gens rient, comme si c’était le gag du siècle. On m’a accepté dans des cercles exclusifs justes en raison de cette expression. Est-ce un code ouvrant l’accès à des ressources illimitées? Ou juste un phénomène social?
C’est la société américaine, notre monde de consommation qui force ces nouvelles modes en nous, l’espace d’une seconde, d’une rotation autour du soleil et voilà qu’on l’oublie. Le gars se fait entretemps beaucoup d’argent, il voyage, découvre le monde et se fait des contacts inespérés. C’est son moment de gloire, ses quinze minutes de célébrité.
Son produit est d’une qualité culturelle, disons-le honnêtement très pauvre.
Mais cela se vend, les gens ont besoin de danser sur un cheval illusoire, murmurant des mots qu’ils ne comprennent pas, parce que c’est « cool » et « hot » de le faire. Il faut suivre le courant, imiter et adopter, assimiler et conquérir. Ne pas être le gars dans le coin qui lit son livre, sans savoir ce que « BLACK OP » signifie.
Non, ce n’est pas le frère de Black Beauty.
Je vais être franc, je ne veux pas juger l’individu, il n’a fait que créer quelque chose qui l’a rendu célèbre et riche, il n’a fait que profiter du moment. Nous le ferions tous, n’est-ce pas?
Nous sommes le produit de notre siècle, de notre société et civilisation évoluée.
Il fut un temps où sacrifier des gens en leur coupant la tête sur une pyramide était cool, d’autres où jeter les chrétiens dans une arène avec les lions était super. Nous avons aussi décidé, à un moment donné, que pour être en santé il fallait souffrir d’embonpoint. Aujourd’hui, manger deux pois verts et les vomir est la recette d’un physique parfait, idéal.
On ne peut rien contre les modes et elles passent comme un sac de plastique IGA sous la brise qui vient du Vieux-Port.
Il faut juste l’admettre, le ridicule se vend bien. Les gens aiment la simplicité. La répétition.
Alors, les amis, je m’en retourne dans ma caverne, où les livres sont mes compagnons.
Je me questionne toutefois. Quel sera le prochain phénomène à envahir les ondes, conquérir les foules et passer à l’histoire?
Lequel d’entre vous sera le responsable de cette nouvelle folie?
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