Sylvain Johnson's Blog, page 38

October 31, 2012

Confrontation avec « Le tueur des rails »

 


Votre vie n’a plus de sens.


En fait, elle n’en a jamais vraiment eu depuis ce jour lointain où votre petit frère a été tué de manière violente. Vous n’étiez alors vous-même qu’un gamin.


Les années ont passé, la douleur ne s’est pas estompée. Elle s’est propagée dans tout votre être, broyant votre âme, laissant votre cœur en charpie.


Vous ne vivez que pour le jour où la mort viendra vous cueillir, vous prendre dans ses bras rassurants.


Et une femme viendra tout changer. Bouleverser cette existence misérable qui est la vôtre. Cette jeune femme vous offre une chose inespérée : elle vous offre de faire face à celui qui aurait tué votre petit frère. Celui qui est responsable de tous vos problèmes. Un meurtrier impuni qui repose ligoté dans son sous-sol.


C’est la chance en or et vous acceptez de le rencontrer. De lui faire face.


Il est un monstre. Une chose innommable.


L’est-il vraiment?


Avec ses confessions, une vérité bien autre que celle escomptée vous sera livrée.


Une vérité avec laquelle il faudra vivre.


 


 



 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


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Les éditions Porte-Bonheur


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Dans toutes les bonnes librairies et aussi vous pouvez venir me rencontrez au Salon du livre de Montréal – du 14 au 17 novembre 2012 


 


 



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Published on October 31, 2012 12:03

October 30, 2012

Nouvelle littéraire – La plage

 


Nouvelle – la plage (parut en 2010 dans la revue Solaris)


 



 


Une chose vit sur cette plage. Une chose immonde qui hante la nuit. La créature, humaine ou non, sème la terreur dans la petite localité côtière. Je la traque depuis des mois, en vain. Sept personnes ont disparu dans les six dernières semaines, ce qui porte le total des victimes à douze. Les services policiers paniquent, la population se méfie et un couvre-feu a été mis en place.


Personne ne m’empêche de patrouiller l’endroit durant la nuit. Les autorités sont au courant et financent même mes activités.


Après tout, quoi de plus logique que d’engager un monstre pour en combattre un autre ?


Je marche seul sur la longue surface sablonneuse rendue blanchâtre par la lumière de la lune. La plage s’étend sur des kilomètres, bordée par un parc d’attractions. La municipalité a une vocation touristique. Des quartiers populaires cèdent peu à peu la place à des quartiers résidentiels luxueux. D’immenses résidences s’élèvent sur des pitons rocheux. La plupart semblent avoir été désertées.


C’est la saison morte qui commence. Avec l’arrivée des vents d’automne, des vagues dévastatrices se fracassent sur les brisants. Le grondement est puissant et continu. Les gens qui n’ont pas déserté la région sont soit des aventuriers, soit des locaux contents malgré tout d’être libérés des touristes, soit des journalistes. Beaucoup sont restés avec l’espoir que le mystère des disparitions finira par être résolu.


La brise qui vient du large m’enveloppe d’une aura saline et glaciale, agréable. Je peux voir la lumière clignotante d’un phare lointain, guidant les navires. Je suis seul, sans arme, marchant les mains dans les poches. Il est près de minuit et il me reste bien du temps avant de pouvoir retourner à ma chambre de motel afin d’y dormir.


Je crois que ce sera une autre de ces longues et infructueuses nuits.


Toutefois, je me trompe, puisque je la vois de nouveau. Elle marche seule sur la rive sombre, vêtue d’une longue robe blanche, les pieds nus dans l’eau. Ses longs cheveux blonds sont soulevés par le vent. Elle se dirige vers l’immense jetée de bois qui supporte un restaurant et des boutiques, tous fermés depuis le début du mois.


C’est la troisième fois cette semaine que je l’aperçois. J’ignore qui elle est et ce qu’elle fait. Elle n’est pas frileuse, ça, c’est sûr. Je n’ai jamais osé l’approcher, parce qu’elle correspond à la description des jeunes femmes disparues. Parce qu’intérieurement je souhaite que la chose vienne tenter de la ravir sous mes yeux. Je la suis en silence, de loin, car cette jeune femme est mon appât.


Peut-être est-ce enfin la nuit où je vais tout comprendre ?


Mais rien ne s’est concrétisé jusqu’à maintenant, la nuit se terminant d’ordinaire par un lever de soleil et un retour dans ma chambre, afin de boire et de dormir jusqu’à la nuit suivante.


Les notables de la ville m’ont promis de meilleures conditions de détention, quelques privilèges, si mon intervention mène à l’arrestation de la chose. Une libération est toutefois hors de question, mes crimes sont trop graves. Je ne leur fais pas confiance et c’est indubitablement réciproque. Le bracelet GPS à ma cheville en témoigne.


Je me compte toutefois chanceux, car en attendant je ne suis plus derrière les barreaux.


Ce soir, les choses sont différentes. L’atmosphère nocturne est plus lourde, le pas de la femme plus rapide et sa posture plus rigide. Elle ne ressemble plus à une touriste qui savoure un moment de recueillement solitaire. Elle semble fuir quelque chose, sans vouloir en donner l’apparence. Aurait-elle découvert ma présence ? Moi qui me fais un point d’honneur de passer inaperçu.


La lune s’est retirée derrière son bouclier nuageux. La nuit en est devenue plus obscure, plus menaçante. Le terrain, irrégulier, dissimule des dénivellations et dunes qui ralentissent ma filature. Je refuse de couper vers le bas de la plage, là où marcher est facile mais sans possibilité de dissimulation. Je ne veux pas effrayer mon appât.


La police ne patrouille plus la plage depuis mon arrivée, cela fait partie de notre entente. Je ne veux pas que la chose fuie en raison de leur présence.


La jeune femme marche trop vite, je dois accélérer le pas et mon souffle s’emballe. Mes souliers sont remplis de sable. Je ne la perds pas de vue.


Et subitement, elle s’immobilise face à l’océan tumultueux. Cessant d’avancer, je l’épie. Il me semble que les vagues sont plus violentes, qu’elles atteignent ses pieds et ses genoux avec plus de vigueur. Elle doit être glacée. Pourtant, elle reste là, sans la moindre réaction, sans le moindre mouvement. Que faire ? Je dois réfléchir, car elle m’a pris au dépourvu. Sa présence en soi est un mystère. Depuis le temps, la chose aurait dû l’ajouter à la liste de ses victimes.


Je dois me rapprocher. Elle ne peut pas m’entendre, mais risque de m’apercevoir. Tant pis. Je quitte le couvert de mon abri sablonneux et me révèle. À l’exception de l’inconnue, les alentours sont déserts, je ne vois personne.


Partagé entre le désir de ne rien faire et l’impression que quelque chose ne va pas, je suis les pas de la femme dans le sable, là où les vagues ne les ont pas effacés. Je la rejoins. Il est impossible qu’elle ne m’ait pas vu approcher. Pourtant, elle fait mine d’ignorer ma présence.


Elle respire avec force. Elle tremble, transie et frigorifiée, sa peau est blême. Elle semble près de l’hypothermie, mais demeure sur place, les vagues fouettant ses jambes. Afin de l’atteindre, je dois me mouiller les pieds et, quand je m’arrête à ses côtés, je devine ses lèvres qui remuent. Mais je n’entends pas les mots qu’elle prononce.


Après un court moment d’immobilité, elle pivote légèrement la tête et je peux voir ses yeux, grands et clairs, ses pupilles dilatées. Sa voix m’atteint avec douceur.


« Il ne viendra pas ce soir. Car il sait que vous êtes là. »


Je ne trouve rien à répondre, alors je me contente de poser la main sur son épaule. Elle est si menue et si belle, d’aspect si fragile. Je désire la soustraire aux éléments, la protéger. Je la tire à moi et elle se laisse faire. Son corps est émacié, trop maigre pour être en santé. Je l’entraîne hors des vagues et elle ne résiste pas. Après quelques pas, je la soulève et la prends dans mes bras. Elle est si légère. Elle passe ses bras autour de mon cou et je remonte la plage, vers la chaleur et le confort de la civilisation. Je crois qu’elle s’endort contre moi, son souffle tiède au creux de mon cou. Il n’y a rien de romantique ou de sexuel dans mon geste. Il est en fait très paternel.


Je je dirige vers le motel où je réside.


 


Elle s’est endormie tout de suite, sans hésiter, sans se débattre quand je lui ai retiré sa robe trempée jusqu’à mi-cuisse. Je l’ai allongée sous les couvertures. Je l’ai ensuite observée, si belle et d’aspect si sauvage. Sa peau couleur de lait, ses traits faméliques. Elle rêve ou plutôt fait un cauchemar. Elle s’agite et je patiente, l’écoute et l’étudie. Je bois aussi. Car la journée va être longue. J’espère entendre un nom, un indice qui me permettra de découvrir ce qui vient ravir les femmes sur la plage. Mais ses gémissements sont mes seules réponses.


Après trois heures assis sur cette chaise inconfortable, à boire plus qu’il n’est raisonnable, je tombe de sommeil. D’un sommeil qui d’ordinaire est très léger, acquis dans les cellules et prisons à haute sécurité où la vigilance est une nécessité.


Quand je me réveille, c’est déjà la nuit.


Le vent souffle en rafales contre la structure du motel, des branches pianotent sur la fenêtre de la chambre. Malgré la noirceur ambiante, je distingue le lit défait et constate l’absence de la jeune femme. La robe blanche n’est plus sur le dossier de la chaise où je l’avais suspendue. Je me lève avec rapidité, courbé et la bouche pâteuse, l’estomac réclamant de la nourriture. Mais j’ignore mes besoins et me rue hors de la chambre. Le ciel est couvert, agité de sombres remous. De là où je suis, je mesure la hauteur des vagues qui s’écrasent en contrebas, sur la plage. Une tempête approche.


J’espère que la jeune femme n’a pas commis la bêtise de se rendre sur le rivage.


Je n’ai pas le temps d’avertir la police de ma destination mais j’espère qu’ils pourront me suivre grâce au bracelet qu’ils m’ont forcé à porter. C’est une clause de notre entente. Je dois les prévenir chaque fois que je quitte la chambre.


Mon intuition me dit que la femme a quelque chose à voir avec les disparitions. Elle détient des parcelles de vérité et je compte bien les lui soutirer. Accélérant le pas, je croise un couple habillé en accord avec le climat et je réalise que je ne porte qu’un chandail à manches courtes et un simple pantalon. Je résiste au froid et à l’envie de faire demi-tour, car je pense à la femme encore plus légèrement vêtue que moi.


J’atteins la plage si vaste, où mon regard sonde inutilement le sable couvert d’empreintes indéchiffrables. J’étudie les berges, désertes. Les vagues y déferlent avec une violence majestueuse.


Je choisis une direction au hasard et me mets à courir, malgré le vent qui cherche à me repousser, la pluie qui commence à tomber et le sable qui me fait trébucher.


Quand l’offre de venir dans cette localité m’a été faite, avec à la clé la promesse d’une libération provisoire, et d’une certaine liberté de mouvements que je n’avais pas connue depuis plus de dix ans, j’ai été incapable de refuser. Au début, je voulais simplement profiter de ce qui m’était offert, boire et dormir, marcher et vivre, respirer l’air frais et salin de la mer. Mais avec le passage des jours, avec les nouvelles disparitions, j’ai commencé à être curieux. À douter qu’il puisse exister quelqu’un de plus dangereux que moi. Ma curiosité s’est vite changée en ressentiment envers cet individu capable d’esquiver les policiers et de commettre ses crimes en toute impunité. Par jalousie et aussi parce que je refusais d’admettre qu’un tel être puisse exister.


Au bout de quelques semaines de recherches infructueuses, j’en suis venu à croire qu’il ne s’agit pas d’un être humain. J’en suis venu à chercher une chose, à traquer une entité plus monstrueuse que l’homme que je suis, moi, celui qu’on appelle encore le Bourreau.


La nature de mes crimes importe peu. Ce ne sont plus que des histoires lues dans des livres et visionnées sur des écrans de télévision. Des éléments du passé qui soulèvent la curiosité et la colère de la masse. Comme la peine de mort est abolie dans mon pays, je suis devenu l’incarnation vivante de la folie humaine. Ils sont tous venus à moi, prêtres, médecins, psychiatres, politiciens. Les familles de mes victimes aussi, du moins certaines d’entre elles. Je les ai reçues. J’ai écouté leurs pleurs, leurs hurlements, leurs insultes. Tous, à leur manière, m’ont demandé « pourquoi ». Si je l’avais su, je le leur aurais dit.


Je ne suis pas à la poursuite de la chose afin de payer ma dette envers la société, ni pour me repentir de mes crimes, mais parce que je suis jaloux et envieux. Parce que je veux capturer cette immondice.


Le rythme de ma course diminue. L’air froid brûle mes poumons, le sable emplit mes souliers et la pluie me transperce. Je m’immobilise au cœur du néant, assourdi par le fracas des vagues qui s’abattent sur la côte. Je m’essuie les yeux, la pluie tombant avec tant de force qu’elle m’aveugle. Heureusement, des éclairs lointains, irréguliers, aident à me repérer.


C’est alors que j’aperçois la silhouette humaine, agenouillée à près de cent mètres devant moi, vêtue d’une robe blanche qui tranche sur la nuit. Je reprends ma progression, lente et pénible. La femme, à genoux sur le sable, fait face à l’océan tumultueux. Bien avant que j’arrive à ses côtés, je peux constater qu’elle n’est pas seule. Devant elle repose le corps sans vie d’une jeune femme qui lui ressemble quelque peu. Je suis surpris de voir autant de sang, avec toute cette pluie. Le drame vient juste de se produire. Arrivé à la hauteur de la femme agenouillée, je m’arrête et regarde tout autour. La chose doit être près de nous. Je ne distingue pourtant rien d’anormal, à part les éclairs, perdus dans le lointain océanique.


La femme agenouillée dans le sable parle, mais je ne saisis pas ses mots. J’aperçois alors sur la plage ce qui semble être une traînée profonde, la trace de quelque chose de lourd qui aurait laissé une empreinte. Venant de la mer et s’arrêtant devant les deux femmes.


Je m’accroupis auprès de l’inconnue, la main posée sur son épaule. Elle ne réagit même pas à ma présence. Elle continue de parler, un murmure incompréhensible. Son regard est perdu dans le vide devant elle, ses dents s’entrechoquant dans un tremblement régulier.


Qui est-elle ? La question peut aussi s’appliquer au cadavre.


Le corps sur le sol montre des signes évidents de violence physique. Le front est strié d’écorchures, le nez fracturé, les lèvres lacérées. Elle a été belle, jeune et innocente. Il s’agit néanmoins de la première victime dont le corps est retrouvé. J’évite de tourner le dos à l’océan, de peur que la chose ne surgisse de nouveau et ne m’agresse.


Je veux questionner la survivante et la fais pivoter dans ma direction. Elle ne semble pas particulièrement effrayée. Plutôt confuse, perdue. Nos regards se croisent. Je m’efforce de paraître doux, réconfortant, compatissant. Des sentiments qu’il me faut imiter, faute de savoir les ressentir.


La jeune femme émerge de sa stupeur et regarde ses mains. Elle observe le corps près de nous. Je ne lis aucune peine dans son visage, simplement du regret. Ses murmures se sont éteints et ses cheveux sont soulevés par le vent violent. L’intensité de la pluie diminue toutefois, nous donnant un répit mérité.


L’étrange femme se remet à parler. Ses mots se perdent dans la nuit. Je la serre contre moi, autant pour rapprocher sa tête de la mienne que pour lui donner un peu de ma chaleur humaine. Je lui demande de répéter et elle le fait. Sa voix trahit mal une détresse subite.


« Il a échoué avec elle. Il en trouvera une autre. »


Elle essaie de se détourner, cherche la plage déserte et l’océan furieux. Elle revient à moi.


« Partez s’il vous plaît… pour lui donner la chance de finir. Je vous en prie. »


Son expression est à ce point implorante que je la crois folle. Il me faut la ramener au motel et, cette fois, m’assurer qu’elle y reste. Peut-être devra-t-elle rencontrer la police et expliquer sa présence et les liens qui l’unissent au meurtrier. J’essaie de la soulever, mais elle résiste avec une furie et une force qui me surprennent dans un corps aussi mince. Elle me toise avec défi.


« Je dois rester, je vous en prie. »


Les vagues qui s’abattent près de nous, remontant le long des jambes de la défunte, soulèvent sa robe et dévoilent sa culotte. Lorsque l’eau se retire, le vêtement redescend en place. Sans quitter de vue les flots, je demande à la jeune femme :


« Pourquoi rester ? »


Elle ferme les yeux. La pluie sur son visage m’empêche de déterminer si elle pleure.


« Parce qu’il reviendra et en prendra une autre. »


En disant cela, elle se retourne vers l’océan, et je ne peux m’empêcher d’y reporter aussi mon attention.


Une vague plus puissante que les autres déferle alors. Les flots nous couvrent, nous repoussent, m’obligent à me lever et à entraîner la femme avec moi, malgré ses tentatives pour se libérer. Une fois l’eau retirée, je m’aperçois que le cadavre de l’inconnue n’est plus là. Il ne reste plus la moindre trace sur le sable, plus le moindre indice, comme si personne ne s’y était jamais trouvé.


Je sens l’urgence du moment. Car la tempête reprend de la force. Le tonnerre se rapproche et les éclairs s’abattent autour de nous.


« Pourquoi doit-il en prendre une autre ? »


Elle me toise, sérieuse. Comment peut-elle être aussi belle et d’un aspect aussi maladif en même temps ? C’est incroyable. Elle me répond.


« Pour terminer ce qu’il a commencé, ce que vous avez interrompu. »


Je regrette de ne pas posséder d’arme à feu. J’ai aussi grandement besoin de boire. Je me prends à souhaiter que les policiers me recherchent à la suite de mon départ non autorisé de ma chambre de motel. J’aimerais qu’ils nous voient et viennent à mon aide. Quelles sont les chances que ça se produise ?


Plus que l’identité du meurtrier, c’est son motif qui me préoccupe. Je veux savoir pourquoi il tue et comment. C’est la question que je rugis à l’oreille de la jeune femme, pour couvrir le tumulte de la nuit.


« Pourquoi doit-il tuer ? »


Un rictus qui pourrait passer pour un sourire se dessine sur son visage tremblotant. Sa main froide et osseuse m’effleure le poignet. Un grondement s’élève de la masse liquide et, craignant une nouvelle vague démesurée, je jette un coup d’œil vers la mer. Je n’y vois rien. Il n’y a aucune créature dans les flots déchaînés.


Quand je reporte mon attention sur la jeune femme, son rictus me paraît moqueur, ses yeux froids et calculateurs. Soudain, elle ne semble plus aussi frêle et menue. Quelque chose a changé. Elle me répond :


« Nous tuons parce que nous détestons les humains. »


Sa main enserre mon poignet et me fait mal. Elle est d’une force incroyable. Ses yeux vitreux sont désormais d’un noir d’encre. Ses joues creuses et son sourire malsain la rendent soudain hideuse. Le sens de ses mots met quelques secondes à m’atteindre. Mais au moment où je comprends enfin, il est trop tard.


Je perçois un mouvement dans mon dos. Un frottement et une légère vibration du sol. Quelque chose s’approche. J’anticipais que la chose surgirait de la mer, des eaux sombres et insondables. Mais cela vient de l’intérieur des terres.


La jeune femme me fixe toujours, satisfaite de lire dans mon regard la surprise, la contrariété et la peur.


« La haine des humains est notre motivation. »


Une masse s’empare de moi et me propulse vers les eaux tumultueuses. Je suis incapable du moindre mouvement défensif, incapable de crier. La femme reste là, soudain d’une laideur démoniaque. Elle observe la chose me traîner vers les eaux en creusant le sol de son poids. Le contact est visqueux, froid. Je refuse de me laisser emporter vers l’océan, refuse de céder à cette créature. Je frappe de mes bras libres, de mes jambes qui ne touchent plus le sol. Mais en vain. Mes coups ne rencontrent que le vide. Une sorte de bourdonnement émane de la poitrine qui se presse contre mon dos. J’entends un souffle rauque. La peur me pousse à des gestes désespérés. Je cherche au-dessus de ma tête ce qui devrait être le visage du monstre. Mes doigts ne rencontrent tout d’abord que des surfaces écailleuses et gluantes. Le niveau de l’eau monte autour de nous. Les vagues de plus en plus puissantes me frappent, me giflent avec force. L’eau me fait tousser, cracher. La chose continue de me tirer vers les profondeurs.


Avec mes mains tendues, je touche soudain quelque chose de mou et, sans hésiter, j’y plonge mes ongles avec un hurlement  de dégoût et de rage. Un cri féroce me perce les tympans, et l’étreinte autour de mon torse se détend soudain. Relâché, je fuis dans les eaux peu profondes et, malgré les vagues et le ressac, parviens avec difficulté à me tenir debout. Je regarde en tous sens et finis par apercevoir la silhouette inhumaine qui se dresse entre deux crêtes de vagues.


Je n’arrive pas à comprendre de quoi il s’agit.


La chose a une forme humanoïde, avec des airs de vertébré aquatique. Elle me regarde, l’un de ses yeux clos, l’autre révélant un regard illuminé de férocité. Je vois des cicatrices, anciennes et multiples, qui parcourent le buste bombé. Nous nous toisons, nous observons, nous défions. Puis, la créature glisse sous les eaux avec aisance. Elle s’enfonce et disparaît.


Du coin de l’œil, j’aperçois toujours la femme sur la plage, agenouillée et immobile, épiant la scène.


Je reporte mon attention sur l’océan, en cherchant à percer du regard le néant sombre qui m’entoure. Puis, une lame plus puissante que prévu s’élève devant moi et s’abat avec fracas à l’endroit où je me tiens, m’assommant presque.


Je me débats contre l’ennemi liquide. Je tente de rejoindre la surface mais n’y arrive pas. Mes pieds ne rencontrent plus le fond sablonneux. Je crois apercevoir la lumière lointaine des éclairs. Au moment où je m’élance dans cette direction, une poigne solide m’agrippe le pied. Je n’ose pas baisser le regard et me concentre sur la lumière, sur le salut inaccessible.


Ma lutte semble inutile. La chose me retient et m’attire inexorablement vers les fonds glacés. J’ai peur, pour la première fois de ma vie. Non pas de mourir, car j’ai souvent souhaité la délivrance. Non, j’ai peur de ce qu’il y a après la vie. De devoir payer pour mes crimes.


Je cesse de me débattre en voyant la surface s’éloigner. Au fin fond de mon être, tandis que je glisse vers la mort certaine, je comprends la motivation de ces créatures. Peu importe ce qu’elles sont. Ce qu’elles veulent. D’où elles viennent.


Car, comme elles, j’ai détesté, détruit et ravagé.


Comme elles, j’ai cédé à la haine.


Le trait le plus humain.


 


Sylvain JOHNSON


 


 


 



Classé dans:Nouvelle littéraire
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Published on October 30, 2012 10:11

Les Fossoyeurs de Rêves et l’IMAGINARIUS

 


À l’approche d’Halloween, découvrez les écrivains extraordinaires qui font partie du groupe littéraire « les Fossoyeurs de Rêves » sur leur tout nouveau site web :


Site des Fossoyeurs de Rêves


 


Aussi, n’oubliez pas de visiter la nouvelle éditions de l’IMAGINARIUS – le petit journal du fantastique avec un spécial Halloween.


L’IMAGINARIUS – Le petit journal du fantastique


 


 



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Published on October 30, 2012 07:52

October 26, 2012

Présentation des Fossoyeurs de Rêves : Sabine Chantraine Cachart

 


Les Fossoyeurs de Rêves est un groupe littéraire composé d’auteurs rebelles et fous de fantastiques, bien décidés à faire parler d’eux.


« Ici, nous n’enterrons pas les rêves, nous les exhumons pour les livrer à nos lecteurs. Ce sont parfois des rêves virant au cauchemars, mais ils sont toujours pleins de fantaisie. Nous touchons à tous les genres de l’imaginaire… »


Les Fossoyeurs de Rêves sont : John Steelwood, Sklaerenn Baron, Sabine Chantraine, Romain Billot, Sylvain Johnson, Pierre Brulhet, Guillaume Guike Lemaitre et Gaëlle Dupille.


Sabine Chantraine Cachart



Sabine Chantraine Cachart est une jeune maman du Nord de la France, qui possède un sens de l’imagination et de la création fortement développé.


Preuve en est, après des études de Lettres Modernes et un diplôme de dessinateur-illustrateur avec option enfance, elle a travaillé sur un projet qui lui tenait vraiment à coeur.


Cette jeune femme débordante de dynamisme a donc créé une série de livres pour enfants avec pour personnage principal : « Lézardino ».


Puis, pour assouvir sa soif d’écriture, elle se dirige vers la rédaction d’un premier roman. Manque de confiance, peur du jugement, elle hésite à sortir ses travaux de l’ombre.


Un beau jour, une main amicale lui est tendue. C’est avec l’appui de D-STAR ÉDITIONS que Sabine se lance dans la grande aventure des mots.


CORENTIN ET LE ROYAUME DES OMBRES



Corentin est un jeune garçon qui vit avec sa famille, dans une grande et belle demeure située dans le sud de la France. Cette maison est un héritage qui a vu défiler toutes les générations de la famille Canivet.


Un matin, sur le chemin de l’école, Corentin est victime d’un très grave accident qui le plongera dans le coma durant plusieurs mois.


À son réveil, il se rend compte qu’il a perdu la vue et se croit maintenant condamné à vivre dans le noir absolu.


Un soir de pleine lune, il est réveillé par un étrange appel qui l’emmène tout droit au salon. Accroché au mur, le portrait de son ancêtre lui révèle alors un secret. Il lui transmettra, avec l’aide de ces alliés, des pouvoirs particuliers qui l’entraineront dans une enquête.


Le village où vit sa famille est menacé par une malédiction. Une statuette étrangère a été ensevelie sous la maison des Canivet. Afin de sauver le village, Corentin devra tout faire pour découvrir où elle se trouve.


Son rôle de détective l’emmènera jusqu’au Mexique, où il mènera son enquête et y découvrira l’existence d’un trésor qui pourra le transporter vers d’autres aventures.


Excellente entrevue de l’éditrice en chef de l’IMAGINARIUS : Cliquez Ici pour l’interview.


Site de l’auteur : Sabine Chantraine


Pour vous procurez le roman : Archambault


 


 



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Published on October 26, 2012 08:38

October 24, 2012

L’Esprit des glaces – disponible le 14 Novembre 2012

 


 



 


L’avion de Walter Johnson, riche financier, s’écrase dans les montagnes du New Hampshire. Il survit, mais le pilote trouve la mort… et sa femme aussi. Toutefois, le corps de cette dernière est introuvable. Gravement blessé, Walter réalise que, contre toute attente, il n’est pas seul sur la montagne… Une chose inhumaine, millénaire, – l’Esprit des Glaces – fait alors son apparition, puissante créature immortelle, flanquée d’Alexandra, la femme de Walter, vague silhouette reprise à la mort par l’Esprit des Glaces lui-même. La Bête propose à Walter un marché, que son instinct de survie le poussera à accepter : « Je te ramène parmi les tiens, les hommes, et tu me laisses Alexandra… » Certain, en raison de son immense fortune, de la retrouver dès son retour à la civilisation, Walter accepte, abandonnant du même coup sa femme adorée au monstre des cimes. Malgré tout son argent et toutes ses énergies, il ne la retrouvera jamais. Rongé par le remords et la solitude, il vivra un enfer quotidien durant quarante ans. Jusqu’au jour où elle lui revient… presque inchangée, plus jeune, plus belle et plus énigmatique que jamais. Vieillard malade, il tombe sous l’emprise démoniaque de celle qui fut jadis sa bien-aimée : que lui veut-elle? Pourquoi le fait-elle autant souffrir? Meurtres, violences et torture psychologique : la spirale de la vengeance et de la haine est en branle…


 


Disponible aux éditions Porte-Bonheur – en ligne ou dans les bonnes librairies


Dés le 14 novembre 2012 !!!


Les éditions Porte-Bonheur


 


 



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Published on October 24, 2012 14:09

Le salon du livre de Montréal – Novembre 2012

 


Bonjour à tous !


Cette année je serais au salon du livre de Montréal et j’espère bien vous y rencontrez.


Vous pourrez vous procurer mon roman « Le tueur des rails » sorti cette été ou alors mon tout nouveau  « L’esprit des glaces » disponible en novembre.


Alors venez nombreux pour me rencontrer – voici les dates où je serais présent au Kioske de mon éditeur – Les éditions Porte-Bonheur.


Mercredi 14 novembre – 12h00 à 15h00


Jeudi 15 novembre – 15h00 à 17h00 et 19h00 à 21h00


Vendredi 16 novembre – 14h00 à 16h00


Samedi 17 novembre – 18h00 à 20h00


Merci


 


 



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Published on October 24, 2012 13:18

October 18, 2012

Concours du roman « Le Tueur des rails »

 


Résultat du concours « Le Tueur des rails » en collaboration avec le magazine littéraire franco-québécois L’IMAGINARIUS.


En août 2012, mon roman « Le Tueur des rails »  était lancé par les Éditions Porte-bonheur de Montréal.


Un concours suivait afin de faire la promotion du roman et des questions étaient posées concernant le roman ou l’auteur. Parmi tout ceux qui avaient les bonnes réponses, deux noms seraient pigés au hasard.


Les deux gagnants recevraient ainsi une copie dédicacé de mon roman.


Alors sans plus tarder, voici le nom des deux gagnantes:



Sarah Hubert Marquez
Christiane Decoker

Un grand merci à tous ceux qui ont participé et bravo à nos deux gagnantes.


Un merci tout spécial à l’éditrice en chef de l’IMAGINARIUS et écrivaine de grand talent – Gaëlle Dupille pour son aide et son implication.


Et pour ceux qui n’ont pas eu la chance de gagner, mon roman « Le Tueur des rails » est toujours en librairie au Québec en format papier et numérique et en ligne dans les boutiques de livres numériques.


Merci,


Sylvain



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Published on October 18, 2012 12:43

October 10, 2012

Lecture de l’initié de Pierre H.Charron


Qu’est-ce que la série des Clowns vengeurs ?


Les clowns vengeurs : une formidable série de science-fiction qui met en scène les Odi-menvatts, ordre secret de tueurs à gages, désignés sous le nom macabre de clowns vengeurs.


Pourchassés par le gouvernement légitime, assimilés à une faction rebelle à l’autorité gouvernementale, les clowns vengeurs exercent leur mission avec une rare dévotion, revêtant leurs sordides habits et leur terrifiant maquillage de clowns avant d’exécuter les victimes qui leur ont été désignées.


Une série à multiples mains, qui regroupe les plus talentueux auteurs issus de différents genres (science-fiction, fantasy, ect..), qui prêtent, avec un plaisir communicatif, leur plume à ce grand projet, tout droit sorti de l’esprit de l’auteur d’Arielle Queen, de Soixante-Six et de Wendy Wagner..


Biographie de Pierre H. Charron :


Blogueur littéraire, informaticien, auteur, Pierre H. Charron est très actif dans le domaine littéraire ; il fréquente tous les ateliers, colloques, conférences, congrès, pour nourrir sa passion de la littérature de genre. Il a publié en 2010 un premier roman, un suspense fantastique: L’incident, aux Éditions Z’ailées.


Résumé et extrait de l’histoire:


« Carter releva le menton. Il contempla la pièce devant lui. Les tables et chaises de fortune étaient encore là. Au plafond, les néons se balançaient sous la brise provenant de la porte qu’avait défoncée Carter. Ce dernier revivait la scène, minute par minute. Les mains tranchées des écolières, le corps ensanglanté de Ria Maldez et la fin atroce de Skye Desmond, sa fiancée. un spasme l’assaillit à la poitrine. Il eut la nausée. Il essaya de pleurer. En vain.


Un clown vengeur est dépourvu de larmes. Il l’apprit à l’instant même.


Aucune chance d’évacuer sa douleur ; il devait maintenant s’en nourrir. »


L’homme, derrière le masque de clown vengeur. Son origine, ses intentions et ses choix, dans un monde où tractations politiques, alliances et rébellions pullulent. Corruption, honneur, rage et destin sont au centre des intrigues : on assiste à la naissance d’un Odi-menvatt, jusqu’à l’ultime dénouement, où il devrait faire son choix d’allégeance…


Ce que j’en pense:


De tous les livres de la série des clowns vengeurs que j’ai lue, celui de Pierre H. Charron est celui dans lequel la science-fiction à une plus grande place. En lisant les autres volumes de la série, il est possible de deviner la « spécialité » des écrivains qui ont participé. Dans ce roman-ci, il ne fait aucun doute que l’auteur à donné une grande importance à la science-fiction et on le ressent.  Je me suis alors questionné sur l’écrivain – me demandant s’il étati spécialisé dans ce genre littéraire et après avoir consulté sa fiche bibliographique, je crois suspecter que c’est sa première excursion dans l’univers futuristique de la science-fiction.


Selon moi, il a un « futur » indéniable dans le genre.


J’ai aimé l’atmosphère du roman qui nous emporte dans les hautes sphères des différents camps impliqués dans la lutte pour le contrôle de ce monde particulier. On se laisse embarquer dans les jeux politiques malhonnêtes, les accords passés et les jeux du pouvoir qui sont dangereux.


L’intrigue est bien ficelée, on suit les aventures d’un personnage principal auquel on s’attache, qui se voit contraint de changer d’existence. Son entrée dans le monde des clowns vengeurs est particulière, intéressante et ajoute un brin de nouveauté au récit et à la série.


Nous suivons dans le récit plusieurs personnages importants et même si j’étais un peu confus au début, on se replace rapidement.


Le début de l’histoire m’a semblé un peu moins orienté sur les Menvatts à proprement parlé, mais c’est une ruse, l’auteur nous agace et on découvre bientôt où il voulait en venir. Génial.


L’écriture est agréable, les nombreux éléments tirés de l’imagination fertile de l’écrivain s’imbriquent avec logique dans le récit et n’entravent en rien l’intrigue et l’action.


Voilà, je n’avais jamais lu de textes de Pierre H. Charron et je vais sans aucun doute me procurer son premier roman et suivre sa carrière.


Et je ne serais pas surpris si Fletch Carter revenait nous visiter dans un futur pas si lointain…..


Blog de l’écrivain : Pierre H. Charron – le Hameau des écrits.



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Published on October 10, 2012 11:46

October 8, 2012

Lecture « Les visages de la vengeance » de François Lévesque.

 


 



 


Voici le scénario. Il fait chaud, trop chaud pour se balader. Je suis quand même là, trempé, longeant le trottoir sans arriver à voir ma destination se profiler à l’horizon. Ma bouteille d’eau est vide et je suis incapable de rester dehors plus longtemps. Du coin de l’oeil, je vois une boutique à la porte close, avec une enseigne indiquant « ouvert » et je me dis: « Super – l’air conditionné ».


Alors je m’arrête, pénètre dans l’établissement et découvre qu’il s’agit d’une petite librairie. Quelle joie !


Je parcours les rayons, sans trop savoir ce que je cherche, aspirant l’air frais de l’endroit avec avidité sous l’oeil suspect du commis boutonneux qui s’ennuie. Et je tombe sur ce livre – celui dont je vais vous parler aujourd’hui. La couverture me plaît, la description me satisfait et le prix est raisonnable. Alors, je l’achète, un peu parce que je me ses coupable d’avoir utilisé l’espace frais et aussi parce que je suis toujours à la recherche de livres à lire.


C’est ainsi que j’ai trouvé ce roman et ce fut une découverte des plus agréables.


L’auteur:


François Lévesque est né en 1978, en Abitibi-Témiscamingue. Fasciné dès son plus jeune âge par les arts général et le cinéma en particulier, il se découvre une passion pour l’écriture durant sa Maîtrise en études cinématographiques. Après que plusieurs de ses nouvelles eurent successivement été publiées, notamment dans la revue Alibis, sa trentième année voit la parution de deux romans dont le premier, Matshi, l’esprit du lac, remporte le prix Cécile-Gagnon 2009. François Lévesque est critique de cinéma au journal Le Devoir et à l’agence de presse Mediafilm.ca.


Le roman:


Les visages de la vengeance est un roman de suspense québécois. Il fut publié en 2010 par les éditions Alire. Il s’agit du second volume du cycle « les Carnets de Francis »


À vrai dire, j’ai lu ce roman sans avoir pris connaissance du premier ou même savoir qu’il s’agissait d’une trilogie. Cela ne m’a pas empêché d’en comprendre l’histoire, d’en apprécier les retours en arrière bien expliqués. Le roman se lit indépendamment des autres et je compte bien retourner faire l’achat du tome 1 et 3.


Résumé:


Sept ans après les sordides évènements qui ont secoué la petite ville de Saint-Clovis, Francis, qui va bientôt avoir dix-sept ans, est de retour dans son patelin. Il a reçu son congé de l’institution psychiatrique où il a résidé tout ce temps, son pédopsychiatre considérant le jeune homme prêt à réintégrer la société…pourvu qu’il prenne religieusement sa médication quotidienne.


Puisque sa mère est toujours hospitalisée, en proie à une interminable dépression, Francis demeurera chez sa tante Lucie, le temps de terminer sa cinquième secondaire. Il devra donc affronter, en plus des fantômes de son enfance meurtrie, ses anciens tortionnaires, dont la terrible Sophie Malo, devenue entre-temps la reine de la polyvalente. Mais Francis à changé : Il n’est plus – ne sera jamais plus – le souffre-douleur de quiconque. Et il peut compter sur l’appui de Geneviève, qui lui a toujours gardé son amitié même si son père, le sergent détective FIliatreault, est persuadé que Francis s’en est tiré à trop bon compte à l’époque. Or, quand un premier étudiant est assissiné, puis un deuxième, les soupçons se portent aussitôt sur Francis…qui sait pertinemment que l’horreur ne fait que (re)commencer.


Ce que j’en pense:


Je crois que les deux mots qui pourraient qualifier mon impression après la lecture du roman sont les suivants:


1) Surprise – parce que j’ai aimé et me suis bien amusé en vivant les aventures du personnage principal.


2) Surprise (je sais, c’est le même mot) – parce que je n’avais aucune idée dans quoi je mettais les pieds.


Je suis un lecteur très difficile, ne terminant que la moitié des livres que je commence. Je m’ennuie très vite et abandonne souvent des oeuvres en cours parce qu’elles me déplaisent ou n’arrivent pas à me captiver. Ce roman m’a tout de suite intrigué. Son intensité m’a retenu captif de la première à la dernière page. Il est un de ceux qu’on arrive difficilement à mettre de côté. Toutes les excuses sont bonnes pour retourner à la lecture, pour repousser les courses ou les autres distractions.


Le langage utilisé par l’auteur est d’une grande qualité, tout en restant fluide et quelque peu poétique. On devine une grande maîtrise de la langue française. Les phrases bien construites nous permettent de flotter dans l’action sans devoir nous arrêter pour analyser ce qu’on vient de lire.


L’honnêteté avec laquelle l’auteur nous dévoile son personnage principal, sans ambivalence et artifices inutiles, est rafraichissante. Nous découvrons les états d’âmes d’un jeune homme compliqué, perturbé et plutôt intéressant.


Pour avoir travaillé depuis plusieurs années dans le système de santé mentale, j’adore la façon dont l’auteur et son personnage déjouent le système déficient et parfois désorganisé. On y devien beacoup de recherche ou des connaissances appréciables sur le sujet.


Une autre raison pour laquelle le roman m’a plu, c’est qu’on peut vraiment se sentir comme si on était dans une petite municipalité, dans son école secondaire et avec tout son lot de commérage. Pour ceux qui ont grandi dans un petit vilalge du Québec, on se revoit le soir ou la nuit dans ces endroits « secrets », revivant ces aventures qui ont nourri notre imagination. La musique, les films mentionnés et le « slasher » feeling finissent de nous renvoyer quelques années en arrière. Un peu plus et je m’attendais à voir mon ami « Ti-Cail » sauter en bas de son trois roues Honda rouge et venir cogner à ma porte en hurlant « seek and destroy », prêt pour aller voir un concert de Métallica.


Ce livre aurait très bien pu être écrit dans les années 90.


Monsieur Lévesque a aussi excellé dans ce que j’appelle la ronde des suspects. à tour de rôle, on établit l’identité d’un suspect, en se basant sur l’instinct du moment. C’est parfois sa mère, peut-être Francis, ou alors Geneviève, Pascal, Sophie, pourquoi pas tante Lucie ou Yoland ? On passe de l’un à l’autre sans jamais trop savoir, cherchant des indices et plus que probablement, on se trompe.


la fin promet une suite d’évènements palpitants et qui sauront vous surprendre.


Conclusion:


Je n’ai qu’une chose à dire. Allez sur l’Internet – dans la librairie près de chez vous et faite l’acquisition de ce roman. Vous allez vous amuser, c’est garanti.


Quant à moi, j’ai deux tomes à me procurer.


Site de l’éditeur: Éditions Alire


 


 



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Published on October 08, 2012 16:39

Nouveau blog


Et bien voilà. C'est officiel. Je change de blog.

Après plusieurs jours de frustrations, je quitte blogger.
Vous pouvez toutefois me joindre et me suivre à ma nouvelle adresse

http://sylvainjohnson.wordpress.com/

Dans les jours à venir, je vais publier de nouveaux post et aussi transférer certains de mes anciens post. Restez à l'affût pour de nouvelles critiques de livres - des commentaires et autres.

Merci de me suivre.

Sylvain Johnson




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Published on October 08, 2012 15:48