Sylvain Johnson's Blog, page 18
February 21, 2015
Interview d���Huguette Conlih – Les Ignobles et Cas Mille.
Huguette Conlih a fait son apparition dans mon petit monde litt��raire en se joignant �� la famille des ��crivains de L���ivre-Book. J���ai d��couvert sa nouvelle litt��raire ����Cas mille���� offerte gratuite pour tous les amateurs de nouvelles litt��raires num��riques. La couverture et le titre m���ont tous deux intrigu�� et je me suis donc plong�� dans cette lecture.
Vous trouverez ma critique ici��:
Quelque temps apr��s cette lecture, est sorti le premier roman num��rique d���Huguette dans le catalogue de L���ivre-Book, l���incontournable boutique pour faire ses achats num��riques.
����Les ignobles �� voyait le jour le 19 f��vrier 2015.
��

������Ils sont les ignobles, victimes de leur diff��rence, souffre-douleur des cours d�����cole, les proies de l���ignorance que l���intol��rance met en marge de la soci��t��. Pour ��chapper au tableau des opprobres, Camille a pr��f��r�� couper les ponts avec sa famille.
Jusqu���au jour o�� la mort de ses parents dans l���incendie de leur maison l���oblige �� reprendre le chemin de la Vienne. Il recueille alors son fr��re cadet, Mathis, un adolescent tortur�� par la culpabilit�� de n���avoir pu sauver ses parents.����
Charm�� par la plume honn��te de cet auteur, j���ai d��cid�� de vous la faire d��couvrir. Voyons d���abord ce qu���en dit l�����diteur��:
����Huguette Conilh est n��e un jour de janvier, �� Mons��gur (33), dans une maternit�� qui n���existe plus aujourd���hui. Sa passion pour la lecture et l�����criture se manifeste d��s le primaire. Plus tard, des personnages hantent ses ann��es coll��ge et prennent vie dans une premi��re romance ��dit��e en 2010. Un roman noir destin�� �� un public de jeunes adultes suivra en 2013.
Par vocation, elle exerce pendant vingt ans le m��tier d���Aide M��dico Psychologique aupr��s de personnes tr��s d��ficitaires. Cette pratique au plus pr��s de la relation d���aide lui permet de d��velopper une sensibilit�� �� la diff��rence. Les Ignobles, son troisi��me roman, bient��t chez L���ivre-Book met en sc��ne cette diff��rence et l���intol��rance qui en d��coule.����
En d��finitive, chacun a sa d��finition de la r��alit��, alors qu���il n���existe pas une r��alit��, mais des r��alit��s. Et je ne parle m��me pas de la normalit��, un terme qui, si on y r��fl��chit bien, ne veut pas dire grand-chose.
Bonjour Huguette.
Bonjour Sylvain! Merci de m���accueillir dans votre cocon chaleureux. Il faisait un peu frais dehors.
Pourquoi ��crivez-vous?
J�����cris parce que je ne peux pas faire autrement. J�����cris parce que c���est un besoin vital qui m���habite depuis��� presque toujours. Et encore, je suis moins obs��d��e par les mots que je ne l�����tais �� l�����poque de mon premier roman o�� je me levais la nuit pour noter mes id��es, et o�� je ne me d��pla��ais pas sans mon carnet, m��me sur un banc du lyc��e de ma fille en attendant la r��union parents/profs.
J�����cris parce que j���ai des choses �� dire, qui sont �� ma mesure, pas forc��ment des grandes id��es, juste celles qui me tiennent �� c��ur. Et Dieu sait �� quel point je suis assez enti��re pour d��fendre avec passion les id��es auxquelles je tiens.
Et, surtout, j�����cris parce que je prends un r��el plaisir �� mettre en sc��ne des personnages, �� m���attacher �� leurs pas, �� d��couvrir des lieux, �� y entrer en m��me temps qu���eux, �� les regarder vivre. �� les rendre vivants.
Dites-nous quelque chose de particulier �� votre sujet, un d��tail troublant, choquant, un petit quelque chose d���unique?
Je vis dans un autre monde, dans un ailleurs qui se trouve quelque part au fond de moi. Je suis une sauvage, une rebelle qui refuse de se taire. Qui se promet tous les jours d���apprendre �� dire les choses autrement, qui tous les jours se trompe, se maudit pour ��a, puis se rend �� l�����vidence��: je ne suis pas diplomate, je ne sais pas le faire, je suis �� l�����tat brut.
Votre m��tier d���aide M��dico Psychologique aupr��s de personnes tr��s d��ficitaires devait ��tre tr��s exigeant. D���o�� vient ce besoin d���aider les autres?
Il n���y a pas de secret, en aidant les autres on s���aide soi-m��me. On n���entre jamais dans ces m��tiers de la relation d���aide par hasard. C���est ce qu���on cherche �� faire croire aux autres et �� soi-m��me dans un premier temps, jusqu����� ce que l���on parvienne �� acqu��rir suffisamment de recul pour d��couvrir que certains hasards rel��vent de l���inconscient. D���ailleurs, on confond parfois empathie et piti��. On entre dans ces m��tiers parce que, franchement, ces pauvres gens il faut bien que quelqu���un leur vienne en aide. Tout juste si on ne voudrait pas les sauver d���eux-m��mes et pourquoi pas les gu��rir. Jusqu���au jour o�� l���on comprend cet ��vident clich�� (j���aime les clich��s, ils sont pleins de v��rit��)��: l���autre n���est pas soi. Un psychotique n���a pas la m��me construction mentale qu���un n��vros��. La cuisine bord��lique du n��vros�� qui a d��cid�� de transf��rer le lit �� la place du frigo existe bel et bien. Pas chez le psychotique. Ce n���est pas que la cuisine soit vide, c���est qu���elle n���existe pas. Ce n���est donc pas la peine de lui en parler, il ne sait pas ce que c���est. C���est vous qui ��tes fou d���imaginer qu���une telle pi��ce existe.
Voil�� pourquoi je suis entr��e dans ce m��tier. Je voulais faire m��decine quand j�����tais au coll��ge, la psychiatrie, les comportements humains me passionnaient d��j��. Je peux dire que l���exercice tr��s particulier de ce m��tier a enrichi ma vie.
�� quel point votre exp��rience vous a-t-elle influenc�� dans l�����criture du roman ����Les ignobles����?
Quand j���ai commenc�� �� r��fl��chir �� la structure de cette histoire, l�����vidence de cr��er un personnage atteint d���un handicap physique m���est apparue assez vite. C���est en r��alit�� ce que je connais le mieux en mati��re de diff��rence. L���homosexualit�� faisait partie d���un possible pour moi. C���est ce que l���on ����int��gre���� en pratiquant ces m��tiers du social, du m��dico-social ou du m��dical. On croise au cours de sa carri��re ce que j���appelle des possibles��: un homme qui tient des conversations avec Dieu, un autre qui �� 50 ans ne sait pas se moucher et dont on essuie le nez comme �� un enfant, ou celui-ci qui ne sait pas se d��calotter et �� qui on montre les gestes de mani��re professionnelle, mais qui nous interroge quand on regarde la situation avec recul. Puis un jour, mais ��a nous ��tait d��j�� arriv��, on croise une personne homosexuelle et on accepte son amiti�� parce que la personne dans son ensemble correspond au profil que nous appr��cions chez les autres. C���est en tout cas ce qui devrait, ce qui pourrait ��tre, mais ne l���est pas pour tout le monde. C�����tait de ��a que je voulais parler dans ce roman, et du fait que, parce que j���en ai ��t�� t��moin, les diff��rents se jugent aussi entre eux. L���autre est toujours plus atteint que soi. Une personne handicap��e victime du regard n��gatif de la soci��t�� peut ��tre homophobe. ����Oui, tu comprends, ce n���est pas pareil, lui a choisi, pas moi.���� Il faudra du temps �� Norbert pour comprendre que l���homosexualit�� n���est pas un choix, pas plus que lui-m��me n���a choisi ����cette vie mont��e sur roulettes����, comme il la d��crit.
Pr��sentez votre roman ����Les ignobles���� en trois mots?
En trois mots?… Fl��te, j���ai d��j�� atteint le quota. Diff��rence, tol��rance, amour.
Lisez-vous beaucoup? Quels auteurs vous ont inspir��s? Motiv��s? Influenc��s?
Je lisais beaucoup, moins depuis quelques ann��es. Ce sont des p��riodes en fait, de grosses boulimies de lectures ou de vide intersid��ral. Tous les amoureux du livre connaissent ��a. Donc, franchement, je ne sais pas qui m���a inspir��e, motiv��e ou influenc��e. J���ai pass�� une grande partie de ma vie �� ��cumer la litt��rature g��n��rale, je dirais. Dans mes ann��es coll��ge j���ai lu Cronin, Pearl Buck que j���appr��ciais beaucoup. Tr��s peu de policiers, ce n�����tait pas mon truc. La fille qui tenait la biblioth��que du coll��ge voulait �� tout prix me faire d��couvrir Agatha Christie. J���ai bien aim�� Le Meurtre de Roger Ackroyd, mais ce n���est pas all�� plus loin. Par la suite, je me suis focalis��e sur les romans historiques de tout pays, puis sur les biographies, aussi bien de romanciers, de po��tes que de rois. Un jour, je ne sais pas comment, j���ai d��couvert la litt��rature fantastique et j���avoue que j���ai eu du mal �� m���en ��carter depuis.
La nouvelle ����Cas mille���� adresse un sujet h��las encore tabou dans plusieurs milieux, plusieurs familles. L���homosexualit�� et le d��sir de pouvoir ouvertement l���exprimer. Pourquoi un tel sujet soul��ve-t-il encore des discussions houleuses?
L��, je ne vais pas partir dans de grands d��bats que d���une part je ne saurais pas tenir et qui d���autre part seraient plus fastidieux qu���autre chose. Je crois que les gens ��prouvent le besoin de classer et de mettre des noms sur tout. Que du coup certains se retrouvent dans la case des pestif��r��s, et pas que les homosexuels. Que tout un chacun de par l�����ducation qu���il a re��u, et s��rement aussi d���une part de l���inconscient collectif (sans parler de la religion), est attach�� �� des valeurs, des croyances dont il a du mal �� se d��faire. Comme il est dit dans le roman, aux yeux de Mathis, deux hommes (ou deux femmes) qui font l���amour ensemble, c���est comme une pi��ce qui refuserait de s���embo��ter (vous voyez d��j�� l���image que cela suscite dans votre esprit) et qui fausserait le puzzle dans son ensemble.
Pour beaucoup de personnes, l���homosexualit�� est contre nature alors que justement elle existe dans la nature. Mais m��me cette r��alit�� ne change rien aux opinions.
En d��finitive, chacun a sa d��finition de la r��alit��, alors qu���il n���existe pas une r��alit��, mais des r��alit��s. Et je ne parle m��me pas de la normalit��, un terme qui, si on y r��fl��chit bien, ne veut pas dire grand-chose.
De la sorte, par un effet de projection, l���opprobre rejaillit sur tout l���entourage de la personne homosexuelle qui finit par se retrouver seule quand elle ose ����sortir du placard����. Je trouve inadmissible qu���un jeune de 15 ans soit mis �� la porte de chez lui parce qu���il est homosexuel. Je trouve incroyable que des assos comme le Refuge aient �� exister. Je trouve impensable qu���un jeune se suicide parce qu���il n���ose pas ��tre lui-m��me. Je trouve tellement dommage que des hommes se marient avec des femmes pour faire comme tout le monde.
Si vous aviez �� donner un conseil aux jeunes ��crivains d��butants?
Armez-vous de patience, le temps joue pour vous��: pour laisser na��tre l���id��e, la peaufiner, l���apprivoiser. Pour l�����crire, la relire, la remanier et la relire encore pour la r����crire. Pour la voir peut-��tre un jour entre d���autres mains que les v��tres. Bref, soyez forts! Ayez la patience que je n���ai pas.
Quels genres litt��raires privil��giez-vous en tant qu���auteur (dans votre ��criture)?
Malheureusement, si je suis une fan de la litt��rature fantastique, je ne sais pas en ��crire. J�����cris de la litt��rature contemporaine/g��n��rale/blanche, et il semble qu���il faille se battre davantage pour la faire conna��tre que la litt��rature de genre. Alors, allons-y.
Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez?
J���ai un roman en cours sur l���adoption et la recherche du p��re, dont j���ai arr��t�� l�����criture �� son exacte moiti�� pour reprendre un autre projet.
J���ai un synopsis pr��t pour une autre histoire sur le m��me th��me que Les Ignobles. J���y bousculerai mes vieux codes du bien sage ����gabarit chapitres����.
Et un autre projet que je vais privil��gier parce que les personnages commencent �� me hanter un peu trop. Mais c���est un projet secret, alors, motus.
Un dernier mot?
Je prendrais bien un autre caf�����
Merci.
Merci �� vous, Sylvain, j���ai presque peur d���affronter de nouveau le froid. Il fait si bon chez vous.
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February 18, 2015
Syst��me d���exploitation de Vincent Germain.
House Made of Dawn est une petite maison d�����dition num��rique que j���aime bien. C���est donc toujours avec plaisir que je d��couvre leurs nouveaut��s.
Aujourd���hui, je vous pr��sente Syst��me d���exploitation. En d��couvrant le titre et en voyant la couverture intrigante, ma premi��re id��e ��tait que ce serait un roman o�� les machines finiraient par dominer le monde, un r��cit o�� l���homme se ferait supplanter par les robots, les ordinateurs. Je me suis tromp��.
Il ne faut jamais en venir trop rapidement aux conclusions, en particulier dans le monde de l���imaginaire.
Syst��me d���exploitation est �� mi-chemin entre plusieurs genres litt��raires. Du moins, je le pense.
Il y a l���horreur��:
Horreur litt��raire��: Caract��re de ce qui provoque une impression d���effroi, de r��pulsion, ou de ce qui suscite l���indignation, une tr��s forte r��probation��: Une sc��ne de carnage d���une horreur insoutenable. (Larousse.fr)
Ce roman peut facilement vous procurer des sentiments d���horreurs ��� par son traitement de certaines actions, par la psychologie troublante de son personnage, par l���envahissement d�����l��ments ext��rieurs des plus t��n��breux.
Il a y le thriller��:
Film ou roman (policier ou d�����pouvante) �� suspense, qui procure des sensations fortes. (Larousse.fr)
Syst��me d���exploitation ne vous laisse pas indiff��rent. Il y a un amalgame de policier et d�����pouvante, des sensations fortes reli��es �� ce que le personnage principal vit, �� ce qu���il accomplit, �� ce qu���il pense. Un bon thriller vous tient captif, ��veille des doutes ��� est-ce que le personnage va vraiment faire cela? Va-t-il vraiment aller �� cet endroit?
N���oublions pas la psychologie��:
Relatif au psychisme de quelqu���un, �� la psychologie d���un groupe��: Avoir des probl��mes psychologiques. Qui s���int��resse �� l���analyse des caract��res, des ��tats d���esprit��: Roman psychologique. (Larousse.fr)
Bingo! Ce roman vous plonge sans la moindre h��sitation dans la psych�� de son h��ros ou plut��t de son antih��ros.
��R��sum����:
Arthur Verkamp est un Nolife. Toute sa vie tourne autour de son PC et de sa connexion Internet, gr��ce auxquels il rejoint le monde d���Asgard.
Mais un jour, son PC ne s���allume plus��� et la descente aux enfers commence pour Arthur.
��Commentaire��:
Le roman Syst��me d���exploitation d��crit �� la fois l���engrenage in��vitable dans lequel nous sommes tous prisonniers, du syst��me d���existence moderne d���une soci��t�� qui vous tient par les couilles, sans la moindre intention de vous l��cher. Qui ne s���est jamais questionn�� sur la vie, le travail, la logique de notre quotidien routinier et ��puisant? Qui n���a jamais voulu la libert�� compl��te?
C���est pour nous ��chapper de la morne banalit�� carc��rale de nos existences que la plupart de nous s�����vadent dans les jeux vid��o, les films, les livres, l���alcool et les drogues.
Pr��tendre �� la libert�� de choix n���est que propager l���illusion.
Dans Syst��me d���exploitation, Arthur est un de ces ����gamer���� sans travail, sans vie sociale, sans relations humaines autres qu���une communication sporadique avec une m��re ��loign��e. Le contact de sa souris, les caresses sur le clavier, le bourdonnement de son ordinateur, le reflet de l�����cran sur sa peau sont les seules intrusions affectives dans sa vie recluse. Il est une esp��ce de rejet, de geek, d���intellectuel solitaire.
Pour la plupart d���entre nous, son mode de vie est impensable. Vivre de prestations de ch��mage, des visites �� P��le emplois, des nuits enti��res �� voyager dans des univers imaginaires remplis de cr��atures sanguinaires pour dormir durant le jour. Ne communiquer qu���avec d���autres joueurs tout aussi perdus que lui, n���ayant que des contacts irr��els, bas��s sur le jeu. On l���imagine, trop p��le, mangeant des p��tes �� chaque repas, on finit par trouver qu���il fait piti��, l��che et ��go��ste.
Syst��me d���exploitation, c���est l���autre vie. Celle que la plupart des lecteurs tiennent pour acquise comme la seule solution �� notre pr��sence terrestre.
Est-ce qu���Arthur est vraiment �� plaindre? Ses missions aventureuses, les contr��es visit��es, les l��gendes qui se construisent sur ses exploits sont-elles vraiment une perte de temps?
Et si on se trompait?
Syst��me d���exploitation c���est l���autre c��t�� du miroir, un voyage p��rilleux dans la peau de cet homme, un regard sur notre vie par ses yeux rougis en raison de beaucoup trop d���heures devant l�����cran.
Apr��s quelques pages, on s�����tonne de la pens��e de cet ��tre, on se demande comment il peut imaginer le monde de cette mani��re. Mais l���auteur r��ussit avec brio �� nous faire d��vier de notre trajectoire. Qu���est-ce donc que la r��alit��? Notre emploi, notre vie de couple, notre existence tout enti��re en sont chamboul��s. Le regard d���Arthur sur notre quotidien nous le rend presque ind��sirable, ridicule et pas si loin d���un esclavage aveugle.
Ce roman est le combat d���un homme seul contre une soci��t�� qui le d��favorise, contre la banalit��, contre un mal intense qui prolif��re en chacun de nous. La folie, la raison, le r��ve et l�����vasion ne seront plus que des accessoires pour nous manipuler.
Vincent germain poss��de une ��criture incisive, nous inonde de commentaires justes, acerbes et profonds. Son analyse du quotidien, appuy�� de descriptions color��es nous offrent un texte humoristique, cinglant, sombre, humain et sarcastique. La r��alit�� et l���illusion se fondent l���un dans l���autre.
C���est une lecture que je conseille.
Ma note��: 8/10
Lien vers l�����diteur��:
Class�� dans��:Lectures
February 12, 2015
L���auteur Sylvain Johnson pr��sente Montr��al �� travers son roman ����Le Tueur des Rails ��
Publi�� initialement sur Montr��al Attitude��:
Il y a quelques semaines, j���ai eu le plaisir de vous pr��senter Sylvain Johnson, un ami auteur, membre du collectif d���auteurs franco-qu��b��cois Les Fossoyeurs de R��ves, dont je fais ��galement partie. Aujourd���hui, cet ��crivain montr��alais nous pr��sente sa ville d���une mani��re assez originale : �� travers plusieurs extraits de son roman ����Le Tueur des Rails���� (paru aux ��ditions Porte-Bonheur au Qu��bec et aux ��ditions L���Ivre-Book en France).
L���auteur qu��b��cois Sylvain Johnson
Montr��al dans le roman ����Le Tueur des Rails����
Je suis n�� �� l���h��pital Saint-Luc de Montr��al en la glorieuse ann��e��1973. Le film Kamouraska bas��e sur le Roman d���Anne H��bert prend l���affiche, Pink Floyd pr��sente ����Dark side of the moon���� en concert pour la premi��re fois au Qu��bec et CKRL-FM devient une r��alit��. Elle serait la premi��re radio communautaire francophone dans le monde.
Quelques ann��es plus tard, ma famille d��m��nage �� Laval, puis dans le village���
Voir l���original 1��387 autres mots
Class�� dans��:Uncategorized

February 9, 2015
La cloche !
Je n���ai plus le temps de corriger, plus le temps de lire. Plus le temps d�����crire. C���est passager, c���est temporaire, c���est d��cevant et pourtant, c���est bien l�� o�� j���en suis.
Il y a l�����cole, notre ��ternel plan B qui devient le plan A de l�����crivain d����u, parce que les livres ont la rage, la plaie bubonique, les oreillons. Ils restent sur les tablettes, les fichiers restent dans les boutiques num��riques. Il faut ��viter de les toucher, repousser ces terribles messagers d���id��es folles. Les gens lisent la merde, parce qu���ils y sont habitu��s, ils en aiment l���odeur, la texture, le gout, apr��s tout ils en produisent tous les jours.
Le coll��ge c���est des tonnes de livres monotones �� lire, des textes �� ��crire, des sc��narios inutiles et hypoth��tiques �� r��soudre. Plus il y a de pommes dans le panier, moins on comprend ce qu���il reste apr��s que Julie, Marcel et un autre cr��tin se soient servis sans permissions. L�����cole c���est des examens, des tests, des papiers �� remettre, tout cela gruge le temps, gaspillent les pr��cieuses minutes. C���est pour le futur, pour un emploi viable dans une soci��t�� d��grad��e, peureuse, fi��vreuse qui refuse de nous laisser respirer. On veut le dipl��me, parce que ce bout de papier �� exhiber fi��rement nous rapporte plus d���argent, plus de mal de t��te, plus de responsabilit��s, moins de libert��. Le cancer du travail nous ronge, r��duit notre esp��rance de vie, notre libido, mais nous permet de payer l���hypoth��que, le pr��t personnel pour l���auto, mettre de c��t�� pour le voyage hivernal, les jouets du gamin qui le rendront stupide, la bi��re qui gonfle le ventre et d��gonfle la queue et toutes les autres cochonneries dont on ne peut plus se passer.
On pense trop, on ne r��fl��chit pas assez, c���est notre histoire, elle s�����crit aussi vite qu���on la d��truit.
Vite, il faut retourner �� l�����cole, pas de pomme pour l���institutrice, �� cause des lames de rasoir, des poisons, des insectes affam��s qui fourmillent dans le fruit pourrissant.
La cloche vient de sonner.
Class�� dans��:Commentaire g��n��ral
January 31, 2015
Lecture d���Eldorado de Samuel L��v��que
R��sum����:
Il y a trente ans, une catastrophe a caus�� la destruction de tous les appareils ��lectriques, ramenant la plupart des nations occidentales �� la barbarie. Nicolas Meyer, immigr�� d��barqu�� d���une France revenue �� la f��odalit�� et aux cit��s ��tats, s���engage volontairement dans l���arm��e canadienne, qui jette les nouveaux arrivants dans une guerre sans fin ni but contre les restes de l���U.S Army. Le th����tre d���op��rations? Le No Man���s Land, un immense territoire en ruines, pollu��, peupl�� de b��tes sauvages et de survivants hostiles.
��Commentaire��:
Le Canada, super puissance mondiale? Et pourquoi pas, c���est une id��e charmante que j���aime bien. Non, sans rigoler, Eldorado, c���est un r��cit au th��me guerrier, je dis bien guerrier, puisque m��me si nous avons quelques combats, c���est avant tout un roman d���action, la guerre n�����tant qu���un pr��texte que l���auteur se donne pour nous plonger dans son univers complexe d�����motions et de d��sespoir.
Notre personnage principal, Nick, est un Fran��ais qui s���inscrit volontairement dans l���unit�� presque suicidaire qui s���en va au front, suicidaire parce que peu en reviennent vivant. Il n���a pas le choix, le contexte politique et social de notre monde en plein conflit le force �� suivre son destin. Mais quel est son v��ritable destin? Pourquoi son attitude d��tach��e face �� la mort? Face au conflit lui-m��me? Que cherche-t-il en s���enfon��ant irr��m��diablement l�� o�� personne d���autre ne veut aller?
Un roman tr��s bien ��crit, que je qualifierais en trois temps. Qu���est-ce que je veux dire? Voil��, vous avez au moins 70��% du roman qui d��crit l���avanc��e de notre h��ros dans le ����No man���s land����, apr��s s�����tre volontairement enr��l�� dans l���unit�� de la mort. C���est ma partie pr��f��r��e du roman, un m��lange savant et audacieux d���une histoire post-apocalyptique avec un petit quelque chose qui rappelle la guerre civile am��ricaine. Voil�� l���atmosph��re de ce roman. C���est dans une r��gion myst��rieuse qu���il progresse, avec des descriptions puissantes, ��vocatrices.
La passivit�� du personnage principal (du moins en apparence) est un tr��s bon pr��texte pour nous faire d��couvrir le monde autour de lui, le contexte politique et humain dans une ��re de perdition. Un contexte politique tr��s bien d��taill�� et ing��nieux parce que coh��rent dans l�����ventualit�� d���un monde aux communications presque m��di��vales, aux ��conomies ��croul��es.
La deuxi��me partie est un peu plus n��buleuse, elle s�����tend entre la rencontre de notre personnage principal et une demoiselle en cheval, je n���en dis pas plus. C���est une nouvelle aventure qui commence, une qu��te qui se d��finit peu �� peu. Des questions apparaissent, des ��nigmes se tissent, se compliquent et vous n���attendez qu���une chose, le d��nouement.
Ce d��nouement est la troisi��me partie du texte, une fin qui vous surprendra, qui n���a rien de classique, certaines r��ponses nous sont offertes, d���autres questions les remplacent.
C���est un roman riche en d��tail, en histoire et en actions qui m���a diverti. Un de ces bouquins en apparence lin��aire, mais une histoire remplie d���intrigues secondaires et qui fait r��fl��chir sur la condition humaine et la soci��t��. J���ai aussi un faible pour les situations politiques de fin du monde ou tout simplement tordues. Les temps sont difficiles dans la soci��t�� que l���auteur a cr����e, une crise mondiale engendr��e par les ��tats-Unis, logique responsable de cette catastrophe que nous attendons tous. Les immigrants sont peu respect��s, arrivent par masses au Canada. C���est un parall��le int��ressant avec les situations actuelles qui impliquent l���immigration en France et au Canada. Un d��bat d���actualit�� �� approfondir.
Dans ce roman ��� notre personnage principal, Nick Meyer, est un homme qui suinte de d��sespoir. Nous ressentons l���id��e d���une justice illusoire �� ��tre apport��e, une certaine implication de vengeance �� assouvir. Dans cette guerre qui dure depuis longtemps et s�����ternisera tout aussi longtemps, un ��tendard d���espoir soul��ve les ragots et les questions. Qui est cette femme qu���on dit aveugle voyageant dans un train et qui continue �� se battre, une l��gende vivante? Le lien avec un mod��le d���encouragement pour les troupes comme ����Jeanne d���Arc���� m���a travers�� l���esprit. Le myst��re restera quelque peu flou, mais la vie est parfois ainsi, l���imagination peut faire le reste.
C���est un roman tr��s r��ussi, qui joue avec le pass�� et ses myst��res, nous fait ressentir la condition parfois mis��rable des personnages et nous comprime sous le poids des jeux politiques. Vous aurez, tout comme moi, l���impression d�����tre coinc�� dans le brouillard, traqu�� par une chose, une cr��ature sanguinaire. Tenez-vous bien, c���est une aventure que je recommande, la destination saura vous surprendre.
Ma note��:
8.5/10
Class�� dans��:Lectures

January 25, 2015
Averia��5 de Patrice Cazeau
L���auteur��:
Le nom Patrice Cazeault vous dit s��rement quelque chose, non? Il est ce jeune auteur dynamique, prolifique, p��re de l���initiative du 12 ao��t 2014��: ����J���ach��te un livre qu��b��cois����. Cette activit�� qui a beaucoup fait parler dans la francophonie.
La s��rie Averia��:
Vous n���avez jamais lu un seul des volumes de la s��rie Averia? Ne le dites pas tout haut, on pourrait vous entendre. Alors, ne lisez pas cette critique, allez plut��t vous procurer le tome��1 ou, pour vous donner une id��e, lisez mon commentaire sur le premier chapitre de cette inoubliable saga.
Lecture d���Averia 1 – Sylvain Johnson
Vous avez lu les num��ros pr��c��dents et voulez d��couvrir le tome��5, bienvenue dans mon univers de critique pas trop professionnel, mais tr��s honn��te. Il y a maintenant plus d���un an, je lisais le premier tome de cette s��rie. Je termine aujourd���hui le dernier disponible en librairies depuis peu. Je suis heureux de vous faire part de mes impressions de lecture.
Qu���est-ce qu���Averia? C���est un monde futuriste o�� les humains et les Tharisiens se font la guerre. Deux peuples d��chir��s, que ce soit les hommes avec leur nature destructrice ou les Tharisiens en grands conqu��rants galactiques. Dans cet univers de science-fiction se trouve Averia, la plan��te au centre de l���action, l�����picentre d���un groupe de personnages principaux des plus int��ressants. Il y a la grande s��ur Seki Jones, forte et lucide, la petite s��ur Myr, irr��fl��chie et aux actions engendrant des cons��quences irr��versibles. Les aventures qui nous les ont fait d��couvrir se poursuivent, toujours �� un rythme endiabl��, sans ��tre amoindri en danger et en actions p��rilleuses.
Le roman d��bute dans la trag��die. La��ka se meurt, Seki �� son chevet perd la t��te dans un deuil d��j�� amorc�� et qui menace de d��truire les relations fragiles avec ceux qui l���aiment. Les deux s��urs s�����loignent, le dialogue se d��t��riore et les deux jeunes femmes s���entred��chirent. La guerre est imminente, la r��volution bat son plein et du d��but �� la fin, c���est une suite d�����preuve, de combats, de lutte pour la survie.
Les ��v��nements du pass�� les rattrapent, les protagonistes de cette histoire ne sont plus des gamins. Ils vivent des situations adultes, et durant tout le roman plane l���ombre d���une fatalit�� d��sarmante qui menace de s���abattre.
Le r��cit est parfois sombre, triste, et nous sommes les t��moins privil��gi��s d���un changement dans la vie de tous ces h��ros. Des personnages prisonniers d���un monde en ruine, o�� les politiciens bougent des pions sur l�����chiquier de la vie, sans ��gard pour les citoyens victimes.
C���est un roman intense, un cri contre l���injustice raciale, un cri d���alarme pour faire cesser un conflit qui dure depuis trop longtemps. Un conflit qui fait des victimes, qui laisse des traces, des marques ind��l��biles dans l���esprit et le corps.
La fin nous laisse entrevoir un tome��6 palpitant, o�� se retrouveront nos personnages, �� l���aube d���une paix nouvelle ou d���une guerre sans merci. La fragilit�� des liens de nos h��ros trouve sa source dans cette vie coloniale d��cousue, dans leur existence affect��e par toutes ces ann��es de guerres. Personne ne peut esp��rer la paix, faire des trait��s, lutter contre des milices ou une race enti��re sans se faire d���ennemis. Les ennemis d���hier deviennent souvent des h��ros, les amis de la veille de meurtriers obstacles �� notre quotidien.
J���ai bien aim�� l�����criture mature, le ton dramatique, sinc��re et confident. C���est une s��rie qu��b��coise de qualit��, �� d��couvrir.
Ma note��:
8.5/10
Liens utiles:
Lecture d���Averia 1 – Sylvain Johnson
Le site de l���auteur��: ��Patrice Cazeault
Class�� dans��:Lectures
January 24, 2015
L���offre d��couverte de L���Ivre-Book
Offre d��couverte?
Qu���est-ce que l���offre d��couverte de L���ivre-Book.
C���est simple. Certaines personnes se rendent dans une boutique de v��tements pour choisir, disons un chemisier �� leur taille. Ils l���ach��tent et une fois �� la maison, l���enfilent et s���admirent dans le miroir. Ce n���est pas mon cas, et je suis convaincu que je ne suis pas seul.
Je regarde la pi��ce de v��tement, qui est �� ma taille, une bonne couleur et une texture agr��able. Sauf qu���au lieu de l���acheter imm��diatement, je l���essaie. Je teste la solidit�� du tissu, m���assure de me sentir confortable et de ne pas avoir plus fou que d���habitude.
L���offre d��couverte, c���est un peu cela.
Vous pouvez vous rendre sur la boutique de l���Ivre-Book et t��l��charger des fichiers comprenant 20��% du texte de ce roman ou de cette nouvelle qui vous int��resse.
N���est-ce pas magnifique?
Vous voulez d���autres exemples? Une relation. Est-ce que vous allez accepter la demande en mariage de Robert le jour de votre rencontre? Non, il faut se connaitre, apprendre �� vivre avec l���autre et s���assurer d�����tre compatible.
Les ��chantillons de supermarch��. Cette dame qui vous importune tous les samedis en vous offrant ces petits ��chantillons d���aliments poignard��s de cure-dents sadiques. C���est un avant-go��t, un moyen de d��couvrir si la saveur vous pla��t avant d���acheter le tout.
Voil�� ce qu���est la d��couverte. Une opportunit�� en or de tester un produit de qualit��, pour ensuite en faire l���achat, si le roman ou la nouvelle vous int��resse toujours.
Quelle bonne id��e!
Le catalogue de l���offre d��couverte est en pleine expansion, revenez-y souvent, de nouveaux titres s���ajoutent fr��quemment.
Class�� dans��:Commentaire g��n��ral

January 10, 2015
Cas Mille aux ��ditions l���Ivre-Book.
��Pr��sentation de la nouvelle��:
Camille s���appr��te �� tout quitter��: maison, famille, amis et jusqu����� la r��gion o�� il vit depuis vingt ans. Tandis que son petit fr��re, �� qui il vient de faire ses adieux, s���est endormi dans ses larmes, le jeune homme se souvient de ce qui a motiv�� sa d��cision. En laissant son pass�� derri��re lui, il emportera aussi son secret.
Mon commentaire:��
C���est tout �� fait par hasard que je suis tomb�� sur cette nouvelle. Une nouvelle gratuite (bonne aubaine) qui nous est offerte depuis peu sur le site des ��ditions L���ivre-Book. Je connaissais Huguette Conilh pour son excellent ����Apocalypse Snow���� et n���avait aucune id��e du sujet de ce texte. Mon attention avait ��t�� captiv��e par la belle couverture con��ue par Vael Cat et le titre ��nigmatique de ce livre num��rique.
Je tiens �� pr��ciser que c���est une courte nouvelle litt��raire, mais comme un hors-d�����uvre qui titille vos papilles gustatives, le texte vous permet de d��couvrir l�����criture et l���humanit�� de l���auteur.
Le titre��: Cas mille? Qu���est-ce que c���est? Une exp��rience de laboratoire, une maladie rare que contracte une personne sur mille? Un simple jeu de mots innocent? Une ��nigme?
C���est plus et mieux que tout cela. C���est la voix, parfois violente, brutale, honteuse, m��prisante, souffrante ou encore humili��e d���un pourcentage de la population. C���est le r��cit humain et touchant d���un courage, d���un appel �� l���aide qui ne peut vous laisser indiff��rent.
Ce texte n���est pas une fiction, ce n���est que la triste r��alit�� d���un monde qui se dit civilis��, sans toutefois l�����tre v��ritablement. O�� les pr��jug��s, le racisme, l���intol��rance prolif��rent sans obstacle. C���est la d��termination d���un homme �� faire face �� ses choix.
Un beau texte, qui nous pr��pare �� ce roman qu���Huguette sortira bient��t ����Les ignobles���� et qui est �� surveiller.
Ma note��: 8/10
Liens Utiles:
Critique d���Apocalypse Snow – Par moi-m��me !
Apocalypse Snow – Lune ��carlate
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Cas Mille aux Éditions l’Ivre-Book.
Camille s’apprête à tout quitter : maison, famille, amis et jusqu’à la région où il vit depuis vingt ans. Tandis que son petit frère, à qui il vient de faire ses adieux, s’est endormi dans ses larmes, le jeune homme se souvient de ce qui a motivé sa décision. En laissant son passé derrière lui, il emportera aussi son secret.
Mon commentaire:
C’est tout à fait par hasard que je suis tombé sur cette nouvelle. Une nouvelle gratuite (bonne aubaine) qui nous est offerte depuis peu sur le site des éditions L’ivre-Book. Je connaissais Huguette Conilh pour son excellent « Apocalypse Snow » et n’avait aucune idée du sujet de ce texte. Mon attention avait été captivée par la belle couverture conçue par Vael Cat et le titre énigmatique de ce livre numérique.
Je tiens à préciser que c’est une courte nouvelle littéraire, mais comme un hors-d’œuvre qui titille vos papilles gustatives, le texte vous permet de découvrir l’écriture et l’humanité de l’auteur.
Le titre : Cas mille? Qu’est-ce que c’est? Une expérience de laboratoire, une maladie rare que contracte une personne sur mille? Un simple jeu de mots innocent? Une énigme?
C’est plus et mieux que tout cela. C’est la voix, parfois violente, brutale, honteuse, méprisante, souffrante ou encore humiliée d’un pourcentage de la population. C’est le récit humain et touchant d’un courage, d’un appel à l’aide qui ne peut vous laisser indifférent.
Ce texte n’est pas une fiction, ce n’est que la triste réalité d’un monde qui se dit civilisé, sans toutefois l’être véritablement. Où les préjugés, le racisme, l’intolérance prolifèrent sans obstacle. C’est la détermination d’un homme à faire face à ses choix.
Un beau texte, qui nous prépare à ce roman qu’Huguette sortira bientôt « Les ignobles » et qui est à surveiller.
Ma note : 8/10
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Critique d’Apocalypse Snow – Par moi-même !
Apocalypse Snow – Lune Écarlate
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December 28, 2014
Lecture de��: Folie(s) 18 textes ��chapp��s de l���asile des ��ditions des artistes fous.
��Un recueil de nouvelles sur la folie. Voil�� qui risque fort de plaire aux plus fous d���entre nous. Dieu sait qu���il y en a l��gions par les temps qui courent. Mais qu���est-ce que la normalit��? La folie? Il m���arrive de voir en l���asile un refuge contre la vraie folie. Pas celle qui nous pousse �� discuter avec un ��tre imaginaire ou �� faire des lampes avec les peaux de nos victimes. La v��ritable folie ne consiste pas �� se nettoyer les mains 120 fois par jour, par peur immod��r��e des germes et microbes. Se parler et se r��pondre tout seul n���est peut-��tre pas si fou que cela. En tant qu�����crivain, ce sujet me touche particuli��rement. Il m���arrive souvent de basculer d���un c��t�� ou de l���autre de la raison, traverser la fronti��re qui s��pare la sant�� mentale et la d��ch��ance absolue, sans trop savoir ce qui est acceptable ou non.
Ce recueil nous d��voile ce qui g��t en nous, ce petit quelque chose d���inqui��tant qu���on oublie, qu���on repousse en croyant que ce n���est rien. Jusqu���au jour o�� notre monde s�����croule, notre raison bascule, et n���est plus qu���un souvenir d���une autre ��poque.
Plongeons donc dans la lecture et prions pour notre retour sain et sauf. Le tout agr��ablement accompagn�� d���illustrations pour chaque nouvelle.
Les nouvelles:
��Nuit blanche ��� Sylvie Chauss��e-Hostein
Cette nouvelle est un choix judicieux pour amorcer l���anthologie. Un tr��s bon texte, bien ��crit, repr��sentatif du th��me. Une normalit�� fragile, qui peu �� peu se d��t��riore. C���est un voyage dans le doute qui attend le lecteur. Un parcours sem�� de moments de confusions, pour lentement pr��parer la venue d���un ��clatement dangereux.
C���est un bon suspense psychologique qui m���a tout de suite captiv�� et dont les descriptions vivides nous font ressentir l���ambiance froide et neigeuse de cette route d��serte, du danger imminent auquel le personnage fait face.
��La couleur de la folie ��� ��ric Ud��ka No��l
C���est une nouvelle de folie �� grande ��chelle. On y parle de maladies mentales, de gu��risons et de dons. Mais aussi, et surtout, de couleurs. De couleurs particuli��res et importantes. De la venue d���un enfant pas comme les autres. C���est une histoire qui, �� un moment donn��, m���a fait penser �� un r��cit sur les zombies, en particulier la sc��ne dans le village o�� les deux h��ros sauvent le gamin. Ceci dit, ce n���est pas une mauvaise chose, l���auteur est parvenu �� nous faire comprendre l���horreur du moment et la folie passag��re des villageois.
La fin est remplie d���espoir, le genre d���espoir n�� dans la trag��die.
��Cauchemar ��� Maniak
Une de mes pr��f��r��es. C���est une histoire d��routante, autant par son ambiance faite d���angoisse et de myst��re, que par sa lente progression vers un d��nouement tout comme la nouvelle, absurde et tr��s efficace. Sans trop savoir pourquoi, le d��but m���a fait penser au film ����Hellraiser����. On nous transporte dans l���horreur, la r��alit�� et un m��lange des deux.
��Coccinelle ��� ��milie Querbalec
Un r��cit qui s���amorce avec l���appr��hension d���une m��re face �� son nouveau-n��. Un sujet d���actualit��, parce que ma femme devrait accoucher au mois de mars. Comment r��agir face �� cette petite chose inhumaine et ros��e, qui ne ressemble qu����� une cr��ature venue d���un autre monde? L���auteur �� bien mit en place le sentiment contradictoire de la m��re envers le b��b�� envahissant. L���intrusion des coccinelles fait chavirer la certitude. La fin nous laisse tirer nos propres conclusions, folie ou autre chose?
��Le m��me sang coule dans mes veines ��� NokomisM
La folie. Une maladie? Que dire de ceux qui se coupent et se blessent volontairement? C���est sous cet angle ��nigmatique et pourtant tr��s r��el que l���auteur accueille le lecteur dans son r��cit. Pour avoir travaill�� durant plusieurs ann��es dans le r��seau de la sant�� mentale, je trouve la psychologie du personnage de l���adolescente probl��matique tr��s bien repr��sent��.
C���est la fascination d���un acte incompr��hensible. Pourquoi souffrir volontairement? S���imposer des blessures p��nibles? Le choix est-il vraiment l��?
L���auteur ne s���arr��te pas l��. L���intrusion d���un autre personnage, le p��re, viendra compl��tement bouleverser la vie de l���adolescente et du lecteur. Le sang est un v��hicule g��n��tique tr��s important, qu���en est-il de notre m��moire ancestrale, collective?
C���est un bon texte qui nous guide dans une direction, pour aussit��t nous faire pivoter vers une autre. Sombre et troublant.
��Marie-Calice, Missionnaire de l���extr��me ��� Nelly Chadour
Le caract��re religieux convient tr��s bien �� la folie. Il suffit de penser �� tous les proph��tes, visionnaires ou autres. Leurs visions ne sont-elles pas un signe de folie? Des buissons en feu? Une mer qui se s��pare en deux? Un homme qui marche sur les eaux? C���est la folie religieuse des masses. J���aime bien le personnage de la s��ur, prise avec ses propres d��mons, sa bonne volont�� d���accomplir une mission.
��La nuit o�� le sommeil s���en est all�� ��� Cyril Amourette
Une tr��s bonne nouvelle litt��raire. Possiblement une des meilleures du recueil. C���est une histoire de fin du monde ��trange, sans explication, sombre et catastrophique. C���est troublant �� souhait. L���auteur n���utilise que peu d���artifice, se repose sur les mots. Le texte est bien structur��, nous passons d���une ��tape �� l���autre de la folie, dans le corridor de la d��ch��ance humaine. Narration tr��s efficace, tr��s forte.
��Entre-deux ��� Louise Revoyre
Ce texte ne m���a pas interpell��. Est-ce qu���on y parle bien de folie? Ou simplement de manque de maturit��? La mani��re dont la nouvelle a ��t�� ��crite porte �� confusion. Je ne doute pas des bonnes intentions de l���auteur ou de son talent.
��La convenance de la b��te ��� Leith
C���est un r��cit bien insolite. On d��bute avec un peu d���humour, on y ajoute la fin du monde et une situation d��concertante. L���histoire m���a fait penser un moment aux ��pisodes de l���incroyable Hulk. On y parle aussi d���extraterrestres. C���est un m��lange h��t��roclite de genres et d���id��es qui me font demander��: est-ce bien de la folie? Cet homme d��tient-il vraiment les pouvoirs dont il fait mention? O�� est-ce une d��sillusion de maniaque? Le texte ne nous donne aucun indice et me laisse perplexe, m��me �� la toute fin.
��C15 ��� Herr Mad Doktor
Int��ressant voyage journalistique. Folie? Certainement, puisque l���humanit�� poss��de ind��niablement une nature d��mente, une folie d��cupl��e par une lib��ration compl��te. Tr��s bonne ambiance, d��cor et descriptions d���un texte solide. Le myst��re sur le moment des 15 minutes est maintenu jusqu����� la fin, m��me si on devine rapidement en quoi cela consiste. R��f��rences amusantes (Tom Cruise et Obama). Beaut�� po��tique des descriptions (Central Ashstray park).
��Jour gras ��� Southeast Jones
Petit conte pr��visible. Se lit bien. Amusant, par son sujet et son traitement.
��Le maitre des b��lugas ��� Julie Conseil
C���est un questionnement sur l���ordre ��tabli des choses. On y fait un parall��le entre la folie et le r��ve. Les r��ves ��veill��s qui nous obs��dent, qui se m��langent �� nos d��sirs, �� notre r��alit�� individuelle. Un voyage dans l���absurdit�� des r��ves, des comportements, et croyances ��nigmatiques pour le commun des mortels. Bon texte qui nous fait r��fl��chir. Qui sont les vrais fous? Agr��able lecture.
��Maman de Martin ��� Morgane Caussarieu
Bonne nouvelle litt��raire. Relations tordues et complexes entre une m��re et son fils. Comment ��lever un enfant en souffrant de probl��mes mentaux? En ��tant aux prises avec une folie incurable? Le r��cit est un adroit m��lange de surnaturels, de pouvoirs intriguant. Texte bien ��crit, avec d���intenses descriptions. Histoire tordue �� souhait.
��Europe ��� P��n��lope Labruy��re
Sans aucun doute ma pr��f��r��e de l���anthologie. C���est une bonne nouvelle de science-fiction, au traitement tr��s cin��matographique. Le texte est solide, le langage nous charme d���une justesse surprenante. Un r��cit d���action, d���espoirs, et avant tout une trag��die humaine �� grande ��chelle. Folie et solitude se m��langent avec douceur, s���insinuent dans l���esprit du lecteur pour nous captiver. La psychologie et la profondeur des ��motions des personnages sont bien travaill��es. Ce texte serait un super point de d��part pour un roman.
��Sanguines ��� Adam Roy
Un autre tr��s bon texte du recueil. Un texte dur, percutant. On y parle de la folie d���un espoir qui se perd dans l���ultime folie. Un r��cit sombre, apocalyptique, fataliste. Un de ceux qui nous font tourner les pages (m��me pour un livre num��rique)
��Transfert ��� Julien Heylbroeck
Ce texte humoristique se transforme en un dialogue d��routant. C���est une conversation avec un patient d���asile. Un questionnement qui se retourne contre celui qui ose troubler la paix d���un patient d��sign�� comme fou. L���auteur parvient �� d��tourner l���attention, pour nous faire demander��: qui est le vrai fou?
Une ��tude sur la d��mence qui s���insinue dans le langage, dans un dialogue qui d��rape. Un petit brio.
��Les soupirs du voyeur ��� Corvis
C���est un autre de mes textes pr��f��r��s de l���anthologie. Attention, pas seulement en raison du sexe. Parce que ce r��cit est sans la moindre censure. C���est tr��s ��rotique, vivide, et bourr�� de fantaisie les plus tordues les unes que les autres. Corvis serait-il un ��crivain d���histoires ��rotiques? Il en a surement le talent. Il transforme le sujet de l���impuissance sexuelle en un r��cit �� faire p��lir d���embarras ����50 Shades of Grey����. Nous plongeons ici dans le plaisir coupable, honteux et jouissif. Il emm��ne le lecteur �� se questionner. Qu���est-ce que la r��alit��? Un r��cit malade et sombre �� souhait. Violent.
��Le d��calage ��� Ludovic Klein
Un texte bien choisi pour terminer ce bouquin. Un r��cit touchant et d���une beaut�� po��tique. Une histoire qui traite de la tristesse de ce p��nible moment qu���on appelle l���apr��s. Bon choix ��ditorial pour conclure.
��Ma note : 7.5/10
Les ��ditions des artistes fous
Class�� dans��:Lectures
