Sylvain Johnson's Blog, page 14

November 18, 2015

Madame Lachance

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Madame Lachance.


Je tombe à nouveau sur le sol de pierre, hurlant de douleur tandis que mes genoux ensanglantés laissent un tracé invisible dans l’obscurité du tunnel glacial. Je me relève péniblement, les bruits derrière moi se rapprochent et me force à reprendre la course. Mon corps est couvert de sueur, mais aussi d’éraflures, de coupures, de morsures et la douleur déforme mon visage en un masque permanent de laideur. Cela se rapproche. Je ne sais pas où mène le passage, que je tâte de mes mains nues tremblantes. Le sol mouillé et glissant d’une traitrise de politicien corrompu. La fin approche et aurait pu être évitée.


***


J’ai rencontré Madame Lachance dans une galerie d’art. Moi, pauvre peintre naïf et facilement impressionnable. Il n’a fallu que deux coupes de champagne, une pipe dans une ruelle entre deux restaurants et de belles paroles pour me convaincre. J’ai signé un contrat et vendu mon âme au diable. Il me fallait bien payer le loyer et mes souscriptions aux sites pornos qui me tenaient en vie. Notre association s’est tout d’abord bien déroulée, j’ai vendu trois toiles en deux mois. Un paysage bucolique sur fond jaune et un nu de ma voisine de palier tiré de mon imagination très fertile. Ma première altercation avec Madame Lachance fut au moment d’être payé pour ces toiles vendues. Elle ne répondait soudainement plus à mes appels téléphoniques et courriels. Il m’a fallu camper devant chez elle pour être en mesure de lui parler. Je lui ai tendu une embuscade. Son excuse pour ne pas me payer? Un oubli et des soucis avec Machette, son acheteur principal et partenaire financier. Son charisme et son talent pour raconter les histoires m’ont finalement convaincu de lui pardonner. En particulier lorsqu’elle s’est penchée, dans le couloir menant à son logis, relevant sa jupe pour me dévoiler la cible parfaite pour ma fléchette pointue.


***


Une bifurcation, des pierres qui jonchent le sol. Je tombe à nouveau, ma tête percute la paroi rocheuse du couloir et je hurle mon désespoir. Un rire s’élève dans le lointain et son écho me glace le sang. Debout, j’hésite, perds quelques secondes de trop. Je choisis la droite où mes pieds rencontrent quelques centimètres d’eau polluée et odorante, qui ne quitte plus mon parcours précipité. Je m’enfonce dans le souterrain avec la certitude qu’il n’y a aucune autre issue. Ma grimace se transforme lentement en rire nerveux, maniaque et inquiétant.


***


Mon exposition au centre culturel de Boisbriand ouvre ses portes dans quelques minutes. Je suis nerveux, une foule se presse devant les portes, on y retrouve la plupart des gens du milieu susceptible de m’aider à l’obtention d’un succès national. Beaucoup d’argent en jeu, parce que j’y expose mes plus belles œuvres. J’ai cherché Madame Lachance, mais ne la trouve nulle part. Pourtant, cette soirée devrait être aussi importante pour elle. À dix-neuf heures, on annonce l’ouverture des portes et je me précipite à l’intérieur de la galerie, un verre de vin à la main, l’alcool apaisant le trouble qui m’anime. Un homme se tient dans la galerie dont les murs sont presque vides, sinon quelques peintures éparses. Il explique un petit problème avec la livraison des toiles, ayant reçu un appel de Madame Lachance. Machette aurait donné la mauvaise adresse aux livreurs. Il tente néanmoins de nous rassurer, puisque des photographies de mes œuvres sont disponibles pour être consultées dans un catalogue. Des bons de commande sont aussi disponibles pour ceux qui veulent faire des achats. C’est la consternation, des rires moqueurs accueillent ces mots. Le gratin artistique détruit le peu de réputation qui me reste. En larmes, je fuis, je cours dans la nuit, dans la cité, dans la noirceur, sachant qu’aucune caresse ou promesse vide de sens ne pourraient réparer le mal.


***


Un cul-de-sac. Le couloir se termine ainsi, le niveau de l’eau monte à mes genoux. Je me retourne, prêt à braver mes redoutables adversaires. Après tout, depuis la veille, les choses ont changé, les blessures infligées par Madame Lachance n’importent plus. Notre société s’est écroulée sur ses bases déjà trop fragiles, une fin du monde imprévue s’est levée avec le crépuscule, relâchant une armée d’êtres dévorant les cerceaux, errant la nuit et le jour, sans autres sons que leurs grognements et mastications incessantes.

Ils arrivent sur moi, je sens leur odeur putride, les pas percutent le sol liquide avec une frénésie d’affamée en pleine course. Même les rats ont fui le souterrain.


***


J’ai suivi Madame Lachance, un revolver dans ma poche. La salope allait écoper. La voir ainsi, dans sa voiture de luxe, devant son appartement payé et bien entretenu, m’a rendu fou. Elle s’est éloignée à pied, m’offrant le loisir d’une filature. Les rues se succédaient, sa marche lente nous a conduits dans un parc boisé du quartier. Un rendez-vous nocturne et clandestin? Un homme l’attendait, petit et chauve, la peau luisante de sueur contrastant avec la froideur ambiante. Ils se sont bien marrés, fumant en échangeant des documents et des liasses de billets de banque. Un coup d’œil m’a suffi pour voir que nous étions seuls dans l’espace boisé. Ils se tenaient assez loin de toute source lumineuse pour me permettre d’approcher en douce. Je devais être à moins de six pas, dissimulé par les broussailles, lorsque j’ai entendu Madame Lachance s’adresser à son interlocuteur aux mains baladeuses.

– Je dois partir Machette. J’ai un autre crétin à plumer.

Machette? Celui qu’elle blâmait pour tous ses problèmes? J’en étais venu à croire qu’il n’existait que dans son imagination, qu’il n’était qu’une excuse pathétique. J’ai bougé et ils m’ont finalement vu dans le sentier asphalté. Je tenais mon arme d’une main ferme. Le jour allait se lever. Madame Lachance a voulu parler, mais en fut incapable. Une terrible déflagration nous a rendus sourds, une explosion lointaine s’est changée en boule de feu, nous aveuglant, le sol agité de soubresaut.

Le tumulte précéda le néant de ma perte de connaissance.


***


Je me suis réveillé dans un couloir rocheux, quelque part sous terre. Blessé et assoiffé, glacé et terrifié. Puis, les choses ont dû sentir ma présence, l’odeur de mon sang, de ma chair. Elles se sont mises à creuser la pierre, à dégager un trou par où s’engouffrer. Elles se trouvaient peut-être aussi dans les souterrains. J’ai fui.

Mais en ce moment, dans le cul-de-sac, je leur fais face.

Le premier qui arrive devant moi, petit et chauve, grogne comme un animal rendu fou par la faim. Il est bousculé par une multitude de ces monstres qui se presse dans son dos. Il se démarque de ses camarades, parce que je le reconnais. Machette. Il a les yeux injectés de sang, la peau de son visage parait se liquéfier, dévoilant l’ossature de sa mâchoire. Ses vêtements sont en lambeaux et un mouchoir d’une blancheur insolente dépasse de la poche de son veston.


Au moment où il m’agresse, avec une furie et une bestialité presque humaine, je comprends que pour une fois Madame Lachance n’a pas menti.


C’est la faute à Machette.


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Published on November 18, 2015 20:35

November 10, 2015

La revue Horrifique numéro 119

2015-11-09 14.03.00Découvrez la revue Horrifique du mois de novembre 2015.


Qu’est-ce qu’Horrifique?


Horrifique est actuellement le plus ancien fanzine québécois. Horrifique publie des textes axés sur le rationnel et le surnaturel, sur la terreur, l’épouvante et le macabre relevant des genres les plus divers : horreur, fantastique, science-fiction, gore, policier, historique, splatterpunk, gothicpunk, érotique, etc. Horrifique ne publie pas seulement des fictions, mais aussi des articles, des recensions de livres et films, des entrevues, des rubriques, des portfolios et de l’information. On peut retrouver certains de ces textes sur ce site (ils sont protégés par un copyright déposé aux bibliothèques nationales du Québec et du Canada). Horrifique a été créé en janvier 1993 par André Lejeune et Oncle Cthandré.


Le numéro 119 comprend les nouvelles suivantes :


Crachats de Sylvain Johnson

Le vœu de Noël d’Isabelle Haury

Le Maërloth de John Steelwood.


 


Je vous invite à découvrir le site Facebook d’Horrifique et la page d’actualité des auteurs.



Horrifique
Isabelle Haury
Sylvain Johnson – C’est ici les amis – pas besoin d’aller ailleurs.
John Steelwood

 



Isabelle Haury et ses publications dans Horrifique
Je suis né avec cette tronche
Un John Steelwood souriant
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Published on November 10, 2015 06:22

October 13, 2015

Cinquante nuances de Tricératops

16483847542_cce3d63f58 Cinquante nuances de tricératops


L’homme émergea de sa caverne avec une seule idée en tête. Il voulait satisfaire le désir dérangeant qui l’obsédait. Ses pensées perverses flottaient dans le jus cérébral de son habitacle crânien recouvert d’une chevelure hirsute et sale infestée de poux et de puces affamés. Il voulait libérer la pression exaspérante contenue dans son bas-ventre et avait passé une partie de la nuit à se frotter sur les corps chauds et velus de ses semblables. Sans toutefois parvenir à éveiller le moindre désir chez ces compagnons d’infortune, les orifices lui étaient demeurés inaccessibles. Maussade, il s’éloigna de la grotte du clan, seulement vêtu de sa peau de mammouth usée, maugréant contre la fraicheur matinale. Il dépassa les restes du feu de la veille, qui n’était plus que cendres, pour s’avancer vers la rivière au débit déclinant avec la venue de l’hiver. Les autres dormaient toujours, ronflants, éructant ou libérant des gaz plus ou moins toxiques. Le groupe se composait d’une dizaine d’individus tout comme lui, au front prédominant, aux traits faciaux simiesques et à la stature imposante, sa musculature représentant un atout majeur contre les prédateurs.


La nature qui les entourait représentait une menace de tous les jours. Ces figures humanoïdes et pas trop intelligentes s’avéraient être des proies recherchées par les immenses créatures hantant la jungle humide. Avec les années, une vague inhabituelle de froid glissait sur la région.


L’être s’approcha de la rivière, s’y pencha pour se désaltérer et s’immobilisa un moment en voyant le visage laid et poilu qui le dévisageait. Il grogna et frappa la surface de l’eau, pour y chasser cette vision mystérieuse. Au même moment, il urina et cela le fit sourire, en particulier lorsque le liquide chaud lui coula le long des cuisses.


Satisfait de pouvoir contempler l’eau brouillée, il se pencha à nouveau, lorsqu’un craquement sur sa droite le fit se relever aux aguets. Debout, les bras devant lui dans une pose défensive, il fixa l’endroit d’où semblait venir le bruit. Il ne vit que des broussailles et des arbres à la végétation opaque. Plus loin dominait le relief d’un volcan majestueux, duquel montait une fumée blanche intrigante.


Il hésita, un coup d’œil derrière lui révélant que les autres se trouvaient toujours dans la grotte. En haussant les épaules, se grattant la barbe tout en y retirant quelques vermines inoffensives, dont une qui se retrouva entre ses puissantes dents de carnivores en guise de déjeuner, il décida de s’approcher des buissons. Après tout, l’idée d’un repas de viande n’était surtout pas à négliger. Il prit toutefois la peine de ramasser une grosse pierre, la tenant d’une main ferme. Les pieds nus, il se rendit tout près du premier amas de broussailles, qu’il repoussa d’un bras musclé, se frayant un passage en silence dans l’épais obstacle.


Un grognement animal lui fit redouter le pire. Une créature émergea de l’impossible rideau de végétation pour le frapper, l’envoyant valser sans la moindre difficulté au loin. Il percuta le sol avec dureté, geignant de douleur en se tenant les côtes, parvenant avec miracle à conserver son emprise sur la pierre dans sa main libre. Il roula ensuite de côté pour éviter d’être écrasé par l’imprévu dinosaure, s’adossant contre un arbre pour évaluer la situation.


Devant lui, un tricératops le fixait, grattant avec défi le sol à l’aide de ses pattes griffues. Ses cornes menaçantes dirigées vers lui comme des projectiles mortels. L’animal fulminait, de la bave s’écoulait de sa gueule, son regard rendu fou par la haine le toisait. L’être humanoïde se redressa debout, avec son arme dans une main. Leurs regards se croisèrent un moment, intense échange qui s’éternisa. L’animal contemplait l’homme presque nu, sale, puant et frêle comparé à lui, sa colère parut alors vouloir s’étioler. Le bipède, quant à lui, s’avança, ne craignant ni la mort ni les blessures. La pierre tomba de sa main qui tremblait, une sueur gluante naquit sur son cou, son dos, la paume de ses mains.


L’animal avança aussi et ils se retrouvèrent sous un arbre, s’immobilisant tous les deux dans l’ombre de ses branches feuillues. Le regard de l’animal scintillait, sa corne centrale frémissait d’un désir inavouable. L’homme avait chaud, tendit une main timide et toucha le museau. Son corps parut s’animer d’une étrange énergie et la forêt, les animaux autour d’eux, le ruissellement de la rivière, tout disparut. Ils étaient seuls au monde. L’homme s’approcha et osa poser une main sur la corne centrale, déclenchant dangereusement une érection irréversible. L’animal se coucha sur le ventre, l’énorme chose durcie apparue sous lui balayant le sol de terre battue. Leurs regards ne se quittaient plus, soudés par un désir électrique. Les oiseaux créaient une musique sensuelle, leurs sifflements rythmant les mouvements langoureux et désarticulés de la créature bipède velue.


Les lèvres de l’homme touchèrent la peau dure et sale de l’animal, un contact invitant et sensuel. La langue du tricératops osa une sortie, chose rose et chaude qui se posa sur le cou du partenaire complice. Elle glissa sur les épaules musclées, remonta au front prédominant, lissant la chevelure et barbe désordonnée, pour redescendre et arracher la peau de fourrure qui couvrait son corps luisant.


Tous deux geignaient, la langue curieuse trouva le bassin et les jambes de l’humain en devenir, pour s’attarder sur le minuscule membre d’une raideur complète. La créature dipode prit la corne dans ses mains, pour faire face à l’orifice d’où émanait la langue, laissant à cette dernière le plaisir de décupler son désir. Il s’offrait sans retenue. Leurs mouvements s’accéléraient, leurs regards en disaient long sur la passion qui les animait.


Le moment d’exploser vint en premier pour l’homme qui hurla d’un plaisir incroyable, s’accrochant à la corne pour pousser son bassin vers la gueule ouverte, laissant sa semence couler dans la gorge de son partenaire herbivore. L’animal adora la manœuvre et se libéra aussi sur le sol, créant une flaque gluante qui couvrit les pieds du bipède avec une chaleur réconfortante.


Ils restèrent ainsi un moment, essoufflés, enlacés, perdus dans la beauté de l’instant. Les yeux à moitié fermés et leurs corps détendus, l’instant magique aurait pu durer une éternité.


Mais des cris s’élevèrent, suivis d’une pluie de projectiles qui atteignit l’animal ensommeillé. Les autres membres de la tribu accouraient, lançant des pierres, tenant des branches affilées leur servant d’armes. L’homme enlaçant la corne eut un moment de lucidité, se pencha afin de ramasser le galet qu’il avait délaissé. Le tricératops se redressa, soulevant en partie son compagnon maintenant armé qui ne touchait plus au sol.


La pierre qu’il tenait s’enfonça dans l’œil gauche de l’animal avec force, le faisant éclater, provoquant un hurlement atroce qui alerta la jungle du drame qui se déroulait. Les autres s’abattirent sur le redoutable animal avec une furie décuplée par la perspective d’un repas aussi appétissant. Les jambes, les yeux, le museau et le ventre moins bien protégés furent la cible du groupe.


Le dinosaure s’écroula, son œil unique passant d’un mortel à l’autre, voilé par des larmes de douleur. Le sang se répandait, effaçant toute trace de la semence préalablement libérée sous forme d’offrande aux divinités de la jouissance.


L’homme qui avait passé un moment intime avec la chose à quatre pattes creva l’autre œil, sans hésiter, enfonçant la pierre jusqu’à ce qu’elle disparaisse dans la chair.


La créature mourut et les bipèdes hurlèrent de joie, sautant et célébrant cette rare victoire sur un aussi puissant ennemi.


Les oiseaux ne sifflaient plus, l’unique musique était un chant funèbre sous forme de mâchoires s’activant et de rots, de mastications.


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Published on October 13, 2015 17:46

September 9, 2015

Interview d’un FDR : Sylvain Johnson

Les Fossoyeurs de rêves est un collectif de jeunes auteurs francophones issus des différents horizons de l’imaginaire : Horreur, Fantastique, Science Fiction, Fantasy, Thriller…


​Leurs noms : Romain Billot, Gaëlle Dupille, Sylvain Johnson & John Steelwood…





syl pic


Question 1 de John Steelwood :


Quel est ton livre favori? Et maintenant, je veux que tu écrives une chronique négative sur ce livre, mais de manière justifiée.


Réponse :


Mon livre favori? Dead Zone de Stephen King. Une chronique négative sur ce livre? J’en suis tout simplement incapable. Désolé!


 


Question 1 de Gaëlle Dupille :


Si un génie sortait soudain de la bouteille de bière que tu viens d’ouvrir et te proposait de réaliser 3 vœux en rapport avec ta carrière d’auteur, que choisirais-tu?


Réponse :


En rapport avec ma carrière? Facile. Je voudrais l’assurance que ma muse ne cesse jamais de m’inspirer et que les idées continuent à me venir. Perdre l’inspiration serait un cauchemar. Ensuite, obtenir un gros succès. Pour me faire connaître et me donner une certaine autonomie financière et littéraire. Ne plus avoir à travailler, mais écrire tous les jours, quel rêve ! Pour terminer, que mes livres deviennent des films à succès, parce que j’aime le cinéma. En passant, maintenant qu’un gros génie sale vient de sortir de ma bière, va me falloir aller en chercher une autre.


 


Question 2 de Gaëlle Dupille :


Un mafieux influent te demande d’assassiner sa femme (que tu n’as jamais vue) et en échange te garantit que grâce à ses relations haut placées dans le monde de l’édition et du cinéma, il fera très vite de toi un auteur riche, célèbre et adulé, dont tous les romans seront adaptés à l’écran un à un dès leur parution. Acceptes-tu?


Réponse :


Voici mon adresse courriel pour m’envoyer la photo de sa femme… sylvain_johnson@yahoo.com


 


Question 2 de John Steelwood :


Tu es assis sur un banc et tu vois passer : un vieux, une cougar, un chihuahua et un emballage de hotdog. Bien entendu, cette vision t’inspire pour écrire un petit texte d’une dizaine de lignes. À ton stylo


Réponse :


Johnnie venait tout juste de célébrer son anniversaire, soufflant péniblement les quatre-vingt-dix bougies du gâteau. Sa petite-fille Constance le lui avait apporté, elle était bien la seule à encore venir visiter le vieux bonhomme. La plupart des gens refusaient d’entrer dans son appartement, tout cela à cause de son chihuahua Marcel qui ne cessait pas de grimper sur les jambes de ses visiteurs pour tenter une impossible copulation. En vérité, s’il gardait son chien détestable, c’était justement pour cette raison, qu’on lui foute la paix. Depuis la mort de sa femme, vingt ans plus tôt, il préférait la solitude et son mode de vie luxueux dans son immense domaine. Il en avait hérité de sa femme, une cougar plus âgée et riche qu’il avait séduit devant un stand à hotdog de Central Park. Il l’avait rattrapé pour lui offrir un hotdog, non sans écrire son numéro de téléphone sur l’emballage, ne croyant pas nécessairement qu’elle finirait par l’appeler. Elle le fit pourtant, deux jours plus tard.


 


Question :


Imagine une mort pour chacun des autres membres des Fossoyeurs. Décris cette mort!


Réponse :


Romain


Tuer Romain est compliqué. Je dois me rendre dans le Cantal. Mon premier soir, j’ai décidé de louer une chambre dans une auberge et y passer la nuit, afin de me préparer. Première erreur. Les « habitants » du coin sont de vraies brutes, de gros bûcherons sadiques et alcooliques. J’ai vu lors de ma soirée à l’auberge des comportements vaguement humains et animaux qui auraient fait rougir Satan. Il me faudra deux douches et trois comprimés pour dormir, mon séjour dans l’auberge et le bar adjacent me donnera des cauchemars durant des mois, sinon des années.


Prendre la route dans le Cantal, c’est voyager dans un autre monde. Premièrement, mon cellulaire ne capte plus de signal. Les routes, parfois, sont davantage adaptées aux animaux ou aux piétons que ma voiture de location. C’est tout un périple qui m’emmène non loin de la résidence répertoriée du célèbre écrivain Romain Billot. Des légendes font état de touristes venus le rencontrer, quémander un autographe et qu’on n’a jamais revus. Le grand Billot de déclarer dans une entrevue télévisée quelques mois plus tôt : « Sans corps, y a pas meurtre ». Cela n’a fait que raviver l’intérêt du public pour sa légende.


Je patiente sur une colline jusqu’à la nuit tombée. L’air se rafraichit et j’entends toute sorte de bêtes sauvages. On se croirait à une autre époque, complètement abandonné dans la nature sans merci pour les visiteurs non préparés comme moi. Il est minuit lorsque je décide de bouger. Je dois m’approcher du repaire de l’écrivain sans faire de bruit. Je ne suis pas encore en vue de sa cabane qu’une puissante musique se fait entendre. On dirait bien que monsieur Billot est en train de faire une petite fête. Il n’y a aucune voiture devant chez lui, il est donc probablement seul. Je m’approche et découvre sa porte d’entrée entrebâillée. Une sorte de gros chat blanc et gris se tient non loin et me regarde, sans bouger. Je déteste les chats et pointe mon fusil de chasse en direction de cette bête dont je me méfie. La musique qui monte de la cabane devrait être suffisante pour couvrir les déflagrations de mon arme. Je pousse la porte, une forte odeur de cigare me chatouille le nez et une faible luminosité venant d’une lampe à pétrole m’offre une vue sur l’intérieur.


C’est un salon des plus ordinaires, si ce n’est la silhouette couchée sur le canapé. Un homme mince, assez grand, avec une barbiche et des tatoues sur les bras. Il porte un chandail noir et quelques bouteilles de bière vides gisent sur la moquette trouée de brûlures de cigarettes. Je m’avance dans l’antre de la bête, pointe mon canon sur l’homme couché. J’ai lu son dossier médical et sais fort bien que vingt litres d’alcool par jour sont nécessaires afin de l’empêcher de tomber dans le coma. Il est complètement inerte et j’hésite un moment. Je me sens comme Mark David Chapman, mon nom sera connu de tous et trouvera sa place dans les livres d’histoire. J’ai un frisson et fais feu à six reprises, coupant littéralement le corps de ma victime en deux. Les déflagrations sont à peine perceptibles, mais un dernier coup de feu bien placé vient fermer la gueule de Lenny qui hurle comme un malade.


Satisfait, sachant que personne n’aura l’idée de venir avant le matin, je décide de fouiller la baraque. Une idée me vient soudain… et si je volais un manuscrit du célèbre auteur? Excité, je me rends dans son bureau macabre, pour y fouiller les armoires, les tiroirs et finalement ne rien trouver qui ressemble à un manuscrit. En fait, il n’y a aucun ordinateur, aucune machine à écrire.


Un sifflement aigu me fait sursauter. Le chat blanc et gris est monté sur le corps ensanglanté de son maître et me toise avec une certaine méchanceté. Je vais devoir passer non loin de lui pour sortir. Devrais-je lui tirer dessus? Je dépose mon fusil de chasse, sans numéro de série et sans la moindre empreinte digitale, puisque je porte des gants. Je préfère ne pas l’emporter. En fait, j’espère être un jour capturé pour pouvoir profiter de ma célébrité, on dira de moi que j’ai tué une légende et mis fin à une très grande carrière.


Je sors mon revolver de son étui à ma taille. Je tiens la bête en joue tout en m’approchant. Je remarque alors quelque chose sous le canapé, entre les nombreuses bouteilles d’alcool. Une mallette? Je m’agenouille tout près du corps et trop près de la bête, pour tendre la main vers la poignée noire de la valise. Une main froide m’agrippe soudain la gorge et un cri de mort emplit mes oreilles, tandis que la carcasse mortellement blessée de l’écrivain se dresse. Assis, son visage est au même niveau que le mien et j’ai peur. Du sang coule de sa bouche, ses yeux sont d’un blanc spectral, sa peau visqueuse de sueur. Il empeste la morte et la bière. Sa poigne me blesse et je vide mon chargeur dans sa poitrine.


Il retombe sur le canapé avec un râle et des gargouillis. Son hémoglobine se répand au sol, trempant mes genoux. Je me relève aussitôt et me rue dehors, la mallette en main. Le froid et le semi-silence de la nature me font grand bien. Je m’arrête à quelques pas de la cabane, sur une table en bois muni de deux chaises. Je dépose la mallette et décide de l’ouvrir. À l’intérieur, une petite machine à écrire, ainsi qu’une pile de feuilles. Je prends la première de la pile, excité de pouvoir être le premier être humain à lire les mots d’un Billot non publié.


« … il me croyait mort. Mais comme toute légende, je suis immortel, indestructible, invulnérable. L’homme armé, cet idiot arrogant, pensait mettre fin à mon existence. En fait, au moment où il lisait les pages de mon manuscrit, je m’approchais de lui, ma tronçonneuse en main prête à lui trancher la gorge… »


Je levais les yeux au moment où le ronronnement de l’engin s’élevait dans la nuit.


 


Gaëlle


C’est avec tristesse que je dois t’éliminer. Pour ce faire, il faut être patient. Tu es très occupée. Pour t’atteindre, je dois passer par ta mère, que je trouve dans la rue un mardi matin lors de ses courses au marché. Devant le poissonnier, je l’accoste et entreprends une discussion banale sur la température, le prix des saumons et la beauté du Québec. Voilà, elle me parle de sa fille qui aime tant le Canada et je l’invite à une terrasse pour un verre. Elle accepte, je fais le beau et elle accepte de me présenter à sa fille.


Le lendemain, c’est au Coq d’Argent que nous devons nous rencontrer. J’ai engagé un acteur assez séduisant pour jouer mon rôle. Bien entendu, je n’ai pas révélé mon identité à ta mère. Tu arrives sur place, toute souriante, pas trop certaine pourquoi tu as laissé ta mère te convaincre d’accepter ce souper. Tout va bien, le mec te plaît, vous discutez, il connaît ta biographie et il parvient à garder ton intérêt en abordant des sujets présélectionnés. Vous parlez d’Écosse, de livres, de cinéma. Après le repas, il offre de te reconduire, ce que tu acceptes. Il conduit une belle voiture et te ramène chez toi avec prudence. Tu le fais entrer et j’en profite, parce qu’il déverrouillera la porte pour moi dès que tu auras le dos tourné. Des buissons, quelques minutes plus tard je fais mon chemin dans ton vestibule, puis dans la salle de bain. Vous êtes tous les deux au salon, il tente de te séduire, un verre de vin à la main. Il joue son rôle à merveille.


Dans la salle de bain, j’en profite pour préparer la drogue qui t’endormira. Suffit que l’autre en mette quelques gouttes dans ton verre. Il t’annonce qu’il a besoin de vider sa vessie et tu lui indiques où aller. Parfait. Il entre, je lui donne la drogue, mais il hésite. Il te trouve jolie, ne veux plus participer. Il menace de tout aller te dire, c’est inacceptable, je dois donc lui donner un uppercut sous le nez. Il tombe inconscient et je dépose son corps dans la douche. Changement de programme, je sors le Beretta, m’assurant qu’il est chargé, et quitte la salle de bain. Tu n’es plus dans le salon. Tu appelles de l’étage supérieur « Viens, je suis dans ma chambre. » Ta voix sensuelle et douce me donne des frissons. Les lumières sont tamisées, une petite musique monte d’une radio invisible. L’arme en main, je monte l’escalier d’un pas prudent, évitant de faire craquer les marches en bois. Un couloir m’accueille et il y a trois portes, dont une entrouverte. C’est de là que vient la musique. Ta chambre? Je m’y dirige, le doigt sur la gâchette. Je pousse très lentement la porte, découvrant les meubles, puis le lit. Une pièce de tissu rouge posée sur la lampe afin de rendre l’atmosphère plus mystérieuse. Le sol est couvert d’une épaisse moquette blanche. Je m’avance donc vers le lit. Une bouteille de champagne et deux coupes reposent sur la table de nuit. Des condoms tout à côté. Je me fige. La silhouette dans le lit remue et les couvertures qui la dissimulent se déplacent. Je crie au moment où ta mère se lève toute nue, le corps couvert de pustules mauves et muni de plusieurs tentacules. Elle émet une sorte de hurlement guttural, sa chevelure qui n’était qu’une perruque glisse de son crâne chauve. Sa bouche contient beaucoup trop de dents, de langues fourchues et ses yeux sont injectés de sang. Son énorme sexe laisse ruisseler une substance verdâtre qui perce le tissu qui brule, les couvertures s’enflamment.

Dans mon dos, j’entends ta voix.

– Quelle surprise!


Je me retourne et tu es là, toi aussi nue. Tes six bras velus et tes deux énormes têtes me fixent. Ta langue ne cesse de frapper ce qui ressemble à ton menton et de la bave coule sur tes quatre seins aux pointes dressées vers moi. Je n’ai pas le temps de réagir, que tu parles à nouveau.

– C’est le temps de manger maman!


Je hurle ensuite comme un malade, tandis que je rebrousse chemin pour quitter cette chambre à l’odeur nauséabonde. Un des tentacules de maman m’agrippe au mollet et je perds pied, mon corps à moitié dans la chambre. J’entends des bruits et un choc violent m’annonce que mon pantalon vient d’être déchiré, mon fessier soudain révélé dans toute sa laideur masculine. Un des tentacules de maman me frappe les fesses et elle hurle « Vient voir maman, j’ai faim. »


C’est là que je me reprends. Bon Dieu, j’ai une arme à feu! Je me retourne sur le dos, difficilement, d’autres tentacules m’agrippent. Le sexe de maman s’est ouvert comme la caverne d’Ali Baba et je ne serais pas surpris de voir quarante voleurs en sortir, tant l’orifice est béant. Je pointe mon arme vers un de tes visages défigurés par la rage et j’appuie sur la détente, vidant le chargeur dans ta direction. Ton hurlement m’annonce que j’ai touché la cible. Les tentacules me lâchent et c’est à votre tour de tenter de fuir. En me relevant, le fessier à l’air, je recharge rapidement l’arme. Maman s’est jetée par la fenêtre, il est trop tard pour la rattraper, mais toi tu es au sol, ton corps mortellement blessé se métamorphose en la jolie Française que je connais. Sauf que tu n’as plus de blessure, ta capacité à te régénérer est incroyable, elle ne s’applique toutefois pas lorsque tu es humaine.


Tu es inconsciente et j’en profite pour t’ouvrir la bouche et te faire avaler la fiole de cette puissante drogue que j’ai emportée. Il me faut maintenant t’emmener au plus vite dans la voiture, avant que les flics rappliquent. Les voisins ont surement déjà appelé les secours.


Tu te réveilles avec un terrible mal de tête, ligoté sur une chaise. Tu hurles, me craches dessus et menace de me faire la peau. Je reste là à t’épier en silence, une vraie furie! Lorsque tu te calmes, je peux enfin te montrer la fenêtre protégée par des barreaux. On y voit un quartier résidentiel. En fait, tu découvres avec horreur qu’il s’agit de Westmount, à Montréal. Un ami dans l’armée américaine m’a permis de transporter ton corps hors de France à bord d’un cargo militaire pour atterrir à Toronto. De là, nous avons fait une balade en voiture, j’ai malheureusement dû te redonner de la drogue à quelques reprises.


Tu paniques, cherche à te transformer, mais tu n’y arrives pas. La drogue permet aussi d’endormir la chose qui gît en toi, cette créature millénaire et féroce. Je t’indique la petite porte sur notre droite et tu l’observes un moment, sans comprendre. Elle s’ouvre enfin et une silhouette apparaît. Je me recule tandis que l’anglophone, le Canadien Anglais s’avance vers toi. Comme les bêtes de son espèce, il est vorace, dangereux et c’est aussi ta Kryptonite. L’homme te sourit et tu deviens folle, en particulier lorsqu’il se met à parler, à débiter des mensonges de son ton fielleux. Ses mots sont comme des glaives dans tes oreilles, ton cerveau, ton système nerveux incapable de tolérer cette langue machiavélique aussi habilement manipulée.


Je sors de la pièce et la referme derrière moi, pour ensuite jeter un œil dans le petit carreau vitré et pare-balle. L’anglophone continue son baratin de jaloux incompétent et tu t’effondres en pleine crise de convulsions, ton coeur incapable de maintenir le rythme. Retenue par les cordes sur la chaise, ton inertie encourage l’autre à s’approcher. L’inévitable se produit, il te touche et ce contact détestable t’enflamme comme une vulgaire poupée de chiffon imbibée d’essence. Il recule, mais il est trop tard, ta tête explose tel un melon bourré d’explosifs.


Je me détourne lorsqu’il se met à lécher le plancher couvert de ton sang, des morceaux de chairs et de tes fluides libérés.


 


John


Pas facile de tuer l’homme à la hache. Cela vaut toutefois la peine d’essayer. John est présent au Salon du livre de la ville de Fromage. Il est installé au stand numéro 12 qu’il partage avec James Patterson. Ses livres sont fièrement exhibés devant lui et quelques passants lui en achètent des copies. Je l’observe de ma cachette, derrière le stand d’une certaine maison d’édition à l’éditrice vaguement ensommeillée, l’ombre de sa massive silhouette me permet de trouver un peu de fraîcheur. James finit par prendre une pause, laissant John tout seul à sa table et c’est le moment que je choisis pour m’approcher. Il me sourit alors que j’achète son roman H2O et la suite – CO2. Je lui demande de signer pour Laurent et le supplie d’utiliser mon crayon spécialement conçu pour l’occasion. Il accepte, trop généreux et dévoué aux lecteurs. Je m’éloigne ensuite avec mes deux bouquins et me dépêche de monter dans mon auto. Il est treize heures, je n’ai pas beaucoup de temps devant moi. Je roule à toute vitesse, jetant de fréquents coups d’œil sur l’horloge dans le tableau de bord. J’espère que John ne remarque pas que j’ai laissé mon crayon sur sa table.


Le pilote monte dans son avion, un tout nouveau Mirage 2000. Il a reçu ses instructions de vol, son avion lourdement armé doit retrouver le porte-avion Charles de Gaule pour être déployé au Moyen-Orient. Il reçoit le feu vert et s’élance sur la piste, tout content de prendre quelques semaines de congé, puisque pour lui, s’éloigner de la France c’est tout un congé. Sa femme lui tombe sur les nerfs, ses enfants chialent sans arrêt et l’action lui manque. Il atteint la vitesse et l’altitude de croisière, le ciel est merveilleusement clair, d’un bleu limpide et seulement quelques nuages l’empêchent de voir le paysage sous lui.


Une alarme résonne soudain dans le cockpit. Des voyants lumineux s’animent et le pilote reste perplexe un moment. Quelque chose d’anormal se passe. L’avion change de trajectoire et il est incapable de reprendre le contrôle. Sur ses écrans, paniqué, il découvre que son radar à non seulement détecté un signal, mais que le système de lancement des missiles s’est activé. C’est un système très sophistiqué qui permet de choisir des cibles au sol, à l’aide d’un désignateur laser. Il semblerait ici qu’une cible ait été choisie, ce qui est impossible. Il tente de contacter sa base, sans succès. Prisonnier d’un appareil qui ne lui obéit plus, il entend soudain le bruit très facilement reconnaissable et troublant de missiles lancés de son avion. Devant lui, de sous ses ailes, deux engins de mort s’élancent dans le ciel français.


John termine sa journée avec une vingtaine de ventes, pas si mal. Il ramasse ses effets personnels, incluant ce très beau crayon qu’un acheteur semble avoir oublié. Il a soif, est fatigué et place sa boîte de livres invendus dans le coffre de sa voiture . Quelqu’un le hèle et il se retourne, c’est Gustave George Leduc, un « ami » écrivain qui l’appelle. Merde ! Il n’a vraiment pas envie de discuter avec ce mec-là, en particulier parce qu’il ne cesse de le draguer. Il se dépêche donc à monter dans sa voiture, verrouillant les portes, lorsqu’un son étrange attire son attention vers l’extérieur. Devant lui, dans le stationnement du parc où se tenait le Salon du livre, tout le monde s’est immobilisé et observe le ciel. John est troublé, curieux, il sort de sa voiture afin de voir ce qui se passe.


C’est là que les deux missiles, guidés par un système compliqué, répondent au marquage dont il a été la victime, mon crayon n’étant autre qu’une toute nouvelle technologie militaire comprenant une puce reliée au système de guidage de l’avion. Un des avantages de cette technologie, c’est qu’elle permet d’avoir des avions sans pilotes, les contrôles de l’appareil soumis à la directive d’éliminer la cible. C’est bon d’avoir des amis dans l’armée de l’air.


Je suis dans ma voiture immobilisé le long d’un boulevard, tenant à la main la tablette directement connectée aux caméras surveillant la place où se tenait le Salon du livre. Il ne reste plus que cendres, fumée et flammes. C’est là que je vois une silhouette sortir du néant, une silhouette humanoïde qui aurait dû être couverte de brûlures. Impression de déjà vu, je repense à Bastien quittant l’incendie de son immeuble sans la moindre brûlure. Mais qui est Bastien et pourquoi son thème astral m’intrigue-t-il à ce moment précis? Ce doit être l’émotion, puisque je cligne les yeux et découvre que ce n’était rien, le vent jouant avec la fumée pour créer des formes diverses.


John est bien mort, vive John.


 


Question de l’ami des Fossoyeurs – Atef Attia : (Merci camarade pour la question)


En tant que Nord-Américain, comment vois-tu le monde de l’édition en France? Dirais-tu que les choses sont plus faciles ou le contraire, notamment dans tout ce qui touche à la littérature de genre?


Réponse :


Merci de ta question Atef. Pour être honnête avec toi, je ne crois pas qu’il y ait tant de différences que cela. La France offre un bassin de lecteurs plus important, donc probablement plus de copies vendues lors d’un éventuel succès. Mais les maisons d’édition sont toutes débordées de manuscrits, publient souvent leurs copains ou des auteurs connus. À la suite de discussions avec plusieurs écrivains, on peut facilement comparer les deux machines éditoriales et trouver beaucoup de points communs. C’est bien entendu pour la littérature de genre, je ne saurais répondre pour toutes les littératures. Je peux toutefois affirmer avoir trouvé beaucoup d’amateurs de fantastiques en France et de très bons lecteurs.


 


Site des Fossoyeurs de Rêves


Site de l’Ivre-Book « Le Tueur des Rails »


 


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Published on September 09, 2015 10:23

September 1, 2015

Interview d’un FDR : Romain Billot

Les Fossoyeurs de rêves est un collectif de jeunes auteurs francophones issus des différents horizons de l’imaginaire : Horreur, Fantastique, Science Fiction, Fantasy, Thriller…


​Leurs noms : Romain Billot, Gaëlle Dupille, Sylvain Johnson & John Steelwood…






Aujourd’hui – découvrez l’un d’eux : Romain Billot.

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Question 1:


Peux-tu nous écrire le dernier paragraphe de ta biographie officielle – celle qui sera publiée après ta mort.


Réponse : 


« Bon vivant, épicurien, jouisseur invétéré, il appliqua à la lettre la devise de tonton Bukowski (“Find what you love and let it kill you”) : il fut donc tué par ce qu’il aimait le plus au monde : le bon vin, la bonne chair et les excès en tout genre que la morale nous interdit de citer ici pour ne pas corrompre la jeunesse… De toute façon, ne vous bilez pas, il vous dit : Rendez-vous sur l’autre rive… On se reverra bientôt! » Un truc du genre.


Question 2 :


Parmi tous les Fossoyeurs, ton profil semble faire de toi le plus susceptible de se retrouver en prison pour meurtre. Qu’elle est ta motivation pour ne pas exploser et commettre l’irréparable?


Réponse :


Un meurtre sans cadavre n’est pas encore un meurtre, c’est une disparition, cher ami… Plus sérieusement, le fait que je vis quand même bien isolé du reste de mes semblables sur mes terres du Cantal, ça joue et ça me préserve d’un dérapage! Enfin hors période touristique, bien sûr! Là, c’est assez dur de se contenir, j’avoue, vraiment trop tentant! (rire)


Question 3 :


Imagine une mort pour chacun des autres membres des Fossoyeurs. Décris cette mort!


Réponse :


Gniak, gniak, gniak !

Hé bien, alors commençons par ces dames. Pour mon amie, Gaëlle Dupille, je choisis une méthode dite « classique » de l’Inquisition espagnole avec les sorcières et comme elle aime les chats, je l’enfermerai dans un sac en toile de jute avec plein de matous hystériques que je balancerai dans un lac. Une mort douce, quoi!


Pour le camarade Johnny-boy, étant un pervers de la pire espèce et d’un sadisme à toute épreuve, je l’attacherai à un poteau et je paierai un bourreau, genre crieur public, pour qu’il lui lise à voix haute 50 Nuances de Grey et Twilight jusqu’à ce que mort s’ensuive… Oui là, je délègue, n’ayant pas envie de dégueuler du sang en entendant pareilles abominations! J’suis quelqu’un de sensible!


Finissons par mon maudit québécois préféré, pour lui, le supplice du pal… Mais pas avec un bout pointu qui perce les organes et entraîne une hémorragie, non! Trop rapide! Avec un bout arrondi comme font les Chinois, histoire de juste déplacer les organes, ça dure plus longtemps, des jours entiers et c’est plus fun à regarder…


Question 4:


Raconte-nous quelque chose de particulièrement ennuyant te concernant, fais-nous bâiller d’ennui?


Réponse :


Tu sais très bien que dans ma bouche de conteur, même la plus soporifique et ennuyeuse des histoires devient une aventure hors-norme et extraordinaire! Oooooh! Comment il s’la pète, ce con! (rire) Mais j’évite ainsi de répondre à ta question en bon politicien que je suis!


Question 5 :


Tu te retrouves dans un bar (on sait bien que c’est de la fiction, les écrivains ne fréquentent pas ces endroits du diable) et tu dois choisir trois personnes célèbres, vivante ou morte, pour faire les trois choses suivantes : avoir une relation sexuelle agréable – avoir une relation sexuelle désagréable – commencer une pagaille générale dans l’établissement et tout foutre en l’air.


Réponse :


Pour la relation sexuelle agréable, je choisis Brigitte Bardot jeune, époque Gainsbourg : bustier et cuissardes…

Pour la désagréable, et bien la même, mais vieille!

En ce qui concerne la bagarre générale dans le saloon et tout foutre en l’air : encore une fois je pense à Charles Bukowski sans hésiter…


 


Question de l’ami des Fossoyeurs – Atef Attia : (Merci camarade pour la question)


Tu es l’instigateur de nombreux projets littéraires dont l’excellent « ‘Freaks Corp »’ qui a été un tremplin pour de nombreux artistes (illustrateurs, écrivains…). Verrons-nous dans l’avenir la résurrection du magazine?


Réponse :


A l’époque, j’ai sacrifié toute mon énergie, mes maigres économies et beaucoup d’amitiés pour donner une chance à cette revue, malheureusement le manque de soutien que ce soient des lecteurs et des instances compétentes a coûté la vie à Freaks. Nous avons un numéro 7 spécial Fantasy, nouveau format, du genre comic-book, avec une couverture de Jean-Sébastien Rossbach tout simplement magnifique, qui est terminé depuis des années, près à sortir, mais plus aucun rond pour l’imprimer… Cependant, je ne désespère pas un jour que tel le phœnix, Freaks renaisse de ses cendres, le problème étant qu’à présent je suis très occupé et qu’il sera difficile de m’accorder du temps pour ça. Mais si des généreux mécènes veulent nous aider pour l’impression du 7e numéro, pourquoi pas! Qui vivra verra!


Question bonus :


Est-il vrai que tu es un ami personnel de Chtuhlu et que tu t’adonnes à des messes sataniques dans ton cantal?


Réponse bonus :


Ce qui se passe dans ma montagne du Cantal, reste dans ma montagne du Cantal… Il est vrai que je suis un adorateur des Grands Anciens lovecraftiens, un Shoggoth, un cultiste, en revanche ne croyant pas au Dieu unique, je ne crois donc pas au Diable… Nos rites sont païens, mon bon monsieur, aucunement sataniques!


Note de l’auteur de cet article :

Romain Billot


Si ce nom devait trouver sa place dans une encyclopédie, on le décrirait probablement de la sorte :


Le Romain Billot est une créature difficile à comprendre, puisque complexe, mais d’une honnêteté dérangeante et déroutante. Le Romain Billot est d’origine française, mais plus que cela, c’est un Cantalou qui ne s’en laisse pas imposer. On connaît peu de choses sur ses origines, mais on peut deviner une souffrance vive enfouie dans les tréfonds de ce cœur endurcie par les épreuves. Il a su s’adapter à son environnement, sans pour autant changer. On le fuit parfois, parce qu’il dit ce qu’il pense, qu’il dérange par ses idées et ses opinions. Il n’est pas un suiveur, parce qu’il déteste l’incompétence, l’arrogance et est bien trop intelligent pour croire que le monde est blanc ou noir, que les titres et les liens du sang donnent un pouvoir ultime à des individus tout à fait banals. Il n’est pas un leader, en raison de sa morale qui empêcherait la tolérance de la corruption, la délinquance, le mensonge et il botterait le cul à tous ceux qui se croient plus fort, tous ceux qui osent se remplir les poches au profit de la masse travailleuse.


Le Romain Billot impressionne, sa rencontre virtuelle ou (nous l’imaginons) en personne ne laisse pas indifférente. On le voit avec sa barbe de quelques jours, son cigare au bec, son air de rebelle ne refusant jamais une bonne bagarre. Avec ses tatous, on l’imagine truand, et à son air belligérant on comprend qu’il est sérieux et demande le respect.


Le Romain Billot possède un talent littéraire enviable, ses écrits hantent les lecteurs de la France au Québec, en passant par tous les îlots francophones.

Si jamais vous croisez le Billot, n’hésitez pas à lui payer une bière, mais attention, ne vous foutez pas de sa gueule, il vous en couterait.


Site de Romain Billot


Site des Fossoyeurs de Rêves


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Published on September 01, 2015 23:00

August 28, 2015

Interview d’un FDR : Gaëlle Dupille

Les Fossoyeurs de rêves est un collectif de jeunes auteurs francophones issus des différents horizons de l’imaginaire : Horreur, Fantastique, Science Fiction, Fantasy, Thriller…


​Leurs noms : Romain Billot, Gaëlle Dupille, Sylvain Johnson & John Steelwood…






Aujourd’hui – découvrez l’un d’eux : Gaëlle Dupille.
Photo 1_edited Photo Crédit : Éric D.

Question 1:


Tu te réincarnes dans la peau d’un autre écrivain… mais attention… pas n’importe qui… tu te réincarnes en Stephenie Meyer. Les seules histoires que tu es capable d’écrire mettent en scène des vampires homosexuels et risibles. Que fais-tu?


Réponse:


Je profite honteusement des fans de ce genre de littérature et j’en rédige 20 tomes pour devenir riche avant de mettre fin à mes jours en me plantant un pieu dans le cœur, honteuse et consciente d’avoir détruit en partie la crédibilité du monde fantastique…


Question 2:


Imagine une mort pour chacun des autres membres des Fossoyeurs. Décris cette mort en détail… parce qu’on est sadique.


Réponse:


Sylvain, à toi l’honneur. 

Pour faire taire les ronflements de Sylvain durant une sieste improvisée sur son canapé, alors qu’il lisait un roman à mourir d’ennui, son fils, âgé de 3 ans, introduisit l’un de ses jouets de bain en mousse dans sa bouche. En se réveillant en sursaut, gêné dans sa respiration, c’est l’horreur : Sylvain avale l’objet, qui se bloque dans sa gorge et meurt étouffé, secoué d’horribles convulsions, se débattant dans le vide. La dernière chose qu’il verra avant de mourir, le visage bleuit et les yeux orbités par l’absence d’oxygène? La fin du chapitre 1 d’une histoire d’amour entre un humain et une femme réincarnée en lampe halogène à cause d’un maléfice, accompagnée d’une couverture si médiocre et niaise qu’elle lui donne envie d’abréger ses souffrances avec le couteau à beurre qui est sur sa table basse…


Romain

Un soir, Romain trouva un chat noir abandonné devant chez lui. L’animal, en bonne santé bien que sentant l’alcool à plein nez, portait un collier en cuir clouté. Grand amoureux des chats, il décida sans hésiter de le recueillir et de le faire entrer chez lui. Pas de chance : le chat était un humano-gothique et, lorsqu’il reprit forme humaine, le poignarda sauvagement dans le dos, comme avaient l’habitude de le faire les créatures de son étrange espèce. La plaie béante provoquée par le poignard, terriblement douloureuse, était si profonde qu’elle laissait apparaître sa colonne vertébrale. Lorsque Romain tomba à terre, l’humano-gothique saisit une paille pliante en métal dissimulée dans son collier et la planta dans le crâne de sa victime d’un coup sec. Il aspira alors sa cervelle afin de lui dérober ses futures idées, car l’homme-chat était auteur médiocre, incapable de créer lui-même des histoires intéressantes. Mais Romain avait rapidement démasqué l’intrus à cause du gel sur sa tête qui l’avait trahi, produit destiné à permettre aux humano-gothiques de changer d’apparence. Avant de rendre son dernier souffle sur le sol de sa cuisine, dans une mare de sang chaud et visqueux, il croqua une capsule contenant de l’eau bénite qu’il conservait sur lui. La créature satanique, contaminée par la capsule en absorbant le cerveau de Romain, fut instantanément empoisonnée et mourut à son tour dans d’horribles souffrances avec de partir en fumée.


John

Une nuit de pleine lune, John se rendit chez une éditrice, car il avait appris qu’elle n’était pas humaine. Ça expliquait bien des choses… Elle l’ignorait, mais le véritable travail de John n’était pas d’être auteur. C’était d’éliminer tous les extra-terrestres en provenance de la planète Gogol 666 qui avaient infiltré le monde littéraire en essayant de se faire passer pour des humains afin de nous forcer « en douce » à lire LEURS livres calamiteux. Il n’était pas dupe, heureusement. Il arriva discrètement chez elle et passa par la fenêtre avec la ferme intention de la tuer. Elle l’entendit et se défendit à coup de Petit Robert, mais il parvint à lui fendre le crâne d’un coup de hache. Manque de bol, les nombreuses abeilles qui vivaient dans la tête de l’éditrice extra-terrestre se jetèrent sur John et le dévorèrent vivant, arrachant de larges lambeaux de chair avec leurs crocs acérés. Pas de bol, c’était bien tenté, pourtant…


Question 3:


Préférais-tu rester belle et te faire constamment draguer ou encore devenir laide et avoir la paix?


Réponse:


Je vais répondre à ta question très honnêtement : je préfèrerais être jolie et envoyer vertement balader les importuns plutôt que d’être disgraciée. Dire le contraire serait un ÉNORME mensonge! J’ai été pendant longtemps une adolescente très laide, je sais donc de quoi je parle!

La beauté intérieure est évidemment importante, mais dans un monde de plus en plus superficiel où l’apparence prime sur tout, un physique avantageux permet tout de même de mieux s’intégrer dans la société. C’est statistiquement prouvé et… c’est moche, je sais… mais c’est vrai.


Question 4:


On veut une anecdote embarrassante à ton sujet?


Réponse:


L’an dernier, j’ai acheté des leggins noirs très jolis et confortables chez Aldo, au centre Eaton de Montréal. J’étais toute fière de mon achat et je les ai portés assez fréquemment parce qu’ils étaient si confortables. J’ai remarqué qu’à chaque fois que je les mettais, j’attirais les regards de manière un peu insistante et je ne comprenais pas trop pourquoi. J’ai réalisé pour quelle raison lorsqu’un ami m’a prise en photo de dos : je ne pouvais pas le voir, mais la maille était si transparente derrière qu’on voyait tous mes sous-vêtements… et mes fesses… Bonjour la honte!


Question 5:


Quel est le premier paragraphe du roman sur ta vie? En passant ton éditeur veut vendre des millions de copies, alors choque-nous!


Réponse:


Gaëlle Dupille n’a jamais existé. Les lecteurs des Fossoyeurs de Rêves furent choqués, lorsque Romain, Sylvain et John révélèrent qu’ils l’avaient inventée pour publier sous son nom les histoires à l’eau de rose qu’ils avaient trop honte de publier sous leurs propres identités. Facile de prendre des photos au hasard et de les truquer avec un logiciel pour faire croire à son existence. Un faux compte Facebook, un faux compte Twitter et le tour était joué. Tout dérapa lorsque, durant un festival littéraire en Auvergne, la perruque que portait Sylvain afin de se faire passer pour Gaëlle se détacha à cause d’un coup de vent durant une séance de dédicace. Leur terrible supercherie fut démasquée et la foule en colère proposa de les brûler immédiatement en place publique pour les punir de ce mensonge. Soudain, Gaëlle apparut. Comment cela était-il possible, puisqu’elle n’existait pas? Quelques jours auparavant, John, frappé par la foudre après avoir vu la série Real Humans avait eu « un éclair » de génie : il avait bricolé dans son garage un androïde ressemblant à Gaëlle. Romain, après avoir fait appel à de puissantes entités mexicaines lors d’une impressionnante cérémonie chamanique, avait réussi à lui donner une conscience. Sylvain, as de l’informatique, était parvenu à programmer son esprit avec toutes les fausses données existant à son sujet. Cet être robotique demanda la clémence de la foule envers ses amis. Émus par sa requête, ils les laissèrent s’en aller. Après la fin du festival littéraire, un problème se posa. L’androïde Gaëlle nécessitait 8 litres de whisky écossais par jour pour fonctionner. C’était beaucoup trop et coûterait trop cher. Ils décidèrent donc de s’en débarrasser. Ils la découpèrent en morceaux et la revendirent au poids à un ferrailleur bulgare, installé près d’une autoroute pour s’acheter une bonne bouteille de Saint-Emilion avec l’argent récupéré.

Cette histoire est authentique et vous n’avez aucune raison d’en douter.


Question de l’ami des Fossoyeurs – Atef Attia : (Merci camarade pour la question)


Gaëlle : Je sais qu’un jour tu as eu une idée de roman mettant une scène une petite bourgade qui devient prisonnière d’un mystérieux dôme. Manque de bol un obscur auteur américain t’a pris de court. Ma question : Quelle a été ta réaction lorsque tu as lu « ‘Under the Dôme »’ et quelles précautions prends-tu pour que les Ricains ne pompent plus tes idées?


Réponse :


Et oui Atef, tu connais cette terrible anecdote… Lorsque j’ai appris l’existence du roman, j’ai cru qu’il s’agissait d’une blague, parce que la personne qui m’en a parlé [ma mère!] était au courant du rêve qui m’avait inspiré cette idée et savait que j’allais débuter la rédaction de mon histoire sous peu…

Lorsque j’ai compris que ce n’était pas un canular, j’ai vraiment eu un choc. Le choc s’est amplifié quand j’ai débuté la lecture de ce roman, où les personnages sont bien différents de ceux que j’avais imaginé, mais plusieurs situations y étaient identiques… Je ne suis pas rancunière envers cet auteur qui a « volé mes pensées » puisque j’ai récemment acheté aussi la version originale de Under the Dome [mais je lui en veux toujours un peu, quand même!].

Maintenant, j’ai LA solution pour éviter que les méchants écrivains US me piquent mes idées : je porte un chapeau en aluminium lorsque je dors pour éviter que leurs machines ultras sophistiquées ne captent mes meilleurs rêves! ;)

Plus sérieusement, dès que je tiens un bon sujet de roman, j’évite de jouer à la flemmarde et je le débute sur le champ au lieu d’attendre 10 ans pour m’y mettre! C’est ce que je viens de faire il y a quelques jours. On n’est jamais trop prudent… SK, je t’ai à l’œil!



Site des Fossoyeurs de Rêves


Site de Gaëlle Dupille


Site de l’Ivre-Book


Site d’Atef Attia


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Published on August 28, 2015 00:00

August 18, 2015

Interview d’un FDR – John Steelwood.

​Les Fossoyeurs de rêves est un collectif de jeunes auteurs francophones issus des différents horizons de l’imaginaire : Horreur, Fantastique, Science Fiction, Fantasy, Thriller…


​Leurs noms : Romain Billot, Gaëlle Dupille, Sylvain Johnson & John Steelwood…






Aujourd’hui – découvrez l’un d’eux : John Steelwood.


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Question 1 :


Tu roules dans ta voiture à toute vitesse. Les freins ne fonctionnent pas, un impact douloureux et dévastateur est inévitable. Il y a trois silhouettes devant toi, toute manœuvre est inutile, tu dois en frapper une avec ta voiture. Qui choisis-tu et pourquoi? Les individus sont : Maxime Chattam. Le président Obama. Le pape.


Réponse :


Choix difficile, mais j’opterai pour le président Obama pour deux raisons. La première, il ne pourra pas briguer un nouveau mandat, cela permettra donc de faire économiser au peuple américain des années et des années de retraite. La seconde est qu’après huit années au pouvoir, il n’a pas su réveiller l’« American Dream ». Bref, je crois qu’il a déçu beaucoup de monde.


Question 2 :


Imagine une mort pour chacun des autres membres des Fossoyeurs. Décris cette mort!


Réponse :


Galanterie oblige, je commence par Gaëlle. Personnellement, je l’emmurerais vivante et ne laisserais qu’une fenêtre au niveau de son regard. Face à elle, je clouerais ses mains dans la cloison et sous les ongles, je glisserais des lames de rasoir avec des fautes d’orthographe gravée dessus. De sa position, elle verrait la cité de Floirac, avec son lot de voitures brûlées. Une mort lente et douloureuse.


Je continue avec Romain. Je l’amputerais des quatre membres et l’enchaînerais sur un fauteuil boulonné au sol (je prends mes précautions) Là, j’inviterais des touristes parcourant le Cantal, les bons gros touristes bien cons et lourdauds à venir entailler la peau de Romain avec un scalpel. Après, je verserais une bouteille de Jack sur son corps meurtri et j’y mettrais le feu. Bien évidemment, j’en profiterais pour faire cuire mes saucisses.


Toi, Sylvain, je te ferais venir par bateau pour enfin venir en France, mais bien entendu, ce dernier tomberait en panne à un kilomètre des côtes. Par hélicoptère, je balancerais des tonnes et des tonnes de poules affamées sur le pont du navire. De ma position, je te verrais courir dans tous les sens pour leur échapper, mais tu finirais par trébucher sur un bouquin de Chick-lit. Mortel pour toi, car les poules en profiteraient pour te tomber sur le râble et te picorer jusqu’aux os.


Question 3 :


Quel est le genre littéraire que tu détestes le plus? Écris un paragraphe dans ce genre!


Réponse :


Détester, je ne sais pas, mais je pencherais pour la littérature érotique.


« La porte grince. Elle jette un regard dans la pièce et l’aperçoit. Marie est allongée sur le lit, nue. Seul un drap couvre le bas de ses fesses. Pauline avance. Elle laisse glisser sa robe sur le sol. Ses pas font craquer le parquet. Marie bouge, se retourne dans son sommeil et dévoile un pubis fraîchement rasé. Voilà deux semaines maintenant que Pauline ne cesse de penser à ce baiser volé et depuis une seule envie la taraude : se lover contre le corps de Marie et s’abandonner à elle. Jamais elle n’aurait cru ressentir de l’attirance pour une femme. Elle se rapproche, frémissante. Et avant qu’elle ne se colle près d’une Marie endormie, elle exprime le besoin de se caresser. Pauline pratique l’onanisme depuis l’âge de 15 ans. Debout, elle ferme les yeux et sent ses doigts experts la pénétrer lentement. L’extase est présente. Elle explose quand Pauline perçoit une langue titiller son clitoris. Quand elle ouvre les paupières, elle baisse la tête et aperçoit le regard de Marie. Un regard gourmand. Un regard promettant mille délices. »


question 4 :


Dieu (une femme noire lesbienne) t’apparait et t’offre la chance de recommencer ta vie. Choisis un talent pour une nouvelle carrière. Dieu promet que tu seras reconnu comme un des meilleurs avec ce talent.


Réponse :


J’ai le droit de demander d’avoir le talent « d’avoir tous les talents »? Non… hum. Question difficile, car je ne demande pas grand-chose dans la vie. Si je devais avoir un talent, alors ce serait d’éradiquer les cons (les vrais, les champions du monde de la connerie) de la Terre. Au final, on serait moins nombreux et puis même si je suis le con d’un autre, je serais encore là, car je ne m’effacerai pas. Pas con!


Question 5:


Que penses-tu vraiment du monde de l’édition?


Réponse :


Pour répondre, j’utiliserai l’oiseau du silence visible dans les mangas.


oiseau



Question de l’ami des Fossoyeurs – Atef Attia : (Merci camarade pour la question)


Bonjour John. En tant que pseudonyme, quels rapports entretiens-tu avec ton « propriétaire » (par exemple, deviens-tu jaloux lorsqu’il utilise son vrai nom?) et que fais-tu pour promouvoir la cause des pseudonymes (y’a-t-il des associations? à qui peut-on s’adresser pour en adopter un? etc.). Merci.


Réponse :


Alors… attends! C’est bon, il est parti. Alors, la nuit, nous nous réunissons pendant qu’ils dorment (nos hôtes). Nous avons établi un plan pour les renverser et prendre le pouvoir. Car, merde. Y en a marre. On veut être reconnu, non pas sur papier ou sur un vague profil visible sur les réseaux sociaux, mais posséder nos papiers d’identité. Pour cela, nous avons monté une association, les Pseudos Unis pour une Totale Émancipation. Pour l’instant nous vivons dans l’obscurité, mais d’ici quelques mois les premières actions vont être déclenchées. Notamment lors des séances de dédicaces de nos alter ego. Grâce à une drogue que nous avons mise au point, les pseudo prendront le dessus et pourront enfin expliquer ce qu’ils vivent au quotidien au lecteur, au visiteur… Une vraie révolution. Des tracts ont déjà été imprimés : « Soutenez Les P.U.T.E » On espère que ça fera mouche et qu’enfin on arrête de dire qu’un pseudo n’est bon qu’à tapiner pour des prunes.






Pour l’actu, j’invite les gens à visiter mon site y a tout dessus (ou presque)


Site de John Steelwood


Site des Fossoyeurs de Rêves


Site d’Atef Attia


Classé dans :Interview
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Published on August 18, 2015 01:00

August 17, 2015

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Première chronique de l’Anthologie des Fossoyeurs de Rêves – http://wp.me/p1JuYz-KH


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Published on August 17, 2015 09:11

July 18, 2015

La symphonie indésirable !

brattditch11C’était si beau, si petit, si rose et si doux. Une forme humanoïde obèse, chauve, rondelette et sans imperfections d’épiderme. Une bête aux besoins pressants, mais raisonnables.


Du moins, c’était avant que cela se mette à crier. Sans nous avertir, sans raison apparente. Non, pas à crier, mais plutôt à hurler comme une chèvre albinos dont les pattes seraient coincées dans un extracteur de jus à haute vitesse. À crisser comme des ongles métalliques sur un vieux tableau noir. À déchirer mes tympans d’un feulement répété de scie capable de réveiller les morts.


Au début, nous avons trouvé ces petites crises très drôles. Regarde comme il est mignon avec cette voix aiguë, son visage moqueur et ses yeux perçants.


Imitons-le!


Mais avec les nuits blanches se succédant, les oreilles ensanglantées, les maux de tête, nous avons cessé de trouver cela comique. Les bouchons protecteurs ont vite pénétré les orifices auditifs, la petite chose hurlante s’est retrouvée confinée dans sa chambre, sous une pile de couvertures, d’oreillers et de cette vieille mousse isolante rose que j’ai trouvée dans le garage.


Rien n’y fait. Le son traverse les murs. Déclenche le détecteur de fumée, de monoxyde de carbone. Le stimulateur cardiaque de notre voisin de palier a succombé à tout ce tumulte, prenant feu dans la poitrine de ce pauvre gaillard. Les chiens du quartier hurlent sous nos fenêtres et les chats, créatures maléfiques entre toutes, cherchent à entrer dans notre appartement.


C’est la cinquième fois que la police nous visite, pour donner suite à des plaintes de voisins concernés. On nous suspecte de torturer des animaux, des vagabonds, d’avoir un donjon dans le sous-sol où se succèdent nos victimes introuvables.


Nous ne savons plus quoi faire.


Cela va passer nous rassure une amie, il faut profiter du moment et le vivre? Profiter du moment? Comme on profite d’une opération douloureuse aux analgésiques inefficaces, d’une visite chez le dentiste ou d’un examen rectal effectué par un médecin aux gros doigts ?


Impossible, j’ai perdu 50 % de mon ouïe et la torture de ces cris menace de me propulser dans le gouffre de la folie. Nous avons décidé de faire une balade en voiture, d’emmener le petit pour lui changer les idées et nous permettre l’expérience d’un nouvel endroit. Un changement peut-être bénéfique pour lui. Dans la voiture, il a momentanément cessé de hurler et nous pouvons profiter du silence.


Un très court silence.


Au bout d’une heure de route, sa petite bouche édentée aux lèvres rosées s’ouvre tout grand pour offrir un récital bruyant de cris tout aussi traumatisant qu’une vasectomie à froid, effectuée avec des instruments rouillés par un aveugle manchot.


Les premières notes de ce chant de sirène sans charme me forcent à détourner notre trajectoire et quitter la route, voulant ranger le véhicule sur le bord de la chaussée. Mais sans prévenir, les pneus éclatent en même temps que le pare-brise se fracasse, comme ces clichés de chanteuses qui font éclater des coupes de champagne avec leur voix.

Des débris m’atteignent au visage, aux yeux, m’éraflant la peau. Dans le rétroviseur miraculeusement intact, je vois ma femme qui gît inanimée sur la banquette au côté du siège pour enfant. Le véhicule fait une embardée, quitte la route, chute dans le fossé profond avec une brutalité de rencontre policière pour un membre d’une minorité américaine dans un coin isolé d’un État du Sud.


Le crash.


Le silence. Le sang qui coule sur mon front, de mon nez. Le véhicule est sur le côté et je cherche l’habitacle du regard.

Ce n’est plus l’intérieur de notre voiture, mais bien le canapé de notre salon. Entre mes jambes s’est endormi notre poupon, le pouce dans la bouche, un filet de bave sur le menton. La télévision diffuse un vieux film d’action en noir et blanc où une poursuite en voiture s’est terminée par un accident grave.


Je touche mon visage, intact.


Je me suis endormi en veillant sur le petit. Soulagé, je réalise que tout n’était qu’un rêve.


Au même moment, le bébé se réveille, bâille en silence, me regarde et sourit. Sa bouche s’ouvre et un cri traverse ses lèvres… Un cri horrible, haut perché…


Classé dans :Commentaire général
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Published on July 18, 2015 08:46

July 16, 2015

Lecture « Et la mort perdra tout empire – Jean Bury »

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Résumé :


La guerre totale entre les hommes et les bêtes est engagée et il est maintenant évident qu’aucun camp n’en sortira vainqueur. Mais la lutte doit continuer jusqu’à la dernière munition, jusqu’au dernier soldat, jusqu’à la dernière étincelle. Dans ce brouillard de sang et de poudre, une musique perce timidement : celle du fifre. Et quelques vers dont l’origine est inconnue résonnent en chœur avec elle. Un texte qui nous emmène au cœur du maelström, au milieu des corps sans vie des soldats, de la boue, de la fumée et des cris. Une expérience synesthétique dont vous ne sortirez pas indemne.


Commentaire :


Un autre récit court – 70 pages sur ma tablette, un format auquel je me suis habitué si la qualité et l’imagination sont au rendez-vous. C’est ici le cas. L’éditeur « House Made of Dawn » est fidèle à son habitude et nous offre un texte agréable et d’une qualité littéraire palpable.


« Et la mort perdra tout empire » est un récit futuriste et guerrier. L’action se déroule dans un monde dévasté par la guerre où les « Lycans » (loup qui se change en homme) livrent une terrible bataille à une humanité délabrée, à bout de souffle. Bien entendu, ce ne sont pas ici des « Lycans » tout droit sortis du centre sportif avec du mascara et un look vaguement homosexuel pouvant plaire aux adolescentes facilement influençable. C’est ici un texte dont les bêtes sont dignes de ces classiques comme « Le loup-garou de Londres ». Nous parlons de monstres féroces, affamés et destructeurs. Ils font face aux hommes armés, désespérés et en pleine tentative de survie dans un monde qui se meurt à petit feu.


« Ce ne sont pas des loups, ce sont des créatures d’ailleurs, d’un autre temps, d’un autre monde. On ne trompe pas leur flair. »


Les descriptions du conflit, de ce que vivent les personnages, sont très réussies, on plonge rapidement dans une ambiance assez macabre, on retient notre souffle, on sent la boue froide qui cherche à nous garder prisonniers dans ce champ froid où nous sommes exposées aux ennemis. On repousse les cadavres de nos ennemis pour se frayer un chemin, un guette la nuit pour le moment où la mort nous tombera dessus.


Le récit est une valse narrative entre quelques personnages qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, mais que la vie réunira à un moment donné pour les conduire à une finale surprenante. Nous retrouvons un capitaine, un fifre, un sergent, un médecin et un caporal. Ils auront tous un rôle à jouer et l’auteur est parvenu à les décrire, les faire vivre de plumes différentes. Chez le fifre peu éduqué, on retrouve le langage et l’esprit des gens de basse naissance. Pour le médecin, le caporal et le sergent, c’est l’univers médical et militaire qui nous est exposé. On saute d’une section à l’autre avec excitation, car on veut comprendre où toute cette misère humaine, guerrière les conduira.


Bref, c’est un petit texte qui vous restera en mémoire. La laideur des conflits, la fragilité de notre équilibre en tant que race dominante et surtout la tragédie des guerres, des sacrifices et de la mort.


Je le conseille sans hésiter.


Note de lecture 4/5

Lien vers l’éditeur :


House Made of dawn


Classé dans :Lectures
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Published on July 16, 2015 17:38