Alan Spade's Blog, page 33
November 6, 2014
[Archive 12 février 2014] Les chiffres de vente étourdissants d'Amazon.com
L'auteur Hugh Howey, aidé par un programmeur/statisticien, révèle sur son site authorearnings.com des chiffres de vente étonnants sur une journée sur le site Amazon.com, dans les catégories Polar/thriller, SF/Fantasy, Romance/érotique, que ce soit des cinq plus gros éditeurs (les Big Five), des petits éditeurs, ou bien sûr des auteurs indépendants (autopubliés). Des statistiques à prendre avec des pincettes, puisqu'il ne s'agit que d'une journée de vente en janvier 2014 sur le seul Amazon.com, et que seuls ont été pris en compte le top 7000, top 2500 et le top 100. Néanmoins, les révélations sont tonitruantes.
Quelle méthodologie pour ces stats étonnantes ? Eh bien, l'étude s'appuie sur des relevés de ventes d'auteurs. Rappelons que chaque livre vendu sur Amazon est classé, et que le classement est clairement indiqué sur le site, et modifié heure par heure. En recoupant suffisamment de ventes sur Amazon.com et de témoignages d'auteur , qui peuvent consulter en temps réel leur nombre de ventes sur leur interface dédiée KDP Publishing, on peut ainsi déterminer des fourchettes de ventes correspondant à des rangs. Il existe même un logiciel amazon.com qui permet à présent de le faire . Ce logiciel est adapté aux rangs Amazon.com, pas aux rangs Amazon.fr. Inutile de s'en servir sur ce dernier site.
J'aime ce genre d'études, car Amazon s'est toujours montré très secret sur les ventes. En même temps qu'une source d'information vitale pour les auteurs, c'est aussi un joli pied de nez à la compagnie américaine.
Il faut garder à l'esprit que les statistiques seront forcément plus favorables aux ventes d'ebooks, puisqu'Amazon pousse à fond les ventes d'ebooks, et puisque les domaines étudiés (genres littéraires) sont très "perméables" à l'ebook aux Etats-Unis. Les stats seront aussi plus favorables aux autoédités, qui se débrouillent beaucoup mieux dans les genres de fiction étudiés que dans les genres purement littéraires, ou historiques, ou religieux, entre autres.
Les stats ne comprennent pas la longue traîne, c'est à dire les livres au-delà de la 7000ème place sur le jour donné. Mais avec les 7000 mieux classés, on a déjà des tendances stratégiquement très importantes qui se dégagent.
Cela ne concerne aussi que les seuls Etats-Unis. En France, je suis persuadé que de nombreux autoédités ont investi le top 100 sur Kindle. Néanmoins, à cause de la politique sur le prix des ebooks et d'une industrie qui se met quasiment exclusivement au service du sommet de la pyramide , le nombre de ventes en ebook n'est absolument pas comparable.
A titre d'information, les parts se rapportant à "uncategorized single author publisher" sont des ventes dont on n'est pas parvenu à déterminer si elles étaient du fait d'autoédités ou de petits éditeurs.
Je vous livre en fin d'article les diagrammes. Voici brut de pomme mes observations:
- Dans le top 7000, les commentaires sur les livres (1er tableau) obtiennent en moyenne des notes plus élevées pour les autoédités que pour les gros éditeurs (Big Five), ce qui suit d'ailleurs la courbe des prix: plus les prix des ebooks sont élevés, moins les commentaires deviennent favorables, l'expérience de lecture s'avérant moins satisfaisante à prix trop élevé.
- les auteurs autoédités publient davantage de livres dans les genres concernés (2ème tableau) que les cinq plus gros éditeurs, mais pas beaucoup plus: 35% pour les indépendants contre 28% pour les gros éditeurs. Qu'est-ce que j'en déduis? Que tous ceux qui disent que les auteurs indépendants envahissent le marché avec des torrents d'ebooks feraient mieux de balayer devant leur porte. La surproduction est d'abord le fait des gros éditeurs. Si on ajoute les petits et moyens éditeurs et les gros éditeurs, les autoédités sont derrière. Oui, vous avez bien lu, les autoédités publient moins d'ebooks que les éditeurs.
- l'une des plus grosses révélations, c'est que parmi les bestsellers par genre, en nombre de ventes sur une journée (là encore, il nous faudrait des données annuelles pour les fiabiliser, parce qu'il y a des périodes beaucoup plus propice aux gros éditeurs), les autoédités sont à 39% et les cinq plus gros éditeurs à 34%. C'est énorme pour les autoédités. Nous sommes vraiment une force sur laquelle il faut compter en termes de volume.
- les deux stats les plus époustouflantes pour moi ont été le rapport entre ebooks vendus et livres papier sur le top 100 et sur le top 2500: 92% des ventes du top 100 sont des ebooks kindle, et sur le top 2500, le chiffre reste à 86%. Les 14% restants se partagent entre livres audio (4%), livres reliés, à couverture souple et livres de poche, qui à eux trois ne représentent que 10%! C'est à dire que lorsque vous avez 10 livres vendus sur Amazon aux Etats-Unis, vous en avez en gros 9 qui sont des ebooks, et seulement un qui est un livre papier! Wow!
- le tableau suivant montre pourquoi les Big 5 sont encore là: ce sont eux qui ont les plus gros revenus (52% des revenus, alors qu'ils n'ont que 28% des titres). Pas étonnant, ils mettent les ebooks trop cher. Les ebooks sont pour eux très profitables, mais cette profitabilité se fait essentiellement sur le dos des auteurs, comme le montre le graphique suivant.
- en comparaison des autres auteurs, les auteurs autoédités représentent 47% du revenu journalier. Pourquoi un chiffre aussi important? Parce qu'Amazon se montre généreux sur sa redevance d'auteur aux autoédités. Amazon est d'ailleurs tout aussi généreux avec les auteurs publiés par ses maisons d'édition internes. Les auteurs des cinq plus grosses maisons d'édition ne récupèrent que 32% du revenu journalier, alors même que leurs maisons d'édition captent 52% des profits! Ils se font clairement avoir. La vraie question est pour eux de savoir si les ventes papier compensent ces sacrifices. Pour les best-sellers, sans doute, mais pas sur Amazon.com, en tout cas, étant donné le faible nombre de livres papier désormais vendus sur Amazon.com (en tout cas sur cette période de l'année, n'oublions pas les précautions d'usage).
- le graph suivant est encore plus précis et "meurtrier" pour les gros éditeurs, qui se taillent la part du lion des revenus sur les ventes d'ebooks du top 7000. Les autoédités s'en tirent incomparablement mieux que les auteurs des petites maisons d'édition, et très nettement mieux que les auteurs des grosses maisons d'édition.
- le graph suivant est frappant en ce qu'il montre que l'autoédition est clairement le chemin vers les ventes le plus viable pour les autoédités, si l'on ne prend que les ventes d'ebook. Evidemment, il faut aussi prendre en compte le papier, ce qui n'est fait que sur Amazon avec cette étude, c'est à dire de manière très imparfaite.
- le dernier graphique montre que les auteurs autoédités qui vendent le plus doivent produire davantage de livres. Mais plus on s'éloigne des bestsellers ayant gagné 1 million de dollars sur un an, plus on se rend compte que les auteurs traditionnels doivent publier davantage de livres pour obtenir une somme équivalente aux auteurs autoédités. Là encore, c'est un mythe qui s'effondre: la surproduction vient bien des éditeurs.
Alors, bien sûr, il faut tenir compte des livres papier. Mais Amazon est le plus gros vendeur de livres au monde. Ses statistiques écrasantes en faveur de l'ebook ne peuvent que peser sur le marché mondial. Etant donné la manière dont les gros éditeurs écrasent le revenu des auteurs sous leur panse bien grasse, il faudra vraiment que les auteurs traditionnellement édités qui n'ont pas pu, comme Stephen King, négocier 50% sur les bénéfices du livre papier, en vendent beaucoup pour compenser les pertes de revenus liées à l'ebook.
Ces statistiques sont propres aux Etats-Unis, et à Amazon.com. Mais en édition comme ailleurs, les Etats-Unis montrent souvent la voie...
[EDIT 06/11/2014] Le site authorearnings.com continue de sortir des rapports tous les 3-4 mois. Ils restent toujours aussi intéressants pour les auteurs qui se demandent quel est le meilleur choix de publication. Ils ne sont pas encore tout à fait extrapolables pour la France, puisque le marché du numérique reste inférieur à celui du papier, mais il faut garder à l'esprit que les éditeurs en Europe font tout ce qui est en leur pouvoir, y compris politiquement, pour que le rapport de force avec les auteurs leur reste favorable. Je dirais que le tableau qu'il faut regarder en priorité en France, le plus pertinent, est le n°7, "Daily Revenue to Author, Publisher and Amazon", qui démontre qu'en étant édité par un éditeur, un auteur perdra beaucoup d'argent sur l'ebook, qui représente l'avenir, même en France. Dernier rapport d'authorearnings Tous les rapports
Quelle méthodologie pour ces stats étonnantes ? Eh bien, l'étude s'appuie sur des relevés de ventes d'auteurs. Rappelons que chaque livre vendu sur Amazon est classé, et que le classement est clairement indiqué sur le site, et modifié heure par heure. En recoupant suffisamment de ventes sur Amazon.com et de témoignages d'auteur , qui peuvent consulter en temps réel leur nombre de ventes sur leur interface dédiée KDP Publishing, on peut ainsi déterminer des fourchettes de ventes correspondant à des rangs. Il existe même un logiciel amazon.com qui permet à présent de le faire . Ce logiciel est adapté aux rangs Amazon.com, pas aux rangs Amazon.fr. Inutile de s'en servir sur ce dernier site.
J'aime ce genre d'études, car Amazon s'est toujours montré très secret sur les ventes. En même temps qu'une source d'information vitale pour les auteurs, c'est aussi un joli pied de nez à la compagnie américaine.
Il faut garder à l'esprit que les statistiques seront forcément plus favorables aux ventes d'ebooks, puisqu'Amazon pousse à fond les ventes d'ebooks, et puisque les domaines étudiés (genres littéraires) sont très "perméables" à l'ebook aux Etats-Unis. Les stats seront aussi plus favorables aux autoédités, qui se débrouillent beaucoup mieux dans les genres de fiction étudiés que dans les genres purement littéraires, ou historiques, ou religieux, entre autres.
Les stats ne comprennent pas la longue traîne, c'est à dire les livres au-delà de la 7000ème place sur le jour donné. Mais avec les 7000 mieux classés, on a déjà des tendances stratégiquement très importantes qui se dégagent.
Cela ne concerne aussi que les seuls Etats-Unis. En France, je suis persuadé que de nombreux autoédités ont investi le top 100 sur Kindle. Néanmoins, à cause de la politique sur le prix des ebooks et d'une industrie qui se met quasiment exclusivement au service du sommet de la pyramide , le nombre de ventes en ebook n'est absolument pas comparable.
A titre d'information, les parts se rapportant à "uncategorized single author publisher" sont des ventes dont on n'est pas parvenu à déterminer si elles étaient du fait d'autoédités ou de petits éditeurs.
Je vous livre en fin d'article les diagrammes. Voici brut de pomme mes observations:
- Dans le top 7000, les commentaires sur les livres (1er tableau) obtiennent en moyenne des notes plus élevées pour les autoédités que pour les gros éditeurs (Big Five), ce qui suit d'ailleurs la courbe des prix: plus les prix des ebooks sont élevés, moins les commentaires deviennent favorables, l'expérience de lecture s'avérant moins satisfaisante à prix trop élevé.
- les auteurs autoédités publient davantage de livres dans les genres concernés (2ème tableau) que les cinq plus gros éditeurs, mais pas beaucoup plus: 35% pour les indépendants contre 28% pour les gros éditeurs. Qu'est-ce que j'en déduis? Que tous ceux qui disent que les auteurs indépendants envahissent le marché avec des torrents d'ebooks feraient mieux de balayer devant leur porte. La surproduction est d'abord le fait des gros éditeurs. Si on ajoute les petits et moyens éditeurs et les gros éditeurs, les autoédités sont derrière. Oui, vous avez bien lu, les autoédités publient moins d'ebooks que les éditeurs.
- l'une des plus grosses révélations, c'est que parmi les bestsellers par genre, en nombre de ventes sur une journée (là encore, il nous faudrait des données annuelles pour les fiabiliser, parce qu'il y a des périodes beaucoup plus propice aux gros éditeurs), les autoédités sont à 39% et les cinq plus gros éditeurs à 34%. C'est énorme pour les autoédités. Nous sommes vraiment une force sur laquelle il faut compter en termes de volume.
- les deux stats les plus époustouflantes pour moi ont été le rapport entre ebooks vendus et livres papier sur le top 100 et sur le top 2500: 92% des ventes du top 100 sont des ebooks kindle, et sur le top 2500, le chiffre reste à 86%. Les 14% restants se partagent entre livres audio (4%), livres reliés, à couverture souple et livres de poche, qui à eux trois ne représentent que 10%! C'est à dire que lorsque vous avez 10 livres vendus sur Amazon aux Etats-Unis, vous en avez en gros 9 qui sont des ebooks, et seulement un qui est un livre papier! Wow!
- le tableau suivant montre pourquoi les Big 5 sont encore là: ce sont eux qui ont les plus gros revenus (52% des revenus, alors qu'ils n'ont que 28% des titres). Pas étonnant, ils mettent les ebooks trop cher. Les ebooks sont pour eux très profitables, mais cette profitabilité se fait essentiellement sur le dos des auteurs, comme le montre le graphique suivant.
- en comparaison des autres auteurs, les auteurs autoédités représentent 47% du revenu journalier. Pourquoi un chiffre aussi important? Parce qu'Amazon se montre généreux sur sa redevance d'auteur aux autoédités. Amazon est d'ailleurs tout aussi généreux avec les auteurs publiés par ses maisons d'édition internes. Les auteurs des cinq plus grosses maisons d'édition ne récupèrent que 32% du revenu journalier, alors même que leurs maisons d'édition captent 52% des profits! Ils se font clairement avoir. La vraie question est pour eux de savoir si les ventes papier compensent ces sacrifices. Pour les best-sellers, sans doute, mais pas sur Amazon.com, en tout cas, étant donné le faible nombre de livres papier désormais vendus sur Amazon.com (en tout cas sur cette période de l'année, n'oublions pas les précautions d'usage).
- le graph suivant est encore plus précis et "meurtrier" pour les gros éditeurs, qui se taillent la part du lion des revenus sur les ventes d'ebooks du top 7000. Les autoédités s'en tirent incomparablement mieux que les auteurs des petites maisons d'édition, et très nettement mieux que les auteurs des grosses maisons d'édition.
- le graph suivant est frappant en ce qu'il montre que l'autoédition est clairement le chemin vers les ventes le plus viable pour les autoédités, si l'on ne prend que les ventes d'ebook. Evidemment, il faut aussi prendre en compte le papier, ce qui n'est fait que sur Amazon avec cette étude, c'est à dire de manière très imparfaite.
- le dernier graphique montre que les auteurs autoédités qui vendent le plus doivent produire davantage de livres. Mais plus on s'éloigne des bestsellers ayant gagné 1 million de dollars sur un an, plus on se rend compte que les auteurs traditionnels doivent publier davantage de livres pour obtenir une somme équivalente aux auteurs autoédités. Là encore, c'est un mythe qui s'effondre: la surproduction vient bien des éditeurs.
Alors, bien sûr, il faut tenir compte des livres papier. Mais Amazon est le plus gros vendeur de livres au monde. Ses statistiques écrasantes en faveur de l'ebook ne peuvent que peser sur le marché mondial. Etant donné la manière dont les gros éditeurs écrasent le revenu des auteurs sous leur panse bien grasse, il faudra vraiment que les auteurs traditionnellement édités qui n'ont pas pu, comme Stephen King, négocier 50% sur les bénéfices du livre papier, en vendent beaucoup pour compenser les pertes de revenus liées à l'ebook. Ces statistiques sont propres aux Etats-Unis, et à Amazon.com. Mais en édition comme ailleurs, les Etats-Unis montrent souvent la voie...
[EDIT 06/11/2014] Le site authorearnings.com continue de sortir des rapports tous les 3-4 mois. Ils restent toujours aussi intéressants pour les auteurs qui se demandent quel est le meilleur choix de publication. Ils ne sont pas encore tout à fait extrapolables pour la France, puisque le marché du numérique reste inférieur à celui du papier, mais il faut garder à l'esprit que les éditeurs en Europe font tout ce qui est en leur pouvoir, y compris politiquement, pour que le rapport de force avec les auteurs leur reste favorable. Je dirais que le tableau qu'il faut regarder en priorité en France, le plus pertinent, est le n°7, "Daily Revenue to Author, Publisher and Amazon", qui démontre qu'en étant édité par un éditeur, un auteur perdra beaucoup d'argent sur l'ebook, qui représente l'avenir, même en France. Dernier rapport d'authorearnings Tous les rapports
Published on November 06, 2014 01:15
November 4, 2014
[Archive 22/07/2012] Harlequin attaqué en justice aux Etats-Unis
Harlequin, maison d'édition spécialisée dans les histoires d'amour à l'eau de rose, n'en vit plus une de toute évidence avec trois de ses auteurs. On pourrait même parler de cas de divorce, puisque les auteurs américains en question l'attaquent en justice. En cause, des droits d'auteur faméliques sur les ventes d'ebooks. Au motif de contourner les taxes, Harlequin a en effet utilisé une société écran basée en Suisse, société qui ne donne à ses auteurs qu'entre 24 et 32 centimes par ebook vendu 8 dollars. Cette affaire est symptomatique des changements très nets en cours dans l'édition aux Etats-Unis. (Sources : le blog de Joe Konrath, The Passive Voice).
Utiliser une société-écran basé en Suisse pour échapper à l'impôt, les multinationales savent faire. Mais qu'une maison d'édition en profite pour obliger ses auteurs à licensier leurs ebooks à cette société en question, en leur offrant seulement 3% de droits d'auteur sur leurs ebooks, c'est relativement nouveau.
En fait, pas tant que ça pour les connaisseurs, d'ailleurs. La plainte concerne en effet une période s'étalant de 1990 à 2004. (Apparemment, Harlequin use aussi de la même stratégie pour les droits dérivés concernant les traductions d'oeuvres). Je ne vais pas m'étendre sur les mécanismes de l'arnaque, vous pouvez consulter ce lien pour un résumé de la plainte.
Ce procès aurait-il pu avoir lieu en l'an 2000 ? Pourquoi les auteurs lésés n'ont-ils fait appel à un avocat qu'en 2011 (ils se sont efforcés d'obtenir un accord à l'amiable depuis octobre 2011, mais cela n'a pas été possible) ?
Mon interprétation personnelle : parce qu'ils avaient peur de "se faire griller" dans le milieu de l'édition. D'être mis sur liste noire. Il leur fallait réunir les preuves, bien sûr, mais je suis certain que c'est la peur de ne plus être publié nulle part qui explique, de manière générale, que les auteurs soient aussi peu nombreux à intenter un procès à leur éditeur. Alors, qu'est-ce qui a changé ? Pourquoi certains osent-ils, à présent ?
Eh bien, parce qu'il y a une alternative. En 2010, les ventes d'ebooks représentaient 5% du total du marché du livre aux Etats-Unis. En 2011, c'était 15%. Et pour les trois premiers mois de 2012, on en est à 25% .
Attention, on parle de 25% du marché total du livre. C'est à dire que pour ce qui est de la littérature sentimentale, où les lecteurs (surtout des lectrices) recherchent des livres pratiques et pas cher, on a à mon avis dépassé les 50%.
Et des auteurs comme Ann Voss Peterson , une ancienne d'Harlequin, ont compris qu'elles pouvaient gagner beaucoup, beaucoup plus en s'autoéditant sur Amazon, Kobo, Apple et autres, et en recevant 70% du prix de chaque ebook vendu. Cela veut dire une chose : l'attrait du livre papier en librairie n'est plus suffisant pour de nombreux auteurs. Je le redis une autre fois parce que c'est une révolution, l'attrait du livre papier en librairie n'est plus suffisant pour de nombreux auteurs.
Cela ne vaut plus le coup, ni le coût, de sacrifier 90 à 97% de ses droits d'auteurs (dans le cas d'Harlequin, et 90 à 82,5% dans la plupart des autres cas) pour avoir ses livres en librairie, puisqu'il se vend plus de livres du genre concerné sous le format ebook.
Je n'ai malheureusement pas les chiffres genre par genre, je dois me contenter d'un instrument assez imprécis nommé pifomètre. Mais je suis à peu près certain que pour la SF, la Fantasy, le thriller et le roman d'amour, on est au-dessus de 50% des ventes totales de livre en numérique par genre concerné aux Etats-Unis.
Si quelqu'un possède des statistiques précises là-dessus, qu'il ou elle n'hésite pas à me les donner en commentaire, avec un lien. Celles-ci sont vitales pour tous les auteurs français qui auraient pour projet de traduire leurs oeuvres en langue anglaise.
Il est en tout cas indéniable qu'il y a un basculement. Les auteurs ont moins peur. Ils se regrouperont pour avoir moins peur encore à l'avenir, et il y aura d'autres procès. Le modèle économique de la grande édition, celui de l'esclavage consenti, est en train d'être remis en question, et ce n'est pas près de s'arrêter. Pour le plus grand bonheur des premiers concernés, les créateurs.
[Edit 04/11/2014] Après avoir perdu le premier procès, les auteurs Harlequin ont fait appel. Le juge ayant en charge cet appel a reconnu leur démarche comme une Class Action (acte par lequel plusieurs plaignants se regroupent contre une société), ce qui signifie que l'appel va pouvoir poursuivre son cours. Source: The Passive Voice.
Utiliser une société-écran basé en Suisse pour échapper à l'impôt, les multinationales savent faire. Mais qu'une maison d'édition en profite pour obliger ses auteurs à licensier leurs ebooks à cette société en question, en leur offrant seulement 3% de droits d'auteur sur leurs ebooks, c'est relativement nouveau.
En fait, pas tant que ça pour les connaisseurs, d'ailleurs. La plainte concerne en effet une période s'étalant de 1990 à 2004. (Apparemment, Harlequin use aussi de la même stratégie pour les droits dérivés concernant les traductions d'oeuvres). Je ne vais pas m'étendre sur les mécanismes de l'arnaque, vous pouvez consulter ce lien pour un résumé de la plainte.
Ce procès aurait-il pu avoir lieu en l'an 2000 ? Pourquoi les auteurs lésés n'ont-ils fait appel à un avocat qu'en 2011 (ils se sont efforcés d'obtenir un accord à l'amiable depuis octobre 2011, mais cela n'a pas été possible) ?
Mon interprétation personnelle : parce qu'ils avaient peur de "se faire griller" dans le milieu de l'édition. D'être mis sur liste noire. Il leur fallait réunir les preuves, bien sûr, mais je suis certain que c'est la peur de ne plus être publié nulle part qui explique, de manière générale, que les auteurs soient aussi peu nombreux à intenter un procès à leur éditeur. Alors, qu'est-ce qui a changé ? Pourquoi certains osent-ils, à présent ?
Eh bien, parce qu'il y a une alternative. En 2010, les ventes d'ebooks représentaient 5% du total du marché du livre aux Etats-Unis. En 2011, c'était 15%. Et pour les trois premiers mois de 2012, on en est à 25% .
Attention, on parle de 25% du marché total du livre. C'est à dire que pour ce qui est de la littérature sentimentale, où les lecteurs (surtout des lectrices) recherchent des livres pratiques et pas cher, on a à mon avis dépassé les 50%.
Et des auteurs comme Ann Voss Peterson , une ancienne d'Harlequin, ont compris qu'elles pouvaient gagner beaucoup, beaucoup plus en s'autoéditant sur Amazon, Kobo, Apple et autres, et en recevant 70% du prix de chaque ebook vendu. Cela veut dire une chose : l'attrait du livre papier en librairie n'est plus suffisant pour de nombreux auteurs. Je le redis une autre fois parce que c'est une révolution, l'attrait du livre papier en librairie n'est plus suffisant pour de nombreux auteurs.
Cela ne vaut plus le coup, ni le coût, de sacrifier 90 à 97% de ses droits d'auteurs (dans le cas d'Harlequin, et 90 à 82,5% dans la plupart des autres cas) pour avoir ses livres en librairie, puisqu'il se vend plus de livres du genre concerné sous le format ebook.
Je n'ai malheureusement pas les chiffres genre par genre, je dois me contenter d'un instrument assez imprécis nommé pifomètre. Mais je suis à peu près certain que pour la SF, la Fantasy, le thriller et le roman d'amour, on est au-dessus de 50% des ventes totales de livre en numérique par genre concerné aux Etats-Unis.
Si quelqu'un possède des statistiques précises là-dessus, qu'il ou elle n'hésite pas à me les donner en commentaire, avec un lien. Celles-ci sont vitales pour tous les auteurs français qui auraient pour projet de traduire leurs oeuvres en langue anglaise.
Il est en tout cas indéniable qu'il y a un basculement. Les auteurs ont moins peur. Ils se regrouperont pour avoir moins peur encore à l'avenir, et il y aura d'autres procès. Le modèle économique de la grande édition, celui de l'esclavage consenti, est en train d'être remis en question, et ce n'est pas près de s'arrêter. Pour le plus grand bonheur des premiers concernés, les créateurs.
[Edit 04/11/2014] Après avoir perdu le premier procès, les auteurs Harlequin ont fait appel. Le juge ayant en charge cet appel a reconnu leur démarche comme une Class Action (acte par lequel plusieurs plaignants se regroupent contre une société), ce qui signifie que l'appel va pouvoir poursuivre son cours. Source: The Passive Voice.
Published on November 04, 2014 01:14
November 3, 2014
[Archive 18 mars 2012] De la rareté à l'abondance
L'auteur Kristine Kathryn Rusch (oui, le blog est en anglais) explique dans un remarquable billet les modèles de rareté et d'abondance dans le monde de l'édition et de l'autoédition. Je résume ci-dessous son article tel que je l'ai compris en y entremêlant quelques réflexions personnelles au passage. L'édition traditionnelle et tous ses acteurs, auteurs, libraires, éditeurs, agents, etc. a été habituée à penser les choses en termes de rareté et de dates de péremption, l'espace sur les rayons des libraires étant limité. Seuls quelques livres sont présentés de face et ont réellement des chances d'être choisis par les lecteurs. A l'exception des grands classiques et des locomotives, ils ne doivent pas rester trop longtemps dans les rayons, car on doit attirer les lecteurs avec des nouveautés. Le nouveau modèle est celui de l'abondance : les livres électroniques restent accessibles en permanence et les moteurs de recherche et les algorithmes permettent de les trouver en effectuant des recherches avec différents mots clés. Parmi les nouveaux acteurs du livre électronique, ceux qui développent les meilleurs modèles de recherche sont ceux qui gagnent, et c'est pourquoi Amazon est en tête pour le moment. Si l'on s'en tient au marché du livre papier en particulier, pour les autoéditeurs comme moi qui refusent de laisser la totalité de ce marché aux éditeurs, mais s'interdisent aussi de prendre le risque financier de passer par un distributeur, le modèle traditionnel de la rareté devient un modèle de la super-rareté. Ainsi par exemple, si l'on ne veut pas commander mes livres brochés par correspondance sur mon site, sur Amazon ou la Fnac.fr, le meilleur moyen est encore de regarder dans la colonne de droite de ce blog où je serai en dédicace dans les jours ou semaines à venir. Oui, oui, j'en profite pour me faire de la pub. Honte à moi. Les exemples de deal d'autoédités avec de grandes maisons d'édition où les premiers gardent leurs droits sur les livres papiers et ebooks, comme celui de John Locke sont rarissimes, et le resteront longtemps en France. Pour tous les acteurs habitués à ce marché de la rareté (note personnelle : oui, je suis au courant que dans le marché traditionnel, 56 000 livres brochés sortent en France par an, néanmoins ce marché ne représente qu'un petit pourcentage de la totalité des livres écrits chaque année), le nouveau modèle de l'abondance promulgué par l'ebook entraîne une énorme peur : celle de ne pas être repéré, noyé dans la masse. Comment va-t-on faire pour remarquer mon ebook parmi des centaines de milliers d'autres ? Kathryn Rusch explique très bien dans son billet que le modèle de la rareté était fondé sur l'instinct des éditeurs, mais également des lecteurs au moment de leur choix du livre ou de l'auteur. Le nouveau modèle devient mathématique : vous serez trouvé, forcément, mathématiquement, parce que vous ne vous contentez pas de publier un seul ebook et que vous essayez d'améliorer aussi bien la qualité d'écriture, de l'histoire, que la qualité visuelle des couvertures, ainsi que la qualité des quatrième de couverture (présentations). Quelqu'un me disait hier en dédicace qu'il faut un don pour écrire. Je pense simplement que certains ont plus de facilités que d'autres. Tout le monde ne peut pas écrire et en vivre, c'est certain. Combien d'écrivains, d'ailleurs, vivent de leur plume en France et uniquement de leur plume (sans compter l'argent qui vient des ateliers d'écriture) ? Une centaine ? Il est important de donner ce chiffre, car même dans ce nouveau monde de l'ebook, les choses ne vont pas d'un seul coup devenir très faciles pour tout le monde. Même pour les pros (dont je ne fais pas partie), cela va rester dur. Quoi qu'il en soit, ce chiffre est amené à progresser fortement. Evidemment, dans ce nouveau monde de l'abondance, les auteurs habitués à se reposer sur leur éditeur seront les plus démunis, du moins au début. Mais à partir du moment où le marché de l'ebook sera arrivé à maturité en France, ceux qui sauront s'adapter y trouveront leur compte. Et bien davantage qu'avec l'édition traditionnelle.
Published on November 03, 2014 05:40
October 31, 2014
[Archive 28/04/2010] MédiasTox, un outil pour évaluer la toxicité des médias
De la même manière qu'il existe des organismes de mesure de la pollution de l'air, comme Airparif en Ile-de-France, on pourrait inventer MédiasTox, un organisme chargé de mesurer la toxicité des médias. Les médias les plus invasifs que sont la télévision et la radio seraient bien sûr les premiers "mesurés". Les présentateurs télé ont d'ailleurs déjà commencé une démarche d'auto-évaluation, puisqu'ils informent souvent ainsi : "attention, les images suivantes peuvent heurter la sensibilité des jeunes téléspectateurs". Mais il s'agirait d'aller plus loin, en mesurant l'impact des informations sur le moral des personnes qui y sont soumises. Une démarche d'utilité publique, donc, qui pourrait permettre de faire diminuer la consommation d'antidépresseurs, de produits addictifs tels que l'alcool et le tabac, voire, de manière plus générale, la surconsommation induite par l'état de stress...
A titre personnel, je n'aime pas trop les messages un peu hypocrites du style : "fumer tue", ou "évitez de grignoter entre les repas". Mais, s'ils sont une manière d'évacuer les problèmes et de dire en quelque sorte, "je m'en lave les mains", ils peuvent peut-être chez certains provoquer une prise de conscience. De la même manière, avant les flashs infos, on pourrait peut-être passer des messages du style : "l'abus d'informations anxiogènes peut provoquer des états de stress ou une aggravation d'états dépressifs, chez l'enfant comme chez l'adulte". Cela permettrait peut-être de faire baisser le trou de la Sécu. Par ailleurs, un site qui évaluerait l'anxiété générée par les informations sur une échelle de 1 à 10 permettrait à chacun de regarder des flashs infos ou d'écouter la radio en toute connaissance de cause, en sachant ce qui l'attend et donc, en renforçant plus ou moins ses propres défenses. Et la liberté de la presse, dans tout ça ? Il s'agit effectivement du point le plus délicat. MédiasTox serait un instrument, rappelons-le, de mesure et non de contrôle de la toxicité de l'information, à savoir que l'organisme n'aurait aucun droit de préconisation d'aucune sorte pouvant porter atteinte à la liberté de la presse. La toxicité serait évaluée à posteriori de chaque journal, afin que l'organisme ne puisse s'arroger des droits sur l'information supérieurs à ceux du citoyen. Mais, même ainsi, les médias eux-mêmes, en découvrant la toxicité des informations qu'ils délivrent, pourraient être tentés de s'autocensurer. Là n'est pas le but recherché, il ne s'agit pas non plus de fermer les yeux sur les drames du monde ni de faire l'autruche. Les journalistes devront s'en tenir à ce qu'ils faisaient avant, ni plus ni moins. Pour ce qui est de la mesure de la toxicité de l'info sur Internet, cela semble beaucoup moins praticable, mais Internet est aussi un média qui peut s'autoréguler, des sites comme Hoaxbuster le prouvent. Après, vous me direz, comment déterminer ce qui est toxique de ce qui ne l'est pas ? De par les informations traitées, bien sûr, mais aussi de par la manière dont on les traite. Des termes comme "alarmant", "anormal", "préoccupant", "inquiétant", "crise", "choquant", sont des termes anxiogènes. Il ne s'agirait pas de les interdire, bien au contraire, mais que l'organisme les repère pour les faire entrer dans le champ de son évaluation. L'organisme pourrait tenir un compte de ces termes, mais uniquement à titre justificatif, pour qu'il puisse expliquer pourquoi il a évalué la toxicité de tel journal à 9 sur 10 par exemple. Je sais déjà que l'on va malgré tout me reprocher de vouloir porter atteinte à la liberté de la presse, à laquelle je suis profondément attaché, je sais que l'on va me dire que les dons pour les réfugiés d'Haïti n'auraient pas été si importants si les journaux n'avaient fait une telle audience, que vouloir afficher des informations susceptibles de dissuader les gens d'avoir recours aux médias, c'est faire acte d'anti-citoyenneté, que les journalistes sont les premiers défenseurs des droits de l'homme et qu'ils le payent souvent de leur vie à l'étranger... Je sais tout cela. Il n'empêche, l'information n'est pas neutre, et son impact dans notre vie quotidienne est bien réel. Il importe de mesurer au mieux cet impact pour pouvoir protéger ne serait-ce que les personnes les plus fragiles.
A titre personnel, je n'aime pas trop les messages un peu hypocrites du style : "fumer tue", ou "évitez de grignoter entre les repas". Mais, s'ils sont une manière d'évacuer les problèmes et de dire en quelque sorte, "je m'en lave les mains", ils peuvent peut-être chez certains provoquer une prise de conscience. De la même manière, avant les flashs infos, on pourrait peut-être passer des messages du style : "l'abus d'informations anxiogènes peut provoquer des états de stress ou une aggravation d'états dépressifs, chez l'enfant comme chez l'adulte". Cela permettrait peut-être de faire baisser le trou de la Sécu. Par ailleurs, un site qui évaluerait l'anxiété générée par les informations sur une échelle de 1 à 10 permettrait à chacun de regarder des flashs infos ou d'écouter la radio en toute connaissance de cause, en sachant ce qui l'attend et donc, en renforçant plus ou moins ses propres défenses. Et la liberté de la presse, dans tout ça ? Il s'agit effectivement du point le plus délicat. MédiasTox serait un instrument, rappelons-le, de mesure et non de contrôle de la toxicité de l'information, à savoir que l'organisme n'aurait aucun droit de préconisation d'aucune sorte pouvant porter atteinte à la liberté de la presse. La toxicité serait évaluée à posteriori de chaque journal, afin que l'organisme ne puisse s'arroger des droits sur l'information supérieurs à ceux du citoyen. Mais, même ainsi, les médias eux-mêmes, en découvrant la toxicité des informations qu'ils délivrent, pourraient être tentés de s'autocensurer. Là n'est pas le but recherché, il ne s'agit pas non plus de fermer les yeux sur les drames du monde ni de faire l'autruche. Les journalistes devront s'en tenir à ce qu'ils faisaient avant, ni plus ni moins. Pour ce qui est de la mesure de la toxicité de l'info sur Internet, cela semble beaucoup moins praticable, mais Internet est aussi un média qui peut s'autoréguler, des sites comme Hoaxbuster le prouvent. Après, vous me direz, comment déterminer ce qui est toxique de ce qui ne l'est pas ? De par les informations traitées, bien sûr, mais aussi de par la manière dont on les traite. Des termes comme "alarmant", "anormal", "préoccupant", "inquiétant", "crise", "choquant", sont des termes anxiogènes. Il ne s'agirait pas de les interdire, bien au contraire, mais que l'organisme les repère pour les faire entrer dans le champ de son évaluation. L'organisme pourrait tenir un compte de ces termes, mais uniquement à titre justificatif, pour qu'il puisse expliquer pourquoi il a évalué la toxicité de tel journal à 9 sur 10 par exemple. Je sais déjà que l'on va malgré tout me reprocher de vouloir porter atteinte à la liberté de la presse, à laquelle je suis profondément attaché, je sais que l'on va me dire que les dons pour les réfugiés d'Haïti n'auraient pas été si importants si les journaux n'avaient fait une telle audience, que vouloir afficher des informations susceptibles de dissuader les gens d'avoir recours aux médias, c'est faire acte d'anti-citoyenneté, que les journalistes sont les premiers défenseurs des droits de l'homme et qu'ils le payent souvent de leur vie à l'étranger... Je sais tout cela. Il n'empêche, l'information n'est pas neutre, et son impact dans notre vie quotidienne est bien réel. Il importe de mesurer au mieux cet impact pour pouvoir protéger ne serait-ce que les personnes les plus fragiles.
Published on October 31, 2014 03:56
October 30, 2014
[Archive 13 juin 2013] Les étapes de création d'un ebook - 2ème partie
Deuxième et dernière partie aujourd'hui de l'article consacré à la création d'ebooks, déjà paru sur le site
Espaces Comprises
.
3e étape : la vérification
Testez votre fichier sur des liseuses, en examinant plus particulièrement les passages en italiques, pour vérifier s'ils ont bien été conservés. Je recommande aussi de tester le chapitrage sur la liseuse (il existe une application Kindle pour PC et Mac et des applications pour lire des epubs sur ordinateur, mais rien ne vaut la liseuse).
Sigil vous permet aussi de vérifier vos epubs, pour être sûrs qu'ils seront acceptés au niveau qualité technique, notamment par Apple. Cela ne préjuge cependant pas du contenu, et ne vous dispense en rien de le vérifier.
4e étape : la distribution
Je distribue en ce moment sur Amazon, Apple, Kobo/la Fnac, Smashwords (uniquement sur leur site, je n'utilise pas les fonctions de distribution externe de Smashwords car la gestion des DRM n'est pas transparente avec eux), YouScribe et Chapitre.com.
La distribution externe, qu'est-ce que c'est ? Ce sont tous les sites comme Smashwords ou Immatériel qui vous proposent de réaliser eux-mêmes vos fichiers ebooks et de les distribuer sur Apple, Amazon, Kobo, Bookeen et les autres. Cela rajoute un intermédiaire, est susceptible de rallonger les délais de paiement et amoindrit votre redevance d'auteur. Vous y perdez aussi en autonomie et en indépendance, raisons pour lesquelles je les évite.
Pour Chapitre, il faut les démarcher directement. Pour Apple, Amazon et Kobo, ils mettent à disposition des sites. Attention, pour Apple, il vous faudra utiliser l'application iTunes Producer à partir d'un Mac ou d'un iMac exclusivement si vous voulez distribuer chez eux (le site iTunes Connect est quant à lui accessible à partir d'un PC, et permet de consulter ses ventes et de modifier le prix des ebooks, ainsi que les pays vers lesquels vous distribuez). Il vous faudra également un numéro de taxe US de type EID . Je sais, c'est contraignant. Ce n'est nécessaire que pour Apple. Il vous faut pour cela vous rendre sur le lien figurant dans l'article et renvoyer le formulaire. Vous pouvez passer par l'ambassade des Etats-Unis pour cela.
Je n'utilise pas Numilog, car il faut payer pour qu'ils vous fassent les conversions. Toutes ces plates-formes permettent en tout cas de distribuer sans DRM – les DRM sont les fameux verrous numériques censés empêcher la copie des livres, mais qui ne font selon moi que nuire à l'expérience des lecteurs, notamment en limitant leurs possibilités de conserver leurs fichiers. Je recommande d'indiquer dans la description des livres sur Amazon que vos fichiers sont sans DRM (si c'est le cas, bien sûr).
Amazon KDP Kobo Writing Life Smashwords YouScribe Apple
À l'intérieur de ces sites, n'oubliez pas de rentrer vos coordonnées bancaires pour être payé. Tous procèdent par virement électronique, mais si l'on est de la vieille école, il est aussi possible de réclamer le paiement par chèque pour Amazon, par exemple (le seuil minimum de ventes est alors plus important).
Toujours à l'intérieur de ces sites (sauf Smashwords et YouScribe, où je recommande la distribution sur le site, sans plus, et ce afin de conserver vos marges), optez pour la distribution mondiale si l'on vous en offre la possibilité, cela vous permettra de gagner du temps. En général, il s'agit juste d'une case à cocher pour que votre ebook soit téléchargeable dans un maximum de pays.
Cet article ne prétend pas être exhaustif. Vous êtes auteur indépendant. À vous de mettre un peu les mains dans le cambouis, de fouiner, d'obtenir sur Internet les différents tutoriels pour en savoir plus sur chaque sujet.
Par expérience, les différents logiciels ou plugins évoqués ici sont simples d'utilisation et ne nécessitent aucune notion de programmation. Si quelqu'un qui ni connaît rien comme moi a pu y arriver, vous devriez vous en sortir.
Pour celles et ceux qui voudraient aller plus loin sur la création d'epub, n'hésitez pas à suivre ce lien.
Les images ci-dessous peuvent constituer autant d'indications sur les différentes étapes:
3e étape : la vérification
Testez votre fichier sur des liseuses, en examinant plus particulièrement les passages en italiques, pour vérifier s'ils ont bien été conservés. Je recommande aussi de tester le chapitrage sur la liseuse (il existe une application Kindle pour PC et Mac et des applications pour lire des epubs sur ordinateur, mais rien ne vaut la liseuse).
Sigil vous permet aussi de vérifier vos epubs, pour être sûrs qu'ils seront acceptés au niveau qualité technique, notamment par Apple. Cela ne préjuge cependant pas du contenu, et ne vous dispense en rien de le vérifier.
4e étape : la distribution
Je distribue en ce moment sur Amazon, Apple, Kobo/la Fnac, Smashwords (uniquement sur leur site, je n'utilise pas les fonctions de distribution externe de Smashwords car la gestion des DRM n'est pas transparente avec eux), YouScribe et Chapitre.com.
La distribution externe, qu'est-ce que c'est ? Ce sont tous les sites comme Smashwords ou Immatériel qui vous proposent de réaliser eux-mêmes vos fichiers ebooks et de les distribuer sur Apple, Amazon, Kobo, Bookeen et les autres. Cela rajoute un intermédiaire, est susceptible de rallonger les délais de paiement et amoindrit votre redevance d'auteur. Vous y perdez aussi en autonomie et en indépendance, raisons pour lesquelles je les évite.
Pour Chapitre, il faut les démarcher directement. Pour Apple, Amazon et Kobo, ils mettent à disposition des sites. Attention, pour Apple, il vous faudra utiliser l'application iTunes Producer à partir d'un Mac ou d'un iMac exclusivement si vous voulez distribuer chez eux (le site iTunes Connect est quant à lui accessible à partir d'un PC, et permet de consulter ses ventes et de modifier le prix des ebooks, ainsi que les pays vers lesquels vous distribuez). Il vous faudra également un numéro de taxe US de type EID . Je sais, c'est contraignant. Ce n'est nécessaire que pour Apple. Il vous faut pour cela vous rendre sur le lien figurant dans l'article et renvoyer le formulaire. Vous pouvez passer par l'ambassade des Etats-Unis pour cela.
Je n'utilise pas Numilog, car il faut payer pour qu'ils vous fassent les conversions. Toutes ces plates-formes permettent en tout cas de distribuer sans DRM – les DRM sont les fameux verrous numériques censés empêcher la copie des livres, mais qui ne font selon moi que nuire à l'expérience des lecteurs, notamment en limitant leurs possibilités de conserver leurs fichiers. Je recommande d'indiquer dans la description des livres sur Amazon que vos fichiers sont sans DRM (si c'est le cas, bien sûr).
Amazon KDP Kobo Writing Life Smashwords YouScribe Apple
À l'intérieur de ces sites, n'oubliez pas de rentrer vos coordonnées bancaires pour être payé. Tous procèdent par virement électronique, mais si l'on est de la vieille école, il est aussi possible de réclamer le paiement par chèque pour Amazon, par exemple (le seuil minimum de ventes est alors plus important).
Toujours à l'intérieur de ces sites (sauf Smashwords et YouScribe, où je recommande la distribution sur le site, sans plus, et ce afin de conserver vos marges), optez pour la distribution mondiale si l'on vous en offre la possibilité, cela vous permettra de gagner du temps. En général, il s'agit juste d'une case à cocher pour que votre ebook soit téléchargeable dans un maximum de pays.
Cet article ne prétend pas être exhaustif. Vous êtes auteur indépendant. À vous de mettre un peu les mains dans le cambouis, de fouiner, d'obtenir sur Internet les différents tutoriels pour en savoir plus sur chaque sujet.
Par expérience, les différents logiciels ou plugins évoqués ici sont simples d'utilisation et ne nécessitent aucune notion de programmation. Si quelqu'un qui ni connaît rien comme moi a pu y arriver, vous devriez vous en sortir.
Pour celles et ceux qui voudraient aller plus loin sur la création d'epub, n'hésitez pas à suivre ce lien.
Les images ci-dessous peuvent constituer autant d'indications sur les différentes étapes:
Published on October 30, 2014 02:24
October 29, 2014
[Archive 8 juin 2013] Les étapes de création d'un ebook - 1ère partie
Vous êtes auteur édité de longue date, mais votre éditeur n'a pas inclus les droits numériques dans votre contrat d'édition, ou ne les exploite en aucune manière. Vous êtes jeune auteur et, en analysant le marché, vous vous êtes aperçu(e) que les ventes de liseuses numériques avaient décollé depuis 2011 en France, que l'ebook allait devenir dans le futur le moyen de distribution rêvé puisque ne comportant pas de retours et limitant considérablement le risque financier. Dans un cas comme dans l'autre, il est temps de proposer au public vos textes au format numérique. Voici donc quelques exemples parmi d'autres d'étapes de la création d'ebooks qui permettront aux auteurs d'ouvrages non illustrés de numériser leur(s) roman(s) de manière simple et rapide. [Article déjà paru sur le site
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]
1re étape : ISBN et exclusivité
Si j'ai tenu à lier le sujet du numéro ISBN, numéro d'identification de votre livre, à celui de la distribution exclusive ou non, c'est que le principal acteur du livre numérique, loin devant tous les autres en ce qui concerne la visibilité qu'il procure aux auteurs indépendants, Amazon, ne demande pas d'ISBN et propose une option d'exclusivité, appelée KDP Select.
En d'autres termes, pour ceux qui auraient à l'esprit de profiter des fonctionnalités de KDP Select, à savoir la gratuité de leur ouvrage pour une période promotionnelle de cinq jours maximum et la mise à disposition (contre paiement à chaque téléchargement) dans la bibliothèque de prêt du Kindle, en échange de l'exclusivité pour trois mois de leurs ouvrages sur Amazon, il y a matière à questionner l'utilité d'un numéro ISBN.
Que cela soit clair, je déconseille fortement l'exclusivité. Certes, les concurrents d'Amazon commencent seulement à comprendre que tous les auteurs indépendants réunis pèsent à peu près 25% des ventes d'ebooks, soit autant que les deux plus gros éditeurs aux États-Unis.
Certes, le modèle économique des concurrents d'Amazon semble lié au modèle des gros éditeurs, et les Kobo, Apple et consorts ne commencent à miser que très prudemment sur les auteurs indépendants, avec beaucoup de retard.
Mais le poids économique des auteurs indépendants va finir par faire pencher la balance. C'est irrémédiable. Aux États-Unis, l'essor de l'ebook est allé de pair avec la progression des ventes d'ebooks des auteurs indépendants, et le basculement des auteurs de milieu de liste vers l'autoédition.
Ainsi, dans le milieu de la SFFF (science-fiction, fantasy, fantastique), on estime que le seuil des 50% d'ebooks vendus par rapport aux livres papier a été dépassé outre-Atlantique.
Il est donc fort probable que la SFFF soit, avec la romance, les livres érotiques et le polar, le premier domaine à basculer du côté indépendant de la Force en France. Et dans ce cas, les concurrents d'Amazon suivront, contraints et forcés.
Donc, privilégiez le plus grand nombre de distributeurs possible, pour ne pas favoriser l'un d'eux, préserver votre future indépendance et ne pas nuire aux lecteurs qui ne possèderaient pas un Kindle. Faites en sorte de ne pas tarir les petits ruisseaux si vous voulez un jour avoir une grande rivière. En d'autres termes, ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier.
Vous pouvez récupérer le Formulaire d'autoédition pour le particulier demandeur d'un ISBN auprès de l'AFNIL : http://wwww.afnil.org , les numéros vous seront ensuite envoyés. Libre à vous de les utiliser pour les ouvrages numériques ou papier de votre choix. Les ISBN permettent en théorie un meilleur repérage de vos ebooks sur Internet, donc mieux vaut ne pas les négliger pour les distributeurs concurrents d'Amazon.
2e étape : la conversion
Le moyen le plus simple revient à utiliser le site Feedbooks , à y copier/coller vos documents, à les publier gratuitement, juste le temps de récupérer les fichiers epub et Kindle, puis à les retirer du site.
C'est cependant une solution qui reste amateur, valable si vous souhaitez juste offrir un extrait de vos textes en format numérique sur votre site, mais pas si vous souhaitez vendre – les fichiers créés par ce biais comporteront la mention Feedbooks.
Je recommande de créer des fichiers sans DRM (digital rights management, verrous numériques). Les DRM empêchent en effet la conversion et la sauvegarde des fichiers ebook par les lecteurs, ce qui est préjudiciable pour ces derniers, et sont aisément contournés par les pirates de tous bords.
Amazon est le seul distributeur à permettre la conversion directement à partir de fichiers Word (.doc). Personnellement, je préfère utiliser le logiciel Mobipocket creator . Il existe un tutoriel en anglais que je recommande. Si j'utilise Mobipocket, c'est qu'il me permet de compresser au maximum mes fichiers Kindle, ce qui diminue mes "frais de livraison" à chaque vente d'ebook sur Amazon et améliore ma marge.
Vous n'êtes pas obligé(e) d'utiliser la table des matières de Mobipocket. En utilisant les feuilles de style de Word, il y a moyen de créer un sommaire comportant des hyperliens pour chaque titre de chapitre. Il n'est pas indispensable de le faire, mais cela facilite la navigation à l'intérieur du livre et c'est plus professionnel.
[EDIT 29/10/2014] Je ne me sers désormais plus du tout de Mobipocket Creator, me contentant dans l'ordre de convertir mes fichiers Libre Office en epub via Writer 2epub, puis de vérifier et de sauvegarder systématiquement l'epub sous Sigil, et enfin de convertir l'epub en .mobi via Calibre (ce qui rajoute une table des matières à la fin). Les conseils ci-dessous demeurent cependant valables.
Il importe de remplir les champs de métadonnées quel que soit le distributeur. Les métadonnées correspondent à la signature numérique de votre fichier. Par exemple, pour un fichier de type Word, vous accédez aux propriétés pour savoir qui est le créateur du document. Les métadonnées sont un peu plus étendues : elles comprennent non seulement le nom de l'auteur, mais celui de l'éditeur s'il y a lieu, l'ISBN, la description du livre (quatrième de couverture), et parfois même la couverture, que vous pouvez y intégrer directement.
En théorie, on peut se passer des métadonnées internes au fichier epub, car tous ces renseignements, il vous faut les communiquer de nouveau dans les champs appropriés sur les sites ou fichiers excel des distributeurs concernés. Il n'est en général pas nécessaire d'intégrer la couverture de l'ebook dans les métadonnées. Attention, pour Apple, non seulement ce n'est pas nécessaire mais il ne faut pas le faire, sous peine de voir votre fichier epub refusé (oui, Apple utilise l'epub, un format commun aux PC et Mac, tout comme les fichiers .RTF).
Votre fichier de départ doit être "propre", c'est à dire que les polices de caractère prises en compte par les ebooks sont basiques, pas au-delà de la taille 14, les lettrines ne sont pas prises en compte, et les césures ne sont pas définies par vous, mais par le matériel utilisé (liseuse). Ainsi, la Kindle Paperwhite ne pratique pas la césure, là où les dernières Bookeen et Kobo proposent l'option. Dans le corps du texte de votre traitement de texte, veillez à ce que le style reste partout sur "standard", et ce afin d'éviter les surprises.
J'ai tendance à inclure une présentation de l'ouvrage (de type quatrième de couverture) au début de l'ebook (je parle ici du corps du livre), afin que le lecteur sache de quoi il s'agit s'il ne l'a plus lu depuis longtemps. Je le fais, même si j'ai déjà rentré la présentation dans le champ de métadonnées de l'ebook.
À des fins promotionnelles, je rentre aussi la description de mes autres ouvrages en fin de fichier, avec des liens hypertextes vers mon site et mon blog. Il est aussi possible de procéder à des échanges de présentation avec d'autres auteurs, afin d'essayer de « partager le lectorat ».
Pour les fichiers EPUB, auparavant, j'utilisais le logiciel Calibre couplé au logiciel Sigil . Calibre permet d'assurer une conversion de manière simple (personnellement, dans l'onglet présentation, je supprime l'interligne automatique entre paragraphes, pour resserrer le texte). Il est possible si l'on maîtrise le css de faire un epub de A à Z avec le logiciel Sigil (merci à Roshieru Chan pour l'info). Personnellement, je ne l'utilise qu'à partir de fichiers epub déjà constitués (il n'y a pas besoin de connaître le css dans ce cas de figure). Sigil permet, avec l'onglet "Insert", puis "SGF Chapter marker", d'insérer très facilement des chapitres, puis de générer une table des matières sans avoir à le faire sous Calibre (moins fiable, selon mon expérience).
En ce moment, je bâtis mes fichiers epub directement à partir du traitement de texte que j'utilise, à savoir LibreOffice. Je continue à utiliser Sigil, mais juste pour la vérification finale de l'epub, même plus pour le chapitrage.
Pour cela, je suis allé récupérer le plugin Writer to ePub sur Internet. Puis dans l'onglet "Outils" de Libre Office, en sélectionnant "Gestionnaire d'extensions", je l'ai ajouté.
Il me suffit ensuite de créer tous mes titres de chapitres (juste les titres de chapitre, pas les chapitres entiers) à l'aide des feuilles de style en titre 1 (en limitant la police de caractère à la taille 14, les tailles supérieures n'étant de toute façon pas gérées par les ebooks) pour obtenir un chapitrage automatiquement. Je rentre les métadonnées, je laisse les préférences par défaut, je lance la conversion et c'est magique, tout se fait tout seul (l'epub est créé dans le même répertoire que celui du document converti). C'est une solution ultrasimple une fois que le plugin est installé, plus encore que de définir des hyperliens sous Word.
(Etapes 3 et 4 à venir dans le prochain article.)
1re étape : ISBN et exclusivité
Si j'ai tenu à lier le sujet du numéro ISBN, numéro d'identification de votre livre, à celui de la distribution exclusive ou non, c'est que le principal acteur du livre numérique, loin devant tous les autres en ce qui concerne la visibilité qu'il procure aux auteurs indépendants, Amazon, ne demande pas d'ISBN et propose une option d'exclusivité, appelée KDP Select.
En d'autres termes, pour ceux qui auraient à l'esprit de profiter des fonctionnalités de KDP Select, à savoir la gratuité de leur ouvrage pour une période promotionnelle de cinq jours maximum et la mise à disposition (contre paiement à chaque téléchargement) dans la bibliothèque de prêt du Kindle, en échange de l'exclusivité pour trois mois de leurs ouvrages sur Amazon, il y a matière à questionner l'utilité d'un numéro ISBN.
Que cela soit clair, je déconseille fortement l'exclusivité. Certes, les concurrents d'Amazon commencent seulement à comprendre que tous les auteurs indépendants réunis pèsent à peu près 25% des ventes d'ebooks, soit autant que les deux plus gros éditeurs aux États-Unis.
Certes, le modèle économique des concurrents d'Amazon semble lié au modèle des gros éditeurs, et les Kobo, Apple et consorts ne commencent à miser que très prudemment sur les auteurs indépendants, avec beaucoup de retard.
Mais le poids économique des auteurs indépendants va finir par faire pencher la balance. C'est irrémédiable. Aux États-Unis, l'essor de l'ebook est allé de pair avec la progression des ventes d'ebooks des auteurs indépendants, et le basculement des auteurs de milieu de liste vers l'autoédition.
Ainsi, dans le milieu de la SFFF (science-fiction, fantasy, fantastique), on estime que le seuil des 50% d'ebooks vendus par rapport aux livres papier a été dépassé outre-Atlantique.
Il est donc fort probable que la SFFF soit, avec la romance, les livres érotiques et le polar, le premier domaine à basculer du côté indépendant de la Force en France. Et dans ce cas, les concurrents d'Amazon suivront, contraints et forcés.
Donc, privilégiez le plus grand nombre de distributeurs possible, pour ne pas favoriser l'un d'eux, préserver votre future indépendance et ne pas nuire aux lecteurs qui ne possèderaient pas un Kindle. Faites en sorte de ne pas tarir les petits ruisseaux si vous voulez un jour avoir une grande rivière. En d'autres termes, ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier.
Vous pouvez récupérer le Formulaire d'autoédition pour le particulier demandeur d'un ISBN auprès de l'AFNIL : http://wwww.afnil.org , les numéros vous seront ensuite envoyés. Libre à vous de les utiliser pour les ouvrages numériques ou papier de votre choix. Les ISBN permettent en théorie un meilleur repérage de vos ebooks sur Internet, donc mieux vaut ne pas les négliger pour les distributeurs concurrents d'Amazon.
2e étape : la conversion
Le moyen le plus simple revient à utiliser le site Feedbooks , à y copier/coller vos documents, à les publier gratuitement, juste le temps de récupérer les fichiers epub et Kindle, puis à les retirer du site.
C'est cependant une solution qui reste amateur, valable si vous souhaitez juste offrir un extrait de vos textes en format numérique sur votre site, mais pas si vous souhaitez vendre – les fichiers créés par ce biais comporteront la mention Feedbooks.
Je recommande de créer des fichiers sans DRM (digital rights management, verrous numériques). Les DRM empêchent en effet la conversion et la sauvegarde des fichiers ebook par les lecteurs, ce qui est préjudiciable pour ces derniers, et sont aisément contournés par les pirates de tous bords.
Amazon est le seul distributeur à permettre la conversion directement à partir de fichiers Word (.doc). Personnellement, je préfère utiliser le logiciel Mobipocket creator . Il existe un tutoriel en anglais que je recommande. Si j'utilise Mobipocket, c'est qu'il me permet de compresser au maximum mes fichiers Kindle, ce qui diminue mes "frais de livraison" à chaque vente d'ebook sur Amazon et améliore ma marge.
Vous n'êtes pas obligé(e) d'utiliser la table des matières de Mobipocket. En utilisant les feuilles de style de Word, il y a moyen de créer un sommaire comportant des hyperliens pour chaque titre de chapitre. Il n'est pas indispensable de le faire, mais cela facilite la navigation à l'intérieur du livre et c'est plus professionnel.
[EDIT 29/10/2014] Je ne me sers désormais plus du tout de Mobipocket Creator, me contentant dans l'ordre de convertir mes fichiers Libre Office en epub via Writer 2epub, puis de vérifier et de sauvegarder systématiquement l'epub sous Sigil, et enfin de convertir l'epub en .mobi via Calibre (ce qui rajoute une table des matières à la fin). Les conseils ci-dessous demeurent cependant valables.
Il importe de remplir les champs de métadonnées quel que soit le distributeur. Les métadonnées correspondent à la signature numérique de votre fichier. Par exemple, pour un fichier de type Word, vous accédez aux propriétés pour savoir qui est le créateur du document. Les métadonnées sont un peu plus étendues : elles comprennent non seulement le nom de l'auteur, mais celui de l'éditeur s'il y a lieu, l'ISBN, la description du livre (quatrième de couverture), et parfois même la couverture, que vous pouvez y intégrer directement.
En théorie, on peut se passer des métadonnées internes au fichier epub, car tous ces renseignements, il vous faut les communiquer de nouveau dans les champs appropriés sur les sites ou fichiers excel des distributeurs concernés. Il n'est en général pas nécessaire d'intégrer la couverture de l'ebook dans les métadonnées. Attention, pour Apple, non seulement ce n'est pas nécessaire mais il ne faut pas le faire, sous peine de voir votre fichier epub refusé (oui, Apple utilise l'epub, un format commun aux PC et Mac, tout comme les fichiers .RTF).
Votre fichier de départ doit être "propre", c'est à dire que les polices de caractère prises en compte par les ebooks sont basiques, pas au-delà de la taille 14, les lettrines ne sont pas prises en compte, et les césures ne sont pas définies par vous, mais par le matériel utilisé (liseuse). Ainsi, la Kindle Paperwhite ne pratique pas la césure, là où les dernières Bookeen et Kobo proposent l'option. Dans le corps du texte de votre traitement de texte, veillez à ce que le style reste partout sur "standard", et ce afin d'éviter les surprises.
J'ai tendance à inclure une présentation de l'ouvrage (de type quatrième de couverture) au début de l'ebook (je parle ici du corps du livre), afin que le lecteur sache de quoi il s'agit s'il ne l'a plus lu depuis longtemps. Je le fais, même si j'ai déjà rentré la présentation dans le champ de métadonnées de l'ebook.
À des fins promotionnelles, je rentre aussi la description de mes autres ouvrages en fin de fichier, avec des liens hypertextes vers mon site et mon blog. Il est aussi possible de procéder à des échanges de présentation avec d'autres auteurs, afin d'essayer de « partager le lectorat ».
Pour les fichiers EPUB, auparavant, j'utilisais le logiciel Calibre couplé au logiciel Sigil . Calibre permet d'assurer une conversion de manière simple (personnellement, dans l'onglet présentation, je supprime l'interligne automatique entre paragraphes, pour resserrer le texte). Il est possible si l'on maîtrise le css de faire un epub de A à Z avec le logiciel Sigil (merci à Roshieru Chan pour l'info). Personnellement, je ne l'utilise qu'à partir de fichiers epub déjà constitués (il n'y a pas besoin de connaître le css dans ce cas de figure). Sigil permet, avec l'onglet "Insert", puis "SGF Chapter marker", d'insérer très facilement des chapitres, puis de générer une table des matières sans avoir à le faire sous Calibre (moins fiable, selon mon expérience).
En ce moment, je bâtis mes fichiers epub directement à partir du traitement de texte que j'utilise, à savoir LibreOffice. Je continue à utiliser Sigil, mais juste pour la vérification finale de l'epub, même plus pour le chapitrage.
Pour cela, je suis allé récupérer le plugin Writer to ePub sur Internet. Puis dans l'onglet "Outils" de Libre Office, en sélectionnant "Gestionnaire d'extensions", je l'ai ajouté.
Il me suffit ensuite de créer tous mes titres de chapitres (juste les titres de chapitre, pas les chapitres entiers) à l'aide des feuilles de style en titre 1 (en limitant la police de caractère à la taille 14, les tailles supérieures n'étant de toute façon pas gérées par les ebooks) pour obtenir un chapitrage automatiquement. Je rentre les métadonnées, je laisse les préférences par défaut, je lance la conversion et c'est magique, tout se fait tout seul (l'epub est créé dans le même répertoire que celui du document converti). C'est une solution ultrasimple une fois que le plugin est installé, plus encore que de définir des hyperliens sous Word.
(Etapes 3 et 4 à venir dans le prochain article.)
Published on October 29, 2014 06:20
October 28, 2014
[Archive 25 janvier 2013] Le meilleur reader pour les mal-voyants
Suite à mon article à propos du Kindle Paperwhite et du Kobo Glo, les visites sur ce blog ont doublé. Il faut dire que la période s'y prêtait. Je n'étais pas particulièrement enclin à parler du Bookeen Frontlight, puisque Irène Delse l'a très bien fait avant moi sur son blog. Néanmoins, il m'arrive de rencontrer des personnes en dédicace dont la vue baisse, et l'un de mes meilleurs amis est mal-voyant. Je tenais donc à préciser ici que oui, la Bookeen Frontlight est très certainement la liseuse d'ebooks la mieux adaptée à un public mal-voyant. La Bookeen Frontlight propose une option "Nightmode", dont vous pouvez observer la démonstration sur la vidéo ci-dessous, et qui me semble la plus adaptée à un public privilégiant la lecture de caractères blancs sur fond noir. Ajouté à cela un éclairage réglable, et des possibilités très nombreuses de zoom ou grossissement de caractères (et choix de caractères) c'est très appréciable je pense. Ce mode Nightmode serait d'après les testeurs de Goodereader spécifique à la Frontlight. Je peux confirmer qu'il ne figure pas sur la Kindle Paperwhite. Concernant les autres possibilités, la Frontlight est sans doute la plus versatile des liseuses, c'est à dire qu'elle dispose de nombreuses options accessibles grâce à son bouton central, et peut donc faire beaucoup de choses. A titre personnel, je garde une préférence pour ma Kindle Paperwhite. J'ai pu en tester l'autonomie qui est sans doute davantage d'un mois que de huit semaines comme annoncé par Amazon (en tout cas en laissant en mode veille entre les périodes de lecture), mais ce n'est pas le principal. L'ergonomie, la facilité d'utilisation au quotidien est pour moi, avec les fonctions d'éclairage, l'un de ses atouts premier. Elle surpasse en cela la Frontlight (voir aussi sur la vidéo les problèmes pour taper des mots dans le moteur de recherche de la Frontlight, problèmes qui ne se posent pas avec les Kindle), pour laquelle le choix de maintenir des boutons physiques, quoiqu'apprécié des testeurs de Goodereader, me semble contestable, ou à tout le moins superflu. Mais bon, c'est peut-être aussi une question de goût.
Published on October 28, 2014 05:19
October 23, 2014
[Archive 17/11/2012] Kobo Glo ou Kindle Paperwhite?
Si vous êtes pressé(e) d'offrir ou de vous faire offrir une liseuse électronique pour Noël, la Kindle Paperwhite à 129 € étant en rupture de stock jusqu'au 4 février 2013, vous vous tournerez plutôt vers une Kobo Glo (ou une Bookeen, ou une Sony). Mais quel est le meilleur produit ? Je n'ai pas trouvé sur le net de comparatif vidéo de toutes les liseuses, et le duel le plus spectaculaire opposant en France Amazon à la Fnac/Kobo, j'ai donc choisi d'intégrer ici l'excellente vidéo du site
Good e-Reader.
Verdict ? Eh bien, la Kobo Glo est plus lumineuse, mais la lumière est plus bleue. La Kobo est aussi plus versatile, avec notamment un format plus universel, l'e-pub, et la possibilité de mettre une carte mémoire de 32 Go (tout comme pour les Bookeen), alors que cette possibilité n'existe pas pour la Kindle. Malgré tout, on peut déjà mettre un millier de livres dans sa Kindle de base. Le contraste m'a paru meilleur, la lumière plus blanche, et l'ergonomie par rapport à la Kobo nettement plus intuitive avec la Kindle. Certains préféreront les polices de caractères de la Kobo, et il faudra voir ce que vont nous développer les gens de la firme de Toronto en matière d'interactivité/ lecture sociale. Grâce aux mises à jour successives, Kobo a su améliorer son offre peu à peu. L'écosystème d'Amazon est quant à lui excellent. La très bonne nouvelle, c'est qu'on a là deux excellents produits ! Moi qui possède une Bookeen Opus (on me l'a offerte il y a deux ans), j'ai pu constater au vu du test qu'il y a un gouffre technologique entre ma liseuse (mais la nouvelle Bookeen lumineuse est très certainement compétitive) et les liseuses tactiles de dernière génération.
Published on October 23, 2014 04:35
October 21, 2014
[Archive 3 avril 2013] Droits numériques: votre bien le plus précieux
Avec l'émergence (lente, mais indiscutable en France) de l'ebook, on assiste à la naissance de nouvelles maisons d'édition spécialisées dans le numérique. Un gros éditeur comme Bragelonne va même jusqu'à créer des contrats qui n'incluent que la distribution numérique, à l'exclusion de toute autre. Ces contrats peuvent être limités dans le temps, ils n'en sont pas moins à examiner avec la plus grande méfiance par les auteurs. Cinq ou dix ans dans l'univers du numérique, c'est une éternité d'opportunités que vous pouvez laisser échapper...
Prestige et validation. Telles sont les deux mamelles que l'auteur en herbe aspire à têter, tant et si bien qu'il serait prêt à tous les sacrifices pour cela. Le prestige d'un nom d'éditeur reconnu, par exemple dans le milieu de la SFFF avec Bragelonne, peut faire tourner bien des têtes.
Imaginez-vous en tant qu'auteur signer un contrat de distribution exclusivement numérique. L'un de vos contacts sur un réseau social apprend que vous êtes édité et enfin reconnu. Votre livre est sorti. Il n'a pas bien vu le côté exclusif de la distribution et se précipite en librairie.
Que va-t-il penser, en s'apercevant que votre ouvrage ne figure pas dans les rayons aux côtés des autres auteurs Bragelonne ? Quand il va savoir que vous êtes publié uniquement en numérique ? "L'éditeur ne veut prendre aucun risque avec cet auteur." Ou bien : "c'est un auteur de deuxième catégorie". Voilà ce qui risque fort de lui traverser l'esprit.
Croyez-moi, même au début de votre carrière, vous ne voulez pas être l'auteur de deuxième catégorie. A moins, bien sûr, de vouloir un aller simple pour le pays de l'Anonymat et de l'Oubli.
Vous me direz, en tant qu'autoédité, mes livres ne sont pas distribués non plus physiquement en librairie.
Certes, mais je touche aussi 70% sur mes ventes d'ebook. Et je vends aussi mes livres en version papier, quoique uniquement en dédicace ou par correspondance.
L'auteur Joe Konrath nous signale dans la partie "commentaires" de son blog que certains contrats proposés par les éditeurs mentionnent 25% de droits sur les bénéfices de l'éditeur. Une manière très retorse de masquer le fait que l'auteur ne touchera en fait que 15% du prix de l'ebook, au final. Ce type de modèle de contrat peut se retrouver en France. Cela paraît fou, mais ce n'est pas de la parano que de le redouter.
Par ailleurs, ce que l'on pourrait appeler les stigmates de l'autoédition sont, grâce à des auteurs comme Joe Konrath, Hugh Howey ou Marie Force aux Etats-Unis, David Forrest ou Jacques Vandroux en France, en train de disparaître plus vite qu'on ne l'aurait cru possible. Vous préférez toucher 70% en publiant directement par KDP Publishing, Kobo Writing Life et les autres ou bien 15 % ?
Pourquoi une auteur comme Marie Force arriverait-elle à faire des bénéfices à sept chiffres (donc, dépassant le million de dollars) avec ses ebooks autoédités si les lecteurs se préoccupaient de la manière dont sont édités les livres ? Cette hantise est une hantise d'auteur.
"Oui, mais la validation ?" me demanderez-vous.
Sans vouloir faire de la psychologie à deux sous, ce besoin de validation remonte à notre petite enfance - d'où la métaphore mammaire du début. Il est utilisé par les parents pour éduquer leurs enfants. Puis, par les enseignants pour sanctionner ou récompenser leurs élèves. Et enfin, par les grands éditeurs pour faire de l'argent.
Tous les gens qui savent relire un roman et le corriger de manière satisfaisante ne travaillent pas en maison d'édition, croyez-moi.
Je vais maintenant vous révéler le secret des auteurs qui commencent à avoir de la bouteille. Les seules véritables personnes habilitées à vous valider, ce sont les lecteurs. Les lecteurs, parmi lesquels peuvent se trouver d'autres auteurs talentueux. Pas les éditeurs. A bon entendeur...
Prestige et validation. Telles sont les deux mamelles que l'auteur en herbe aspire à têter, tant et si bien qu'il serait prêt à tous les sacrifices pour cela. Le prestige d'un nom d'éditeur reconnu, par exemple dans le milieu de la SFFF avec Bragelonne, peut faire tourner bien des têtes.
Imaginez-vous en tant qu'auteur signer un contrat de distribution exclusivement numérique. L'un de vos contacts sur un réseau social apprend que vous êtes édité et enfin reconnu. Votre livre est sorti. Il n'a pas bien vu le côté exclusif de la distribution et se précipite en librairie.
Que va-t-il penser, en s'apercevant que votre ouvrage ne figure pas dans les rayons aux côtés des autres auteurs Bragelonne ? Quand il va savoir que vous êtes publié uniquement en numérique ? "L'éditeur ne veut prendre aucun risque avec cet auteur." Ou bien : "c'est un auteur de deuxième catégorie". Voilà ce qui risque fort de lui traverser l'esprit.
Croyez-moi, même au début de votre carrière, vous ne voulez pas être l'auteur de deuxième catégorie. A moins, bien sûr, de vouloir un aller simple pour le pays de l'Anonymat et de l'Oubli.
Vous me direz, en tant qu'autoédité, mes livres ne sont pas distribués non plus physiquement en librairie.
Certes, mais je touche aussi 70% sur mes ventes d'ebook. Et je vends aussi mes livres en version papier, quoique uniquement en dédicace ou par correspondance.
L'auteur Joe Konrath nous signale dans la partie "commentaires" de son blog que certains contrats proposés par les éditeurs mentionnent 25% de droits sur les bénéfices de l'éditeur. Une manière très retorse de masquer le fait que l'auteur ne touchera en fait que 15% du prix de l'ebook, au final. Ce type de modèle de contrat peut se retrouver en France. Cela paraît fou, mais ce n'est pas de la parano que de le redouter.
Par ailleurs, ce que l'on pourrait appeler les stigmates de l'autoédition sont, grâce à des auteurs comme Joe Konrath, Hugh Howey ou Marie Force aux Etats-Unis, David Forrest ou Jacques Vandroux en France, en train de disparaître plus vite qu'on ne l'aurait cru possible. Vous préférez toucher 70% en publiant directement par KDP Publishing, Kobo Writing Life et les autres ou bien 15 % ?
Pourquoi une auteur comme Marie Force arriverait-elle à faire des bénéfices à sept chiffres (donc, dépassant le million de dollars) avec ses ebooks autoédités si les lecteurs se préoccupaient de la manière dont sont édités les livres ? Cette hantise est une hantise d'auteur.
"Oui, mais la validation ?" me demanderez-vous.
Sans vouloir faire de la psychologie à deux sous, ce besoin de validation remonte à notre petite enfance - d'où la métaphore mammaire du début. Il est utilisé par les parents pour éduquer leurs enfants. Puis, par les enseignants pour sanctionner ou récompenser leurs élèves. Et enfin, par les grands éditeurs pour faire de l'argent.
Tous les gens qui savent relire un roman et le corriger de manière satisfaisante ne travaillent pas en maison d'édition, croyez-moi.
Je vais maintenant vous révéler le secret des auteurs qui commencent à avoir de la bouteille. Les seules véritables personnes habilitées à vous valider, ce sont les lecteurs. Les lecteurs, parmi lesquels peuvent se trouver d'autres auteurs talentueux. Pas les éditeurs. A bon entendeur...
Published on October 21, 2014 04:46
October 20, 2014
[Archive 28 février 2010] C'était un cordonnier
Un bon livre, c'est comme une bonne vieille chaussure : on se sent à l'aise à l'intérieur, confortable.
C'était un cordonnier, sans rien de particulier
Dans un village dont le nom m'a échappé
Qui faisait des souliers si jolis, si légers
Que nos vies semblaient un peu moins lourdes à porter
Il y mettait du temps, du talent et du cœur
Ainsi passait sa vie au milieu de nos heures
Et loin des beaux discours, des grandes théories
A sa tâche chaque jour, on pouvait dire de lui
Il changeait la vie
C'était un professeur, un simple professeur
Qui pensait que savoir était un grand trésor
Que tous les moins que rien n'avaient pour s'en sortir
Que l'école et le droit qu'a chacun de s'instruire
Il y mettait du temps, du talent et du cœur
Ainsi passait sa vie au milieu de nos heures
Et loin des beaux discours, des grandes théories
A sa tâche chaque jour, on pouvait dire de lui
Il changeait la vie
C'était un petit bonhomme, rien qu'un tout petit bonhomme
Malhabile et rêveur, un peu loupé en somme
Se croyait inutile, banni des autres hommes
Il pleurait sur son saxophone
Il y mit tant de temps, de larmes et de douleur
Les rêves de sa vie, les prisons de son coeur
Et loin des beaux discours, des grandes théories
Inspiré jour après jour de son souffle et de ses cris
Il changeait la vie
(Paroles de la chanson Il changeait la vie, Jean-Jacques Goldman)
C'était un cordonnier, sans rien de particulier
Dans un village dont le nom m'a échappé
Qui faisait des souliers si jolis, si légers
Que nos vies semblaient un peu moins lourdes à porter
Il y mettait du temps, du talent et du cœur
Ainsi passait sa vie au milieu de nos heures
Et loin des beaux discours, des grandes théories
A sa tâche chaque jour, on pouvait dire de lui
Il changeait la vie
C'était un professeur, un simple professeur
Qui pensait que savoir était un grand trésor
Que tous les moins que rien n'avaient pour s'en sortir
Que l'école et le droit qu'a chacun de s'instruire
Il y mettait du temps, du talent et du cœur
Ainsi passait sa vie au milieu de nos heures
Et loin des beaux discours, des grandes théories
A sa tâche chaque jour, on pouvait dire de lui
Il changeait la vie
C'était un petit bonhomme, rien qu'un tout petit bonhomme
Malhabile et rêveur, un peu loupé en somme
Se croyait inutile, banni des autres hommes
Il pleurait sur son saxophone
Il y mit tant de temps, de larmes et de douleur
Les rêves de sa vie, les prisons de son coeur
Et loin des beaux discours, des grandes théories
Inspiré jour après jour de son souffle et de ses cris
Il changeait la vie
(Paroles de la chanson Il changeait la vie, Jean-Jacques Goldman)
Published on October 20, 2014 02:29


