Alan Spade's Blog, page 32
November 22, 2014
[Archive 2 juillet 2012] Le tournant de ma carrière
On peut à bon droit se demander s'il n'est pas trop tôt pour parler, en ce qui me concerne, de carrière d'auteur. Je retiens deux critères pour me situer dans mon cheminement professionnel. Celui de Joe Konrath qui estime qu'un auteur peut être considéré comme pro à partir de 5000 exemplaires vendus. J'en suis à plus de 2500 en comptant les différentes auto-éditions d'Espace et Spasmes devenu Les Explorateurs, et en englobant les ventes d'ebooks. Et celui de Dean Wesley Smith selon lequel on devient pro à partir d'un million de mots écrits. J'en suis à plus de 500 000 depuis 2001 (je parle bien évidemment uniquement de textes de fiction, pas de mes articles en tant que journaliste ni de mes billets sur ce blog). Les deux critères me classent en tant que semi-pro, ce qui signifie qu'il y a au moins embryon de carrière. Même si ces chiffres peuvent prêter à sourire si on les compare à ceux d'auteurs renommés, il y a eu un moment dans mon parcours où je suis passé de "presque rien" en termes de ventes à "quelque chose". Cette expérience peut servir à d'autres, c'est pourquoi je juge utile d'en parler ici.
Dans un parcours de vie, il y a des événements, positifs ou négatifs, qui en déterminent d'autres. Parfois, le négatif peut déboucher sur du positif, à condition de réagir. De 2001 à 2008, si j'ai vendu 150 livres, et principalement à des proches, c'est le bout du monde. Quel a donc été le tournant ?
On pourrait parler de la sortie du Souffle d'Aoles en 2010. Ou au contraire revenir beaucoup plus tôt en 2000-2001, et se souvenir de l'éclatement de la bulle Internet qui m'a amené à perdre mon précédent emploi de journaliste titulaire, puis peu à peu mon activité en tant que pigiste, et à développer mon projet d'écriture.
Ou bien sûr l'expliquer par la rencontre avec ma femme en l'an 2000, puisque sans son soutien, je n'en serais sans doute pas là aujourd'hui.
Ou encore, revenir sur les déconvenues avec les éditeurs : les manuscrits rejetés, le désastre de ma relation avec Bragelonne ou l'expérience peu probante (ou probante à contrario) avec les éditions Lokomodo. Tout cela, bien sûr, m'a conduit à privilégier l'autoédition, un choix déterminant.
Ou enfin, évoquer cette période en 2006 où j'ai été amené à me reconvertir pour trouver un boulot alimentaire stable. Etape très importante, parce que j'avais besoin d'une certaine tranquilité d'esprit pour écrire, et parce que c'est ce travail qui nous a permis de déménager en banlieue parisienne et de nous loger de manière plus confortable.
Trouver un emploi stable a été un virage très important. Mais en ce qui regarde l'activité de ventes de livres, la quête de lecteurs qui est l'une de mes motivations essentielles dans l'écriture (je dois écrire pour les autres), le véritable tournant de ma carrière a été le fait de quitter Paris début 2007, où je résidais depuis 1996 - d'abord dans le XIIème arrondissement, puis à trois avec ma femme et ma fille dans un 50 m2 à côté de la Porte de Saint Cloud.
Lorsque j'étais à Paris, j'avais déjà une activité d'autoédition. Mes couvertures faisaient nettement plus amateur, et je ne suis pas, pendant cette période, parvenu à obtenir une seule séance de dédicace en librairie. J'en ai été réduit à dédicacer dans une salle de jeux en réseau (oui, c'est en lien avec mon expérience précédente de journaliste critique dans les jeux vidéo). L'expérience s'est soldée par un désastre.
J'avais déjà un véhicule à Paris, mais qui m'encombrait davantage qu'autre chose. En arrivant à Pontoise en 2007, nous avons été amené à changer de voiture, en prendre une suffisamment spacieuse pour contenir une famille, mais aussi des cartons de livres.
D'un seul coup, les possibilités se sont ouvertes. Je ne m'en suis pas rendu compte sur le moment. Mes échecs précédents m'avaient quasiment persuadés qu'il me serait impossible de vendre en dédicace. A cet égard, mon expérience avec Lokomodo en 2009 a prouvé le contraire. J'ai regagné de la confiance en moi, et bien sûr, je me suis rendu compte que malgré les ventes, mes revenus d'auteur s'avéraient très insuffisants en étant édité.
Entre 2001 et 2008, j'ignorais que 25% de la population intra-muros de Paris est liée à une activité autour de l'intermittence du spectacle. Je n'avais pas mesuré à quel point Paris était la capitale du spectacle et du tourisme. Je veux dire, quand vous embarquez dans votre frêle esquif avec votre canne à pêche, vous n'allez pas pêcher dans des eaux infestées de requins, ça ne risque pas de mordre. C'est vous qui risquez de vous faire mordre.
J'ai compris que les conseils de ceux qui prétendaient que s'éloigner de Paris revenait à "s'enterrer en banlieue" et se couper d'opportunités de travail avec de grands éditeurs, ces conseils-là étaient préjudiciables. En tout cas pour moi. C'est en banlieue parisienne qu'il y a le plus de monde. C'est là que les libraires des grands centres culturels sont le plus ouverts à des auteurs ayant une démarche professionnelle. Pas tous, mais il y en a.
Pour l'anecdote, en décembre 2010, j'ai enfin réussi à obtenir une séance dans une librairie au coeur de Paris (derrière le BHV). Il y a eu beaucoup d'affluence dans cette librairie. Et je n'ai fait que six ventes.
J'ai beaucoup pensé à une certaine pub du journal Le Parisien ce jour-là. J'ai vraiment pu comparer avec mes séances en banlieue et dans l'Oise. Et je réalise à présent que toutes mes dédicaces dans Paris se sont soldées par des échecs. Toutes sans exception. Cela dit, Paris est une ville merveilleuse... pour y faire du tourisme ou pour sortir.
[EDIT 22/11/2014] Les fameuses pub du Parisien
Dans un parcours de vie, il y a des événements, positifs ou négatifs, qui en déterminent d'autres. Parfois, le négatif peut déboucher sur du positif, à condition de réagir. De 2001 à 2008, si j'ai vendu 150 livres, et principalement à des proches, c'est le bout du monde. Quel a donc été le tournant ?
On pourrait parler de la sortie du Souffle d'Aoles en 2010. Ou au contraire revenir beaucoup plus tôt en 2000-2001, et se souvenir de l'éclatement de la bulle Internet qui m'a amené à perdre mon précédent emploi de journaliste titulaire, puis peu à peu mon activité en tant que pigiste, et à développer mon projet d'écriture.
Ou bien sûr l'expliquer par la rencontre avec ma femme en l'an 2000, puisque sans son soutien, je n'en serais sans doute pas là aujourd'hui.
Ou encore, revenir sur les déconvenues avec les éditeurs : les manuscrits rejetés, le désastre de ma relation avec Bragelonne ou l'expérience peu probante (ou probante à contrario) avec les éditions Lokomodo. Tout cela, bien sûr, m'a conduit à privilégier l'autoédition, un choix déterminant.
Ou enfin, évoquer cette période en 2006 où j'ai été amené à me reconvertir pour trouver un boulot alimentaire stable. Etape très importante, parce que j'avais besoin d'une certaine tranquilité d'esprit pour écrire, et parce que c'est ce travail qui nous a permis de déménager en banlieue parisienne et de nous loger de manière plus confortable.
Trouver un emploi stable a été un virage très important. Mais en ce qui regarde l'activité de ventes de livres, la quête de lecteurs qui est l'une de mes motivations essentielles dans l'écriture (je dois écrire pour les autres), le véritable tournant de ma carrière a été le fait de quitter Paris début 2007, où je résidais depuis 1996 - d'abord dans le XIIème arrondissement, puis à trois avec ma femme et ma fille dans un 50 m2 à côté de la Porte de Saint Cloud.
Lorsque j'étais à Paris, j'avais déjà une activité d'autoédition. Mes couvertures faisaient nettement plus amateur, et je ne suis pas, pendant cette période, parvenu à obtenir une seule séance de dédicace en librairie. J'en ai été réduit à dédicacer dans une salle de jeux en réseau (oui, c'est en lien avec mon expérience précédente de journaliste critique dans les jeux vidéo). L'expérience s'est soldée par un désastre.
J'avais déjà un véhicule à Paris, mais qui m'encombrait davantage qu'autre chose. En arrivant à Pontoise en 2007, nous avons été amené à changer de voiture, en prendre une suffisamment spacieuse pour contenir une famille, mais aussi des cartons de livres.
D'un seul coup, les possibilités se sont ouvertes. Je ne m'en suis pas rendu compte sur le moment. Mes échecs précédents m'avaient quasiment persuadés qu'il me serait impossible de vendre en dédicace. A cet égard, mon expérience avec Lokomodo en 2009 a prouvé le contraire. J'ai regagné de la confiance en moi, et bien sûr, je me suis rendu compte que malgré les ventes, mes revenus d'auteur s'avéraient très insuffisants en étant édité.
Entre 2001 et 2008, j'ignorais que 25% de la population intra-muros de Paris est liée à une activité autour de l'intermittence du spectacle. Je n'avais pas mesuré à quel point Paris était la capitale du spectacle et du tourisme. Je veux dire, quand vous embarquez dans votre frêle esquif avec votre canne à pêche, vous n'allez pas pêcher dans des eaux infestées de requins, ça ne risque pas de mordre. C'est vous qui risquez de vous faire mordre.
J'ai compris que les conseils de ceux qui prétendaient que s'éloigner de Paris revenait à "s'enterrer en banlieue" et se couper d'opportunités de travail avec de grands éditeurs, ces conseils-là étaient préjudiciables. En tout cas pour moi. C'est en banlieue parisienne qu'il y a le plus de monde. C'est là que les libraires des grands centres culturels sont le plus ouverts à des auteurs ayant une démarche professionnelle. Pas tous, mais il y en a.
Pour l'anecdote, en décembre 2010, j'ai enfin réussi à obtenir une séance dans une librairie au coeur de Paris (derrière le BHV). Il y a eu beaucoup d'affluence dans cette librairie. Et je n'ai fait que six ventes.
J'ai beaucoup pensé à une certaine pub du journal Le Parisien ce jour-là. J'ai vraiment pu comparer avec mes séances en banlieue et dans l'Oise. Et je réalise à présent que toutes mes dédicaces dans Paris se sont soldées par des échecs. Toutes sans exception. Cela dit, Paris est une ville merveilleuse... pour y faire du tourisme ou pour sortir.
[EDIT 22/11/2014] Les fameuses pub du Parisien
Published on November 22, 2014 03:17
November 21, 2014
[Archive 13 mai 2012] Agents littéraires : un mythe s'effondre
Aux Etats-Unis (on va finir par croire que je suis correspondant permanent aux Etats-Unis, moi, lol), l'association des représentants d'auteurs (AAR) vient de rejoindre la Guilde des Auteurs en envoyant au Département américain de la justice une lettre protestant contre l'abolition du mandat d'agence, ou prix d'agence (agency model). Or, c'est précisément ce mandat d'agence, un arrangement entre cinq grandes maisons d'édition et Apple, qui a permis aux grands éditeurs de garder les ebooks à un niveau de prix élevé. En agissant ainsi, l'association des agents d'auteurs et la Guilde des Auteurs se sont rangés du côté des grands éditeurs et des tenants traditionnels du marché du livre... Tout en se mettant en porte-à-faux contre les auteurs indépendants et les lecteurs qui réclament une baisse du prix des ebooks.
L'un des derniers grands pans de l'édition traditionnelle vient de s'effondrer. Pendant des années, j'ai dit, sur mon site, sur ce blog et en interview, que ce qui nous manquait en France, à nous autres auteurs, c'étaient des agents pour représenter nos droits et les défendre auprès des éditeurs. Je suis persuadé que j'avais raison de le dire, parce qu'il est très difficile pour un auteur de négocier directement avec un éditeur, et que l'agent pouvait jouer le rôle de "pare-feu affectif" en représentant l'auteur sur les questions financières.
Je reste convaincu que J.K. Rowling, l'auteur des Harry Potter, doit son succès mondial, outre son propre talent, au fait d'avoir trouvé un agent américain. A titre d'anecdote, elle s'en est d'ailleurs séparé depuis. De même, les agents ont été de précieux alliés des auteurs dès lors qu'il s'agissait de défendre les droits sous forme d'adaptation audiovisuelle, les traductions en langue étrangère et droits dérivés.
L'arrivée de l'ebook, cependant, est venu chambouler la donne. Le fait d'avoir un nombre beaucoup plus important d'auteurs américains qui, à présent, peuvent gagner directement leur vie en appuyant simplement sur un bouton, sans avoir besoin d'agent, a remis bien des choses en perspective. Les auteurs peuvent désormais avoir l'impression que ceux d'entre eux qui parvenaient à trouver le bon agent avaient autant de chance que s'ils avaient gagné au loto.
Et ils peuvent se dire, comme je l'ai déjà fait en 2010 lorsque j'ai décidé de prendre à bras-le-corps mon activité d'autoédition, qu'ils ne veulent plus jouer au loto avec leur travail .
L'auteur Joe Konrath vient de démonter sur son blog l'argumentaire de Simon Lipskar, président de la Maison des Ecrivains (une agence littéraire). Simon Lipskar rejoignait l'association des représentants des auteurs (AAR) et la Guilde des Auteurs dans leur requête auprès du département de la justice de rétablir le mandat d'agence.
Le billet de Konrath fait suite à d'autres où il se chargeait de faire subir le même sort, arguments à l'appui, à l'action de l'AAR, de la Guilde des Auteurs et au mandat d'agence en lui-même.
En substance, les éditeurs accusent Amazon d'avoir vendu à perte en baissant les prix des ebooks des bestsellers, et de vouloir devenir un monopole. De son côté, Joe Konrath et de très nombreux auteurs indépendants accusent les grandes maisons d'édition de se comporter comme un cartel, notamment en s'accordant sur les très faibles droits consentis aux auteurs sur le prix des livres et des ebooks, mais aussi bien sûr en élevant induement le prix des ebooks.
Le jeu des agents d'auteurs et des grands éditeurs est de dire : "les ebooks doivent être chers, car les grands éditeurs ont des charges très importantes, et plus les ebooks seront chers, mieux les auteurs et les agents pourront être rémunérés. C'est aussi de cette seule manière que pourra survivre la chaîne du livre."
Le jeu des auteurs indépendants est de dire : "nous n'avons plus besoin de grands éditeurs ni d'agents, nous pouvons faire de la vente quasiment directe aux lecteurs. Nous voulons des ebooks moins cher pour nos lecteurs. Si les grands éditeurs veulent survivre, ils doivent s'adapter et améliorer grandement nos droits d'auteur, la transparence des comptes et de nombreux autres aspects du business".
Konrath a aussi mis en évidence que la chaîne de librairies américaine Borders était déjà au bord de la faillite en novembre 2009 c'est à dire avant l'explosion de l'ebook. De nombreux auteurs constatent que depuis la disparition de Borders, des librairies indépendantes ont ouvert en nombre plus important, et cohabitent très bien avec l'ebook. Les deux ne sont donc pas incompatibles.
Ce ralliement des agences littéraires au mandat d'agence, et aux intérêts des grands éditeurs, a mis en évidence une chose : ce sont les éditeurs qui payent en premier lieu les agents littéraires, puisque ceux-ci perçoivent une commission sur les avances faites aux auteurs. Bien que dans leurs statuts, la loyauté première des agents littéraires doive aller aux auteurs, dans la réalité, c'est bien aux grands éditeurs que va leur dévouement.
Résultat des courses ? De nombreux auteurs sont en train de laisser tomber leur agent. Konrath lui-même, qui a gardé son agent, est en désaccord frontal avec cette dernière concernant le mandat d'agence. Une auteur comme Kristine Rusch a parfaitement relaté comment, avec l'arrivée des ebooks et le resserrement des conditions de signature de contrat pour les auteurs chez de grands éditeurs, certains agents se sont mis à trahir leurs auteurs de milieu de liste pour favoriser les auteurs best-sellers, en faisant signer aux premiers de nouvelles clauses défavorables.
Vous pensez peut-être que tout cela n'arrivera pas en France ? C'est vrai, les agents littéraires sont pratiquement absents du marché français. Ce seront donc les autres aspects du modèle traditionnel, les aspects les plus étouffants pour les auteurs et les plus défavorables aux lecteurs qui seront mis à mal. Et on ne va pas s'en plaindre. Vive la révolution !
[EDIT 21/11/2014] Je suis tombé presque par hasard l'autre jour sur un document PDF étudiant les mérites comparés des différentes agences littéraires en France.
L'un des derniers grands pans de l'édition traditionnelle vient de s'effondrer. Pendant des années, j'ai dit, sur mon site, sur ce blog et en interview, que ce qui nous manquait en France, à nous autres auteurs, c'étaient des agents pour représenter nos droits et les défendre auprès des éditeurs. Je suis persuadé que j'avais raison de le dire, parce qu'il est très difficile pour un auteur de négocier directement avec un éditeur, et que l'agent pouvait jouer le rôle de "pare-feu affectif" en représentant l'auteur sur les questions financières.
Je reste convaincu que J.K. Rowling, l'auteur des Harry Potter, doit son succès mondial, outre son propre talent, au fait d'avoir trouvé un agent américain. A titre d'anecdote, elle s'en est d'ailleurs séparé depuis. De même, les agents ont été de précieux alliés des auteurs dès lors qu'il s'agissait de défendre les droits sous forme d'adaptation audiovisuelle, les traductions en langue étrangère et droits dérivés.
L'arrivée de l'ebook, cependant, est venu chambouler la donne. Le fait d'avoir un nombre beaucoup plus important d'auteurs américains qui, à présent, peuvent gagner directement leur vie en appuyant simplement sur un bouton, sans avoir besoin d'agent, a remis bien des choses en perspective. Les auteurs peuvent désormais avoir l'impression que ceux d'entre eux qui parvenaient à trouver le bon agent avaient autant de chance que s'ils avaient gagné au loto.
Et ils peuvent se dire, comme je l'ai déjà fait en 2010 lorsque j'ai décidé de prendre à bras-le-corps mon activité d'autoédition, qu'ils ne veulent plus jouer au loto avec leur travail .
L'auteur Joe Konrath vient de démonter sur son blog l'argumentaire de Simon Lipskar, président de la Maison des Ecrivains (une agence littéraire). Simon Lipskar rejoignait l'association des représentants des auteurs (AAR) et la Guilde des Auteurs dans leur requête auprès du département de la justice de rétablir le mandat d'agence.
Le billet de Konrath fait suite à d'autres où il se chargeait de faire subir le même sort, arguments à l'appui, à l'action de l'AAR, de la Guilde des Auteurs et au mandat d'agence en lui-même.
En substance, les éditeurs accusent Amazon d'avoir vendu à perte en baissant les prix des ebooks des bestsellers, et de vouloir devenir un monopole. De son côté, Joe Konrath et de très nombreux auteurs indépendants accusent les grandes maisons d'édition de se comporter comme un cartel, notamment en s'accordant sur les très faibles droits consentis aux auteurs sur le prix des livres et des ebooks, mais aussi bien sûr en élevant induement le prix des ebooks.
Le jeu des agents d'auteurs et des grands éditeurs est de dire : "les ebooks doivent être chers, car les grands éditeurs ont des charges très importantes, et plus les ebooks seront chers, mieux les auteurs et les agents pourront être rémunérés. C'est aussi de cette seule manière que pourra survivre la chaîne du livre."
Le jeu des auteurs indépendants est de dire : "nous n'avons plus besoin de grands éditeurs ni d'agents, nous pouvons faire de la vente quasiment directe aux lecteurs. Nous voulons des ebooks moins cher pour nos lecteurs. Si les grands éditeurs veulent survivre, ils doivent s'adapter et améliorer grandement nos droits d'auteur, la transparence des comptes et de nombreux autres aspects du business".
Konrath a aussi mis en évidence que la chaîne de librairies américaine Borders était déjà au bord de la faillite en novembre 2009 c'est à dire avant l'explosion de l'ebook. De nombreux auteurs constatent que depuis la disparition de Borders, des librairies indépendantes ont ouvert en nombre plus important, et cohabitent très bien avec l'ebook. Les deux ne sont donc pas incompatibles.
Ce ralliement des agences littéraires au mandat d'agence, et aux intérêts des grands éditeurs, a mis en évidence une chose : ce sont les éditeurs qui payent en premier lieu les agents littéraires, puisque ceux-ci perçoivent une commission sur les avances faites aux auteurs. Bien que dans leurs statuts, la loyauté première des agents littéraires doive aller aux auteurs, dans la réalité, c'est bien aux grands éditeurs que va leur dévouement.
Résultat des courses ? De nombreux auteurs sont en train de laisser tomber leur agent. Konrath lui-même, qui a gardé son agent, est en désaccord frontal avec cette dernière concernant le mandat d'agence. Une auteur comme Kristine Rusch a parfaitement relaté comment, avec l'arrivée des ebooks et le resserrement des conditions de signature de contrat pour les auteurs chez de grands éditeurs, certains agents se sont mis à trahir leurs auteurs de milieu de liste pour favoriser les auteurs best-sellers, en faisant signer aux premiers de nouvelles clauses défavorables.
Vous pensez peut-être que tout cela n'arrivera pas en France ? C'est vrai, les agents littéraires sont pratiquement absents du marché français. Ce seront donc les autres aspects du modèle traditionnel, les aspects les plus étouffants pour les auteurs et les plus défavorables aux lecteurs qui seront mis à mal. Et on ne va pas s'en plaindre. Vive la révolution !
[EDIT 21/11/2014] Je suis tombé presque par hasard l'autre jour sur un document PDF étudiant les mérites comparés des différentes agences littéraires en France.
Published on November 21, 2014 05:39
November 20, 2014
[Archive 15 juillet 2010] Un site comparateur de contrats d'édition ?
Je diagnostiquais dans ma récente interview au blog Belisamart (je me cite) : "L'absence d'agents artistiques qui effectueraient un vrai travail de prospection et d'intermédiation se révèle (...) très fortement préjudiciable à l'éclosion de nouveaux talents." Pour tenter de commencer à remédier à ce problème (restons modeste) propre à la France, afin aussi de permettre aux éditeurs de gagner du temps et de l'énergie dans le tri des manuscrits qui leur sont proposés, il serait peut-être bon de créer un site qui, sous forme de tableau, comparerait les différents contrats d'édition proposés aux nouveaux auteurs de manière simple et synthétique. L'annuaire Audace, de Roger Gaillard, publié par l'Oie plate en 2005 et réactualisé, le fait déjà, mais tout le monde ne peut se l'offrir. Si les éditeurs acceptaient de communiquer ces données (certains le font déjà) en autorisant leur publication sur ce site en projet, les auteurs enverraient leurs manuscrits en toute connaissance de cause, et chacun gagnerait du temps. On pourrait noter sur ce tableau des éditeurs à compte d'éditeur le pourcentage de droits d'auteur pratiqué, le montant de l'à-valoir s'il y a lieu, la durée de la cession des droits, l'existence ou non d'une clause de préférence indiquant que l'auteur doit publier son ou ses prochains romans (et dans ce cas, leur nombre) chez ce même éditeur, la cession ou non des droits audiovisuels dans le cadre du contrat initial, le pourcentage de droits d'auteur sur les exemplaires numériques (ebooks), le nombre d'exemplaires papier destinés à l'auteur et à la presse, la périodicité du relevé de comptes et du versement des droits. Autres données très importantes à rajouter, le tirage moyen pour un nouvel auteur, et le fait de mentionner si l'éditeur a déjà, par le passé, fait des traductions en langue étrangère ou négocié des adaptations audiovisuelles (avec citation des oeuvres concernées). Faisons donc l'expérience, si vous êtes éditeur et que vous souhaitiez me communiquer ces données, je m'engage à les communiquer sur un site ou un blog (les blogs permettent plus facilement l'actualisation) créé pour l'occasion, de manière transparente, afin de venir en aide aux uns comme aux autres, auteurs et éditeurs. Merci d'avance... P-S : si en lisant ce billet, vous souhaitez me suggérer d'autres données utiles, n'hésitez pas à le faire en commentaire.
Published on November 20, 2014 02:34
November 18, 2014
[Archive 22 juillet 2013] La deuxième identité secrète de J.K. Rowling
Cela a été révélé récemment : l'auteur de Harry Potter, J.K. Rowling, avait écrit un polar, The Cuckoo's Calling, sous l'identité secrète de Robert Galbraith. Polar qu'elle avait fait éditer, sans doute par l'intermédiaire de son agent. Et si nous nous laissions aller à une petite fiction? Qui sait si elle n'a pas autoédité, sous une deuxième identité secrète (un troisième nom), un autre roman?
Cela peut paraître fou de se dire qu'une auteur plus riche que la reine d'Angleterre aurait autoédité un livre. Elle ne l'a sans doute pas fait, bien sûr. Mais l'idée, c'est qu'elle a pu le faire.
En réalité, elle a à tout moment la possibilité, de chez elle, d'autoéditer un ebook sans en parler à personne, et en particulier sans en parler à son agent, en prenant un autre nom de plume. De nos jours, l'édition, et l'autoédition, est quasiment devenue aussi simple que de presser un bouton - et oui, c'est une grande et belle chose.
Et vous savez quoi ? Si j'étais auteur édité, mais que mes relations avec mon éditeur ne se passent pas bien, c'est ce que je ferais dans un premier temps avec un roman inédit, pour "tester les eaux". Dans un deuxième temps, bien sûr, si l'essai est concluant, je m'arrangerais pour récupérer mes droits sur mes romans publiés, et pour les passer progressivement en autoédition.
Je crois fort possible, à l'avenir, d'avoir des révélations de type : tel auteur célèbre a secrètement autoédité l'un de ses livres. Pourquoi ? Parce que les auteurs édités, en particulier aux Etats-Unis, ont depuis longtemps été habitués à prendre de nouveaux noms de plume lorsqu'ils connaissaient l'échec commercial et que l'un de leurs noms se retrouvait "grillé".
Cela peut paraître fou de se dire qu'une auteur plus riche que la reine d'Angleterre aurait autoédité un livre. Elle ne l'a sans doute pas fait, bien sûr. Mais l'idée, c'est qu'elle a pu le faire.
En réalité, elle a à tout moment la possibilité, de chez elle, d'autoéditer un ebook sans en parler à personne, et en particulier sans en parler à son agent, en prenant un autre nom de plume. De nos jours, l'édition, et l'autoédition, est quasiment devenue aussi simple que de presser un bouton - et oui, c'est une grande et belle chose.
Et vous savez quoi ? Si j'étais auteur édité, mais que mes relations avec mon éditeur ne se passent pas bien, c'est ce que je ferais dans un premier temps avec un roman inédit, pour "tester les eaux". Dans un deuxième temps, bien sûr, si l'essai est concluant, je m'arrangerais pour récupérer mes droits sur mes romans publiés, et pour les passer progressivement en autoédition.
Je crois fort possible, à l'avenir, d'avoir des révélations de type : tel auteur célèbre a secrètement autoédité l'un de ses livres. Pourquoi ? Parce que les auteurs édités, en particulier aux Etats-Unis, ont depuis longtemps été habitués à prendre de nouveaux noms de plume lorsqu'ils connaissaient l'échec commercial et que l'un de leurs noms se retrouvait "grillé".
Published on November 18, 2014 02:46
November 17, 2014
[Archive 9 mai 2012] Aux Etats-Unis, les mauvais comptes ne font plus les bons amis
Je tiens à saluer ici le courage des auteurs américains Kristine Rusch et Joe Konrath. La première, pour avoir dénoncé des malversations dans le paiement de ses droits d'auteur et pour avoir mis en lumière le comportement plus que douteux de certains agents littéraires. A la suite de ses dénonciations, elle s'est fait pirater ses sites internet. Le second, pour avoir donné la parole à une auteur d'Harlequin qui, après calcul, s'est rendue compte qu'elle ne percevait que 2,4% de droits d'auteur par livre. Joe Konrath appelle les auteurs à témoigner sur son blog et à se révolter contre ces tarifs outrageusement bas, qui n'apparaissent souvent pas en tant que tels dans les contrats.
Ceux qui regardent de près le contenu de ce blog savent que je ne fais pas dans le manichéisme. Il ne s'agit pas de dire que les éditeurs sont tous pourris et les auteurs, tous des anges. Il est évident, à mes yeux, que ce qui était caché jusqu'à présent dans les contrats d'édition arrive à la lumière grâce à l'arrivée du premier véritable concurrent aux éditeurs qu'est Amazon (dans le domaine du livre, dans la musique, Apple avait joué le même rôle).
Donc, de nombreux auteurs savaient. Ou du moins, ils se doutaient. Ils fermaient les yeux. Ce qui me fait dire ça ? Le fait d'avoir vu, sur Internet, un auteur commenter sur un blog qu'il serait prêt à toucher 0% de droits d'auteur pour être présent dans toutes les librairies. Certains auteurs seraient prêts à signer à 0%.
J'irais plus loin : je ne serais pas surpris que certains l'aient déjà fait. Après cette révélation de droits d'auteur à 2,4% chez Harlequin, je ne serais pas surpris d'apprendre que des auteurs se soient faits éditer pour leur premier livre à compte d'auteur déguisé par de grands éditeurs. C'est à dire que de grands éditeurs aient accepté de l'argent en provenance d'auteurs pour les éditer à 0% de droits d'auteur sous le couvert d'une édition à compte d'éditeur. Etant donné l'opacité des contrats et l'omerta (loi du silence) dans le milieu de l'édition, comment ferait-on pour le savoir ? Bien sûr, je n'ai aucune preuve. Il s'agit uniquement de supputations de ma part.
Alors, qui serait coupable, dans ce cas-là ? L'auteur, ou l'éditeur ? Les deux, mon commandant. Et quel est le mobile du crime ? Le fait de vouloir être diffusé le plus largement possible, pour l'un et de tirer parti de cette demande pour l'autre. De la même manière, des auteurs autoédités, dont je fais partie, vont mener des opérations de gratuité ponctuelle sur un ouvrage numérique, afin d'augmenter leur lectorat. Tout n'est pas tout blanc ou tout noir en ces matières. Il y a des nuances de gris.
Evidemment, ce n'est pas parce que l'esclavage volontaire existe dans le milieu de la littérature qu'il ne faut pas le dénoncer. Dans le cas de ce qui se passe aux Etats-Unis, même si les auteurs savaient, ou se doutaient, un contrat est quelque chose de légal. Si ses termes ne sont pas respectés, on est en droit d'attaquer en justice. L'action actuelle de Joe Konrath et de Kristine Rusch est on ne peut plus légitime, et devrait apporter un bol d'air sain dans un milieu on ne peut plus vicié.
Pourquoi les auteurs apparaissent-ils si souvent comme la cinquième roue du carosse, l'élément dont on peut se passer dès qu'il s'agit de rémunération ? Tout simplement parce que l'offre, en matière de manuscrits, est pléthorique. Pour un éditeur, il n'y a qu'à se baisser pour ramasser. Et c'est d'autant plus facile, lorsque l'on bénéficie du prestige de l'éditeur.
Je pense sincèrement que les choses vont évoluer. Avec les actions menées par des auteurs comme Kris Rusch et Joe Konrath, les éditeurs vont enfin perdre de leur aura.
Dans un univers numérique dominant, les myriades d'ebooks gratuits et à 0,99 € écrits par des auteurs d'aujourd'hui seront identifiés comme suspects par les lecteurs. Des ebooks plus chers autoédités seront des succès, et rapporteront 70% à leurs auteurs.
C'est pour cela que je milite à fond pour les ebooks et livres numériques. Parce que le prix de l'édition et la diffusion des livres papier en librairie se paie trop souvent au prix fort pour les auteurs. Celui de l'esclavage. Parce qu'il est plus facile de vérifier avec Amazon si une vente effective se traduit en droits d'auteur. Les choses sont beaucoup plus transparentes.
Ceux qui regardent de près le contenu de ce blog savent que je ne fais pas dans le manichéisme. Il ne s'agit pas de dire que les éditeurs sont tous pourris et les auteurs, tous des anges. Il est évident, à mes yeux, que ce qui était caché jusqu'à présent dans les contrats d'édition arrive à la lumière grâce à l'arrivée du premier véritable concurrent aux éditeurs qu'est Amazon (dans le domaine du livre, dans la musique, Apple avait joué le même rôle).
Donc, de nombreux auteurs savaient. Ou du moins, ils se doutaient. Ils fermaient les yeux. Ce qui me fait dire ça ? Le fait d'avoir vu, sur Internet, un auteur commenter sur un blog qu'il serait prêt à toucher 0% de droits d'auteur pour être présent dans toutes les librairies. Certains auteurs seraient prêts à signer à 0%.
J'irais plus loin : je ne serais pas surpris que certains l'aient déjà fait. Après cette révélation de droits d'auteur à 2,4% chez Harlequin, je ne serais pas surpris d'apprendre que des auteurs se soient faits éditer pour leur premier livre à compte d'auteur déguisé par de grands éditeurs. C'est à dire que de grands éditeurs aient accepté de l'argent en provenance d'auteurs pour les éditer à 0% de droits d'auteur sous le couvert d'une édition à compte d'éditeur. Etant donné l'opacité des contrats et l'omerta (loi du silence) dans le milieu de l'édition, comment ferait-on pour le savoir ? Bien sûr, je n'ai aucune preuve. Il s'agit uniquement de supputations de ma part.
Alors, qui serait coupable, dans ce cas-là ? L'auteur, ou l'éditeur ? Les deux, mon commandant. Et quel est le mobile du crime ? Le fait de vouloir être diffusé le plus largement possible, pour l'un et de tirer parti de cette demande pour l'autre. De la même manière, des auteurs autoédités, dont je fais partie, vont mener des opérations de gratuité ponctuelle sur un ouvrage numérique, afin d'augmenter leur lectorat. Tout n'est pas tout blanc ou tout noir en ces matières. Il y a des nuances de gris.
Evidemment, ce n'est pas parce que l'esclavage volontaire existe dans le milieu de la littérature qu'il ne faut pas le dénoncer. Dans le cas de ce qui se passe aux Etats-Unis, même si les auteurs savaient, ou se doutaient, un contrat est quelque chose de légal. Si ses termes ne sont pas respectés, on est en droit d'attaquer en justice. L'action actuelle de Joe Konrath et de Kristine Rusch est on ne peut plus légitime, et devrait apporter un bol d'air sain dans un milieu on ne peut plus vicié.
Pourquoi les auteurs apparaissent-ils si souvent comme la cinquième roue du carosse, l'élément dont on peut se passer dès qu'il s'agit de rémunération ? Tout simplement parce que l'offre, en matière de manuscrits, est pléthorique. Pour un éditeur, il n'y a qu'à se baisser pour ramasser. Et c'est d'autant plus facile, lorsque l'on bénéficie du prestige de l'éditeur.
Je pense sincèrement que les choses vont évoluer. Avec les actions menées par des auteurs comme Kris Rusch et Joe Konrath, les éditeurs vont enfin perdre de leur aura.
Dans un univers numérique dominant, les myriades d'ebooks gratuits et à 0,99 € écrits par des auteurs d'aujourd'hui seront identifiés comme suspects par les lecteurs. Des ebooks plus chers autoédités seront des succès, et rapporteront 70% à leurs auteurs.
C'est pour cela que je milite à fond pour les ebooks et livres numériques. Parce que le prix de l'édition et la diffusion des livres papier en librairie se paie trop souvent au prix fort pour les auteurs. Celui de l'esclavage. Parce qu'il est plus facile de vérifier avec Amazon si une vente effective se traduit en droits d'auteur. Les choses sont beaucoup plus transparentes.
Published on November 17, 2014 01:25
November 14, 2014
[Archive 18 septembre 2012] S'éduquer au numérique
Le numérique est un fantastique outil de démocratisation de la culture. Je pourrais ajouter, "à condition de le mettre à portée de tous en terme de prix et de facilité d'achat", mais cette condition ne se pose même pas grâce aux sites de téléchargements illégaux. A ce sujet, vous croyez que toutes les oeuvres numériques sont piratées ? C'est faux. Pour un artiste, avoir son oeuvre piratée est une marque de reconnaissance du public. A titre personnel, je suis satisfait de savoir que mes ebooks ont la possibilité d'être diffusés par ce canal. Néanmoins, la diffusion n'est pas tout. Je suis persuadé que nous autres auteurs, musiciens, chanteurs, dessinateurs, réalisateurs et créateurs de tout poil devons nous éduquer au numérique, et éduquer à ce sujet nos enfants. Simple question de bon sens.
Loin de moi l'idée de dire "c'est mal de pirater", ou "c'est mal de télécharger". Les enjeux tuent le jeu, dit-on. Le piratage peut se trouver détourné à des fins financières ou pour des motifs idéologiques ou politiques, mais par essence, c'est un jeu entre l'attaque numérique et la défense.
Le téléchargement illégal peut quant à lui répondre à des motifs de curiosité, de prix trop élevés, de produits non disponibles sur le marché, ou même de volonté parfaitement légitime de ne pas acheter plusieurs fois le même produit (sous forme physique et numérique). Dans le cas notamment de la curiosité, il joue un rôle d'ouverture culturelle. Il peut même s'avérer bénéfique pour l'achat ultérieur d'autres œuvres de l'artiste.
Là où le téléchargement illégal devient condamnable, à mon humble avis, c'est quand il se transforme en réflexe systématique de consommation. "C'est numérique, donc ça doit être gratuit. Ça ne peut pas se consommer d'une autre manière que gratuitement. Puisqu'il y a moyen d'obtenir les fichiers gratuitement, on se ferait avoir si on devait les payer." Cet idéal du tout gratuit est évidemment destructeur pour les artistes à partir du moment où tout le reste n'est pas gratuit dans la société.
Nous vivrions dans un Etat providence, où le travail se ferait sur la simple base du volontariat et où chacun aurait de quoi se nourrir et se loger gratuitement, je n'aurais pas de problème avec le tout gratuit numérique. Nous n'en sommes pas (encore ?) là.
Donc, je n'aime pas l'idée de faire la morale ou de devoir pointer du doigt les uns ou les autres, mais désolé, à partir du moment où un artiste se procure exclusivement des fichiers en téléchargement illégal, il se tire une balle dans le pied. S'il donne cet exemple, comment s'étonner après qu'il ne puisse vivre de ce qu'il fait ?
Pour recevoir, il faut aussi savoir donner. Je veux dire, il y avait 8000 intermittents du spectacle dans les années 80 en France, il y en a plus de 100 000 à présent. Et combien y a-t-il d'auteurs ? Un million en France ? Davantage ? Nous allons vers une société de loisirs. Une société de loisirs majoritairement numériques, en attendant peut-être une autre technologie, qui sait.
Eduquons-nous. Achetons des morceaux de musique quand un artiste nous plaît. Apprenons à nos enfants à reconnaître les mérites du travail artistique. Donnons-leur cette culture. Apprenons-leur que les fichiers MP3 ne restituent pas l'intégralité des sons.
Quand on ne connaît pas un romancier, télécharger illégalement l'un de ses ebooks, oui pourquoi pas, si les extraits du livre sont trop courts pour se faire une idée, si l'ebook est trop cher et si vous ne le trouvez pas en bibliothèque. Mais à un certain moment, il va falloir apprendre à récompenser le travail des uns et des autres, si l'on espère soi-même en faire un moyen de subsistance.
Loin de moi l'idée de dire "c'est mal de pirater", ou "c'est mal de télécharger". Les enjeux tuent le jeu, dit-on. Le piratage peut se trouver détourné à des fins financières ou pour des motifs idéologiques ou politiques, mais par essence, c'est un jeu entre l'attaque numérique et la défense.
Le téléchargement illégal peut quant à lui répondre à des motifs de curiosité, de prix trop élevés, de produits non disponibles sur le marché, ou même de volonté parfaitement légitime de ne pas acheter plusieurs fois le même produit (sous forme physique et numérique). Dans le cas notamment de la curiosité, il joue un rôle d'ouverture culturelle. Il peut même s'avérer bénéfique pour l'achat ultérieur d'autres œuvres de l'artiste.
Là où le téléchargement illégal devient condamnable, à mon humble avis, c'est quand il se transforme en réflexe systématique de consommation. "C'est numérique, donc ça doit être gratuit. Ça ne peut pas se consommer d'une autre manière que gratuitement. Puisqu'il y a moyen d'obtenir les fichiers gratuitement, on se ferait avoir si on devait les payer." Cet idéal du tout gratuit est évidemment destructeur pour les artistes à partir du moment où tout le reste n'est pas gratuit dans la société.
Nous vivrions dans un Etat providence, où le travail se ferait sur la simple base du volontariat et où chacun aurait de quoi se nourrir et se loger gratuitement, je n'aurais pas de problème avec le tout gratuit numérique. Nous n'en sommes pas (encore ?) là.
Donc, je n'aime pas l'idée de faire la morale ou de devoir pointer du doigt les uns ou les autres, mais désolé, à partir du moment où un artiste se procure exclusivement des fichiers en téléchargement illégal, il se tire une balle dans le pied. S'il donne cet exemple, comment s'étonner après qu'il ne puisse vivre de ce qu'il fait ?
Pour recevoir, il faut aussi savoir donner. Je veux dire, il y avait 8000 intermittents du spectacle dans les années 80 en France, il y en a plus de 100 000 à présent. Et combien y a-t-il d'auteurs ? Un million en France ? Davantage ? Nous allons vers une société de loisirs. Une société de loisirs majoritairement numériques, en attendant peut-être une autre technologie, qui sait.
Eduquons-nous. Achetons des morceaux de musique quand un artiste nous plaît. Apprenons à nos enfants à reconnaître les mérites du travail artistique. Donnons-leur cette culture. Apprenons-leur que les fichiers MP3 ne restituent pas l'intégralité des sons.
Quand on ne connaît pas un romancier, télécharger illégalement l'un de ses ebooks, oui pourquoi pas, si les extraits du livre sont trop courts pour se faire une idée, si l'ebook est trop cher et si vous ne le trouvez pas en bibliothèque. Mais à un certain moment, il va falloir apprendre à récompenser le travail des uns et des autres, si l'on espère soi-même en faire un moyen de subsistance.
Published on November 14, 2014 05:18
November 13, 2014
[Archive 2 septembre 2012] Les chiffres du numérique et comment les interpréter
Le "mommy porn" Fifty Shades of Grey s'est vendu à trente millions d'exemplaires dont la moitié d'ebooks. Parallèlement, Hachette Book Group aux Etats-Unis annonce que le numérique représente 27 % de ses profits. Et à titre personnel, ma nouvelle gratuite Les Explorateurs a été téléchargée plus de 10 000 fois sur l'iTunes Store d'Apple. Qu'indiquent ces chiffres ? Que les choses bougent, bien sûr, mais on peut déjà faire certaines déductions plus fines sans risque de se tromper.
Mettons de côté le cas Fifty Shades of Grey, parce qu'on est dans l'érotique, que les livres électroniques permettent davantage de discrétion dans la lecture et que ce chiffre n'est sans doute pas tout à fait représentatif du marché. Celui qui me frappe le plus est celui d'Hachette Book Group: 27% des profits avec les ebooks !
Hachette a tendance à vendre ses ebooks plus cher qu'il ne devrait pour protéger ses ventes papier. Et on parle de profits. Cela signifie qu'en terme de nombres d'exemplaires, les ebooks représentent déjà au moins 30 ou 35 % du nombre d'exemplaires vendus par Hachette aux Etats-Unis.
Imaginez maintenant, si Hachette Book Group divisait par deux le prix de ses ebooks. On peut imaginer qu'en termes de nombres d'exemplaires vendus, cela représenterait au moins 60 ou 70% du total. En termes de profit, on serait à au moins 50%.
Le chiffre total de vente d'ebooks aux Etats-Unis en 2012 représenterait environ 25% du total tous livres confondus. Mais ce sont les chiffres officiels. Ces chiffres prennent-ils vraiment en compte les autoéditeurs, qui vendent leurs ebooks moins cher ? J'ai un doute.
Je ne serais pas surpris qu'en termes de nombre d'exemplaires, on soit déjà à plus de 50% d'ebooks vendus aux Etats-Unis, tous livres confondus.
Pourquoi le nombre d'exemplaires est-il si important ? Parce que cela détermine le nombre de lecteurs que l'on touche. Tous les auteurs édités savent qu'ils touchent moins de lecteurs que s'ils autoéditaient le même ebook en fixant eux-mêmes son prix, parce que les éditeurs ont des frais, et augmentent donc le prix des ebooks. Plus vous touchez de lecteurs, plus vous avez de chances de vendre d'autres livres. C'est là que la logique de l'éditeur diverge profondément de celle de l'autoéditeur.
Après, bien sûr, il y a la question du "prestige de l'éditeur". Mais attention, parce que là, on entre dans le TRES subjectif.
Mais la France, dans tout ça ? Totalement à l'écart du phénomène ? Pas tant que cela. L'éditeur de l'imaginaire Voy'el explique dans une interview sur iDBOOX que ses chiffres de vente sur le numérique lui permettent de survivre. Les retours de livre papier lui coûtent en effet trop cher, et sans le numérique, Voy'el aurait sans doute déjà dû mettre un terme à son activité.
Ce n'est pas une surprise pour moi. Tous les libraires que je vois en séance de dédicaces me parlent du déclin de la vente des livres, et l'on sait par ailleurs que les éditeurs les plus prospères louent les meilleurs emplacements pour les ventes, au détriment des autres.
Cette année 2012 de l'ebook en France est en tout cas porteuse d'espoir. En ce qui me concerne, il faut une cinquantaine de téléchargements gratuits pour avoir une vente d'un exemplaire payant, soit du recueil complet Les Explorateurs, soit d'une autre des nouvelles payantes du même recueil (je dois être à 200 ebooks vendus de mes nouvelles de SF et du recueil pour l'année 2012).
L'intérêt, c'est aussi les notes et les commentaires, pour les ebooks gratuits. Les Explorateurs a été noté 81 fois sur iTunes. Il m'est arrivé à plusieurs reprises d'encourager des proches à me rédiger des commentaires en ligne, mais je ne le fais plus. J'ai décidé de laisser les choses se faire d'elles-mêmes pour ne pas truquer le système. Et si vous regardez le seul commentaire fait sur ma nouvelle Les Explorateurs sur iTunes , il y a un vrai parfum d'authentique, non ?
Le parfum que j'apprécie le plus, celui de la sincérité.
Mettons de côté le cas Fifty Shades of Grey, parce qu'on est dans l'érotique, que les livres électroniques permettent davantage de discrétion dans la lecture et que ce chiffre n'est sans doute pas tout à fait représentatif du marché. Celui qui me frappe le plus est celui d'Hachette Book Group: 27% des profits avec les ebooks !
Hachette a tendance à vendre ses ebooks plus cher qu'il ne devrait pour protéger ses ventes papier. Et on parle de profits. Cela signifie qu'en terme de nombres d'exemplaires, les ebooks représentent déjà au moins 30 ou 35 % du nombre d'exemplaires vendus par Hachette aux Etats-Unis.
Imaginez maintenant, si Hachette Book Group divisait par deux le prix de ses ebooks. On peut imaginer qu'en termes de nombres d'exemplaires vendus, cela représenterait au moins 60 ou 70% du total. En termes de profit, on serait à au moins 50%.
Le chiffre total de vente d'ebooks aux Etats-Unis en 2012 représenterait environ 25% du total tous livres confondus. Mais ce sont les chiffres officiels. Ces chiffres prennent-ils vraiment en compte les autoéditeurs, qui vendent leurs ebooks moins cher ? J'ai un doute.
Je ne serais pas surpris qu'en termes de nombre d'exemplaires, on soit déjà à plus de 50% d'ebooks vendus aux Etats-Unis, tous livres confondus.
Pourquoi le nombre d'exemplaires est-il si important ? Parce que cela détermine le nombre de lecteurs que l'on touche. Tous les auteurs édités savent qu'ils touchent moins de lecteurs que s'ils autoéditaient le même ebook en fixant eux-mêmes son prix, parce que les éditeurs ont des frais, et augmentent donc le prix des ebooks. Plus vous touchez de lecteurs, plus vous avez de chances de vendre d'autres livres. C'est là que la logique de l'éditeur diverge profondément de celle de l'autoéditeur.
Après, bien sûr, il y a la question du "prestige de l'éditeur". Mais attention, parce que là, on entre dans le TRES subjectif.
Mais la France, dans tout ça ? Totalement à l'écart du phénomène ? Pas tant que cela. L'éditeur de l'imaginaire Voy'el explique dans une interview sur iDBOOX que ses chiffres de vente sur le numérique lui permettent de survivre. Les retours de livre papier lui coûtent en effet trop cher, et sans le numérique, Voy'el aurait sans doute déjà dû mettre un terme à son activité.
Ce n'est pas une surprise pour moi. Tous les libraires que je vois en séance de dédicaces me parlent du déclin de la vente des livres, et l'on sait par ailleurs que les éditeurs les plus prospères louent les meilleurs emplacements pour les ventes, au détriment des autres.
Cette année 2012 de l'ebook en France est en tout cas porteuse d'espoir. En ce qui me concerne, il faut une cinquantaine de téléchargements gratuits pour avoir une vente d'un exemplaire payant, soit du recueil complet Les Explorateurs, soit d'une autre des nouvelles payantes du même recueil (je dois être à 200 ebooks vendus de mes nouvelles de SF et du recueil pour l'année 2012).
L'intérêt, c'est aussi les notes et les commentaires, pour les ebooks gratuits. Les Explorateurs a été noté 81 fois sur iTunes. Il m'est arrivé à plusieurs reprises d'encourager des proches à me rédiger des commentaires en ligne, mais je ne le fais plus. J'ai décidé de laisser les choses se faire d'elles-mêmes pour ne pas truquer le système. Et si vous regardez le seul commentaire fait sur ma nouvelle Les Explorateurs sur iTunes , il y a un vrai parfum d'authentique, non ?
Le parfum que j'apprécie le plus, celui de la sincérité.
Published on November 13, 2014 03:01
November 12, 2014
Vers plus de transparence dans l'édition : les chiffres de Lune Ecarlate Editions
Suite à la demande d'information du précédent billet, l'éditrice de la maison Lune Ecarlate, Nathy, dévoile en toute transparence ses chiffres. Une initiative que je ne peux que saluer, et qui mérite un coup de chapeau. En effet, bien qu'étant auteur autoédité, j'essaie d'être pragmatique et non dogmatique, et de donner au maximum des éléments permettant aux auteurs de faire leurs choix. Si d'autres maisons d'édition souhaitent faire de même ici, elles sont les bienvenues.
Le bon vieux paradigme de l'édition, c'est qu'une maison d'édition n'a pas à faire de publicité, sur le net ou ailleurs, pour attirer des auteurs. Les auteurs sont ceux qui doivent être motivés pour se faire publier, c'est à eux de s'informer sur les salons, auprès des professionnels, d'autres auteurs, etc. Une maison d'édition ayant à faire de la publicité est une maison d'édition qui n'a pas "fait ses preuves", d'après cette théorie.
On peut se demander à quel point les petites ou moyennes maisons d'édition ne sont pas victimes de ce paradigme: elles proposent la plupart du temps de meilleurs chiffres de droits d'auteur que les grosses maisons, elles permettent parfois une plus grande souplesse avec une cession de droits d'auteur limitée dans le temps, sans bénéficier véritablement de cet avantage concurrentiel par manque de communication.
Oui, je parle de concurrence, parce qu'il est évident qu'avec l'essor de l'autoédition et des plates formes comme KDP Publishing ou Kobo Writing Life , où l'auteur ne donne que 30% de marge sur le prix de ses ebooks sans concéder ses droits, cette concurrence existe de fait pour les éditeurs.
Lune Ecarlate n'est pas le premier éditeur à faire preuve de transparence, je sais que d'autres le font lorsqu'on les interroge, et s'ils veulent me communiquer leurs chiffres, je les publierai également sur ce blog.
Le but est évidemment d'aider les auteurs à faire leur choix en toute impartialité, chiffres à l'appui.
Lune Ecarlate est, il faut le savoir, une maison d'édition qui travaille essentiellement en numérique. Les livres papier sont imprimés à la demande, sur le site de Lune Ecarlate ou sur Amazon via Createspace. La maison d'édition dispose bien sûr d'un comité de lecture.
Les chiffres de Lune Ecarlate :
Tirages : impression à la demande
Avances: aucune
Imprimé : 10%
Numérique : 30%
Rémunération sur la couverture pour l'illustrateur : 5%
Paiments des droits : à l'année en avril de l'année suivante
Cession de droits : trois ans renouvelables par tacite reconduction de trois ans.
Le pourcentage correspond au prix HT total des livres ou ebooks. Il faut toujours se méfier avec les pourcentages, parce qu'un éditeur communiquant sur 25% net signifie en réalité: "25% sur ce que nous rapportent les ebooks". A savoir, un éditeur recevant 70% du prix de l'ebook sur Amazon va reverser 25% sur ces 70%, c'est à dire en réalité, 17,5% du prix de l'ebook.
Concernant les livres papier, l'éditrice précise qu'un auteur Lune Ecarlate désirant vendre lui-même ses livres dans un salon se verra accorder la remise libraire de 35% sur les livres qu'il acquerra auprès de Lune Ecarlate.
Pour Lune Ecarlate, il s'agit bien, en numérique, de 30% sur le prix total hors taxe des ebooks (100% du prix), donc près de deux fois ce que propose un gros éditeur.
Si je juge important de donner les chiffres, c'est parce qu'il est essentiel dans le projet de vie d'un auteur de savoir si son activité d'auteur pourra être partielle, en complément d'une autre activité ou à plein temps. En d'autres termes, va-t-il pouvoir en vivre? Ne nous le cachons pas, en France, 99% du temps la réponse sera négative.
Après, d'autres paramètres, qui ne sont pas discutés ici, sont à prendre en compte, comme la réputation de la maison d'édition, le travail sur les textes, etc. En général, il est bien sûr recommandé d'acheter des ouvrages de cette maison pour savoir si le travail éditorial vous plaît en tant qu'auteur.
Si vous êtes auteur, je ne me prononcerai bien sûr pas à votre place sur votre choix : je reste un auteur autoédité "pur jus", mais cela ne m'empêche pas d'admirer l'abnégation de certaines petites structures.
Le bon vieux paradigme de l'édition, c'est qu'une maison d'édition n'a pas à faire de publicité, sur le net ou ailleurs, pour attirer des auteurs. Les auteurs sont ceux qui doivent être motivés pour se faire publier, c'est à eux de s'informer sur les salons, auprès des professionnels, d'autres auteurs, etc. Une maison d'édition ayant à faire de la publicité est une maison d'édition qui n'a pas "fait ses preuves", d'après cette théorie.
On peut se demander à quel point les petites ou moyennes maisons d'édition ne sont pas victimes de ce paradigme: elles proposent la plupart du temps de meilleurs chiffres de droits d'auteur que les grosses maisons, elles permettent parfois une plus grande souplesse avec une cession de droits d'auteur limitée dans le temps, sans bénéficier véritablement de cet avantage concurrentiel par manque de communication.
Oui, je parle de concurrence, parce qu'il est évident qu'avec l'essor de l'autoédition et des plates formes comme KDP Publishing ou Kobo Writing Life , où l'auteur ne donne que 30% de marge sur le prix de ses ebooks sans concéder ses droits, cette concurrence existe de fait pour les éditeurs.
Lune Ecarlate n'est pas le premier éditeur à faire preuve de transparence, je sais que d'autres le font lorsqu'on les interroge, et s'ils veulent me communiquer leurs chiffres, je les publierai également sur ce blog.
Le but est évidemment d'aider les auteurs à faire leur choix en toute impartialité, chiffres à l'appui.
Lune Ecarlate est, il faut le savoir, une maison d'édition qui travaille essentiellement en numérique. Les livres papier sont imprimés à la demande, sur le site de Lune Ecarlate ou sur Amazon via Createspace. La maison d'édition dispose bien sûr d'un comité de lecture.
Les chiffres de Lune Ecarlate :
Tirages : impression à la demande
Avances: aucune
Imprimé : 10%
Numérique : 30%
Rémunération sur la couverture pour l'illustrateur : 5%
Paiments des droits : à l'année en avril de l'année suivante
Cession de droits : trois ans renouvelables par tacite reconduction de trois ans.
Le pourcentage correspond au prix HT total des livres ou ebooks. Il faut toujours se méfier avec les pourcentages, parce qu'un éditeur communiquant sur 25% net signifie en réalité: "25% sur ce que nous rapportent les ebooks". A savoir, un éditeur recevant 70% du prix de l'ebook sur Amazon va reverser 25% sur ces 70%, c'est à dire en réalité, 17,5% du prix de l'ebook.
Concernant les livres papier, l'éditrice précise qu'un auteur Lune Ecarlate désirant vendre lui-même ses livres dans un salon se verra accorder la remise libraire de 35% sur les livres qu'il acquerra auprès de Lune Ecarlate.
Pour Lune Ecarlate, il s'agit bien, en numérique, de 30% sur le prix total hors taxe des ebooks (100% du prix), donc près de deux fois ce que propose un gros éditeur.
Si je juge important de donner les chiffres, c'est parce qu'il est essentiel dans le projet de vie d'un auteur de savoir si son activité d'auteur pourra être partielle, en complément d'une autre activité ou à plein temps. En d'autres termes, va-t-il pouvoir en vivre? Ne nous le cachons pas, en France, 99% du temps la réponse sera négative.
Après, d'autres paramètres, qui ne sont pas discutés ici, sont à prendre en compte, comme la réputation de la maison d'édition, le travail sur les textes, etc. En général, il est bien sûr recommandé d'acheter des ouvrages de cette maison pour savoir si le travail éditorial vous plaît en tant qu'auteur.
Si vous êtes auteur, je ne me prononcerai bien sûr pas à votre place sur votre choix : je reste un auteur autoédité "pur jus", mais cela ne m'empêche pas d'admirer l'abnégation de certaines petites structures.
Published on November 12, 2014 02:48
[Archive 21 février 2014] D'utilité publique : les chiffres des droits d'auteur et d'avances
Si un blogueur en France informe sur les droits d'auteur et avances des éditeurs français, je serais heureux de reproduire ici son billet, avec un lien vers son blog. Voici en tout cas les droits d'auteur et avances aux Etats-Unis tels qu'on peut les retrouver sur le blog de Brenda Hiatt. Et notamment ceux d'Harlequin, Hachette, Pocket... Je ne pense pas qu'une traduction soit utile, les chiffres parlant d'eux-mêmes...
Le premier chiffre en haut à droite est le nombre de titres inclus dans l'étude.
Avon/HarperCollins………………………………………………………………………61
Average advance (first book): $17,400 Median: $8000
Average advance (subsequent books): $28,300 Median: $12,500
Advance range: $5000 – $180,000
Standard print royalty: 8% Electronic: 25% (net)
Average earn-out: $18,000 Median: $13,500 Range: $9,000 – $35,000
Baker/Revell……………………………………………………………………………….12
Average advance: $8800 Median: $9250
Advance range: $6700 – $10,000
Standard print royalty: 8-17% (net) Electronic: 25-50% (net)
Average earn-out: n/a
Ballantine………………………………………………………………………………….21
Average advance (first book): $40,000 Median: $40,000
Average advance (subsequent books): $172,000 Median: $175,000
Advance range: $40,000 – $275,000
Standard print royalty: 8%
Average earn-out: n/a
Bantam/Dell……………………………………………………………………………….15
Average advance: $17,000 Median: $20,000
Advance range: $7500 – $25,000
Standard print royalty: 8%
Average earn-out: n/a
Barbour & Co. (Novellas) …………………………………………………………………12
Average advance: $1000 Median: $1000
Standard print royalty: 2.5%
Average earn-out: n/a
Barbour & Co. (Trade Fiction) ……………………………………………………………4
Average advance: $8750 Median: $8750
Standard print royalty: 8%
Average earn-out: n/a
Belle/Bell Bridge Books……………………………………………………………………..7
Average advance: $330 Median: $250
Standard print royalty: 8% Electronic: 40% (net)
Average earn-out: $13,000 Median: $10,600
Berkley/Jove………………………………………………………………………………78
Average advance (first book): $8100 Median: $7000
Average advance (subsequent books): $12,200 Median: $8000
Advance range: $4000 – $40,000
Standard print royalty: 6% – 8% Electronic: 15% (cover) – 25% (net)
Average earn-out: $15,700 Median: $10,000 Range: $5000 – $50,000
Berkley (novellas) ………………………………………………………………………………4
Average advance: $6900 Median: $6300
Standard print royalty: 2-3.75%
Average earn-out: n/a
Breathless Press …………………………………………………………………………………8
Average advance: none
Standard electronic royalty: 40%
Average earn-out: $200 Median: $150
Cerridwen/Blush (EC)……………………………………………………………………………9
Average advance: none
Standard print royalty: 7.5% Electronic 37.5% onsite 37.5% (net) elsewhere
Average earn-out: $400 Median: $100
Dutton/Signet/NAL……………………………………………………………………………..35
Average advance (first book): $9400 Median: $10,000
Average advance (subsequent books): $21,000 Median: $12,500
Advance range: $6000 – $85,000
Standard print royalty: 7.5 – 8%
Average earn-out: n/a
Ellora’s Cave……………………………………………………………………………………..138
Average advance: none
Standard print royalty: 7.5% Electronic 40% onsite 40% (net) elsewhere
Average earn-out: $3100 Median: $2300 Range: $250 – $14,000
Ellora’s Cave (anthologies/novellas) ………………………………………………….38
Average advance: none
Standard electronic royalty: varies by number of authors
Average earn-out: $2250 Median: $2100 Range: $430 – $7100
Entangled…………………………………………………………………………………11……….11
Average advance: none
Standard print royalty: 9% Electronic 40% onsite 40% (net) elsewhere
Average earn-out: $89,000 Median: $32,600 Range: $500 – $500,000
Five Star/Thorndike (hardcover) ………………………………………………………….8
Average advance: $1150 Median: $1000
Advance range: $750 – $2000
Standard print royalty: 10%
Average earn-out: $1850 Median: $850 Range: $750 – $4000
Grand Central Publishing (Warner/Hachette) ……………………………………….61
Average advance (first book): $7000 Median: $6000
Average advance (subsequent books): $16,500 Median: $10,000
Advance range: $5000 – $75,000
Standard print royalty: 8%
Average earn-out: $38,500 Median: $31,500 Range: $8300 – $100,000
Harlequin American…………………………………………………………………………..23
Average advance (first book): $4400 Median: $4500
Average advance (subsequent books): $5000 Median: $5000
Advance range: $4000 – $8500
Standard print royalty: 6% Electronic: 6%
Average earn-out: $7100 Median: $7600 Range: $4500 – $10,100
Harlequin Blaze………………………………………………………………………………..31
Average advance (first book): $4350 Median: $4000
Average advance (subsequent books): $5500 Median: $5300
Advance range: $4000 – $10,500
Standard print royalty: 6% Electronic: 6%
Average earn-out: $12,500 Median: $12,300 Range: $10,500 – $15,000
Harlequin Desire ……………………………………………………………………………..42
Average advance (first book): $4400 Median: $4000
Average advance (subsequent books): $5600 Median: $5000
Advance range: $4000 – $8,000
Standard print royalty: 6% Electronic 6%
Average earn-out: $17,200 Median: $17,000 Range: $11,000 – $26,000
Harlequin Historical …………………………………………………………………………33
Average advance (first book): $3400 Median: $2500
Average advance (subsequent books): $5400 Median: $5500
Advance range: $2500 – $8,000
Standard print royalty: 6% Electronic: 6%
Average earn-out: $9100 Median: $8650 Range: $6700 – $13,000
Harlequin Intrigue……………………………………………………………………………..23
Average advance (first book): $3900 Median: $4000
Average advance (subsequent books): $4700 Median: $4500
Advance range: $3500 – $7000
Standard print royalty: 6% Electronic: 6%
Average earn-out: $12,000 Median: $12,000 Range: $8,000 – $17,500
Harlequin Mills & Boon (Incl. Medical) ……………………………………………….24
Average advance (first book): $3600 Median: $4000
Average advance (subsequent books): $3900 Median: $4000
Advance range: $2000 – $5000
Standard print royalty: 6% Electronic: 6% (20%net)
Average earn-out: n/a
Harlequin Nocturne……………………………………………………………………………..10
Average advance: $6300 Median: $62500
Advance range: $6000 – $8000
Standard print royalty: 6% Electronic 20% (net)
Average earn-out: n/a
Harlequin Nocturne (Bites)…………………………………………………………………..5
Average advance: $1000 Median: $1000
Standard print royalty: 6% Electronic 20%
Average earn-out: $1000 Median: $1000
Harlequin Romance……………………………………………………………………………..16
Average advance (first book): $2400 Median: $2400
Average advance (subsequent books): $3200 Median: $2400
Advance range: $2400 – $7000
Standard print royalty: 6% Electronic: 6%
Average earn-out: $10,100 Median: $10,000 Range: $7400 – $12,800
Harlequin Romantic Suspense ……………………………………………………………..13
Average advance (first book): n/a
Average advance (subsequent books): $5600 Median: $5500
Advance range: $4000 – $7500
Standard print royalty: 6% Electronic 6%
Average earn-out: $11,000 Median: $11,000 Range: $9500 – $13,500
Harlequin Special Edition ……………………………………………………………………29
Average advance (first book): $4100 Median: $4000
Average advance (subsequent books): $7300 Median: $8000
Advance range: $4000 – $13,000
Standard print royalty: 6% Electronic 6%
Average earn-out: $17,500 Median: $17,000 Range: $12,000 – $23,000
Harlequin Superromance……………………………………………………………………..73
Average advance (first book): $5000 Median: $5000
Average advance (subsequent books): $5500 Median: $5500
Advance range: $4000 – $7000
Standard print royalty: 6% Electronic: 6%
Average earn-out: $15,000 Median: $15,000 Range: $8,000 – $28,000
HQN………………………………………………………………………………………14
Average advance: $18,000 Median: $19,000
Advance range: $8500 – $55,000
Standard print royalty: 8% Electronic: 25% (net)
Average earn-out: n/a
Harper Teen………………………………………………………………………………………..8
Average advance: $51,000 Median: $40,000
Advance range: $20,000 – $80,000
Standard print royalty: 6% trade 10% hc Electronic: 25% (net)
Average earn-out: n/a
Kensington/Zebra………………………………………………………………………149
Average advance (first book): $3500 Median: $3000
Average advance (subsequent books): $7100 Median: $3700
Advance range: $1750 – $60,000
Standard print royalty: 6 – 8% Electronic: 25% (net)
Average earn-out: $6200 Median: $3800 Range: $2500 – $17,800
Kensington (novellas) ……………………………………………………………………………29
Average advance: $2750 Median: $1500
Advance range: $750 – $9000
Standard print royalty: 2 – 3.75%
Average earn-out: n/a
Liquid Silver………………………………………………………………………………………14
Average advance: none
Standard electronic royalty: 40%
Average earn-out: $900 Median: $230 Range: $70 – $3400
Loose Id…………………………………………………………………………………………..25
Average advance: none
Standard print royalty: 7% Electronic: 35%
Average earn-out: $2200 Median: $1450 Range: $200 – $9000
Love Inspired ………………………………………………………………………………………….71
Average advance (first book): $4200 Median: $4000
Average advance (subsequent books): $5750 Median: $5500
Advance range: $3500 – $9500
Standard print royalty: 6% Electronic: 6%
Average earn-out: $11,400 Median: $10,900 Range: $6500 – $18,000
Medallion Press………………………………………………………………………………………..6
Average advance: $1200 Median: $1000
Advance range: $1000 – $2000
Standard print royalty: 10%
Average earn-out: n/a
MIRA………………………………………………………………………………………8
Average advance: $80,000 Median: $17,500
Advance range: $15,000 – $450,000
Standard print royalty: 8% Electronic: 8%
Average earn-out: n/a
Pocket……………………………………………………………………………………..30
Average advance (first book): $10,400 Median: $5000
Average advance (subsequent books): $16,700 Median: $12,500
Advance range: $5000 – $50,000
Standard print royalty: 8 – 10% Electronic: 25% (net)
Average earn-out: n/a
Random House/Delacorte (YA)…………………………………………………………………….7
Average advance (first book): $28,000 Median: $18,000
Average advance (subsequent books): $90,000 Median: $92,500
Advance range: $15,000 – $125,000
Standard print royalty: 6 – 10%
Average earn-out: $110,000 Median: $128,000
Red Sage (novellas) …………………………………………………………………………………11
Average advance: $550 Median: $750
Advance range: $50 – $1000
Standard print royalty: 1.5 – 6% (varies by # of authors)
Average earn-out: $2300 Median: $2250 Range: $1000 – $3600
St. Martin’s Press…………………………………………………………………………………….35
Average advance (first book): $18,000 Median: $7500
Average advance (subsequent books): $37,000 Median: $18,000
Advance range: $4500 – $200,000
Standard print royalty: 7.5-10% Electronic: 25% (net)
Average earn-out: n/a
Samhain………………………………………………………………………………….28
Average advance: $60 Median: $100
Advance range: $0 – $100
Standard print royalty: 8 – 10% Electronic: 40% onsite 30% elsewhere
Average earn-out: $3500 Median: $1750 Range: $300 – $15,000
Simon & Schuster Pulse/McElderry/UK (YA)……………………………………………..7
Average advance: $17,000 Median: $22,000
Advance range: $10,000 – $25,000
Standard print royalty: 6%mm 7% t 10%hc
Average earn-out: n/a
Siren Bookstrand………………………………………………………………………………26
Average advance: none
Standard print royalty: 6% Electronic: 40% onsite 50%(net) elsewhere
Average earn-out: $5500 Median: $1700 Range: $100 – $24,000
Sourcebooks………………………………………………………………………………43
Average advance (first book): $2000 Median: $1600
Average advance (subsequent books): $4200 Median: $1700
Advance range: $1000 – $17,500
Standard print royalty: 6-8% Electronic: 8-25% (net)
Average earn-out: n/a
Tor/Forge…………………………………………………………………………………22
Average advance (first book): $11,000 Median: $10,000
Average advance (subsequent books): $14,000 Median: $14,000
Advance range: $7500 – $20,000
Standard print royalty: 8%
Average earn-out: n/a
Wild Rose Press………………………………………………………………………………………21
Average advance: none
Standard print royalty: 7% Electronic: 35% onsite 35% (net) elsewhere
Average earn-out: $3500 Median: $230 Range: $50 – 65,000
© 2001 – 2013 by Brenda Hiatt (last update: 7/13)
Le premier chiffre en haut à droite est le nombre de titres inclus dans l'étude.
Avon/HarperCollins………………………………………………………………………61
Average advance (first book): $17,400 Median: $8000
Average advance (subsequent books): $28,300 Median: $12,500
Advance range: $5000 – $180,000
Standard print royalty: 8% Electronic: 25% (net)
Average earn-out: $18,000 Median: $13,500 Range: $9,000 – $35,000
Baker/Revell……………………………………………………………………………….12
Average advance: $8800 Median: $9250
Advance range: $6700 – $10,000
Standard print royalty: 8-17% (net) Electronic: 25-50% (net)
Average earn-out: n/a
Ballantine………………………………………………………………………………….21
Average advance (first book): $40,000 Median: $40,000
Average advance (subsequent books): $172,000 Median: $175,000
Advance range: $40,000 – $275,000
Standard print royalty: 8%
Average earn-out: n/a
Bantam/Dell……………………………………………………………………………….15
Average advance: $17,000 Median: $20,000
Advance range: $7500 – $25,000
Standard print royalty: 8%
Average earn-out: n/a
Barbour & Co. (Novellas) …………………………………………………………………12
Average advance: $1000 Median: $1000
Standard print royalty: 2.5%
Average earn-out: n/a
Barbour & Co. (Trade Fiction) ……………………………………………………………4
Average advance: $8750 Median: $8750
Standard print royalty: 8%
Average earn-out: n/a
Belle/Bell Bridge Books……………………………………………………………………..7
Average advance: $330 Median: $250
Standard print royalty: 8% Electronic: 40% (net)
Average earn-out: $13,000 Median: $10,600
Berkley/Jove………………………………………………………………………………78
Average advance (first book): $8100 Median: $7000
Average advance (subsequent books): $12,200 Median: $8000
Advance range: $4000 – $40,000
Standard print royalty: 6% – 8% Electronic: 15% (cover) – 25% (net)
Average earn-out: $15,700 Median: $10,000 Range: $5000 – $50,000
Berkley (novellas) ………………………………………………………………………………4
Average advance: $6900 Median: $6300
Standard print royalty: 2-3.75%
Average earn-out: n/a
Breathless Press …………………………………………………………………………………8
Average advance: none
Standard electronic royalty: 40%
Average earn-out: $200 Median: $150
Cerridwen/Blush (EC)……………………………………………………………………………9
Average advance: none
Standard print royalty: 7.5% Electronic 37.5% onsite 37.5% (net) elsewhere
Average earn-out: $400 Median: $100
Dutton/Signet/NAL……………………………………………………………………………..35
Average advance (first book): $9400 Median: $10,000
Average advance (subsequent books): $21,000 Median: $12,500
Advance range: $6000 – $85,000
Standard print royalty: 7.5 – 8%
Average earn-out: n/a
Ellora’s Cave……………………………………………………………………………………..138
Average advance: none
Standard print royalty: 7.5% Electronic 40% onsite 40% (net) elsewhere
Average earn-out: $3100 Median: $2300 Range: $250 – $14,000
Ellora’s Cave (anthologies/novellas) ………………………………………………….38
Average advance: none
Standard electronic royalty: varies by number of authors
Average earn-out: $2250 Median: $2100 Range: $430 – $7100
Entangled…………………………………………………………………………………11……….11
Average advance: none
Standard print royalty: 9% Electronic 40% onsite 40% (net) elsewhere
Average earn-out: $89,000 Median: $32,600 Range: $500 – $500,000
Five Star/Thorndike (hardcover) ………………………………………………………….8
Average advance: $1150 Median: $1000
Advance range: $750 – $2000
Standard print royalty: 10%
Average earn-out: $1850 Median: $850 Range: $750 – $4000
Grand Central Publishing (Warner/Hachette) ……………………………………….61
Average advance (first book): $7000 Median: $6000
Average advance (subsequent books): $16,500 Median: $10,000
Advance range: $5000 – $75,000
Standard print royalty: 8%
Average earn-out: $38,500 Median: $31,500 Range: $8300 – $100,000
Harlequin American…………………………………………………………………………..23
Average advance (first book): $4400 Median: $4500
Average advance (subsequent books): $5000 Median: $5000
Advance range: $4000 – $8500
Standard print royalty: 6% Electronic: 6%
Average earn-out: $7100 Median: $7600 Range: $4500 – $10,100
Harlequin Blaze………………………………………………………………………………..31
Average advance (first book): $4350 Median: $4000
Average advance (subsequent books): $5500 Median: $5300
Advance range: $4000 – $10,500
Standard print royalty: 6% Electronic: 6%
Average earn-out: $12,500 Median: $12,300 Range: $10,500 – $15,000
Harlequin Desire ……………………………………………………………………………..42
Average advance (first book): $4400 Median: $4000
Average advance (subsequent books): $5600 Median: $5000
Advance range: $4000 – $8,000
Standard print royalty: 6% Electronic 6%
Average earn-out: $17,200 Median: $17,000 Range: $11,000 – $26,000
Harlequin Historical …………………………………………………………………………33
Average advance (first book): $3400 Median: $2500
Average advance (subsequent books): $5400 Median: $5500
Advance range: $2500 – $8,000
Standard print royalty: 6% Electronic: 6%
Average earn-out: $9100 Median: $8650 Range: $6700 – $13,000
Harlequin Intrigue……………………………………………………………………………..23
Average advance (first book): $3900 Median: $4000
Average advance (subsequent books): $4700 Median: $4500
Advance range: $3500 – $7000
Standard print royalty: 6% Electronic: 6%
Average earn-out: $12,000 Median: $12,000 Range: $8,000 – $17,500
Harlequin Mills & Boon (Incl. Medical) ……………………………………………….24
Average advance (first book): $3600 Median: $4000
Average advance (subsequent books): $3900 Median: $4000
Advance range: $2000 – $5000
Standard print royalty: 6% Electronic: 6% (20%net)
Average earn-out: n/a
Harlequin Nocturne……………………………………………………………………………..10
Average advance: $6300 Median: $62500
Advance range: $6000 – $8000
Standard print royalty: 6% Electronic 20% (net)
Average earn-out: n/a
Harlequin Nocturne (Bites)…………………………………………………………………..5
Average advance: $1000 Median: $1000
Standard print royalty: 6% Electronic 20%
Average earn-out: $1000 Median: $1000
Harlequin Romance……………………………………………………………………………..16
Average advance (first book): $2400 Median: $2400
Average advance (subsequent books): $3200 Median: $2400
Advance range: $2400 – $7000
Standard print royalty: 6% Electronic: 6%
Average earn-out: $10,100 Median: $10,000 Range: $7400 – $12,800
Harlequin Romantic Suspense ……………………………………………………………..13
Average advance (first book): n/a
Average advance (subsequent books): $5600 Median: $5500
Advance range: $4000 – $7500
Standard print royalty: 6% Electronic 6%
Average earn-out: $11,000 Median: $11,000 Range: $9500 – $13,500
Harlequin Special Edition ……………………………………………………………………29
Average advance (first book): $4100 Median: $4000
Average advance (subsequent books): $7300 Median: $8000
Advance range: $4000 – $13,000
Standard print royalty: 6% Electronic 6%
Average earn-out: $17,500 Median: $17,000 Range: $12,000 – $23,000
Harlequin Superromance……………………………………………………………………..73
Average advance (first book): $5000 Median: $5000
Average advance (subsequent books): $5500 Median: $5500
Advance range: $4000 – $7000
Standard print royalty: 6% Electronic: 6%
Average earn-out: $15,000 Median: $15,000 Range: $8,000 – $28,000
HQN………………………………………………………………………………………14
Average advance: $18,000 Median: $19,000
Advance range: $8500 – $55,000
Standard print royalty: 8% Electronic: 25% (net)
Average earn-out: n/a
Harper Teen………………………………………………………………………………………..8
Average advance: $51,000 Median: $40,000
Advance range: $20,000 – $80,000
Standard print royalty: 6% trade 10% hc Electronic: 25% (net)
Average earn-out: n/a
Kensington/Zebra………………………………………………………………………149
Average advance (first book): $3500 Median: $3000
Average advance (subsequent books): $7100 Median: $3700
Advance range: $1750 – $60,000
Standard print royalty: 6 – 8% Electronic: 25% (net)
Average earn-out: $6200 Median: $3800 Range: $2500 – $17,800
Kensington (novellas) ……………………………………………………………………………29
Average advance: $2750 Median: $1500
Advance range: $750 – $9000
Standard print royalty: 2 – 3.75%
Average earn-out: n/a
Liquid Silver………………………………………………………………………………………14
Average advance: none
Standard electronic royalty: 40%
Average earn-out: $900 Median: $230 Range: $70 – $3400
Loose Id…………………………………………………………………………………………..25
Average advance: none
Standard print royalty: 7% Electronic: 35%
Average earn-out: $2200 Median: $1450 Range: $200 – $9000
Love Inspired ………………………………………………………………………………………….71
Average advance (first book): $4200 Median: $4000
Average advance (subsequent books): $5750 Median: $5500
Advance range: $3500 – $9500
Standard print royalty: 6% Electronic: 6%
Average earn-out: $11,400 Median: $10,900 Range: $6500 – $18,000
Medallion Press………………………………………………………………………………………..6
Average advance: $1200 Median: $1000
Advance range: $1000 – $2000
Standard print royalty: 10%
Average earn-out: n/a
MIRA………………………………………………………………………………………8
Average advance: $80,000 Median: $17,500
Advance range: $15,000 – $450,000
Standard print royalty: 8% Electronic: 8%
Average earn-out: n/a
Pocket……………………………………………………………………………………..30
Average advance (first book): $10,400 Median: $5000
Average advance (subsequent books): $16,700 Median: $12,500
Advance range: $5000 – $50,000
Standard print royalty: 8 – 10% Electronic: 25% (net)
Average earn-out: n/a
Random House/Delacorte (YA)…………………………………………………………………….7
Average advance (first book): $28,000 Median: $18,000
Average advance (subsequent books): $90,000 Median: $92,500
Advance range: $15,000 – $125,000
Standard print royalty: 6 – 10%
Average earn-out: $110,000 Median: $128,000
Red Sage (novellas) …………………………………………………………………………………11
Average advance: $550 Median: $750
Advance range: $50 – $1000
Standard print royalty: 1.5 – 6% (varies by # of authors)
Average earn-out: $2300 Median: $2250 Range: $1000 – $3600
St. Martin’s Press…………………………………………………………………………………….35
Average advance (first book): $18,000 Median: $7500
Average advance (subsequent books): $37,000 Median: $18,000
Advance range: $4500 – $200,000
Standard print royalty: 7.5-10% Electronic: 25% (net)
Average earn-out: n/a
Samhain………………………………………………………………………………….28
Average advance: $60 Median: $100
Advance range: $0 – $100
Standard print royalty: 8 – 10% Electronic: 40% onsite 30% elsewhere
Average earn-out: $3500 Median: $1750 Range: $300 – $15,000
Simon & Schuster Pulse/McElderry/UK (YA)……………………………………………..7
Average advance: $17,000 Median: $22,000
Advance range: $10,000 – $25,000
Standard print royalty: 6%mm 7% t 10%hc
Average earn-out: n/a
Siren Bookstrand………………………………………………………………………………26
Average advance: none
Standard print royalty: 6% Electronic: 40% onsite 50%(net) elsewhere
Average earn-out: $5500 Median: $1700 Range: $100 – $24,000
Sourcebooks………………………………………………………………………………43
Average advance (first book): $2000 Median: $1600
Average advance (subsequent books): $4200 Median: $1700
Advance range: $1000 – $17,500
Standard print royalty: 6-8% Electronic: 8-25% (net)
Average earn-out: n/a
Tor/Forge…………………………………………………………………………………22
Average advance (first book): $11,000 Median: $10,000
Average advance (subsequent books): $14,000 Median: $14,000
Advance range: $7500 – $20,000
Standard print royalty: 8%
Average earn-out: n/a
Wild Rose Press………………………………………………………………………………………21
Average advance: none
Standard print royalty: 7% Electronic: 35% onsite 35% (net) elsewhere
Average earn-out: $3500 Median: $230 Range: $50 – 65,000
© 2001 – 2013 by Brenda Hiatt (last update: 7/13)
Published on November 12, 2014 00:20
November 7, 2014
[Archive 20 février 2014] Nouveau rapport sur 54 000 ebooks sur Amazon.com
Hugh Howey et son informaticien anonyme, Data Guy, révèlent à présent sur le site authorearnings.com, un rapport qui concerne les 54 000 ebooks les mieux vendus sur Amazon.com, tous genres confondus. De quoi commencer à répondre aux critiques sur l'aspect trop partiel de la première étude (7000 titres). Les tendances se confirment, avec de bien meilleurs revenus pour les auteurs indépendants, et un nombre de ventes qui fait des auteurs indépendants sur amazon.com le premier éditeur d'ebooks américain, si ce n'est mondial.
Etude author earnings 50k
Pour les auteurs français, bien qu'il s'agisse d'une étude exclusivement américaine, les graphiques les plus intéressants sont à mon sens ceux des auteurs de fiction littéraire (étude portant sur 900 ebooks): ce sont les genres les mieux vus en France, ceux qui donnent souvent lieu aux prix Goncourt, par exemple. On s'aperçoit que les auteurs littéraires, même aux Etats-Unis, sont formidablement "captés" par l'édition traditionnelle, même si en ce qui concerne les revenus ebooks, ils gagnent moins que s'ils s'étaient autoédités.
D'après Hugh Howey et Data Guy, les auteurs indépendants gagnent en effet 5,6 fois plus sur les ventes d'ebooks par rapport aux auteurs traditionellement édités. Ces derniers ont donc intérêt à se rattraper fortement sur les ventes de livres papier.
On comprend mieux, en tout cas, pourquoi dans un pays comme la France, qui donne autant la prééminence aux auteurs de littérature blanche (en dehors, donc, du polar, de la SF, de la Fantasy ou de la littérature sentimentale et érotique), les grands éditeurs ont encore le vent en poupe, et les ventes d'ebooks ne représentent officiellement que 4% des ventes totales.
Je parle bien de prééminence sur un plan dogmatique, liée à la culture et à l'éducation. Je serais curieux de connaître les chiffres réels en France, avec le nombre de ventes en genres littéraires comparés avec les ventes de littérature dite "blanche". Aux Etats-Unis, dans cette étude sur Amazon.com, sur 50000 ebooks les auteurs de fiction littéraire ne représentent que 5% du nombre de ventes quotidiennes, et 6% du revenu total des ventes.
[EDIT 07/11/2014] Tous les rapports author earnings
Etude author earnings 50k
Pour les auteurs français, bien qu'il s'agisse d'une étude exclusivement américaine, les graphiques les plus intéressants sont à mon sens ceux des auteurs de fiction littéraire (étude portant sur 900 ebooks): ce sont les genres les mieux vus en France, ceux qui donnent souvent lieu aux prix Goncourt, par exemple. On s'aperçoit que les auteurs littéraires, même aux Etats-Unis, sont formidablement "captés" par l'édition traditionnelle, même si en ce qui concerne les revenus ebooks, ils gagnent moins que s'ils s'étaient autoédités.
D'après Hugh Howey et Data Guy, les auteurs indépendants gagnent en effet 5,6 fois plus sur les ventes d'ebooks par rapport aux auteurs traditionellement édités. Ces derniers ont donc intérêt à se rattraper fortement sur les ventes de livres papier.
On comprend mieux, en tout cas, pourquoi dans un pays comme la France, qui donne autant la prééminence aux auteurs de littérature blanche (en dehors, donc, du polar, de la SF, de la Fantasy ou de la littérature sentimentale et érotique), les grands éditeurs ont encore le vent en poupe, et les ventes d'ebooks ne représentent officiellement que 4% des ventes totales.
Je parle bien de prééminence sur un plan dogmatique, liée à la culture et à l'éducation. Je serais curieux de connaître les chiffres réels en France, avec le nombre de ventes en genres littéraires comparés avec les ventes de littérature dite "blanche". Aux Etats-Unis, dans cette étude sur Amazon.com, sur 50000 ebooks les auteurs de fiction littéraire ne représentent que 5% du nombre de ventes quotidiennes, et 6% du revenu total des ventes.
[EDIT 07/11/2014] Tous les rapports author earnings
Published on November 07, 2014 00:18


