Alan Spade's Blog, page 45

June 23, 2013

Petites victoires... et grandes satisfactions

Nous sommes d'accord, pour un auteur, les plus grandes satisfactions lui sont apportées par l'écriture en elle-même. Mais le métier d'auteur autoédité étant le plus souvent âpre et difficile, il ne faut surtout pas tenir pour quantité négligeable les petites victoires que l'on peut obtenir ici et là, si l'on veut perdurer. Retour sur mes deux dernières séances de dédicaces.



 



Si j'évoque ici la séance de dédicaces du Cultura Franconville du 15 juin, c'est en contrepoint, parce qu'elle a en fait constitué une rude déception, avec un seul exemplaire vendu de mon petit dernier, Les Flammes de l'Immolé, alors même qu'il s'agissait de la première rencontre avec le public après sa sortie.



Hors de question, pour autant, de me plaindre : j'ai vendu une douzaine d'exemplaires en tout ce jour-là tous livres confondus (Les Explorateurs, Le Souffle, Eau Turquoise, Les Flammes), ce qui, selon mes standards, est correct (il y avait trois autres auteurs de Fantasy et SF en dédicace le 15 juin), et l'unique exemplaire du troisième tome du cycle d'Ardalia m'a été acheté par une personne qui avait pris les deux premiers au Leclerc de Trie-Château.



 



Mon billet doit simplement avoir valeur d'exemple pour d'autres autoédités : un revers est toujours possible à tout moment. La réalité du terrain a cet immense avantage, justement, de nous confronter à la réalité, en balayant les poussières d'illusion qui, à force de s'accumuler dans les coins des yeux, nous empêchent d'y voir clair.



 



En ce sens, les statistiques peuvent aussi être pernicieuses ou sujettes à de mauvaises interprétations : si je regarde mes chiffres de vente des deux premiers tomes, je suis à environ 2600  exemplaires (ebooks + livres papier avec une très forte majorité de livres papier, plus de 1800), dont 2000 exemplaires du premier tome (ebooks + papier), et si je vais sur Issuu, je vois que le premier chapitre de mon troisième tome a déjà été "vu" plus de 900 fois. Les stats restent des stats, et ne sont en rien des principes actifs susceptibles de déterminer les choses, du moins à cette échelle. 



 



La séance du 22 juin à Fosses a en revanche été plus fructueuse (sans être non plus étourdissante au niveau des chiffres) : 23 livres vendus, mais, pour la première fois, plus de Flammes de l'Immolé que de Souffle d'Aoles (8 contre 7).



 



Et surtout, surtout... des petites victoires. Première d'entre elles : une lectrice me dit que sa fille lui a offert Le Souffle d'Aoles alors qu'elle était à l'hôpital, et qu'elle avait tellement l'impression en le lisant d'être dans un autre monde, que ça lui a fait du bien (ravie, elle m'a pris et fait signer les deuxième et troisième tome).



Sur le coup, je me suis dit : on a beau ne toucher qu'une lectrice sur 10 000 ou 100 000, on peut quand même se sentir utile.



 



A un autre moment, une fillette de 10 ans met le nez sur la couverture des Flammes de l'Immolé et me dit : "elle est super, cette couverture, ça donne envie d'acheter !" Cela m'a fait sourire, parce que la plupart des gens trouvent la couverture "flippante", quoique réussie.



Un peu plus tard, je tombe sur un couple qui me prend le troisième tome, et le mari me dit avoir acheté le premier à Claye-Souilly et le deuxième à Compiègne ! Je précise que ce ne sont pas des inconditionnels et que cela s'est produit suite à des concours de circonstances. Mais bon, ça fait drôle de voir les livres achetés et dédicacés à  trois endroits éloignés.



Une autre fois encore, mon regard se croise avec une jeune employée du Leclerc. Je lui souris, juste comme ça, ne voulant pas la déranger dans son travail (bon d'accord, elle est mignonne), mais elle vient d'elle-même me voir. Elle aperçoit mon recueil des Explorateurs et me parle de sa thèse. Elle est étudiante et fait sa thèse sur la Science-fiction, elle se documente en ce moment sur Gérard Klein et Philippe Curval. Nous discutons, puis elle repart. Je pense que l'affaire est close.



Surprise un peu plus tard : elle revient et me fait signer un exemplaire des Explorateurs.



 



Même si ces séances sont épuisantes par elles-mêmes, elles le sont beaucoup moins, croyez-moi, quand ça se passe comme ça. Ces petites anecdotes que me livrent d'eux-mêmes des lecteurs, ou ces petits faits marrants qui se produisent, sont autant de raisons de continuer d'aller à la rencontre du public. Et autant de signes qui me confortent, de manière plus générale, dans ma démarche.



 

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Published on June 23, 2013 00:30

June 18, 2013

Réactionnaire, l'exception culturelle française ?

José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, a récemment qualifié la France de "réactionnaire" eu égard à sa position à propos de ce qu'il est convenu d'appeler "exception culturelle." De nombreux artistes français, particulièrement dans le cinéma, se sont positionnés pour défendre cette exception. C'est leur droit. Mais cette question fondamentale, il faut le savoir, touche également l'édition, puisque l'exception culturelle française est régulièrement invoquée pour préserver le prix unique des livres, et notamment des livres numériques.



 



En préambule, on pourrait citer l'écrivain Mario Vargas Llosa : 



« La chose la plus importante que j’ai apprise est que les cultures n’ont pas besoin d’être protégées par les bureaucrates et les forces de police, ou placées derrière des barreaux, ou isolées du reste du monde par des barrières douanières pour survivre et rester vigoureuses. Elles doivent vivre à l’air libre, être exposées aux comparaisons constantes avec d’autres cultures qui les renouvellent et les enrichissent, leur permettant de se développer et de s’adapter au flot constant de la vie. La menace qui pèse sur Flaubert et Debussy ne vient pas des dinosaures de Jurassic Park mais de la bande de petits démagogues et chauvinistes qui parlent de la culture française comme s’il s’agissait d’une momie qui ne peut être retirée de sa chambre parce que l’exposition à l’air frais la ferait se désintégrer. »



 



Que le système français d'aides et de subventions permette à de nombreux films et festivals d'exister, soit. Au départ, le principe est généreux. Mais comme tout système politique, il est aisément détournable par les grands groupes et leurs lobbies. Rien ne dit que l'exception culturelle française ne permette pas à des producteurs de tourner des émissions de télé-réalité, par exemple.



 



Rien ne dit que ce système ne permette pas de favoriser certains médias audiovisuels, qui à leur tour aideront les gouvernements en place, de droite ou de gauche.



 



Là où il devient flagrant que l'exception culturelle conforte la situation de prédominance des grands groupes aux dépens des artistes, c'est bien dans l'édition. Non seulement en France, mais en Allemagne, où le prix unique du livre existe aussi depuis un certain temps, la révolution ebook ne s'est pas réellement produite pour le moment.



 



Aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, en revanche, c'est une toute autre histoire : de nombreux auteurs indépendants vivent à présent de leur plume. Ils sont bien plus nombreux qu'en France à pouvoir en vivre, ou à être en mesure d'opposer un refus aux conditions terriblement injustes - on est dans la servitude moderne - que proposent les grands éditeurs. Certains best-sellers indépendants réussissent même à négocier des conditions décentes, à l'instar de Hugh Howey.



 



Je suis auteur indépendant. La meilleure aide que pourrait m'apporter le gouvernement serait de ne pas subventionner des grands groupes qui louent des espaces en librairie à l'année. Ce serait de ne pas épauler des grands groupes qui exploitent outrageusement mes pairs. De ne pas favoriser des grands groupes qui prennent les consommateurs pour des vaches à lait, en maintenant des prix de vente outrageusement hauts, notamment en numérique.



 



Ce serait de favoriser la diversité et la concurrence, y compris dans le milieu culturel.



 



La culture s'en porterait mieux à mon avis. Quand les aides sont détournées au point de ne favoriser qu'une toute petite minorité de créateurs, elles se mettent à jouer contre la création en général.

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Published on June 18, 2013 00:00

June 13, 2013

Les étapes de création d'un ebook- 2ème partie

Deuxième et dernière partie aujourd'hui de l'article consacré à la création d'ebooks, déjà paru sur le site Espaces Comprises.



 



3e étape : la vérification



 



Testez votre fichier sur des liseuses, en examinant plus particulièrement les passages en italiques, pour vérifier s'ils ont bien été conservés. Je recommande aussi de tester le chapitrage sur la liseuse (il existe une application Kindle pour PC et Mac et des applications pour lire des epubs sur ordinateur, mais rien ne vaut la liseuse).



 



Sigil vous permet aussi de vérifier vos epubs, pour être sûrs qu'ils seront acceptés au niveau qualité technique, notamment par Apple. Cela ne préjuge cependant pas du contenu, et ne vous dispense en rien de le vérifier.



 



4e étape : la distribution



 



Je distribue en ce moment sur Amazon, Apple, Kobo/la Fnac, Smashwords (uniquement sur leur site, je n'utilise pas les fonctions de distribution externe de Smashwords car la gestion des DRM n'est pas transparente avec eux), YouScribe et Chapitre.com.



 



La distribution externe, qu'est-ce que c'est ? Ce sont tous les sites comme Smashwords ou Immatériel qui vous proposent de réaliser eux-mêmes vos fichiers ebooks et de les distribuer sur Apple, Amazon, Kobo, Bookeen et les autres. Cela rajoute un intermédiaire, est susceptible de rallonger les délais de paiement et amoindrit votre redevance d'auteur. Vous y perdez aussi en autonomie et en indépendance, raisons pour lesquelles je les évite.



 



Pour Chapitre, il faut les démarcher directement. Pour Apple, Amazon et Kobo, ils mettent à disposition des sites. Attention, pour Apple, il vous faudra utiliser l'application iTunes Producer à partir d'un Mac ou d'un iMac exclusivement si vous voulez distribuer chez eux (le site iTunes Connect est quant à lui accessible à partir d'un PC, et permet de consulter ses ventes et de modifier le prix des ebooks, ainsi que les pays vers lesquels vous distribuez). Il vous faudra également un numéro de taxe US de type EID. Je sais, c'est contraignant. Ce n'est nécessaire que pour Apple. Il vous faut pour cela vous rendre sur le lien figurant dans l'article et renvoyer le formulaire. Vous pouvez passer par l'ambassade des Etats-Unis pour cela.



 



Je n'utilise pas Numilog, car il faut payer pour qu'ils vous fassent les conversions. Toutes ces plates-formes permettent en tout cas de distribuer sans DRM – les DRM sont les fameux verrous numériques censés empêcher la copie des livres, mais qui ne font selon moi que nuire à l'expérience des lecteurs, notamment en limitant leurs possibilités de conserver leurs fichiers. Je recommande d'indiquer dans la description des livres sur Amazon que vos fichiers sont sans DRM (si c'est le cas, bien sûr).



 



Amazon KDP



Kobo Writing Life



Smashwords



YouScribe



Apple



 



À l'intérieur de ces sites, n'oubliez pas de rentrer vos coordonnées bancaires pour être payé. Tous procèdent par virement électronique, mais si l'on est de la vieille école, il est aussi possible de réclamer le paiement par chèque pour Amazon, par exemple (le seuil minimum de ventes est alors plus important).



 



Toujours à l'intérieur de ces sites (sauf Smashwords et YouScribe, où je recommande la distribution sur le site, sans plus, et ce afin de conserver vos marges), optez pour la distribution mondiale si l'on vous en offre la possibilité, cela vous permettra de gagner du temps. En général, il s'agit juste d'une case à cocher pour que votre ebook soit téléchargeable dans un maximum de pays.



 



Cet article ne prétend pas être exhaustif. Vous êtes auteur indépendant. À vous de mettre un peu les mains dans le cambouis, de fouiner, d'obtenir sur Internet les différents tutoriels pour en savoir plus sur chaque sujet.



 



Par expérience, les différents logiciels ou plugins évoqués ici sont simples d'utilisation et ne nécessitent aucune notion de programmation. Si quelqu'un qui ni connaît rien comme moi a pu y arriver, vous devriez vous en sortir.



Pour celles et ceux qui voudraient aller plus loin sur la création d'epub, n'hésitez pas à suivre ce lien.



 



  Les images ci-dessous peuvent constituer autant d'indications sur les différentes étapes (cliquez sur les flèches pour faire défiler) :




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Published on June 13, 2013 00:00