Sylvain Johnson's Blog, page 25
June 15, 2014
Lecture de « In Tenebris » de Romain Billot

Calling Cthulhu est une série de livres numériques publiés par L’IVRE BOOK, un éditeur français au catalogue grandissant. La collection compte déjà plusieurs titres et je crois savoir que d’autres verront le jour dans les mois à venir.
Qu’est-ce que Calling Cthulhu?
D’après Wikipédia, c’est :
« Cthulhu est une créature de fiction imaginée par l’écrivain américain H. P. Lovecraft dans la nouvelle L’Appel de Cthulhu (1926). Monstre humanoïde gigantesque, il possède une tête de seiche ainsi que des tentacules de pieuvre et des ailes semblables à celles d’un dragon. »
C’est donc avec anticipation que j’ai amorcé la lecture du premier tome dont j’ai fait l’achat – les autres suivront dans les jours à venir. Ce sont des nouvelles littéraires numériques, sur le thème de ce cher Cthulhu et qui se lisent très bien.
« N’est pas mort ce qui à jamais dort… »
Résumé d’In Tenebris.
« Clarice, une jeune Québécoise, porte un immense fardeau, un secret monstrueux et honteux qui hante ses nuits. Lorsque, prétextant ses études d’Histoire, elle s’exile vers la France dans la ville universitaire de Dijon pour fuir son passé, elle ignore quels mystères abominables se cachent dans les entrailles de la Cité des Ducs et qu’un danger bien pire encore la guette dans l’ombre. Elle a été choisie… »
Commentaire :
Je connais Romain Billot depuis quelques années et c’est avec un grand intérêt que je suis sa carrière. Avec lui, impossible d’être déçu, il vous en donne pour votre argent et souvent davantage. Il y a deux endroits au monde où je détesterais me retrouver. Le premier, c’est un lit d’hôpital aux soins du docteur House – puisque les patients voient toujours leur état de santé empirer et qu’ils se font insulter par le médecin fou. Le deuxième endroit à éviter, c’est dans les récits de Romain. Être un de ses personnages, c’est loin d’une partie de plaisir.
La nouvelle littéraire fait plus d’une vingtaine de pages. C’est donc une lecture idéale pour la tablette si vous êtes très occupé comme moi.
La première chose qui saute aux yeux concernant l’auteur, c’est son amour pour le lectorat québécois, un amour qui est réciproque, puisque ses nouvelles fantastiques sont grandement appréciées dans la belle province, où il ne cesse de publier des textes troublants et étonnants.
Dans le cas d’In Tenebris, c’est un mélange d’horreur et de fantastique, respectant très bien le thème de la collection en cours. Romain n’a pas peur de choquer, d’explorer des sujets parfois délicats et il s’amuse à vous plonger de plus en plus dans l’horreur. Au moment où on se demande si la perversité et la folie s’arrêteront bientôt, c’est un nouveau chapitre qui s’ouvre et l’horreur coule à flots comme une rivière déchainée.
Romain Billot est un insomniaque avoué et ses récits prennent souvent naissance dans la peur qu’engendre la nuit, dans le flot constant de cauchemars à la limite entre la réalité et le monde des ténèbres.
« Calling Cthulhu » est une série que j’ai découverte avec un plaisir pervers et que je voulais partager avec vous.
J’allais oublier – l’auteur de ce texte nous gratifie d’une fin joyeuse –, mais attention, il redéfinit aussi le sens du « happy ending » traditionnel. À vous de le découvrir!
Ma note : 9/10
Liens à découvrir :
Site officiel de Romain Billot
Classé dans :Lectures, Les Fossoyeurs de Rêves
June 5, 2014
Lecture « Fils de Troie » de Guy Bergeron
En 2014, Guy Bergeron, sympathique écrivain québécois de talent, nous présentait son dixième roman. Grand conteur fantastique, amateur de mythologie, Guy Bergeron décide de nous guider vers un monde de légendes, de divinités colériques ou séductrices, de héros puissants et parfois aux destins tragiques. C’est dans la foulée d’Homère et des grands écrivains de l’antiquité qu’il nous conduit habilement.
Qui n’a jamais rêvé de ces dieux grecs contrôlant la populace du haut de leurs trônes au sommet de l’Olympe, comme si les humains étaient de vulgaires marionnettes faciles à manipuler. Ils tirent les ficelles et changent le monde, l’humanité à leur guise. Que dire de ces déesses à la beauté inimaginable, utilisant leurs atouts pour faire plier les plus récalcitrants?
C’est donc un très beau roman que nous présente Guy Bergeron, l’illustration de la couverture adroitement conçue par Alain Cournoyer, grand manitou visuel qui a aussi conçu les couvertures de mes romans publiés chez Porte-Bonheur.
J’ai lu « Fils de Troie » dans sa version numérique, mais j’aurais préféré une lecture traditionnelle avec un livre en papier. La raison est simple, une carte au début du livre nous permet de mieux comprendre la situation géographique du conflit et un index détaillé des personnages peut être consulté au besoin. Je vous conseille donc le papier, en particulier si la lecture se fait en plusieurs séances espacées : il est ainsi plus facile de retourner à l’index et se familiariser avec les divinités ou héros. À moins que votre lecteur soit plus rapide que le mien!
L’histoire est habilement rendue accessible, avec une écriture vive et dynamique, pleine de descriptions et de rebondissements. Vous suivrez les aventures de Zeus, Poséidon, Achille, Ulysse et tous les autres. C’est un récit très bien fait, une première partie qui annonce une suite à ne pas manquer.
Guy Bergeron à réussis son pari – nous replonger dans la légende et faire aimer la mythologie.
Ma note : 8/10
Liens Utiles :
Site de l’éditeur – Porte-Bonheur
Site d’Alain Cournoyer (couverture)
Classé dans :Lectures
May 27, 2014
A lire : un long article de presse concernant le FDR John Steelwood
May 20, 2014
Lecture de Sang d’Encre d’Atef Attia.
Qui est Atef Attia :
Atef est né en 1980 à Tunis. Il est diplômé de l’École Supérieure de Commerce, mais sa passion première demeure la littérature. Grand consommateur de livres, spécialement de Fantasy et de Polar, il se met à l’écriture en 2005. Sa nouvelle « Affliction » lui vaut le premier prix du concours littéraire organisé par le Programme des Nations Unies pour le Développement, en 2013. « Sang d’Encre » est son premier recueil.
Résumé du livre :
Pour Steven Hicks, la chute des premiers flocons de neige est un funeste présage, celui du renouveau d’un cycle sanglant. À Londres, Olyphant Blitch use de méthodes peu orthodoxes pour régler « définitivement » certains pépins administratifs. Ailleurs, les confessions d’un mari désespéré prennent une tournure inattendue. Quant à Ronnie McTiernan, tueur à gages sur le retour, sa vie rangée bascule lorsqu’il se fait rattraper par les fantômes du passé.
Commentaire :
La première chose que l’on remarque, c’est le format intéressant du livre. J’ai pour ma part tout de suite aimé le format de poche, plus petit et facile à transporter, à ranger et à lire au lit. Facile à tenir d’une main. La couverture est belle, intrigante à souhait et avec suffisamment de classe pour ne pas tomber dans l’inutile macabre.
Ce recueil est d’un genre particulier de l’imaginaire, puisqu’il n’explore pas les avenues du fantastique, de la science-fiction ou du surnaturel. Le lecteur est plutôt adroitement dirigé vers les méandres beaucoup plus sombres de l’esprit humain, de la nature de cette race destructrice et mystérieuse que nous sommes. C’est une vraie incursion dans la déviance de l’humanité, dans ce qu’il y a de plus bas en chacun de nous.
D’où vient ce mal, Atef?
L’écriture de l’auteur est franche, belle et poétique par endroit, c’est un beau français qui nous laisse deviner une influence américaine dans le traitement des actions et de l’intrigue. C’est un français qui m’a semblé un brin aristocratique. (Me fait penser à un ami du Maine qui a été élevé dans les deux langues) J’aime bien.
Les histoires :
Un boulot comme un autre :
Cette première nouvelle nous donne le ton du recueil. Elle frise la critique sociale ouverte, s’amuse à jouer avec notre imagination et notre esprit déjà tordu. Olyphant Blitsch est un employé de banque dévoué, au service de cette institution qui saigne les clients à blanc. Dans un monde où l’argent est maître, où est la limite entre la raison et la folie? Suivez le guide, vous verrez bien!
Frantic:
Cette seconde nouvelle nous démontre la grande souplesse de l’auteur. Tout au cours du récit, en fait dans toutes les histoires, il nous fait voyager de par le monde, avec des personnages aux noms évocateurs et inhabituels. Tappalooza, Aroostook, Magnus, Lorely, Olyphant Blitsch, Bérénice Altman. Ses références culturelles, sociales et autres sont d’une pertinence appréciable, ajoutant à l’histoire une validité et un talent qui surprend.
C’est le récit d’un pauvre bougre qui s’est installé dans une ville où il était de passage. Son passé incertain l’oblige à rester en contact avec son agent de remise en liberté conditionnelle, il est un donc un ancien criminel.
Steven est devenu un homme sans histoire, du moins c’est un peu l’idée qu’on se fait. Très vite, le doute nous envahit et l’étrangeté de cet individu nous captive. L’hiver semble avoir un impact important sur lui et c’est au cours d’une suite d’évènements violents, macabres, que sa vraie nature nous sera dévoilée. C’est une belle plongée dans la véritable Amérique profonde, celle qu’on croit connaître, qui porte un masque souriant, sous lequel un rictus de haine nous attend. La fin est tout simplement machiavélique à souhait.
« Il est temps, l’hiver est là et les vieilles habitudes ont la peau dure. »
Nuit du jugement :
Nous découvrons ici un tueur à gages. Un homme troublé, mais efficace, au passé tragique et qui, comme tous les hommes d’un certain âge, en viennent à se questionner sur leur vie. Certains s’achètent une voiture sport, fréquentent des jeunes femmes dans la vingtaine, d’autres entendent des voix. L’auteur vient ici nous prouver que les tueurs à gages ont aussi une conscience!
Une séparation :
Quoi de mieux pour clore ce recueil qu’une lettre d’amour? Un homme qui pleure la femme perdue, celle qui devait être l’amour de sa vie et qui l’a quittée pour un autre. À travers ses mots désespérés, il revit le premier moment, le premier baiser et la vie commune, le quotidien en dent de scie. Mais cet homme, sous la plume d’un Atef qui refuse de nous laisser en paix, ouvrira son cœur d’une manière vraiment approfondie. La vérité est parfois plus choquante et troublante que le mensonge. L’escalade de la folie apparaît avec la valse des mots, des idées et des images poignantes. Cette lettre termine le recueil en beauté, mais c’est une beauté sanglante.
« Sang d’Encre » est un voyage dans les méandres de l’esprit humain, le long de ce corridor sombre où les portes ne se referment que temporairement sur l’horreur, le temps de nous convaincre que le danger est passé, mais ce n’est qu’un leurre.
C’est à souhaiter de pouvoir lire bientôt le nouveau Atef Attia.
Bonne lecture.
Liens utiles:
Classé dans :Lectures
May 17, 2014
C’est la faute à Romain Billot
Le 17 mai 2014, un jeune écrivain québécois visite le Cantal en France.
Il se rend dans la forêt du Grand Veneur, qui selon Romain Billot serait hantée.
Voici la bande vidéo de l’évènement.
Classé dans :Films, Les Fossoyeurs de Rêves
May 16, 2014
Lecture de Sale Gosse de Stephen King
« Souvenez-vous, ça revient sous les traits d’un enfant… »
Résumé :
Un gamin diabolique qui provoque immanquablement la disparition de vos proches, un sale gosse qui a conduit le comptable George Hallas dans le couloir de la mort. Et qui pourrait bien un jour croiser votre chemin…
Commentaire :
Stephen King a visité la France et l’Allemagne en novembre 2013. Pour remercier ses fans, il a écrit une petite histoire en version numérique en français et en allemand. Elle ne sera pour l’instant qu’en ebook.
C’est une histoire assez simple, assez courte et qui nous fait penser au « Green Miles » et à certaines autres de ses histoires. Sans changer le monde de la littérature, c’est quand même un Stephen King et on passe un bon moment. Difficile d’être déçue par celui que beaucoup considèrent le « Maître » du fantastique.
Ses descriptions et son adresse à nous faire entrer dans le vif sujet en feront une lecture appréciée.
Pour en faire l’achat : Sur amazon.fr
Classé dans :Lectures
May 12, 2014
L’aveugle à 6 mains – Lecture et Interview de Liam Lehrer.
Résumé sur le site de l’éditeur :
Luc, jeune libertin en quête d’expériences inédites rencontre un couple d’inconnus. Dans une chambre d’hôtel, il renoncera de son plein gré à l’un de ses sens pour mieux jouir de tous les autres.
Commentaire de lecture :
Je n’ai pas pour habitude de lire des contes érotiques. Dans ma douce et tumultueuse adolescente, j’ai souvent été tenté par une lecture osée un peu différente, disons laissant plus de place aux images. Avec la maturité, on découvre le pouvoir des mots, des images qu’éveillent les phrases bien écrites d’un auteur.
Liam Lehrer est un écrivain obscur qui fait son entrée dans la littérature osée. Je me suis laissé tenter, question de découvrir un nouveau genre littéraire.
C’est un récit court, coquin et efficace. Sans censure, on « pénètre » très vite dans le vif du sujet et dans le va-et-vient de l’action. On suggère souvent que les nouvelles littéraires doivent se terminer en queue de poisson… ici, elle se termine surement en queue… peut-être pas nécessairement de poisson.
L’auteur à une belle écriture, ses descriptions permettent au lecteur de vivre l’action d’un point de vue du voyeur, sinon du participant. C’est un récit qui n’est pas pour tout le monde, c’est évident. Je le décrirais comme une rencontre érotique entre des individus consentants, un échange bref et une décharge tout aussi brève.
On peut lire l’aveugle à 6 mains d’une seule main, c’est une question de choix.
Seule photographie connue de Liam Lehrer.
Au sujet de l’auteur :
Il n’existe pas beaucoup d’information sur l’auteur, sinon une courte biographie sur le site de l’éditeur :
Depuis une dizaine d’années, Liam Lehrer écume les lieux les plus interlopes de France et de Navarre afin d’y expérimenter les situations les plus licencieuses. À l’aube de la trentaine, il décide de romancer quelques-uns de ses souvenirs. Des rumeurs prétendent qu’il utilise un pseudonyme pour coucher sur le papier des histoires fantastico horrifiques. À moins que ce ne soit l’inverse…
Interview de Liam Lehrer :
1) Qui êtes-vous vraiment? Des indices à nous donner?
Mon véritable patronyme est Bergoglio, mais j’ai choisi d’écrire sous pseudo, car mon géniteur a un poste à hautes responsabilités. Quand je ne verse pas dans l’érotisme, j’use d’un nom français assez prétentieux pour rédiger des fictions fantastiques et horrifiques.
2) Quel est le public cible d’un tel récit?
J’avoue ne pas m’être posé la question. Je pense cependant que l’on ne prend pas le temps de lire ce genre de récit sans avoir une nature un peu polissonne. J’espère que celles et ceux qui s’y attarderont y prendront plaisir.
3) D’où vous est venue l’idée de coucher vos expériences sur papier?
C’est lors d’une longue conversation sur l’oreiller avec une amie que me vint une épiphanie. Après que nous ayons échangé une série de souvenirs voluptueux, je me dis qu’entre mon vécu et les anecdotes que mes partenaires me racontaient, il y avait une source intarissable d’histoires érotiques à partager. Tout ce que vous pourrez lire par la suite est donc vrai, je me contente de changer les noms pour protéger les dévoyés.
4) Citez une situation embarrassante dans laquelle vous vous êtes trouvés?
Il y a longtemps, je me suis rendu à l’anniversaire d’un ami où se trouvaient beaucoup d’inconnus. Je fus une bonne partie de la soirée avec un couple dont la femme ne m’était pas vraiment étrangère. En effet, quelques mois auparavant nous nous étions très bien entendus lors d’une orgie où elle s’était rendue seule… Ni elle ni moi n’en pipâmes mot de toute la fête. À la fin de celle-ci, l’homme m’a dit être content du bon feeling qu’il sentait entre son épouse et moi, car habituellement, sa timidité maladive la faisait difficilement sortir de sa coquille.
5) Qu’est-ce qui vous excite?
Mon éventail sensuel est assez large, aussi je peux trouver mon compte dans beaucoup de situations, de la plus soft à la plus scabreuse. Ceci dit, je dois admettre que dans la fiction ou dans la vie j’aime qu’il y ait quelque chose d’un peu insolite, interdit, licencieux. La secrétaire fantasmant sur son patron ou le petit coup tiré vite fait après le film du dimanche soir, ça ne me transporte pas vraiment.
6) Est-ce que la littérature osée et érotique est un genre populaire?
Tout dépens de ce que l’on entend par là. Certains romans de littérature dîtes « classique » contiennent bien plus de scènes osées et sexuelles que beaucoup de textes érotiques autoproclamés. Du reste, il ne suffit pas de mettre les termes : « putain », « bite » et « chatte », trois fois chacun toutes les pages ou d’enchainer les métaphores grotesques (le plus souvent autour du phallus), pour être excitant. Je fais là bien sûr référence à un grand succès du « Mommy Porn ». Ce genre est à l’érotisme ce que la « Bit-Lit » est au fantastique. Enfin; il paraît que tout est bon dans le cochon.
7) Avez-vous d’autres projets d’écritures?
En juin, une autre de mes nouvelles sera publiée par les Éditions de la Musardine. Elle s’intitule (pour l’instant) : « Les vieilles pierres du sud », et fera partie de l’anthologie : « Osez 20 histoires de sexe torride ». J’écris au gré de mes humeurs et sans dessein particulier, même si je pense m’en tenir au format court. À moins que l’on ne me fasse une autre proposition trop indécente pour que je la refuse.
Liens importants :
L’ivrebook – Maison d’édition de Liam Lehrer.
Twitter :@LiamLehrer
Classé dans :Lectures
May 10, 2014
Interview du FDR Romain Billot
Publié initialement sur L'Imaginarius :
Retrouvez une
interview
très complète du
FDR Romain Billot
, à lire sur le blog de son confrère auteur,
Richard Mesplède.
http://richard.mesplede.over-blog.com/2014/05/interview-romain-billot.html
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May 6, 2014
Lecture du Collectif – Zombies – Elenya Éditions
Citation :
« Je n’aimais pas les situations oppressantes, mais c’était avant de rencontrer mon instinct de survie. Je n’abordais plus la vie de la même façon, je voyais la mort d’un tout autre regard. »
J.S
Recueils Collectif – Zombies
Je viens de terminer la lecture d’un recueil de nouvelles collectives sur le thème des zombies. C’est une initiative des Éditions Elenya. Je sais ce que certains diront – encore des zombies? Pourquoi pas!
Présentation :
Les morts-vivants sont partout! Ils ont contaminé et, fatalement, infecté toute la surface de la planète. Comment Elenya Éditions aurait-elle pu échapper à cette invasion?
Pour son troisième concours d’écriture, la maison d’édition a sélectionné douze auteurs. Douze chasseurs de zombies ayant mené une battue sans merci contre ces horribles créatures assoiffées de chair. Découvrez l’encre noire de ces lauréats et en bonus, quatre nouvelles écrites par un jury qui se sera fait piéger et aura dû mettre le pied à l’étrier lui-aussi.
Commentaire :
La première chose que j’ai aimée de ce livre c’est la présentation. Une belle couverture, un format facile à consulter et des jolies illustrations à l’intérieur. C’est un beau recueil.
C’est donc une série de nouvelles ayant pour thème les zombies. L’avantage d’avoir plusieurs écrivains participant à ce projet facilite la diversité des sujets exploités. On retrouve un peu de tout dans le recueil. De véritables zombies classiques, de ceux du type « Walking Dead », d’autres appartenant à des cultures exotiques et étrangères à celle des pays industrialisés. Les points communs sont l’horreur, la mort, la dégustation de chair humaine et la misère d’une société qui s’écroule.
C’est un bon recueil de nouvelles. Je suis désolé de ne pas les commenter toutes, je me contente d’écrire sur celles qui sont les meilleures de l’Anthologie, selon moi.
Le réveil – La Manna.
Bonne petite nouvelle à caractère social, dont la conclusion m’a fait sourire. Bien écrite, amusante, et décrivant un fléau de zombies qui nous affecte déjà tous.
L’amour ne meurt jamais – Rémy Garcia.
Texte bien écrit. Une vision prophétique de notre race en cas de crise, une vision tout à fait humaine d’un combat contre une force bien plus horrible que nos pires cauchemars. La fin du texte est remarquable, elle vous laisse à réfléchir.
Pantins – Yoann Legave
L’écriture est audacieuse, puisqu’écrite du point de vue d’un zombie qui sombre de plus en plus dans la folie. C’est une petite histoire qui décrit bien l’angoisse, les effets de cette maladie virale dangereuse. Le titre aurait pu être « Le calvaire des morts-vivants ». Encore une fois, une fin de récit désirable pour une nouvelle littéraire. Surprise.
Les Nouveaux Cafards – John Steelwood.
J’ai gardé le meilleur pour la fin. Faire un lien entre John Steelwood et les zombies, c’est comme de parler de Picasso et de la peinture. Ils sont faits pour aller ensemble. C’est sans contredit mon texte préféré du recueil. L’auteur de cette histoire possède un sens inné de la description et il nous entraîne dans un suspense qui déraille de plus en plus, une spirale dans l’angoisse et la folie. L’action est écrite dans un langage précis, affiné, et les tournures de phrases sont parfois moqueuses, intelligentes à souhait. On parle ici d’un texte sombre, pas des plus joyeux. On nous fait plonger dans la cruauté humaine. Le rythme rapide de l’action nous force à dévorer les pages, jusqu’à la fin. Une fin à la Steelwood… je n’en dis pas plus.
Conclusion et note :
Bonne lecture et belle présentation. Diversité littéraire qui permet des avis divergents, des opinions qui varient d’un lecteur à l’autre. À conseiller pour les amateurs du genre.
Note : 7/10
Liens Utiles :
Classé dans :Lectures, Les Fossoyeurs de Rêves
April 26, 2014
Le Prisonnier
Je dois être en train de vivre un cauchemar particulièrement réaliste ou encore flotter dans une fantaisie de film d’horreur tiré de ma grande imagination. C’est la seule explication. Mon dernier souvenir remonte à cette promenade en soirée, longeant le trottoir luisant en raison d’une averse récente. La fraîcheur nocturne m’avait fait grand bien et les odeurs qui flottaient dans le quartier me rassuraient. Un mélange heureux de fleurs épanouies, de terre humide et cette constante brise salée qui venait de l’océan, à moins d’un kilomètre à l’est. C’était une belle nuit, calme et parfaite pour une errance solitaire, pour réfléchir et se dégourdir les jambes.
Voilà que je me réveille dans une sorte de cellule improvisée, dans une pièce sombre au sol souillé d’urine, sale et couvert par endroits de paille séchée. Dans un coin de la petite pièce, il y a des excréments à l’odeur détestable. C’est un endroit très sale. Avec une porte métallique et une fenêtre avec des barreaux. Les murs et le sol sont en ciment, toute tentative de fuite me semble futile.
Comme je l’ai dit, je n’ai aucune idée de la raison de ma présence ici. Je ne suis pas un criminel, ne croit pas avoir d’ennemi et ma vie est tellement banale. C’est incompréhensible.
Je patiente adossé dans le coin le moins insalubre de la pièce. J’ai soif et faim, très froid. Je me sens si seul, personne ne vient me voir, la voix humaine me manque tant. Je me demande quand les miens vont s’inquiéter, ce qu’ils vont faire. Où me retrouver? Par où commencer leur quête afin de venir me sauver, parce que je sais qu’ils viendront?
J’ai dormi, me suis réveillé en sursaut et quelque peu désorienté, repoussant difficilement la panique perfide qui menaçait de me gagner. Je ne souffre aucunement de claustrophobie, loin de là, j’adore les espaces clos et les endroits exigus. Mais j’exige néanmoins un minimum de propreté.
Il me faut une ou deux secondes pour découvrir que je ne suis plus seul. Une ombre se tient dans l’entrée de la porte ouverte, c’est probablement ce qui m’a réveillé. Un homme d’aspect menaçant, vêtu de couleurs sombres, une barbe masquant sa mâchoire et déformant sa bouche. Ses yeux sont aussi noirs que son habillement, il est sans expressions. Le nouveau venu dépose un bol rempli d’eau au sol, jette négligemment quelques croquettes à même le plancher sale.
Sans un mot, il se retourne et referme la porte qui claque bruyamment.
J’ai peur, ne comprends pas où sont mes maîtres, ce petit gamin insupportable qui me court toujours après pour me tirer la queue. Ils me manquent tant.
Je n’aurais jamais dû quitter la cour par ce trou creusé durant la journée. Je croyais qu’une promenade serait une bonne idée, peut-être même une occasion idéale de retrouver cet enfoiré de chat qui hurle toute la nuit et me rend dingue.
C’est à ce moment-là que j’entends, très faiblement, les autres jappements.
Je ne suis pas le seul prisonnier dans cet endroit abject.
Classé dans :Commentaire général


