Sylvain Johnson's Blog, page 24
July 13, 2014
Deux œufs miroir pour déjeuner!
Cette histoire débute un dimanche matin, il y a plus d’une semaine déjà. Nous avions eu la confirmation que ma femme était enceinte, le test d’urine était sans équivoque, nous l’avions répété trois fois. Selon le calendrier de ses règles, cette petite forme de vie devait s’approcher des huit semaines d’existence, avait la dimension d’une framboise. Nous étions heureux, notre maison regorgeait de toutes ces babioles colorées, bruyantes, mouvantes et insensées dont un enfant pouvait avoir besoin. La perspective d’élever une progéniture nous réjouissait, tout comme l’industrie lucrative du monde de la maternité se remplissait les poches de notre aveuglement. Nous avions achetés tous les jouets imaginables, princesses, camions, soldats verts, figurines jouant de la guitare, girafe, pirate, et tout le lot de la famille Disney qui ne cessait de s’agrandir. Puisque nous ignorions le sexe de cette petite chose en pleine croissance, nous avions fait le plein de vêtements pour garçons et filles, juste au cas. La chambre d’ami était devenue un temple dédié à une vie qui n’existait alors que sur un petit bâton de plastique couvert d’urine et traversé d’une ligne bleue. Une fois le sexe connu, nous pourrions peindre la pièce et décider du thème et des couleurs à utiliser.
Nous étions trop joyeux, préparant des listes de noms, compilant l’information sur les écoles du quartier, les garderies, les hôpitaux, les docteurs et tout le reste. Transformé en un futur père souriant, c’était avec une frénésie d’adolescent sur le point d’avoir son premier baiser que j’attendais ce petit paquet de merde, de larmes et de morve.
C’est le lundi suivant que notre chien, un vieux et fidèle berger allemand un peu trop lent pour son propre bien s’est fait frapper. Il avait des problèmes avec ses hanches, sa vision et son ouïe. Il s’est fait happer par un énorme camion de livraison des entreprises « Steelwood Inc ». La pauvre bête n’a rien vu venir, s’est brutalement fait décapiter par les roues du camion-remorque. Son corps fut emporté par la masse métallique rapide et furieuse, des morceaux de pattes et de pelage furent trouvés à plus d’un demi-kilomètre du lieu de l’accident.
Malgré notre bonne nouvelle de la veille, nous étions dévastés par cette perte atroce. Cet animal se trouvait avec nous depuis les débuts de notre relation, nous l’avions sorti d’un refuge douteux où le propriétaire maltraitait ses pensionnaires canins. Il représentait notre seule famille, notre ami, notre protecteur, notre confident privé de tout jugement négatif sur notre mode de vie. Il nous pardonnait tout, nous accueillait avec joie même si nous n’étions partis que depuis deux minutes. Son cœur était d’une pureté qu’aucun humain ne connaîtrait. Il nous avait permis de croire que notre race s’était retrouvée au sommet des espèces par erreur ou encore par excès de force. Nous le considérions comme notre enfant depuis plusieurs années. Conrad mangeait à table avec nous, exigeait et recevait des promenades quotidiennes. Il dormait dans notre lit, m’expulsant parfois à coups de patte pour m’informer qu’il avait chaud et préférait que je lui laisse la place. Nous le gâtions beaucoup trop. Il ne savait peut-être plus qu’il était un chien et nous non plus d’ailleurs.
C’est le mardi que nous l’avons enterré, ou plutôt que nous avons ensevelis les morceaux de sa carcasse dans une fosse creusée par un gamin du quartier. Contre un paquet de cigarettes, puisque ses parents lui interdisaient de fumer et confisquaient les siennes. Avec ma femme, nous avons fait une petite cérémonie accompagnée de paroles douces et de souvenirs tendres, puis nous avons pique-niqué dans un parc du centre-ville pour nous changer les idées.
Une heure plus tard, nous arrivions aux urgences, ma femme souffrait de crampes horribles, son urine était d’un rouge sang. Elle tremblait de la tête aux pieds, couverte de sueur et la panique grandissait chaque seconde d’incompréhension sur son état. Un médecin froid et fatigué nous apprit que l’enfant n’avait pas survécu, que le fœtus était en train d’être rejeté du corps de ma femme, c’était une sorte de mécanisme naturel qui empêchait cette chose difforme et malsaine de grossir, d’envahir un espace qui ne lui appartenait plus.
On avait bourré ma femme de médicament, je fis le plein d’alcool dès notre retour à la maison. Nous étions dévastés, ayant perdu tout intérêt dans les banalités de ce monde injuste rempli de crétins.
Le jeudi, je quittais la maison très tôt pour aller faire des courses au village. J’avais besoin de bières et nous manquions cruellement de nourriture. Je m’arrêtais au bar du coin, pour quelque temps, un quelque temps qui se prolongea un peu trop. Ivre, je m’étais endormi sur le comptoir et le propriétaire me secoua avec brutalité, m’invitant à aller cuver mon vin ailleurs. Mal en point, je retournais à la maison et c’est là que je découvris son corps inerte dans notre lit. Sans vie. Elle ne respirait plus, était déjà rigide. Cela faisait plus d’une douzaine d’heures que je l’avais vu pour la dernière fois. Sa peau était froide, ses yeux étaient restés grands ouverts et sa bouche laissait passer une langue épaisse et difforme.
Elle devait être morte de manière naturelle, une hémorragie interne ou d’une crise cardiaque. Puisque je ne vis aucun indice de blessure ou de traumatisme extérieur.
Vendredi matin, je m’éveillais dans un état pitoyable. Entre mon mal de crâne et une envie d’uriner qui n’en finissait plus, je compris ce qui se passait vraiment. Je ne pris même pas le temps de terminer ma besogne, les mains souillées, le membre arrosant le plancher, que je quittais la salle de bain. Je connaissais la raison des tragédies consécutives dans ma vie.
Le corps de ma femme n’avait pas bougé, je n’avais aucune intention de contacter les autorités, une bande de pervers qui profaneraient la carcasse encore intacte de cette beauté. Je pouvais les voir à la morgue, ouvrir les tiroirs métalliques en bavant de plaisir à l’idée d’assouvir leurs bas instincts sans la moindre résistance de leurs victimes vulnérables.
Lors de décès, la plupart des gens parlent de Dieu comme d’un être tout puissant, la source qui nous domine et nous contrôle de loin, sans se donner la peine de nous visiter. Je sais qu’il est un usurpateur, une tromperie purement humaine et vieille de plusieurs millénaires. Il n’y a pas de Dieu, seulement un vide silencieux et complet que nous cherchons à combler avec des fables enfantines.
Il devenait évident que la mort de notre fœtus, celle de ma femme, et de notre chien ne pouvait être une coïncidence. Les signes étaient là, ils ne demandaient qu’à être déchiffrés.
Je me suis rendu dans notre cour, avec une pelle rangée dans la cave. J’ai creusé le site où nous avions enseveli le berger allemand, exhumant les morceaux de cabots que les insectes avaient déjà trouvés. Il me faudrait interrompre leur festin nocturne.
Le pire était la puanteur et le contact de ces choses velues gluantes à transférer dans un sac à ordure en plastique. Ce dernier était censé dégager un arôme de vanille.
Est-ce que je riais ou pleurais? Les deux, peut-être bien.
J’ai emporté ma cargaison dans la chambre mortuaire où gisait toujours ma femme. Sa peau avait perdu toute couleur, son sang s’était écoulé par certains orifices et souillait maintenant le matelas. Couper le chauffage aurait été logique, mais je n’en fis rien.
Déposant mon fardeau au sol, j’approchais le lit et enlevait les vêtements de cette femme avec qui j’avais voulu passer le reste de mon existence. Son ventre ne portait aucune marque, son nombril fut l’emplacement choisi pour faire une incision avec mon poignard. Le whiskey Cantalou acheté d’un montagnard couvert de tatou, un peu fou et violent me servait de remontant. Je grimaçais en avalant l’alcool qui liquéfiait mes entrailles.
Je ne possédais aucune connaissance précise du corps humain et encore moins de ce qui gisait sous l’enveloppe charnelle. Il me fallut couper et lacérer, creuser dans le ventre pour tenter de repérer l’emplacement du fœtus mort. La manœuvre libéra des gaz horribles et nauséabonds qui s’échappaient de l’estomac. Des fluides froids coulaient sur mes mains.
Je parvins à créer une sorte de cavité à l’endroit où j’estimais que l’utérus devait se trouver. J’y déposais les morceaux d’animaux ayant appartenu à notre fidèle cabot. Il me fallut pousser, enfoncer, ignorer les craquements et les éclaboussures, les sons horribles.
C’était un peu comme de préparer la dinde du Thanksgiving.
Il me fallut ensuite recoudre le tout, mais les aiguilles minuscules me glissaient entre les doigts. Je me rendis au garage afin de récupérer quelques outils, m’arrêtant pour quelques gorgées d’alcool dans la cuisine. Ce fut donc avec le ruban adhésif industriel gris et l’agrafeuse que j’avais jadis utilisée lors de l’installation de la moquette que je refermais les parois béantes. Le travail n’était pas beau à voir, mais ferait l’affaire. Je passais le reste de la nuit à lui parler, à me parler, à boire et pleurer.
Samedi, elle était toujours inerte et je conclus donc qu’il manquait un élément important dans l’équation que je tentais de résoudre. J’avais oublié un détail, perdu dans les méandres de ma folie passagère. Le temps ne signifiait plus rien pour moi, la faim n’existait plus, tout comme la notion de sommeil réparateur.
Dans mon délire, une omission importante se révélait à moi. Il n’existait aucune étincelle de vie dans l’amalgame de chair froide sur le lit. Sans la substance ultime qui permet la réaction en chaine de la vie, de la création, elle resterait clouée au lit, dans son jus et en putréfaction.
Préférant repousser la nausée que m’inspirait l’odeur de la carcasse, je me déshabillais afin de chevaucher la masse inerte. Je me mis à m’activer sur elle, cherchant à la pénétrer de mon membre qui ne durcissait pourtant pas. Des liquides imprécis coulaient entre mes cuisses, un gargouillis malsain montait des entrailles que mes percussions secouaient. La chair était si froide, le corps me semblait être un véritable bloc de ciment refusant de bouger.
Heureusement, mes souvenirs de nos ébats passés ravivèrent la flamme qui brûlait encore tout récemment et je glissais en elle comme le couteau dans le beurre, me frayant un passage avec aisance dans la souillure qui facilitait en fait la manœuvre.
J’éjaculais dans un grognement d’horreur, vomissant un filet de bile sur l’épaule de ma femme décédée. Sans trop savoir comment, je parvins aussi à m’endormir durant quelques heures contre la carcasse inerte, déclenchant dans mon esprit à la limite de la rupture une suite d’horribles cauchemars.
Lorsque j’ouvris les yeux, il faisait nuit. Dimanche? Je ne sais trop. J’ai allumé le plafonnier et j’ai contemplé l’étrange spectacle sur le lit. La femme morte, le corps recousu d’une manière bâclée qui aurait fait horreur au moindre chirurgien consciencieux. L’odeur était difficile à supporter. J’étais nu, maculé de merde et de sang, du moins j’imaginais que c’était du sang.
Cela n’avait pas marché, elle refusait d’ouvrir les yeux, d’être l’amalgame complet entre ces trois vies qu’on m’avait enlevé avec brutalité.
Quelque chose devait encore manquer, mais quoi?
On frappa alors à la porte d’entrée, trois petits coups rapides. Je m’approchai de la fenêtre en repoussant les rideaux, il faisait visiblement jour. Les silhouettes de deux témoins de Jéhovah se tenaient devant ma porte. Un homme et une femme aux sourires et aux complets impeccables. Adam et Ève? Voilà ce qu’il me manquait, le couple originel, venu en mission divine.
C’est avec un grand sourire aux lèvres que je m’habillais en toute hâte, récupérant le couteau sale d’une main tremblante.
Les voix de Dieu sont peut-être impénétrables, mais ses créatures ne sont que d’immenses orifices ne demandant qu’à être profanés, souillés, violentés. Je riais maintenant comme un fou, pensant à ma petite tour de garde durcie dans mon pantalon.
Classé dans :Commentaire général, Nouvelle littéraire
July 11, 2014
Lecture d’Anatomie du cauchemar – House made of Dawn éditions
House made of Dawn éditions est un éditeur numérique que j’ai découvert par hasard sur Internet. Leur catalogue est intéressant, les couvertures de leurs livres sont belles, sombres et mystérieuses à souhait. C’est donc avec plaisir que je parle aujourd’hui du premier livre que je lis d’eux.
Anatomie du cauchemar.
Il s’agit d’un recueil de nouvelles littéraires, 13 pour être plus exact. Ce sont des nouvelles fantastiques, des récits qui vous plongent parfois dans l’horreur, le thriller, l’action et tout cela dans un mélange agréable de folie et de morbidité humoristique. Cette diversité est une force du recueil, puisque cette différence de thèmes et de géographies nous permet d’explorer les multiples facettes de l’imagination fertile des auteurs mis à contribution. Chaque nouvelle page tournée est une autre aventure susceptible de nous surprendre.
« À l’intérieur, tout est sombre. Sombre des feuilles qui envahissent les fenêtres aux carreaux cassés, sombre aussi de l’orage dehors qui tonne maintenant. »
La présentation du recueil numérique m’a vraiment plu. L’illustration de la couverture est évocatrice, nous permet d’anticiper ou de prévoir le pire dans les récits présents dans le bouquin. C’est un volume de 344 pages, qui est une bonne affaire pour un prix aussi modique, en particulier parce que les histoires ont une qualité littéraire et éditoriale très professionnelle (malgré quelques petites erreurs d’orthographe dans une ou deux des histoires). Chaque nouvelle est précédée d’une note de l’éditeur présentant le texte et une note de l’auteur. Une illustration nous est aussi offerte avant l’histoire en question.
Je me suis bien amusé avec cette lecture fantastique comme je les aime. Certaines histoires m’ont plu davantage que d’autres et c’est tout à fait normal avec une anthologie aussi diverse.
Voici quelques commentaires sur certaines des histoires.
Arctique (David Coulon)
C’est un récit d’horreur avec une touche humaine – un refus évident du néant, l’exploration d’un état de peur et d’incertitude.
Le texte angoissant est écrit en phrases courtes, ce qui s’avère un bon véhicule pour exprimer les états d’âmes troublées des personnages. C’est ce style télégraphique qui permet un rythme rapide dans l’action.
Ce texte m’a fait quelque peu fait penser à « L’orange mécanique » ou encore « American Psycho » et pourquoi pas « L’étranger » de Camus.
Un joli petit coin (David Miserque)
C’est un hommage aux films ou romans routiers où des personnages se retrouvent dans des patelins perdus, des routes sauvages et mystérieuses.
Bien que ce texte ne soit pas mon préféré, on y retrouve les éléments classiques du « Slasher » américain, souvent prévisibles, mais qu’on regarde quand même du début à la fin.
Colère noire (Thomas Baronheid)
Ce texte est basé sur des éléments d’actualités, un accident de mine tragique largement médiatisé autour du globe.
L’auteur parvient facilement à nous faire vivre l’angoisse du prisonnier de ces conduits sombres et poussiéreux.
C’est une bonne histoire, qui n’est pas nécessairement de l’horreur, mais plutôt la présentation d’une légende ancienne auxquels des hommes feront face. Qu’y a-t’il sous terre, dans ces endroits inaccessibles et difficiles d’accès? Quels dangers nous guettent dans les profondeurs souterraines?
L’abomination dans l’assiette (Henri Bé)
Influence « Lovecraftienne » indéniable dans cette histoire où se mélangent l’humour et le mystère. Parfait pour les amateurs de récits du genre.
L’amour écorché (Cindy Paillet)
Un de mes textes préférés du recueil.
L’auteur à une très belle plume, une écriture envoutante. La narration utilisée nous garde captifs, elle est judicieuse à souhait.
C’est une histoire de fantôme – mais attention, des fantômes pas tout à fait classiques.
La fin est un peu comme une gifle, elle nous secoue.
Petites pensées métaphysiques (David Coulton)
Voilà un texte difficile dans son sujet, vraiment pas pour les esprits sensibles. Un mélange de violence, de démence qui assure des émotions fortes aux lecteurs sans être d’une brutalité gratuite ou déplacée.
Le texte débute avec force, nous conduit dans une suite de questionnement intense vers une fin très surprenante et que j’ai beaucoup aimée.
Nous chanterons sous le soleil (Colin Manierka)
Voici un conte western avec certains des éléments classiques du genre. Saloon, cheval, petite ville pourrie. L’ajout du fantastique dans tout cela est assez particulier.
C’est un récit imprévisible, on ne sait pas trop où l’histoire nous conduit, ce qui va arriver et c’est bien comme cela.
Un bon texte.
En boucle dans la vallée (Aleister K.)
Qui n’a jamais craint de se perdre en voiture, de se retrouver dans une réalité parallèle ou de tomber dans un piège à saveur fantastique?
C’est un court récit, une situation étrange, une bonne ambiance. L’obscurité de l’histoire nous semble tangible, elle est très bien décrite.
Je n’ai pas vraiment compris la fin.
Zombies et mescaline (Damien Buty – R.Ehrengandt)
Ce texte est tiré d’un roman en cours d’écriture. C’est un pied de nez aux histoires fréquentes et classiques de fin du monde, d’holocauste zombies ou autres virus venant nettoyer la planète de toutes ces vies inutiles.
Ce texte saura faire plaisir aux amateurs d’humour, avec ses situations loufoques, son intrigue irréaliste et ses personnages pour le moins particuliers. Garder l’esprit ouvert en lisant ces pages.
Les voleurs de vie (Christophe Semont)
Peut-être mon histoire préférée dans le recueil.
On embarque dès les premiers mots, cette histoire m’a brièvement fait penser au film « Prédateur » — avec le thème des militaires dans la jungle et la menace inconnue.
L’histoire est agilement construite autour du moment présent, du personnage qui revit les moments passés et se prépare à une conclusion pour le moins étonnante.
Le rythme en fait un récit captivant.
Habla bien de aca (Damien Buty)
Récit mystique de magie noire, de vaudou, de sorcellerie et d’incantations dans un cadre exotique tout à fait invitant.
Les paysages et les descriptions culturels nous donnent le goût de voyager. L’ambiance de l’histoire et la mise en scène du récit sont réussies.
Le puits a faim (Renaud Ehrengardt)
Dans mon top 3 histoires du livre.
C’est un récit qui prend naissance dans le souvenir d’une peur d’enfance de l’auteur. Comme nous en avons tous.
C’est une bonne histoire du début à la fin, avec des thèmes et rebondissements imprévisibles.
Pour terminer, je tiens à remercier House made of Dawn pour ce bon moment de lecture. C’est une anthologie que je recommande à tous.
Vous apprécierez les images entre les textes, le ton parfois humoristique et angoissant des présentations. Quel plaisir de découvrir autant d’auteurs que je ne connaissais pas. En plus, la symbolique du nombre d’histoires – 13 – cache peut-être un secret… mais comme je crains pour ma vie si je vous le divulgue, c’est à vous d’en faire la découverte… et on saura si vous avez survécu!
Ma note 8.5/10
Liens utiles :
Classé dans :Lectures


July 10, 2014
Nouvelle publication à venir pour le FDR John Steelwood !
Super John !
Publié initialement sur L'Imaginarius :
Félicitations au FDR John Steelwood, puisque l’une de ses nouvelles figurera au sommaire de la future anthologie « super héros » d’Elenya Editions ! :)
Classé dans :Uncategorized


L’actu des Fossoyeurs de Rêves à retrouver sur leur site Internet
Publié initialement sur L'Imaginarius :
Un petit rappel ne fait jamais de mal :
Retrouvez les actus littéraires des 7 Fossoyeurs de Rêves sur le site Internet, http://lesfossoyeursdereves.wix.com/o...
Si vous aimez notre site, n’hésitez pas à cliquer sur le bouton « J’aime », tout en bas et à gauche de la page d’accueil, afin de le faire découvrir d’un seul clic à vos amis Facebook. Deux boutons pour le recommander à vos contacts via Twitter et Google + sont également disponibles. Merci ! :)
Classé dans :Uncategorized


July 8, 2014
L’aventure ne fait que commencer !
L’aventure ne fait que commencer!
Dès cet automne, retrouvez mes deux romans :
« L’Esprit des Glaces » et « Le Tueur des Rails »
En versions numériques dans le catalogue de l’IVRE BOOK. C’est une chance en or de découvrir les deux séries que j’ai créé et qui n’étaient pour l’instant que des romans solitaires. L’aventure se poursuit et mes personnages vous attendent. Restez à l’affût pour les dates officielles de sorties.
L’IVRE BOOK reconnait le potentiel de ces deux séries fantastiques et c’est donc avec plaisir que je fais l’annonce de suites qui verront le jour dans les mois à venir.
Merci à Lilian Rondeau qui permet la relance des mythes de Sheridan, le tueur en série qui parcourt les rails et l’Esprit des glaces, sur sa montagne enneigée.
Merci aux lecteurs passés, présents et futurs.
Classé dans :Commentaire général, L'esprit des glaces, Le tueur des rails


July 3, 2014
Lecture Le Testament de Galilée 1 – L’œil
Résumé (4e de Couverture) :
Nous sommes tous génétiquement différents. Nos capacités dépendent de notre patrimoine génétique. Et ce n’est pas Jules Galio qui dira le contraire : il est l’assistant de recherches d’un des Professeurs les plus renommés dans le domaine de la génétique.
Mais lorsque la NASA fait appel à eux pour étudier le génome d’individus aux capacités particulières, Jules est loin de se douter que sa vie est sur le point de basculer : ces individus sont mystérieusement assassinés par une organisation se faisant appeler « Les Originels ».
Jules et ses compagnons partent en quête des survivants, mais ce qu’ils découvrent est sur le point d’ébranler leurs certitudes et les amène à se retrouver impliqués dans un affrontement lié aux travaux de Galilée il y a plus de 400 ans!
Entre amitiés, passions, trahisons et affrontements, seules les capacités pourront faire la différence!
Commentaire :
Le Testament de Galilée à un potentiel dangereux – il est susceptible de faire éclater des scènes de ménage. Vous ne me croyez pas? Achetez le premier tome (l’œil) et vous n’aurez plus le choix de faire l’acquisition de la suite qui vient tout juste de sortir, même si ce n’était pas prévu dans le budget familial. (Le Parchemin, 27 juin 2014).
Qu’est donc Le Testament de Galilée? C’est une histoire de science-fiction, un thriller à la fois militaire et scientifique, ainsi qu’un suspense captivant. C’est très bien écrit et avec une intrigue qui se tient, qui nous intéresse et ne demande qu’à être découverte.
Je dirais que Sébastien Tissandier, malgré deux ou trois petites répétitions de mots dans les premiers paragraphes, nous a construit un bon suspense à l’américaine, avec une touche française d’humanité et de sincérité. Ne vous en faites pas, malgré l’action, vous n’y trouverez pas la platitude hollywoodienne habituelle dans les récits du genre. L’auteur nous convie plutôt à découvrir son texte intelligent.
Ne vous laissez pas méprendre par les premières pages, ce n’est pas un livre scientifique avec des histoires de laboratoires et de recherches compliquées. C’est sur le terrain qu’on vous invite.
Une des forces du roman, à mon humble avis, c’est l’attachement du lecteur envers les personnages. Ils sont crédibles, malgré leurs différences, très humains dans leur traitement. Les différents personnages du texte ont une interaction tout à fait réaliste, de bons dialogues qui soutiennent l’action.
Le Testament de Galilée est une autre confirmation que l’IVRE BOOK est à prendre au sérieux. C’est un de ces thrillers qu’il est difficile de mettre de côté.
Ma note : 9/10
Liens importants :
L’IVRE BOOK – Le Testament de Galilée I – L’œil
L’IVRE BOOK – Le Testament de Galilée II – Le Parchemin
Classé dans :Lectures


July 1, 2014
Concours Parlons Livres et Sylvain Johnson
Je suis fier de m’associer à la merveilleuse équipe de Parlons Livres pour la sortie de la deuxième édition de son Magazine en ligne. Dans lequel vous trouverez des chroniques, des commentaires, des suggestions et des idées cadeaux pour tous.
Nous vous présentons un concours tout ce qu’il y a de plus facile.
Mais faite vite ! Ce concours ne dure qu’un mois – le tirage s’effectuera le 31 juillet 2014.
Vous n’êtes pas obligé de manger des vers de terre, de ramper dans la boue, de sauter d’un avion en feu tout en lisant des versets de la Bible en latin. Nous ne vous demandons pas de survivre complètement nu en forêt pendant 1 mois en bouffant des racines et en buvant votre urine.
C’est beaucoup plus facile et humain, quelques questions et le tour est joué!
Les prix? Deux copies (de votre choix) de mes romans fantastiques avec une dédicace personnelle.
Pour plus de détail, consulter le site de Parlons livres et le Magazine en ligne.
Bonne chance à tous!
Venez nombreux et faites circuler.
Merci.
Le concours – Règlements et participation.
Classé dans :Commentaire général, L'esprit des glaces, Le tueur des rails


Le FDR Sylvain Johnson dans le numéro 2 du webzine ECCE
Découvrez ma nouvelle !
Vision Fantômatique.
Publié initialement sur L'Imaginarius :
Lenuméro 2 du webzine ECCE est en ligne, avec une nouvelle du FDR Sylvain Johnson à l’intérieur, « Vision fantômatique ». !!!!
Voici la présentation qu’en a fait L.V Cervera Merino, l’un des créateurs du webzine :
« ECCE, le E-zine cosmopolite et atypique à parution musicale, sort son numéro 2 en ce beau mois de juillet 2014! Il est disponible en téléchargement gratuit pour PC, Ipad et Iphone sur la plate-forme Calameo, à l’url suivante: http://es.calameo.com/read/002043525e14d3cf20f80 Vous y trouverez tout d’abord la suite de Nexus III, une série SF initiée par Tom Robberts, un fidèle collaborateur du E-zine. Puis une nouvelle de Sylvain Johnson, un auteur d’épouvante talentueux appartenant au collectif Les Fossoyeurs de Rêves. L’habituelle chronique musicale de Stein, notre rock-star cool et nonchalante aux esgourdes affûtées est toujours là. Loué soit Jimi Hendrix! Jeff Grimal, des The Great Old Ones, constitue l’invité phare de ce numéro…
Voir l’original 103 autres mots
Classé dans :Uncategorized


June 26, 2014
Une anthologie des Fossoyeurs de Rêves en préparation
Publié initialement sur L'Imaginarius :
Une bonne nouvelle pour les Fossoyeurs de Rêves : notre première anthologie est en préparation et sera publiée par Lune-Ecarlate Editions d’ici quelques mois !
Champagne !
Classé dans :Uncategorized


June 16, 2014
Il y a certaines personnes qui méritent la mort!
Cela fait une bonne demi-heure que je la suis. Elle marche lentement, étudiant les vitrines des boutiques de vêtements. Malgré la distance qui nous sépare, je peux néanmoins deviner son parfum, une odeur naguère douce et fruitée, qui aujourd’hui est une puanteur atroce. On dirait un fruit en pleine putréfaction. Son sourire illumine quelques vitrines et des gens lui parlent, la saluent gentiment.
Elle quitte finalement le trottoir, rejoint le parc boisé qui sépare la ville en deux, empruntant le sentier pavé zigzaguant entre les broussailles. Je lui emboîte le pas tout en gardant mes distances. Il fait chaud et mon corps est recouvert d’un mince filet de sueur. Mes cheveux sont trempés, et je tremble de la tête aux pieds. Je m’en fiche toutefois, préoccupé par cette filature malsaine.
Mon allure fait se détourner quelques passants curieux ou inquiets, mais dans la masse citadine, personne n’interviendra, n’osera m’interpeller. La peur des individus à l’équilibre mental instable guide les gens à se mêler de leurs affaires, du moins dans un endroit aussi peuplé et froid.
Elle s’arrête et s’assoit à un banc peint en rouge, sous un immense peuplier qui l’inonde de son ombre rafraichissante. Elle croise les jambes, dévoile ses chaussures rouges à talons hauts. Elle ajuste sa jupe, couvre ses genoux et lève les yeux vers le parc qui l’entoure. Des oiseaux sifflent, des écureuils sautent de branche en branche. La nature éveillée se charge de la trame sonore divertissante.
Je me suis immobilisé, dissimulé par une fontaine bruyante, l’eau dans le bassin est d’un vert écœurant et le fond en est parsemé de pièces jetées avec naïveté. Des souhaits qui ne seront jamais exaucés.
Ma main glisse sur la crosse de l’arme passée dans ma ceinture, sous mon veston trop chaud pour la saison. C’est d’un réconfort intense, l’acier de l’automatique me donne des frissons. Est-ce la joie? L’excitation? La peur? Je l’ignore.
Je prends une grande respiration, souffle avec difficulté et patiente quelques instants, une mère affairée traîne maladroitement un bambin obèse et chialant derrière elle. Il me toise un moment et je lui fais la grimace. Ses cris redoublent, et je me déplace hors de mon refuge temporaire. Je me dirige vers elle d’un pas rapide, le regard baissé, mes semelles raclant l’asphalte.
Elle tourne la tête dans ma direction et son regard se pose sur moi. Ses yeux me détaillent, elle me reconnaît et une certaine panique la fait grimacer. Elle se tend sur son siège, les mains sur les genoux avec nervosité. J’entends une voiture qui freine bruyamment au loin, une gamine qui hurle un nom incompréhensible en boucle. Le ciel est masqué par la verdure des branches feuillues, mais je devine le soleil qui cherche à nous atteindre, nous brûler vif.
Je retire la main armée de sous mon veston, le canon scintille et la femme aperçoit enfin l’engin meurtrier.
Au même moment, une ombre bouge sur ma gauche, un déplacement rapide qui me devance. Un autre homme au bras tendu pointe vers elle un objet tout aussi lumineux que le mien. La surprise me fige, je cesse d’avancer et regarde l’individu plus rapide que moi dans son déplacement. Elle le voit aussi, lâche un petit cri de fillette.
Une détonation gronde dans l’après-midi, l’autre a fait feu et le projectile atteint la femme au cou. Elle bascule, levant les bras vers la plaie qu’elle ne touchera jamais. Son corps sans vie glisse sur le sol, percutant l’asphalte gris sans la moindre douceur.
L’odeur de la poudre m’atteint, remplace son parfum détestable et la surprise me retient captif.
Un autre homme apparaît sur ma droite. Il tient lui aussi un revolver, canon baissé vers le sol. Il m’observe et je devine l’incompréhension dans son regard. Il est en mauvais état, le visage triste et non rasé. Ses vêtements sont négligés et sa maigreur laisse penser qu’il souffre d’une maladie grave.
J’abaisse mon arme. Je regarde le visage sans vie de la femme, d’une blancheur qui contraste avec le cou déchiré, laissant s’échapper le précieux liquide de vie en une flaque grandissante.
Un cri se fait entendre dans le parc, un témoin horrifié qui s’exprime sans retenue. Les deux autres me regardent aussi durant quelques secondes, puis celui de gauche déguerpit au pas de course. Il sépare les curieux et témoins comme un prophète biblique devant une mer gonflée. L’homme de droite se passe une main sur le visage, tout aussi couvert de sueur que le mien. Il doit s’y prendre à deux reprises pour que je comprenne ses paroles.
- C’est toi qui as tiré?
Je lui fais signe que non et il comprend, hoche la tête pour me le prouver. Son regard passe du mien à la morte. Il hésite et finalement s’éloigne à son tour, se détournant en silence pour couper à travers le parc d’un pas rapide. Les rares badauds s’éloignent de lui comme s’il avait la peste.
Il ne reste plus que moi.
Je m’approche du banc, dépose mon arme au sol, à un mètre du siège qui m’accueille sans protester. Une arme qui n’a pas servi.
J’observe ensuite le parc, les gens qui m’épient, dissimulés ou non. Les sirènes déchirent bientôt le nouveau silence qui a suivi le coup de feu. Les policiers seront ici d’une minute à l’autre.
Je lève la main gauche et retire l’anneau à mon doigt, celui qu’elle y a glissé quelques années plus tôt. Je le regarde scintiller sous les rayons chauds du soleil, puis le laisse tomber sur le cadavre. L’anneau atterrit dans la mare de sang, y laisse un tracé irrégulier en roulant jusqu’à la pelouse, pour s’y arrêter.
C’est une si belle journée et je trouve réconfort en deux choses. Ils ne pourront jamais m’accuser d’avoir tiré sur cette misérable créature. Mon arme n’a pas été utilisée. Aussi, j’ai compris en voyant ces deux hommes que je n’étais pas le seul prisonnier dans sa toile machiavélique, à être tombé dans son piège de séduction. Il y a d’autres victimes.
Je suis aujourd’hui libre en sachant que certaines personnes méritent vraiment de mourir.
La seule chose qui manque, en ce moment si doux, c’est une bonne bière froide.
Classé dans :Commentaire général