Laurent Kloetzer's Blog, page 57
October 27, 2014
Knie 2014
Quelques mots pour dire que nous sommes allés voir le spectacle 2014 du cirque Knie. (voir ici mon billet de l'année dernière). Cette fois-ci, aucun nom n'a été donné au spectacle, la mode de baptiser les créations annuelles passe peut-être ?
Avec Knie, pas de mauvaises surprises. C'est pro, riche, bien réglé. Le spectacle se déroule sur roulements à billes, avec de très belles lumières, un orchestre live, des numéros de grande qualité. Sans être aussi émouvant que celui de l'année passée, le spectacle de cette année est très réussi. Les comiques suisses ont été remplacés par un vrai clown, David Larible, un peu survendu peut-être, mais très doué dans un registre classique et poétique. Un gros bonhomme dans un pantalon trop large, jonglant avec sa casquette, faisant des gamineries et des jeux rigolos avec le public, notamment une très drôle de mise en scène d'extraits du Trouvère de Verdi, avec participation de trois membres du public.
On a aussi retrouvé les danseurs/acrobates/jongleurs ukrainiens de la troupe Bingo, qui assurent une très belle intro au spectacle, ainsi que de beaux intermèdes. Les numéros de chevaux étaient très bien, complètement magiques, et celui joué par la toute petite fille extrêmement touchant. Mettre en scène la famille est un classique des vieux cirques familiaux, mais qui marchait mieux ici par exemple que chez Grüss où ça sentait un peu la poussière.
Si on ajoute un numéro chinois de diabolos hallucinant de technique, un numéro d'équilibre sur échasses par une montagne de muscles, et un beau numéro de roue infernale-qui-fait-très-peur (avec un tapis au sol pour les moments les plus flippants, j'ai apprécié l'attention).Bref, un spectacle très homogène, de qualité suisse (à prononcer avec un l'accent d'un alémanique s'essayant au français). Je pense que dans le registre de cirque classique, on est dans le très haut du panier. Et, ultime critère de qualité, les enfants ont adoré.

Avec Knie, pas de mauvaises surprises. C'est pro, riche, bien réglé. Le spectacle se déroule sur roulements à billes, avec de très belles lumières, un orchestre live, des numéros de grande qualité. Sans être aussi émouvant que celui de l'année passée, le spectacle de cette année est très réussi. Les comiques suisses ont été remplacés par un vrai clown, David Larible, un peu survendu peut-être, mais très doué dans un registre classique et poétique. Un gros bonhomme dans un pantalon trop large, jonglant avec sa casquette, faisant des gamineries et des jeux rigolos avec le public, notamment une très drôle de mise en scène d'extraits du Trouvère de Verdi, avec participation de trois membres du public.
On a aussi retrouvé les danseurs/acrobates/jongleurs ukrainiens de la troupe Bingo, qui assurent une très belle intro au spectacle, ainsi que de beaux intermèdes. Les numéros de chevaux étaient très bien, complètement magiques, et celui joué par la toute petite fille extrêmement touchant. Mettre en scène la famille est un classique des vieux cirques familiaux, mais qui marchait mieux ici par exemple que chez Grüss où ça sentait un peu la poussière.

Si on ajoute un numéro chinois de diabolos hallucinant de technique, un numéro d'équilibre sur échasses par une montagne de muscles, et un beau numéro de roue infernale-qui-fait-très-peur (avec un tapis au sol pour les moments les plus flippants, j'ai apprécié l'attention).Bref, un spectacle très homogène, de qualité suisse (à prononcer avec un l'accent d'un alémanique s'essayant au français). Je pense que dans le registre de cirque classique, on est dans le très haut du panier. Et, ultime critère de qualité, les enfants ont adoré.


Published on October 27, 2014 04:47
October 15, 2014
A bord du darjeeling limited - Wes Anderson
Bientôt on aura fait le tour de la filmographie de M. Anderson, et ce sera bien triste. A bord... n’est pas son film le plus réussi, mais comme tous les films de ce réalisateur, il a ses beautés propres.
Trois frères, des Américains, embarquent à bord d’un train de luxe, en Inde, pour une expédition vers les montagnes et vers un but encore inconnu. La peinture de cette fratrie, pleine de reproches, d’affection, de non-dits, d’histoires pas réglées et d’amour (quand même), est l’élément le plus réussi du film. Les trois acteurs sont extraordinaires, tous justes et on a un grand bonheur et suivre ce triple et improbable héros. Le film vaut aussi pour ses décors, ses couleurs, sa musique, comme un trip ethno-new-age un peu bizarre où les personnages sont sans cesse à côté de leurs pompes, comme s’ils avaient toujours un temps de retard sur les événements.
Bizarre, planant, et au final très chouette.

Trois frères, des Américains, embarquent à bord d’un train de luxe, en Inde, pour une expédition vers les montagnes et vers un but encore inconnu. La peinture de cette fratrie, pleine de reproches, d’affection, de non-dits, d’histoires pas réglées et d’amour (quand même), est l’élément le plus réussi du film. Les trois acteurs sont extraordinaires, tous justes et on a un grand bonheur et suivre ce triple et improbable héros. Le film vaut aussi pour ses décors, ses couleurs, sa musique, comme un trip ethno-new-age un peu bizarre où les personnages sont sans cesse à côté de leurs pompes, comme s’ils avaient toujours un temps de retard sur les événements.

Bizarre, planant, et au final très chouette.

Published on October 15, 2014 05:30
October 13, 2014
Récits d’Ellis Island – Georges Perec & Robert Bober – 1ère partie (traces)
Dans cet intéressant billet, Alain Korkos mentionnait ce film que nous avons donc acheté sur le site de l’INA.
Il s’agit d’un documentaire TV réalisé vers 1980 par Robert Bober et écrit par George Perec, un voyage et une enquête sur Ellis Island, l’île des larmes, à l’entrée de New York. Beaucoup a maintenant été dit et écrit sur cet endroit et je ne reviendrai pas dessus. A l’époque l’île venait de devenir un lieu touristique et les zones en ruine étaient encore nombreuses, rien de comparable avec ce que le site bien aménagé qu'on peut visiter maintenant.
Le documentaire est fait avec les moyens et le style de l’époque : une seule caméra, quelques images d’archive, beaucoup d’images d'espaces vides, de trucs cassés… et la voix et le discours, passionnants de Perec, qui demande : que cherchons-nous ici ? Comment montrer ce que c’était ? Comment le voir ? Comment attraper les drames, les vies qui ont filé, qui ont disparu ? Comment saisir cet endroit où des hommes et des femmes laissaient une ancienne vie derrière eux pour en commencer une nouvelle ? Le documentaire apporte de petites bribes de réponses, partielles et partiales. La quête de la mémoire n'est jamais facile.

Il s’agit d’un documentaire TV réalisé vers 1980 par Robert Bober et écrit par George Perec, un voyage et une enquête sur Ellis Island, l’île des larmes, à l’entrée de New York. Beaucoup a maintenant été dit et écrit sur cet endroit et je ne reviendrai pas dessus. A l’époque l’île venait de devenir un lieu touristique et les zones en ruine étaient encore nombreuses, rien de comparable avec ce que le site bien aménagé qu'on peut visiter maintenant.
Le documentaire est fait avec les moyens et le style de l’époque : une seule caméra, quelques images d’archive, beaucoup d’images d'espaces vides, de trucs cassés… et la voix et le discours, passionnants de Perec, qui demande : que cherchons-nous ici ? Comment montrer ce que c’était ? Comment le voir ? Comment attraper les drames, les vies qui ont filé, qui ont disparu ? Comment saisir cet endroit où des hommes et des femmes laissaient une ancienne vie derrière eux pour en commencer une nouvelle ? Le documentaire apporte de petites bribes de réponses, partielles et partiales. La quête de la mémoire n'est jamais facile.

Published on October 13, 2014 05:26
October 11, 2014
La fille du capitaine – Alexandre Sergueivitch Pouchkine

« Votre Noblesse, accorde-moi une faveur ! Fais-moi servir un verre d'eau-de-vie; le thé n'est pas notre boisson à nous, Cosaques ! »
PS : je l’ai lu dans la traduction française de Vladimir Volkoff. Je ne sais pas si elle est fidèle, mais le texte français est excellent.
Et un jour, peut-être, je parlerai ici d’Eugène Onéguine, un des meilleurs livres du monde.

Published on October 11, 2014 01:00
October 10, 2014
Fantastic Mr Fox – Wes Anderson

Suite de notre exploration de l’univers foutraque de Wes Anderson. Fantastic Mr Fox est un film d’animation adapté d’un roman très marrant de Roal Dahl dont il respecte grosso-modo la trame. Mais les personnages parlent comme des personnages de Wes Anderson, comme des adultes avec des problèmes d’adultes (tu es sûr que c’est le moment d’acheter ? Est-ce qu’on va avoir un deuxième enfant ?), on y trouve un ado mal dans sa peau, des minorités en mal d’intégration et un paquet de trucs bizarres.

Le film a beaucoup de charme mais dégage l’impression d’un truc bancal, pas vraiment pour enfants (nos filles n’ont pas accroché, peut-être étaient-elles trop petites ?), balançant entre la frénésie narrative et la comédie de dialogues. Quelques scènes, toutefois, sont magnifiques (la rencontre avec Canis lupus, notamment) et le personnage de Fox est très réussi.


Published on October 10, 2014 06:43
September 16, 2014
Rushmore - Wes Anderson
Suite de notre exploration de la filmographie de Wes Anderson, sur les conseils avisés de David C.
Max Fischer est fils de coiffeur, mais il est entré par dérogation (parce qu'il avait écrit une pièce de théâtre) à Rushmore, une école chic et hyper-huppée. Là, il s'est parfaitement intégré, naviguant comme un poisson dans l'eau dans les coutumes, institutions et organisations extra-scolaires de l'école. Il est membre actif, fondateur ou vice-président de tous les clubs : escrime, théâtre, astronomie, chapelle vocale... Seul petit problème: il est nul en classe. Si mauvais que la direction va devoir le mettre dehors et l'envoyer... dans l'enseignement public. Cette menace sur la vie de Max, quinze ans, va provoquer en lui et autour de lui des bouleversements et des péripéties folles, de ses relations au très riche M. Blumen, le sponsor de l'école, ou avec Dirk, son "filleul" à la maman si belle, en passant par la jolie et paumée institutrice dont il va tomber amoureux.
Rushmore est un film fou. Partant d'un postulat assez spécial, son récit nous emmène dans toutes sortes de directions à un rythme de roller coaster. Le film n'est jamais là où on l'attend. Qu'on sache qu'on y trouvera un aquarium géant, la jungle du Vietnam, des rencontres dans la brume d'un cimetière. Des larmes, des mensonges, des folies, de l'amitié, et les amours très pures et dangereuses d'un très jeune homme, traitées avec la même finesse qu'on retrouvera dans Moonrise Kingdom. La relation (inexistante ?) entre Max et Mrs Cross au si curieux visage, sérieux et perdu, est la plus belle chose du film.Plastiquement, le film est intéressant, même s'il n'est pas aussi abouti et parfait que Grand Budapest hotel ou Moonrise Kingdom. Mais Rushmore est déjà un grand moment de joie, de larmes et de douceur.


Max Fischer est fils de coiffeur, mais il est entré par dérogation (parce qu'il avait écrit une pièce de théâtre) à Rushmore, une école chic et hyper-huppée. Là, il s'est parfaitement intégré, naviguant comme un poisson dans l'eau dans les coutumes, institutions et organisations extra-scolaires de l'école. Il est membre actif, fondateur ou vice-président de tous les clubs : escrime, théâtre, astronomie, chapelle vocale... Seul petit problème: il est nul en classe. Si mauvais que la direction va devoir le mettre dehors et l'envoyer... dans l'enseignement public. Cette menace sur la vie de Max, quinze ans, va provoquer en lui et autour de lui des bouleversements et des péripéties folles, de ses relations au très riche M. Blumen, le sponsor de l'école, ou avec Dirk, son "filleul" à la maman si belle, en passant par la jolie et paumée institutrice dont il va tomber amoureux.


Rushmore est un film fou. Partant d'un postulat assez spécial, son récit nous emmène dans toutes sortes de directions à un rythme de roller coaster. Le film n'est jamais là où on l'attend. Qu'on sache qu'on y trouvera un aquarium géant, la jungle du Vietnam, des rencontres dans la brume d'un cimetière. Des larmes, des mensonges, des folies, de l'amitié, et les amours très pures et dangereuses d'un très jeune homme, traitées avec la même finesse qu'on retrouvera dans Moonrise Kingdom. La relation (inexistante ?) entre Max et Mrs Cross au si curieux visage, sérieux et perdu, est la plus belle chose du film.Plastiquement, le film est intéressant, même s'il n'est pas aussi abouti et parfait que Grand Budapest hotel ou Moonrise Kingdom. Mais Rushmore est déjà un grand moment de joie, de larmes et de douceur.


Published on September 16, 2014 00:34
September 14, 2014
Le château des étoiles - Alex Alice
Sous une couverture rappelant en bleu celles des éditions Hetzel, nous découvrons une belle histoire…
1869. L’enfant s’appelle Séraphin. Sa mère est morte durant une ascension en ballon, en tentant de découvrir le secret de l’éther, cette substance mystérieuse qui s’étend entre les astres. Son père, Archibald, est un ingénieur, un homme sérieux, sévère mais audacieux.Un an après l'accident jour leur parvient un courrier venu de Bavière (alors indépendante) : quelqu'un aurait retrouvé le carnet de la mère… et voudrait le leur transmettre.
Il y aura des voyages, des poursuites, d’étonnantes machines, et surtout une aventure noble et romantique, avec pour décor le rocher du cygne, le Neuschwanstein. Cet album d’Alex Alice a la grâce, la légèreté de ces ballons, de ces machines à éther, des châteaux de Louis II de Bavière.Le croisement de la science et du rêve, sans l’attirail des clichés steampunk. Des ombres prestigieuses planent au-dessus de ce château: Miyazaki, Jules Vernes, Leiji Matsumoto (Hans ne vous évoque personne ?), Wagner bien sûr... mais Alex Alice a su trouver un ton unique pour raconter son histoire.
Pour la première fois, il a travaillé en couleurs directes, sans encrage, et le résultat est une splendeur.
Tout comme mes filles, j’ai adoré.

1869. L’enfant s’appelle Séraphin. Sa mère est morte durant une ascension en ballon, en tentant de découvrir le secret de l’éther, cette substance mystérieuse qui s’étend entre les astres. Son père, Archibald, est un ingénieur, un homme sérieux, sévère mais audacieux.Un an après l'accident jour leur parvient un courrier venu de Bavière (alors indépendante) : quelqu'un aurait retrouvé le carnet de la mère… et voudrait le leur transmettre.

Il y aura des voyages, des poursuites, d’étonnantes machines, et surtout une aventure noble et romantique, avec pour décor le rocher du cygne, le Neuschwanstein. Cet album d’Alex Alice a la grâce, la légèreté de ces ballons, de ces machines à éther, des châteaux de Louis II de Bavière.Le croisement de la science et du rêve, sans l’attirail des clichés steampunk. Des ombres prestigieuses planent au-dessus de ce château: Miyazaki, Jules Vernes, Leiji Matsumoto (Hans ne vous évoque personne ?), Wagner bien sûr... mais Alex Alice a su trouver un ton unique pour raconter son histoire.

Pour la première fois, il a travaillé en couleurs directes, sans encrage, et le résultat est une splendeur.
Tout comme mes filles, j’ai adoré.


Published on September 14, 2014 23:53
September 12, 2014
Ms Peregrine et les enfants particuliers - Ransom Riggs

Voilà un joli livre ! Le travail éditorial est soigné, l'objet est beau, parsemé de vieilles photos et cartes postales bizarres dénichées par l'auteur, qui accompagnent le récit. On aime le tenir, le parcourir, le lire. Le début est très prometteur, les deux premiers chapitres accrochent bien, l'ambiance bizarre de la vie de Jake en Floride est bien rendue. Puis, plus le livre avance vers son sujet (Ms Peregrine et les enfants particuliers, c.f. le titre), plus il est raté.

Les bonnes idées sont pourtant nombreuses : le décor gallois, les freaks, le cadavre dans la tourbe, la boucle, la confiance qu'on accorde aux récits de famille, etc. Et presque chacune est gâchée par un manque de suivi des thèmes et une technique narrative vraiment faiblarde (et je ne suis pas un défenseur à tout crin des romans hyper-construits, loin de là !).La principale faiblesse de ce roman est d'être une allégorie. Enfants particuliers=juifs, estres=nazis, etc. Puisque c'est une allégorie, tout l'aspect imaginaire et merveilleux est bancal. L'auteur aurait doit soit assumer le côté féérique (et dans ce cas aller bien plus loin dans le bizarre et cesser de chercher des justifications pseudo cohérentes à tout bout de champ), ou assumer la construction d'une fantasy 40's, mais dans ce cas construire un univers imaginaire autrement plus riche que le pauvre morceau qu'il nous livre (les méchants sont méchants et ils veulent dominer le monde, bon, certes). Par exemple : à aucun moment, le fait que les enfants aient 90 ans n'est vraiment assumé, alors qu'il aurait fallu soit l'ignorer, soit en tirer des développements narratifs.Dommage, parce qu'on croit aux personnages... dans les premiers chapitres. Et que la question de la confiance et du doute dans la relation parents-enfants (ici, entre le grand-père, le père et le fils) est passionnante et, ici, traitée sans finesse.Quant aux cartes postales... on comprend qu'elles aient interpellé l'auteur. Mais deux fois sur trois on sent le texte un peu tordu pour pouvoir insérer la carte. Et l'explication narrative que donne l'auteur sur les gens apparaissant sur les images me semble toujours plus faible que ce qu'a dû être la réalité derrière elles... Le procédé atteint donc vite ses limites.

On a là un roman honnête, bien travaillé et intéressant, qui vise assez haut et n'a malheureusement pas du tout les moyens de ses ambitions. On comprendra que les nombreuses critiques enthousiastes présentes sur le net me laissent perplexe.


Published on September 12, 2014 04:10
September 9, 2014
Breakfast at Tiffany's -- Blake Edwards
Don't take me home until I'm drunk - very drunk indeed.
Une très belle jeune femme vit seule dans un appartement au joyeux désordre, en compagnie d'un chat à qui elle n'a jamais pris la peine de donner un nom. Un écrivain entretenu s'installa au-dessus de chez elle, elle le baptisera "Fred", du nom de son frère adoré. Elle s'appelle Holy (pour Holiday) et elle est jouée par Audrey Hepburn, peut-être la plus belle actrice de cinéma de tous les temps.
Breakfast at Tiffany's est adapté d'une novella de Truman Capote. Ca se passe à New York, c'est plein d'une vie pétillante et superficielle, de mots d'esprits et de douleurs cachées.
Holy est une call girl. Elle est charmante, délicieuse, merveilleuse et complètement paumée. Elle fuit, elle rit, elle construit des illusions dont on voit bien combien elles sont mortifères... Et son histoire est filmée dans technicolor pimpant, le récit des bourré d'humour, de gags burlesques (la scène de la fête est énorme), de situations incongrues et drôles. Le charme opère, on s'amuse, on sourit et on a peur pour cette pauvre Holy jetée dans sa course en avant.
On sent que le scénario de Hollywood a gommé les nombreux sous-entendus homosexuels, que la fin est là pour que nous ne soyons pas trop tristes. Reste que le film a une grâce folle, à l'image de Holy mangeant son petit déjeuner au petit matin devant les vitrines de Tiffany's, car, comme elle dit : Nothing very bad could happen to you there.


Une très belle jeune femme vit seule dans un appartement au joyeux désordre, en compagnie d'un chat à qui elle n'a jamais pris la peine de donner un nom. Un écrivain entretenu s'installa au-dessus de chez elle, elle le baptisera "Fred", du nom de son frère adoré. Elle s'appelle Holy (pour Holiday) et elle est jouée par Audrey Hepburn, peut-être la plus belle actrice de cinéma de tous les temps.

Breakfast at Tiffany's est adapté d'une novella de Truman Capote. Ca se passe à New York, c'est plein d'une vie pétillante et superficielle, de mots d'esprits et de douleurs cachées.
Holy est une call girl. Elle est charmante, délicieuse, merveilleuse et complètement paumée. Elle fuit, elle rit, elle construit des illusions dont on voit bien combien elles sont mortifères... Et son histoire est filmée dans technicolor pimpant, le récit des bourré d'humour, de gags burlesques (la scène de la fête est énorme), de situations incongrues et drôles. Le charme opère, on s'amuse, on sourit et on a peur pour cette pauvre Holy jetée dans sa course en avant.

On sent que le scénario de Hollywood a gommé les nombreux sous-entendus homosexuels, que la fin est là pour que nous ne soyons pas trop tristes. Reste que le film a une grâce folle, à l'image de Holy mangeant son petit déjeuner au petit matin devant les vitrines de Tiffany's, car, comme elle dit : Nothing very bad could happen to you there.


Published on September 09, 2014 04:49
September 2, 2014
Margin call - J.C. Chandor

Des types qui bossent pour une banque d'affaire, portent de belles cravates, fixent toute la journée de nombreux écrans d'ordinateur, travaillent tard, et gagnent, pour le plus jeune, 250 000 dollars par an. Des buildings new-yorkais, du jargon de la finance, des naïfs pas très naïfs et des requins très requins : c'est la population du film Margin Call.
Ca commence par une scène de licenciement, tranquille et glaçante. Puis un jeune analyste à gros sourcils découvre que la banque d'affaire pour laquelle il bosse détient trop d'actifs toxiques et va exploser si quelqu'un s'en rend compte. A 22h, son chef (enfin, son N+2, le N+1 ayant été licencié ce matin) arrive. A 23h, le chef de son chef, puis ça continue à monter. A 2h du matin, l'hélico du grand patron se pose.

Trente-six heures dans la vie d'une banque, d'un licenciement à une crise mondiale. Les personnages sont bien posés, jamais jugés. Leur monde est évoqué finement, sans grossièretés, sans jugement moral tombé du ciel. J'y trouve même une certaine poésie du corporate, avec les écrans, les ascenseurs propres, les discussions de crise à 4h du matin, comme dans un rêve. Je me suis demandé comment le Groupe aurait géré le problème. De la même façon, sans doute...

Quelques détails : quand on aperçoit pour la première fois Will Emerson (joué par l'excellent Paul Bettany), on trouve que c'est un c###. Puis on monte dans la hiérarchie, et il paraît soudain tout à fait sympathique. Mention spéciale à Jeremy Irons, qui campe un superbe monstre et arrive à me convaincre que oui, certains humains sont des reptiles à sang froid.
Une chose commune relie tous ces hommes (et cette femme) : quand Mammon les appelle, ils répondent tous présent.


Published on September 02, 2014 00:35