Laurent Kloetzer's Blog, page 52

January 22, 2016

Histoire du prince Pipo - Pierre Gripari

De Pierre Gripari, je connaissais surtout (et comme tout le monde j'imagine), les classiques contes de la rue Broca, redécouverts récemment avec Rosa et Marguerite dans leur version audio (lus par Gripari lui-même, c'est un délice).
La bibliothèque nous a proposé cette Histoire du prince Pipo, de Pipo le cheval et de la princesse Popi, dont le titre est tellement bête que, n'aurait-il été écrit par Gripari, je l'aurais laissé de côté. Ce relativement petit livre est un conte, la couleur est clairement annoncée, commençant par un conte hors du conte nous expliquant la vertu des contes (chapitre 1). Puis on aura droit à l'histoire de l'histoire qui voulait qu'on la raconte (chapitre 2) qui sera bien sûr l'histoire qu'on va lire ensuite (vous suivez ?), puis arrivera, enfin, l'histoire du prince Pipo, dans laquelle on trouvera les personnages du titre et bien d'autres choses amusantes (dont des contes).
Sorte de méta-conte à la dimension d'un petit roman, l'histoire du prince Pipo est un livre charmant, écrit dans une langue faussement simple et toujours juste. Une histoire d'apprentissage, pleine de liens à la fois absurdes et logiques, qui m'a fait penser, en plus court, à l'histoire sans fin de Michael Ende, ou au merveilleux Mio mon Mio, d'Astrid Lindgren. L'histoire abonde en surprises, charmantes ou cruelles, et je terminerai en laissant un avertissement aux parents : ne lisez pas le chapitre "Le nain et la sorcière" à vos enfants juste avant qu'ils s'endorment. Il s'y passe quelque chose de terrifiant, qui ne sera résolu par le rire que trois ou quatre chapitres plus tard. Je vous rassure, le récit se termine bien, si on considère que c'est une chose heureuse que les enfants grandissent.
Billet publié également sur Virgule et Papillon.
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Published on January 22, 2016 06:48

January 12, 2016

L'adjacent - Christopher Priest

L'adjacent est le dernier roman paru en français de Christopher Priest, auteur très apprécié sur ce blog.
Tibor Tarrent revient d'une mission humanitaire en Anatolie où sa femme à mystérieusement disparu, sous l'effet d'une arme étrange ne laissant sur le sol qu'un triangle de matière noire. Nous sommes dans un futur climatiquement inquiétant où des cyclones tempérés ravagent l'Europe occidentale, où la grande Bretagne est devenue une république islamique et où existent des appareils photo à lentille quantique...
Le roman est composé de plusieurs parties faussement disjointes. Outre le récit de Tarrent, on aura aussi droit au voyage d'un prestidigitateur dans les Flandres durant la première guerre mondiale, à un récit de rencontre amoureuse impossible sur une base aérienne durant la seconde guerre mondiale et à un long passage dans l'archipel du rêve (ma partie préférée du roman).
Il est évident que les parties se répondent l'une à l'autre, que les mystères soulevés à un endroit trouvent des semblants de réponse, et d'autres mystère, à d'autres endroits. Qu'il n'est pas anormal que les noms se répondent par assonances, que les situations résonnent en écho. Aux trois époques "réelles" du roman, la Grande Bretagne traverse des tempêtes, climatiques ou géopolitiques. Au trois époques, la société est sous pression.
L'adjacent est similaire aux Insulaires en ce sens qu'il s'agit de puzzles éparpillés dont les pièces ne collent pas toutes entre elles. Même le lecteur amateur de Priest que je suis a été désorienté par celui-ci, d'autant que ce roman semble couronner et lier l'ensemble de l'oeuvre de son auteur, reprenant de nombreux thèmes et obsessions, comme un album best-of un peu décousu. Je n'ai pas tout compris, j'aurais aimé saisir plus, attraper plus, je me dis qu'il faudrait que je relise, que je fasse des dessins, que je trace des lignes, comme je l'avais fait pour les Insulaires.
Malgré cette faiblesse structurelle, qui empêche une adhésion émotionnelle forte, le roman comprend nombre de beaux moments. Son écriture en est très aboutie, dégageant par moment une sorte de douceur triste, et j'ai fini, en y repensant, par trouver une clef de lecture probable. Dans des réalités et des époques différentes, le même homme et la même femme se rencontrent, se perdent, se regrettent, se cherchent, se retrouvent. Un unique récit, dans une discontinuité de fictions.

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Published on January 12, 2016 02:39

January 6, 2016

Matilda - Roald Dahl

Matilda est une toute petite fille très intelligente, vive et sage. Dès l'âge de trois ans, elle sait parfaitement lire et, comme sa maman la laisse toute seule à la maison tous les après-midi "pour aller jouer au loto", elle se rend à la bibliothèque pour se procurer des livres. Car les parents de Matilda sont des beaufs épouvantables, la classe moyenne anglaise la plus crasse abrutie de télé et réussite sociale petite bourgeoise, qui considèrent leur fille comme une moins que rien et ignorent tout de ses remarquables capacités... On va suivre la petite fille dans sa lutte contre son terrifiant crétin de père, puis, dans une deuxième partie, contre la monstrueuse directrice de l'école, Mlle Legourdin...Matilda est un pur roman de Roal Dahl, narrant le combat d'une enfant presque surnaturelle contre des adultes monstrueux et cruels. C'est tendre, violent, caustique, et drôle, bien sûr. Les merveilleux dessins de Quentin Blake savent aussi bien tracer la caricature des monstres que rendre la douceur de Matilda ou de la gentille Mlle Candy.Un classique, à raison.

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Published on January 06, 2016 21:41

December 15, 2015

Une soupe de diamants - Norma Huidobro

Quelque temps après le mystère du majordome, les filles et moi avons lu une soupe de diamants, de la même Norma Huidobro. Ce livre utilise le même genre d'ingrédients que le précédent : une adolescente délurée à dreadlocks, l'Argentine contemporaine et fauchée, un meurtre et un goût pour la cuisine de qualité faite maison.
Les personnages sont très bien campés, l'histoire est pleine de suspense, j'écoute maintenant du tango à la maison. Bref, c'est bien, vous pouvez lire celui-ci aussi.
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Published on December 15, 2015 13:40

December 14, 2015

Le mystère du majordome - Norma Huidobro

Voici une de mes dernières découvertes de lectures avec Rosa et Marguerite.
Tomàs a douze ans, il est marrant, gourmand, un peu agité et sympathique. Pour pouvoir organiser sans l'avoir dans les jambes le mariage de sa tante, la famille l'envoie passer quelques jours de vacances au palais... Le palais : la grande maison où sa grand-mère travaille comme gouvernante. Tomàs va profiter à fond des talents culinaires de la cuisinière de la maison, de la compagnie du chien et de la piscine. Surtout, il va poser au personnel (les patrons sont en Europe), tout à fait naïvement, des questions un peu gênantes: qu'est devenu le majordome qui était là l'année dernière ? Qui mange, la nuit, les parts de gâteau laissée dans le placard ? Pourquoi n'a-t-il pas le droit d'entrer dans le hangar ?
L'histoire se passe en Argentine, dans les années 2000. Les personnages sont vivants, réalistes, ancrés socialement. Et l'ancien propriétaire du palais est mort assassiné, voici deux ans, et l'assassin est en fuite. Les vacances tournent au mystère, des ombres passent dans le parc, des bruits étranges résonnent dans les canalisations...
Norma Huidobro, traduite et publiée par l'école des loisirs, a ficelé un bien joli roman policier pour enfants, souvent drôle, parfois effrayant, sans aucune gaminerie ni facilité. Nous avons tous les trois adoré.
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Published on December 14, 2015 13:34

December 11, 2015

Münchhausen ? - au petit théâtre

Une chambre d'hôpital, toute blanche. Un vieux hirsute, à moitié dingue, sur le lit. Dans le coin, un étrange mannequin. On sent presque l'odeur des médicaments, et les exhalaisons corporelles pas très nettes du vieux, à qui son fils, qui fête ses trente ans aujourd'hui, vient rendre visite à contrecoeur.

Une pièce pour enfants qui commence comme ça, ça m'a rendu méfiant. J'avais tort.Le vieux, c'est le baron de Münchhausen, 296 ans, qui a séduit toutes les infirmières, délire sur son lit, saute, rit, pète, fait des jeux de mots et fait fuser les paradoxes comme des feux d'artifice. Au bout de quinze minutes de représentation, le vieux est mort, le fils rentre dans son studio tout pourri sous les toits et l'histoire commence à exploser, avec l'aide soignante qui rêve d'astrophysique, le meilleur pote qui ne rêve de rien, le fils qui ne comprend rien, le cheval Bucéphale dans le cimetière, le voyage à Gibraltar, en passant par la lune et le Vésuve. Münchhausen ?, ce n'est pas une adaptation des aventures du célèbre baron, c'est une rêverie dans tous les sens, une histoire de joie, de deuil, de vie et de mort, une ode à l'illimité. C'est du théâtre moderne, explosif, à l'écriture speedée (la série Bref de Canal n'est pas loin, c'est peut-être la seule petite limite du truc), qui ose les effets spéciaux délirants, les blagues étranges, le surréalisme. Les acteurs sont tous formidables. C'est du théâtre pour enfants. C'est du grand théâtre. 
From Gibraltar, with love

(spectacle visible jusqu'à la fin de l'année. Allez-y !)
 

Photos de scène : (c) Elisabeth Carecchio
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Published on December 11, 2015 13:17

December 6, 2015

Adar - retour à Yirminadingrad

L'éditeur Dystopia workshop lance une opération de financement pour un beau projet, avec lequel j'ai une relation personnelle forte.
Voici déjà le lien du projet. Allez-y voir, ça en vaut la peine.
http://www.dystopia.fr/financement/adar-retour-a-yirminadingrad

Puis, si quelques souvenirs vous intéressent, voici mon implication dans cette affaire.

C'était en 2009 ou en 2010, à la librairie Scylla, que j’ai rencontré en même temps Yirminadingrad et Jacques Mucchielli. Le livre Yama Loka terminus était posé en évidence sur le comptoir, j’en avais lu la critique sur le Cafard Cosmique, je l’ai pris parce qu’un des auteurs était là, que ça donnait l’occasion de bavarder. Jacques et moi avons bien accroché. 

Plus tard, j’ai lu le livre et je l’ai aimé (ma chronique ici). Je me suis retrouvé dans la ville déglinguée des bords de la mer noire, dans le projet chaotique pour la faire vivre par des chroniques, des récits, drôles, tristes, violents, sexuels, bizarres, incohérents, je m’y suis trouvé une maison. Je me suis aussi retrouvé dans le drôle de processus de création collective, qui me rappelait un peu certains des procédés du jeu de rôle, avec la littérature et sans les clichés. Les auteurs de Yama Loka, et de Bara Yogoï tentaient de répondre à cette question : comment faire, à deux, à trois (avec Stéphane Perger) pour donner naissance à quelque chose d’intéressant ? 

L’année d’après, aux Utopiales, Jacques m’a présenté Léo, ils m’ont proposé de venir à Yirminadingrad à mon tour. J’ai fait le voyage, la route des exilés avec eux, j’ai vu bourgeonné ce qui a longtemps été pour moi le projet 19 dans mes notes personnelles et qui est devenu Tadjélé. (ici, la belle chronique de la revue Frontières)



Dans l'écriture, on se pose beaucoup de questions, on explore, il faut être patient, tranquille, accepter que de nombreuses routes ne mènent nulle part. Yirminadingrad a été pour moi une grande découverte, la possibilité d’autre chose, de quelque chose de juste et de joyeux. La ville et les rêves de la ville ont tout de suite infusé mon travail, comme si cela avait toujours fait partie de mon univers intérieur. L’Anamnèse de Lady Star y contient plusieurs allusions, Petites Morts aussi. Jacques est mort avant de voir Tadjélé, mais le projet 13 était déjà en route. Dans ce quatrième et dernier livre de la série, les deux créateurs d’origine n’ont écrit aucun texte mais ont invité des amis, des amateurs, à écrire à leur tour - sans attribution des textes - sur la ville de Yirminadingrad. Nous sommes treize à être venus en touristes dans la cité des Yirminites et des Adiniens : Stéphane Beauverger, David Calvo, Alain Damasio, Mélanie Fazi, Vincent Gessler, Sébastien Juillard, Laurent Kloetzer, luvan, Norbert Merjagnan, Jérôme Noirez, Anne-Sylvie Salzman et Maheva Stephan-Bugni. J’ai eu le privilège de lire les textes en avant-première et croyez-moi si vous voulez, mais ce n’est pas une antho comme une autre, parce que dès le début elle a été conçue comme un livre complet, les textes étant tous appuyés sur treize images de Stéphane Perger. L’ensemble m’a ému et secoué.
Maintenant, ce livre a beau être écrit, il n’existe pas encore. Le projet des éditions dystopia pour le faire naître est ambitieux, et il a besoin de vous. Tout est expliqué ici. Allez-y voir, pré-commandez le livre si vous le pouvez, vous ne le regretterez pas.

 
 Yirminadingrad vivra !
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Published on December 06, 2015 12:13

December 5, 2015

Quai numéro 1 - à la Tournelle

La gare de Vallorbe est une ancienne gare frontière, un grand bâtiment majestueux et décrépit, tout au bout de la ligne de train se rendant du lac jusqu’aux montagnes du Jura. Au bout du quai numéro 1, un baraquement : celui où les bénévoles de l’ARAVOH offrent depuis seize ans café et écoute aux requérants d’asiles et autres migrants accueillis au centre d’enregistrement. De leur expérience, de scènes vécues, ils ont tiré ce spectacle, fruit d’une écriture et d’une création collective.


Ce soir, on ne va pas parler d'immigration
Le résultat est très réussi, un assemblage faussement hétéroclite de saynètes qui vont du monologue humoristico-amer (le monologue du banc, très beau texte), en passant les chansons, les mimes, les scènes de comédie et d’émotions. Les auteurs ne cherchent à nous tirer les larmes, plutôt à faire état, témoigner, poser des questions.   Que peut-on faire ? Que peut-on dire ?


La pièce dépasse les particularités locales, que ce soient celles de Vallorbe ou celles de la Suisse, elle mériterait d’être relue, reprise ailleurs, d’évoluer encore.


Entre l’immigration de masse, effrayante, et la rencontre individuelle, il y a un vide. L’action de l’Aravoh, et de tous ces groupes locaux interpellés par les grandes migrations, est de tenter d’avancer dans ce vide.
La pièce sera jouée encore le 18 mars 2016 à Chavornay, et le 16 avril 2016 à Vallorbe.


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Published on December 05, 2015 03:13

November 25, 2015

Les mauvais jours finiront

21
Le Ministre de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie débat avec la porte-parole de la Coordination des Écoliers de Sapporo. Il explique que, avec la crise, il est impossible d'engager plus de professeurs mais que son nouveau plan va permettre de reverser dans les classes les enseignants qui se sont arrangés pour faire autre chose que leur métier. 
La jeune fille le coupe. Elle est grande pour son âge, sa peau est pâle et ses yeux ne sont que très peu bridés. Elle porte un uniforme à la jupe raccourcie, des couettes et un maquillage sombre, une provocation hentai qui met le politicien mal à l'aise. Elle dit : « vous êtes un crétin et un izarik. Nous nous fichons de votre réforme, ou du nombre de professeurs. Mais nous ne vous laisserons pas faire à Yirminadingrad ce que vous avez déjà fait à la Balkhyrie ! » Le ministre prend la couleur de la lune, il n'a aucune idée de ce dont parle son interlocutrice. 
Les mauvais jours finiront, in Tadjélé (éditions dystopia workshop)
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Published on November 25, 2015 21:22

November 17, 2015

Schumann

La musique de Schumann est/a été/aurait pu être/aurait voulu être. Il faut accepter d'imaginer, accepter l'inaccompli. Les promesses, les esquisses, les suggestions. L'esprit a à peine le temps de se construire une aventure qu'on est passé à autre chose. On hésite, on s'engage, juste assez pour tout voir, tout entendre, puis on glisse pour partir ailleurs. Des symphonies entières sont repliées dans quelques phrases pour piano.
L'orchestre construit pourtant une belle façade, avec feu et souffle, un concerto romantique en trois mouvements, et un moment on peut y croire, quelques minutes durant (la musique, c'est du temps). Mais déjà, à l'intérieur, derrière les belles images, les pensées et les doutes reprennent, et si... et si... Faisons beau, faisons clair, soyons dans le genre, et que tout sonne joyeusement, mais pendant ce temps, à l'intérieur, le piano se recroqueville, se replie et cherche, cherche encore, tous ces chemins qu'on aurait pu parcourir, tous ces chemins qu'on prendra peut-être, un jour, ensemble.
Notes prises après le concert du 16 novembre 2015 de l'orchestre de chambre de Lausanne, direction Joshua Weilerstein, Cédric Pescia au piano. Concerto pour piano op 54 de Robert Schumann.
L’écran de login brille avec insolence. Mot de passe ? Elle renverse la tête en arrière, geste dérisoire pour détendre son dos et sa nuque durcis. Yeux clos. Des ronds de lumière grandissent puis disparaissent sur l’écran noir de ses paupières. Tout est là. En elle. Elle n’a même pas besoin de se reconnecter, les synapses ont rétabli les liens, elle navigue dans les rapports, sentiments, les émotions, les données numériques. Elle peut voir Bronner. Elle le voit. Avec une précision parfaite. Ses fines lunettes, ses mains de jardinier, la légère palpitation des tendons de son cou pendant qu’il parle. Elle entend sa voix, la ressent vibrer dans ses os tandis qu’elle est appuyée contre lui, sous la pluie, entre les orangers en pot. Les mains de Charlotte se posent sur le clavier comme des oiseaux. Elle sent Bronner, tout proche. Artificiel. Une marionnette dans son esprit. Un costume dans lequel elle se glisse. Il faut faire bouger les mains de la marionnette. En accord parfait avec le personnage. En accord avec celui qu’ils appellent « José ». Elle entend de la musique. Des notes de piano qui tombent sur la surface de l’eau. Un ciel d’outre Rhin, rayé de nuages… Images d’un voyage ancien, souvenirs d’une musique entendue en un temps heureux. Il est heureux/elle est heureuse, la vibration des accords se prolonge jusque maintenant, dans ses poignets. Robert Schumann. Bronner/Charlotte a appris à jouer ces morceaux. Une musique rêveuse, difficile, ça ne coule pas sous les doigts, tu sais ? Il/elle reconnaît les accords, ils lui sont toujours à l'esprit au moment d'insuffler le mot de passe, une pensée, un instant de bonheur : Les scènes d'enfance du pianiste à neuf doigts, sixième partie.

(c) Sébastien Maloron



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Published on November 17, 2015 00:32