Laurent Kloetzer's Blog, page 49
June 13, 2016
Tolkien, 30 ans après -- Collectif


Published on June 13, 2016 21:28
June 12, 2016
[Rediff] Le passager de la nuit - Maurice Pons

Reparlons un peu de Maurice Pons. Je viens de lire le passager de la nuit, court roman (cent pages) à la destinée singulière. Très concerné par la guerre d'Algérie, Maurice Pons a été un des signataires du manifeste des 121. Mais voulant marquer son engagement contre la guerre dans ces travaux d'écriture, il a écrit ce passager de la nuit, en l'"honneur" des porteurs de valises, ces hommes et ces femmes transportant des fonds pour le compte du FLN.
Je savais que ce roman avait été lu alors dans les milieux progressiste, dans les prisons, et même à Moscou, où les soviétiques ont eu l'idée de l'adapter en film (Maurice Pons raconte d'ailleurs dans la préface quelques anecdotes savoureuses à ce sujet...). Le petit format du texte permettait sans doute de le passer facilement en douce...Passons maintenant du côté de la littérature...Le Passager... raconte un voyage en voiture, de Paris vers la Suisse, à la fin des années 50. Un jeune homme, de l'âge de l'auteur, embarque un inconnu dans son voyage, pour rendre service à une amie. L'inconnu est élégant, silencieux, et porte un mystérieux sac... Comment ils vont faire connaissance et comment ils vont vivre ensemble cette traversée de la France, c'est ce que nous apprendrons.Peu de militantisme lourd dans ces pages, peu d'idéologie. Juste deux hommes. Et une voiture. On sent bien que Maurice Pons voulait écrire en l'honneur de certaines personnes, mais sans en faire des saints. L'Algérie est en toile de fond, le narrateur ne juge rien, il est à la fois naïf et ignorant, il ressent ce malaise que beaucoup devaient ressentir alors face aux "évènements"... Et, à vrai dire, la beauté de ce roman n'est pas là, pas dans son sujet prétendu.Le Passager est un roman sur la voiture, les routes de France et le plaisir de rouler très vite, la nuit, sans la peur des radars ! Même moi qui ne suis pas conducteur, j'ai été charmé par ces phrases qui évoquent si bien la route, le carburateur, le plaisir sensuel de glisser dans la nuit. Là, les pages sont magnifiques, poétiques, et on se laisse emporter par le plaisir de traverser la France endormie, en compagnie d'un inconnu.

Published on June 12, 2016 01:51
June 10, 2016
[Rediff] Rosa - Maurice Pons

Voici le titre d'un de mes romans préférés. Un critique inspiré a dit que c'était bien là la seule longueur de livre.Dans Rosa, nous découvrons la principauté de Wasquelham, quelque part entre la France et l'Allemagne, au siècle avant-dernier. Dans ce petit pays tranquille mais méfiant, tout vit au rythme de l'armée, principal employeur et source de fierté de tous les habitants. Qui ne rêve d'y faire carrière? Qui ne souhaite ressembler au beau Colonel-Comte Aurélien de Felspath?Mais voilà qu'un beau jour, des soldats disparaissent. Comme le pays n'est pas en guerre, c'est qu'ils ont déserté ! Pourquoi ? Pour où ? L'administration militaire se met en marche, et ce n'est pas triste, pour tenter d'éclaircir cet inconcevable mystère.Et on rencontrera Rosa, la tavernière, ses cheveux bruns, sa peau blanche, et ses formes voluptueuses...
Rosa, le roman - tout comme la tavernière - est une merveille. C'est un conte, avec du suspense. Un roman philosophique plein d'images magnifiques. Une belle histoire, enfin, qui nous a fait longuement rêver.


Published on June 10, 2016 01:50
June 7, 2016
Bilbo le hobbit -- J.R.R. Tolkien

---« Dans un trou vivait un hobbit. » L’ouverture de ce roman fait partie des phrases les plus célèbres de la littérature, et les hobbits de Tolkien sont les plus connues de ses créations. Ils sont pourtant apparus dans un roman pour enfants (un récit que Tolkien avait élaboré pour les siens) qui n’était au départ rattaché qu’assez lâchement au reste de la grande œuvre légendaire.Rappelons-en le propos : dans une agréable maison creusée dans une colline, un petit homme tranquille nommé Bilbo vit de ses rentes. Passe un magicien nommé Gandalf qui lui adresse des paroles mystérieuses et donne rendez-vous chez lui à une compagnie de treize nains barbus… Ceux-ci veulent reprendre le trésor volé à leurs pères par le dragon Smaug. Par fierté, par erreur, notre hobbit va se joindre à la compagnie en tant que « cambrioleur » (les hobbits savent être très discrets) et vivre au milieu d’une bande de bras cassés plutôt incompétents (à l’exception de leur chef, le noble Thorin Ecudechêne) des aventures folles qui lui feront mille fois regretter son confortable cottage campagnard.L’auteur de ces lignes a découvert ce roman enfant et en gardait un formidable souvenir. Pour la première fois, un livre se révélait trop court ! Puis le temps a passé et il a pu le lire à ses propres enfants. La redécouverte n’a provoqué aucune déception : au-delà des péripéties du récit (qui comprennent nombre de grands moments, comme la traversée des souterrains des Gobelins ou l’évasion du palais du roi des Elfes de la forêt, sans compter la rencontre avec Smaug, formidable créature), le style fait tout le charme du récit. Ecrit d’une façon légère et humoristique, prenant souvent le lecteur à partie, Bilbo le hobbit, loin du terrible pudding de Peter Jackson, est un roman gracieux et amusant alternant scènes comiques et aventures épiques. Les grands thèmes de Tolkien sont pourtant bien présents, notamment celui de la corruption — corruption de l’or, auquel presque aucun personnage n’échappe. La tonalité se fait d’ailleurs plus grave dans les derniers chapitres, une fois les Nains en possession de l’objet de leurs désirs… La fin du roman est épique et belle, le petit homme a mûri et personne n’est sorti inchangé de l’aventure.Et c’est au cœur des ténèbres du chapitre 5 qu’apparaît le plus beau personnage de tout l’univers de la Terre du Milieu. Faible, sournois et visqueux, Gollum, hobbit déformé par le Mal, affronte Bilbo dans un jeu d’énigmes rappelant les scènes similaires des légendes nordiques. Ce passage pivot existait sous une forme différente — moins ambiguë — dans la première édition de 1937 du roman. Bloqué dans l’écriture du « Seigneur des Anneaux », Tolkien l’a réécrite et la scène modifiée que nous connaissons mieux est parue dans l’édition de 1951 — sur une initiative de l’éditeur ! Le roman n’étant autre que le récit qu’a écrit Bilbo à son retour de voyage, Tolkien a fini par indiquer que l’édition initiale correspondait à la première version du récit où Bilbo se donnait le beau rôle !Bilbo le hobbit, ou la part d’enfance, d’humour et de fantaisie du légendaire tolkienien. Un moment de grâce.

Published on June 07, 2016 21:23
Double Indemnity -- Billy Wilder

Neff est agent d'assurances, un bon, le meilleur élève de Keyes, l'expert de la compagnie (joué par l'extraordinaire Edward G. Robinson). Mais un jour il se point chez Phyllis, une blonde étrange, qui lui glisse une petite idée méchante dans la tête. Et si... le mari (détesté) de Phyllis souscrivait une assurance vie ? Et s'il avait un accident dans le mois ? Et si, et si, et si...Neff n'est pas un gars de ce genre, il envoie bouler Phyllis et rentre chez lui. Mais Phyllis est jouée par Barbara Stanwyck, étrange petite créature aux yeux de renarde et au parfum capiteux, alors Neff reconsidère sa position, tant et si bien que...Double Indemnity est un film noir à l'ancienne, filmé par l'immense Billy Wilder. Peu de personnages, des tensions terribles, un suspense douloureux, parce qu'on sait dès le début que le plan sera mené jusqu'au bout et que ça finira mal pour tout le monde. Si vous aimez les films en noir et blanc argenté, superbement dialogués, filmés par un réalisateur de génie, où les femmes sont fatales et les hommes portent des chapeaux de feutre, celui-ci est fait pour vous. En tous cas, il était fait pour moi.
(nous avons regardé ce film sur suggestion du Dr Orlof)




Published on June 07, 2016 04:38
June 6, 2016
Chroniques de Jérusalem - Guy Delisle


Published on June 06, 2016 04:29
May 25, 2016
Willy Wonka & the chocolate factory


Bien sûr, je n’ai pu m’empêcher de comparer cette adaptation de 1971 avec celle de Tim Burton avec Johnny Depp, plus de trente ans plus tard. Une première chose : le film de 71 n’a rien de honteux. Il est réalisé avec soin, par des gens qui faisaient attention à leur travail et cherchaient à en donner au spectateur pour leur argent. Toutefois, tenter de rendre crédible à l’écran les folies de l’histoire de Roald Dahl, sans fabriquer complètement les images comme le fait Tim Burton, est une sacré gageure. Le film a été tourné en Bavière (jolies rues médiévales, toits pointus, architecture industrielle du XIXème siècle), ce qui lui donne une curieuse ambiance. L’usine de chocolats a quelque chose d’un parc d’attractions, animé par une bande de nains couverts de fond de train orange. La volonté de montrer est lourde et explicite et le réalisateur peine à suggérer, sauf peut-être dans l’inquiétante scène psychédélique du bateau, où Willy Wonka devient réellement inquiétant — ce qu’il est. Les personnages de Roald Dahl ne sont jamais dépourvus de cruauté. La comparaison avec les images de Tim Burton m’a fait m’interroger, à mon échelle,
sur l’impact des effets spéciaux au cinéma sur notre imaginaire, sur la plastique des mondes dont nous sommes maintenant capables de rêver. A la fois plus beaux, plus grands, plus colorés, mais aussi complètement détachés du monde.



Published on May 25, 2016 01:22
May 22, 2016
La fameuse invasion de la Sicile par les ours — Dino Buzzati



Published on May 22, 2016 01:08
May 19, 2016
L'esprit de la forêt – Moka

Une lecture très recommandable et un bon choix.


Published on May 19, 2016 14:02
May 10, 2016
Je suis la reine -- Anna Starobinets


Published on May 10, 2016 02:16