Laurent Kloetzer's Blog, page 36
December 1, 2017
Fanfan la tulipe – Christian-Jaque

Il était une fois un pays charmant qui s'appelait la France. Regardez-la par le petit bout de la lorgnette, c'est elle en plein xviiie siècle. Alors on vivait heureux, les femmes étaient faciles et les hommes se livraient à leur plaisir favori : la guerre — le seul divertissement des rois où les peuples aient leur part.
Un autre film du dimanche, et un plongeon plus loin dans le passé. Noir et blanc, années 50, Gérard Philipe et Gina Lollobridgida.

Fanfan est un jeune homme bien fait de sa personne, qui a peu de fortune, beaucoup d'audace, une forme d'inconscience et un paquet de chance. Pour échapper au mariage avec la fille d'un fermier, il s'engage dans l'armée, bien persuadé qu'il épousera la fille du roi. Bagarres, rencontres, coïncidences folles et combats sur le toit plus tard, il finira par rencontrer Louis XV et changer le cours d'une bataille.Le film est rigolo, très enjoué, pas mal filmé du tout. Ca galope, ça ferraille, il y a des bons mots tout le temps: j'ai été surpris de découvrir à quel point c'était écrit.
Tu aimes Fanfan, dis-tu ? Remercie-moi donc : mon caprice t'offre l'occasion de lui donner la plus grande des preuves d'amour en trahissant pour le servir la fidélité que tu lui as juré.

Pour le reste, les enfants ont été troublés par le noir et blanc. Le son années 50 et la diction très "comédie française" des acteurs (par ailleurs très bons) rendent les dialogues parfois difficile à saisir. Et si on regarde le film d'un œil moderne, on sera choqué par le personnage féminin. Adeline La Franchise ne sert, par ses appâts, qu'à mouvoir tous les hommes du récit, et n'a par elle-même pas beaucoup d'initiatives...

J'suis pas pressé ! Dès l'instant que mon avenir est assuré, j'aurai la patience d'espérer dans la certitude.
Reste un film très joyeux, énergique et sautillant. Ca se regarde très bien.

Published on December 01, 2017 02:03
November 30, 2017
La forteresse cachée – Kurosawa


Japon, XVIème siècle (ou quelque chose comme ça). Deux pauvres types, Tahei et Matashichi, soldats d'une armée vaincue, tentent de rentrer chez eux. Mais le clan Akizuki a bien été vaincu, et le clan Yamana garde la frontière... Avec d'autant plus d'attention que ni la princesse des Akizuki, ni le trésor du clan (700 kilos d'or !), n'ont été retrouvés.Et devinez sur qui et sur quoi nos deux zozos vont finir par tomber, cachés dans les montagnes ?





La vie de l'homme s'embrase dans les flammes

Published on November 30, 2017 07:21
November 29, 2017
Retour au Grand Budapest Hotel

Nous avions beaucoup aimé voir le Grand Budapest Hotel au cinéma, et nous avons eu l'idée curieuse de le montrer à Rosa (10 ans) et Marguerite (9 ans). Est-ce un film adapté pour les enfants ? Oui, non, pas vraiment, mais en fait c'est très bien passé tant la fantaisie et l'univers de Wes Anderson peut à la fois faire rire et effrayer. Les turpitudes sexuelles de M. Gustave sont globalement sous-entendues. Zéro est un très beau personnage et on histoire d'amour avec Agatha est enchanteresse. Bien sûr, nous avons pris un petit peu de temps pour expliquer aux jeunes spectatrices le contexte du film : l'Europe d'avant, celle de Stefan Zweig. Mais finalement, pour elles qui vivent en Suisse, le décor n'avait rien de très surprenant...

Seule scène choquante (accrochez-vous à vos fauteuils), le moment où l'horrible Jopling jette le chat de l'avoué Kovacs par la fenêtre. Les spectatrices ont hurlé d'horreur. Pour le reste, les doigts coupés, les massacres à la petite cuillère aiguisée et les nazis, c'est passé sans cauchemars. Et la musique du film a joué dans la maison pendant plusieurs jours après le visionnage.(et oui, j'aime toujours autant le film. Pour moi, il pourrait durer à l'infini, je ne m'en lasserais pas)


Published on November 29, 2017 06:04
November 27, 2017
Le baron perché - Italo Calvino


Published on November 27, 2017 05:52
November 23, 2017
few of us - luvan


Published on November 23, 2017 04:11
November 21, 2017
Les petites victoires - Yvon Roy
Les jeunes parents sont heureux : un petit garçon leur est né, Olivier, un bébé qui fait toute leur joie. Jusqu'à ce qu'ils se rendent compte qu'à 18 mois il n'a pas prononcé un seul mot. Les examens sont formels, Olivier est autiste; son développement est gravement handicapé. Le couple se sépare dans la douleur.
Souvent, dans ce genre d'histoire, le père s'enfuit et laisse la mère assumer toute seule la charge de l'enfant. Mais dans cette histoire, ce n'est pas le cas. Malgré la séparation, les parents restent unis dans leur lutte contre la souffrance de leur fils. Et le père invente ses propres moyens et techniques pour aider son petit garçon. L’autisme est encore peu connu. Je me dis qu’en observant mon fils, j’en saurai plus que quiconque sur son autisme à lui. Le récit de son parcours est passionnant.Les petites victoires est un beau livre, dessiné dans un style très réussi, qui parle autant de l'autisme et des manières d'y faire face que de questions que tous les parents se posent un jour sur l'éducation d'un enfant.
Enfin, et ce n'est la moindre qualité du livre, Rosa (10 ans) et Marguerite (9 ans) l'ont pris et lu avec passion, passionnées par cette histoire de relation parents-enfants dans laquelle elles ont peut-être retrouvé quelque chose de leur propre vie.

Souvent, dans ce genre d'histoire, le père s'enfuit et laisse la mère assumer toute seule la charge de l'enfant. Mais dans cette histoire, ce n'est pas le cas. Malgré la séparation, les parents restent unis dans leur lutte contre la souffrance de leur fils. Et le père invente ses propres moyens et techniques pour aider son petit garçon. L’autisme est encore peu connu. Je me dis qu’en observant mon fils, j’en saurai plus que quiconque sur son autisme à lui. Le récit de son parcours est passionnant.Les petites victoires est un beau livre, dessiné dans un style très réussi, qui parle autant de l'autisme et des manières d'y faire face que de questions que tous les parents se posent un jour sur l'éducation d'un enfant.
Enfin, et ce n'est la moindre qualité du livre, Rosa (10 ans) et Marguerite (9 ans) l'ont pris et lu avec passion, passionnées par cette histoire de relation parents-enfants dans laquelle elles ont peut-être retrouvé quelque chose de leur propre vie.


Published on November 21, 2017 02:32
November 20, 2017
Kif - Laurent Chalumeau


Livre lu sur le conseil de Pierre Jourde.

Published on November 20, 2017 04:54
November 18, 2017
King King théorie - Virginie Despentes

J'en retiens des considérations intéressantes sur le viol comme trauma indépassable (ou pas) et ce que disent vraiment les films de rape & revenge (en gros, du point de vue masculin, la femme est tellement souillée par le viol - sa virginité étant si précieuse - que seuls des flots de sang peuvent racheter ce crime). Le passage sur la prostitution, ses attraits et la difficulté d'en sortir est réussi également. Despentes se prostituait et publiait en même temps Baise moi (que j'avais acheté à sa sortie) exactement à l'époque où sortait mon premier roman. La mise en perspective de ma propre vie avec la sienne me laisse songeur.

Published on November 18, 2017 04:37
November 16, 2017
Le bossu – André Hunebelle

Un autre film du dimanche soir en famille : le Bossu, d'après Féval, avec Jeannot Marais et Bourvil. Evacuons ce qui fâche : Jean Marais ne joue pas très bien, l'ensemble est un peu raide et peu crédible, les duels font bling bling et les robes sont empesées, ça a vieilli. Par ailleurs (ce détail vient du roman) la pure jeune fille finit par épouser son père adoptif ce qui est un peu incestueux, non ? (C'est au moins un détournement de mineure par adulte ayant autorité...)
Mais il y a de beaux chevaux, des bagarres, ça sautille, ça cavale, le méchant est très perfide (et bien joué), il y a Bourvil qui tutoie le chevalier de Lagardère, et Jean Marais fait ses cascades tout seul, et qui est très bon quand il est déguisé en bossu (ce qui arrive un peu tard) cachant sa belle gueule sous un maquillage grimaçant. C'est moins enlevé, moins bouffon et moins beau que Cartouche , mais l'ensemble a du charme. Rosa et Marguerite ont bien aimé.




Published on November 16, 2017 04:24
November 13, 2017
Amahl et les visiteurs du soir – à l'opéra de Lausanne

Notre heureuse expérience de l'an dernier nous a donné envie de retenter le coup: aller voir un autre opéra pour enfants à l'opéra de Lausanne.Amahl et les visiteurs du soir est un mystère de Noël de Gian Carlo Menotti, compositeur italo-américain du milieu du XXème siècle. Amahl est un jeune berger boiteux vivant dans le dénuement avec sa mère. Une nuit où l'enfant, rêveur, a vu passer une étoile dans le ciel, toquent à sa porte trois visiteurs venus d'Orient...Le thème catéchétique pouvait laisser craindre, mais le livret est joliment tourné. A partir de cette adoration des mages, l'histoire parle surtout des relations d'un enfant pauvre et de sa mère, avec douceur et humour. On est loin de la causticité des zoocrates , mais les parents de tous âge pourront suivre le récit avec plaisir et curiosité. La partition a de beaux moments (le choeur des mages, la description de l'enfant) et la mise en scène met en valeur les moments comiques (les mages à la porte de la maison, très bilbo-esques) et les moments merveilleux.Le plus grand plaisir de ce spectacle vient des voix : le très beau trio de basses des mages, la voix claire de Marie Mury dans le rôle d'Amahl et la très belle présence de Marina Viotti dans celui de la mère. Car au-delà du sujet biblique, c'est l'amour maternel avec ses douleurs et ses déchirements qui est au coeur de cette pièce.

Photos (c) Alan Humerose

Published on November 13, 2017 23:25