Laurent Kloetzer's Blog, page 35
January 9, 2018
Compte-rendu du rejeton d'Azathoth – Partie 3
I had drifted o’er seas without ending,Under sinister grey-clouded skiesThat the many-fork’d lightning is rending,That resound with hysterical cries;With the moans of invisible daemons that out of the green waters rise.Nemesis – H.P. Lovecraft
J’ai pris du retard dans ces comptes-rendus, la vie ayant ses exigences…, mais comme ils sont tout ce qui reste de ces histoires de jeu de rôle, je vais m’efforcer de mener à bout ce projet.
Olga descend à l'hôtel Ponce de Leon. Les princesses russes ne devaient pas y être si fréquentes...
Après des aventures dans le Montana, nos héros se tournent vers la Floride. Avantage de la fortune de Mlle Passalova, tout le monde peut s’installer dans un hôtel de luxe de Saint Augustine, et pendant que Monroe travaille sur les papiers Baxter, Olga s'emploie à faire rechercher son frère par des détectives (hommes et femmes) recrutés par ses soins. Première nouvelle désagréable: apprendre que ce cher Colin est accusé de meurtre et poursuivi par la police ! L’enquête dans la petite ville balnéaire révèle que ni ses anciens marins, ni ses amis ne savent où il se trouve. Et qu’autour de lui courent de terribles rumeurs de profanations de cimetières et vols de cadavres. Ne faisant pas confiance à la police, Olga lâche des hommes de Pinkerton sur l’affaire, qui remontent jusqu’à une mystérieuse ferme où on élève des alligators et où Monroe manquera de se faire tuer. Elle comprendra aussi que, qu’une certaine façon, Colin travaillait pour son père, tentant de retrouver l’épave du Rosario, un navire sur lequel naviguait le jésuite Herrera, astronome un peu hérétique, fasciné par le passage de la « comète noire », la même qui a été repérée par Dmitri Passelov sur les recommandations de Philip Baxter. Ainsi, le professeur de Providence avait plusieurs fers au feu ! Ce séjour est l’occasion aussi pour Monroe de nouer une idylle plus sérieuse avec Adèle. La sensualité de la dame de compagnie anglo-suisse rencontre l’élan fougueux du jeune universitaire américain. Monroe fait sa cour, Adèle se laisse volontiers séduire et se dit que cette affaire pourrait être sérieuse. Quant à Monroe il constate qu’une vie sexuelle épanouie l’aide à avoir l’esprit clair dans ses travaux si compliqués sur les manuscrits de Baxter – mais non, Furlong n’a eu aucune influence sur lui et aucune magie ne se joue là, juste la force du travail, et le mens sana dans le corpore sano, et toutes ces sortes de choses. On retrouve enfin Colin; avec l’aide d’un avocat et celle de ses relations dans la bonne société, Olga démontre la corruption de la police, le jeune homme est lavé de ses crimes. Des agents de police intègres associés à une armée de Pinkerton traquent les dingues de la ferme aux alligators et leurs complices. Olga décide de faire terminer les travaux de réfection de la Palencia et de confier à son frère et à monsieur Wolffe, son associé le soin de diriger l’expédition. Elle-même se fera un plaisir d’embarquer malgré l’inconfort du cargo.
La Palencia a à peu près cette tête-là, grues en plus.La lecture du vieux documents et la connaissance de la région par Colin Baxter et son associé aident à ne pas chercher au hasard, mais les recherches sont difficiles. Après plusieurs semaines de croisière, c’est Monroe qui, déduisant des papiers de Baxter certains systèmes de coordonnées liés à l’objet céleste, propose une destination tout à fait originale à la Palencia, quelque part près des Bermudes. Là, plongeant avec Colin, Monroe découvre l’épave du Rosario (on soulignera le courage physique du jeune professeur qui enfile ces terribles tenues de tissu huilé). L’exploration sera très fructueuse, aussi bien d’un point de vue historique qu’astronomique puisqu’on remontera des fonds marins un coffre espagnol contenant un morceau de météorite ! Un élément détaché de la comète noire elle-même durant un de ses derniers passages ! (tout ce passage de l'aventure est l'occasion de jouer de purs passages ambiance le Trésor de Rackham le rouge, ce qu'on a rarement l'occasion de faire – une des belles idées de ce scénario)
Le professeur Monroe découvrant le Rosario, au large des Bermudes (dessin de presse belge)Instruit par le destin des Indiens ayant approché la pierre précédente, nos héros évitent de la toucher et l’enferment dans un coffre. Plus troublant encore, le Rosario semble s’être échoué au sommet d’un bloc sous-marin dont les formes pourraient être celles d’un bâtiment. La fin de saison et les tempêtes équinoxiales approchant forcent à interrompre les descentes et à retourner à terre. En route dans les Bermudes, d’étranges lumières volant en triangle entourent le navire et quelque chose qui bourdonne se pose sur le bateau. Un des passagers est brûlé de la même façon que les bêtes dans le Montana. On se défend à l’aveugle à coup de fusil. On tient les portes, on résiste à l’affolement… et la brume finit par se lever, la Palencia rentre au port.
Voilà Olga en possession d’un étrange météore, persuadée que les intuitions de son père étaient vraies. De son côté, Dmitri met fin à la préparation d’un article scientifique qui va bouleverser l’astronomie (et peut-être le destin de l’humanité…)
J’ai pris du retard dans ces comptes-rendus, la vie ayant ses exigences…, mais comme ils sont tout ce qui reste de ces histoires de jeu de rôle, je vais m’efforcer de mener à bout ce projet.

Après des aventures dans le Montana, nos héros se tournent vers la Floride. Avantage de la fortune de Mlle Passalova, tout le monde peut s’installer dans un hôtel de luxe de Saint Augustine, et pendant que Monroe travaille sur les papiers Baxter, Olga s'emploie à faire rechercher son frère par des détectives (hommes et femmes) recrutés par ses soins. Première nouvelle désagréable: apprendre que ce cher Colin est accusé de meurtre et poursuivi par la police ! L’enquête dans la petite ville balnéaire révèle que ni ses anciens marins, ni ses amis ne savent où il se trouve. Et qu’autour de lui courent de terribles rumeurs de profanations de cimetières et vols de cadavres. Ne faisant pas confiance à la police, Olga lâche des hommes de Pinkerton sur l’affaire, qui remontent jusqu’à une mystérieuse ferme où on élève des alligators et où Monroe manquera de se faire tuer. Elle comprendra aussi que, qu’une certaine façon, Colin travaillait pour son père, tentant de retrouver l’épave du Rosario, un navire sur lequel naviguait le jésuite Herrera, astronome un peu hérétique, fasciné par le passage de la « comète noire », la même qui a été repérée par Dmitri Passelov sur les recommandations de Philip Baxter. Ainsi, le professeur de Providence avait plusieurs fers au feu ! Ce séjour est l’occasion aussi pour Monroe de nouer une idylle plus sérieuse avec Adèle. La sensualité de la dame de compagnie anglo-suisse rencontre l’élan fougueux du jeune universitaire américain. Monroe fait sa cour, Adèle se laisse volontiers séduire et se dit que cette affaire pourrait être sérieuse. Quant à Monroe il constate qu’une vie sexuelle épanouie l’aide à avoir l’esprit clair dans ses travaux si compliqués sur les manuscrits de Baxter – mais non, Furlong n’a eu aucune influence sur lui et aucune magie ne se joue là, juste la force du travail, et le mens sana dans le corpore sano, et toutes ces sortes de choses. On retrouve enfin Colin; avec l’aide d’un avocat et celle de ses relations dans la bonne société, Olga démontre la corruption de la police, le jeune homme est lavé de ses crimes. Des agents de police intègres associés à une armée de Pinkerton traquent les dingues de la ferme aux alligators et leurs complices. Olga décide de faire terminer les travaux de réfection de la Palencia et de confier à son frère et à monsieur Wolffe, son associé le soin de diriger l’expédition. Elle-même se fera un plaisir d’embarquer malgré l’inconfort du cargo.


Voilà Olga en possession d’un étrange météore, persuadée que les intuitions de son père étaient vraies. De son côté, Dmitri met fin à la préparation d’un article scientifique qui va bouleverser l’astronomie (et peut-être le destin de l’humanité…)

Published on January 09, 2018 03:18
December 31, 2017
Mener des parties de jeu de rôle – collectif, sous la direction de Coralie David et Jérôme Larré

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Le jeu de rôle « sur table » est une pratique vieille d’une quarantaine d’années, si on la fait débuter avec la publication de Donjons & Dragons, en 1974. Dans la forme la plus classique de cette activité, un petit groupe d’amis se rassemble dans un endroit tranquille. L’un d’eux, le meneur de jeux, prépare la structure (ouverte) d’un récit, dont les autres joueurs vont incarner les personnages, construisant l’histoire à travers un dialogue à la forme assez libre. Si la réflexion sur le jeu de rôle a atteint le monde universitaire, peu de livres existent qui s’adressent au grand public des joueurs et traitent non pas d’un jeu en particulier, mais du jeu de rôle en général. Mener des parties de jeu de rôle est un recueil d’articles abordant un grand nombre de sujets du savoir-faire rôlistique, à savoir comment, en tant que meneur de jeu, animer des parties agréables, intéressantes et mémorables. Le livre ne se vend pas explicitement comme tel (et c’est un tort), mais sa lecture est tout à fait recommandable pour les meneurs débutants. On y trouve nombre d’évidences (Organiser des parties, enseigner un jeu, commencer…) que j’ai rarement vues abordées ailleurs. Les articles sont longs, fouillés, et explorent une belle gamme de sujets. Les plus « classiques » (improviser, décrire, incarner des PNJs, jouer en musique) n’apprendront que peu de choses aux meneurs expérimentés, mais même ceux-ci trouveront leur bonheur dans les articles les plus théoriques : rassembler et diviser, dompter la linéarité, animer les scènes spéciales… J’ai aussi été intéressé par les articles sur le jeu procédural (avec génération de donjon semi-aléatoire), le jeu à distance, ou les techniques de narration partagée. Le livre est sérieux, touffu, bien dirigé, avec une approche quasi-universitaire. Tout meneur de jeu trouvera des idées et des techniques à y piocher, amenées sans dogmatisme avec la volonté affichée de théoriser un peu notre pratique pour enrichir l’expérience de tous. Je regrette toutefois que le livre ne se soit pas encore plus tourné vers les débutants. La mise en page est austère, les exemples rares, les illustrations absentes. Sérieux, mais pas très attirant, donc pas évident à recommander. De même, le livre est basé sur la conception « classique » du jeu (un meneur prépare une partie en avance pour un petit groupe de joueurs). Même s’il permet des incursions vers des façons plus modernes et expérimentales de jouer (jeu à distance, Old school renaissance…), il ne va pas au fond de cette pratique classique. Voici quelques titres d’articles que j’aurais aimé y lire : Que faites-vous ? : passer et reprendre la parole, relations de personnages et relations de joueurs, utiliser et dépasser le cliché : la construction d’un imaginaire commun. Mener pour des enfants, faire croire à son univers, mener une histoire en temps contraint… Bref, mener des parties de jeu de rôle est une lecture passionnante, mais il reste de la matière à traiter ! A quand un tome 2 ?

Published on December 31, 2017 04:13
December 29, 2017
René Goscinny – Au delà du rire


Published on December 29, 2017 03:14
December 28, 2017
Exploit – Bouglione

On pourrait croire à la lecture de ce blog que nos sorties circassiennes se limitent à Knie et à Starlight, mais nous sommes également des amateurs des spectacles du cirque Bouglione, à Paris. Bouglione joue (en hiver, du moins) dans la magnifique salle "en dur" du cirque d'hiver, sorte de meringue 1850 pleine de fauteuils rouges et de lumières scintillantes. Leur programmation est dans un registre de cirque traditionnel international. Clowns, animaux, acrobates, avec des artistes invités venus du monde entier. Tout comme pour Knie, la qualité du spectacle dépend autant des artistes que de la capacité à tout faire tenir ensemble, ce qui tient à des règles subtiles que je ne saurais pas expliciter. Alors, à ce registre que vaut Exploit, leur spectacle 2017 ?Il est excellent.


Des danseuses, des fauves, un jongleur, des clowns, monsieur Loyal et monsieur Caroli, un orchestre très en forme, des numéros qui font faire oooooh ! et waow !, un bon rythme et une fin un peu mélancolique, tout ce qui fait un grand spectacle de cirque !


Ce qui est assez rare, je suis capable de citer presque tous les numéros de mémoire : du dressage de fauves avec un tigre qui fait des bonds impressionnants. Un numéro de main à mains de deux acrobates espagnoles. Du mât chinois aérien (étrange, oui), très technique et fluide. Un incroyable numéro de clown acrobate de Max Weldy, à base de plongeoir et de trampoline. Une femme-canon (au sens propre). De la voltige équestre hongroise, des petizanimaux mignons pour les petizenfants, un peu de haute école, du jonglage au diabolo très bien mis en scène avec effets de lumières incroyable, un numéro d'équilibre sur les mains hallucinant d'Encho Keryazov, dont la silhouette d'hercule est fascinante, et, en finale, les Navas, un duo pratiquant la roue de la mort. Nous connaissions déjà la plupart des numéros de clown de Rob Torres, mais il était très agréable de voir comment il réutilisait et remixait certains éléments, et nous avons eu du plaisir à le revoir.

A l'exception du travail de Max Weldy (exceptionnel), nous avions déjà vu ce genre de numéros ici ou là, mais le niveau général, la qualité de mise en scène et d'exécution emportait tout. On vient au cirque voir des corps (humains, animaux) accomplir des exploits avec le sourire. Nous avons été gâtés.



Published on December 28, 2017 03:54
December 26, 2017
Le mystère Dyatlov – Anna Matveeva

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En février 1959, dans l’Oural, neuf jeunes gens bien entraînés, sept garçons et deux filles, partaient pour une randonnée sportive vers le Kholat-Siaskhyl, le mont des cadavres dans la langue mansi, l’ancien peuple autochtone. Ils ne reviendront jamais. On les retrouvera morts, certains gelés, d’autres ayant subi des coups, éparpillés hors de leur tente lacérée. Aucun ne portait ses chaussures. C’était l’époque de Khrouchtchev, un moment de respiration après la mort de Staline. Mais aussi l’époque des escadrons de la mort à la recherche des zeks évadés, l’époque des tests de fusées et d’armes nucléaires. Une époque de secrets. L’enquête n’a permis aucune conclusion définitive, les parents des disparus ont dû se battre pour accéder aux quelques informations qu’on voulait bien leur donner. Sur ces faits réels passionnants, Anna Matveeva construit un roman très bancal. Son héroïne et double fictionnel vit comme l’auteur en 1999 à Sverdlovsk/Iekaterinenbourg, la ville d’où était originaire le groupe Dyatlov, elle se retrouve par un hasard un peu fantastique à lire une pile de vieux documents sur le groupe. Ce procédé, de mêler enquête réelle et fiction, est assez élégant en ce qu’il permet de construire une relation émotionnelle avec les faits. Malheureusement la fiction, si elle nous donne une vision intéressante de la vie en Russie à la fin des années 90, est globalement très mal écrite, mal ficelée et sans intérêt. Toutes les pistes intéressantes (la vision du premier chapitre, la relation aux voisins bizarres…) sont abandonnées, et le style est au mieux plat. On s’en moque un peu, car l’auteur cite et commente de nombreux documents réels (près de la moitié du livre en fait), reproduits dans une police de caractère spécifique, qui permettent au lecteur de disposer de tous les éléments et de se faire sa propre opinion quant à l’explication du mystère. Prisonniers en fuite ? Avalanche ? Accident militaire ? Opération de nettoyage ? (Créature indicible ?) Rien ne colle parfaitement, on ne saura jamais. Mais le temps de ce (court) documentaire, on sera replongé dans un monde tout aussi étrange pour la narratrice que pour nous, lecteurs français : l’Union Soviétique des années 1950, ses étudiants, ses sportifs, ses chansons, ses carnets de randonnée. Le plongeon dans le passé et le beau mystère valent quand même le coup d’œil. On songe en rêvant à ce qu’une romancière plus rigoureuse et plus chevronnée pourrait faire d’une pareille histoire.

Published on December 26, 2017 04:10
December 15, 2017
Butch Cassidy et le Kid – George Roy Hill

Dans ce western on trouvera : des bandits sympathiques, Paul Newman et Robert Redford, des scènes d'attaque de train audacieuses (trop de dynamite), un vélo, une institutrice qui ne veut pas voir les héros mourir, des attaques de banques, les yeux bleus de Paul Newman, la plus longues poursuite à cheval du monde (mais qui sont ces types ?), le regard rieur de Paul Newman, un as du flingue (Je peux bouger ? Je tire mieux quand je bouge), pas mal de rires et de mélancolie.

Que deviennent les aventuriers quand l'histoire est finie ? A quel moment faut-il s'arrêter de courir ?
Butch Cassidy et le Kid est un merveilleux film, un de nos préférés.



Published on December 15, 2017 21:59
December 14, 2017
Puppet trap – à la Tournelle
Soit Jano, un marionnettiste chilien en tournée au Chili. Soit un flic zélé qui découvre 2 grammes d'herbe dans son sac. Voici Jano en prison, accusé de narcotrafic, au milieu des vrais tueurs. Le voici même jeté dans une cellule du quartier de haute sécurité où tous les types enfermés sont convaincus qu'il est une balance envoyé par la direction pour les espionner.
C'est le début de l'histoire (vécue) racontée par Puppet trap, un spectacle pour un marionnettiste (qui anime les marionnettes, sans surprise) et un comédien (qui joue tous les personnages, y compris parfois le marionnettiste). Au delà d'un récit très fort sur l'incarcération et l'intérêt et la difficulté de rester artiste dans les circonstances les plus difficiles (toi ! fais-nous un spectacle !), le dispositif très réduit de la pièce est remarquable. Le jeu de transformations du marionnettiste en marionnettes, la plasticité du jeu d'acteur de Blaise Froidevaux, le montage serré et puissant du récit donnent un excellent spectacle. C'est à la fois horrible et vraiment drôle, comme seules les choses les plus vraies peuvent être drôles.

C'est le début de l'histoire (vécue) racontée par Puppet trap, un spectacle pour un marionnettiste (qui anime les marionnettes, sans surprise) et un comédien (qui joue tous les personnages, y compris parfois le marionnettiste). Au delà d'un récit très fort sur l'incarcération et l'intérêt et la difficulté de rester artiste dans les circonstances les plus difficiles (toi ! fais-nous un spectacle !), le dispositif très réduit de la pièce est remarquable. Le jeu de transformations du marionnettiste en marionnettes, la plasticité du jeu d'acteur de Blaise Froidevaux, le montage serré et puissant du récit donnent un excellent spectacle. C'est à la fois horrible et vraiment drôle, comme seules les choses les plus vraies peuvent être drôles.


Published on December 14, 2017 21:38
December 11, 2017
L'homme qui tua Liberty Valance – John Ford

Dans ce film de John Ford, on trouve : un cow boy rude et solitaire (John Wayne), un avocat idéaliste (James Stewart), un terrible bandit – du titre (Lee Marvin) et une petite ville qui apprend la collectivité et la démocratie. Il y a du suspense, quelques coups de pistolet, les relations ambigues entre la violence et le pouvoir du peuple. C'est inspiré d'une nouvelle de l'excellente Dorothy Johnson. Et c'est très bien.


Imprimez la légende !

Published on December 11, 2017 04:02
December 4, 2017
Moi, Boy – Roald Dahl


Published on December 04, 2017 01:01
December 1, 2017
L'étoffe des héros – Tom Wolfe





Published on December 01, 2017 21:44