Laurent Kloetzer's Blog, page 28

January 29, 2019

Mad Max, Fury Road – George Miller

  Une petite note pour me rappeler que j’ai vu ce film, merci Antoine !  Une scène d’action quasi non stop de près de deux heures. Des images qui envoient du bois. Du baston presque tout le temps (oui, le mot baston peut-être masculin). Un personnage, l’impératrice Furiosa, vraiment très très très badass (le mot a été inventé pour elle). Boum, vroum, vroum, boum encore et BOUM !
J’ai bien rigolé. J’ai aimé.
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Published on January 29, 2019 06:06

January 28, 2019

Nous qui n'existons pas – Mélanie Fazi

Ce petit livre est une sorte de coming out pour l’autrice (qui est une collègue et une amie). Elle y révèle comment elle s’est découverte « lesbienne non pratiquante »  (ce n’est pas la façon la plus juste de la décrire, mais l’expression est d’elle et elle est drôle), mal à l’aise avec la notion de couple telle que la société la propose et heureuse dans sa solitude. L’essai est bref, sincère et sans doute utile, pour ceux et celles qui s’y reconnaîtront et pour Mélanie elle-même. Je vais le garder dans ma bibliothèque et le prêter plus loin si le besoin s’en fait sentir.
Deux remarques plus personnelles sur le livre: Ceux qui me connaissent savent que je fréquente certains milieux catholiques. Pour un catholique, n’être pas intéressé par le couple ni par les relations sexuelles et aimer la solitude n’a rien de surprenant et est un choix de vie tout à fait commun. (Et c’est sans doute le cas dans de nombreuses autres sociétés) Mélanie est une écrivaine qui raconte des histoires plutôt contemporaines. Ses considérations sur la façon, en tant qu’écrivaine, de mettre en scène des personnages ayant des désirs et des amours qu’elle ne connaît pas sont tout à fait intéressantes et souligne bien cet art de l’illusion qu’est la fiction. Bravo l’artiste, je ne m’étais douté de rien !


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Published on January 28, 2019 06:05

January 27, 2019

Mes vrais enfants – Jo Walton

Patricia grandit en Angleterre pendant la deuxième guerre mondiale. Faisant des études à Oxford ou bien Cambridge, je ne sais plus, elle est courtisée par Mark, un type un peu fat et un peu froid. Mark la demande en mariage en urgence (et non, ils n’ont pas encore couché ensemble). « C’est maintenant ou jamais ». Patricia dira-t-elle maintenant ? Ou bien jamais ?
Le roman décide de nous raconter deux vies de Patricia, l’une où elle se marie, l’autre où elle repousse Mark. Deux vies différentes, durant lesquelles Patricia fera des enfants (avec Mark ou sans lui), des choix de vie et de carrière différentes dans des mondes de plus en plus différents.
Mes vraies enfants est une uchronie intime, qui raconte tout autant les deux vies possibles de l’héroïne que les deux mondes possibles dans lesquelles elle vit et qui, SPOILER ALERT !, ne sont le nôtre dans aucun des deux cas.
C’est aussi un beau roman féministe, qui évoque une femme très vraie qui pourrait être la grand-mère de l’auteur, qui parle des joies et des malheurs de la vie de couple et de famille, de la force et de soucis que les enfants apportent à leurs parents. 
Là où un écrivain de roman familial aurait tiré trois tomes de ces deux vies entremêlées, Jo Walton nous donne un récit d’écrivain de SF, qui se concentre sur les faits et le world building. C’est un choix littéraire qui rend le roman court et dense (c’est bien) mais qui, je pense, l’affaiblit un peu et en fait une oeuvre plutôt théorique. Mais c’est aussi la manière dont les deux vies se mêlent et se percutent qui provoque les effets de sense of wonder du livre. Waow.

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Published on January 27, 2019 06:04

January 26, 2019

La nature exposée – Erri de Luca

Un montagnard passeur de migrants et sculpteur à ses heures se fait engager par un curé plutôt cool afin d’enlever le pagne ajouté à un Christ en marbre de 1900. Il va devoir lui sculpter un nouveau membre viril, une nouvelle nature, comme on dit chez lui.
C’est du pur Erri De Luca : bien à gauche, montagnard, râpeux, érudit, très dense et très intéressant. C’est un roman masculin, qui parle de la masculinité, de l’âge, un peu des femmes et de la nudité du Christ. De Luca est le plus croyant des non-croyants, je me reconnais bien dans ses pensées sur Dieu (ici, Dieu est celui des trois religions du Livre)
Les scènes de montagne sont très belles. Les scènes de ville aussi (à Naples et à Gênes). A lire lentement comme on boit un whisky un peu trop fumé. Si vous aimez ce genre de boisson, vous aimerez le De Luca. 
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Published on January 26, 2019 06:01

January 24, 2019

Les jolies choses – Virginie Despentes

Suite à Vernon Subutex, et pour rester en non-mixité, je me suis intéressé à ces jolies choses. Comme j’ai lu le roman il y a un moment, ma chronique sera courte.
Prémisse improbable du roman: deux sœurs jumelles. L’une est une garce séductrice et un peu putain, l’autre est intègre et chante bien. La première veut utiliser la seconde pour faire carrière dans le chant. Puis elle meurt juste après le premier concert. La sage se substitue à la garce.
La mise en place de la situation initiale est un peu lourde et a failli me faire lâcher le bouquin. Dès ceci fait, ça tourne mieux: roman de la substitution et du dédoublement, les jolies choses passe dans le monde parisien de la musique (et notre société fric) avec le regard acide et détaché de son héroïne. On est chez Despentes, l’héroïne couche beaucoup, s’amuse parfois, picole et décape la société dans laquelle elle joue la comédie en essayant de ne pas se faire bouffer par elle. C’est court, nerveux, bien mené, souvent marrant. La relation de l’héroïne avec son « meilleur pote » est une des plus jolies choses du livre.
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Published on January 24, 2019 06:00

January 23, 2019

L'honorable société – Manotti et DOA

Comme le lecteur de ce blog s’en rendra sans doute compte, les billets ont été peu nombreux en cette fin d’année 2018. Je rattrape ici des notes sur mes lectures récentes.
Dans le cadre du 2018 non mixte, j’ai continué ma découverte des romans de Dominique Manotti. A l’usage, mon enthousiasme s’est un peu émoussé mais j’ai continué à avoir du plaisir à les découvrir.
L’honorable société est un roman noir situé lors de la présidentielle 2007. Les noms ont été remplacés, les entreprises déguisées, mais le lecteur attentif saura comprendre qui et quoi les auteurs désignent. Mêlant militants écolos, industrie nucléaire et scandales politiques, le roman est une sorte de version littéraire des articles de Mediapart. Tout est inventé, mais tout pourrait être vrai, et c’est le pouvoir policier/politique/économique à la française qui y est décrit. C’est intéressant, l’intrigue est palpitante (et fait même un détour déguisé par le Moulin d’Andé cher à mon coeur), le policier intègre (et sans relief, je ne me rappelle plus le personnage) parvient quand même à coincer certains des affreux. Comme souvent dans les romans de Manotti, je suis plutôt gêné par les scènes de sexe, qui sont tout le temps des lieux de manipulation et de domination un peu cracra. La scène d’ouverture du roman, avec barbouzes policiers et hackers écolos, est vraiment très chouette.
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Published on January 23, 2019 05:59

January 21, 2019

Singing in the rain – Stanley Donnen

Encore un classique regardé avec les enfants. Je me rappelais ma découverte de ce film, la grâce extraordinaire de la danse de Gene Kelly et certains des numéros emblématiques et rigolos. L’histoire, sur la naissance du parlant, est amusante. Le récit menteur de la carrière du héros fait rire également et beaucoup de numéros sont fantastiques dans la mise en scène et les exploits dansés des personnages principaux.    
Les enfants n’ont toutefois pas accrochées aux conventions non-réalistes de la comédie musicale, à la trop lente progression de l’action. Dans la deuxième partie, l’immense tunnel dansé complètement incohérent avec le récit principal les a perdues. 
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Published on January 21, 2019 05:55

January 18, 2019

Le Guépard – Visconti

J’avais vu au cinéma une version longue et restaurée de ce classique et je m’étais bien ennuyé. Maintenant que je suis plus vieux, je trouve que c’est génial.  
 
Le film dure trois heures et il ne se passe quasiment rien. Le prince Salina est un grand noble sicilien. Le royaume de Naples est renversé par les chemises rouges de Garibaldi, avec lesquelles combat Tancrède, neveu du prince. Puis les garibaldiens eux-mêmes deviennent criminels quand s’établit le nouveau royaume d’Italie. Tancrède, homme moderne, épouse la très belle et très riche fille d’un parvenu. On est sûr qu’il va faire carrière.  Salina, vieillissant, regarde passer un monde où tout change et rien ne change. Les gens comme lui gardent le pouvoir et pourtant rien ne sera plus comme avant.    
L’adaptation d’un roman d’un grand noble sicilien par un grand noble milanais passé au marxisme (j’ai appris pour l’occasion que Visconti était apparenté aux Visconti-Sforza de Milan, ceux du tarot de, du 15ème et du 16ème siècle, zut, excusez du peu). Burt Lancaster avec une grosse moustache et un regard doux, Alain Delon beau et superficiel, Claudia Cardinale, très très belle. Des seconds rôles tous au top. Des dialogues faits pour en faire des citations. Des décors italiens extraordinaires: campagne siciliennes, palais à moitié abandonnés, rues de Palerme, églises baroques. Des scènes qui durent, durent, durent, dans la contemplation d’un monde qui à la fois change et reste le même. On y est, on y entre, on n’en sort plus. C’est d’une beauté époustouflante, ça laisse des traces profondément dans le coeur.



Sonnent les cloches du petit matin après le bal frénétique. Claquent les fusils. Et le prince Fabrizio Salina s’enfonce dans les ruelles obscures, disparaissant à notre vue.
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Published on January 18, 2019 05:53

January 16, 2019

Johnny et les morts – Terry Pratchett

On retrouve Johnny Maxwell et ses potes, Bloblotte (le gros), Pas d’man (le Noir) et Bigmac (le skinhead). Alors qu’ils traversent le cimetière de Blackbury, certains morts s’adressent à Johnny, qui fait leur connaissance et apprend peu après que le cimetière va être rasé par une société de construction de bureaux.
Malgré plusieurs bonnes idées et une belle galerie de personnages, cette « suite » est ratée: le récit est souvent poussif, la grâce qui animait le premier récit de la série est absente, le roman n’a pas la même cohérence. Plusieurs thèmes sont oubliés en chemin (les Copains de Blackbury), le discours politique n’est pas très tenu et les méchants manquent de virulence. Ca se lit sans déplaisir, Pratchett oblige, certains passages sont très marrants et d’autres très bien vus, mais le roman tient de la collection de scènes plus ou moins gags et manque de tenue.
On lira quand même le troisième.
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Published on January 16, 2019 05:50

January 14, 2019

Le sauveur de l'Humanité, c'est toi – Terry Pratchett

J’ai sorti celui-ci de ma bibliothèque pour le lire aux enfants. Je l’avais lu à sa sortie en français et en gardait un bon souvenir, mérité.
Blackbury, petite ville anglais pleine de chômage, de déprime et de politiques modernes, 1991. Johnny Maxwell joue aux jeux vidéos, beaucoup, ce qui donne un sujet de conversation avec ses copains et permet de s’isoler de ses parents qui s’engueulent. Alors qu’il s’apprête à dégommer des Aliens, ceux-ci se rendent: ils en ont marre de se faire fusiller par tous les vaisseaux humains qu’ils croisent et aimerait que l’un d’eux les aide à atteindre la terre promise. Celui-là, ce sera Johnny. 
Sur cette prémisse très casse-g, Terry Pratchett construit un très bon roman. Il s’agit d’abord du meilleur témoignage sur la manière dont on jouait aux jeux vidéos quand moi j’étais gamin (mais des enfants contemporains s’y retrouveront, c’est dire que le roman est bon). Le sauveur… est aussi un roman social caustique et sensible, une chronique d’adolescence, un hommage à plein de thèmes de science-fiction. Le propos en est parfois assez noir, traversé de blagues pratchettiennes, mais c’est surtout un roman sur l’imaginaire et la manière dont il nous accompagne et nous soutient. J’ai adoré le relire.
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Published on January 14, 2019 05:49