Hélène Louise's Blog, page 8
January 15, 2020
The Court of Mortals – A.J. Lancaster
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A problem you have, when you’ve read so much since an early age as I have, is that you get more and more demanding for the books you read. I generally don’t complain, as I have quite a good technique to chose my reads, but I sadly had to say good-bye to some of my favourite genres, as romance and social comedy. I still love to reread my most cherished authors (as Jane Austen, Victoria Clayton, Rainbow Rowell and some others great YA writers) but in most of modern books? I usually give them a large berth, out of fear of being disappointed.
By chance I discovered the Stariel series a year ago, seduced by the beautiful cover and the well-phrased description. It’d been a huge favourite since the very beginning (what French readers call a « coup de cœur ») and still is after having read the first book three times and the second twice. The mix between fantasy, social comedy, family story and romance is perfect: clever, entertaining, heart-warming and original! A real treat, a wonder, a miracle…
(See my review of « Lord of Stariel » and « The Prince of Secrets« )
If you loved as I did the first two books you’ll appreciate « The court of Mortals » as much. The plot is very satisfying, the characters’ developments are faultless, the romance is always as good as it was (the trick used to make it slow is quite shrewd!) the romantic (or not? ^-^) banter is delicious, the dialogues are superb (think Rainbow Rowell) and, icing on the cake, the secondary characters are well in the spotlight.
A fantastic read, I can’t wait for the next one which will be, alas, the last one of Stariel’s books…
I’m all in favour for some many spin-off!
Vieux, râleur et suicidaire – Fredrik BACKMAN
J’ai adoré ce roman suédois, qui traite avec brio et beaucoup de sensibilité les thèmes de la différence, du deuil et de la puissance des liens qui unissent les êtres.
Le titre de la version française (je l’ai lu en anglais, par habitude mais aussi parce que je préférais l’illustration de couverture :P) est peu racoleur, mais pourtant fidèle au personnage. Soyez sans crainte, ce titre un peu trop désinvolte ne donne pas le ton au roman.
Ove est en effet suicidaire, de façon très pragmatique : il n’a plus aucune raison de vivre, pense-t-il, et a décidé de mettre en ordre toutes ses affaires avant d’en finir, bien proprement, qu’on le laisse tranquille en attendant, c’est tout ce qu’il demande…
L’art de conter de l’auteur est remarquable. Il arrive d’abord à nous exposer un homme vieilli avant l’âge, odieux, aigri, étroit d’esprit, rigide, bref le parfait sale type, puis à nous le faire aimer, par petites touches, à mesure que le récit avance.
Ce récit évolue à la fois dans le présent, alors qu’Ove doit faire face à l’arrivée d’une nouvelle famille dans sa rue, à l’insistance d’un chat décrépi mais tenace, bref à subir l’insistance de tous ceux qui semblent se liguer contre son organisation suicidaire ! Le récit évolue également dans le passé, alors qu’Ove se remémore son enfance, puis sa vie d’adulte. Ces sortes de flash-backs sont superbement intégrés, n’induisant aucune lassitude chez le lecteur, et sont très émouvants. Petit à petit on apprend à comprendre Ove, puis à l’apprécier et enfin à l’aimer, comme le double récit nous montre que c’est sur leurs actes qu’il faut juger les gens avant tout.
L’histoire est également très drôle, mais sans jamais tourner à la farce, ce qui est un tour de force dans le genre, parfois trop léger ou trop tire-larmes.
Un roman grave et touchant, drôle et réconfortant, que je vous conseille énergiquement !
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Paru chez Pocket le 2 avril 2015, 384 pages, 7,50 €
January 11, 2020
The quantum Garden – Derek Künsken
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I loved the first book of the series; even if I found difficult to read the few passages about quantum people, they were necessary for the plot, and I didn’t mind them. The rest made for it, easily.
Alas my feelings while reading the beginning of this second book (I’ve read a quarter of it before deciding to give up) were bad. I had the impression that I was reading a fan-fiction wrote by someone who has been, contrary to me, fascinated by the quantum parts in the first book. For about 20 % of the book, all the writing is about quantum brains, homo quantus, quantum fugue, fugue fever, over, over and over. There is a development, a huge one even, but the story was so boring for me! The characters, the quantum ones, are all the same person, with one and unique personality, even if they don’t make the same decision facing a tragedy, they didn’t seem different people. No nuance, just endless dwelling about homo quantus particularities.
Then I had a short part with plenty of names, which drown me a little more. Then I had a part with the Tribe of the Mongrel, and I thought ‘hurrah, one of my favorites!’ – but no, still unconvincing…
To conclude, if you loved the first book of the series you should absolutely check this one as every body seem to love it as much. But be ready to swallow a huge quantum bite before anything else!
For myself I’ll try it again in a while, maybe skimming a bit at the beginning (I even had bought the paper book :/) but for now, a disappointment…
January 7, 2020
Série La Faucheuse – Neil Shusterman
Cette série de science-fiction vient de se clôturer avec le troisième et dernier tome, « The toll », « Le glas » en français.
Le premier roman de la série, « La Faucheuse » était le premier livre que je lisais de l’auteur, je ne savais pas trop à quoi m’attendre, ayant régulièrement des surprises dans les deux sens pour ce genre favori qu’est la jeunesse / young adult. (J’ai entre-temps lu et adoré le poignant roman « Le goût amer de l’abîme » du même auteur, dans un genre très différent).
J’ai eu du mal avec ce premier tome. Je l’ai lu avec beaucoup d’agrément et facilement, mais j’éprouvais de grandes difficultés à mettre de côté mes sentiments d’incrédulité pour plusieurs choses (le fameux « suspension of disbelief » des anglo-saxons, le biais nécessaire pour apprécier tout texte d’anticipation). Mes réticences concernaient pour commencer cette nécessité, dans ce monde futuriste imaginé par l’auteur, de laisser aux humains le soin d’élaguer la population humaine, alors que tout le reste de son entretien et de sa survie est assuré par un ordinateur omnipotent et bienveillant, le Thundercloud. Plus encore, la variabilité des méthodes de « fauchage », laissées à l’agrément de chaque Faucheur, me paraissait plus répondre à un besoin scénaristique (les apprentis Faucheurs sont formés comme les mystérieux assassins des romans de fantasy) qu’un réel besoin de ce monde fictif. J’ai ainsi dû mettre mon mouchoir dessus (si les Faucheurs euthanasiaient tous leurs victimes de la même manière, par une infection indolore par exemple, il n’y aurait pas eu d’histoire !) pour apprécier la série à sa juste valeur. J’ai également dû fermer les yeux sur l’absence totale de crédibilité scientifique en ce qui concerne la médecine, en particulier l’immortalité des corps, qui peuvent être ressuscités en deux temps trois mouvements tant que le corps n’a pas été brûlé (en passant ce n’est pas si facile que ça, il faut de très hautes températures, très longtemps ; dans votre cheminée ça ne marcherait pas ^-^). Par exemple quelqu’un qui se fracasse du haut d’une falaise est récupéré par un drone et retapé en deux jours. Comment ? Euh… on sait pas !
December 14, 2019
La tempête des échos – Christelle Dabos
J’ai abordé ma lecture de ce quatrième et dernier tome de La Passe-Miroir très sereine : j’avais adoré tous les tomes précédents, lus chacun deux fois, et j’étais certaine d’apprécier celui-ci.
Pour être plus précise, j’étais certaine de l’apprécier, mais aussi presque certaine de l’apprécier moins. De toute évidence ce tome, destiné à clôturer la série, allait se concentrer sur le mystère des Arches, sur la déchirure, Dieu, l’Autre – tous ces aspects qui m’intéressaient juste un peu.
D’une certaine manière j’avais été très surprise de tant aimer la série quand j’ai lu, dès sa sortie, Les Fiancés de l’Hiver. Le thème du monde n’avait rien pour me charmer, cette histoire nébuleuse de monde éclaté en Arches flottantes, cette teinte clairement onirique, voilà qui ne séduisait guère mon esprit cartésien ! (d’ailleurs j’ai récemment appris que cette vision du monde, indéniablement originale, avait été inspiré à l’autrice par un rêve fait enfant, où la lune qui se brisait en mille morceaux). Mais l’histoire s’était avérée prenante, bien écrite, bien construite, avec des personnages attachants, très réalistes dans leur tonalité en demi-teintes ou délicieusement théâtraux.
Bref, je m’attendais à avoir un peu de mal avec le développement de la trame principale, mais je demeurais convaincue de pouvoir aisément me couler dans ce dernier livre. Hélas… j’ai vite déchanté.
Avant d’aller plus loin sachez que si je ne vais pas vous divulgâcher de l’intrigue ni la fin, j’aborderai toutefois quelques détails établis dès le début du livre et ferai quelques comparaisons, vagues mais éventuellement évocatrices. Si vous n’avez pas encore lu le livre et envisagez de le faire en toute innocence, ne lisez pas plus loin et revenez me voir ensuite !
December 10, 2019
Relire ses livres…
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J’ai toujours adoré relire mes livres préférés, d’abord par obligation pourrait-on dire, car je n’avais accès qu’à la bibliothèque familiale, bien fournie certes, mais dont certains titres ne m’inspiraient guère… Ensuite par goût : je ne connais rien de plus délicieux en bonheur de lecture que de relire un roman qu’on sait à l’avance nous plaire et nous enchanter ! C’est pour cela que je réserve toujours un peu de temps pour des relectures, faisant fi des appels pathétiques de ma PAL
The Prince of Secrets – A.J. Lancaster
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The first book of the series (which will be a quartet, all of it published in 2019), The Lord of Stariel, was one of my best reads of 2018 – a Netgalley discovery. I pounced to buy the paperbook (so beautiful) and was more than ready to buy the sequel as soon as out in the world! I was thus very happy to receive the ARC of The Prince of Secrets from the author (whom I thank!) and be able to review the book as soon as possible.
I could just say that if you liked the first book, you’re sure to like this one as much, maybe even more.
I could also just say that it was, as the first book, a perfect read for me. It’s difficult to express how magical it is to find a book which delights oneself without any restriction. I’ve gained, along my years of reviewing, the reputation of being extremely demanding, fastidious to the point of quibbling. I’m not! I just know what I like and…what I dislike.
The story begins just after the end of The Lord of Stariel in a very linear way. The narration, still at the third person, smoothly alternate between Hetta’s and Wyn’s points of view. A lot of exciting things happen in this second book, with new fascinating characters, but without forgetting the old ones.
(A small digression about secondary characters: there all are exceptionally good, with very distinct personalities, never stereotyped – which is a positive sign of literary quality and writing personality. I wouldn’t mind, at all, to read about them in some plentiful spin-off!)
Stariel, the land, gains some real personality and plays an important part during the story, which is as clever as fascinating. The relationship between Hetta and Win evolves sweetly and, most importantly, in character: witty, touching, credible and sensual without being pornographic.
(You may need to know that my expectations about the new, at the time, New Adult genre had been sadly disappointed when I discovered that what was called « erotic » was just plain « soft porn » in my point of view, and that the said sex scenes were predominant to the detriment of the story and often of any characters’ development).
The atmosphere is still as much heartwarming and deliciously domestic (I love big houses dynamics, as in Downtown Abbey series or in Jane Austen’s or Victoria Clayton’s books) as in the first book, with some exciting and mysterious trips…
The author has reinvented faes in a very personal, inventive and yet rather classic way, with plenty of appealing details. And a refreshing absence of complex!
To finish with (as I won’t tell you anything about the story except that it’s riveting, very satisfying and opening toward an already much awaited sequel), I’d like to say a word about a discreet but very significant quality, about the treatment of characters and situations. The author sometimes cleverly uses some reverse stereotypes, especially to express an enlightened feminism. For instance if we could easily imagine the story with a man instead of Hetta and a woman in place of Wyn, the substitution isn’t grossly made. Hetta is a very feminine strong heroine and Wyn a very masculine kind and passionate character.
In a genre where clichés and lazy stereotypes are so frequently used and worn out without any imagination or personal efforts, this kind of mastery makes all the difference!
The impossible contract – K.A Doore
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The first book of the series, « The perfect assassin » was one of my best last reads, and I was rather sure to love the sequel as much.
Alas it wasn’t the case…
The world building is always as interesting and well conveying all the sensations, in a coherent and credible atmosphere. The writing, for most parts, is still very good. But my problem was with the characters.
If the unpleasant one, Heru, is interesting and rather endearing in a Rogue kind of way, the heroine, Thana, isn’t. She’s a two dimensional character, boring and not very clever, without any appealing flaws to made for it. She’s young, obsessed with her calling (being an assassin, she has none of the intelligent and wise doubts that Amastan had in the first book) and doesn’t evolve much. The third main character, Mo, isn’t more interesting. She’s a kind and thoughtful healer, and sexy to Thana’s eyes, that all we’re going to get. As a result the romance is flat and dull, not touching at all.
I tried to read on for the story itself, but I had to give up and about 75 %, realising that if I wasn’t excited by the story’s developments at this point, the book wasn’t just for me.
A shame, but if you liked « The perfect assassin », you should absolutely try and read this one, as I seem to be the only disgruntled by the characters’ psychology or, more accurately, the lack off it.
Interference – Sue Burke
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I read and loved the first book of the dualogy, « Semiosis », and if you appreciated it as I did, no doubt that Interference will enthusiasm you.
After a first part (with and incredibly disturbing dystopian reality), the narrative
form is rather similar as in the first book, with various narrators, which offer a wide array of point of view, for a fantastic show don’t tell story.
For the first time we benefit from an outside point of view, which is really exciting. The realism of the situation is still wonderfully told, the comprehension of human nature, even a post human one, is awesome, as aliens’ psychology is.
Such a story could probably have continued for books and books, but the author manages to propose a very interesting and illuminated ending.
Sue Burke is an author that I’ll keep reading for sure!
December 4, 2019
La Passe-Miroir, tomes 1 à 3 – Christelle Dabos
Alors que je m’apprête à découvrir avec délices le dernier tome de cette série française, j’en profite pour regrouper ici mes chroniques sur les trois premiers tomes, écrits après leurs premières lectures, voici quelques années. J’étais à chaque fois très enthousiaste, avec comme conséquence un certain abus de points d’exclammation ! ^-^-
Les fiancés de l’hiver :
Une lecture enthousiasmante !!
J’ai mis du temps pour lire ce livre, pour différentes raisons, et je ne regrette pas de ne l’avoir découvert que maintenant, alors que je profite enfin de vacances, après de longs mois de travail : j’ai pu le lire à mon aise, presque d’une traite, et en profiter sans être dérangée.
Christelle Dabos a l’âme d’une romancière, une vraie, de celles (et de ceux) qui sont si rares. Elle maîtrise absolument tout : l’écriture (même les ornements de son style – dérives que je ne goûte guère d’habitude, subissant ce genre d’excès en grinçant des dents – sont en totale harmonie avec la magie du monde et les paradoxes de son héroïne, enfin… anti-héroïne, quel défi si brillamment relevé !) l’intrigue, ses personnages, le monde décalé.
J’adore l’écharpe !!!
(désolée, il fallait que ça sorte, alors j’ai cédé ^_^)
Je suis admirative de la manière dont l’auteur a réussi à créer une ambiance si personnelle, si envoûtante qu’il est impossible d’y retrouver des références. De nombreux auteurs (parfois très distrayants et maîtrisant parfaitement leur exercice) ne font que surfer à l’envi sur les thèmes porteurs. Les résultats sont bons, parfois même excellents, mais il n’y a jamais cette magie, cette possible immersion, où le sens critique part au placard (avec l’écharpe, par exemple
J’ai donc lu ce livre d’une traite ou presque, captivée par cette facilité de lecture – celle qui cache toujours un travail colossal. Aucun effort n’est demandé au lecteur, il peut se laisser bercer, sachant que tout viendra à point : les surprises, les justifications, les révélations.
Le style est incroyablement évocateur. Je suis en générale très hermétique aux descriptions : mon esprit décroche, je ne suis plus, mon regard décolle, il peut m’arriver de mollir, de reposer le livre / mon kindle…
Les descriptions de ce livre, nombreuses et courtes, sont remarquables de poésie et d’efficacité : en quelques mots choisis l’auteur fait jaillir une scène, des images, de la lumière, beaucoup de jeux d’ombres et de lumière, des visages… On s’y croirait ! C’est un grand talent de pouvoir ainsi permettre au lecteur de s’évader sans peine dans un monde imaginaire, comme s’il passait la tête à travers sa page ou son écran, un peu comme à travers un miroir…
(n’oubliez pas votre écharpe, on peut s’enrhumer facilement en plongeant le nez comme ça n’importe où)
Une des faiblesses récurrentes du roman « fantastique » (je mets tout l’imaginaire décalé dans cette rubrique : fantasy, urban-fantasy, steam punk, dystopie, uchronie, conte, SF, fantastique, surnaturel) est d’apporter avec une certaine lourdeur, ou du moins un manque d’élégance, les aspects décalés du monde – ces éléments qui vont permettre au lecteur d’apprécier le décalage entre le monde de l’auteur et le nôtre, et de profiter ainsi pleinement du récit. Parfois il y en a trop d’un coup (le fameux « info-dump » !) ou pas assez (on n’y comprend rien) ou trop tard (on n’est déjà plus là ou alors franchement énervé