Laurent Kloetzer's Blog, page 19
June 11, 2020
Autant en emporte le vent -- George Cukor et Victor Fleming
Tiens, puisqu'on en parle en ce moment. On a regardé ce classique pendant le confinement. Donc, Tara, la terre ne ment pas, Rhett Butler vous êtes une vile crapule, Tara, je retournerai à Tara (Atlanta brûle, des femmes en crinoline donnent des gifles).
Je gardais un bon souvenir de cet très très long film et si l'aspect épique du début m'a de nouveau plu, le spectacle de ces bourgeois nouveaux riches vivant dans un luxe obscène de la fin m'a donné la nausée. Oui, la présentation des noirs est raciste et oui, Scarlett est totalement insupportable (d'ailleurs, ni Cecci ni les enfants ne l'ont supportée).
Il y a une forme d'exploit dans ce film, que j'ai apprécié à sa juste mesure, c'est de garder à l'écran pendant trois heures un personnage féminin ambitieux, capricieux, obstiné dans son erreur jusqu'à le payer au prix le plus fort. Ce simple choix scénaristique, de tenir tout ce temps une histoire d'amour en erreur, est suffisamment audacieux pour garder de l'intérêt à ce grand spectacle.


Je gardais un bon souvenir de cet très très long film et si l'aspect épique du début m'a de nouveau plu, le spectacle de ces bourgeois nouveaux riches vivant dans un luxe obscène de la fin m'a donné la nausée. Oui, la présentation des noirs est raciste et oui, Scarlett est totalement insupportable (d'ailleurs, ni Cecci ni les enfants ne l'ont supportée).
Il y a une forme d'exploit dans ce film, que j'ai apprécié à sa juste mesure, c'est de garder à l'écran pendant trois heures un personnage féminin ambitieux, capricieux, obstiné dans son erreur jusqu'à le payer au prix le plus fort. Ce simple choix scénaristique, de tenir tout ce temps une histoire d'amour en erreur, est suffisamment audacieux pour garder de l'intérêt à ce grand spectacle.



Published on June 11, 2020 00:30
June 9, 2020
Watership Down – Richard Adams

Un des plus grands crimes dont je me sens responsable en ayant négligé ce blog pendant de nombreux mois est d'avoir oublié de parler de ce roman.Quelques faits littéraires sont établis : les plus grands romans de fantasy au monde sont anglais. Pensez fantasy, pensez jeunesse, vous tomberez sur des auteurs anglais. Et certains chefs d'oeuvre ne sont pas connus comme ils le méritent de notre côté de la Manche.
Prenez celui-ci.Fyveer le voyant fait des rêves terrifiants. Son peuple est sous la menace d'un immense danger, la mort, le sang, des envahisseurs terrifiants. Mais les autorités refusent de l'écouter, à l'exception de son frère, Hazel. Celui-ci, se rebellant contre le chef de la communauté, rassemble un petit groupe d'aventuriers pas très malins qui, suivant les visions de Fyveer, se lance dans la quête d'un pays plus heureux, loin vers le sud. Le peuple de nos voyageurs a ses légendes autour de la création du monde, de leur héros mythique, dont la sagesse les guide dans leurs aventures dangereuses. Ils affronteront des monstres, visiteront des cités étranges, feront face à la faim et au mauvais temps, perdront des compagnons et gagneront en sagesse.
Watership Down est un roman de voyage, de survie, plein de confrontations, de batailles, d'héroïsme et d'attention à la nature. Le suspense est permanent, les personnages merveilleux, le récit d'une grande invention et profondeur morale, bref, c'est merveilleux. En plus l'édition française est très belle. Ne vous en privez pas !
(Ha oui, j'avais oublié, les héros du roman sont des lapins. Vous ne regarderez plus jamais les lapins de la même manière.)
La Terre tout entière sera ton ennemie, Prince-aux-mille-ennemis, chaque fois qu'ils t'attraperont, ils te tueront. Mais d'abord, ils devront t'attraper... Toi qui creuses, toi qui écoutes, toi qui cours, prince prompt à donner l'alerte. Sois ruse et malice, et ton peuple ne sera jamais exterminé.

Published on June 09, 2020 00:14
June 7, 2020
Le grand bleu – Luc Besson







Encore un film français connu que je n'avais jamais vu. Deux heures trente de rivalité amicale de deux plongeurs en apnée, Jacques et Enzo. Je vais commencer par dire tout ce qui m'a gavé : le rôle de potiche des femmes, les scènes de sexe filmées dans le goût des années 80, les clichés très limite sur les Américains, les Italiens ou les Japonais, des trucs qui font partie malheureusement de la signature Besson et qui n'iront pas en s'arrangeant avec l'âge.
Parce que malgré ça, j'ai quand même aimé le film, et en particulier sa première partie. Il créée un univers étrange, presque onirique, autour de ce monde de la plongée. Jean-Marc Barr pose un bonhomme vraiment étrange, presque extra-terrestre (un peu comme le personnage de Christophe Lambert dans Subway, si mes souvenirs sont justes). Le personnage d'Enzo aurait tout pour être un méchant connard et il est bien plus fin que ça, la rivalité amicale des deux est à la fois effrayante et douce. Besson se sert de ce monde (villes de méditerranée, delphinariums, spots de plongée...) pour créer un univers plastique original et fort et de belles images de cinéma. En fait, c'est un vrai film : des images, de la musique, une histoire.
Les enfants ont aimé.

Published on June 07, 2020 23:57
June 4, 2020
Au clair de la lune -- Christophe Donner


Published on June 04, 2020 23:36
June 3, 2020
Le cinquième élément -- Luc Besson
C'était un devoir de classe des enfants (ne me demandez pas plus de détails) : regarder le cinquième élément, en étudier le rythme, la présentation des personnages...
On a passé un bon moment en famille, on a souvent rigolé, et après qu'en reste-t-il ?
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J'ai aimé les créations plastiques du film, les Mondo-Shawan, les décors, les armes, les trucs et les machins qui font du bruit et de la lumière. Par moments, le film a l'insolence foutraque et violente des histoires de l'Incal et laisse sentir un univers foufou sans morale.
Mais, même sentiment qu'à la sortie : les montagnes russes sont distrayantes, mais l'histoire ne prend pas, on n'a pas le temps de croire à l'univers, aux personnages, pas envie de s'y attacher. C'est trop frénétique boum boum. Passée la scène d'intro, vraiment bien posée, tout se met à aller de plus en plus vite et ça saoule.
Je trouve que Bruce Willis jouant un soldat buriné n'est pas le bon héros de ce récit, que Leeloo est complètement sous-exploitée, unique personnage féminin d'un récit pas franchement progressiste. A la fin, il ne nous reste rien pour rêver.
On a passé un bon moment en famille, on a souvent rigolé, et après qu'en reste-t-il ?
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J'ai aimé les créations plastiques du film, les Mondo-Shawan, les décors, les armes, les trucs et les machins qui font du bruit et de la lumière. Par moments, le film a l'insolence foutraque et violente des histoires de l'Incal et laisse sentir un univers foufou sans morale.
Mais, même sentiment qu'à la sortie : les montagnes russes sont distrayantes, mais l'histoire ne prend pas, on n'a pas le temps de croire à l'univers, aux personnages, pas envie de s'y attacher. C'est trop frénétique boum boum. Passée la scène d'intro, vraiment bien posée, tout se met à aller de plus en plus vite et ça saoule.
Je trouve que Bruce Willis jouant un soldat buriné n'est pas le bon héros de ce récit, que Leeloo est complètement sous-exploitée, unique personnage féminin d'un récit pas franchement progressiste. A la fin, il ne nous reste rien pour rêver.

Published on June 03, 2020 23:43
June 2, 2020
La grande vadrouille -- Gérard Oury
Difficile à croire, mais celui-ci je ne l'avais jamais vu.
Nous l'avons regardé dans le cadre de la série années 40, et aussi pour faire découvrir Louis de Funès et Bourvil aux enfants.
Je vais supposer que l'ensemble de mes lecteurs connaissent le sujet de cette grosse farce pour ajouter quelques considérations personnelles.
Je m'attendais à une grosse farce lourde, et oui, c'est une grosse farce mais c'est aussi un film très honnête, qui tient son récit, avec des personnages bien écrits et attachants.
La production est riche, avec de beaux décors façon tour de France des sites insolites, avec des scènes d'action souvent rigolotes.
Et quand on me montre une scène de poursuite avec des nazis en moto et des rebondissements marrants, j'en viens à me demander si la Grande vadrouille n'a pas influencé certains passages d'Indiana Jones... (oui, Oury n'est pas Spielberg pour la maîtrise du rythme et de la bagarre, mais j'ai eu parfois le sentiment que...).
Le film a plein de scènes réussies et de rebondissements rigolos, jusqu'à la poursuite finale que j'ai trouvée très belle.
Bref, ça m'a bien plu.
Les enfants ont trouvé ça "rigolo". Une de leurs copines en visite a paru ne pas vraiment comprendre ce qu'on trouvait à ce genre d'histoire.
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Nous l'avons regardé dans le cadre de la série années 40, et aussi pour faire découvrir Louis de Funès et Bourvil aux enfants.
Je vais supposer que l'ensemble de mes lecteurs connaissent le sujet de cette grosse farce pour ajouter quelques considérations personnelles.
Je m'attendais à une grosse farce lourde, et oui, c'est une grosse farce mais c'est aussi un film très honnête, qui tient son récit, avec des personnages bien écrits et attachants.
La production est riche, avec de beaux décors façon tour de France des sites insolites, avec des scènes d'action souvent rigolotes.
Et quand on me montre une scène de poursuite avec des nazis en moto et des rebondissements marrants, j'en viens à me demander si la Grande vadrouille n'a pas influencé certains passages d'Indiana Jones... (oui, Oury n'est pas Spielberg pour la maîtrise du rythme et de la bagarre, mais j'ai eu parfois le sentiment que...).
Le film a plein de scènes réussies et de rebondissements rigolos, jusqu'à la poursuite finale que j'ai trouvée très belle.

Bref, ça m'a bien plu.
Les enfants ont trouvé ça "rigolo". Une de leurs copines en visite a paru ne pas vraiment comprendre ce qu'on trouvait à ce genre d'histoire.
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Published on June 02, 2020 05:53
June 1, 2020
Le corbeau - Clouzot
Ce visionnage fait partie d'une série #Années40 où nous avons cherché à voir des films sur la période de l'occupation, ou bien tournés durant la période. (je vais créer une catégorie sur le blog pour regrouper les films/livres vus/lus sur ce sujet).Le Corbeau est un classique que je n'avais jamais regardé. J'ai été surpris de découvrir que le sens du mot "corbeau" pour désigner un auteur de lettres anonymes vient de ce film.
On a donc une petite ville de province, des lettres anonymes qui engendrent la défiance, des personnages secondaires souvent hauts en couleur : infirmière dévouée, psychiatre délirant, femme fatale boiteuse, gamine indiscrète, instituteur manchot... et le héros, pas très sympathique et arrogant qui va tenter d'aller au bout de cette affaire.
J'ai eu l'impression, lors du twist du twit final que le récit ne tenait pas tout à fait debout, mais ça n'a pas d'importance. Le Corbeau est un film implacable sur la contagion du mal par grand soleil. J'ai eu du plaisir à voir et revoir des têtes connues du cinéma français d'alors, dont Pierre Fresnay (oui, je sais qu'il a collaboré sans doute plus souvent qu'à son tour, mais c'est quand même un acteur formidable).
Malgré sa production par des capitaux allemands, la Corbeau est un très grand film. Ecriture aux millimètre, mise en scène et images impeccables, acteurs au sommet et une angoisse métaphysique.

On a donc une petite ville de province, des lettres anonymes qui engendrent la défiance, des personnages secondaires souvent hauts en couleur : infirmière dévouée, psychiatre délirant, femme fatale boiteuse, gamine indiscrète, instituteur manchot... et le héros, pas très sympathique et arrogant qui va tenter d'aller au bout de cette affaire.

J'ai eu l'impression, lors du twist du twit final que le récit ne tenait pas tout à fait debout, mais ça n'a pas d'importance. Le Corbeau est un film implacable sur la contagion du mal par grand soleil. J'ai eu du plaisir à voir et revoir des têtes connues du cinéma français d'alors, dont Pierre Fresnay (oui, je sais qu'il a collaboré sans doute plus souvent qu'à son tour, mais c'est quand même un acteur formidable).

Malgré sa production par des capitaux allemands, la Corbeau est un très grand film. Ecriture aux millimètre, mise en scène et images impeccables, acteurs au sommet et une angoisse métaphysique.

Published on June 01, 2020 05:40
May 31, 2020
Titanic -- James Cameron

On a regardé Titanic avec les enfants, dans notre série "regardons les classiques". Je ne l'avais pas revu depuis la sortie.Le film passe bien, les costumes sont très beaux et j'aime toujours autant Kate Winslet. J'ai trouvé les images de synthèse du paquebot quittant le port un peu lisses, mais le film catastrophe de la fin est toujours aussi spectaculaire, avec de beaux effets sonores et des visions hallucinées que j'avais oubliées.

Film approprié pour les enfants ?Rosa (12 ans) a aimé les costumes, l'aspect historique, la romance. Marguerite (11 ans) a eu peur à la fin et a préféré aller lire dans sa chambre le temps que le bateau coule.
Je recommande aux curieux de Titanic et de cinéma le visionnage de cette chouette vidéo d'Histony qui parle de paquebots et de nazis et qui montre certaines inspirations allemandes du film de Cameron.

Published on May 31, 2020 00:35
May 30, 2020
Le jour des Triffides -- John Wyndham

J'ai lu ce court roman sur conseil de l'Outsider, d' In Fabula Veritas . Le jour des Triffides est un récit post apocalyptique anglais datant du début des années 1950. Suite de à de mystérieuses apparitions lumineuses dans le ciel, 95% de la population mondiale devient aveugle. Ce serait déjà assez embêtant si, en plus, les Triffides (des plantes génétiquement modifiées, qui marchent et sont capables de tuer) ne profitaient pas de la situation pour envahir peu à peu les rues et les campagnes...
Ce roman est un classique de la SF anglaise, héritier de Wells et anticipant Ballard ou bien Priest. Le déroulé des événements est horrible, les scènes dantesques se succèdent, mais la narration ne s'attarde pas sur l'horreur. On s'intéresse aux aventures du narrateur, à ses rencontres, aux tentatives de reconstructions sociales, à sa lutte à l'arbalète ou au lance-flammes contre les Triffides.


Published on May 30, 2020 00:23
May 28, 2020
Tout en haut du monde – Rémi Chayé
On a quand même regardé pas mal de films avec les enfants durant ce confinement. Je fais quelques billets de blog pour en garder trace et mémoire.
Celui-ci, conseillé par l'ami Léo de Mittelhausbergen, est un film d'animation (français, je crois), racontant l'aventure arctique d'une jeune russe de bonne naissance à la fin du XIXème siècle.
Quand, comme moi, on a passé de nombreux mois à essayer de raconter l'aventure polaire d'une jeune fille (sujet improbable s'il en est, tant ces explorations ont été des expéditions masculines), on regarde cette histoire avec attention, surtout si, en plus, on s'intéresse en particulier aux expéditions polaires russes.
Le récit de la jeune Sascha, fille de bonne famille et petite fille d'explorateur, entre le Saint Petersbourg de la cour et les pôles, est vraiment très réussi. Les enfants se sont moqués de l'animation très statique des premières minutes, puis elles ont été prises par le récit.
Le dessin devient de plus en plus beau comme l'histoire progresse, avec des couleurs pâles de ciel du nord, des horizons maritimes et glaciaires... Les parties en bateau sont formidables et évoquent magnifiquement la progression polaire, notamment l'aspect sonore du choc contre la glace. Le récit d'apprentissage comporte quelques passages un peu convenus mais les personnages sont bien plantés et j'ai marché à fond, au nord et à travers les glaces !
Une heureuse découverte !
Celui-ci, conseillé par l'ami Léo de Mittelhausbergen, est un film d'animation (français, je crois), racontant l'aventure arctique d'une jeune russe de bonne naissance à la fin du XIXème siècle.


Le récit de la jeune Sascha, fille de bonne famille et petite fille d'explorateur, entre le Saint Petersbourg de la cour et les pôles, est vraiment très réussi. Les enfants se sont moqués de l'animation très statique des premières minutes, puis elles ont été prises par le récit.

Le dessin devient de plus en plus beau comme l'histoire progresse, avec des couleurs pâles de ciel du nord, des horizons maritimes et glaciaires... Les parties en bateau sont formidables et évoquent magnifiquement la progression polaire, notamment l'aspect sonore du choc contre la glace. Le récit d'apprentissage comporte quelques passages un peu convenus mais les personnages sont bien plantés et j'ai marché à fond, au nord et à travers les glaces !
Une heureuse découverte !



Published on May 28, 2020 12:03