Laurent Kloetzer's Blog, page 12
October 26, 2022
Indiens de conquistadores en Amérique du Nord - Jean-Michel Sallman

Tout ça fait un excellent travail, que j'ai adoré lire.
Conversation avec un métis de la Nouvelle Espagne -- Serge Gruzinski

Le livre ouvre de belles perspectives pour se plonger dans une époque fascinante, la sienne, la nôtre.
October 25, 2022
Le destin brisé de l'empire aztèque - Serge Gruzinski

October 11, 2022
Le grand cahier -- à la comédie de Genève

C'est un texte dur, plein de scènes crues et violentes. Valentin Rossier parvient à lui donner vie, dans un dispositif minimal mais efficace. On se laisse prendre par la voix, la parole, le rythme, on est saisi par les nappes de son, emmenés dans la vie amère de ces personnages. J'en suis ressorti secoué et saisi, par un récit qui m'a rappelé, par sa cruauté, et une certaine drôlerie (si, si), les Saisons de Maurice Pons.
Spectacle à partir de 14 ans, mais si vous y emmenez des jeunes gens sensibles, (re)lisez le roman avant. Certaines scènes peuvent être choquantes.
October 10, 2022
OSS117, le Caire, nid d'espions -- Michel Hazanavicius

Quelques mots sur ce film. C'est entièrement de la faute du podcast Une invention sans avenir que je l'ai regardé (écoutez ce podcast, c'est très intéressant !), j'en étais curieux depuis un moment. Je ne vais pas en dire grand chose d'intelligent : c'est très bien fait, la reconstitution d'un film d'aventures des années 60 est épatante. Pré générique en N&B, générique très graphique, nuits américaines, scènes de bagarre "à l'ancienne", belle image. Dujardin campe un personnage d'imbécile magnifique... mais je n'ai pas aimé.
Je crois que j'aime le concept. Que sur quinze minutes denses de ce genre, ça m'aurait plu, mais que le pastiche/parodie étiré sur 1h40 m'ennuie. J'avais envie de voir un vrai film d'aventures des 60s. Je ne m'y attendais pas, mais au milieu du visionnage j'ai eu envie d'interrompre et de regarder un vieux James Bond, genre Goldfinger ! (film revu il y a peu avec les enfants qui ont trouvé ça ringard, macho et assez très con, alors que je trouvais le film classieux, même au re-
visionnage.)
Par le fer et par le feu -- Alexandre Jubelin

Comme le titre l'indique, le livre, issu d'une thèse de doctorat, s'intéresse au combat dans l'Atlantique entre le 16ème et le milieu du 17ème siècle, en gros la transition entre les combats à l'arme blanche (et bombes incendiaires et...) et le combat de ligne. L'angle d'approche est le combat perçu à hauteur d'homme dans le but peut-être de le dé-romantiser et d'en faire percevoir l'horreur et la terreur. L'auteur tente de nous faire sentir tout ce que pouvait représenter l'expérience d'un tel affrontement où se mêlaient boulets de canons (pas fiables), tirs d'arquebuses, coups de trompettes, coups de pique, etc. Il fait sentir la transition entre le moment où les bateaux avaient des chateaux avant et arrière (vous avez ces images de grosses caravelles en tête ?) et le moment où ils deviennent des plateformes d'artillerie plus ou moins standardisées.
Les chapitres passent de la description des navires, des canons, de l'organisation du navire, jusqu'à l'approche, les stratégies navales, les échanges de tirs, l'abordage, le milieu du combat, la fin du combat. C'est mené d'une façon organisée et un peu systématique, avec de nombreuses citations passionnantes (dont celles de Cervantès, dont j'avais oublié qu'il parlait si bien du combat naval).
C'est un boulot solide, intéressant, notamment pour les rôlistes (je vous vois, les gens), pour mieux raconter ce genre de moment, même si, l'auteur le dit dès l'introduction, on ne parle pas ici de pirates, parce que de toute façon les pirates sont surtout des objets de fiction. Mais, je vous rassure, le bouquin contient plein d'idées pour raconter vos abordages de pirates quand même, désolé Alex.
Interview with the vampire - Neil Jordan

J'avais vu celui-ci à sa sortie, deux fois. J'étais fan ! Et j'en gardais un souvenir d'un film classe, avec Tom Cruise vraiment très bon. (Tom Cruise est un de ces acteurs que je n'aime pas, comme Tom Hanks, ou Depardieu, dont je suis bien obligé d'admettre qu'ils se débrouillent souvent très bien.) On a eu la drôle d'idée de vouloir montrer interview... aux enfants. Après tout, le roman a révolutionné le récit de vampires et puis c'était vraiment notre trip quand on avait la vingtaine.
Trente ans après, qu'en reste-t-il ? La photo est super belle, les costumes "très classes" (dit Rosa), c'est plutôt bien écrit (si, si), Tom Cruise est effectivement très bon, et Kirsten Dunst, épatante dans ce rôle de gamine. La relation à la petite fille vampire est l'axe le plus dérangeant et le plus effrayant de ce récit et le personnage est beau et fait peur. Je n'avais pas noté à l'époque, parce que je ne connaissais pas ces ambiances, combien ce récit est du vrai Southern gothic, avec humidité moite et marais déliquescents. Et, en fait, j'aime encore plutôt l'histoire que ça raconte, cette angoisse de gens plongés dans la nuit - la visite de Louis au cinéma, à la fin, m'a vraiment ému.
Pour ce qui est des limitations : le vampirisme comme allégorie/métaphore sexuelle, je n'y arrive plus. Je sais que c'est, en quelque sorte, à la base du genre, mais ça ne me parle plus du tout. Le film est super lourd sur cet aspect : les filles poussent des gémissements orgasmiques quand on les mord, Louis et Lestat sont un couple gay, les vampires parisiens un club de violeurs en série, la prédation vampirique s'exerce surtout sur de belles femmes avenantes... Et, en passant, le film ne passe pas le test de Bechdel.
Je ne renie pas, j'ai aimé le revoir et le moi d'il y a trente ans aimait beaucoup et ce film, et les (deux premiers) romans d'Anne Rice qu'il a lu plusieurs fois, et j'ai joué des histoires de vampires. Mais maintenant ça ne me parle plus du tout. On vieillit, c'est comme ça.
"C'était à la fois ridicule et dégoûtant. J'ai vraiment préféré Twilight", dit l'une de nos jeunes spectatrices. Argh.
October 4, 2022
L'écluse numéro 1 -- Georges Simenonnullnullnull

Ca se passe en 1933, près de l'écluse de Charenton, et Maigret va prendre sa retraite, et il ne s'appelle pas Jules. (je découvre qu'il a existé plusieurs commissaires Maigret, et ça me réjouit). La description de la vie au bord des canaux, de tout le business de trafic fluvial, de l'empire commercial d'Emile "Mimile" Ducrau, tout somme très juste et très fort.
L'intrigue n'est pas fortiche, tout tourne autour du portrait psychologique d'Emile qui m'a vite gonflé : cette introspection de la virilité années 30, en fait, bof. Et trois viols dans le récit, quand même, dont deux considérés comme "normaux", beurk.
Mais le portrait des lieux, les ambiances, Dieu quel talent !
L'écluse numéro 1 -- Georges Simenon

Ca se passe en 1933, près de l'écluse de Charenton, et Maigret va prendre sa retraite, et il ne s'appelle pas Jules. (je découvre qu'il a existé plusieurs commissaires Maigret, et ça me réjouit). La description de la vie au bord des canaux, de tout le business de trafic fluvial, de l'empire commercial d'Emile "Mimile" Ducrau, tout somme très juste et très fort.
L'intrigue n'est pas fortiche, tout tourne autour du portrait psychologique d'Emile qui m'a vite gonflé : cette introspection de la virilité années 30, en fait, bof. Et trois viols dans le récit, quand même, dont deux considérés comme "normaux", beurk.
Mais le portrait des lieux, les ambiances, Dieu quel talent !
Maigret au Picratt Maigret au Picrattnull'Le moulin d's

Ca se passe en 1933, près de l'écluse de Charenton, et Maigret va prendre sa retraite, et il ne s'appelle pas Jules. (je découvre qu'il a existé plusieurs commissaires Maigret, et ça me réjouit). La description de la vie au bord des canaux, de tout le business de trafic fluvial, de l'empire commercial d'Emile "Mimile" Ducrau, tout somme très juste et très fort.
L'intrigue n'est pas fortiche, tout tourne autour du portrait psychologique d'Emile qui m'a vite gonflé : cette introspection de la virilité années 30, en fait, bof. Et trois viols dans le récit, quand même, dont deux considérés comme "normaux", beurk.
Mais le portrait des lieux, les ambiances, Dieu quel talent !