Alan Spade's Blog, page 24

June 12, 2016

Le Rapport Author Earnings de Mai 2016

Le rapport author earnings de mai réalise un instantané de 82% de la totalité des ventes d'ebooks, livres papier et audio publiés sur Amazon US en une journée (marché américain, donc).
Cliquez ici pour accéder au rapport.

Il apparaît que même avec un nombre aussi vaste de titres, jamais pris en compte auparavant, parmi les auteurs qui ont démarré leur carrière il y a trois ans ou moins, les auteurs indépendants sont 2 fois plus nombreux à gagner leur vie (25 000 $ par an) avec leurs livres en format ebook, audio et papier sur Amazon que les auteurs publiés traditionnellement, c'est à dire qui auraient réussi à franchir toutes les barrières de l'édition traditionnelle.
Même si l'on prend en compte les ventes hors Amazon, les chances des auteurs indépendants sont bien meilleures, selon ce rapport. Toujours parmi les auteurs qui ont démarré leur carrière il y a trois ans ou moins, plus les sommes gagnées sont importantes sur Amazon, plus la proportion d'auteurs indépendants à les avoir engrangées augmente, jusqu'à atteindre trois à cinq fois le nombre des auteurs tradi.

Vous avez plus de chances de gagner votre vie si vous choisissez l'édition indépendante, et vous avez aussi plus de chances de gagner très bien votre vie... même si les chances restent infimes, on est d'accord.
  De tels résultats illustrent bien deux choses:

- à quel point les auteurs de milieu de liste américains traditionnellement édités sont sacrifiés au profit des bestsellers- à quel point l'édition traditionnelle du devant de la scène ne se renouvelle pas: les mêmes bestsellers du siècle dernier occupent en grande majorité le devant de la scène, et les chances d'occuper les rayons en face up (couverture visible) de manière durable, pour de nouveaux auteurs traditionnellement édités, se réduisent d'année en année.

Même  si Amazon est loin d'être exempt de défauts, même si la volonté de domination hégémonique du marché d'Amazon en tant que distributeur ne saurait être niée, force est de constater que c'est bien cet acteur qui permet à environ un millier d'auteurs indépendants de vivre de leur écriture chaque année aux US.  
Vous me direz, un millier d'auteurs qui en vivent parmi des centaines de milliers, peut-être des millions qui publient, les chances sont minces. Mais cela a toujours été vrai, quel que soit le mode d'édition.

L'édition traditionnelle se contente de dresser des barrières supplémentaires.
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Published on June 12, 2016 07:27

May 23, 2016

Le raz-de-marée de manuscrits autopubliés, une malédiction ?

J'aime bien, de temps en temps, déterrer de vieux articles de blog. Comme celui de Kristine Kathryn Rusch de 2011 sur les "piles de manuscrits" des maisons d'édition, les fameuses "slush piles".
Les auteurs sont souvent les plus virulents contre le fait qu'à l'ère du numérique et de l'ebook, la libre publication de livres, notamment sur Amazon, donne lieu à la publication de tout et n'importe quoi. Surtout n'importe quoi, à les en croire.
Il est naturel que les auteurs qui passent beaucoup de temps sur des manuscrits défendent la qualité de contenus.La discussion sur les labels de qualité est récurrente parmi mes pairs.
On sait aussi que, notamment dans la catégorie des livres de non fiction, la libre publication permet à des escrocs d'utiliser des fermes de contenus pour générer du profit. C'est un vrai problème, qu'il ne faut pas minimiser.
Mais les auteurs, parfois même autoédités, donnent parfois l'impression schizophrénique de décrier une situation qui leur permet finalement d'exister, ou au moins d'essayer d'exister. De faire connaître leurs écrits. De vendre. Et parfois même, comme l'auteur Cédric Charles Antoine , de vivre de leur plume. 
Les auteurs, ils ne faut pas croire, ont parfois l'âme (ou la plume) trempée au vitriol: ils ne sont pas toujours tendres les uns envers les autres... Ils ont tendance à globaliser, à jeter le bébé avec l'eau du bain.
Kris Rusch a été directrice de collection (pour le prestigieux magazine Fantasy & Science-Fiction) et a eu affaire aux fameuses montagnes de manuscrits.
Voici ce qu'elle en dit dans son article : It’s a tower of hope, of dreams, of writers who want to do something with their lives.Traduction: C'est une tour d'espoir, de rêves, d'écrivains qui veulent faire quelque chose de leur vie.Moi, je dis, big respect. Je n'ai évidemment pas l'expérience de Kris Rusch. Mais je n'oublie pas l'héritage des pulps, les revues de SF sans prétention littéraires des années 40, qui ont parfois donné naissance à de magnifiques sagas adaptées en films.  Comme La Faune de l'espace, de A.E. Van Vogt, dont est inspiré le film Alien.Car "sans prétention littéraire" ne veut pas dire sans ambition. 
A mon modeste niveau, à mes débuts dans une maison d'édition québecoise qui a la particularité de ne pas pratiquer la sélection de manuscrits, j'ai été amené à réaliser des interviews d'auteurs québecois, et pour cela, je me suis documenté en lisant au moins une partie de leurs ouvrages. Certes, on était dans le brut de décoffrage. Des romans pas toujours parfaitement polis, taillés, ni retravaillés pour devenir efficace et maîtrisés sur le fond, et pas toujours agréables dans la forme. En y repensant, pourtant, certains de ces textes étaient de vraies pépites. La valeur humaine qui s'en dégageait, l'originalité des histoires avaient quelque chose de grisant, quand on laissait de côté les aspérités - comme les couvertures affreuses. En tant qu'auteur formé à un certain classicisme, je pouvais estimer avoir un style plus abouti que certains de ces confrères québecois... confrères qui ne m'en remettaient pas moins à ma place, et m'apprenaient l'humilité, par leur talent brut de raconteurs d'histoire. Alors oui, il peut être divertissant d'aller plonger dans les profondeurs des livres non visibles d'Amazon (et parfois bien visibles) pour se moquer de certaines œuvres et de leurs couvertures. On a tous besoin de se défouler à certains moments.

Mais de temps en temps, il peut être bon de redescendre de son perchoir en laissant tomber le vitriol, le cynisme et l'ironie pour entrer vraiment dans des textes totalement inconnus et passés sous silence. Non seulement cela peut rendre plus humble, mais cela peut aussi permettre de s'améliorer en tant qu'auteur.
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Published on May 23, 2016 14:52

May 11, 2016

Votons avec nos porte-monnaie

Il y a des moments où l'on a l'impression que la démocratie est confisquée. Par exemple, quand le 49.3 est utilisé. A d'autres moments, on se dit que quel que soit son vote, ce sera toujours la même politique qui sera mise en œuvre, celle inspirée par le lobby des entreprises les plus puissantes du CAC 40. On a l'impression de se voir retirer le peu de bribe de pouvoir qui était nôtre. Et pourtant, nous avons un autre pouvoir, beaucoup plus efficace et que nous pouvons appliquer beaucoup plus souvent qu'une fois tous les cinq ans: celui de nos porte-monnaie. 

Il est tentant, presque facile de basculer vers l'amertume, voire le désespoir, mais l'expérience prouve que cela n'a rien de bon.

C'est lorsqu'on croit qu'on n'a pas de choix que l'on fait les mauvais choix.

Le pouvoir économique de la classe moyenne française est certes en voie d'érosion. Mais il a le mérite d'exister. 

Je n'aime pas jouer les prêcheurs. J'invite chacun à faire preuve de discernement, et même à rejeter mes conseils si vous estimez qu'ils ne sont pas fondés, ou que vos arguments vous semblent plus solides. 

Pour prendre mon exemple personnel, j'ai fait le choix, dans mon alimentation de tous les jours, d'aller vers le bio. Je vote avec mon porte-monnaie, et je vote bio.

J'ai fait ce choix militant, car j'estime que c'est un choix à la fois urgent et à la croisée des chemins. 

Tous les jours, des milliers d'espèces animales et d'insectes sont menacées par les pesticides.

Tous les jours, la santé des agriculteurs qui utilisent les pesticides est mise en péril.

Et tous les jours, ce que nous mangeons peut affecter notre santé, dans dix ou quinze ans, ou même avant.

Les produits bio ne sont pas encore assez répandus, c'est évident. Parfois, on est obligé de faire avec d'autres produits. Mais le signal que les Français envoient aux agriculteurs en achetant bio est un signal très fort, et qui doit encore s'amplifier. 

Ce même signal pourrait être interprété, à terme, par les politiques, comme une demande d'interdiction des pesticides, ou en tout cas des solutions non écologiques. 

Comme une volonté du peuple que les normes de l'agriculture bio soient parfaitement respectées, également.

Que font à votre avis les lobbies qui influencent les députés et membres du gouvernement? Eux-mêmes votent avec leur porte-monnaie, en jouant sur leur pouvoir économique pour influencer des décisions. 

Ce même pouvoir économique leur permet de jouer la prise d'otage: si tu ne fais pas ce que je dis, je supprime tant de milliers d'emplois.

Quand je dis que l'agriculture et le bio sont à la croisée des chemins, c'est qu'il s'agit non seulement de la nature, mais aussi bien évidemment d'une question de santé publique.

Or, quelle est l'entreprise n°1 du CAC 40 ? Sanofi, une entreprise pharmaceutique. Eux tirent les marrons du feu.

On peut aller plus loin, en visant aussi le secteur bancaire. En mettant par exemple son argent uniquement dans des banques qui n'utilisent pas les paradis fiscaux, et ne conseillent pas à leurs clients les plus fortunés de les utiliser. 

Parce qu'après tout, on peut se dire que davantage d'argent dans les caisses de l'Etat, c'est aussi plus d'argent pour les fonctionnaires, parmi lesquels, les professeurs qui éduquent nos enfants.

Là aussi, c'est voter avec nos porte-monnaie. Même si l'on aimerait que la manière dont sont utilisés nos impôts soit véritablement transparente aux yeux de tous, afin de traquer les innombrables gabegies et abus de biens publics. Et notamment à la tête de l'état, parmi les députés et ministres. 

On ne peut pas remettre en cause le secteur privé sans remettre en cause le public. Les deux vont de pair, selon moi. Les très grandes entreprises fonctionnent d'ailleurs comme des administrations.

Je ne dis pas qu'il faille uniquement voter avec son porte-monnaie. Il y a d'autres moyens de montrer son désaccord avec l'Etat - j'ai par exemple signé la pétition contre la loi El Khomri, ne serait-ce que pour la fonction d'expressivité de cette pétition.

Mais bien sûr, je crois beaucoup plus à l'efficacité du pouvoir économique.

Et je me méfie aussi des phénomènes de cristallisation. Vous avez remarqué, par exemple, comme des animateurs comme Arthur, Dechavanne ou Nagui cristallisent facilement l'irritation - entre autres réactions émotives?

C'est parce qu'ils sont saillants. C'est une qualité d'un animateur d'avoir un caractère saillant, pour susciter une réaction du public. Question d'audimat.

Eh bien, le pouvoir, mes amis, est comme le nez de Cyrano. C'est un pic, c'est un cap, c'est une péninsule! C'est saillant. Cela focalise en particulier les sentiments négatifs, et dans une moindre mesure, les positifs. 

Ce n'est pas que je défende Hollande, ou avant lui, Sarkozy. C'est une tendance naturelle, et humaine, de vouloir s'en prendre à un homme ou à une femme représentant le pouvoir. 

Le problème, c'est que ce coup d'épée ne porte pas, ou si rarement. Il va transpercer un fantôme. On n'adresse pas les vrais problèmes, ce faisant. 

Même si, on est d'accord, ça soulage, des fois, de pousser une gueulante contre quelqu'un dont on a l'impression qu'il a du pouvoir.

On ne changera pas la nature humaine, ni la tendance à la corruption, du jour au lendemain. Cela reste très important de dénoncer cette corruption, et de s'exprimer. Mais si nous voulons changer les choses au coup par coup, à notre niveau, votons avec notre porte-monnaie, et faisons-le en toute conscience.
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Published on May 11, 2016 05:07

April 29, 2016

Mortelle célébrité

Les statistiques sont formelles, si vous êtes artiste et que vous connaissiez la célébrité, entre le moment où vous devenez célèbre et la 25ème année après ce moment, vous aurez 1,7 fois plus de chance de mourir que le restant de la population. Même si votre gloire est éphémère. Tout en se gardant de brosser un tableau trop noir, il serait peut-être temps de se demander ce que l'on veut vraiment... 

Célébrité, ça veut dire quoi? Dans mon esprit, vous êtes célèbre si l'on vous reconnaît dans la rue, ou si des paparazzi s'efforcent de vous arracher au travers de leurs objectifs quelques bribes de votre intimité - et de votre identité - pour les étaler dans la presse people. Bref, cela va plus loin que la simple notoriété. 

Devenir riche et célèbre est rarement un plan de carrière, mais il n'empêche que c'est un rêve partagé par une grande partie de la population. C'est aussi un idéal mis en avant par notre société de consommation.

Je m'en rends compte avec l'âge, même pour un auteur comme moi, qui a très rapidement pris ces distances avec cette part de rêve , en insistant sur l'aspect artisanal de sa vocation, il est impossible de balayer d'un simple revers de main la notion de célébrité.

Pourquoi? Parce que le rêve de gloire et de richesse est un rêve narcissique. Il nous renvoie à une période, où dans le ventre de nos mères, nous vivions dans un état d'extase permanente. Où le moindre de nos désirs était comblé. 

Le monde autour de nous était entièrement à notre service. Tout le monde a vécu cela, ce qui explique l'universalité de cette part de rêve. On pourrait même aller jusqu'à dire que ce "rétro-rêve" est sans doute à l'origine de tous les désirs humains. 

Mais cet idéal de vie est profondément régressif.  Car, en contrepartie, nous étions aussi dans un état de dépendance total.

De même, la star servie par une suite de 150 personnes, qui finit par considérer, dans son narcissisme, chacune de ses personnes comme une extension de soi, ne supporte pas que l'un de ses membres puisse lui faire soudainement défaut. Il faut alors s'attendre à un caprice ou à une colère. 

La frustration ayant été éliminée, si elle réapparaît, elle est vécu comme une attaque, et déclenche l'agressivité. 

Tous les désirs étant comblés immédiatement dans une sorte de gavage systématique, la notion de plaisir, quant à elle, disparaît pour faire place à une forme de nausée. 

Il n'empêche que le désir de devenir cette personne comblée jusqu'à la nausée est très largement partagé. 

Les personnes dont le désir est le plus fort de se rapprocher, tel Icare, du soleil de la célébrité, sont des hommes et des femmes qui ont subi des blessures narcissiques. 

Le fait d'être orphelin de naissance, par exemple. Ou bien d'avoir perdu un proche qui comptait dans l'enfance. Tout cela sont des blessures qui touchent à l'identité de chacun.

En tant qu'être humain, on se construit au travers des interactions avec d'autres. L'identité n'est jamais quelque chose de fixe et définitif, elle se modifie tout au long de la vie. Néanmoins, les racines comptent plus que le reste.

Dans l'enfance, l'identification avec un père ou une mère est partie intégrante du processus d'identité. Vous savez qui vous êtes parce que vous savez qui vous a fait. 

Dans l'adolescence, les parents peuvent aussi servir de repoussoir: vous allez construire votre identité autrement, parce que le modèle parental ne vous convient pas. Le "non", le refus, est tout aussi crucial dans la création d'une identité propre que l'absorption.

Le "non" intervient d'ailleurs beaucoup plus tôt qu'à l'adolescence, mais disons que la rébellion est une sorte de marque de fabrique de cette période si particulière.

La mort d'un membre aussi proche qu'un père ou une mère est donc invalidante. Elle créé un manque que l'on va s'efforcer de combler tout au long de sa vie. 

Ceux dont l'identité est trop faible peuvent être tentés de harceler, voire dans le pire des cas, de s'approprier l'identité de stars en mettant fin à la vie de leur modèle. C'est l'aspect cannibale du fan, qui n'intervient au plus haut degré heureusement que très rarement. 

De manière un peu plus fréquente, il existe des fans qui deviennent des sosies sans pour autant faire preuve de cannibalisme, et qui peuvent développer une carrière de sosie.

Dans d'autres cas, la personne victime d'une blessure va tenter de se construire une nouvelle identité en se contentant de s'inspirer de modèles: modèle dans l'écriture, dans le cinéma, la musique.

Il ne s'agit plus comme pour le fan de réplication, mais bien d'inspiration, avec des choix propres à chaque artiste, des choix qui deviennent plus personnels avec l'expérience. 

Il y a donc acte de création, mais avec une volonté plus ou moins forte selon l'intensité des blessures et les personnalités de panser ses blessures narcissiques à l'aide de l'amour du public. Il faut combler le vide affectif. 

Le problème est que cette personne proche qui vous manque, ce membre du couple qui a divorcé et s'est irrémédiablement éloigné, ne vous apportait pas seulement de l'affection. Il ou elle vous aidait aussi à vous construire, à affermir votre identité. 

Ce ne sera jamais le cas du public. En outre, l'amour du public est volage, inconstant. 

Toute personne qui essaye donc de se construire au travers du regard du public commet une douloureuse erreur, et s'en mordra les doigts. 

Le succès est tout aussi volatil. Les professionnels qui entourent un chanteur ou un groupe savent qu'il faut "faire marcher la planche à billet" dès que la sauce a pris. Multiplier les dates. Les interviews, les concerts, les événements.

Pour tenir, à l'instar du cadre supérieur qui ne sait pas déléguer, on va prendre des "uppers": se shooter aux amphétamines, cocaïne et autres acides. On va en prendre d'autant plus si le trac de se retrouver devant des milliers de personnes nous terrifie.

Cela arrive à certains artistes, et apparemment, Prince était du nombre.

Si le succès se maintient plusieurs mois, pendant lesquels l'on ne cesse de voyager, l'identité, qui a besoin du repérage temps/espace, se retrouve bien vite attaquée de toute part. On ne sait plus où on est. On a du mal à dire qui on est. 

En même temps, on n'a plus de limites, et tous les besoins, y compris sexuels, sont comblés. On se retrouve dans cet état régressif proche de la béatitude pré-natale. 

Des dépendances se créent. Dépendances avec le succès, mais aussi, dépendance avec d'autres éléments beaucoup plus stables et rassurants dans leur manière de vous replonger dans les paradis artificiels: la boisson et les drogues.

Comme on a désappris le sommeil à force d'hyperactivité, on a aussi besoin d'autres drogues, les "downers", les barbituriques, pour s'endormir. Parfois davantage que de simples cachets, comme ce fut le cas de Michael Jackson.

L'hyperactivité ne signifie en rien que vous entretenez de véritables rapports interpersonnels. Comme l'identité se construit au cours de rencontres suivies et que vous n'entretenez que des rapports simplistes avec le public, votre identité se délite. Vous devenez superficiel.

Si vous avez choisi le cinéma, il y a de fortes chances que vous passiez par des méthodes dérivées de l'Actors Studio. Or cette méthode, qui décrète qu'il ne faut pas seulement jouer, mais aussi "être", attaque l'identité, et est pointée du doigt par des psychologues. 

Certains acteurs et actrices ont révélé que les personnages joués leur paraissaient plus réels que leur propre vie privée. 

C'est un immense paradoxe de notre société. Adolescents, on tombe amoureux de stars en raison de l'image forte qu'elles projettent. Mais si l'on réalisait un rêve un peu fou de se marier avec l'une de ces stars (et j'avoue qu'en ce qui me concerne, j'étais attiré par Sharon Stone), il y aurait fort à parier que l'on réaliserait, d'une part, qu'on ne connaît pas du tout la personne derrière l'actrice, et d'autre part, que sa personnalité est trop évasive, trop indéfinissable, trop atrophiée peut-être pour parvenir réellement à s'y attacher. 

Parce que, par exemple, cette star vit des relations bidimensionnelles avec le public, mais n'a pas le temps de s'investir réellement dans une relation plus complexe d'ordre privée, qui par ailleurs, nécessiterait qu'elle se "mette au clair" avec elle-même. 

De nombreuses célébrités, cela dit, ont recours à la psychanalyse, qui peut vraiment aider lorsque pratiquée par de vrais spécialistes, de manière professionnelle. Mais l'incroyable attirance exercée par les stars peut même faire perdre le nord à des professionnels, comme ce fut le cas du psychanalyste de Marylin Monroe. 

L'auteur va comme les autres effectuer sa recherche d'amour narcissique dans le regard du public. Et comme le musicien ou l'acteur, il va connaître des périodes de transe dans sa créativité. 

Ces périodes de transe qui nous permettent de sortir de notre corps pour nous incorporer dans quelque chose de beaucoup plus grand que nous, sans forcément avoir recours à des produits, se rapprochent d'un état d'extase pré-natal. 

Ces périodes sont malheureusement souvent suivies, et je peux en attester, de terribles périodes de doute. On a ainsi l'impression de naviguer entre hauts sommets et abysses , au sein même de sa créativité, comme cela peut être le cas pour ce qui concerne le succès public ou même la simple popularité sur les réseaux sociaux, ou ce que l'on en ressent. 

En cela, nous autres auteurs nous rapprochons beaucoup de personnes victimes de troubles bipolaires .

C'est un obstacle, cela dit, qui n'est pas insurmontable, mais il faut savoir que cela existe. 

Si j'ai choisi de décrire dans cet article la part sombre de l'activité artistique, ce n'est ni pour décourager ni pour me plaindre.

Je tiens simplement à prendre mes distances par rapport aux idéaux de gloire et de richesse qui relèvent, non seulement de la société, mais bien de notre nature profonde, en tant qu'être humains.

Je le reconnais: j'ai un rapport fascination/attirance/méfiance/aversion envers la richesse et la célébrité.

Certaines stars arrivent cependant à mettre de côté l'aspect narcissique pour s'occuper de nobles causes. Ou bien de leurs enfants. 

Le fait de connaître la décadence et une mort prématurée n'est donc en rien une fatalité pour un artiste. Nous pourrons d'autant mieux nous mobiliser que nous sommes conscients des dangers.  

Peut-être certaines personnes attirées par la vocation artistique réaliseront-elles à temps, en lisant cet article, qu'en se privant d'une trop grande part de leur identité propre, en ne sachant plus, au niveau relationnel, que recevoir et non plus donner, si un jour elles devaient procréer, elles ne mettraient au monde que des "fils de", qui auraient d'autant plus de mal à se fabriquer une identité que leur géniteur et génitrice, trop souvent absents, en sont dépourvus... 

Se connaître soi-même pour mieux cultiver son jardin intérieur et ce, tout au long de sa vie, voilà qui est toujours d'actualité.

Je ne saurais trop en tout cas recommander la lecture de Succès damné , le passionnant et brillant ouvrage de référence d'Eric Corbobesse et Laurent Muldworf, paru chez Fayard.

https://store.kobobooks.com/fr-fr/ebook/succes-damne

Cet article est en effet très largement inspiré de cet ouvrage, qui est, dans son ton, toujours bienveillant envers les artistes. 

La statistique que je cite au début concernant la mortalité plus importante des artistes devenus célèbres provient d'une étude citée dans ce livre.

Pour que moi, auteur autoédité militant, aille conseiller la lecture d'un ouvrage traditionnellement édité, qui plus est vendu à 12,99€ dans sa version ebook, vous vous doutez qu'il faut qu'il m'ait convaincu!  

Je terminerai par le début de Succès damné , cette citation d'Albert Camus: Tout artiste qui se mêle de vouloir être célèbre dans notre société doit savoir que ce n'est pas lui qui le sera, mais quelqu'un d'autre sous son nom, qui finira par lui échapper et, peut-être, un jour, par tuer en lui le véritable artiste.

Autre article sur le même sujet : 

Succès, gloire... et amour ?
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Published on April 29, 2016 03:10

April 19, 2016

Rencontre du troisième type

Il arrive parfois de faire des rencontres pour le moins inattendues en dédicace.

Il y a des moments, comme ça, où le destin vous envoie de petits signes. J'ai interprété le dernier comme une incitation à écrire un nouvel article de blog, celui que vous lisez en ce moment.

J'avais abordé un homme d'âge moyen pour lui parler de mes bouquins. "Justement, je suis réalisateur de films d'animations," me répond-il, "je travaille en numérique sur fond vert, tout ça."

Moi: "Vous ne travailleriez pas pour Luc Besson, quand même?"

Lui, "Si, justement si."

Il me raconte un peu son travail, il a l'air sympa. C'est typiquement le genre de personnes que j'aurais voulu rencontrer dans d'autres circonstances.

Mais voilà, il y a le récent procès remporté par les dessinateurs créateurs d'Arthur et les Minimoys, et la condamnation de Luc Besson pour contrefaçon . Je lui en parle parce que j'avais été choqué, non seulement par le fait que les dessinateurs n'aient pas touché les 0,3% qui leur étaient dus sur les recettes du film, ce qui ne me paraissait pas une revendication excessive, mais parce qu'ils avaient aussi été spoliés des droits sur les produits dérivés.

A ma surprise, il n'était pas au courant. Mais il me parle d'un autre procès de Luc Besson dont je n'avais pas entendu parler contre un autre réalisateur - le nom de ce dernier ne me dit rien, et je l'oublie aussitôt.

J'évoque ensuite devant lui le cas de Thomas Clément. Thomas Clément est un auteur qui avait failli signer avec les éditions Intervista, la maison d'édition de Luc Besson fondée à la fin des années 90 et qui a mis fin à son activité en 2011.

L'un des trois articles où Thomas Clément explique son aventure me semble avoir été tronqué, car je l'avais lu à l'époque de sa publication sur son blog, à l'époque où Thomas n'avait pas encore été publié par Le Diable Vauvert.  Il me semble bien qu'il disait que les gens d'Intervista, après lui avoir fait réécrire son œuvre, avaient carrément chargé des écrivains maison de le réécrire à nouveau, pour se l'approprier en toute illégalité.

Mais ma mémoire peut me jouer des tours, bien sûr. Thomas Clément n'a en tout cas pas été dépossédé de ses droits sur son livre, au final.

Bref. Je lui reparle un peu de mes bouquins, et lui laisse malgré tout mon email parce qu'il me fait bonne impression.

Il me lance en partant que "certains réalisateurs veulent devenir califes à la place du calife".

Même après coup, je ne regrette pas de lui avoir laissé mon email. Je ne travaillerai certes pas pour Europa Corp, mais on ne sait jamais, s'il se faisait débaucher par un studio aux Etats-Unis et qu'il repensait à moi... 

Un studio qui aurait pour productrice une femme de préférence, bienveillante envers ses artistes. Je parle d'un monde de bisounours? Un tel studio n'existe pas?

Il n'est pas interdit de rêver...

D'autant que de nombreuses personnes qui voient les couvertures de mes livres, et en particulier de la trilogie Ardalia , me demandent quand le film va sortir.

Et surtout, je sais qu'il est dans l'ADN de ma trilogie d'être adaptée en film, jeu vidéo ou BD, pour les raisons suivantes:

- mon père était dessinateur et nous avions une cave entière remplie de bande dessinées, que je fréquentais assiduement. Cela se ressent dans mon écriture, volontiers visuelle

- j'ai été critique de jeu vidéo, ce qui a déteint sur l'univers entièrement original d'Ardalia, lequel a un aspect ludique

- j'ai été influencé par les grands classiques de la science-fiction, de la fantasy, mais aussi du fantastique et de l'horreur, que ce soit en littérature ou au cinéma

- enfin et c'est sans doute le plus important, même si je n'ai pas la distance critique par rapport à mon œuvre, je pense y avoir insufflé suffisamment de moi-même et de ce que j'appréhende de l'univers pour rendre les relations entre les personnages intéressantes, et faire en sorte que le roman soit prenant, comme certaines critiques le laissent entendre .

J'ai conscience, cela dit, que les chances sont infimes que l'une de mes œuvres soient un jour adaptée. Le fait que mon sens de l'honneur, mon estime personnelle ainsi que mon sens de la préservation m'interdisent de signer un contrat de dupes ne fait que diminuer ces chances déjà maigres, bien sûr.

En rentrant chez moi, les paroles de ce réalisateur inconnu (je n'ai pas pris son nom) me sont restées à l'esprit. Je me demandais qui était cet autre réalisateur dont il m'avait parlé, et en quoi il avait pu vouloir devenir calife à la place du calife.

Armé de Google, j'ai donc mené une petite enquête. Le procès de ce réalisateur ne pouvait être celui gagné par Luc Besson contre Moebius (Giraud) et les Humanos Associés dans le cadre de la comparaison Incal/5ème Elément.

Je suis rapidement tombé sur le lien du procès gagné par John Carpenter contre Luc Besson . Néanmoins, je connais les films du réalisateur John Carpenter, et je m'en serais souvenu. Fausse piste.

Comme il s'agissait d'une question de pouvoir (histoire du calife), je me suis demandé s'il ne pouvait pas s'agir du procès perdu par Luc Besson contre Pierre-Ange Le Pogam .

En effet, Pierre-Ange Le Pogam était le bras droit de Luc Besson, qu'il avait licencié d'Europa Corp en 2010. Le Pogam avait créé sa firme en 2011, Stone Angels. D'après l'article de Gala, Luc Besson avait alors demandé 2,35 millions d'euros pour non respect de la clause de non concurrence et "dénigrement public".

C'était finalement Pierre-Ange Le Pogam qui avait gagné aux Prudhommes, le tribunal estimant qu'il n'y avait pas de motif "réel ni sérieux" à son licenciement pour faute lourde.

Problème, Pierre-Ange Le Pogam est producteur et acteur, et non réalisateur.

J'ai fini par tomber sur cet impressionnant article paru dans GQ . Et là, je crois que c'était bien la bonne pioche: il s'agirait de Julien Séri, le réalisateur de Yamakasi.

Pour résumer ce que j'ai compris, Luc Besson était le mentor de Julien Séri, ils avaient une relation étroite. Il lui a appris à voler de ses propres ailes, et surtout à ne jamais, en tant que réalisateur, céder aux exigences tyranniques d'un producteur.

Mais voilà, un jour, Besson a débarqué sur le tournage de Yamakasi. Il était mécontent d'un plan et tenait absolument à ce qu'il soit modifié. Julien Séri ayant refusé, il a été renvoyé pour "faute grave".  Luc Besson a ensuite, semble-t-il, remporté le procès aux prudhommes.

Cette affaire cadre complètement avec ce que m'a dit l'autre réalisateur.

Cela m'a rappelé l'armée. En tant que jeune appelé à l'armée (de l'air, opérateur téléphonique), j'avais eu à subir les blagues très désagréables d'autres appelés plus expérimentés.

Notamment, un coup de fil de l'un d'eux se faisant passer pour un haut gradé, et me passant un savon.

Lorsque, plus tard, j'étais devenu plus expérimenté, on m'avait incité à jouer ce type de tour aux nouveaux appelés.

J'avais alors essayé d'expliquer que mieux valait avoir une attitude bienveillante, ou au minimum neutre envers les autres appelés. Le but était de faire en sorte que cette pénible contrainte de 10 mois (à mon époque) se passe de manière cordiale, et le plus vite possible.

Tout le monde aurait été gagnant. Mais je n'ai pas été entendu. Trop de testostérone.

Je me suis demandé si la testostérone ne serait pas aussi en cause dans ce nombre assez incroyable de procès autour d'Europa Corp.

Après tout, un studio qui se fait poursuivre par un autre producteur avant même que son prochain film, Valérian, ne sorte , ce n'est pas courant, non?

Luc Besson serait-il sévèrement burné?



Ma femme, qui a la dent moins dure que moi, m'a fait remarquer que Luc Besson avait aussi créé la cité du cinéma à Saint Denis, avec une école gratuite (même si la sélection y est considérable).

L'homme aurait donc plusieurs facettes.

C'est tant mieux. Tout cela ne fait néanmoins que renforcer mon féminisme: oui, je crois qu'il faudrait plus de femmes à des postes d'influence, d'argent et de pouvoir. Dans le cinéma comme partout ailleurs. 

Vous me direz, les femmes aussi peuvent être corrompues. Et le sont.

Vrai. Mais la plupart des femmes ne visent pas ces postes où l'argent coule à flots, ce qui, selon moi, serait presque un prérequis: mieux vaut des personnes qui aient un style de vie simple et une certaine répugnance, ou une méfiance vis-à-vis du pouvoir et de l'argent, pour garantir plus d'équité et de négociation, plutôt que des personnes qui convoitent ces postes pour, notamment, faire subir aux autres ce qu'elles-mêmes ont subi.

Si ça ne marche pas avec les femmes, il sera toujours temps de faire appel à des algorithmes dans la gestion des richesses. Eux au moins, sont impartiaux. Tant qu'ils ne sont pas détournés... 

Pour conclure cet article sur une note plus légère, je dirais qu'après avoir vécu une rencontre du troisième type, je ne souhaite pas avoir un entretien avec un vampire...
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Published on April 19, 2016 10:01

April 15, 2016

On ne vend pas de livres en juillet-août ?

Il m'arrive souvent d'être confronté à une certaine réticence, quand ce n'est pas à un refus catégorique, de la part des professionnels que je contacte pour obtenir une séance de dédicace en juillet ou en août. L'idée serait qu'on ne vend pas de livres dans ces périodes et que je vais me casser le nez. Une idée pourtant mise à mal par mes statistiques de ventes sur ces deux mois, et notamment en 2015. 

Gardez à l'esprit en consultant mes chiffres de vente que je ne suis pas Raymond Poulidor . Je suis un auteur parfaitement inconnu du grand public. Un anonyme, auteur autoédité parmi tant d'autres.    

Qui plus est, je dédicace principalement des romans de Fantasy, auxquels s'ajoute un recueil de Science-Fiction et un recueil de thrillers. La SF et la Fantasy sont des genres littéraires moins "vendeurs" que par exemple le polar, ou la romance. 

Malgré cela, en juillet 2015, j'ai dédicacé 82 livres en quatre séances. 

En août 2015, j'en ai dédicacé 50 sur deux jours, en une seule séance.

Détails :

- 4 juillet 2015, Leclerc Fosses (95) : 17 ventes, 6 Le Souffle d'Aoles (Fantasy), 1 Eau Turquoise (Fantasy), 2 Les Flammes de l'Immolé (Fantasy), 1 Les Explorateurs (Science-Fiction), 7 Le Vagabond (Thriller)

- 11 juillet 2015, Cultura Franconville (95) : 26 ventes, 6 Le Souffle d'Aoles (Fantasy), 2 Eau Turquoise (Fantasy), 2 Les Flammes de l'Immolé (Fantasy), 2 Les Explorateurs (Science-Fiction), 14 Le Vagabond (Thriller)

- 17 juillet 2015, Auchan Vélizy (78) :  18 ventes, 5 Le Souffle d'Aoles (Fantasy), 5 Les Explorateurs (Science-Fiction), 8 Le Vagabond (Thriller)

- 18 juillet 2015, Cultura Carré Sénart (91) :  21 ventes, 7 Le Souffle d'Aoles (Fantasy), 1 Eau Turquoise (Fantasy), 2 Les Flammes de l'Immolé (Fantasy), 4 Les Explorateurs (Science-Fiction), 7 Le Vagabond (Thriller)

- 29 et 30 août 2015, Auchan Plaisir (78) :  50 ventes, 10 Le Souffle d'Aoles (Fantasy), 3 Eau Turquoise (Fantasy), 3 Les Flammes de l'Immolé (Fantasy), 5 Les Explorateurs (Science-Fiction), 29 Le Vagabond (Thriller)

Notez que vous ne trouverez aucune Fnac parmi les endroits où je dédicace mes livres. Ils refusent de descendre en dessous de 40% de marge. 

Il faut voir que j'amène moi-même mes livres dans ma voiture, que je repars avec les invendus (conditions du dépôt-vente) et que je ne demande aucun défraiement pour mes déplacements. Dans ces conditions, hors de question que j'aille dédicacer en donnant 40% du prix des livres à la Fnac. 

Vous aurez sans doute remarqué le faible nombre de ventes d'Eau Turquoise et des Flammes de l'Immolé, respectivement tome 2 et 3 du cycle d'Ardalia. Il n'est évidemment pas facile de débourser 66€ pour une trilogie complète de Fantasy. C'est valable toute l'année, pas seulement l'été. 

En revanche, je vous rassure, le ratio de ventes des tomes 2 et 3 est bien meilleur en version ebook . Le format ebook fait en effet office de "version de poche" de mes romans papier grand format.

Alors certes, j'ai eu de la chance de vendre autant de livres en juillet et en août de l'an dernier. Je n'en disconviens pas. 

Mais cette chance, je l'ai provoquée. J'étais présent sur ces six journées différentes, de 10h00 à 19h00. J'ai travaillé. Si j'avais trouvé porte close à chaque fois, il est certain que je n'aurais rien vendu. 

Je peux comprendre que l'effectif des librairies et centres culturels sur les mois d'été ne soit pas le même que sur le reste de l'année, rendant plus compliquée l'organisation de séances de dédicace.  

J'ai fait le choix délibéré d'étaler ces rendez-vous avec le public sur toute l'année. 

Ce n'est pas le choix de tous les auteurs, mais c'est le mien. 

Alors, merci à tous les libraires qui ne font pas de cette phrase, "on ne vend rien en juillet-août", une prophétie auto-réalisatrice. 
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Published on April 15, 2016 01:27

April 12, 2016

Auteurs : un truc important à savoir sur Facebook

Si vous n'avez pas touché aux paramètres par défaut de votre messagerie Facebook, il y a de fortes chances qu'un nombre considérable de messages se retrouvent filtrés d'office et invisibles pour vous. Il s'agit des messages de personnes ayant cherché à vous contacter sans pour autant faire partie de vos amis Facebook. Si vous êtes auteur, il y a des chances que parmi la masse de spams figure d'authentiques messages de lecteurs. Je vous donne ici le moyen d'y accéder. Merci qui?

Si pouvoir accéder à ces messages a été pour moi une très bonne surprise, ce n'est pas parce que j'ai appris que j'étais l'heureux héritier de Mr Spade aux Etats-Unis, et que la somme de 12 milliards 568 millions de dollars allait m'être attribuée. ;)

Ce n'est pas non plus, j'en ai peur, en raison des nombreux messages d'auteurs me présentant leurs œuvres. 

Et encore moins en raison des faux profils, qui prolifèrent en ce moment, visant soi-disant à faire connaissance - le phishing, ou hameçonnage , est devenue une véritable cyber-discipline internationale. 

C'est plutôt en raison de quelques messages de lecteurs auxquels je n'avais pas eu accès. Parmi eux, un lecteur m'a signalé une énorme faute de grammaire dans Les Flammes de l'Immolé, me prouvant une nouvelle fois la validité de l'aphorisme "plus c'est gros, plus ça passe", même dès lors qu'il s'agit de se relire... 

Ce message en particulier m'a donc permis d'améliorer le livre. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que des remarques de lecteurs me permettent de corriger des erreurs. Qu'ils en soient ici chaleureusement remerciés.

En tant que testeur de jeu vidéo (entre 1996 et 2004), je n'appréciais guère le fait que des développeurs (ou leurs éditeurs) sortent des jeux aux deux tiers ou aux trois quart finis, comptant sur les patchs correctifs pour remédier aux nombreux bugs et imperfections.

J'ai essayé de ne pas tomber dans le même travers en tant qu'auteur, en livrant des romans les plus aboutis possible. Mais même un livre qui passe au travers d'un correcteur automatique de type Antidote, puis de relectures successives d'autres personnes, peut encore se traîner des coquilles, comme le savent tous les professionnels. 

Ce n'est évidemment pas le rôle des lecteurs de signaler des erreurs. Mais je prends. Comme un cadeau tombé du ciel.

J'ai aussi trouvé une invitation au Salon de la Libre Ecriture le samedi 7 mai à Sceaux, salon qui peut permettre de faire connaître une œuvre auprès du jeune public. Etant déjà en dédicace à cette date, j'ai décliné.

Ouf, pas de message en provenance d'Hollywood pour une adaptation ciné d'un de mes livres. Certains messages filtrés remontant jusqu'en 2007, mes débuts sur Facebook, on peut tout imaginer...

Pour retrouver, donc, ces fameux messages invisibles, c'est simple, il vous faut cliquer sur l'onglet "messages", puis, "tout afficher". Enfin, cliquer sur l'onglet "plus" en haut à gauche, et "Filtrés".


Personnellement, reconnaissant à Facebook de m'avoir filtré de très nombreux messages qui m'auraient fait perdre mon temps (pas les messages de mes lecteurs, bien sûr), j'ai choisi de garder mes paramètres de messagerie en l'état, mais d'aller faire un petit tour dans les spams de temps en temps. 

A vous de filtrer, à présent! You've got mails...
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Published on April 12, 2016 03:08

March 14, 2016

Tendances de l'autoédition 2016

Le site IDBOOX relaie les résultats d'une étude publiée par Book on Demand (BOD) en association avec Edilivre auprès de 926 auteurs indépendants, 338 lecteurs, et 88 libraires. J'ai souhaité réagir sur une partie de ces résultats, que je reprends en italique. Cliquez sur ce lien pour accéder à la totalité des résultats.   

Ma première réaction concernera le volume du sondage, qui déjà, pose problème: le nombre de personnes sondées n'est pas suffisamment élevé pour autoriser une représentativité vraiment fiable.    
  On relèvera aussi que les commanditaires du sondage sont deux sociétés d'édition à compte d'auteur, et qu'il ne s'agit donc pas d'un sondage indépendant, loin s'en faut.   
Je ne suis pas statisticien, mais il me semble qu'il faudrait une population minimale de 3000 personnes pour chaque sondage pour fiabiliser chaque partie. 
    A ce sujet, la lecture de Thinking, fast and slow de Daniel Kahneman, Les deux vitesses de la pensée en français, me semble essentielle, à la fois pour les sondeurs, les auteurs et le grand public.    
    L'ouvrage démonte (et dénonce) en effet pas mal de biais de la pensée humaine. C'est pourquoi je ne commenterai pas les réactions des 338 lecteurs, car même si celles-ci sont très favorables aux auteurs indépendants, ces réactions ne sont pas assez représentatives.   
   Je reviendrai malgré tout sur certaines questions posées aux libraires, et leurs réponses, en raison de problèmes de formulation.    Pour 87% des répondants l’écriture est un loisir, 57% annoncent que c’est leur occupation principale et 31% considèrent que l’écriture est une source de revenus. 77% sont des « auteurs loisirs » et 23% des auteurs « experts »
Des auteurs comme Jacques Vandroux et Charlie Bregman ont pointé, en commentaire sur Facebook, cet étonnant contraste entre les 87% qui considèrent que l'écriture est un loisir et les 57% qui annoncent que c'est leur activité principale.  
          On pourrait même y voir un paradoxe. La seule explication qui me vient à l'esprit est que les 57% correspondent majoritairement à une population de retraités qui ne désirent pas vivre de leurs ventes, mais font néanmoins de l'écriture, et de l'autoédition simplifiée, leur activité principale.   Il ne faut pas oublier que pour une personne à la retraite, le processus de publication: sélection d'un manuscrit puis publication dans les deux ans, est trop long. Nombreuses sont les personnes qui ignorent si elles vivront encore lorsque leur manuscrit aura enfin été accepté, puis publié.   
                       Tout le monde ne s'appelle pas Stéphane Hessel .  
    92% estiment que l’autoédition est un processus simple.  Quel format ? 55% des indépendants publient en version papier et ebook, 40% uniquement en papier et 5% qu’en numérique (ce dernier chiffre est assez étonnant car bien évidemment les auteurs passant par KDP ou Kobo ne sont pas ou peu pris en compte étant donné le panel).   Le chiffre de 92% qui estiment que l'autoédition est un processus simple me paraît en contradiction avec avec les 5% qui publie uniquement en numérique (ebook), et les 40% uniquement en papier.    
                                       Si l'autoédition n'avait consisté qu'à publier en version ebook, oui, j'aurais pu reconnaître que le processus de mise à disposition du public d'un livre s'est considérablement simplifié.  
  Mais à partir du moment où l'on cherche à s'autoéditer en faisant des livres papier correctement maquettés et typographiés, l'autoédition est déjà loin d'être si simple.    
  Sans parler bien sûr de la recherche de couvertures de qualité professionnelle et du travail adéquat de relecture/correction/réécriture, travail qui est tellement exigeant que même les "professionnels de la profession" ne rendent pas des copies parfaites.    
   Sans parler non plus du secteur clé de la diffusion/distribution . Il faut donc savoir ce qu'on entend par autoédition.   

S'il s'agit d'une comparaison entre l'autoédition et l'édition traditionnelle, toujours pour ce qui est du processus de mise à disposition du public d'un livre, je peux comprendre que l'on trouve l'autoédition plus simple. 
  51% pensent qu’ils gagnent plus que s’ils passaient par un éditeur traditionnel.   Voilà une réponse qui me paraît mal formulée et incomplète. Dans mon esprit, la réponse complète devrait être "51% pensent qu'ils gagnent plus que si leur livre avait été publié et mis en rayon par un éditeur traditionnel".    
  Ou alors, les personnes qui ont répondu n'ont pas conscience que le taux d'acceptation des manuscrits n'est au maximum que de 1 sur 600 ou 700 dans les maisons d'édition bénéficiant de solides réseaux de distribution/diffusion, d'après mon expérience personnelle.          

Et encore... C et article de 2012, qui semble bien documenté, de l'Express , fait état du nombre total de manuscrits envoyés par an en maison d'édition, et toutes maisons confondues, on serait à 1 manuscrit publié sur 6000 en moyenne (merci à Nila Kazar pour le lien).  
    Ces personnes ne réalisent pas que leur livre aurait selon toute vraisemblance été recalé et que donc, forcément, ils ne peuvent gagner que beaucoup plus qu'en passant par un éditeur traditionnel (et notamment s'ils optent pour une autoédition avec prise de risque financière minimale, comme semblent le démontrer les réponses à certaines autres questions ).   

Il semble en tout cas évident que dans l'esprit des personnes qui ont répondu, la comparaison ne se fait pas seulement en termes de pourcentage de revenus d'auteurs de services d'impression à la demande comme BoD, et de pourcentage de droits d'auteurs perçu en maison d'édition traditionnelle: si une telle comparaison avait été faite, on serait bien au-dessus de 51%. 
Ce que gagne un auteur : les auteurs publiant des romans gagnent en moyenne 100 euros (l’étude ne précise pas si c’est par mois, par an ou sur toute la durée de vie du livre) Ceux qui publient des livres spécialisés gagnent en moyenne 400 euros (même restrictions que ci-dessus).
J'espère qu'on ne dira pas que j'ai l'égo trop boursouflé, mais quand je vois que les auteurs publiant un livre gagnent en moyenne 100 euros, j'ai l'impression de ne pas être sur la même planète .
Evidemment, si c'est 100 euros par livre et par mois, c'est déjà autre chose, mais ce n'est pas l'impression que ça me donne.Une statistique qui conforte l'impression de départ: l'écrasante majorité des répondants considèrent en effet l'écriture comme un loisir.
Du côté des libraires (88 répondants) 75% déclarent proposer des livres autoédités. (pas de précision s’il s’agit de librairies en ligne ou physiques).
Outre le problème de fiabilité statistique mentionné en début d'article, les 75% qui déclarent proposer des livres autoédités me paraissent un chiffre trop vague. Les proposer comment? S'il sagit de livres papier en dépôt-vente, j'ai déjà expliqué que lorsque l'objectif est d'en vivre, ce ne pouvait pas être un système viable pour les auteurs.   

Dans mon expérience, il est extrêmement rare que des libraires prennent des exemplaires d'auteurs indépendants à compte ferme, sans condition de retour, parce qu'ils estiment connaître suffisamment le livre et leur clientèle, et pouvoir mettre les deux en relation.   

S'il s'agit d'ebooks en vente sur un site, alors, même un auteur autoédité comme moi peut se dire libraire, puisque je vends mes ebooks sur mon site
43% auraient déjà organisé des séances de dédicaces avec des auteurs indépendants.    
 
Apparemment une bonne chose, mais si ces 43%, parce qu'ils reçoivent des indés, estiment proposer des livres autoédités, cela réduit d'autant le premier chiffre de 75%. 
En conclusion, je dirais que si ce sondage est assez intéressant, c'est un peu à contre-sens, parce qu'il démontre, de par les réponses des participants, la méconnaissance d'un secteur dans lequel on n'a fait que tremper un orteil. 
De la part des organisateurs, BoD et Edilivre, la vision du secteur, de par l'imprécision des questions, me semble également schématique.
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Published on March 14, 2016 06:32

March 3, 2016

Cover Reveal: The Flames of the Immolated

The last book of the Ardalia trilogy, The Flames of the Immolated, will hopefully be released this summer. Thibaut Desio has done the original cover art, and it has been tweaked by Velvet Wings Design. Think Epic Fantasy in a prehistoric world...



The first book, The Breath of Aoles, is FREE on Amazon , Apple , Kobo and Barnes & Noble .

Turquoise Water, the second book, is priced at $4.99 on Amazon , Apple , Kobo and Barnes & Noble .

The third novel, The Flames of the Immolated, will be the longest, with 24 chapters. 

Thank you to all the readers who left wonderful comments about the two first books on the retailers' sites and on Goodreads!

The Breath of Aoles: 

A hooded silhouette was outlined on an overhanging rock in the blue lunar light of Tinmal and Hamal. Motionless, the individual was tracking his every movement.
Pelmen shivered.
 He looks more like a protodactyl ready to fall on its prey than anything else. Not wishing to find himself alone in the presence of the unnerving stranger for a moment longer than necessary, with no further thought to what Komel was doing, he hurried back to the relative safety of the hut.
A fantasy novel set in a prehistoric worldPelmen hates being a tanner, but that’s all he would ever be, thanks to the rigid caste system amongst his people, the hevelens. Then he meets Master Galn Boisencroix and his family. The master carpenter opens up a world of archery to young Pelmen, who excels at his newfound skill. But Pelmen’s intractable father would have none of it, and tries to force Pelmen to stay in the tannery.

One day, however, Pelmen’s best friend and Master Galn's son, Teleg, disappears. Lured away by the prospect of untold riches through mining amberrock, the most precious substance in the world, Teleg finds himself a prisoner of the Nylevs, fierce fire-wielding worshippers of the god of destruction.

Now Pelmen must leave all he knows behind, overcome his fears and travel across the land, in search of his childhood friend. Along the way, he will ally himself with strange and fantastic beings: a shaman who controls the Breath of Aoles, or the power of the wind, a krongos, a creature of the mineral realm who can become living rock, and a malian, adept at water magic.
What readers are saying"Forget elves, dwarves, trolls and dragons. In Ardalia, you have all sorts of alien species that fit well into the ecosystem of a low-magic world, which is sort of elemental in its own way. The originality is excellent here." —Awesome Indies

"I absolutely loved this book. It is phenomenal. The power of the author’s imagination and his use of language really make it a brilliant read. It's complex but you get used to it and really start to enjoy it." —Paige

"The story is great. Lots of adventure, action, some romance. The main character's coming of age is great to follow. He is overcoming the arrogance of youth, and realizing other cultures often have much to offer." —Mike

"This story was really good. It drew me in from the first few pages and was packed with adventure, excitement, and danger. The main character, Pelmen, is just an ordinary tanner at the bottom of the “totem pole”, wishing to escape for a better life at the start. But instead of escaping with his friend for a better life, he is thrown into a dangerous world where he has to learn to fight in order to survive." —Dakota

Turquoise Water: 

Flames were everywhere. Taller than a krongos, swift and dominant, they were dancing a bloody dance of chaos and madness. Just one step forward, and they would seize him in their deadly embrace, scorching his body and feasting upon his soul. Pelmen turned. The tongues of fire behind him drew back, outlining the path to salvation.
A new installment in the prehistoric world of ArdaliaAlong the Great Rift, in the heart of the volcano Ixal, Valshhyk the Immolated is stirring. The creatures corrupted by his putrid fumes are growing in number daily. Within the fiery walls of Sinista, the amberrock swords, axes and lances of an army of outcasts gleam, waiting. The day is drawing near when the ties binding the dark god will collapse. Then, the nylevs will surge forward from the depths of the abyss.

Pelmen, Xuven, Teleg, Elisan-Finella and Lominan, the Messengers of Destiny, have an urgent mission. However, dissent soon rears its ugly head and they go their separate ways. Who among the Children of Aoles or Malia will succeed in warning the world of the danger it faces? When the time comes to confront the servants of the Sacred Fire, will the Breath of Aoles and the power of the Turquoise Water be enough to defeat them?
What readers are saying:"I really enjoyed the two different perspectives and the two different main struggles that each group has to overcome. It was refreshing and full of a lot of good action and story development. The internal struggles were compounded with the insurmountable politics and allied conflict. Not only do they have to warn everyone but they have to revisit their past struggles and problems. They have to break through political and strategic barriers." —TM Borgwardt

"I really liked this book, it is a strong relevant second in the series. You get a look at the struggles of working together and overcoming diversity to secure a common goal." —CRB Amazon

"This story picks up where the first book "The Breath of Aoles" left off.
The writer continues to intrigue and leaves wanting more with this magic, fantasy and adventure series. I look forward to the 3rd book!" —Gene


Giveaway: There is a giveaway of the signed paperback book of Turquoise Water on Goodreads . It will end very soon, on March 5.


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Goodreads Book Giveaway Ardalia by Alan Spade Ardalia by Alan Spade Giveaway ends March 05, 2016.
See the giveaway details at Goodreads. Enter Giveaway
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Published on March 03, 2016 05:32

March 2, 2016

Passerelles

Le saviez-vous? Il existe une passerelle entre les commentaires publiés sur le site Babelio et le site de ventes d'ebooks Google Play. Chaque commentaire publié sur Babelio se retrouve ainsi sur la page de l'ebook correspondant sur le site Google Play. Ce type de partenariat est à l'avantage à la fois des sites de ventes, des auteurs et des lecteurs, surtout lorsque l'on sait combien il est difficile, pour les auteurs, d'obtenir des commentaires directement sur le site de vente. 

Ce type de partenariat gagnerait sans doute à se voir élargi. On sait par exemple qu'Amazon possède le site Goodreads. Pour autant, les commentaires Goodreads ne sont pas transférés automatiquement sur Amazon. 

Pour les auteurs traduits en anglais ou anglophones, il est évident que le nombre de commentaires est plus important sur Goodreads que sur Amazon. 

La traduction anglaise du Souffle d'Aoles , The Breath of Aoles, a par exemple été commentée 54 fois sur Goodreads contre seulement 37 fois sur Amazon Etats-Unis .  

Il faudrait juste qu'Amazon soit capable de reconnaître dans quelle langue a été posté un commentaire sur Goodreads, afin d'envoyer ce commentaire sur les boutiques des pays parlant cette langue.

Donc, même si des liens vers les boutiques de ventes existent sur Goodreads, il est évident qu'un site comme Amazon vendrait encore plus d'ebooks avec des commentaires Goodreads se reportant automatiquement sur Amazon, comme cela se fait entre Babelio et Google Play.

Vous allez me dire, les personnes commentant sur Goodreads ne veulent pas forcément voir leur commentaire apparaître sur Amazon. Il suffirait alors de leur donner le choix, avec une case à décocher pour que leur commentaire n'apparaisse pas sur Amazon. 

Sur le site Kobobooks, il est maintenant très facile de laisser un commentaire ou une note. Kobo, qui avait justement initié ce type de partenariat/passerelle avec Goodreads à ses débuts (avant le rachat de Goodreads par Amazon), gagnerait sans doute à démarrer de nouveaux partenariats, cette fois avec des blogueurs. 

Les blogueurs ont la liberté de décider de copier/coller leur commentaire sur un site de vente. S'ils souhaitent que leurs chroniques soient davantage lues, cela peut d'ailleurs être un bon moyen. 

Mais pour des sites comme Kobo, il pourrait être stratégiquement bien vu d'offrir des réductions sur des ebooks, voire sur des liseuses électroniques, pour les blogueurs s'engageant à poster régulièrement sur leur site. 

Une chronique représente souvent une passion, mais aussi un vrai travail du moment qu'elle est sérieuse et argumentée. Je ne vois rien de choquant à ce qu'une forme de rémunération indirecte soit liée aux chroniques, à condition que cette rémunération provienne d'un site de vente et non d'un auteur ou éditeur en particulier, pour des raisons évidentes de conflit d'intérêt. 

On sait aussi qu'il existe des liens d'affiliation, qui permettent déjà aux blogueurs ou sites de regagner de l'argent sur les livres vendus sur les grands sites de vente. Mais l'un n'empêche pas l'autre, non? 

Un plus grand nombre de commentaires sur les sites de ventes, dans la mesure où ce sont des commentaires honnêtes, entraînera un plus grand dynamisme favorable aux ebooks. 

Même si Google Play est loin d'être le partenaire le plus généreux envers les auteurs indépendants, il faut bien le dire, ce que fait Babelio va donc dans le bon sens, et mérite d'être salué.
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Published on March 02, 2016 08:28