Thomas Desforges > Recent Status Updates

… un autre. Skodr est une vev en psychologie, elle écrit des pièces, et elle étudie actuellement avec une des vev d’histoire. Sa pensée est bien informée, vive et audacieuse. Mon École, sur Hain, aurait des choses à apprendre de cette université. C’est un endroit merveilleux, rempli d’esprits libres. Mais des esprits d’un seul sexe. Une liberté entourée de grillages.

Les arts, les sciences, toute la culture, toutes les techniques professionnelles, sont haggyad, du travail qualifié. On les enseigne dans les universités, et il n’y a pas de séparations et très peu de spécialistes. Les enseignantes et les étudiantes croisent et mélangent constamment les domaines, et le fait d’être une érudite célèbre dans un domaine ne vous empêche pas d’être étudiante dans …

Mes ancêtres ont vraiment dû s’amuser en manipulant les chromosomes de ces gens. Je me sens coupable, même si ça s’est passé il y a un million d’années. Il faut que j’apprenne à vivre sans le sentiment de honte, mais je ne dois pas oublier le bon côté du sentiment de culpabilité.

… mais on ne l’appelle pas Vev.

… d’autres femmes signifie « enseignant ». Et donc, lorsque la jeune Shask m’apprend des choses, elle se respecte elle-même ? Et elle s’attire mon respect ? Voilà qui jette un éclairage différent sur une société que je croyais centrée sur la richesse. Zadedr, qui est actuellement maire de Reha, est certainement admirée pour l’étalage ostentatoire qu’elle fait de ce qu’elle possède ; …

— C’est ce que vev signifie. C’est pourquoi nous appelons la mère d’Ekhaw « Vev Kakaw ». Elle n’est pas allée à l’université, mais c’est une personne qui réfléchit, qui a beaucoup appris de la vie, et qui a beaucoup à nous apprendre.
Ainsi donc, le respect et l’enseignement sont une seule et même chose, et le seul terme de respect que j’aie entendu des femmes utiliser envers …

De même que le feu destructeur, sur les sommets d’une montagne, embrase une immense forêt ; la lueur de la flamme s’aperçoit de très loin ; de même, du bronze prodigieux des guerriers qui marchaient, un flamboyant éclat, à travers l’éther, s’élevait jusqu’au ciel.

Jours anciens ou temps modernes, soma ou kemma, l’amour, c’est l’amour.

Nous nous façonnons les uns les autres pour devenir humains,…

… même si, bien sûr, le fond de l’affaire est justement qu’il ne serait plus jamais « il » ni « elle ».

J’ai déjà eu beaucoup de mal à raconter cette histoire dans une langue qui ne comporte pas de pronoms de soma, mais uniquement des pronoms de genre. Dans leurs dernières années de kemma, alors que l’équilibre hormonal se modifie, la plupart des gens deviennent généralement des hommes dans le kemma. Les kemmas de Dory ayant été mâles depuis plus d’un an, j’appellerai donc Dory « il », …

« Si je ne peux plus avoir d’enfant et si je ne peux plus faire l’amour, et s’il faut que je devienne vieille et que je meure, alors je peux au moins faire une grande fête. »

Et pourtant, alors même que j’écris ces lignes, je me rends compte que rien ne change vraiment non plus, que c’est vraiment toujours l’An Un, pour chaque enfant qui devient pubère, pour chaque être qui tombe amoureux.

… un-à-venir devient Un, et ainsi de suite. C’est exactement comme Rer, tout change tout le temps mais la cité ne change jamais.

Ici, le temps s’écoule différemment. J’ai appris à l’école comment les Orgotas, les Ekumènes et la plupart des autres peuples comptent les années. Ils appellent « An Un » une année où quelque événement important s’est produit, et ils additionnent les années à partir de là. Ici, c’est toujours l’An Un. Le jour du Nouvel An, le Gethen Thern, l’An Un devient un-auparavant, et …

– Ah ! Ulysse a certes fait des milliers de prouesses, proposant des avis salutaires, préparant les batailles. Mais aujourd’hui il a fait mieux que jamais parmi les Argiens, lui qui vient d’empêcher de parler en public ce misérable lanceur d’outrageantes paroles. Désormais, son âme héroïque ne le poussera plus à outrager les rois par d’injurieux propos.

Achille alors, en pleurant, se retira aussitôt loin de ses compagnons, et vint s’asseoir sur le sable du bord de la mer écumante, le regard tourné vers l’infini du large.

… pensif, s’étoiler de rayons,
De clartés, de lueurs, vaguement enflammées,
Le gouffre monstrueux plein d’énormes fumées.

A celle qui est restée en France

…
Pâle, ivre d’ignorance, éblouie de ténèbres,
Voyant dans l’infini s’écrire des algèbres,
Le contemplateur, triste et meurtri, mais serein,
Mesure le problème aux murailles d’airain,
Cherche à distinguer l’aube à travers les prodiges,
Se penche, frémissant, au puits des grands vertiges,
Suit de l’œil des blancheurs qui passent, alcyons,
Et regarde, …

A celle qui est restée en France

…
Mais mon cœur toujours saigne et du même côté.
C’est en vain que les cieux, les nuits, l’éternité,
Veulent distraire une âme et calmer un atome.
Tout l’éblouissement des lumières du dôme
M’ôte-t-il une larme ? Ah ! l’étendue a beau
Me parler, me montrer l’universel tombeau,
Les soirs sereins, les bois rêveurs, la lune amie ;
J’écoute, et je reviens…

Ce que dit la bouche d’ombre

…
Comment de tant d’azur tant de terreur s’engendre,
Comment le jour fait l’ombre et le feu pur la cendre,
Comment la cécité peut naître du voyant,
Comment le ténébreux descend du flamboyant,
Comment du monstre esprit naît le monstre matière,
Un jour, dans le tombeau, sinistre vestiaire,
Tu le sauras ; la tombe est faite pour savoir ;
Tu verras ; aujourd’hui, …

Les mâges

…
Tout est la mort, l’horreur, la guerre ;
L’homme par l’ombre est éclipsé ;
L’ouragan par toute la terre
Court comme un enfant insensé.
Il brise à l’hiver les feuillages,
L’éclair aux cimes, l’onde aux plages,
A la tempête le rayon ;
Car c’est l’ouragan qui gouverne
Toute cette étrange caverne
Que nous nommons Création.
…

Voyage de nuit

On conteste, on dispute, on proclame, on ignore.
Chaque religion est une tour sonore ;
Ce qu’un prêtre édifie, un prêtre le détruit ;
Chaque temple, tirant sa corde dans la nuit,
Fait, dans l’obscurité sinistre et solenelle,
Rendre un son différent à la cloche éternelle.
Nul ne connaît le fond, nul ne voit le sommet.
…

Au bord de l’infini XVIII

Hélas ! tout est sépulcre. On en sort, on y tombe :
La nuit est la muraille immense de la tombe.
Les astres, dont lui la clarté,
Orion, Sirius, Mars, Jupiter, Mercure,
Sont les cailloux qu’ont voit dans la tranchée obscure,
O sombre fosse Éternité !
…