Thomas Desforges > Recent Status Updates

…n’empêche, pendant tout ce temps elle savait qu’elle était assise sur une chaise dans le V-Labo de l’École Deux avec tout un équipement fixé sur le corps, et que son corps refusait d’être dupé, et insistait pour dire que, même si V-Ditchou était étrange, étonnant, éducatif, important et historique, tout cela était une simulation. Les rêves aussi pouvaient être convaincants, beaux, …

Si rien n’est très différent de vous, ce qui est un peu différent de vous est très différent de vous.

La réciprocité est une chose rare.

Les parties bleues, c’était de l’eau, beaucoup d’eau, comme dans les hydrocuves, mais en plus profond, et les parties avec d’autres couleurs, c’était de la terre, comme dans les jardins mais en plus grand. Le ciel, ça, elle n’arrivait pas à comprendre. Le ciel était une autre boule qui s’ajustait sur la boule de terre, avait dit Père, mais on ne pouvait pas le montrer sur le globe en modèle…

Il faut beaucoup de temps pour apprendre à vivre sans Dieu, et certaines personnes n’y parviennent jamais. Elles préfèrent avoir un faux Dieu plutôt que pas de Dieu du tout.

Bien longtemps avant Dieu, et bien longtemps après aussi, il y a la façon dont les choses se passent, que nous appelons hasard, ou chance, ou destinée ; mais ce ne sont que des mots.

… enfin, les tambours ont résonné et la musique a retenti sur la Place Scintillante, et les flambeaux ont fait briller les dalles.

Le soleil s’est couché derrière Kanaghadwa. Tous les sommets enneigés du Nord au Sud, Kayewa, Korosi, Aghet, Enni, Aziza, Kanaghadwa, tous ont brillé comme l’or, puis sont devenus rouges comme le feu, pour virer ensuite au pourpre. La lumière est montée sur eux puis elle est descendue et elle a disparu, les laissant blancs comme de la cendre. Les étoiles sont montées derrière et au-dessus d’eux. Et …

… ciel, mais il a hésité dans sa danse.

Au moment même où la danse touchait à sa fin, un nuage est passé devant le soleil immobile au-dessus du versant droit de la montagne, un seul nuage dans ciel bleu de l’été. Tout le monde a levé les yeux tandis que la lumière baissait. Le scintillement des pierres a cessé. Un son est monté des habitants de la cité, « Oh », et ils ont retenu leur souffle. Dieu Lui-Même n’a pas regardé vers le …

Le mensonge monolitique peut se déliter en un millier de vérités incomparables,…

Les opprimés reconnaissent l’ironie comme ils reconnaissent l’air et l’eau.

… brillent à travers le toit en verre. On peut aussi naviguer jusqu’à elles, jusqu’aux mondes au-delà du monde.

La mer se dresse, c’est un mur, le mur gris-bleu qui se dresse au bout du monde. Quand on navigue sur la mer, elle paraît plate, mais si on la regarde vraiment, elle est aussi haute que les collines de Darranda, et si on vogue vraiment sur la mer, on finit par traverser le mur pour passer de l’autre côté, plus loin que le bout du monde.
Le ciel est le toit que soutient le mur. Le soir, les étoiles …

La chambre était au premier étage et donnait sur les jardins de Yaramera, avec ses terrasses et ses parterres de fleurs, ses allées et ses pelouses, et une série de lacs et de bassins d’ornement qui descendaient progressivement vers la rivière : un immense motif de courbes et de surfaces, de plantes et d’allées, de terre et d’eau calme, niché dans le vaste méandre de la rivière. Toutes les parcelles…

« Toutes les grand-mères sont des rebelles »

Grâce à la solitude, l’âme évite de faire ou de subir de la magie ; elle échappe à la monotonie, à l’ennui, en étant consciente. Rien n’est ennuyeux si vous en avez conscience. Une chose peut être agaçante, mais pas ennuyeuse. Si c’est une chose agréable, le plaisir ne se dissipera pas tant que vous en aurez conscience. Être conscient est le travail le plus difficile pour l’âme, à mon avis.

Je ne pense pas qu’on puisse écrire sur la solitude. Écrire, c’est dire quelque chose à quelqu’un, c’est comminiquer avec d’autres. PC (Problème de Communication), comme disait Stabilité. La solitude est une non-communication, l’absence des autres, la présence d’un soi-même qui se suffit à lui-même.

… insignifiant dans l’immensité de l’océan. Le céphalopode répondit patiemment dans son magnifique langage d’ombres et d’argent.

J’ai vu l’immense créature timide et pâle émerger lentement des eaux profondes, dans une cascade de couleurs qui ruisselaient le long de ses tentacules enroulés, et dans une symphonie de sonorités vibrantes, tout cela si rapidement qu’on ne pouvait pas suivre les couleurs ni entendre la mélodie. La machine de la zoologiste produisit une lueur rose et un son aigu artificiellement accéléré, grêle et …

— Tu sais, si tu restes et si moi je m’en vais, nous serons morts.
C’est la façon dont les jeunes des vaisseaux s’expriment, quand l’un d’eux va franchir les années-lumière et que l’autre va rester. Adieu, nous sommes morts. C’est la vérité.

… Exactement. Il y a une explication parfaitement rationnelle à ce tabou irrationnel.

— Les boîtes n’étaient pas magiques, ai-je dit. Ce sont les gens qui l’étaient. C’étaient des sorciers. Ils utilisaient leurs pouvoirs pour acquérir du pouvoir sur d’autres gens. Pour vivre convenablement, une personne doit éviter la magie.
— C’est un impératif culturel, parce qu’il y a quelques milliers d’années, une expansion technologique incontrôlée a conduit au désastre. …

Une mère a de grands pouvoirs, mais ils sont naturels, sauf s’ils sont utilisés contre l’âme de l’enfant.

Il y avait quelque chose d’adulte dans sa voix, de la mélancolie, de la réserve.

Si ma peur provoque ta peur, je n’y peux rien.

… les détails, de même qu’une planète semble lisse quand on est en orbite.

Notre vie de tous les jours dans le cercle des tantes était monotone. À bord du vaisseau, plus tard, j’ai appris que les gens qui vivent des existences artificiellement compliquées appellent ce genre de vie « simple ». Je n’ai jamais rencontré personne, où que je sois allée, qui ait trouvé que la vie était « simple ». Je crois qu’une vie ou une époque paraît simple quand on ne regarde pas …