Sylvain Johnson's Blog, page 9

July 7, 2016

La vie d’un écrivain – Scénario 2

What have I done!?Young man having trouble studying, on white background

Stanley Leduc écoutait sa mère lui expliquer les nombreuses réussites de son frère avocat, qui lui au moins gagnait honnêtement sa vie. Il réprima une envie irrésistible de bâiller, de fermer les yeux et s’endormir devant le rôti d’agneau trop cuit qui gisait devant lui, comme la carcasse inanimée d’un animal mort sur une route déserte.


La veille, Stanley avait généreusement célébré le succès de son nouveau roman, que la critique ne cessait de décrire comme « Le roman de la rentrée littéraire ».


Un silence inhabituel le força à quitter le refuge de ses pensées réconfortantes. Levant les yeux, il vit que ses parents qui le contemplaient en silence. Il osa sourire, sans trop savoir si cela convenait à la situation. Une grimace de sa maman lui fit comprendre son erreur. On lui avait inévitablement posé une question, que sa rêverie l’empêcha d’entendre. Il se racla la gorge et jouait nerveusement de ses doigts avec la fourchette devant lui. Maurice Leduc, doyen du clan, prit la parole.



Mon fils, c’est quoi ces histoires-là que tu écris?

Il hésita, le ton n’était pas chaleureux, aucune fierté ne filtrait dans le timbre de voix accusateur. Sa mère prit le relais.



Pourquoi tu écris des livres sur nous? On ne t’a rien fait. Les gens au village parlent, tu sais?

Il ne comprenait pas. Son dernier roman n’avait rien à voir avec ses parents. La bouche grande ouverte de surprise, il encaissa la réplique suivante de Gisèle, qu’il n’avait jamais osé adresser par son prénom.



Tu n’aurais pas dû écrire ces choses-là, des mensonges.

Son père éructa, avec son légendaire rictus de désapprobation, capable de briser les rêves et les espoirs d’un jeune homme. Il savait de quoi il parlait, puisqu’il avait largement gouté à ce traitement punitif.



Je ne comprends pas de quoi vous parlez ?

Sa mère haussa les épaules, pour sortir un exemplaire de son roman, qu’elle avait préalablement dissimulé sous le coussin de sa chaise. Il réalisa à ce moment que son invitation à manger avec ses parents n’était qu’un prétexte pour lui parler. Mettre quelque chose au clair. Il l’écouta, tandis qu’elle choisissait une page du livre, pour y lire un paragraphe surligné en jaune.



« Le père ivrogne avait vomi sur le canapé, chutant sur la table basse qui se fracassa bruyamment. Le vieux tenta aussitôt de se relever, laissant des empreintes ensanglantées sur la moquette blanche. »

Stanley ne comprenait toujours pas. Il fixait les deux étrangers devant lui. Elle reprit.



Le Noël de 1984. Ton père a perdu sa sœur dans un accident de voiture. Tu t’en souviens? Il est revenu du travail ivre, est tombé sur la table basse du salon…

Un déclic se fit dans l’esprit de l’écrivain. Un flot de compréhension dévastateur le fit tressaillir. Elle continua.



Page 123. « Julie priait tous les soirs, sa bible glissée sous son oreiller, un verre de vin à la main. Elle se rendait au supermarché du village voisin pour éviter que les gens la voient acheter les nombreuses bouteilles d’alcool nécessaires pour passer la semaine. »

Stanley était livide, ses mains moites. Son père gobait un morceau de gâteau, son menton taché par le chocolat. La pièce semblait avoir rétréci.



Tu le sais trop bien que je vais à Saint-Vallons pour faire mes achats. Que j’achète ma petite bouteille de vin là-bas. L’épicier de notre village m’a demandé devant tout le monde, à l’église, pourquoi j’encourageais des étrangers en dépensant mon argent chez eux. Le prêtre m’a même remis des brochures sur les alcooliques anonymes. Tu réalises mon embarras?

Peut-être qu’il était temps de partir. Stanley n’avait aucune intention de se quereller avec ses parents, il ne pouvait pas gagner contre ces deux-là. Mère poursuivit, tandis qu’il quittait la cuisine, puis le salon. La voix forte de la femme le suivait, comme une sentence de mort prononcée par un juge sans miséricorde.



Page 345. Le vieux Léon…

Il ouvrit la porte et le reste se perdit dans les sons de la nuit : des insectes et des voitures au loin. Un silence de courte durée. Les portières de deux voitures garées devant la résidence de ses parents s’ouvraient. En sortaient sa tante Béatrice et l’employeur de son père, le vieux Ronald. Tous deux le virent et le chargèrent comme des rhinocéros affamés ou encore défendant leur territoire.



Stanley, ton oncle est furieux. Pourquoi écrire que notre fils a été adopté, on ne lui a jamais dit?

Puis l’employeur :



Jeune homme, quand j’ai révélé à ton père mon affaire avec Denise, je ne voulais pas l’ébruiter…

Il se mit à courir, aveuglé par la folie du moment. Il pouvait les entendre qui hurlaient, lancé à ses trousses.


Il osait à peine imaginer tous les autres éléments de ses romans inspirés de sa réalité.


Mais qu’avait-il donc fait?


Classé dans :Commentaire général
 •  0 comments  •  flag
Share on Twitter
Published on July 07, 2016 20:20

July 5, 2016

La vie d’un écrivain – Scénario 1

frustrated-writer-2


Scénario 1


Roberto observa la voiture de sa femme qui s’éloignait dans la rue déserte. Maintenant seul, il quitta la fenêtre du salon pour se rendre dans son bureau aménagé au sous-sol. Sans fenêtres, cette pièce lui offrait très peu de distraction et favorisait ses périodes de concentration et d’écriture. Il se devait de travailler sur son dernier roman, l’éditeur ne cessait de lui demander une date pour la remise du manuscrit. Une date qu’il ne cessait de repousser.


La pièce était étroite, petite et surchauffée, mais suffisante pour ses besoins limités. Il prit place sur la chaise en cuir confortable, son ordinateur portable ouvert devant lui. À sa droite, une tasse de café chaud, un beignet en cas de fringale et sa souris sans fil qui épousait trop bien la forme de sa main. À sa gauche, son cahier de notes, un crayon et une lampe pour l’instant allumée, diffusant sa clarté sur son clavier.


La femme au travail, le petit à la garderie, il pouvait enfin écrire, être seul, profiter de ces quelques heures de répit en exerçant sa passion. Dans le tiroir, il avait rangé et éteint son cellulaire. Le téléphone de la résidence était en mode silence, pour éviter les fâcheuses sonneries au mauvais moment. Les portes et fenêtres étaient verrouillées, l’endroit devenu une véritable forteresse. Son refuge.


L’écran bleu attira son attention. Il observa les différents dossiers et documents étalés sous ses yeux et il ouvrit celui du roman à travailler. Un silence de mort régnait dans le bureau. Un calme complet idéal pour ses séances d’écritures. Il ajusta la position de l’écran de l’ordinateur, de son postérieur sur la chaise, de ses pieds au sol. Tout devait être parfait.


Roberto mit ses doigts sur le clavier, sentit les touches plastifiées, la froideur de l’engin noir. Il respira, s’imprégna de l’ambiance presque mystique du procédé de création, puis il en profita pour relire les quelques pages écrites la veille. Ces dernières lui plurent grandement, son talent l’étonnait parfois.


Le rituel pouvait commencer.


Prêt à écrire le chapitre 5, il chercha tout d’abord ses mots. Regroupant ses idées. Ses doigts s’activèrent timidement, imprimant quelques lettres, puis des phrases complètes. Il s’arrêta subitement à la cinquième, avec l’impression que quelque chose clochait. Il relut et fit la grimace. Il n’y avait aucune passion dans ces lignes. Les lettres furent gobées par le curseur à reculons et la page redevint blanche. Il fit quelques exercices de respirations, se frotta les yeux et recommença à s’activer sur le clavier.


Peut-être que ce second début de chapitre était mieux? Non, toujours rien de potable. Un gosse aurait fait mieux. Il soupira, incapable de réveiller la bête littéraire qui sommeillait en lui. Son flux créateur refusait de s’écouler de son cerveau ensommeillé afin de rejoindre ses doigts actifs, mais au contenu stérile.


Roberto reprit l’exercice, encore et encore, toujours avec le même résultat. Son esprit vagabondait, son imagination refusait de répondre à l’appel. Cela dura une dizaine de minutes. Il était tout simplement incapable de réveiller la bête créatrice ou de s’adonner à la transe presque religieuse de l’écrivain au travail.


Exaspéré, il se leva en gémissant.


L’ordinateur portable fut éteint, il s’empara de la tasse vidée de tout café. Un horrible mal de tête le força à prendre quelques comprimés. Une sieste serait la bienvenue.


Roberto pourrait toujours écrire demain, pendant la partie de football du petit ou encore après le souper. Il devait trouver une autre excuse pour son éditeur, juste au cas où ce dernier le contacterait.


On verra bien. Il venait de perdre une occasion en or d’écrire.



Bientôt….scénario 2


Classé dans :Commentaire général, Uncategorized
 •  0 comments  •  flag
Share on Twitter
Published on July 05, 2016 07:31

July 1, 2016

L’importance des salons littéraires

Gaëlle Dupille


Le salon littéraire a plusieurs fonctions, dont une est évidente : il permet aux auteurs de faire connaissance avec leurs lecteurs (et inversement), ce qui constitue forcément un moment rare et agréable.



Ce n’est cependant pas son seul avantage. Il est aussi lieu où se décident des partenariats entre auteurs et éditeurs/directeurs de collection ou entre auteurs (souvent autour d’un verre ou deux, ou un peu plus…), car les rencontres font souvent naître des projets intéressants et originaux (et même parfois, un peu loufoques).



DSCF2132



Mais la plus grande force d’un salon littéraire (selon moi), c’est surtout, le off, le moment où les auteurs peuvent se retrouver « livrés à eux-mêmes » pour discuter et trinquer à leurs retrouvailles. Pour ceux qui l’ignoreraient, l’auteur de Fantastique/SF/Horreur (pro ou amateur) est un être un peu à part (ça marche aussi pour les illustrateurs, les musiciens, les tatoueurs, etc…, d’ailleurs). Souvent perdu dans son monde…


View original post 649 autres mots


Classé dans :Uncategorized
 •  0 comments  •  flag
Share on Twitter
Published on July 01, 2016 05:23

June 22, 2016

H2NO de Jean-Marc Renaudie

h2no-700


 Résumé du livre :

« Depuis le Grand Cataclysme, les règles de vie ont évolué. L’existence de l’homme se résume à vivre, travailler, et mourir dans une tour, avant d’y être incinéré.


Abedo appartient au comité. Il représente l’autorité.


Quand l’affaire des cuves d’eau contaminées par le virus biotechnologique H2NO éclate, Abedo se prépare à résoudre un cas d’école. Mais le meurtre d’un autre agent change la donne. De traqueur, il devient traqué. Pour s’en sortir, il devra dénouer les fils d’une intrigue qui l’entraînera dans les souterrains creusés sous NéoToulon. Soutenu par GN345, il remontera les pistes jusqu’au plus haut sommet de l’État : le comité des 20.


En parallèle, un vent de révolte souffle dans les rangs des non-repertoriés. Le pays est au bord de l’effondrement. »


 Commentaire :

Jean-Marc Renaudie nous présente ici sa première incursion dans le monde de la science-fiction. Jean-Marc est toutefois le genre d’auteur difficile à qualifier, étiqueter ou encore catalogué en raison de la diversité de son talent. Dans ce roman il flirte avec plusieurs genres à la fois. Nous entraînant dans une histoire de science-fiction, dans un récit politique, mais aussi dans un polar d’un genre nouveau doublé d’un récit d’aventures. Pour avoir déjà lu plusieurs écrits de cet écrivain passionné de la langue française, je peux vous garantir que c’est un nom à ne pas oublier.


Le personnage principal du roman, Abedo, est un flic honnête équipé de la meilleure technologie possible, presque militaire pour pratiquer son métier. Un homme consciencieux qui devra faire face à des situations extraordinaires. Mais attention, il n’est pas question de personnages noirs et blancs, bons ou mauvais. L’écriture de Renaudie transcende les clichés de la littérature. Tout est gris, changeant, inquiétant, réaliste, troublant. L’humanité et la robotique se confrontent, font chemin ensemble avec toutes les complications imaginables. Les personnages du roman, en particulier le personnage principal, nous surprennent par leur vulnérabilité tout à fait humaine. Le lecteur se reconnait ainsi dans certaines situations, dilemmes d’Abedo.


La plus grande qualité de Jean-Marc Renaudie est sa capacité à intégrer les détails dans l’histoire, tout en nous épargnant les descriptions futiles. Il s’en tient à l’essentiel, choisissant ses mots avec justesse, nous donnant une image de l’action qui s’imprègne dans notre esprit. Il évite l’erreur des phrases trop longues, il va directement au but, ajouter ici et là des mots frappants, touchant sa cible. L’écriture de l’auteur est mature, il excelle dans la construction d’une trame captivante.


« La nocivité de son humour me touchait, mais je ne bronchai pas. Je gardais ma fureur ancrée dans mon cœur. »

Au début, je me suis questionné sur la narration à la première personne, en particulier parce qu’on me l’avait reproché en tant qu’écrivain. Mais ici, c’est l’unique narration possible, puisque les pensées d’Abedo sont essentielles, logiques, et elles ajoutent au récit une qualité exceptionnelle. L’auteur possède un texte de qualité, solide, un modèle de science-fiction et d’écriture en général.


Ce qui m’a grandement plu dans H2n0 est la complexité de la relation entre les hommes et les machines. Nous sommes inévitablement conviés à débattre les questions éthiques, morales et religieuses de la présence de ces choses robotisées que nous avons créées, qui prennent de plus en plus de place dans nos vies.


Bref, il ne fait aucun doute que ce roman est à conseiller. Pour son personnage principal, les thèmes soulevés et l’action qui aura à plusieurs reprises fait monter ma pression sanguine. C’est une course contre l’ennemi, un marathon littéraire jusqu’à la conclusion. Un roman intelligent.


Ma note : 9.5/10


Site de l’éditeur :


L’ivre-Book


Où achetez le livre?


Page Facebook de l’auteur :


Jean-Marc Renaudie



Classé dans :Lectures, Les Fossoyeurs de Rêves

 •  0 comments  •  flag
Share on Twitter
Published on June 22, 2016 18:28

June 17, 2016

Un Dieu parmi les hommes : Un superhéros en Mauricie!

13120797_10207619084928593_685408331_o


Le héros.


Mon nouveau roman « Un Dieu parmi les hommes » se veut à la fois un hommage à la culture populaire du superhéros et le mythe persistant des êtres surhumains venus peupler notre planète pour nous défendre ou nous dominer. Multitude de films, de livres ou de bandes dessinés traite de ce sujet. Alors, pourquoi écrire un roman qui en parle, me demandez-vous avec un rictus moqueur? C’est simple, j’ai cru bon de déconstruire le mythe de ces personnages, de réécrire la genèse du surhomme et de peupler son monde d’incertitude, de doute et de nouveauté.


Depuis l’apparition des premières bandes dessinées de héros comme l’homme de fer ou l’homme-araignée, un détail particulier m’a frappé. C’est cette propension qu’ont les écrivains et cinéastes à placer leurs petits poupons intergalactiques récupérés dans un vaisseau échoué, au sein d’une famille dévouée, honnête et avec des valeurs morales dignes de faire pleurer le pape de joie. Dans ces récits, on y parle toujours de justice, d’égalité, de protection des faibles. Est-ce réaliste? Est-ce un hasard? Une propagande?


Voilà pourquoi je me suis dit ceci : laissons le petit être venu de l’espace tomber sur un couple de raté. Sur un père alcoolique et sexuellement dépravé, qui trompe sa femme et ne pense qu’au profit immédiat. Quant à l’épouse, autant en faire une dévote soumise à son rôle de victime, désespérée et dangereuse. Nous pouvons dès lors imaginer comment le petit futur superhéros grandira, entre les mains de ce couple désabusé. Il n’a que peu de chance de s’en sortir sans dégâts permanents et son état mental déficient influencera directement son comportement. Il grandira dans l’ombre de son père, rêvant de son véritable paternel, lequel se transformera en fantaisie enfantine. La réalité est souvent bien plus triste et désolante que notre scénario imaginaire.


Nous voilà donc dans le mythe, dans le cœur de cette tempête qui sommeille, au creux de l’esprit tourmenté d’un petit gamin. Un gamin surhumain, aux pouvoirs incroyables.


 


La Géographie.


Ste-Thècle, Mauricie


vue01.jpg


Le roman trouve sa source dans le mythe des superhéros, mais aussi dans la mémoire d’un écrivain nostalgique, ayant passé plusieurs années dans la Mauricie. La famille de ma mère est originaire et peuple encore la petite municipalité de Ste-Thècle. C’est là que j’ai fait mon école secondaire, à la polyvalente Paul-le-Jeune. Ce fut des années compliquées, difficiles par bien des aspects, mais mémorables par la beauté de l’endroit. Ste-Thècle est à la fois le paradis et l’enfer pour notre héros. C’est là qu’il « voit » le jour, aux pieds d’une chute réelle qui se trouve au lac des missionnaires. Lors d’une scène tragique, on découvre le petit et comprend l’étendue de son pouvoir. Son destin est à jamais scellé avec celui de ses nouveaux parents. Leur vie est tout aussi chamboulée que la sienne par ce changement.


Ste-Thècle est un rêve pour de jeunes adolescents avec une trop grande imagination et un désir d’explorer. C’est là que nous avons vécu les plus belles années de notre jeunesse. Outre certaines complications inutiles à ce récit, nous avons découvert la beauté de la faune et de la flore environnante. Certains endroits ont davantage laissé leurs marques dans notre cerveau assoiffé d’idées. C’est le cas du Lac chicot, une étendue d’eau mystérieuse et complexe. Un des détails qui me troublaient le plus concernant ce bassin agité par de fréquents vents était la couleur de l’eau, pratiquement brune. Un contraste avec les autres lacs cristallins de la région. C’est donc ce lac brun, agité et mystérieux qui deviendra l’épicentre du récit. Le cimetière derrière l’église du village, le petit boisé menant au lac, nous conduisait à des aventures les plus folles les unes que les autres. Je me souviens de nos expéditions hivernales sur le lac, seulement pour découvrir des endroits où l’eau ne gelait pas, où des bulles montaient à la surface d’un petit trou, malgré une épaisseur de plusieurs centimètres de cette croute glacés tout autour. Malgré le froid mordant. Que pouvait bien dissimuler ce lac? Quelle chose ancestrale, millénaire s’y tapissait donc? Était-ce relié à cette histoire de tornade du début du siècle, qui aurait poussé dans le lac des granges et du bétail? Je pouvais visualiser, dans mon esprit, le fond du lac, couvert d’arbres, de bâtisses et de carcasses de vaches aux squelettes figés dans le temps.


 Montréal, Québec


Belvedere_Kondiaronk_chalet_du_Mont_Royal.jpg


Je suis né à Montréal. J’y ai passé plusieurs années. C’est une belle ville, remplie de culture, de mystère et de vie. Dans plusieurs de mes écrits, j’incorpore des lieux de cette métropole. Le roman « Un Dieu parmi les hommes » ne fait pas exception. L’oratoire Saint-Joseph et le Mont-Royal sont tous les deux au centre, du moins dans mon esprit, de cette cité animée et remplie de touristes. Dans le récit, nous nous retrouvons sur le belvédère du Mont-Royal, un endroit très adéquat afin d’avoir une vue sur le centre-ville, sur le fleuve et bien au-delà. Mon personnage principal fait son apparition dans ce lieu avec le désir de trouver des réponses à ses questions. Ce centre urbain, cet épicentre de calme dans un océan de bruits et de mouvements humains, se veut une sorte de pèlerinage improvisée. Y trouvera-t-il ce qu’il cherche? Ou alors, sera-t-il confronté à une réalité un peu trop brutale? Est-ce qu’un être comme lui a sa place dans notre monde? Le héros observe une relique, tout en se questionnant. C’est le cœur du frère André, un homme d’une bonté et d’un courage sans pareil. Un superhéros sans pouvoirs surhumains, au costume bien plus sobre que le sien. Ce cœur est le symbole de ce qu’il ne sera jamais : un homme. Ou alors, son humanité est-elle si présente, qu’il perd de sa divinité.


 


Trois-Rivières, Mauricie


Laviolette_Bridge.jpg


Le nouvelliste de Trois-Rivières est le plus gros quotidien de la région. C’est là que notre superhéros devenu un adulte travaillera. C’est là qu’il fera des rencontres intéressantes et éventuellement décisives dans son existence. Mais c’est surtout le pont de Trois-Rivières, le pont Laviolette qui sera au cœur du dénouement tragique de ce récit. Dans la plupart des grandes histoires de fictions, un lieu devient synonyme de combat, de crise, de finalisation. C’est donc cette structure que j’ai choisie. Dans un film à gros budgets, c’est là que les héros et antihéros s’affronteraient.


Le mal contre le bien


Il existe plusieurs écoles de pensées au sujet du bien et du mal. Pour certains, nous sommes nés avec une virginité morale et intentionnelle. Pour d’autres, nous naissons sales du tourment de notre race. Peu importe quelle est la vérité, une chose demeure et c’est l’influence de notre environnement, de nos parents, amis, de notre société sur notre développement. Les enfants sont comme des éponges, absorbant le bien comme le mal.


Imaginez un être aux pouvoirs incommensurables, traînant avec lui un bagage émotionnel d’humain sombre et désabusé. Imaginez ce petit garçon trompé par la vie et humilié de sa propre existence. Donnez-lui l’occasion de se venger, de lutter, de répondre par la force à toute attaque contre sa personne, et vous verrez, sa colère n’aura d’égale que dans la vague de destruction qu’il sèmera.


Le sort de mon héros n’est pas sans m’attrister. Ce petit bébé extraterrestre, sans mauvaises intentions, est né sous une très mauvaise étoile. Sa vie ne sera que le reflet de l’âme perverse de son géniteur, de la mauvaise influence de son père adoptif. Cela m’attriste, parce que beaucoup d’enfants dans notre monde, heureusement dénoués de pouvoirs comme les siens, connaissent ce genre d’existence.


Le mal et le bien se confrontent par l’entremise d’un être inadapté, incompris, esseulé et malade.


Le résultat est plus dévastateur que la lutte entre Dieu et Satan.


Parce qu’il est un peu humain et son humanité, jointe à sa divinité, en fera l’arme parfaite.


Il est un Dieu parmi les hommes.




Site de l’éditeur : L’Ivre-Book


Boutiques numériques : FNACRelayAmazonGooglePlayEleclercBookenKoboNolim





Classé dans :Un Dieu parmi les hommes

 •  0 comments  •  flag
Share on Twitter
Published on June 17, 2016 19:35

Qu’est-ce qu’une NDE ?

Cet article a été initialement publié en août 2012 dans l’Imaginarius Les NDE (Near Death Experiences) sont connues en français sous le terme d’EMI, Expériences de Mort Imminente, tradu…


Source : Qu’est-ce qu’une NDE ?


Classé dans :Uncategorized
 •  0 comments  •  flag
Share on Twitter
Published on June 17, 2016 08:56

« Un Dieu parmi les hommes » de Sylvain Johnson

C’est pour demain


L'ivre-Book


ISBN : 978-2-36892-304-7 / 5,99 € (Coll. Imaginarium Science-Fiction)

Le nouveau roman de Sylvain Johnson, l’écriture d’un nouveau mythe.Un dieu parmi les hommes 700



La Terre… 6 milliards d’habitants…



Quel serait l’avenir de notre planète bleue si un enfant d’un autre monde, doté de pouvoirs inimaginables, était recueilli par un couple dépravé ?



Cet enfant devra mener un combat acharné : suivra-t-il sa nature profonde pour choisir de devenir un héros ? Se laissera-t-il influencer par le bagage environnemental et génétique d’un dégénéré de père pour devenir un monstre ?



Il se pourrait bien que l’issue de ce combat conditionne l’avenir de notre monde…



Disponible le 18 juin chez L’ivre-BookFNACImmatérielRelay – AmazonGoogle Playe-Leclerc – Cultura – BookeenKoboNolim Carrefour – Archambault – Chapitre.com – etc.


View original post


Classé dans :Uncategorized
 •  0 comments  •  flag
Share on Twitter
Published on June 17, 2016 08:23

June 16, 2016

La fontaine !

maxresdefault


Ginette patientait près de la fenêtre, dans le salon, savourant un verre de vin blanc. Elle en avait assez, cela faisait dix ans qu’elle vivait avec Roger et dix ans qu’elle essuyait le siège des toilettes et le plancher après son passage. Dix ans qu’il pissait comme un animal, incapable de centrer son tir vers l’orifice pourtant adéquat. Dix ans à le maudire et ne pas comprendre. Comprendre ce qu’avait donc cette petite queue pourtant assez molle et peu fébrile. Impossible de concevoir qu’un membre dérisoire pouvait créer un tel geyser incontrôlable.


Roger arriva vers dix-huit heures, souriant et ventru, lui racontant sa journée en détail, ignorant l’ivresse mal contenue de sa femme. Il ne pensait qu’à son repas, sa bière froide, et une partie d’un sport quelconque. Ginette le servit avec le sourire. Avec compassion. Avec un intérêt aussi faux que ses orgasmes bruyants lors de leurs ébats sexuels qui s’avéraient d’une platitude de compte rendu politique à la radio communautaire.


Roger termina son repas, éructa comme le sauvage qu’il était pour ensuite se rendre à la salle de bain. Ginette remplit à nouveau son verre, pour se rendre dans le placard de la chambre d’ami, pièce adjacente à celle où Roger se trouvait. Là, un petit trou dans le mur, fait dans la journée, lui permettrait d’espionner l’énigmatique procédé de miction du mâle. L’idée lui était venue la veille, dans un moment d’exaspération. Elle devait comprendre, n’en dormait pratiquement plus. Ce petit détail l’agaçait, semblait amplifié par sa colère, sa frustration.


Elle porta toute son attention sur le trou, par lequel elle pouvait contempler la salle de bain et son mari qui venait d’y pénétrer. Roger prit le temps de contempler son profil dans le miroir, d’admirer son ventre rebondi, son crâne dégarni. Lorsqu’il se mit à sourire de contentement, elle faillit s’étouffer en recrachant une gorgée de vin. Il se trouvait beau? Le gros con, c’était pire qu’elle ne le pensait.


Elle avala la moitié de sa coupe, pour coller son œil sur le trou. Roger défit son pantalon, se passant une langue sur les dents, cherchant à déloger un morceau de viande prisonnier de ses molaires cariées. Des grimaces simiesques déformaient son visage. Sa main droite à l’avant-bras velu extirpa la petite excroissance incapable de blesser ou encore moins de faire ressentir la moindre sensation à une partenaire. Elle comparait les prouesses de son mari aux caresses d’un nain manchot, sans trop savoir pourquoi cette image lui venait à l’esprit. L’homme tenait son membre à l’aide de deux doigts, pointant la chose enrobée de peaux grisâtres et ratatinées vers l’objectif blanc au centre liquide.


Ginette était tendue, comme un amateur de sport tout juste avant un match intense, un cinéphile visionnant un film au dénouement tant attendu. Il allait finalement pisser et elle pourrait comprendre son inaptitude à toucher la cible.


Roger émit des grognements obscènes, aucun liquide ne s’écoulait de l’appendice inerte. Un étrange son se fit plutôt entendre, forçant la femme à retenir sa respiration. Que se passait-il? Le visage de Roger parut se métamorphoser, s’empourprer, ses yeux étaient sur le point de sortir de leurs orifices et d’éclater. Sa bouche se tordait en des rictus indescriptibles.


C’est là qu’elle vit la chose. Au moment où les sons visqueux cessèrent, la peau autour du pénis se gonfla, parue onduler à un rythme serpentin, reptilien. Les doigts de l’homme relâchèrent le petit membre qui grossissait. Le gland prenait des allures d’excroissance anormales, d’un cancer décuplant de dimension. Le visage de Roger était couvert de sueur. Une sorte de craquement la fit sursauter, comme un tissu qu’on déchire. Le gland s’était rompu, s’ouvrant comme une fleur au matin, inondé de soleil. Ce qui s’en extirpa représentait une vision de cauchemar, puisque de longs tentacules verts se débattaient dans la pièce, hors de contrôle. Le corps tendu de Roger se balançait de droite à gauche, les tentacules s’approchèrent du siège des toilettes et des gouttes s’échappèrent de leurs embouts. Ces gouttes s’abattirent partout autour de la cible liquide.


Ginette regrettait son verre vide, elle avait besoin d’avaler la bouteille entière, son visage blême prouvait la possibilité d’une perte de connaissance à venir. La douleur ressentie par son mari, ces choses immondes se vidant d’urine sans précisions la convainquirent. Elle quitta le placard, manquant s’étaler de tout son long un trébuchant contre le chat, bête merdique toujours dans ses jambes. Awen s’enfuit sous les insultes et en sifflant sa rage.


La femme retourna au salon, prenant place sur le canapé pour y vider d’un trait la bouteille de vin. Elle ferma les yeux et prit le temps de se calmer. Ce qu’elle avait vu la terrifiait, la traumatisait. Mais ce fut la compassion qui naquit, la compassion pour son homme qui souffrait d’une terrible infirmité, d’une malformation délirante. Elle fit la promesse de ne jamais le critiquer sur ses habitudes détestables, fit la promesse de l’aimer, de le comprendre, de l’adorer comme toute femme se doit de le faire.


Ginette attendit le retour de son mari.


Mais ce ne fut pas une main aux doigts potelés qui se posa sur son épaule, un tentacule vert glissa sur sa poitrine.


Son cri se répercuta dans la nuit qui venait tout juste de tomber. Elle venait de comprendre que certains mystères ne sont pas faits pour être élucidés.


Classé dans :Commentaire général
 •  0 comments  •  flag
Share on Twitter
Published on June 16, 2016 19:04

Le Tueur des Rails T01

Une critique d’un lecteur particulier ! Un de ces amis de Facebook que vous désirez rencontrer. Quelqu’un de généreux et de gentil. Merci d’avoir lu mon roman.


Le roux qui lit


Thomas et Lilly. Deux êtres marqués par l’horreur du meurtre violent d’un de leurs proches. Deux êtres brisés que rien ne destine à se rencontrer, dont la vie échevelée s’est déroulée d’alcool en internements, d’enquêtes en obsessions, de violences en dépressions. Pourtant, la vie ? les hasards existent-ils ? ? les réunit quand surgit le Tueur des rails, mythique psychopathe qui échappe à toutes les polices depuis des décennies, semant la mort au hasard de ses errances à bord de trains de marchandises? Sylvain Johnson, écrivain québécois exilé aux Etas-Unis, nous livre un thriller étonnant qui nous entraîne dans un suspense sans cesse renouvelé.



Sylvain Johnson



Sa page Facebook : Ici



Partenariat





Tout d’abord, j’aimerai remercier Sylvain Johnson personnellement pour le partage de son livre. Il m’a pris quelque temps pour le lire à dire vrai, mais le roman demeurai toujours dans ma PAL des romans à lire au plus…


View original post 241 autres mots


Classé dans :Uncategorized
 •  0 comments  •  flag
Share on Twitter
Published on June 16, 2016 08:16

June 11, 2016

Ne plus écrire !

Ecrire


Ne plus avoir le temps d’écrire peut s’avérer pénible pour un écrivain. Je confirme que c’est une grosse merde gluante. Se réveiller avec le désir de créer, de faire vivre ses personnages, d’imprimer sur l’écran les actions qui me vont vibré, sans en avoir la chance, est une très frustrante situation.


Mais, comme bien des choses dans la vie, cette situation est temporaire. Vous savez, la vie est une suite d’évènements cycliques. De hauts et de bas. J’ai eu la chance d’écrire tous les jours durant deux ans et voilà que l’existence me force plutôt à vivre, voir grandir mon fils et étudier pour doubler ma carrière d’écrivain avec une autre plus lucrative. Il y a bien pire dans la vie!


Il ne faut pas désespérer. Tout vient à point à qui sait attendre. Entretemps, mon imagination me torture, mon désir d’écrire est une comme une insatiable envie sexuelle qui me tenaille l’esprit jour et nuit, qui durcit mon membre cérébral et me pousse à prendre des notes, des tonnes de notes.


Bientôt, je pourrais reprendre l’écriture, la vie m’offrira cette chance exceptionnelle d’avoir une passion et de l’entretenir.


Ce n’est que partie remise. Heureusement, les manuscrits écrits dans les deux ans de productivité me permettront de publier, de soumettre et de voir mes écrits entre les mains de lecteurs. (Du moins, je l’espère)


Mon message à ceux qui liront ceci : Il ne faut jamais désespérer. Il faut apprécier ce que la vie nous réserve et en profiter au maximum, car on ne sait jamais ce qui peut nous tomber dessus le jour suivant. J’ai la chance de passer tous les jours (et nuits) avec mon fils, ce qui manque souvent aux pères trop occupés ou absents.


Restez à l’affût de mon actualité, plusieurs projets se préparent.


Bonne journée à tous!


Classé dans :Commentaire général
 •  0 comments  •  flag
Share on Twitter
Published on June 11, 2016 07:32