Anne Percin's Blog, page 8
December 23, 2010
Radio on

En revanche, j'ai plein de choses à dire sur la radio, qui est pour moi ce que la télé est à 90% de ménages français. Et, voyez comme les choses se trouvent, voilà que la radio (enfin, une radio) parle de moi, c'est-y-pas beau ça ma bonne dame ? Ça doit être ça, l'esprit de Noël...
C'est ici et sur France Info.
Published on December 23, 2010 07:46
December 17, 2010
Littérature à l'intestin
I
En 1949, Julien Gracq publie en revue son pamphlet La Littérature à l'estomac.
Ce qui énervait Julien Gracq, dans le milieu littéraire, tant celui des critiques que de certains écrivains, c'est le bruit : pas celui, essentiel, généré par l'œuvre elle-même, mais celui des messages accompagnant sa sortie. Bruit de fond, bruit de couloirs, rumeurs, il paraît que péremptoires, à date de péremption très courte. Inextinguible besoin de nouveauté.
Bien entendu, rien n'a changé depuis.
Chaque livre lu est aussitôt apprécié, non pour lui-même (qui lit encore des livres "pour eux-mêmes", sinon les enfants et les adolescents ?) mais par rapport au reste, à l'immense reste. On en juge comme de la qualité d'un beaujolais nouveau, en lui trouvant "un goût d'autre chose".
Pour l'auteur qui publie, il sait que pour être apprécié, il lui faudra être comparé, comparable – sans certitude que la comparaison soit en sa faveur. Ce qui n'est pas comparable, ce qui n'a pas son pareil, est le plus souvent rejeté : potion au goût amer qui ne rappelle rien de connu.
À ce petit jeu de la comparaison, de la réminiscence, l'auteur est souvent perdant. Son identité se dilue dans la ressemblance. Ce qu'il s'efforce de rendre unique rappelle immanquablement quelque chose ou quelqu'un, qui serait né plus tôt, aurait écrit avant, et mieux. Trop tard, s'empresse-t-ton de lui signifier, la place est prise.
J'ai sans doute de la chance : mes livres n'ont pas trop souvent souffert d'être comparés. Mais lorsque cela est arrivé, cela leur a toujours nui.
Lorsque Point de Côté est paru, par exemple, j'ai appris avec terreur que je m'étais emparée (sic) de thèmes rebattus, traités bien plus tôt et bien mieux par Theo Van Lishoud dans Frères. Moi qui ne l'avais jamais lu, j'en étais navrée comme d'un crime perpétré en rêve.
N'ayant pas cherché à m'emparer de quoi que ce soit, j'avais seulement voulu raconter un histoire sans me préoccuper le moins du monde de savoir si elle était originale (je pars du principe qu'il n'y a pas d'histoire originale, tout ayant été raconté depuis l'Antiquité).
Maintenant que Comment (bien) rater ses vacances est paru, je lis sur un blog (sans doute tenu par une femme, comme 99% des blogs de lecture) que j'aurais fait du sous-Martin Page, et que dans l'humour, je n'arrive pas à la cheville de celui que j'ai sans nul doute cherché à copier, à savoir Stéphane Daniel dans la série des aventures de Gaspar Corbin.
Là encore, je plaide non-coupable, ne l'ayant jamais lu, ne sachant même pas qu'il existe !
Mais, me direz-vous, la comparaison peut être flatteuse. Certes. Sauf que pour une orgueilleuse (dont la devise pourrait être celle du grand Jean-Jacques, mon maître : "Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre"), elles font rarement plaisir. Mais le pire n'est pas là.
Le pire est d'être accusé à la fois de quasi-plagiat, et de ratage. Quitte à imiter, autant le faire bien, n'est-ce-pas ? Or, moi, je me rate. Non seulement je suis une copieuse, et en plus, je me viande ! La honte, quoi. Par exemple, pour Comment (bien) rater ses vacances, eh bien, c'est moins rigolo. Ah. Les blagues ne font pas mouche à tous les coups, paraît-il. Flûte alors ! Il paraîtrait même qu'il y a trop d'émotion, trop de pathos. Ha, voilà. Du mélo, même ?
Ah oui ? Mais ça madame, alors là, il faut que je vous dise : c'est mon truc à moi, le mélo ! Le pathos. J'ai la fibre pathétique. Quand j'écris, les deux accessoires-clé sur mon bureau sont une paire d'enceintes et un paquet de mouchoirs.
Je fais de la littérature à l'instinct, sans lire les copains.
Comme tous les auteurs je fais ça au feeling et je n'ai pas pris de cours, contrairement à ce que croient certains lecteurs, je n'applique pas de recettes. Je ne triche pas. Si je me vautre, c'est toute seule, pas parce que j'ai copié. De ma vie, je n'ai jamais triché, même à l'école et pourtant, dans certaines matières j'aurais eu bien des raisons de le faire !
Je fais de la littérature à l'intestin, de l'écriture tord-boyau, essayant de produire et de maintenir des zones d'inconfort, des malaises, des doutes.
Mais, comme disait Julien Gracq, il est désormais bien difficile à l'auteur de faire entendre sa voix, au milieu du bruit qu'on croit qu'il a cherché à susciter.

Ce qui énervait Julien Gracq, dans le milieu littéraire, tant celui des critiques que de certains écrivains, c'est le bruit : pas celui, essentiel, généré par l'œuvre elle-même, mais celui des messages accompagnant sa sortie. Bruit de fond, bruit de couloirs, rumeurs, il paraît que péremptoires, à date de péremption très courte. Inextinguible besoin de nouveauté.
Bien entendu, rien n'a changé depuis.
Chaque livre lu est aussitôt apprécié, non pour lui-même (qui lit encore des livres "pour eux-mêmes", sinon les enfants et les adolescents ?) mais par rapport au reste, à l'immense reste. On en juge comme de la qualité d'un beaujolais nouveau, en lui trouvant "un goût d'autre chose".
Pour l'auteur qui publie, il sait que pour être apprécié, il lui faudra être comparé, comparable – sans certitude que la comparaison soit en sa faveur. Ce qui n'est pas comparable, ce qui n'a pas son pareil, est le plus souvent rejeté : potion au goût amer qui ne rappelle rien de connu.
À ce petit jeu de la comparaison, de la réminiscence, l'auteur est souvent perdant. Son identité se dilue dans la ressemblance. Ce qu'il s'efforce de rendre unique rappelle immanquablement quelque chose ou quelqu'un, qui serait né plus tôt, aurait écrit avant, et mieux. Trop tard, s'empresse-t-ton de lui signifier, la place est prise.
J'ai sans doute de la chance : mes livres n'ont pas trop souvent souffert d'être comparés. Mais lorsque cela est arrivé, cela leur a toujours nui.
Lorsque Point de Côté est paru, par exemple, j'ai appris avec terreur que je m'étais emparée (sic) de thèmes rebattus, traités bien plus tôt et bien mieux par Theo Van Lishoud dans Frères. Moi qui ne l'avais jamais lu, j'en étais navrée comme d'un crime perpétré en rêve.
N'ayant pas cherché à m'emparer de quoi que ce soit, j'avais seulement voulu raconter un histoire sans me préoccuper le moins du monde de savoir si elle était originale (je pars du principe qu'il n'y a pas d'histoire originale, tout ayant été raconté depuis l'Antiquité).
Maintenant que Comment (bien) rater ses vacances est paru, je lis sur un blog (sans doute tenu par une femme, comme 99% des blogs de lecture) que j'aurais fait du sous-Martin Page, et que dans l'humour, je n'arrive pas à la cheville de celui que j'ai sans nul doute cherché à copier, à savoir Stéphane Daniel dans la série des aventures de Gaspar Corbin.
Là encore, je plaide non-coupable, ne l'ayant jamais lu, ne sachant même pas qu'il existe !
Mais, me direz-vous, la comparaison peut être flatteuse. Certes. Sauf que pour une orgueilleuse (dont la devise pourrait être celle du grand Jean-Jacques, mon maître : "Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre"), elles font rarement plaisir. Mais le pire n'est pas là.
Le pire est d'être accusé à la fois de quasi-plagiat, et de ratage. Quitte à imiter, autant le faire bien, n'est-ce-pas ? Or, moi, je me rate. Non seulement je suis une copieuse, et en plus, je me viande ! La honte, quoi. Par exemple, pour Comment (bien) rater ses vacances, eh bien, c'est moins rigolo. Ah. Les blagues ne font pas mouche à tous les coups, paraît-il. Flûte alors ! Il paraîtrait même qu'il y a trop d'émotion, trop de pathos. Ha, voilà. Du mélo, même ?
Ah oui ? Mais ça madame, alors là, il faut que je vous dise : c'est mon truc à moi, le mélo ! Le pathos. J'ai la fibre pathétique. Quand j'écris, les deux accessoires-clé sur mon bureau sont une paire d'enceintes et un paquet de mouchoirs.
Je fais de la littérature à l'instinct, sans lire les copains.
Comme tous les auteurs je fais ça au feeling et je n'ai pas pris de cours, contrairement à ce que croient certains lecteurs, je n'applique pas de recettes. Je ne triche pas. Si je me vautre, c'est toute seule, pas parce que j'ai copié. De ma vie, je n'ai jamais triché, même à l'école et pourtant, dans certaines matières j'aurais eu bien des raisons de le faire !
Je fais de la littérature à l'intestin, de l'écriture tord-boyau, essayant de produire et de maintenir des zones d'inconfort, des malaises, des doutes.
Mais, comme disait Julien Gracq, il est désormais bien difficile à l'auteur de faire entendre sa voix, au milieu du bruit qu'on croit qu'il a cherché à susciter.
Published on December 17, 2010 05:39
December 8, 2010
Happily ever after


Avec pour résultat immédiat une séance de dédicaces frénétique (euh... entendons-nous : quand, à Montreuil, une auteur normal - hors best-sellers - "signe" plus de 10 livres à des gens qu'il ne connait pas, on débouche le champagne sur le stand)...On m'informe aujourd'hui que Maxime a fait un carton tout le week-end (la réclame, la réclame, vous dis-je !), ce qui me fait tout de même bien plaisir pour lui et m'autorise à annoncer dès maintenant son... RETOUR ! Eh oui, Max is back ! Quand ? Je ne sais pas (j'ai un autre roman sur le feu) mais ça ne saurait tarder, il trépigne déjà !
© crédit photo : une lectrice et bibliothécaire venue discuter avec moi !
Published on December 08, 2010 13:09
November 30, 2010
Alerte orange


* Plus d'infos sur le SLPJ de Montreuil (accès, tarifs, programme, horaires dédicaces..) en cliquant ici
Published on November 30, 2010 08:11
November 26, 2010
"Le simple fait de sourire devrait nous rendre heureux"

À cette occasion, une délégation de lycéens (notamment ceux du Lycée Emile Combes, de Pons) ont lu sur scène un compliment rédigé par leurs soins, pour rendre compte de leur lecture de chaque roman, et rendre hommage à leur façon aux trois auteurs présents ( car je rappelle que Bonheur Fantôme se mesurait à forte partie : Nicolas Ancion pour L'Homme qui valait 35 milliards, Carl Frode Tiller pour Encerclement).Voici le compliment que Lucie et Cheyenne ont lu devant le public (en tremblant un peu), que j'ai écouté (en tremblant un peu aussi) et que la documentaliste du Lycée Emile Combes a eu la gentillesse de me transmettre (sans trembler).C'est un très beau texte, écrit par des jeunes de 16 et 17 ans, qui fait preuve de sensibilité et d'une réflexion philosophique que n'aurait pas renié Alain (le philosophe) - ce qui aurait fait plaisir, à son tour, à Simone Weil, son élève en khâgne - mais je m'égare.Voici :
Dans votre roman « Bonheur fantôme » nous avons pu découvrir une écriture à la fois poétique, subtile et pudique. En effet, la façon dont vous transformez les choses banales de la vie quotidienne en émotions fortes, voire extraordinaires, fait de notre lecture un moment privilégié : par exemple, dès la première page, nous découvrons la pluie sous un aspect poétique. Cette subtilité d'écriture se voit aussi à travers des phrases comme : « en art, comme en amour, il faut avoir le courage de ses sentiments. Nul n'est tenu d'aimer comme il faut » ou encore quand vous dites « ... partir, ce n'est pas mourir un peu. Partir, c'est vivre ».
La façon dont vous faites vivre les personnages, notamment Pierre, nous permet de nous identifier à eux. Pierre essaie lui-même d'évoquer en flash-back sa vie amoureuse, familiale et sociale. Par de simples sous-entendus, vous arrivez à nous faire comprendre les épisodes importants de son existence, comme la perte de son frère, son jumeau qui a provoqué en lui un mal-être perpétuel d'où le titre « Bonheur fantôme », puisque pour Pierre le bonheur est invisible jusqu'au moment où il s'aperçoit que celui-ci est sous ses yeux. Un autre point que nous trouvons fascinant, c'est l'évolution imperceptible du personnage puisque nous avançons avec lui tout au long du livre, comme dans un voyage ; un voyage exotique, émotif et pourtant réaliste, et sans idéalisation, qui nous donne l'impression d'y être, et de ressentir l'opposition entre la vie urbaine et rurale.
Votre roman n'est pas une simple histoire, mais aussi une ouverture à la vie, une prise de conscience et une réflexion sur l'art et la culture. En effet, après avoir abandonné une thèse sur la philosophe Simone Weil, Pierre se consacre à l'écriture de la biographie du peintre français Rosa Bonheur, peinture symbole d'un bonheur simple, et figure du féminisme au 19e siècle, comme George Sand.
On ne devrait pas être sans cesse en quête du bonheur car le simple fait de vivre devrait nous rendre heureux. La fin de votre roman n'est pas un « happy-end », mais plutôt une note subtile d'espoir. Les temps changent, nous font évoluer et nous emportent vers une vie que l'on n'aurait jamais pu imaginer.
A travers cette histoire, nous retenons comme message essentiel que le bonheur est bien souvent face à nous et qu'il nous suffit simplement d'ouvrir les yeux pour le voir. Le simple fait de sourire devrait nous rendre heureux.
C'est pour toutes ces raisons, que nous décernons le prix de littérature européenne Jean Monnet à Anne Percin pour son livre « Bonheur fantôme », un roman qui arrive à mêler amour et tragédie. Novembre 2010©Les lycéens du Prix Jean Monnet des Jeunes Européens
Dix lycées participent à l'élection du prix :
Lycée Jean Rostand - AngoulêmeLycée Marguerite de Valois - AngoulêmeLycée Elie Vinet - BarbezieuxLycée Andrée Theuriet - CivrayLycée Beaulieu - CognacLycée Louis Delage - CognacLycée Jean Monnet - CognacLycée Paul Guérin - NiortLycée Emile Combes - PonsLycée Desclaude - SaintesGrâce au partenariat avec la Délégation Académique à l'Education Culturelle du Rectorat de Poitiers et la Région Poitou-Charentes, un livre de la sélection a été offert à chaque lycéen.
Published on November 26, 2010 05:52
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