Catherine Lang's Blog, page 9
August 21, 2014
Ray's Day 22 août 2014

Le Ray’s Day qu’est-ce que c’est ?
Le 22 août, date anniversaire de la naissance de Ray Bradbury (l’auteur de Fahrenheit 451 et Chroniques Martiennes), nous fêterons les livres, les auteurs et les lecteurs.
Ray's Day : fêtons la lecture, les auteurs et les lecteurs le 22 août!

Photo : MISSION CENTENAIRE 14-18
LA FORCE NOIRE
on est venu te chercher, tu ne savais pas trop pourquoi au début et puis sur le bateau tu a compris, tu étais français, tu allais se battre, tu allais vers le froid.
il y avait eu beaucoup de morts dès les premières semaines, et l’armée manquait d’hommes,
il fallait fournir.
tu étais arrivé à Bordeaux, ville de triste mémoire pour tous tes frères noirs, sur une base militaire pas très loin de la dune, on t’avait habillé, donné des chaussures, des bandes de tissu en laine qu’il fallait entourer autour et du mollet.
on t’avait montré des fusils avec une longue pique au bout, un officier t’avait expliqué comment il fallait t’en servir, comment te battre,
certains ne comprenaient pas, on les avait enlevé de la brousse ou de la montagne,
tu parlais un français pas tout à fait comme les autres, les officiers avaient un petit livre pour comprendre vos mots, pour vous parler, pour avancer, se cacher, reculer, foncer, pour exécuter les ordres,
on l’appelait le parler « pitinègue ».
de vagues fossés creusés à la va vite, de 200 ou 300 mètres, alignés, qui ne communiquaient pas toujours,
ça puait, ça sentait mauvais, il faisait froid, la neige, la boue les rats, la crasse,
les barbelés rendaient l’avancée difficile, déchiraient tes vêtements,
pas d’artillerie, ou si peu, on t’avait donné un couteau aussi, pour nettoyer après l’assaut,
tu l’aiguisais en le frottant contre ta gamelle.
il n’y avait plus d’hommes à l’arrière, tous partis à la guerre,
c’était les femmes qui fabriquait les casques.
le front s’étirait de plus en plus, jusqu’à la mer du Nord, les vareuses avaient un double boutonnage pour tenir plus chaud,
il faisait si froid.
l’état major a pensé que tu ne supporterai pas l’hiver,
alors, on t’a fait revenir dans le camp, au Courneau,
en plein marais, des baraques en bois qui prenaient l’eau, de la paille pour dormir, l'humidité envahissait ton corps,
un peu comme dans les tranchées, sans le bruit de la bataille.
il manquait des hommes pour les travaux alentour, on vous a conduit chez les blancs, tu prenais le chemin des nègres, comme ils disaient, pour aller travailler et revenir, tu aurais pu essayer de s’en aller, mais pour aller où ?
et puis, c’était ton pays aussi, tu voulais le défendre.
de la pluie, sans arrêt, sans arrêt, l’eau passait à travers les toits des baraques qui n’étaient pas assez étanches, les molletons ne séchaient jamais, les paillasses moisissaient.
vous êtes tombés malade, une toux qui ne vous lâchait pas, les frissons, la fièvre,
certains crachaient partout, du sang,
un médecin est venu, il vous a fait des piqûres, même à ceux qui n’étaient pas malades,
des morts par centaines,
ceux qui n’étaient pas morts sont partis vers le Chemin des Dames,
quand la tuerie a été terminée, les vivants ont été ramenés chez eux,
il ne fallait pas que l’on vous voit, il ne fallait pas que les hommes qui revenaient s’aperçoivent que vous aviez côtoyé quelquefois leurs femmes, leurs enfants.
cette victoire n’était pas la vôtre.
tu es resté là, tu y es toujours,
quand tu es mort, on avait mis une croix en bois sur ta tombe, avec ton nom et la date de ton décès, mais quelques années après, pendant la deuxième guerre, ils ont fait passer les bulldozers et ont tout rasé, ils vous ont remués, cassés, pelletés dans tous les sens, regroupés dans une fosse commune, sous le tumulus.
il y a presque un siècle.
Catherine LANG
Texte libre de droits de reproduction, sous réserve de citation du nom de l'auteur.
Et aussi,
Un recueil de textes et une short story érotique, en téléchargement gratuit :

Traverser les murs, les frontières, les villes, les bruits, le silence, la peur, le passé. En poème, en prose, en mots.
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August 12, 2014
Parfois, je m'interroge
Formalisme, quand tu nous tiens !
Ecrire.
Ecrire des dialogues, par exemple (non innocent en tant que tel) :
« Tu vas bien ?
- Oui, ça va ! »répondit-il.
(Notez que je n’ai pas inséré de véritable cadra mais vous ferez comme si.)
Il est évident dans que dans l’échange ci-dessus, la REPONSE est : Oui, ça va.
Vous êtes bien d’accord avec moi ? le dialogue est compréhensible ? il y a une question ET une réponse.
Quel est alors l’intérêt de préciser, en l’écrivant : répondit-il ?
pourquoi rajouter deux mots, des guillemets et un tiret ?
Augmenter le nombre de signes ?
Pour ma part, je n'en vois pas d'autres,
sauf à se conformer à des normes, certes, mais qui n’apportent rien au récit et à sa compréhension,
Pour ce que j’en pense, le risque existe d’alourdir le texte et de rompre le rythme, à faire sortir le lecteur de la situation décrite, à casser l’immersion, à décontextualiser, etc...
De manière plus générale, je considère qu’introduire des dialogues dans un texte est un art difficile à manier et que cela peut conduire à une rupture de ton si l’on ne sait pas l’exercer.
J’ai longtemps hésité, pour être conforme à « ce qui se fait » à supprimer de manière définitive guillemets, cadratins et autres semis… sauf dans mon jardin, mais ça c’est une autre histoire. J'ai hésité à écrire comme j'avais envie de le faire, mais cela ne me convenait pas.
J’ai appris aussi, en croisant des écrivains.
Je pense à celui qui (entre autres) m’a dit de supprimer un dialogue que j’avais introduit dans l'histoire de Kevin et de le transformer en récit. Celui là.
Je pense aussi à un autre qui m’a dit : l’écrivain est Dieu, il fait ce qu’il veut, c’est lui qui décide. Celle-là.
Rassurée, parce que je me suis sentie moins seule, j’ai donc décidé de ne pas appliquer systématiquement ces normes.
Je n’interdis à personne de le faire.
Et... vous en pensez quoi ?
Des fois, je m'interroge
Formalisme, quand tu nous tiens !
Ecrire.
Ecrire des dialogues, par exemple (non innocent en tant que tel) :
« Tu vas bien ?
- Oui, ça va ! »répondit-il.
(Notez que je n’ai pas inséré de véritable cadra mais vous ferez comme si.)
Il est évident dans que dans l’échange ci-dessus, la REPONSE est : Oui, ça va.
Vous êtes bien d’accord avec moi ? le dialogue est compréhensible ? il y a une question ET une réponse.
Quel est alors l’intérêt de préciser, en l’écrivant : répondit-il ?
pourquoi rajouter deux mots, des guillemets et un tiret ?
Augmenter le nombre de signes ?
Pour ma part, je n'en vois pas d'autres,
sauf à se conformer à des normes, certes, mais qui n’apportent rien au récit et à sa compréhension,
Pour ce que j’en pense, le risque existe d’alourdir le texte et de rompre le rythme, à faire sortir le lecteur de la situation décrite, à casser l’immersion, à décontextualiser, etc...
De manière plus générale, je considère qu’introduire des dialogues dans un texte est un art difficile à manier et que cela peut conduire à une rupture de ton si l’on ne sait pas l’exercer.
J’ai longtemps hésité, pour être conforme à « ce qui se fait » à supprimer de manière définitive guillemets, cadratins et autres semis… sauf dans mon jardin, mais ça c’est une autre histoire. J'ai hésité à écrire comme j'avais envie de le faire, mais cela ne me convenait pas.
J’ai appris aussi, en croisant des écrivains.
Je pense à celui qui (entre autres) m’a dit de supprimer un dialogue que j’avais introduit dans l'histoire de Kevin et de le transformer en récit. Celui là.
Je pense aussi à un autre qui m’a dit : l’écrivain est Dieu, il fait ce qu’il veut, c’est lui qui décide. Celle-là.
Rassurée, parce que je me suis sentie moins seule, j’ai donc décidé de ne pas appliquer systématiquement ces normes.
Je n’interdis à personne de le faire.
Et... vous en pensez quoi ?
August 5, 2014
Kevin Martin, un homme sans histoire

Kevin MARTIN, un homme sans histoire eBook: Catherine LANG: Amazon.fr: Boutique Kindle
Présentation de l'éditeur Entre le petit deux-pièces qu'il a hérité de sa grand-mère et son travail à l'accueil de la mairie, l'existence de Kevin Martin se résume à un emploi du temps ...
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Ecrivayon
http://www.ecrivayon.org/index.html
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July 14, 2014
Le temps

J'ai le temps
J'ai toujours le temps
Une petite table
Les soirs de non match
J'ai le temps
Le journal d hier
L horoscope du non jour
Tu as dit dans une heure
C'était il y a une heure
Ou plus
Ou moins
J'ai le temps
J'ai toujours le temps
June 22, 2014
Clichés d'Egypte

Monstrueuse et attachante, agressive, généreuse, altière et délabrée, la capitale égyptienne est toute en contradictions. Images récoltées en se laissant porter par le flux d'une ville gigantesque.
Clichés d'Egypte

Monstrueuse et attachante, agressive, généreuse, altière et délabrée, la capitale égyptienne est toute en contradictions. Images récoltées en se laissant porter par le flux d'une ville gigantesque.
June 18, 2014
Contigo
Place clichy
Contigo
Mano a Mano
Perdu Barbes et Dejean
Perdu le Nord gare de l Est
Abandonné le 42 pour le 80
Solo
Troqué le théâtre contre l académie de billard
Rue de Clichy
Pair Impair descendant
Mano a mano
Imper courant vers la seine
Solo
Ballu ballot dans la rue Vintimille
Strasbourg Vintimille
Contigo.
(hommage à Mano Solo)
June 11, 2014
L'entrevue d'embauche de Dominique, héros de Le quart des choses
Parler de soi pour un auteur est parfois difficile, souvent répétitif. Voici donc un nouveau concept dans lequel j’invite les auteurs à me parler de leur héros de prédilection.
Pour vérifier s’ils ont ou non la gueule de l’emploi, quoi de mieux qu’un entretien d’embauche ?
Le rendez-vous devient habituel. Les emplois proposés le sont moins.
Cette semaine c’est Dominique, héros du roman Le quart des choses de Catherine Lang qui postule – un peu malgré lui – à un emploi de gardien de nuit. Très tourné vers l’introspection, Dominique nous livre en prime ses états d’âme, avant et après l’entrevue…
L'entrevue d'embauche de Dominique, héros du Quart des choses de Catherine Lang
May 30, 2014
Chroniques de B.A.L. en soir
Intense, 29 mai 2014
Par
Ce commentaire fait référence à cette édition : B.A.L. en soir (Format Kindle)
Ceux qui lisent Catherine Lang savent que ses récits, pour être courts, n'en sont pas moins intenses. C'est le cas de cette nouvelle. En quelques mots, l'ambiance est créée : mêlant érotisme soft et humour, elle peut paraître légère au premier abord (ou première lecture)...