Jonathan Reynolds's Blog, page 35

May 21, 2011

Lecture no.19


Titre : « La chambre »


Auteur : Simon Lambert


Éditeur : VLB


Année de parution : 2010


Résumé de quatrième de couverture : « Cette possible confusion, mes tortionnaires l'avaient bien sûr prévue. Ils croient que j'écris pour être lu et que, dès lors, je serais peiné qu'on me confonde avec un autre.  Voilà ce que leur sadisme a imaginé de plus ignoble, de plus raffiné. J'ai eu tort, après tout, de croire qu'on brûlerait mes pages. Non, ce n'est pas ce qui adviendra. Forcé d'écrire comme tous les détenus, je produis un manuscrit qui, à ma mort peut-être, sera distribué dans la rue. Par le petit vendeur, évidemment. On espère que j'y confesserai mes fautes pour ensuite les exposer à la vue de tous.


Oui, voilà, cet immeuble est un alambic. On y distille les condamnés afin d'en extraire l'essence, l'aveu. Ils ne m'auront toutefois pas, ces feuilles ne leur apprendront rien. Et si elles devaient un jour devenir révélatrices, c'est moi qui les brûlerais de mon propre chef. Une seule allumette et c'en serait terminé.


La chambre est le premier roman de Simon Lambert qui vit à Québec. Il est maintenant en littérature à l'Université Laval, où il a étudié la philosophie. »


Commentaire de lecture : J'ai rencontré Simon Lambert au Salon du livre d'Edmundston. Très sympathique, il excelle dans les constructions architecturales avec les exemplaires de son livre, créant des monuments pouvant s'écrouler à tout moment (Ben quoi, on passe le temps comme on peut en attendant qu'un lecteur vienne nous parler!)


Mais qu'en est-il du contenu de ce livre, justement?


C'est un excellent huit clos où, dès les premières pages, on se débat en plein mystère. Où se trouve le personnage principal? Pourquoi l'a-t-on enfermé? Et surtout : pourquoi l'oblige-t-on à écrire? Peu à peu, les réponses viennent, au compte-goutte, pour ne pas briser le suspense dans lequel l'auteur nous a plongé.


Petit extrait où le narrateur emprisonné parle avec une de ses geôlières :


« - Ces feuilles ne sont pas vierges… Comment voulez-vous que je travaille dans de telles conditions?


Je passai le paquet en revue et mon indignation redoubla.


- Regardez celles-ci : le texte est encore net, presque frais. Je ne vous ai pas demandé de m'apporter de quoi lire!


Après un moment d'absence, elle sortit de son hébétude. Visiblement préoccupée, elle hésita avant de répondre.


- Croyez-vous, monsieur, que cela vous ferait du tort? »


Au départ, l'intrigue peut nous sembler classique, voire déjà-vu, mais au fil des pages, on se rend compte qu'il en est tout autrement : c'est rafraîchissant, prenant et personnel (je préfère ce mot à « original » qui ne veut pas dire grand chose).


L'auteur nous fait plonger dans les souvenirs du personnage en cage, et c'est au coeur de ces incursions dans le passé que la clé de l'énigme se terre.


Comme les pièces d'un puzzle, la réponse se construit au fil des pages et n'a du sens que lorsqu'elle est complète.


La fin, surprenante, propose une réflexion intéressante, humaine, que l'on peut appliquer à nos propres existences (Attention : je n'ai pas dit une morale!).


Pour un premier roman, je trouve que c'est une véritable réussite. Simon Lambert : une plume prometteuse à suivre de près.



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Published on May 21, 2011 05:49

May 20, 2011

Mon ennemi no.1

Quoi? Jonathan Reynolds peut avoir des ennemis? Tout à fait. Pour être plus précis, j'en ai un mais un qui en vaut cent (au moins!)…


Mon ennemi no.1 : Pierre-Luc Lafrance


Et je croyais enfin m'être débarrassé de lui lors du Congrès Boréal lorsque j'ai lu en public la nouvelle qui suit… mais non! Sa vengeance, effroyable et sournoise, vient frapper à ma porte un peu plus à chaque jour (comme cette semaine est étrange!) Je vous le dis : c'est la malédiction de Lafrance!


RETOUR À INNSTOWN


Ne vous fiez pas aux apparences. Jamais. Je ne suis pas Jonathan Reynolds, je m'appelle Pierre-Luc Lafrance, je viens au congrès Boréal depuis mon anniversaire de 18 ans, anniversaire que j'ai fêté ici d'ailleurs. Peut-être que certains d'entre vous s'en souviennent.


Mais si je suis ici ce soir, ce n'est pas pour parler de moi mais plutôt de lui, mon pire ennemi, à savoir Jonathan Reynolds.


Oui, ce petit salaud qui se prétend auteur. Regardez-le avec ce chandail vert fluo. Non, mais, a-t-il vraiment l'air d'un auteur, d'un auteur d'épouvante? En tout cas, il a pondu des navets comme « Nocturne » et « Silencieuses », entre autres. Ce n'est pas parce qu'on met son nom sur un livre qu'on est auteur.


Lui, c'est plutôt un fou, un malade de la pire espèce. Son visage souriant camoufle bien ses intentions malsaines…


À cause de lui,  je suis prisonnier.


Je peux vous parler parce que je lui vole du temps d'antenne, grâce à un pouvoir que j'ai développé à l'aide d'un vieux grimoire trouvé à la bibliothèque de l'asile, un transfert de conscience, en quelque sorte. Présentement, c'est lui qui est prisonnier de mon corps… pour quelques minutes. Quelques minutes pendant lesquelles je vole la vedette au narrateur de son histoire clichée, à la limite du pathétique. Donc, au lieu d'une intrigue déjà racontée mille fois (il allait vous faire perdre votre temps avec un détective privé, vampire de surcroît qui, au fil de son enquête sur un meurtre sordide, tombe en amour avec une femme loup-garou) je vais vous raconter comment j'en suis arrivé là.


Comme ça, vous ne ferez pas la même erreur que moi. Je vous avertis dès maintenant : ne lisez plus de Jonathan Reynolds! C'est dangereux!


On dit qu'il faut connaître encore plus ses ennemis que ses amis, non? Et bien, c'est ce que j'ai tenté de faire en lisant toute l'œuvre (si on peut appeler ça un œuvre) de Reynolds d'un bout à l'autre. Du temps où on était ami, avant qu'une féroce compétition pour le succès s'empare de nous et déchire notre amitié, j'aimais acheter ses livres pour l'encourager et je le trouvais même assez prometteur dans son genre…


Mais, après une guerre froide de quelques années, j'ai décidé le mois passé (est-ce bien le mois passé? Le temps semble s'écouler différemment ici…) d'écrire un essai pour le démolir une fois pour toutes, exemples de sa fâcheuse tendance au plagiat et preuves à l'appui, essai que j'allais soumettre à la revue Solaris.


Mais alors que, aux petites heures du matin, j'en étais rendu au dernier titre de Reynolds, La nuit du tueur (Non, mais vous pouvez mesurer l'étendue de son originalité avec un tel titre…), je me suis assoupi, sans m'en rendre compte, il en va de soi.


Du peu que je me souviens, j'ai rêvé de sa sale gueule, oui, la sienne, qui riait de moi, il riait, il riait sans fin, en me pointant du doigt… J'aurais juré que dans ses yeux brûlaient des flammes, celles de l'Enfer.


Quand je me suis réveillé, je n'étais plus dans le confort de ma maison. J'avais froid, très froid. On aurait dit que… J'ai ouvert les yeux. Mais oui, j'étais nu! Complètement nu. Mon corps, à peine couvert de quelques voiles de neige. Où étais-je? J'étais couché dans un parc. Devant moi, la grisaille du ciel. Juste à côté, des fleurs desséchées, étouffées par un lourd tapis hivernal. Un peu plus loin s'élevaient des chênes aussi dénudés que moi. Autour du parc, de hauts édifices sombres, l'air abandonné, du moins c'est ce que je devinais en voyant le pitoyable état des fenêtres. Cassées, sales.


Et ce silence… seulement entrecoupé de celui, cruel, du vent glacial.


Sentiment de déjà-vu… déjà-lu?


Je n'osais pas me lever, de peur qu'un éventuel piéton me surprenne ainsi, dans ma plus simple tenue. Et pourtant, je n'avais pas le choix. Rester ici ne m'avancerait guère. J'étais glacé.


Je me suis mis sur pied en cherchant du regard un abri pour me cacher, me réchauffer.


C'est ainsi que j'ai remarqué, juste là, sur ma droite, la pancarte qui m'a fait croire à une blague, un canular.


 « Parc central d'Innstown. »


Quoi? Mais Innstown n'existait pas vraiment… n'est-ce pas? Non, non, bien sûr que non. Jonathan Reynolds devait posséder des moyens après tout. Assez pour mettre sur pied mon enlèvement… Oui, c'est ça, on avait dû me droguer et me transporter ici… mais où était ce ici? Parce qu'on n'aurait pas dit de simples décors de théâtre, ces buildings qui faisaient penser à des films post-apocalyptiques étaient pourtant bien concrets, bien réels, là tout près de moi. J'étais donc quelque part mais certainement pas à Innstown, contrairement à ce qu'il voulait me faire croire.


Et non, petit con, je n'allais pas tomber dans le panneau! Mes membres de plus en plus gelés, j'avançais sans savoir où j'allais, juste pour tenter de… de…


Un bruit. Derrière moi. Des pas.


On m'interpellait, une voix grave, un peu rocailleuse :


- Hé, vous!


Mon corps s'est crispé, je suis demeuré paralysé et muet.


- Va le chercher, ce doit en être un autre.


- Merde, il est tout nu. Pourquoi c'est pas toi qui y va?


- Parce que moi je le tiens en joue.


Là, je me suis retourné. Ils étaient deux, vêtus de manteaux d'hiver. Un barbu qui s'avançait vers moi. Un moustachu qui braquait un fusil de chasse pointé dans ma direction. Il n'avait pas l'air en plastique, ce fusil.


- Bouge pas, reste tranquille…, m'ordonna le barbu en s'approchant de plus en plus.


Bouge pas? Est-ce que j'avais l'air de vouloir m'enfuir? J'étais frigorifié et on me menaçait d'une arme à feu!


- C'est pas parce que plein de monde ont déserté la ville que les fous comme toi peuvent s'enfuir de l'Institut, me dit le moustachu.


L'Institut? L'Institut psychiatrique Quinn, celui d'Innstown, bien sûr. Ils me prenaient pour un dingue échappé de l'asile! Ou plutôt : ils jouaient ce rôle, engagé par ce satané Reynolds. Mais pourquoi toute cette mise en scène, pour moi seul? Peut-être qu'il avait su pour mon projet de le démoli et avait voulu agir avant… M'isoler, et peut-être ultimement m'amener à croire que j'étais fou.


- Écoutez messieurs, je sais que c'est un canular, une blague stupide. On arrête tout immédiatement.


- Bon, viens alors, on te ramène à ta chambre.


Même si je savais qu'ils ne s'agissaient que de deux acteurs et que celui avec le fusil n'avait aucune intention d'appuyer sur la gâchette, j'étais habité par le doute, celui que tout ceci puisse être vrai.


Lentement, le barbu posa sa main sur mon épaule. Je remarquais à ce moment qu'une longue cicatrice traversait son front. Je devinais qu'il en avait vu d'autres, des plus coriaces que moi.


- C'est ça, tranquille.


Autant jouer leur jeu et en terminer au plus vite. Je n'ai offert aucune résistance alors qu'ils m'ont fait entrer dans leur camionnette blanche identifiée Institut Psychiatrique Quinn. Des vêtements m'attendaient sur le siège arrière. Je les ai enfilés sans plus attendre. Au moins, j'étais au chaud, en cage, derrière une grille, mais au chaud.


- Bon, où est-ce que vous m'emmenez vraiment?


Devant, le silence. Comme seul bruit, le ronronnement du moteur. Dehors, les rues désertes commençaient à défiler sans que je ne reconnaisse une ville… existante. Sinon, ça ressemblait aux descriptions du roman Nocturne. Parce qu'il avait vraiment tout prévu, le diable! Des devantures d'endroits que je croyais fictifs apparaissaient devant mes yeux : le petit restaurant Le réveil d'Innstown, la librairie d'occasion À la page oubliée… et là bas, oui, n'est-ce pas la toiture du Collège d'Innstown tel que je me l'étais imaginé?


Non… non, c'était juste une coïncidence… Nocturne. Ce maudit livre ne se terminait pas justement avec l'arrivée de l'hiver? Dehors, la neige. Et suite à un affrontement terrible entre les membres de deux sectes, la ville n'était-elle pas à feu et à sang?


Dehors, une ville morte, maintenant.


On a roulé un certain temps. Plus on roulait, plus je croyais à toute cette histoire. Je suis pourtant quelqu'un de rationnel… mais un moment donné, on n'a plus le choix de croire.


C'est quand j'ai reconnu l'Institut Psychiatrique Quinn que mes doutes se sont éteints. Exactement comme je l'imaginais : une bâtisse haute, laide, qui semble dévorer tout espoir. À l'intérieur de ces murs, l'humain n'a pas sa place. À ce stade, ce ne sont plus des humains. Ce sont des monstres qui y sont enfermé.


- De retour chez toi, mon gars.


Je n'ai même pas tenté de me débattre quand ils m'ont emmené en dedans.


J'aurais dû. Oh que oui. Mais au fond, pour aller où?


Depuis ce temps, je fais parti de ces monstres, de ces aliénés. Les autres ne me parlent pas. En fait, personne ne vient me voir à part moustachu et barbu. Quand je fais des crises, ils me jettent dans la cellule capitonnée. Et après un certain temps, ils reviennent me chercher, me ramène parmi les autres, dans une salle aux murs verts. Parfois, la nuit, j'entends le grondement du tonnerre. Mais il n'y a jamais de tempête. Le tonnerre est de plus en plus fort. J'ai l'impression que quand ça va éclater, ça va être la fin de tout. Je ne sais pas comment m'en sortir, je suis prisonnier de l'imaginaire macabre que Jonathan Reynolds avait décidé d'abandonner en 2008. Il ne se passera plus rien ici, dans cet endroit que même son créateur a oublié. Si vous savez comment m'aider, quelqu'un, aidez-moi! (Gauthier! Gélinas! Aidez-moi!)


N'oubliez pas : ne vous approchez pas de ses livres! Non seulement ils ne sont pas bons mais en plus ils sont dangereux! Une dernière chose… Je me répète mais ne vous fiez pas aux apparences. Ne vous approchez pas de celui qui prétend être Pierre-Luc Lafrance, mon ancien corps qui marche parmi vous. Ce n'est pas moi! Je ne sais pas qui c'est… ou ce que c'est…


Quelque chose qui a traversé dans votre réalité pendant que moi je croupis ici…



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Published on May 20, 2011 06:13

May 19, 2011

Aller-retour d'un lunatique


… …


Bon, là, je l'avoue : je suis lunatique en maudit! :-) :-)


Mardi soir, vers 22h00, je quittais mon appartement pour me rendre au Terminus d'autobus, prêt pour un nouveau Salon du livre, celui de Ville-Marie.


Mes deux gros sacs habituels sur les épaules, je ne me doute de rien.


Je monte dans l'autobus vers 23h15 et c'est parti. Je somnole plus que je dors pendant tout le trajet. J'arrive à Ville Marie à 10h45 le mercredi matin. Aussitôt que je descend de l'autobus, dont le terminus se trouve devant le bureau des Éditions Z'ailées, je reconnais Amy Lachapelle qui, par hasard, arrive en même temps que moi.


- Euh, Jo… Quecétufaislà?



Rire jaune. Malaise. Ce doit être une blague.


- Le salon du livre, c'est la semaine prochaine.


Le plancher s'est ouvert en dessous de moi. (*&(*&*(! Ben voyons! Comment j'ai pu mélanger les dates comme ça?


Là, je comprends comment se sentent les personnages dans les histoires fantastiques quand la réalité bascule… :-)


Merci à Amy et Karen de m'avoir occupé toute la journée après quoi je suis reparti à 18h40 en autobus pour arriver à Montréal ce matin vers 7h00.


Somnolence. Route obscure qui défile.


Déjà fatigué, je me disais : bon, je vais aller me coucher après une bonne douche.



Je n'étais pas capable d'ouvrir ma porte! Ma copine est à son cours et ne revient que vers 18h00… NON! NON! NON! Bon, heureusement, je suis le truc de Stephen King qui dit : traîne toujours un ou deux livres sur toi, pour les cas où.


Et deuxième heureusement : j'ai réussi à obtenir le numéro du propriétaire par un voisin qui, par hasard, revenait de travailler plus tôt de sa nuit de travail. Le propriétaire a pu passer vers 13h00.


YÉ! Home sweet home!


Au moment où j'écris ces lignes, je ris de tout ça mais sur le coup, je me sentais en pleine fiction. Je me disais : voyons, qu'est-ce qui m'arrive? Je dois être en train de rêver.


La prochaine fois : regarder et ASSIMILER les dates de salons du livre.



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Published on May 19, 2011 10:35

May 17, 2011

Je vais faire partie de l'histoire!

Cette semaine, il y aura un autre silence radio sur ce blogue… mais c'est pour une bonne cause.



Je serai présent au Salon du livre de l'Abitibi-Témiscamingue et plus précisément à Ville-Marie (là où habitent mes éditrices des Z'ailées).


J'ai bien hâte de rencontrer des lecteurs là-bas et de serrer la main, en personne, à mon collègue ObZcure François Bélisle.



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Published on May 17, 2011 04:53

May 16, 2011

Wow!

Wow!


C'est le mot qui me vient à l'esprit pour décrire la belle fin de semaine que je viens de passer au Congrès Boréal!


Je ne résumerai pas les tables rondes auxquelles j'ai assisté, participé ou animé, ce serait trop long mais en un mot : instructif!


Merci, merci, merci à toute l'équipe derrière cet évènement incontournable pour tout amateur de littérature de l'imaginaire.


Bravo, bravo, bravo à tous les gagnants des prix Solaris, Jacques Brassard, Boréal/Aurora et alouette! ;-)


Deux annonces que les visiteurs ont pu apprendre au cours du congrès, que je partage avec vous ici, au cas où vous n'y étiez pas :


- Vous pourrez lire ma novella bien sanglante et inédite « SAM » dans le premier anthologie publiée par  La Maison des Viscères aux côtés de Pierre-Luc Lafrance et d'Ariane Gélinas. Un trio d'enfer!


- Ma prochaine nouvelle inédite paraîtra dans le numéro 2 du fanzine Nocturne : les charmes de l'effroi.



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Published on May 16, 2011 09:09

May 12, 2011

Retour à Innstown

Pour celles et ceux qui seront présents au Congrès Boréal, je ferai un bref retour à Innstown, ville imaginaire du roman Nocturne et de plusieurs nouvelles publiées ça et là. Depuis 2008, avec la sortie simultanée des recueils Épitaphes et Silencieuses, je n'ai pas revisité ce terrible endroit, maintenant abandonné.


Cette visite, nous la ferons ensemble, dans le cadre d'une lecture publique d'une courte nouvelle inédite, « Retour à Innstown », que j'ai concocté tout spécialement pour la soirée. Mes collègues Natasha Beaulieu, Éric Gauthier et Blais et Casséus vous partageront également quelques fragments de leur imaginaire…


Samedi 14 mai / 20h30 – 21h30 / Salle Nicolet




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Published on May 12, 2011 04:11

May 11, 2011

Lecture no.18


Titre : « Les bouteilles »


Auteur : Sophie Bouchard


Éditeur : La Peuplade


Année de parution : 2010


Résumé de quatrième : « Rares sont les gardiens de phare de nos jours. Du temps où il fallait tout exécuter à la main, les veilleurs étaient dans l'action. Tout devait être réglé au quart de poil. Ces hommes entretenaient le bâtiment et toute la mécanique de la machinerie. Ils allumaient et éteignaient le feu et s'assuraient qu'il ne fume pas. Ils prenaient soin de l'équipement optique. Ils remontaient continuellement le mécanisme de rotation et mettaient en fonction le signal de brume. Ils surveillaient les mouvements maritimes. En cas d'urgence, ils sortaient les bateaux de secours et soignaient les victimes. En plus de tout le reste, ils veillaient à répondre aux besoins primaires de leur famille. S'ils détenaient un bout de terre, les femmes s'occupaient de l'agriculture et les hommes pêchaient par temps calme. Ils dépendaient les uns des autres pour la survie de tous. »


Commentaire de lecture : J'avais hâte de plonger dans un roman publié par La Peuplade. La première fois que je les ai rencontrés, c'était au Salon du livre de Saguenay il y a quelques années (en 2007, je crois). Une gang très sympathique, passionnée. J'ai tout de suite adoré les couvertures et les titres de leurs livres : artistiques, différents, poétiques. Et voilà, qu'au Salon International du livre de Québec, je me suis procuré « Les bouteilles » de Sophie Bouchard.


Ce roman est un petit bijou, une perle rare trouvé sur l'immense plage de la littérature. Comme thème principal, la solitude. Désirée ou non. La nôtre, celle des autres. Être seul face à soi-même, là, au bout du monde, dans ce phare isolé. Comment survit-on, devant cette infinie beauté qu'est la mer, en apparence si calme, cette redoutable force qui peut, à tout moment faire déferler la tempête du siècle sur nous? Comment survit-on à soi-même?


« Une seconde en mer. Une éternité.»


De petites fins du monde pour grandes personnes. Des bouteilles à la mer qui finissent par trouver, ou non, un rivage attentif, à l'écoute.


« Tenir le coup. S'enraciner dans l'eau. »


Au travers de plusieurs points de vue narratif et porté par une plume rafraîchissante, on vit, dans ce huit clos à trois, on ressent des réflexions sur l'humain, sur l'amour, sur la société, sur le monde, sur la vie, sur la mort. On en ressort différent, baigné de toutes ces pensées sur notre passé, notre présent mais surtout notre avenir et celui de notre planète. En tant qu'individu, en tant que collectivité. Pour éviter d'autres naufrages, comme ceux vécus par les personnages de cette histoire. Ne pas perdre le cap.


Sophie Bouchard, une auteure à découvrir, un talent indéniable à suivre.



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Published on May 11, 2011 04:55

May 10, 2011

Avant-goût saignant

Voici un bref aperçu du projet sur lequel je travaille présentement, un teaser comme ils l'appellent, au cinéma :


La haute colline de Beauvoir.


Ce sanctuaire, havre silencieux, situé en pleine campagne, entre la ville de Sherbrooke et la petite municipalité de Bromptonville, en Estrie, accueille souvent des visiteurs, croyants ou non. Mais en cette aube où le ciel est déchiré entre une triste grisaille et un rouge sang, il n'y a personne à part moi. Moi, Samantha, qui fait partie de la deuxième catégorie : les non croyants.


Ai-je déjà cru à un sauveur venu des cieux pour nous pardonner tous nos péchés? Non. Je ne pense pas. Peut-être quand j'étais toute jeune, peut-être. Mais à présent, même si physiquement, je ne suis encore qu'une adolescente, dans ma tête, je me sens vieille.


Une athée sur la montagne des pèlerins.


Pourquoi je viens ici à tous les matins, alors? Pour trois raisons bien précises.


 La première est un cadeau que je fais à mes yeux : la vue y est majestueuse quand on se tient au-dessus de la falaise qui surplombe la forêt de conifères centenaires. Au travers de toute cette nature verdoyante, on devine, au loin, le village de Windsor et plus près, celui de Bromptonville. Si je me tourne vers la gauche, Sherbrooke m'offre ses maisons, son mont Bellevue et son lac des Nations.


La deuxième est un baume que j'applique sur mes oreilles : ici, on n'entend que le silence, le doux souffle du vent, un vent qui sort de mon esprit, pendant quelques minutes les plaintes, les cris, les hurlements de souffrances qui s'y imprègnent quotidiennement.


La dernière est une promesse que j'adresse à mon âme : celle d'en finir avec cette existence. Ma vie est un enfer. Et pour éteindre les flammes qui m'habitent, je n'ai qu'à avancer de quelques pas et sauter. Sauter dans le gouffre qui s'ouvre devant moi. Mon corps s'écraserait, se fracasserait sur ce rocher, là, tout en bas ou encore il s'empalerait sur la branche fourchue de cet arbre mort juste en dessous de moi.


Mais au lieu de sauter, je rebrousse chemin vers la voiture de mes parents. Comme tous les autres matins depuis quelques semaines. Pourquoi je ne suis pas capable de passer aux actes? Ce ne doit pas être si compliqué de faire comme ma tante Micheline et de mettre un terme à mes jours, à cette souffrance.


Le moteur rugissant de la Toyota chasse ce mince espoir et alors que je roule vers Bromptonville, sur cette étroite route asphaltée, je n'y pense même plus. En fait, je n'y repenserai pas jusqu'à ce soir. Mes pensées m'appartiennent de moins en moins. Il y a quelqu'un d'autre qui m'habite, un tueur du nom de Bob. Selon ce qu'il me raconte, dans ma tête, il aurait été tué en même temps que moi je suis né. Mais pourquoi moi? Je n'en sais rien. Je ne suis pas sûre qu'il le sait lui-même.


Avant, j'étais anorexique. Mais maintenant, je mange. Je mange à sa faim. Parce que quand Bob a faim, je n'ai pas d'autres choix que de manger.


Et il aime sa viande bien saignante.


***


Plus de détails à venir…



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Published on May 10, 2011 07:49

May 8, 2011

Lecture no.17


Titre : « L'esprit de la meute »


Auteur : François Lévesque


Éditeur : Alire


Année de parution : 2011


Résumé de quatrième de couverture : « David, un adolescent dépressif qui a grandi dans une maison cossue de Westmount, vient de perdre ses parents, Mathieu et Judith, dans un accident de la route. Héritier d'une imposante fortune, il découvre par hasard qu'il a été adopté – sa mère biologique, Macha, demeure à Sainte-Sybile, une petite ville minière du nord du Québec.


Sans but et sans attaches, n'ayant connu de l'amour parental que les cadeaux luxueux et l'argent à volonté, David décide de quitter le cocon doré de Westmount pour les grands espaces du Nord, où il espère goûter au plaisir d'avoir une vraie famille et, qui sait, trouver un sens à sa vie.


Dès son arrivée à Sainte-Sybile, la rencontre d'Irène, une jeune et jolie voisine, donne espoir à David, mais ce que lui apprend sa mère sur les circonstances de sa naissance le ramène très vite à la case départ. Aux prises avec des rêves de plus en plus troublants, déstabilisé par les étranges fugues de Macha, les histoires d'Irène sur les débuts tragiques de Sainte-Sybile et les morts violentes qui secouent la communauté – causées par un ours enragé, assurent les forces policières –, David tente de ne pas perdre pied. Or il commence à croire sérieusement que son retour était prévu depuis longtemps!  »


Commentaire de lecture : J'attendais ce livre de François Lévesque avec un mélange de curiosité et d'appréhension. De cet auteur, j'ai adoré le roman « Un automne écarlate » ainsi que ses excellentes nouvelles dans les revues Solaris et Alibis. Par contre, j'ai été quelque peu déçu par « Les visages de la vengeance » paru en 2010.


J'avais peur de ne plus retrouver des éléments aussi précis qui m'ont fortement interpellé dans « Un automne écarlate » (nostalgie des années 80 avec les films en VHS, les lieux intéressants : l'école, le club vidéo, le sous-sol de la maison où le personnage attachant visionnait les films) et qui, justement, ne se retrouvait plus dans la suite « Les visages de la visage », plus fade…


Pour tout dire, « L'esprit de la meute » ne contient pas ce mariage d'ingrédients magiques mais je l'ai bien aimé pour d'autres raisons. Ce n'est pas meilleur que le thriller noir « Un automne écarlate » mais beaucoup plus convaincant que « Les visages de la vengeance ». C'est une avancée réussie dans le genre du fantastique pour cet auteur qui œuvre davantage dans le domaine du noir, l'épouvante réaliste.


Ici, on a droit à une histoire de lycanthropie classique et bien ficelée. L'ambiance mystérieuse se teinte, le temps de certaines scènes, d'un voile onirique très intéressant. Les lieux sont tangibles tant les descriptions sont vivantes. Par contre, je n'ai pas trouvé le personnage principal particulièrement attachant, il m'est apparu froid, distant, même s'il est bien dépeint. Les évènements tragiques (meurtres et autres) qui surviennent ne m'ont pas surpris, on dirait qu'il y en a trop pour que chacun d'eux ait un réel impact. Malgré tout, la finale, quoique prévisible, est digne des meilleurs films de loups-garous.


En fait, j'ai l'impression que, pour ma part, les histoires de François Lévesque feraient d'excellentes productions cinématographiques et figureraient parmi ma collection de favoris (surtout « Les visages de la vengeance » qui se révèle être un slasher)… mais en livre, je réalise qu'ils m'interpellent beaucoup moins (à part l'excellent « Un automne écarlate »).



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Published on May 08, 2011 07:56

May 7, 2011

Beaucoup, beaucoup plus!

Le Congrès Boréal, évènement qui existe depuis 1979, c'est beaucoup plus qu'un simple congrès. Beaucoup, beaucoup plus!



Pourquoi?


* Parce que c'est une chance de découvrir des auteurs d'ici et d'ailleurs qui écrivent dans les genres de l'imaginaire!


* Parce que c'est une occasion de rencontrer des artisans du milieu (éditeurs(trices) de livres, de revues, de fanzines, …)!


* Parce que c'est un régal pour les yeux de voir les oeuvres d'artistes talentueux(euses) et de discuter avec leurs créateurs(trices)!


* Parce que c'est une opportunité de parler à d'autres lecteurs(trices), passionnés(es), fans… ou autres (extraterrestres, vampires, cultistes, Pierre-Luc Lafrance…)!


* Parce que c'est très instructif (autant sur le plan intellectuel que ludique) d'assister aux nombreuses tables rondes sur des sujets on ne peut plus diversifiés!


* Parce c'est toujours un plaisir de visionner les bandes annonces de films (bons, mauvais ou pourris) qui s'en viennent!


* Parce c'est amusant de participer à des jeux originaux (cadavres exquis, écriture sur place…)


* Parce que, parce que, parce que…


Dates : 13, 14 et 15 mai 2011


Lieu : Hôtel Espresso & Centre de Conférence (1005 rue Guy, Montréal)


Coût : 35$ / 20$ pour étudiant



Pour la programmation, rendez-vous ici.



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Published on May 07, 2011 06:24