John Allore's Blog, page 6
March 18, 2022
Le meurtre de Rolland Giguère
Le soir de l’Halloween 1968, le gérant d’un magasin ‘Kentucky Fried Chicken’ de la rue King a été abattu devant son domicile à Sherbrooke, au Québec. La mort de Rolland Giguère est le seul meurtre enregistré à Sherbrooke en 1968 et le plus ancien meurtre non résolu jamais enregistré dans la ville.
C’est l’un de ces “grands mystères du siècle dernier” dont nous parlions tout à l’heure, une autre des “énigmes indéchiffrables” de Sherbrooke qui, lorsque vous grattez le service, vous trouvez que le mystère est assez pénétrant, à condition d’avoir la volonté et les tripes vraiment regarder attentivement ce qui se passe dans la petite ville de Québec.

C’est l’histoire de trois gars qui ont essayé de bâtir un empire du poulet comme St-Hubert BBQ dans les Cantons mais qui se sont retrouvés cloués au sol. (Pour une excellente lecture sur St. Hubert, voir “Ring-Ring-Ring” – Le meurtre de Michelle Perron) Tout a commencé dans les années 50 lorsque Douglas Patrick, originaire de Lennoxville, a ouvert une cantine sur la rue Speid près de l’hôtel Georgian. Les affaires étaient bonnes, en avril 1963, Patrick agrandit et déménagea la cantine sur la rue Queen, l’appela Pat’s Kentucky Fried Chicken / Pat’s BBQ, et devint l’une des premières franchises du Colonel Sanders dans la province de Québec. Les affaires ont continué à être bonnes, donc Patrick a pris des partenaires; Yvon « Charlie » Charland devient vice-président, et Rolland Giguère, devient directeur de la firme. Je sais, c’est déjà trop de noms, mais c’est facile, je vais t’aider. Charland est le français, il ressemblait à Sinatra, les deux autres ressemblaient à ces gros musiciens de session qui accompagnaient Elvis – Chicken Pat, Chicken Charles et Chicken Rollie.

En novembre 1963, ils ont ouvert ce qui deviendra leur exploitation phare de poulet, Pat’s KFC au 849, rue King Ouest au centre-ville de Sherbrooke. Ils ont ouvert une troisième cabane à poulets à Granby, et finalement en 1965, ils ont acquis un établissement gastronomique en face de Pat’s KFC, The Bifteck. Les garçons ont sorti une demi-page d’annonces dans les journaux locaux. On nous dit que la nouvelle société enregistrait des « gains fascinants ». Les garçons avaient de grands rêves :
« Les salles à manger dignes de Sherbrooke, comme le Bifteck, ont acquis une renommée mondiale pour certaines des plus grandes villes de notre pays, comme Montréal et Toronto, et des centres de cuisine exquise comme New York, Paris et Londres. Il est certain que ceux qui viendront à Sherbrooke repartiront avec de bons souvenirs du Bifteck une fois qu’ils auront dîné dans cette jolie maison aux repas alléchants.
Sherbrooke Record, February 25, 1965
Avec Chicken Charles à la tête de la succursale de Lennoxville et Chicken Rollie à la tête du KFC de la rue King et de Bifteck, cela laissait à Chicken Pat le soin de faire quoi? Rester à la maison et regarder les bénéfices monter en flèche ? Cela ne s’est pas produit.

1968 Sherbrooke ne deviendra jamais une destination de restauration. Chaque fois que nous passions par Sherbrooke, mes parents passaient une demi-heure chez Marie-Antoinette puis sortaient de Dodge. Douglas Patrick a été victime d’une expansion trop rapide et d’un mauvais timing classique. En 1968, l’ère des motards avait commencé. Dans un an, les marchands de King Street se plaindraient du bruit et de la conduite désordonnée de clubs comme les Atomes et les Gitans à travers King et Wellington – personne ne mangerait bien au Bifteck. Vous souvenez-vous quand j’ai dit que Rolland Giguere était le seul meurtre enregistré en 1968 ? Cela ne durerait pas longtemps, les Gitans y veilleraient.
“Montreal hoodlums”Le soir de l’Halloween, le 31 octobre 1968, Rollie Giguère gérait les plats à emporter et la livraison de Pat’s Kentucky Fried Chicken au 849 King Street West. Il travailla tard ce soir-là, quittant le restaurant bien après minuit. Vers 2 h 30, Rollie a roulé dans son entrée au 1060, rue Genest. Presque immédiatement, il a été confronté à deux ou trois hommes armés et a reçu plusieurs balles dans l’estomac. Des voisins ont entendu ses appels à l’aide. La femme de Giguère s’est enfuie de chez eux et a trouvé Rolland Giguère affalé au volant de sa voiture.

Selon les rapports, le motif était le vol. Au début, la police pensait que rien n’avait été volé et que Giguère avait déjà déposé les reçus quotidiens dans une boîte de dépôt bancaire locale. Cela semble être faux, et Giguère a été abattu pour une lutte avec l’argent. Des voisins ont donné une description du véhicule de fuite. Au moment de la fusillade, la FPQ (Sûreté du Québec) a démenti les rumeurs selon lesquelles « des voyous Montréalais [tentaient] d’établir un racket de protection à Sherbrooke ». Alors pourquoi avaient-ils établi des barrages routiers tout le long de l’autoroute menant de Sherbrooke à Montréal?
Rolland Giguère est décédé environ une semaine plus tard à l’Hôtel-Dieu de Sherbrooke. Il avait trente-cinq ans et laissait derrière lui une femme en deuil et six enfants. Il s’agit du seul meurtre enregistré en 1968, et aujourd’hui de la plus ancienne affaire classée à Sherbrooke, au Québec.

Partenaire d’affaires de Giguère, Douglas Patrick a été le premier à offrir une récompense de 500 $ pour toute information menant à l’arrestation des coupables. La récompense est passée à 1 025 $ grâce aux contributions du Sherbrooke Daily Record, du CRTS et de CULT Radio, du magasin de vêtements Au Bon Marché, de Clarke Taylor Fuels, de l’Association canadienne des restaurants et de Léon Vaillancourt Jewellers. L’autre partenaire commercial de Giguère, Yvon “Charlie” Charland, semble n’avoir pas contribué à la bourse de récompense. La Tribune a noté que de nombreux résidents de Sherbrooke voulaient faire des dons, mais ont retenu les dons par crainte de représailles de la part des assaillants. Il y avait donc une forte implication ici que tout le monde en ville avait une assez bonne idée de qui avait commis le vol.
“Des gens qui l’ont bien connu”
Pourquoi tuer un homme pour de l’argent ? La police commençait à soupçonner que Rolland Giguère avait été abattu parce qu’il connaissait les voleurs et qu’il aurait pu les identifier s’il avait survécu. Il y a même eu des rapports selon lesquels les assaillants portaient des masques d’Halloween pour déguiser leur apparence. Mais pourquoi porter un masque ? Sauf si vous pouviez être reconnu. Les voyous de l’extérieur de la ville porteraient-ils un masque ? Se soucieraient-ils si Rollie Giguere voyait leurs visages ? Douglas Patrick a lancé un plaidoyer passionné dans La Tribune “… au bon vouloir des gens… au nom de la justice et de M. Rolland Giguère pour donner les informations qu’ils ont en leur possession.” «Ils ont»: ce qui semble encore une fois comme si tout le monde en ville savait qui l’avait fait. Mais les gens de Sherbrooke ont refusé d’aider. Le Capitaine Gaboriault de la Police de Sherbrooke s’est fait l’écho : « Nous sommes prêts à vérifier tout nouvel indice qui pourra nous être apporté ». Personne ne s’est présenté.
Il semble que ce soit toujours le cas en ces matières – Sherbrooke passa rapidement en 1969, puis rapidement dans une nouvelle décennie, et Rolland Giguère fut vite oublié. Mais la veuve de Giguere a eu quelques pensées d’adieu avant que l’affaire ne devienne complètement froide. Madame Giguère offrit que son mari n’avait pas été tué par de simples voleurs, mais par des gens qui le connaissaient bien. “Elle a même affirmé que les meurtriers avaient été protégés par certains individus au détriment des enquêteurs.”
36 ans plus tard, en 2004, les enquêteurs ont tenté à nouveau de résoudre l’affaire Giguère. Un porte-parole de la police de Sherbrooke a expliqué :
“Nos enquêteurs ont appris de nouveaux éléments suffisamment importants pour relancer l’enquête. Ils ont corroboré ces faits avec plusieurs témoins dans la région… Ce sont des faits nouveaux que nous n’avons pas pu vérifier à l’époque. Il est extrêmement rare que nous relancions des enquêtes après tant d’années. Une enquête non résolue n’est jamais close. Cependant, des informations sérieuses doivent nous être communiquées. On ne reprend pas le dossier depuis le début. Les enquêteurs ne font que poursuivre le travail commencé en novembre 1968. »
Michel Martin, Sherbrooke Police Force
Notez le nombre de réserves ici : “L’enquête n’est jamais close, mais nous ne faisons jamais vraiment rien pour la résoudre.” Alors, quels étaient les nouveaux éléments ? La police a révélé pour la première fois que Giguère avait été touché par des balles de calibre .22. Un .22 est une arme bon marché généralement utilisée par les criminels de bas de gamme. La police a même interrogé, puis relâché deux personnes considérées comme des témoins importants dans cette affaire. Deux ans plus tard, en février 2006, La Tribune rapporte que les enquêteurs ont rencontré un « suspect potentiel » dans l’affaire. En fait, la police avait alors deux suspects,
“Un suspect potentiel maintenant dans la fin soixantaine a été rencontré dans cette affaire. Nous l’avons interrogé puis relâché. Cependant, notre enquête a pu avancer suite à cet interrogatoire.”
Michel Martin, Sherbrooke Police Force

L’enquête de 2006 semblait progresser. La police a confirmé le deuxième suspect, mais a déclaré qu’ils “ne peuvent pas être rencontrés pour le moment”, ce qui signifie qu’ils étaient probablement très malades ou à l’extérieur du pays. Les enquêteurs sont même allés jusqu’à suggérer que les progrès pourraient conduire à une inculpation pour le meurtre de Roland Giguère, âgé de 38 ans. Mais juste au moment où l’affaire semblait prendre de l’ampleur, elle a été classée. La dernière mise à jour sur Giguère remonte à 2008 dans un tour d’horizon des affaires froides des Cantons qui mentionnent aussi la mort de Manon Dubé, et le meurtre de Diane Couture de 1997. René-Charles Quirion de La Tribune rapporte que concernant Rolland Giguère, « les nouveaux éléments de l’enquête n’a cependant pas permis d’arrêter le suspect”.
Finger Licking DeadVoici certaines choses que je ne savais pas sur le Colonel Sanders, le fondateur du Kentucky Fried Chicken. Son vrai nom était Harland David Sanders et il est né dans l’Indiana, pas dans le Kentucky. Pendant la majeure partie de sa vie, il a été un homme d’affaires raté et a tenté plusieurs entreprises. Lorsqu’il a repris une station-service Shell en 1930 et a commencé à vendre du poulet frit en guise d’activité secondaire, il a décroché de l’or. Harland Sanders était apparemment un énorme connard. Il humiliait souvent les franchisés, un ra typique impliquerait d’appeler leur sauce comme “slop”. Pour la fin de ses années, il a vécu sur le Lakeshore à Mississauga, en Ontario. Il y est mort en 1980. Enfin, mon préféré ; Sanders a déjà tiré sur un concurrent lors d’une guerre de territoire dans une station-service :
“Lorsque Sanders a découvert une fois de plus Stewart en train de peindre sur le panneau [Sanders], lui et deux responsables de Shell ont couru pour l’attraper en flagrant délit, lourdement armé. Dans la fusillade qui en a résulté, le directeur de Shell a été tué et Sanders a tiré sur Stewart à l’épaule. KFC a actuellement une reconstitution délibérément mal jouée du combat qui a donné à Sanders un contrôle total sur le marché des stations-service dans la région après que son concurrent a été envoyé en prison pour meurtre.”
Colonel Sanders and the American Dream, Josh Ozersky, University of Texas Press, 2012
Maintenant, cela ne vous fait pas dire hmmmmmm… Hé, je ne veux pas dire du mal du Colonel. J’ai de bons souvenirs de mon grand-père ramenant à la maison un seau de poulet après le travail un samedi. Il y avait une Scott’s Chicken Villa (comme on l’appelait à Trenton, en Ontario) juste en face de son entreprise, Allore Lumber, sur la rue Front. Qui n’a pas aimé ces “11 herbs and spices”? Il y a même une photo de Rollie Giguère, le bras du Colonel drapé amoureusement sur son épaule comme un père fier. Mais j’ai aussi vu Breaking Bad. Le poulet est un commerce dangereux.

On n’a pas beaucoup parlé de l’autre partenaire, Yvon Charland, celui qui n’a pas offert de récompense. Peu de temps après le meurtre de Giguère, le partenariat commercial avec Douglas Patrick semble s’être dissous. Patrick gardait le contrôle des restaurants de la rue King. Jusqu’en 1980, il a été président du comité de police de Lennoxville. Il a finalement pris sa retraite à Orlando, en Floride.

Yvon « Charlie » Charland (à ne pas confondre avec Yvan Charland, le gardien Brinks assassiné dans l’affaire Rock Forest) gardait le contrôle du poulailler de Lennoxville. Cela a finalement évolué pour devenir le restaurant Charles au 116, rue Queen (où se trouve aujourd’hui Pizzaville). Au-dessus du restaurant, Charland avait une boîte de nuit qui s’appelait Chez Robert, alias « Disco Bob’s ».

Yvon Charland a eu trois fils qui ont eu des ennuis toute leur vie. Ce ne sont pas les fils qui ont tué Rolland Giguère, ils auraient été trop jeunes en 1968. Mais ce qui est élevé dans l’os sortira dans la chair. Dans les années 1970, la ville de Lennoxville était dans une bataille constante avec les propriétaires de Disco Bob’s au sujet de plaintes de bruit, de drogues et de rapports de comportement ivre et désordonné. Curieusement, le nom d’Yvon Charland est rarement mentionné dans ces plaintes, bien qu’il en soit très certainement le propriétaire (nous en reparlerons plus tard). Le fils de Charland, Robert, comme vous pouvez l’imaginer, gérait Chez Robert. Mais ce sont les deux autres fils, Marc et Jean, qui ont causé le plus de problèmes.
Marc Charland était le petit ami de Carole Fecteau, la jeune de 18 ans assassinée à East Hereford en 1978, une sorte de prélude à toutes les violences qui allaient se dérouler cette année-là. Jean Charland était membre du gang de motards des Gitans. Il a été jugé et condamné pour sa participation aux meurtres de Raymond Grimard et Manon Bergeron en juillet 1978 à Lennoxville, mais plus tard – plutôt miraculeusement – sa condamnation a été annulée en 1981 (cela aussi nous en parlerons plus tard, ce sera le principal objectif de notre destination ).

Il est frappant de constater que les nouvelles locales informaient le public en 2004, 2006 et 2008 de le cold case de l’homme d’affaires local Rolland Giguere, mais n’ont jamais pris la peine de mentionner que l’un des partenaires commerciaux de la victime avait un fils impliqué dans l’un des plus des meurtres très médiatisés dans l’histoire de la région – un type qui a finalement battu la charge avec l’équivalent d’une tape sur le poignet. Peut-être que cela avait quelque chose à voir avec la suggestion de Madame Giguère selon laquelle “les meurtriers avaient été protégés par certains individus au détriment des enquêteurs”. Les petites villes – elles aiment garder leurs secrets.
Encore une fois, ce ne sont pas les fils d’Yvon Charland qui ont assassiné Rolland Giguere. Mais est-il possible qu’il y ait eu des associations de longue date avec des éléments criminels à Sherbrooke au sein de la famille Charland ? Le meurtre de Rolland Giguere était-il juste un crime d’opportunité, ou était-ce une action planifiée pour éliminer la concurrence ? Et la compétition pour quoi – du poulet frit ? La domination des restaurants ? Quelque chose de plus?
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March 12, 2022
Louise Camirand – Mise à jour

Il y a une « personne d’intérêt » dans l’affaire Louise Camirand. Il est là depuis tout ce temps, me regardant littéralement en face. Il s’appelle Raymond Roy. Avant d’en venir à Raymond Roy, quelques informations sur le meurtre de Camirand en 1977, y compris des mises à jour et des clarifications d’informations précédemment rapportées.
Une fille a ça placeLouise Camirand, 20 ans, vivait dans un immeuble de trois étages au 30, rue Bryant, juste en haut du pâté de maisons du coin animé de King et Bryant à Sherbrooke, au Québec. En 1977, il y avait un steak house dans ce coin qui s’appelait Le Brasier (aujourd’hui c’est le Chat Noir).

En mars 1977, Louise Camirand était au chômage, bien qu’elle ait occupé divers emplois, notamment comme réceptionniste dans un cabinet dentaire et juridique. Son dernier emploi était celui d’archiviste à l’hôpital de Sherbrooke juste en haut de la rue sur le boul. Portland, qu’elle a quitté en février. Camirand était membre des Sherbrooke Hussars, un régiment de réserve des forces militaires canadiennes. Les Hussars se réunissaient régulièrement dans un bâtiment à l’extrémité nord de la ville, à environ 2 miles de l’ appartement de Camirand, juste à côté du boulevard Portland. Les Hussars se sont également réunis à l’armurerie près de King et Belvedere.
Camirand mène une vie stable et normale à Sherbrooke,“Une fille à ça place”. Une collègue la décrivant comme timide a déclaré qu’elle “ne rougirait de rien”. À l’occasion, elle rencontrait son petit ami Daniel Braun dans la ville adjacente de Lennoxville, à environ 10 minutes de route au sud du manège militaire. Braun était étudiant en comptabilité à l’université Bishop’s de Lennoxville. Il a également été adjudant dans les Sherbrooke Hussars. Camirand et Braun étaient fiancés. Louise avait déjà acheté sa robe de mariée. Le mariage était prévu pour ce printemps, le 21 mai 1977. C’était en mars, les choses allaient vite. Peut-être trop rapide pour une personne.
DisparitionCamirand a passé l’après-midi du mercredi 23 mars dans son appartement avec son fiancé, Daniel Braun. Peu après 15 heures, Braun est parti en lui promettant de la rencontrer plus tard dans la nuit au manège militaire, et Louise a passé le reste de l’après-midi avec Diane Lajeunesse, une amie proche qui vivait dans le même immeuble. Vers neuf heures et demie, Louise quitta son appartement pour acheter des cigarettes. Elle a marché vers le sud sur Bryant jusqu’à la rue King, puis s’est rendue à deux pâtés de maisons à l’ouest jusqu’au Provi-soir au coin de King et Jacques-Cartier (aujourd’hui le restaurant Thai Zone). Le commerçant remarqua qu’elle s’attardait un moment au porte-journaux, feuilletant des magazines, après avoir acheté des cigarettes et du lait. Puis elle est partie. Il a été le dernier témoin à l’avoir vue vivante.

Lorsque Louise ne s’est pas présentée à l’armurerie, Daniel Braun s’est inquiété. Il l’a appelée à 22 h 30, puis à 1 h 15, mais il n’y a pas eu de réponse. Braun a demandé à un ami de le conduire à son appartement. Il a retrouvé l’endroit tel qu’il l’avait laissé cet après-midi-là, sauf que son sac à main et ses bottes avaient disparu. Sur le comptoir de la cuisine se trouvaient ses lunettes. Était-elle partie à sa rencontre ? Où est-elle allée?
“ She would blush at nothing “Le vendredi 25 mars, le corps nu de Camirand a été découvert dans une congère dans une clairière forestière près du village de Magog, à vingt minutes de route au sud-ouest de Sherbrooke. Parce que le corps a été retrouvé rapidement, le pathologiste a pu facilement déterminer la cause du décès. Louise Camirand avait été étranglée. C’était évident de toute façon, car un lacet avait été serré autour de son cou. Elle avait des blessures internes, comme si elle avait été piétinée. Cette violence féroce, ainsi que le viol, semblaient avoir eu lieu ailleurs, selon le coroner. Comme Manon Dubé, dépouillée d’une mitaine, Camirand ne portait qu’un seul gant. Son pantalon et sa veste en daim étaient restés à côté de son corps, mais il n’y avait aucun signe de l’autre gant, de son chemisier, ses bottes, et de certains de ses bijoux. Son sac à main n’a jamais été retrouvé.
Camirand gisait dans la forêt au-dessus de la rive du lac Memphrémagog, où une route longeait une parfaite obscurité sans lumière. Pour le trouver, il fallait savoir où l’on allait. Vous chercheriez une ombre dans l’obscurité. C’est un endroit que vous ne pourriez tout simplement pas connaître à moins d’y avoir été dirigé pour une raison quelconque. Peut-être étiez-vous avec les Sherbrooke Hussars, qui organisaient des exercices d’entraînement dans les bois, et ils vous ont indiqué l’endroit ou vous ont fait passer devant (rappel d’un chapitre précédent où j’ai mentionné qu’une fois j’ai trouvé une cache de documents militaires brûlés dans ces bois) . Certes, une découverte fortuite de cet endroit semble peu probable, étant donné l’invisibilité de votre destination la nuit. Si vous avez une femme assassinée dans votre voiture, vous pourriez avoir besoin d’une certaine certitude quant à l’endroit où vous pourriez décharger son corps, sans être vu.










L’enquête a été menée par le caporal Jacques Pothier, de la brigade des crimes majeurs de la SQ à Montréal. Roch Gaudreault n’était pas responsable, mais il était assurément l’interlocuteur à Sherbrooke pour toutes les informations entrantes, car attesté par ses coordonnées données à la fin de chaque grand article de presse qui couvrait l’affaire en 1977. Toutes les informations locales passaient par Roch.

Sur une période de six mois, les détectives ont interrogé plus de 250 personnes susceptibles d’être associées au crime. Ils n’ont rien trouvé. A partir de traces faites dans la neige où se trouvait le corps, les enquêteurs ont cru pouvoir déterminer le type de véhicule qui avait transporté Louise (aujourd’hui cette information semble erronée, et a peut-être induit l’enquête en erreur). Ils ont cherché une voiture avec une séparation de quarante-quatre pouces entre les pneus, quelque chose comme une Renault 5 ou une Austin Mini ou une Toyota Celica. Personne n’a fourni d’informations. Ou peut-être qu’ils l’ont fait, mais il a été écrasé. Peu à peu, l’affaire s’est essoufflée.
Pour ceux qui ont suivi ce website ou lu Wish You Were Here, vous savez que Camirand a été le début d’une série de meurtres similaires non résolus qui se sont terminés en 1979 avec la découverte du corps de ma sœur à Compton Québec – de Camirand au ‘non identifié’ Longueuil victime (aujourd’hui positivement identifiée comme Evelyne Levasseur-Pulice) de Jocelyne Houle, puis des meurtres estivaux de Johanne Dorion et Chantal Tremblay, la série d’automne 1977 de Katherine Hawkes, Denise Basinet et Hélène Monast, Lison Blais en 1978, puis enfin Manon Dubé et Thérèse Alloré. À la fin de 1977, Louise Camirand était devenue une statistique : l’un des 197 meurtres commis dans la province de Québec cette année-là. Dans le rapport de 2005 de Statistique Canada sur les homicides, le Québec avait le plus grand nombre d’homicides en 1977 de toutes les provinces. Au cours des années 1970, le Québec avait le pire taux de classement des affaires d’homicide au pays.

Au printemps 2002, j’ai retrouvé Bernard Camirand, le frère de Louise. Bien que son meurtre soit resté non résolu, sa famille s’était résignée. Ils ont préféré laisser l’affaire dans le passé et passer à autre chose. Au début, a déclaré Bernard, une certaine attention avait été concentrée sur le petit ami, Daniel Braun. Une rumeur s’est répandue dans les Townships selon laquelle Braun s’est pendu plus tard dans le chagrin du crime qu’il aurait commis. Ce n’était pas vrai. Braun était vivant et, en ce qui concerne la famille, innocent. En fait, les deux hommes sont restés proches après la mort de Louise, Bernard ayant assisté au mariage de Braun. Une deuxième théorie rongée par les détectives, selon Bernard, était que la mort de Camirand était liée à son association avec le manège militaire de Sherbrooke. Et si elle avait été récupérée cette nuit-là par un membre du régiment, quelqu’un qui la connaissait et qui aurait pu être jaloux de sa relation avec Braun ? Les détectives ont pointé du doigt le lacet de “style militaire” autour de son cou. Ce qu’ils n’ont apparemment pas pris en compte, c’est que Camirand elle-même portait des bottes militaires. Ses chaussures avaient disparu du dépotoir. Selon toute vraisemblance, elle a été étranglée avec sa propre lacet de botte.

Récemment, je suis retourné et revérifié cette information. Certes, au début de l’enquête, la police avait un suspect en tête. Et il était membre des Sherbrooke Hussars. Mais ils l’ont innocenté. Ce n’était pas Luc Grégoire ou Daniel Braun, c’était Raymond Roy.

Et cela semble si évident maintenant. Je regarde cette photo de Louise et Raymond Roy depuis des années. C’est à partir de 1975 quand ils sortaient ensemble. Au début, je n’y ai pas prêté beaucoup d’attention car je l’ai pris pour une photo de Daniel Braun (ils se ressemblent). Ensuite, je l’ai exclu parce que je croyais que la police devait avoir fait preuve de diligence raisonnable sur Raymond Roy. Ils doivent avoir, non? Parce que c’est ce que fait la police. Je fais beaucoup moins confiance aux intentions de la police ces jours-ci. Et en quelque sorte, Raymond Roy est devenu masqué mon Luc Grégoire. C’est un cas classique de partialité d’enquête. Vous vous concentrez trop sur une chose, puis la chose sur laquelle vous devriez vous concentrer, qui est remarquablement similaire à votre cible, s’estompe en arrière-plan. C’est pourquoi il est important de ne jamais trop s’attacher à une seule théorie. C’est le genre de chose qui rend fous les éditeurs de livres. Parce qu’ils veulent que vous vous engagiez à un seul récit, cela facilite le marketing.
CorporealJe vais vous dire ce que beaucoup d’entre vous ont déjà deviné, et certains commencent à peine à s’éveiller à une sombre réalité. Ce n’est pas le seul assassin qui relie les décès de ces cantons, ce sont les intentions douteuses et peut-être sombres de ceux qui ont enquêté sur les crimes. Dans tous les cas, il y a le sursaut du meurtre, puis une réaction rapide et médiocre, et le bon sens de reprendre le cours normal des choses. Maintenir l’ordre. Gardez la paix. C’était la réponse à Theresa Allore et Manon Dubé. C’était la réaction au meurtre de Carole Fecteau (bien que nous n’ayons pas encore atteint cette destination). C’était en grande partie la réponse dans l’affaire Rock Forest en 1983, dont nous avons parlé l’année dernière. La ville de Sherbrooke voulait désespérément assurer au public qu’il n’y avait rien là-bas: faites confiance à la police, ne tenez personne pour responsable, continuez à vivre. Et ce fut le cas de Louise Camirand.
J’ai un associé qui travaille depuis quelques années sur le dossier Manon Dubé. Il a organisé une rencontre avec la police locale, et la première chose qui leur est sortie de la bouche a été « qu’est-ce que vous savez ? ». Le problème de confier des enquêtes à des enquêteurs comme Roch Gaudreault, c’est qu’on a l’impression que ce ne sont pas des gars qui essaient de recueillir des informations pour résoudre des crimes, mais de recueillir des informations pour pouvoir les contrôler et contrôler les dégâts. J’ai déjà écrit sur le mystère entourant le crash de la compagnie aérienne malaisienne MH370 en 2014 et sur la façon dont un article de The Atlantic parlait du manque de transparence et de la vigueur des enquêtes des responsables :
“Il est devenu clair que l’objectif principal des Malaisiens était de faire disparaître le sujet. Dès le début, il y avait ce préjugé instinctif contre l’ouverture et la transparence, non pas parce qu’ils cachaient un secret profond et sombre, mais parce qu’ils ne savaient pas où se trouvait vraiment la vérité et qu’ils avaient peur que quelque chose puisse sortir qui serait embarrassant. . Étaient-ils en train de se couvrir ? Oui. Ils couvraient l’inconnu.”
“What Really Happened to Malaysia’s Missing Airplane”, William Langewiesche, Atlantic, June 17, 2019
Au cours de mes 20 années d’enquête sur les meurtres non résolus au Québec – et plus particulièrement sur les activités criminelles dans les Cantons-de-l’Est – c’est exactement l’impression que j’ai eue de tous les grands organismes de justice – la police locale, le ministère de la Justice, le ministère de la Sécurité publique et l’institution de la Sûreté du Québec.
Personne d’intérêtAvant de plonger dans Raymond Roy, je veux vous dire pourquoi je pense toujours que vous devriez considérer Luc Grégoire comme un suspect viable. J’ai plusieurs raisons – certaines que nous aborderons dans un prochain chapitre. Premièrement, il y a quelque chose de très étrange que Dubé et Camirand se trouvent tous les deux à 20 milles à l’extérieur de Sherbrooke, l’un au sud et l’autre au sud-ouest. De plus, j’ai du mal à croire qu’une seule personne ait réussi l’enlèvement, le meurtre, puis l’élimination du corps de Camirand, cela ressemble à un travail de groupe. Ensuite, il y a le fait que le meurtre de Camirand est presque trop brutal pour être un crime passionnel. Enfin, il y a des points d’intersection géographiques avec Grégoire et Camirand que je trouve toujours convaincants. On pense que Grégoire a fréquenté l’Ecole Montcalm à Portland, la même école que Louise et ses frères et sœurs ont fréquentée. Grégoire vivait à distance de marche du manège militaire du centre-ville sur Belvédère. Enfin, et peut-être le plus important, Grégoire a grandi dans des pâtés de maisons de la maison d’enfance de Camirand dans le sud-ouest de Sherbrooke – les Grégoire au 325 rue Delorne et les Camirand au 1473 rue Letendre. Écoutez, j’ai grandi dans un quartier de banlieue similaire. Je ne connaissais pas tout le monde, mais j’ai joué pratiquement avec tous les enfants dans un rayon de trois pâtés de maisons. Louise aurait été une jolie fille, de 4 ans plus âgée que Luc. Je serais surpris s’ils ne se connaissaient pas au moins. Il y a encore beaucoup de choses que nous ne savons pas. Garde l’esprit ouvert.

Au début de l’enquête Louise Camirand, quelqu’un a eu le bon sens de photographier le registre à la porte d’entrée de son immeuble du 30 rue Bryant. J’ai obtenu une copie de cette photo et j’ai fait ce que quelqu’un aurait dû faire il y a longtemps lorsqu’un cas reste non résolu pendant des décennies. J’ai commencé à rechercher ces noms et à appeler à froid des personnes qui auraient pu vivre dans cet immeuble en 1977.

Le concierge de l’immeuble à cette époque, M. Yvon Cvr a fait remarquer qu’il n’avait jamais reçu de plaintes au sujet de Louise : « C’était une petite fille très calme et irréprochable ». Eh bien, quelqu’un n’était pas calme et irréprochable.

Raymond Roy était le petit ami de Louise avant Daniel Braun. Au cours des deux semaines précédant son meurtre, Roy s’est présentée deux fois à son appartement au 3e étage. Il s’est disputé avec Louise et a fait des avances sexuelles, debout à l’entrée de l’appartement. Les arguments pouvaient être entendus dans tout le bâtiment. Les locataires ont été témoins des disputes.

Raymond Roy était originaire de Johnville, au Québec, au sud-est de Sherbrooke, à mi-chemin entre Lennoxville et Compton. Il avait le même âge que Camirand, vingt ans. Vers 1975, Roy se rend à Montréal pour étudier soit à Vanier soit à McGill. Pendant la séparation, Louise a largué Roy et a commencé à sortir avec Daniel Braun. La relation de Louise avec Braun s’est développée rapidement, au moment de sa mort, le jour du mariage était dans moins de huit semaines.
Donc, un motif de jalousie. Un meurtre intense, vicieux et très personnel. Camirand a été étranglée avec les siens ou avec les lacets de la botte de l’agresseur. Déshabillée, violée, mutilée. En plus du seul gant noir, Louise portait également la bague de fiançailles que Braun lui avait donnée. Un voleur ne laisserait pas cela derrière lui.

Tel que mentionné, Raymond Roy était également membre des Sherbrooke Hussars. Donc, il aurait également eu de l’expérience à ramper dans l’arrière-pays des Cantons-de-l’Est lors d’exercices de réserve militaire. S’il avait foré autour du dépotoir près de Magog, il aurait peut-être su chercher cette ombre dans l’obscurité.
Et à propos de cette théorie dont il était question dans le dernier post concernant la mort de Manon Dubé. Un ancien membre des Sherbrooke Hussars m’a contacté et m’a confirmé que c’était le cas. L’unité de réserve de l’armée organisait régulièrement des exercices d’entraînement dans les cantons. Il a décrit l’une des activités : « Nous avons eu un exercice de rapport de pont qui signifiait sortir des jeeps et ramper pour regarder en dessous. J’ai regardé beaucoup de ponceaux jouer le jeu. “ Il a même fourni une photo des réservistes en exercice en 1979 près d’Ayer’s Cliff, qui se trouve à 4 minutes en voiture du dépotoir Dubé.

On m’a dit que la Sûreté du Québec locale avait poursuivi Roy en 1977 mais l’avait rapidement exclu comme suspect. Je dis que la SQ d’aujourd’hui, avec une escouade de cas froids dotée de ressources et entièrement équipée des outils d’enquête modernes, devrait réexaminer Raymond Roy comme une personne d’intérêt dans le cas de Louise. Et si le public a des informations, des connaissances sur les activités de Roy et ses allées et venues actuelles, il doit contacter la police immédiatement.
Enigme indéchiffrable?En octobre 1977, les pistes se tarissant, La Tribune publie un article sur l’affaire Camirand la qualifiant d’« énigme indéchiffrable ». L’article assurait au public que “ce n’est pas parce qu’une enquête ne fait pas de bruit qu’il ne se passe rien.”, et se vantait de la façon dont la police avait interrogé “des dizaines et des dizaines” de personnes, ce qui pour moi ne semble pas si impressionnant quand on Je parle du viol brutal et du meurtre d’une jeune de 20 ans. Ce serait l’une des dernières mises à jour de la police sur l’affaire Camirand avant que le public ne soit endormi, pour être réveillé 25 ans plus tard avec la série Who Killed Theresa dans The National Post.

Il y avait un autre article. En janvier 1980, Pierre Saint-Jacques revient sur ce qu’il appelle « Les grands mystères de la décennie » et répertorie les affaires Allore, Dubé et Camirand, ainsi que l’affaire Charles Marion et quelques autres.

Saint-Jacques a déploré la frustration de ne pas pouvoir percer ces mystères. Pourtant, sa réponse se trouve dans la citation d’ouverture qu’il a utilisée d’Oscar Wilde :
“Le vrai mystère du monde est le visible, pas l’invisible”
La résolution est possible lorsque vous avez une force de police dédiée à la transparence, et non à l’obscurcissement de la vérité. La police de Sherbrooke à l’époque des années 1970 semble avoir pratiqué une sorte de justice sélective. Quand cela convenait à leur intérêt, ils procédaient à une arrestation, quand ce n’était pas le cas, ils détournaient trop souvent le regard.
Si vous avez des informations concernant le meurtre de Louise Camirand en 1977, veuillez contacter les agents de l’unité de cold-case de la Sûreté du Québec au 1-800-659-4264 / cic@surete.qc.ca.
The post Louise Camirand – Mise à jour first appeared on Who Killed Theresa?.
Corporeal – Louise Camirand update

There’s a “person of interest” in the Louise Camirand case. He’s been there all this time, literally staring me in the face. His name is Raymond Roy. Before we get to Raymond Roy, some background on Camirand’s 1977 murder, including updates and clarifications of previously reported information.
Une fille a ça place20-year-old Louise Camirand lived in a three story apartment building at 30 rue Bryant, just up the block from the busy corner of King and Bryant in Sherbrooke, Quebec. In 1977 there was a steak house at that corner called Le Brasier ( today it’s the Chat Noir).

In March 1977 Louise Camirand was unemployed, though she had worked a variety of jobs including as a receptionist at a dentist and legal office. Her last job was as an archivist at the Sherbrooke Hospital just up the street on Portland blvd, which she left in February. Camirand was a member of the Sherbrooke Hussars, a reserve regiment of the Canadian military forces. The Hussars met regularly at a building in the north end of the city, about 2 miles from Camirand’s apartment, directly off Portland blvd. The Hussars also gathered together at the armoury near King and Belvedere.
Camirand led a stable, normal life in Sherbrooke. “Une fille a ça place”. A co-worker describing her as shy said she “would blush at nothing”. Occasionally she would meet her boyfriend Daniel Braun in the adjacent town of Lennoxville, about a 10 minute drive south of the armory. Braun was an accounting student at Bishop’s University in Lennoxville. He was also a warrant officer in the Sherbrooke Hussars. Camirand and Braun were engaged to be married. Louise had already purchased her wedding dress. The wedding was planned for that spring, May 21, 1977. It was March, things were moving fast. Perhaps too fast for one person.
DisappearanceCamirand spent the afternoon of Wednesday, March 23, at her apartment with her fiancé, Daniel Braun. Shortly after three p.m., Braun left, promising to meet her later that night at the armoury, and Louise spent the remainder of the afternoon with Diane Lajeunesse, a close friend who lived in the same apartment building. At about nine thirty, Louise left her apartment to buy some cigarettes. She walked south on Bryant to King Street, then proceeded two blocks west to the Provi-soir at the corner of King and Jacques-Cartier (today the Thai Zone restaurant). The storekeeper noticed that she lingered for a time at the newspaper rack, flipping through magazines, after buying cigarettes and milk. Then she left. He was the last witness to see her alive.

When Louise failed to show up at the armoury, Daniel Braun became worried. He called her at 10:30 p.m., and again at 1:15 a.m., but there was no answer. Braun had a friend drive him to her apartment. He found the place much as he’d left it that afternoon, except that her purse and boots were missing. On the kitchen counter were her glasses. Had she headed out to meet him? Where did she go?
She would blush at nothingOn Friday, March 25, Camirand’s nude body was discovered in a snowdrift in a forest glade near the village of Magog, a twenty- minute drive southwest of Sherbrooke. Because the body was found quickly, the pathologist was easily able to determine the cause of death. Louise Camirand had been strangled. It was obvious anyway, because a bootlace had been cinched around her neck. She had internal injuries, as if she’d been stomped on. This fierce violence, as well as rape, seemed to have happened somewhere else, according to the coroner. Like Manon Dubé, stripped of one mitten, Camirand wore only one glove. Her pants and suede jacket were left beside her body, but there was no sign of the other glove, her blouse, her boots, and some of her jewelry. Her purse was never recovered.
Camirand lay in the forest above the shore of Lake Memphremagog, where a road runs along through a perfect unlit darkness. To find it you would have to know where you were going. You would be seeking a shadow in the darkness. It is a place that you simply could not know about unless you had been directed there for some previous reason. Maybe you were with the Sherbrooke Hussars, who ran training exercises in the woods, and they pointed out the place or took you past it (recall from a previous chapter when I mentioned that I once found a cache of military records burned in these woods). Certainly, a chance discovery of this spot seems unlikely, given how invisible your destination is at night. If you have a murdered woman in your car, you might need some certainty about where you could unload her body, unseen.










The investigation was led by Corporal Jacques Pothier, of the SQ’s major crimes squad out of Montreal. Roch Gaudreault was not in charge, but he was definitely the point man in Sherbrooke for all incoming information, as attested by his contact information being given at the end of every major news article that covered the case in 1977. All local information flowed through Roch.

Over a six-month period, detectives interviewed more than 250 people who might be associated with the crime. They found nothing. From tracks made in the snow where the body was, investigators thought they were able to determine the type of vehicle that had transported Louise (today this information appears to be incorrect, and may have misled the investigation). They searched for a car with a forty-four-inch separation between the tires, something like a Renault 5 or an Austin Mini or a Toyota Celica. No one came forward with information. Or maybe they did, but it got squashed. Gradually, the case lost momentum.
For those who have followed this website or read Wish You Were Here you know that Camirand was the beginning of a series of similar unsolved murders that ended in 1979 with the discovery of my sister’s body in Compton Quebec – from Camirand to the ‘unidentified’ Longueuil victim (today positively identified as Evelyne Levasseur-Pulice) to Jocelyne Houle, then the summer murders of Johanne Dorion and Chantal Tremblay, the fall 1977 series of Katherine Hawkes, Denise Basinet and Helene Monast, Lison Blais in 1978, then finally Manon Dubé and Theresa Allore. By the end of 1977, Louise Camirand had become a statistic: one of 197 murders committed in the province of Quebec that year. In Statistics Canada’s 2005 report on homicide, Quebec had the highest number of homicides in 1977 of any province. Over the course of the seventies, Quebec had the worst clearance rate for homicide cases in the country.

In the spring of 2002, I tracked down Bernard Camirand, Louise’s brother. Although her murder remained unsolved, his family had grown resigned. They preferred to leave the matter in the past and move on. At first, Bernard said, some attention had been focused on the boyfriend, Daniel Braun. A rumour spread in the Townships that Braun later hanged himself in grief over the crime he supposedly committed. It wasn’t true. Braun was alive and— as far as the family was concerned—innocent. In fact, the two men remained close after Louise’s death, with Bernard attending Braun’s wedding. A second theory gnawed over by detectives, according to Bernard, was that Camirand’s death was related to her association with the Sherbrooke armoury. What if she had been picked up that night by a member of the regiment, someone who knew her and might have been jealous of her relationship with Braun? The detectives pointed to the “military-style” bootlace around her neck. What they seemingly failed to consider was that Camirand herself wore military boots. Her footwear was missing from the dump site. In all likelihood, she was strangled with her own lace.

Recently I went back and re-checked this information. To be sure, in the early days of the investigation police had a suspect in mind. And he was a member of the Sherbrooke Hussars. But they cleared him. It wasn’t Luc Gregoire or Daniel Braun, it was Raymond Roy.

And it seems so obvious now. I have been looking at this photo of Louise and Raymond Roy for years. It’s from 1975 when they were dating. At first I didn’t pay it much attention because I mistook it for a picture of Daniel Braun (they look similar). Then I ruled it out because I believed that police must have done their due diligence on Raymond Roy. They must have, right? Because that’s what police do. I’m a lot less trusting of police intentions these days. And in a way, Raymond Roy became masked my Luc Gregoire. It’s a classic case of investigative bias. You focus too much on one thing, then the thing you should be focusing on, that is remarkably similar to your target, fades into the background. This is why it is important to never get too attached to any single theory. It’s the type of thing that drives book editors nuts. Because they want you to commit to a single narrative, it makes for easier marketing.
CorporealI’ll tell you what many of you have already guessed, and some are just realizing – awaking to a grim reality. It’s not the lone assassin that links these Townships’ deaths, it’s the questionable and possibly dark intentions of the ones who investigated the crimes. In every case there is the jolt of the murder, then a swift and mediocre response, and general sense to get back to business as usual. Maintain the order. Keep the peace. This was the response to Theresa Allore and Manon Dube. It was the reaction to Carole Fecteau’s murder (though we have yet to arrive at that destination). It was overwhelmingly the response in the Rock Forest affair in 1983, which we covered last year. The City of Sherbrooke was desperate to assure the public there was no there there: trust the police, hold no one accountable, get on with life. And it was the case with Louise Camirand.
I have an associate who has been working the Manon Dubé case for some years. He arranged a meeting with the local police, and the first thing out of their mouths was, “what do you know?”. The problem with putting investigators like Roch Gaudreault in charge of investigations is that you get the sense that these are guys not trying to gather information to solve crimes, but to gather information so they can control it, and exercise damage control. I’ve previously written about the mystery surrounding the 2014 crash of Malaysian airline MH370 and how an article in The Atlantic talked about the lack of transparency and investigative vigor of officials:
“It became clear that the primary objective of the Malaysians was to make the subject just go away. From the start there was this instinctive bias against being open and transparent, not because they were hiding some deep, dark secret, but because they did not know where the truth really lay, and they were afraid that something might come out that would be embarrassing. Were they covering up? Yes. They were covering up for the unknown.”
“What Really Happened to Malaysia’s Missing Airplane”, William Langewiesche, Atlantic, June 17, 2019
Over my 20 years of looking into unsolved murders in Quebec – and specifically criminal activity in the Eastern Townships – this is exactly the impression I have been left with of every major justice agency – local police, the Ministry of Justice, the Ministry of Public Security and the institution of the Surete du Quebec.
Person of InterestBefore delving into Raymond Roy, I want to tell you why I still think you should consider Luc Gregoire as a viable suspect. I have several reasons – some we’ll get into in a future chapter. First, there is something very odd that both Dubé and Camirand are both found 20 miles outside of Sherbrooke, one to the south and the other to the southwest. Also, I have a hard time believing just one person pulled off the abduction, murder, then body disposal of Camirand, it feels like a group job. Then there is the fact that Camirand’s murder is almost too brutal to be a crime of passion. Finally, there are geographic points of intersection with Gregoire and Camirand that I still find compelling. Gregoire is thought to have attended Ecole Montcalm on Portland, the same school Louise and her siblings attended. Gregoire lived within walking distance of the downtown armoury on Belvedere. Finally, and maybe most importantly, Gregoire grew up within blocks of Camirand’s childhood home in the south west part of Sherbrooke – the Gregoires at 325 rue Delorne and the Camirands at 1473 rue Letendre. Listen, I grew up in a similar, suburban neighborhood. I didn’t know everybody, but I played practically with every kid within a three block radius. Louise would have been a pretty girl, 4 years older than Luc. I would be surprised if they didn’t at least know of each other. There’s still a lot we don’t know. Keep an open mind.

Early in the Louise Camirand investigation, someone had the good sense to take a photograph of the registry at the entrance door to her apartment building at 30 rue Bryant. I obtained a copy of that photo and did what someone should have done long ago when a case remains unsolved for decades. I started tracking down those names and cold-calling people who may have lived in that building in 1977.

The concierge of the building in that era, Mr. Yvon Cvr remarked he had never received any complaints about Louise, “She was a very quiet little girl who was blameless”. Well, someone wasn’t quiet and blameless.

Raymond Roy was Louise’s boyfriend before Daniel Braun. In the two weeks prior to her murder, Roy turned up at her 3rd floor apartment twice. He argued with Louise and made sexual advanced, standing at the apartment entrance. The arguments could be heard throughout the building. Tenants witnessed the arguments.

Raymond Roy was from Johnville, Quebec, southeast of Sherbrooke, about halfway between Lennoxville and Compton. He was the same age as Camirand, twenty. Around 1975, Roy went to Montreal to study either at Vanier or McGill. During the separation, Louise dumped Roy and started dating Daniel Braun. Louise’s relationship with Braun developed rapidly, at the time of her death the wedding day was less than eight weeks away.
So, a motive of jealousy. An intense, vicious, highly personal murder. Camirand strangled with either hers or the assailant’s boot lace. Undressed, raped, mutilated. In addition to the one black glove, Louise was also wearing the engagement ring given to her by Braun. A thief wouldn’t leave that behind.

As mentioned, Raymond Roy was also a member of the Sherbrooke Hussars. So he also would have had experience crawling around the back country of the Eastern Townships on military reserve exercises. If he had drilled around the dump site near Magog, he may have known how to seek that shadow in the darkness.
And about that theory which was discussed in the last post concerning the death of Manon Dubé. A former member of the Sherbrooke Hussars contacted me and confirmed that this was the case. The army reserve unit would regularly run practice exercises throughout the Townships. He described one of the activities, “We had a bridge reporting drill that meant getting out of the Jeeps and crawling around to look underneath. I looked at plenty of culverts playing the game.” He even provided a photo of the reservists on exercise in 1979 near Ayer’s Cliff, which is a 4 minute drive from the Dubé dump site.

I have been told that the local Surete du Quebec pursued Roy in 1977 but quickly ruled him out as a suspect. I am saying that today’s SQ, with a resourced cold case squad fully equipped with the tools of modern investigation should re-examine Raymond Roy as a person of interest in Louise’s case. And if the public has any information, any knowledge of Roy’s activities and his current whereabouts, they should contact the police immediately.
Enigme indéchiffrable?By October 1977, with leads running dry, La Tribune published an article on the Camirand case calling it an “indecipherable enigma”. The article assured the public that “Just because an investigation does not make noise does not mean that nothing is happening.”, and boasted how police had interrogated “dozens and dozens” of people, which to me doesn’t sound that impressive when you’re talking about the brutal rape and murder of a 20-year-old. This would be one of the last updates by police on the Camirand case before the public was lulled to sleep, only to be awakened 25 years later with the Who Killed Theresa series in The National Post.

There was one more article. In January, 1980, Pierre Saint-Jacques looked back at what he called, “The Great Mysteries of the Decade” and catalogued the Allore, Dubé and Camirand cases, along with the Charles Marion affair and some others.

Saint-Jacques lamented the frustration in not being able to crack these mysteries. Yet his answer lie in the opening quotation he used from Oscar Wilde:
“The real mystery of the world is the visible, not the invisible”
Resolution is possible when you have a police force dedicated to transparency, and not the obfuscation of the truth. Police in Sherbrooke in the era of the 1970s appear to have practiced a brand of selective justice. When it suited their interest they would make an arrest, when it didn’t they all too often looked the other way.
If you have information concerning the 1977 murder of Louise Camirand please contact officers with the Surete du Quebec’s cold case unit at 1-800-659-4264 / cic@surete.qc.ca.
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March 9, 2022
L’enlèvement de Manon Dubé
J’ai connu Manon Dubé il y a 20 ans. J’avais du mal à lire un article de journal français sur le meurtre de ma sœur, et là, dans le dernier paragraphe, il mentionnait l’affaire Dubé. Ce n’était pas comme aujourd’hui. Vous ne pouviez pas accéder aux informations n’importe où, n’importe quand. Vous n’aviez pas d’archives de journaux disponibles comme BAnQ instantanément à portée de main. Vous avez dû creuser pour obtenir des informations. Comme l’écrivain de La Tribune, Pierre Saint-Jacques, j’ai aussi été frappé par la similitude des deux cas ; Theresa retrouvée près de Compton et Manon près d’Ayer’s Cliff, deux morts suspectes, toutes deux portées disparues un vendredi, les corps découverts le Vendredi saint. Terreau fertile pour l’esprit superstitieux. J’apprendrais Louise Camirand de la même façon.


Au cours de ces 20 dernières années, il y a eu tellement d’informations statiques et confuses sur l’affaire Manon Dubé que j’aimerais prendre un peu de temps pour revenir sur les faits de la disparition et de la mort de Manon. De plus, depuis que j’ai travaillé sur Wish You Were Here, plus d’archives numériques des Cantons-de-l’Est sont devenues disponibles en ligne, et beaucoup de nouvelles informations sont devenues instantanément accessibles. Je voudrais donner un aperçu de l’affaire Dubé , en incorporant ces nouvelles informations.
Manon DubéManon, 10 ans, et sa sœur cadette, Chantal, faisaient de la luge dans le stationnement derrière une Caisse populaire de la rue Belvédère à Sherbrooke, le vendredi 27 janvier 1978. Vers 19 h 30, le couple a commencé à marcher vers la maison. Lorsqu’ils arrivèrent à l’intersection de Union et Craig, juste en face de l’école St-Joseph, Chantal décida de courir le reste du chemin car elle avait froid. Manon n’est jamais arrivée chez eux, rue Bienville.

Moins de 2 jours plus tard, la mère de Manon, Jeannine Dubé, a reçu un appel téléphonique à 15 h dimanche d’un homme qui lui a dit « si tu veux revoir ta fille ça te coûtera 25 000 $ ». Sherbrooke avait été folle de kidnapping mania. L’année précédente, un directeur du crédit de la Caisse populaire du nom de Charles Marion avait été retenu captif pendant 82 jours, alors le plus long enlèvement de l’histoire du Canada. Marion a finalement été libérée, beaucoup pensaient qu’il avait organisé l’épreuve. Au moment de la disparition de Dubé, le ministre de la Justice du Québec, Marc André Bédard, a subi des pressions pour enquêter sur l’implication même de la Sûreté du Québec dans l’enlèvement de Marion. Sans surprise, l’appel téléphonique de la rançon de Dube a été largement considéré comme un canular.
Une équipe de recherche avec des chiens pisteurs a passé au peigne fin le boisé à l’ouest de Sherbrooke autour du mont Bellevue. La police a fait du porte à porte le long de la rue Bienville à la recherche d’indices. Chantal Dubé a déclaré à la police qu’elle et un cousin avaient été suivis par une étrange Buick au cours de la semaine précédente. Plusieurs parents voisins interrogés par la police ont déclaré que leurs enfants avaient été approchés par des inconnus ces derniers mois. “Je l’ai prévenue des étrangers”, a déclaré la mère de Manon, “Peu importe si c’était un homme ou une femme, si c’était pour de l’argent ou des bonbons, elle devait faire demi-tour et courir à la maison.” Jeannine Dubé était veuve depuis un peu plus d’un an. Elle a dit à la police qu’elle craignait que la personne qui a enlevé Manon ne soit au courant de la petite somme d’argent de l’assurance perçue au moment du décès de son mari. Lors de sa dernière visite, Manon Dubé portait un habit de neige bleu marine, une écharpe rose saumon, une tuque, des mitaines rouges et des bottes de neige.

En février, la police s’était tournée vers des médiums pour obtenir de l’aide. Deux «voyants» montréalais ont dit à la police de fouiller près de la chocolaterie Lowney’s. Un hypnotiseur a déclaré que Dubé était détenu dans une maison de la rue Dunant, qui est le prolongement de la rue Union. Le Grand Henri, un médium de célébrités locales, a annoncé qu’il ferait une déclaration, mais qu’il avait besoin de 24 heures avant de le faire. Finalement, un donateur anonyme de Sherbrooke s’est présenté offrant une récompense de 1 000 $ à quiconque pourrait aider la police à résoudre l’affaire. Des années plus tard, Chantal Dubé racontera qu’à l’époque où elle pensait que sa sœur, Manon lui avait joué un tour et pris un autre chemin pour rentrer chez elle. Mais ce n’était pas un tour de magie. Les enfants de l’école se sont moqués de Chantal, lui disant que Manon avait déjà été retrouvée morte et attachée à un arbre. Dans une tournure bizarre, c’est exactement ce qui s’est passé une demi-décennie plus tard, en 1983, lorsque Mélanie Decamps, âgée de 5 ans, a été retrouvée assassinée, bâillonnée et attachée à un tronc d’arbre près de Drummondville, au Québec.
Les policiers ont de nouveau fait appel à la population de Sherbrooke pour obtenir de l’aide :
“Si tout le monde coopère en fouillant dans ses poubelles, sous sa véranda, dans sa cour, on pourra couvrir toute la ville en très peu de temps.”
“Dube search still on”, The Sherbrooke Record, February 8, 1978
La police a catégoriquement démenti les rumeurs selon lesquelles le corps de Dubé, âgé de 10 ans, avait déjà été retrouvé près de Rock Forest fin février.
Triste découverteLe vendredi saint 24 mars 1978, le corps de Manon Dubé est découvert au bord d’un ruisseau qui traverse une route isolée menant à Kingscroft, à un demi-mille du village de Massawippi sur la route 143. Deux adolescents, jeunes de Montréal en visite pour la week-end avec leurs parents, ont fait la découverte dans un ruisseau. Le flux était d’environ une centaine de pieds d’une route de gravier. Le corps de Manon gît figé dans la glace. Elle était vêtue de son habit de neige bleu marine, d’une écharpe rose saumon et de bottes de neige. Une mitaine rouge manquait. Manon avait une profonde entaille sur le front.

Le site se trouvait à environ 19 milles au sud de Sherbrooke. La tête de Manon était immergée dans l’eau tandis que ses pieds reposaient sur la berge. Le corps était coincé dans la glace depuis près de deux mois. Il n’y avait aucun signe de violence physique; la blessure visible sur le front pourrait avoir été causée par la glace du ruisseau.
Le lieutenant-détective Alphée Leblanc, de la division des enquêtes criminelles de la police municipale de Sherbrooke, qui dirigeait l’enquête depuis le début, a été appelé sur les lieux, ainsi que le sergent Pierre Marcoux et le caporal Roch Gaudreault, tous deux des enquêtes criminelles de la Sûreté du Québec.

L’endroit où le corps de Manon Dubé a été retrouvé se trouvait à une centaine de pieds d’un pont de bois. Des fils téléphoniques longent le bord de la route et, à quelques kilomètres de là, se trouvent les pylônes d’un poste d’Hydro-Québec près de la route 143. Le ruisseau passe devant un chalet, deux tables de pique-nique et une balançoire. De l’autre côté de la route, il y avait un autre chalet sur une petite colline. Le site était calme ; un chemin de terre sinueux, à l’abri des regards indiscrets et du pont au creux d’un vallon. Comme l’a rapporté Pierre Francoeur pour La Tribune, « Pour emprunter cette route en plein hiver, il fallait vraiment le savoir.”
Dans le même article, Francoeur propose une théorie, et elle est plutôt bonne. Ceci est tiré de La Tribune du lundi 27 mars, deux jours après la découverte de Dubé :
« La jeune fille portait les mêmes vêtements qu’au moment de sa disparition ; il ne manquait que sa tuque et une de ses mitaines. Où étaient-ils laissés ? Ont-ils été emportés par la rivière ? Abandonné sur les lieux du crime ? On peut aussi se demander si la petite fille n’aurait pas simplement été victime d’un délit de fuite. Le conducteur, désemparé, aurait décidé de récupérer son corps alors que très peu de personnes sillonnaient le secteur des rues Bienville et Union… Cela expliquerait pourquoi la petite fille a été retrouvée habillée… Un maniaque sexuel ne se serait pas donné la peine de faire habiller sa victime. , pour mettre ses bottes. De plus, il était facile pour l’automobiliste ou l’agresseur de prendre la route incognito en direction de Lennoxville et Ayer’s Cliff à partir de la rue Bienville et Union, on arrive rapidement à la Côte de l’Acadie, puis à la rue Wellington, puis vers Lennoxville. “
“Peu de lésions externes à première vue”, Pierre Francoeur, La Tribune, Monday, March 27, 1978

Laissons de côté pour le moment le point sur le « maniaque sexuel ». Ce que je trouve intéressant, c’est la voie d’évacuation. La route que j’imagine souvent est Union à Belvedere, qui se transforme en chemin MacDonald puis 143 sud vers Massawippi. Cet itinéraire vous mènerait au-delà de l’endroit où le portefeuille de Theresa Allore serait finalement retrouvé 13 mois plus tard. Francoeur a suggéré un itinéraire plus efficace : continuer dans l’autre sens sur la rue Union jusqu’à Wellington, et Wellington, comme discuté précédemment, est intéressant en raison de toute l’activité des gangs qui s’y sont déroulées tout au long des années 1970. Là encore, Sherbrooke à cette époque était une petite ville. Vous pouvez faire toutes sortes d’inférences géographiques. Ils ne veulent pas forcément dire quoi que ce soit.


Il y a autre chose d’étrange dans cet article de La Tribune. Le premier paragraphe nous apprend que le Lieutenant-détective Alphée Leblanc de la Police de Sherbrooke assistera à l’autopsie qui sera pratiquée à Montréal. Dans le premier article de La Tribune sur le dossier, on apprend que Leblanc et Roch Gaudreault de la SQ ont été mandatés sur le dossier. Ensuite, il y a cet avis très bizarre sur la même page que l’histoire de Dube dans Carnet King Wellington. Carnet King Wellington était comme une colonne de la société (pensez à Walter Winchell pour la foule des cantons), il vous racontait ce qui se passait autour de la ville. Et ici, sur la même page où La Tribune rend compte de l’affaire très délicate de la mort d’une fillette de 10 ans, se trouve cet avis que les deux principaux enquêteurs ont parié l’un avec l’autre sur qui était le dernier club à remporter le Coupe Stanley avant la dynastie des Canadiens de Montréal.

Ma question est, qu’est-ce qu’il fait là? Est-ce juste une insensibilité imprudente dans la mise en page du journal ? Encore une fois, Sherbrooke est un petit endroit, les détectives de deux services de police différents peuvent aussi être amis. Mais cela n’aurait-il pas pu attendre ? Pourquoi le mettre dans le journal au moment où vous voulez que le public gagne la confiance de ses forces de police, alors que vous devriez inspirer la confiance qu’ils sont sérieux dans leur travail et qu’ils savent ce qu’ils font.

Pierre Francoeur termine son article en déclarant que l’incident Dubé était « le premier du genre à se produire dans les Cantons-de-l’Est ». Non seulement cette déclaration est manifestement fausse, mais ce n’était même pas la première du genre à se produire dans la région où le corps de Dubé a été découvert.
À l’été 1974, un chauffeur de taxi scolaire de 53 ans a été accusé du viol statutaire d’une fillette de huit ans. Décrit comme un “célibataire chauve et bedonnant”, Chester Hartwell travaillait comme chauffeur de taxi scolaire chargé de transporter de jeunes étudiants. Hartwell a reçu une peine de deux ans et aurait été libéré en 1976. Lors de la détermination de la peine, il a été décrit comme non violent. On disait qu’il attirait ses victimes avec des cadeaux. Le viol a eu lieu dans la région d’Ayer’s Cliff, à moins de 5 minutes en voiture de l’endroit où Manon Dube a été retrouvée.


Rappelez-vous l’avertissement de Jeannine Dubé à ses filles de ne pas prendre de bonbons aux étrangers. Aussi, lorsqu’elle a été approchée pour la première fois pour commenter la découverte de sa fille, Jeannine Dubé a déclaré : « Il y a des gens très méchants… ». Non pas “quel malheureux accident”, pas “maintenant elle est en paix” mais “il y a des gens très méchants”.
Manon Dubé: pas d’assaut sexuel
Le 28 mars 1978, la police a fait une annonce audacieuse. Manon Dubé n’a pas été agressée sexuellement. Plutôt effronté de dire cela un peu plus de 3 jours après la découverte du corps.
Les détails étaient que l’autopsie n’a pas révélé la cause exacte du décès mais ils “écartent absolument toute thèse d’agression sexuelle, de viol ou d’acte sexuel”. Selon le lieutenant-détective Alphée Leblanc, qui a assisté à l’autopsie à Montréal en compagnie de son copain de pari, Roch Gaudreault, « ces hypothèses qui avaient été envisagées dès le départ sont maintenant définitivement écartées »

Leblanc est ensuite allé plus loin dans le détail de son raisonnement. Non seulement Manon Dubé portait les mêmes vêtements qu’elle portait lorsqu’elle a disparu de son quartier, mais le foulard qu’elle portait était enroulé autour de son cou de la même manière que sa mère l’aurait habillée, et elle portait les mêmes sacs en plastique sur ses pieds sous ses bottes de neige pour la protéger du froid. Il avait été signalé que Manon avait perdu sa tuque, mais même celle-ci a été récupérée, ne laissant qu’une seule mitaine rouge manquante.
Toutes ces nouvelles informations auraient pu aider à clarifier de nombreuses questions lorsque nous avons réexaminé l’affaire Dubé en 2002. L’une des questions de Kim Rossmo était la suivante : l’enfant s’était-il déshabillé puis rhabillé ? Rossmo impliquait également que la police du Québec manquait de perspicacité d’enquête si elle ne pouvait pas imaginer un prédateur sexuel qui répare ses victimes – c’est un M.O. courant. Pourtant, en 1978, Leblanc a définitivement répondu pourquoi elle n’avait apparemment jamais été déshabillée. Ce n’est pas comme si en 2002 Leblanc était un parti à la retraite désintéressé, loin de là. Il travaillait toujours pour la police de Sherbrooke. En fait, en 2001, il a mené sa propre enquête sur l’affaire Dube. Alors pourquoi ne pas clarifier cette question alors qu’elle est apparue si en évidence en 2002 ? Les enquêteurs ont-ils finalement compris en 2002 ce qu’ils n’avaient pas compris en 1978 ? Qu’il n’était pas nécessaire de se déshabiller pour commettre une agression sexuelle.
Mon problème avec tout cela est que même si en fait il n’y a aucune preuve d’agression sexuelle – comme dans l’affaire Theresa Allore – les circonstances suggèrent un prédateur sexuel. Peut-être que Dube a été la cible d’un enlèvement sexuel, mais la voiture l’a accidentellement heurtée et l’agresseur a alors dû changer son plan. Je dis cela parce que contrairement aux assurances d’Alphée Leblanc, la première chose à laquelle le coroner a pensé le 24 mars 1978, la nuit où elle a été retrouvée, c’était un meurtre sexuel. Et nous le savons parce que – comme le rapport initial du coroner dans l’affaire Theresa Allore qui faisait état d’un étranglement – nous avons le document du coroner qui indique “la possibilité d’un meurtre sexuel”:

Je trouve donc étrange qu’il y ait deux cas en 1978 où le coroner a statué sur une chose, mais au moment où les corps sont examinés à Montréal, le pathologiste – qui était le même pathologiste dans les deux cas, le Dr André Lauzon – repart avec découvertes peu concluantes. Et dans les deux cas, soit dit en passant, le caporal Roch Gaudreault de la Sûreté du Québec a fait le déplacement à Montréal pour assister aux autopsies. C’est frappant car aujourd’hui, la SQ a nié que Roch Gaudreault était en charge du dossier Dubé. S’il n’était pas responsable, pourquoi est-il le seul officier de la SQ à son autopsie ?
Et si vous pensez que j’ai une imagination débordante, mes pensées sont précisément ce qui occupait l’esprit de tout le monde à Sherbrooke cet hiver 1978, comme en témoigne le journaliste de La Tribune, Pierre Saint-Jacques :
“On n’a pas beaucoup parlé de l’affaire, si souvent des demi-mots ont été utilisés, beaucoup croyaient fermement en une histoire douloureuse de malheur sexuel et de meurtre.”
“Manon Dubé: pas d’assaut sexuel”, Pierre Saint-Jacques, La Tribune, March 28, 1978
Saint-Jacques se lance alors dans une fiction qui, d’après les écrits antérieurs de La Tribune, est totalement invraisemblable :
“La possibilité d’un accident de voiture, du conducteur pris de panique qui veut d’abord ramener la victime à l’hôpital puis voir l’état de celle-ci sera considéré et préféré, pour une foule de raisons. (état d’ébriété, manque d’assurance, véhicule volé, négligence stupide au volant, etc…), s’éloigner de la ville et se débarrasser du corps comme on sait qu’il existe… »
“Manon Dubé: pas d’assaut sexuel”, Pierre Saint-Jacques, La Tribune, March 28, 1978
Si “peu de gens erraient dans le secteur des rues Bienville et Union” à cette heure de la journée, alors que fait une voiture là-bas ? – À moins bien sûr, comme la Buick citée par la sœur de Manon, Chantal, qu’elle la traquait. Pourquoi une fille qui a été avertie par sa mère de faire attention, de ne pas prendre de bonbons à des inconnus, qui marchait sur les trottoirs avec sa sœur, se précipite soudainement dans la rue et se fait «accidentellement» frapper? – Sauf si elle était poursuivie. Et la question la plus importante, si c’est un délit de fuite, pourquoi ne pas frapper… et courir ? Pourquoi transporter un corps à près de 20 milles et le déposer près d’un ruisseau dans une zone isolée ?
En avril, Le Grand Henri était de retour dans les journaux en disant aux gens des Cantons : « Je n’ai jamais cru à l’histoire d’un obsédé sexuel. Pour moi, c’est un gars qui a perdu la tête.” Je ne sais pas quelle est la différence. Le médium a affirmé: “Je l’aurais trouvée” si la police l’avait écoutée, et comment il a toujours su qu’elle serait située le week-end de Pâques près d’un ruisseau. Lorsqu’on lui a demandé d’aider à un dessin composite de “l’assassin” (mots de La Tribune), Henri a déclaré qu’il n’était plus en mesure d’aider parce que “puisque la police n’a pas coopéré, il n’est plus dans un état d’esprit favorable”.
Coroner Jean-Pierre Rivard
La décision finale quant à ce qui est arrivé à Manon Dubé a été laissée entre les mains du coroner Jean-Pierre Rivard, affaire délicate, car rien – pas une autopsie ou une analyse chimique – n’a pu déterminer ce qui a tué la fillette de 10 ans sur le nuit du 27 janvier 1978. Les experts ne savent pas si Manon s’est cognée la tête à l’endroit où elle a été vue pour la dernière fois ( est-elle tombée? a-t-elle été touchée? ) ou si la blessure a été subie lorsqu’elle a été jetée dans le ruisseau près de Massawippi. Une autre théorie était que le froid intense aurait pu causer l’entaille sur son front, forçant effectivement son crâne à se fissurer. Manon avait des ecchymoses au bras et à la cuisse, mais même celles-ci soulevaient d’autres questions, et auraient pu être causées parce qu’elle avait joué avec sa sœur derrière la Caisse Populaire.
Malgré toutes les informations confuses, fin avril, les enquêteurs revenaient maintenant à une théorie lancinante : la possibilité de,
“l’enlèvement en vue de commettre un acte sexuel, un enlèvement qui aurait pris une tournure telle que l’auteur se trouve désorienté et n’aurait pas pu réaliser ses sombres desseins”
“Manon Dubé: mystère insondable”, La Tribune, April 20, 1978
Il y a de bonnes raisons de croire que Dubé n’a jamais été agressé sexuellement, des raisons jusqu’à présent jamais révélées. Dans Wish You Were Here, j’ai écrit que Dubé n’avait pas de fracture. Il s’avère que ce n’était pas vrai. Récemment, j’ai parlé avec un officier retraité de la police de Sherbrooke. Selon eux, “les blessures au bas du corps de Dubé étaient compatibles avec le fait d’avoir été heurtée par un véhicule” – ce qui signifie que ses jambes étaient cassées. Je peux comprendre qu’il y a 40 ans d’utiliser cela comme une retenue, mais pourquoi aujourd’hui la police ne divulguerait pas cette information n’a aucun sens. Ne serait-il pas utile de clarifier et de recentrer l’enquête Dubé pour le savoir ? Cela n’exclut toujours pas l’intention d’agression sexuelle, mais il serait utile de savoir que cette intention n’a probablement jamais été mise à exécution.
Le 17 mai 1978, le coroner Jean-Pierre Rivard rend sa décision :
“la mort de MANON DUBE a été violente et le verdict rendu est celui de MORT VIOLENTE avec négligence criminelle d’une ou plusieurs personnes indéterminées.”
Coroner Jean-Pierre Rivard, May 17, 1978

Donc, mort violente par un étranger, ou des étrangers. Et évidemment, l’utilisation d’une voiture. Et le témoignage de la sœur de Manon selon laquelle, dans les semaines qui ont précédé sa disparition, les enfants avaient été poursuivis par une étrange voiture.
Il y a eu une théorie selon laquelle un oncle de Manon aurait pu être responsable du “hit and run”. Cette explication paraît totalement invraisemblable. De plus, la mitaine rouge manquante de Manon a été retrouvée dans la voiture ou le garage de l’oncle. D’après ce que je sais, c’était une rumeur lancée par un ancien policier de Sherbrooke, et je suis très sceptique face à cette information. Si c’était vrai, cela n’aurait-il pas été un motif suffisant pour arrêter cet oncle ?
Il y a également eu des questions sur le fait que le corps de Manon a été retrouvé sur un terrain appartenant à la famille Dubé. Cela semble être vrai. Mais même la police pense aujourd’hui que cela a été fait par l’agresseur comme une méthode pour confondre et induire en erreur les enquêteurs (similaire à ce que Luc Grégoire a fait en 1993 lorsqu’il a déplacé les vêtements de sa victime, Lanie Silva, et les a déposés à l’extérieur du bureau de son propriétaire).
En parlant de Grégoire. Bien que je vous ai suggéré d’arrêter de considérer Luc Grégoire comme le suspect numéro un, je n’ai pas dit d’arrêter de le considérer tout à fait. Grégoire était-il peut-être l’une des personnes dans cette voiture qui poursuivait une femme sur une route en 1978 ? Peut-être. Prévoyez toujours 25% pour ce que nous ne savons pas. Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles je considère toujours Grégoire comme un suspect sérieux dans la participation à certains des cas des Cantons-de-l’Est à la fin des années 1970. Il avait des antécédents d’agressions sexuelles et d’autres délits dans la région à cette époque. Il est ensuite devenu un meurtrier, tuant Lanie Silva à Calgary en 1993. Faire des victimes à la traîne dans des voitures faisait partie de son M.O. En raison de ses antécédents militaires connus, on pense que Grégoire s’est entraîné pendant un certain temps avec les Sherbrooke Hussars. L’une des choses les plus difficiles à expliquer est la raison pour laquelle l’assassin de Dubé l’aurait frappée à Sherbrooke, mais aurait ensuite déposé son corps dans une zone isolée à 19 milles au sud dans la région de Kingscroft. Eh bien, un an avant sa disparition, en mars 1977, les Sherbrooke Hussars effectuaient des exercices d’entraînement hivernaux près de Mills Barnston / Barnston West, à 5 milles du dépotoir Dubé. Ainsi, un civil pourrait trouver ce ruisseau le long du chemin du Ruisseau isolé, mais pour un cadet militaire jouant au guerrier du week-end, il aurait pu être assez familier. Comme l’écrivait Pierre Francoeur dans La Tribune, « Pour emprunter cette route en plein hiver, il fallait vraiment le savoir. », et un Sherbrooke Hussar l’aurait fait.

Ces activités de formation étaient des événements réguliers pour les cadets militaires. Tout au long de la fin des années soixante-dix, ils ont subi des exercices dans les Cantons-de-l’Est. En 1979, ils ont même roulé dans les rues de Lennoxville.
Pour ces raisons, et d’autres auxquelles nous reviendrons, je considère toujours Luc Grégoire comme l’un des suspects de la mort de Dubé. Je dis suspect car Luc Grégoire est mort, s’il était encore en vie je le qualifierais de « personne d’intérêt ».
Carole FecteauNéanmoins, avec la décision finale du coroner Jean-Pierre Rivard en mai 1978, l’enquête Dubé est officiellement suspendue indéfiniment et ne sera « rouverte que si de nouveaux éléments s’ajoutent à l’enquête ». L’affaire était close, et La Tribune s’interrogeait : « Connaîtrons-nous un jour le fond de toute cette affaire ? C’est la question que l’on peut timidement se poser aujourd’hui.”
Il ne faudrait pas longtemps pour recevoir de nouveaux éléments. Bien qu’à l’époque, je doute que quiconque ait remarqué un lien possible entre la mort de Manon Dubé et le meurtre d’une trafiquante de drogue de 18 ans, Carole Fecteau, dont le corps a été découvert nu, dans un ruisseau à East Hereford, au Québec, en juin 1978. Bien que La Tribune ait relevé l’importance géographique :

«Il s’agit du premier meurtre cette année sur le territoire couvert par le district SQ de l’Estrie, à l’exception de la découverte du corps de Manon Dubé, le vendredi saint 24 mars, dans les glaces d’un ruisseau, à un demi-mille de la localité de Massawippi, près du chemin qui relie cette place à Kingscroft.
“30 personnes interrogées au sujet d’un meurtre”, La Tribune, July 4, 1978
Le meurtre de Carole Fecteau est une histoire pour un autre jour. Je dois d’abord vous fournir quelques pièces supplémentaires du ce casse-tête.
The post L’enlèvement de Manon Dubé first appeared on Who Killed Theresa?.
March 5, 2022
The aborted abduction of Manon Dubé
I learned of Manon Dubé 20 years ago. I was struggling to read a French newspaper article about my sister’s murder, and there in the last paragraph it mentioned the Dubé case. It wasn’t like today. You couldn’t access information anywhere, anytime. You didn’t have newspaper archives available like BAnQ instantly at your fingertips. You had to dig for information. Like the writer for La Tribune, Pierre Saint-Jacques, I was also struck by the similarity of the two cases; Theresa found near Compton and Manon near Ayer’s Cliff, both suspicious deaths, both went missing on a Friday, the bodies discovered on Good Friday. Fertile ground for the superstitious mind. I would learn of Louise Camirand in a similar fashion.


Over these last 20 years there’s been so much static, so much confusing information about the Manon Dube case, that I’d like to take some time to revisit the facts of Manon’s disappearance and death. Also, since working on Wish You Were Here, more digital archives of the Eastern Townships became available online, and a lot of new information became instantly accessible. I’d like to give an outline of the Dube case, incorporating this new information.
Manon Dubé10-year-old Manon and her younger sister, Chantal had been sledding in the parking lot behind a Caisse Populaire bank on rue Belvedere in Sherbrooke, Friday January 27, 1978. Around 7:30 pm the pair began to walk home. When they reached the intersection of Union and Craig, just in front of ecole St. Joseph, Chantal decided to run the remainder of the way because she was cold. Manon never arrived at their house on rue Bienville.

Less than 2 days later, Manon’s mother, Jeannine Dube, received a telephone call at 3 pm Sunday from a man who told her “if you want to see your daughter again it will cost you $25.000 ”. Sherbrooke had been frenzied with kidnapping mania. The prior year, a Caisse Populaire credit manager named Charles Marion had been held captive for 82 days, then the longest kidnapping in Canadian history. Marion was eventually freed, many believed he staged the ordeal. At the time of Dubé’s disappearance, Quebec’s Justice Minister, Marc Andre Bedard was pressured to make inquiries as to whether even the Surete du Quebec was involved in Marion’s kidnapping. Not surprisingly, the Dube ransom phone call was largely written off as a hoax.
A search team with tracking dogs combed the woods to the west of Sherbrooke around Mont Bellevue. Police went door to door along rue Bienville looking for clues. Chantal Dube told police she and a cousin had been followed by a strange Buick during the previous week. Several neighboring parents questioned by police said their children had been approached by strangers in recent months. “I warned her of strangers,” Manon’s mother said, “No matter if it was a man or a women, if it was for money or candy, she was to turn and run home.” Jeannine Dube had been a widow for a little over a year. She told police she was worried that whoever abducted Manon might be aware of the small amount of insurance money collected at the time of her husband’s death. When last seen, Manon Dube was wearing a navy blue snow-suit, a salmon pink scarf, a tuque, red mittens, and snow boots.

By February, the police had turned to psychics for assistance. Two Montreal “seers” told police to search near the Lowney’s chocolate factory. A hypnotist said Dube was being held in a house on rue Dunant, which is a continuation of rue Union. Le Grand Henri, a local celebrity psychic announced he would make a statement, but need 24 hours lead-up before doing so. Finally an anonymous Sherbrooke donor came forward offering a $1.000 reward to anyone who could help police solve the case. Years later, Chantal Dube would recount how at the time she thought her sister, Manon had played a trick on her and took another route home. But this was no magic trick. Kids at school taunted Chantal, telling her Manon had already been found dead and tied to a tree. In a bizarre twist, this is exactly what happened half a decade later in 1983 when 5-year-old Mélanie Decamps, was found murdered, gagged and tied to a tree trunk near Drummondville, Quebec.
Police again appealed to the people of Sherbrooke for assistance:
“If everyone cooperates by searching through their garbage bins, under their veranda, in their yards, we w ill be able to cover the entire city in a very short time.”
“Dube search still on”, The Sherbrooke Record, February 8, 1978
Police flatly denied rumors that the body of 10-vear old Dube had already been found near Rock Forest in late February.
Grim FindingOn Good Friday, March 24, 1978, the body of Manon Dubé was discovered beside a creek that crosses an isolated road leading to Kingscroft, half a mile from the village of Massawippi on Highway 143. Two teenagers, young people from Montreal visiting for the weekend with their parents, made the discovery in a stream. The stream was about a hundred feet from a gravel road. Manon’s body lie frozen in the ice. She was dressed in her navy blue snow-suit, salmon pink scarf, and snow boots. One red mitten was missing. Manon had a deep gash on her forehead.

The site was about 19 miles south of Sherbrooke. Manon’s head was submerged in the water while her feet rested on the bank. The body had been trapped in the ice for almost two months. There were no signs of physical violence; the wound visible on the forehead could have been caused by the ice from the stream.
Lieutenant-Detective Alphée Leblanc, of the Criminal Investigations Division of the Sherbrooke Municipal Police, who had been leading the investigation since the beginning was called to the scene, along with Sergeant Pierre Marcoux and Corporal Roch Gaudreault, both of the Surete du Quebec’s criminal investigations.

The place where Manon Dubé’s body was found was a hundred feet from a wooden bridge. Telephone wires ran along the side of the road and, a few miles away there were pylons of a Hydro-Québec substation near Route 143. The stream flowed passed a chalet, two picnic tables and a swing. On the other side of the road, there was another chalet on a small hill. The site was quiet; a winding dirt road, sheltered from prying eyes and the bridge in the hollow of a valley. As Pierre Francoeur reported for La Tribune, “To take this road in the middle of winter, you really had to know about it.”
In the same article, Francoeur offers a theory, and it’s a pretty good one. This is from La Tribune on Monday, March 27, two days after Dube was found:
“The girl was dressed in the same clothes as when she disappeared; only her tuque and one of her mittens were missing. Where were they left? Have they been washed away by the river? Left at the scene of the crime? We can also wonder if the little girl would not have simply been the victim of a hit and run. The driver, distraught, would have decided to pick up her body when very few people roamed the area of Bienville and Union streets… That would explain why the little girl was found dressed… A sex maniac wouldn’t have bothered to get his victim dressed, to put her boots on. Moreover, it was easy for the motorist or the attacker to take the road incognito in the direction of Lennoxville and Ayer’s Cliff from Bienville and Union street, we quickly arrive at the Cote de l’Acadie, then to Wellington Street, then towards Lennoxville. “
“Peu de lésions externes à première vue”, Pierre Francoeur, La Tribune, Monday, March 27, 1978

Leave aside for the moment the point about the “sex maniac”. What I find interesting is the escape route. The route I’ve often imagine is Union to Belvedere, which turns into chemin MacDonald and then 143 south to Massawippi. This route would take you past the location where Theresa Allore’s wallet would eventually be found 13 months later. Francoeur suggested a more efficient route: continue the other direction on Rue Union to Wellington, and Wellington as previously discussed is interesting because of all the gang activity that had been occurring there throughout the 1970s. Then again, Sherbrooke in that era was a small place. You can make all sorts of geographic inferences. They don’t necessarily mean anything.


There’s something else strange about this La Tribune article. The first paragraph tells us that Lieutenant-Detective Alphée Leblanc of the Sherbrooke Police will attend the autopsy to be performed in Montreal. In the first La Tribune article on the case we are told that both Leblanc and Roch Gaudreault of the SQ have been tasked to the case. Then there is this very bizarre notice on the same page as the Dube story in Carnet King Wellington. Carnet King Wellington was like a society column ( think Walter Winchell for the Townships crowd), it told you what was going on around town. And here on the same page where La Tribune is reporting on the very delicate matter of the death of a 10-year-old girl is this notice that the two lead investigators wagered a bet with each other over who was the last club to win the Stanley Cup before the Montreal Canadiens dynasty.

My question is, what is it doing there? Is this just careless insensitivity in the newspaper’s layout? Once again, Sherbrooke is a small place, detectives from two different police agencies can also be friends. But couldn’t this have waited? Why put it in the paper at the moment you want the public to be earning the trust of their police forces, when you should be instilling confidence that they are serious about their work and they know what they’re doing.

Pierre Francoeur ends his article by stating that the Dube incident was, “the first of its kind to occur in the Eastern Townships”. Not only is that statement blatantly untrue, it wasn’t even the first of its kind to occur in the area where Dube’s body was discovered.
In the summer of 1974, a 53-year-old school taxi-driver was charged with the statutory rape of an eight-year-old girl. Described as a “bald, pot-bellied bachelor”, Chester Hartwell worked as a school taxi-driver charged with transporting young students. Hartwell received a two year sentence and would have been out by 1976. At sentencing he was described as non-violent. He was said to lure his victims with gifts. The rape occurred in the Ayer’s Cliff region, less than a 5 minute drive from where Manon Dube was found.


Recall Jeannine Dube’s warning to her daughters not to take candy from strangers. Also, when first approached to offer comments on the discovery of her daughter, Jeannine Dube stated, “There are very nasty people… “. Not, “what an unfortunate accident”, not “now she is at peace” but “There are very nasty people”.
Manon Dubé: pas d’assaut sexuel
On March 28, 1978, police made a bold announcement. Manon Dubé was not sexually assaulted. Rather brazen to be saying this a little over 3 days from the discovery of the body.
The details were that the autopsy did not reveal the exact cause of death but they “absolutely eliminate any thesis of sexual assault, rape or sexual act.” According to Lieutenant-Detective Alphée Leblanc, who attended the autopsy in Montreal accompanied by his betting buddy, Roch Gaudreault, “These hypotheses which had been envisaged from the start have now been definitively ruled out” (btw, the Habs were back home by March 29th, they beat the Pittsburgh Penguins that evening 6 to 2. I hope Roch Gaudreault enjoyed his coffee.).

Leblanc then went into even greater detail of his reasoning. Not only was Manon Dube dressed in the same clothing she was wearing when she disappeared from her neighborhood, the scarf she was wearing was wrapped around her neck in the same manner her mother would have dressed her, and she was wearing the same plastic bags on her feet under her snow boots to protect her from the cold. It had been reported that Manon was missing her tuque, but even that was recovered, leaving only one missing red mitten.
All of this is new information that could have helped clarify many questions when we re-investigated the Dube case in 2002. One of Kim Rossmo‘s questions had been, was the child undressed and then dressed again? Rossmo was also implying that Quebec police lacked investigative insight if they couldn’t imagine a sexual predator who redressed his victims – it’s a common M.O.. Yet back in 1978 Leblanc definitively answered why she was apparently never undressed. It’s not as if by 2002 Leblanc was some retired, disinterested party, far from it. He was still working for the Sherbrooke Police. In fact, in 2001 he conducted his own re-investigation of the Dube case. So why not clarify this matter when it came up so prominently in 2002? Did investigators finally understand by 2002 what they failed to grasp in 1978? That it didn’t take undressing to commit a sexual assault.
My problem with all of this is that even though factually there is no evidence of sexual assault – like the Theresa Allore case – the circumstances suggest a sexual predator. Maybe Dube was the target of a sexual abduction, but the car accidentally hit her, and the offender then had to change their plan. I say this because contrary to Alphée Leblanc’s reassurances, the first thing the coroner thought on March 24, 1978, the night she was found was sexual murder. And we know this because – like the initial coroner report in the Theresa Allore case that noted strangulation – we have the coroner’s document that states, “possibility of a sexual murder”:

So I find it odd that there are two instances in 1978 where the coroner ruled one thing, yet by the time the bodies are examined in Montreal, the pathologist – who was the same pathologist in both cases, Dr. André Lauzon – comes away with inconclusive findings. And in both instances, by the way, Corporal Roch Gaudreault of the Surete du Quebec made the trip to Montreal to be present at the autopsies. It striking because today, the SQ has denied Roch Gaudreault was in charge of the Dube case. If he wasn’t in charge then why is he the only SQ officer at her autopsy?
And if you think I have an over-active imagination, my thoughts are precisely what were on the minds of everyone in Sherbrooke that winter in 1978, as attested by La Tribune reporter, Pierre Saint-Jacques:
“The case was not talked about much, so often half-words were used, many firmly believed in a painful story of sexual doom and murder.”
“Manon Dubé: pas d’assaut sexuel”, Pierre Saint-Jacques, La Tribune, March 28, 1978
Saint-Jacques then launches into a fiction that by La Tribune’s own previous writings is completely implausible:
“The possibility of a car accident, of the panic-stricken driver who initially wants to take the victim back to the hospital and then to see the latter’s condition will be considered and preferred, for a host of reasons. (state of intoxication, lack of insurance, stolen vehicle, stupid negligence at the wheel, etc…), getting away from the city and getting rid of the body in the way we know exists…”
“Manon Dubé: pas d’assaut sexuel”, Pierre Saint-Jacques, La Tribune, March 28, 1978
If “few people roamed the area of Bienville and Union streets” at that time of day, then what’s a car doing there? – Unless of course, like the Buick cited by Manon’s sister, Chantal, it was stalking her. Why does a girl who was warned by her mother to be careful, not to take candy from strangers, who was walking on the sidewalks with her sister, suddenly run into the street and ‘accidentally’ get hit? – Unless she was being chased. And the most important question, if it’s a hit and run, why not hit… and run? Why transport a body nearly 20 miles away and deposit it by a stream in a secluded area?
By April, Le Grand Henri was back in the papers telling the people of the Townships, “I never believed in the story of a sex maniac. To me, he’s a guy who’s lost his mind.” I’m not sure what the difference is. The psychic claimed, “I would have found her” if the police would have listened, and how he always knew she would be located on Easter weekend near a stream. When asked to assist with a composite drawing of “the murderer” (La Tribune’s words), Henri stated that he was no longer able to assist because “since the police did not cooperate, he is no longer in a favorable state of mind.”
Coroner Jean-Pierre Rivard
The final determination as to what happened to Manon Dube was left in the hands of Coroner Jean-Pierre Rivard, tricky business, as nothing – not an autopsy or chemical analysis – was able to pinpoint what killed the 10-year-old girl on the night of January 27, 1978. Experts did not know whether Manon hit her head at the location where she was last seen ( did she fall? was she hit? ) or whether the injury was sustained when she was thrown into the stream near Massawippi. Another theory was that the intense cold may have caused the gash on her forehead, effectively forcing her skull to crack. Manon had bruises on her arms and thigh, but even these raised further questions, and could have been caused because she had been playing with her sister behind the Caisse Populaire.
Despite all the confusing information, by late April, investigators were now coming back to one nagging theory: the possibility of,
“the abduction with a view to committing a sexual act, an abduction which would have taken a turn that the author is found confused and could not have carried out his dark plans”
“Manon Dubé: mystère insondable”, La Tribune, April 20, 1978
There are good reasons to believe Dube was never assaulted, reasons up until now never revealed. In Wish You Were Here, I wrote that Dube had no broken bones. It turns out that wasn’t true. Recently I spoke with a retired officer from the Sherbrooke Police. According to them, “Dube’s lower body injuries were consistent with being struck by a vehicle” – meaning her legs were broken. I can understand 40 years ago using this as a holdback, but why today the police wouldn’t disclose this information doesn’t make any sense. Wouldn’t it help to clarify and re-focus the Dube investigation to know this? It still doesn’t rule out the intention to sexual assault, but it would help to know that this intention was probably never acted upon.
On May 17, 1978 Coroner Jean-Pierre Rivard made his determination:
“the death of MANON DUBE was violent and the verdict rendered is that of VIOLENT DEATH with the criminal negligence of one or more undetermined persons.”
Coroner Jean-Pierre Rivard, May 17, 1978

So, violent death by a stranger, or strangers. And obviously, the use of a car. And Manon’s sister’s testimony that in the weeks leading up to her disappearance the children had been pursued by a strange car.
Though I suggested you stop considering Luc Gregoire as the number one suspect, I didn’t say stop considering him altogether. Was Gregoire possibly one of the persons in that car that was chasing a women down a road in 1978? Maybe. Always allow 25% for what we do not know. There are many reasons I still consider Gregoire a strong suspect in the participation in some of the cases from the Townships in the late 1970s. He had a history of sexual assaults and other offenses in the region at that time. He went on to become a murderer, killing Lanie Silva in Calgary in 1993. Trolling victims in cars was part of his M.O. Because of his known military background, It is thought that Gregoire for a time trained with the Sherbrooke Hussars. One of the hardest things to account for is why Dube’s killer would have hit her in Sherbrooke, but then deposited her body in a secluded area 19 miles south in the Kingscroft area. Well, one year prior to her disappearance, in March 1977, the Sherbrooke Hussars were doing winter training exercises near Mills Barnston / Barnston West, 5 miles from the Dube dump site. So a civilian might find that stream along chemin du Ruisseau isolated, but to a military cadet playing weekend warrior it might have been quite familiar. As Pierre Francoeur wrote in La Tribune, “To take this road in the middle of winter, you really had to know about it.”, and a Sherbrooke Hussar would have.

These training activities were regular occurrences for the military cadets. All through the late seventies they underwent exercises throughout the Townships. In 1979 they even rolled through the streets of Lennoxville.
For these reasons, and others we will get to, I still consider Luc Gregoire as one of the suspects in Dube’s death. I say suspect because Luc Gregoire is dead, if he were still alive I would refer to him as a “person of interest”.
Carole FecteauNevertheless, with Coroner Jean-Pierre Rivard’s final determination in May, 1978, the Dube investigation was officially placed on hold indefinitely and would only be “reopened if new elements are added to the investigation”. The matter was closed, and La Tribune wondered, ” Will we ever know the bottom line of this whole affair? This is the question that we can timidly ask today.”
It would not take long to receive new elements. Though at the time I doubt anyone noticed a possible connection between the death of Manon Dube and the murder of an 18-year-old drug runner, Carole Fecteau whose body was discovered naked, in a stream in East Hereford, Quebec in June 1978. Though La Tribune did pick up on the geographic significance:

“This is the first murder this year to occur in the territory covered by the SQ district of Estrie, except for the discovery of the body of Manon Dubé, on Good Friday, March 24, in the ice of a stream, half a mile from the locality of Massawippi, near the road which connects this place to Kingscroft.”
“30 personnes interrogées au sujet d’un meurtre”, La Tribune, July 4, 1978
The murder of Carole Fecteau is a story for another day. I first have to provide you with a few more pieces of the puzzle.
The post The aborted abduction of Manon Dubé first appeared on Who Killed Theresa?.
February 26, 2022
Theresa Allore – Case update #1
One Christmas – though it might have been her birthday – my sister, Theresa asked for a Rolling Stones record. My parents grew up in the age of crooners like Peggy Lee and Mel Tormé. They tolerated The Beatles, they had little patience for the bad-boy antics of The Stones. But she begged them for a Stones record. So reluctantly, my parents bought her a copy that holiday of their most recent release, Goats Head Soup. We lived in a small house in the Montreal suburbs. My bedroom was directly adjacent to Theresa’s. I will never forget my mother’s instant outrage at Mick Jagger’s tinny voice pressing the limits of an RCA portable stereo unit singing Star Star – repeatedly, relentlessly:
“You a starfucker, starfucker, starfucker, starfucker, star
Yeah, a starfucker, starfucker, starfucker, starfucker, star
A starfucker, starfucker, starfucker, starfucker star.”
Over and over, to the shock and outrage of every suburban parent, and the absolute delight of every ’70s teenager. There was some exchange like, “you get that filth off of there right now!” , and Theresa in goading defiance, “What? It’s just a song!” I can laugh about it today, in fact, I laugh myself to hysterics. I recently asked my mother if she remembered this event. She didn’t but she told me, “I never cared for Mick Jagger, and I never liked The Rolling Stones.”

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I would like you to stop thinking of the deaths of Louise Camirand, Manon Dube and Theresa Allore as connected cases. The basis for that argument was something suggested by criminologist, Kim Rossmo when he recommended – based on the geographic proximity of the crimes – that Quebec Police look at the cases together. It was supported by another criminologist who stated that it is “statistically improbable” that a serial killer didn’t commit three similar murders in the space of 19 months in the Eastern Townships. These are just theories, an hypothesis.
Today, the Surete du Quebec recognize Kim Rossmo as “the Godfather of geographic profiling” and many of their investigators are trained and certified in these techniques. In the early 2000s we asked the investigating police force on all three of these cases, the Surete du Quebec, to consider this theory. We didn’t say that it was confirmed. They are the experts, so we asked them to look into it. And they did. Over the years at least two criminal profilers looked at all three cases. in the SQ’s words, “you made us do our homework”.
I will also say that there was a time when it was expedient to connect the cases. Three is better than one. It attracts more media interest. You get more people’s attention, perhaps people will talk about it and come forward with information. The problem with this approach is the same problem with the “drug overdose” theory held by original Surete du Quebec investigator, Roch Gaudreault about my sister, Theresa Allore’s death. When people hear too much about a theory, they may shut down. They hear ‘drug overdose’ and they think, “well, my piece of information must be irrelevant because the police are saying drugs”. Over-emphasizing a theory of a serial killer can have the same effect. People with legitimate information may no longer come forward thinking, “well, I knew this guy or this thing that happened, it was kind of weird, but they are now saying, ‘serial killer’, so I must be wrong.”
Over-emphasis of any single theory can be damaging. It’s one of the reasons police are always cautious in committing to theories. How they choose words may sound like pussyfooting, that they are being wishy-washy, but what they are actually doing is protecting the integrity of a case.
I would also like you to stop thinking of a dead Sherbrooke offender named Luc Gregoire as the number one suspect in my sister’s murder. That too is just a theory. To keep repeating that idea can have the same effect as mentioned above, people with credible information may think there is no longer a need to come forward.
I say this because since the publication of Wish You Were Here a better suspect(s) has come to light. A suspect / suspects that both myself and the Surete du Quebec agree is very credible and worth pursuing. The suspect(s) was developed independently, by myself and the SQ, and when we came together and compared notes we found that we had both been chasing the same suspect(s).
It is someone remarkably similar to the profile of Luc Gregoire. They lived, and were involved in the criminal activity that took place along King and Wellington in Sherbrooke, Quebec in the late 1970s and early 1980s. They had a long history of arrests and offenses. Ideas evolve. And so, as I suggested in the post, Folie a Deux, I would like you to consider another theory, not of a serial killer, but the idea that all sorts of people were getting away with some very bad things, including murder in Sherbrooke in the late 1970s. We will get to Manon Dube and Louise Camirand shortly, for the moment I would like to give an overview and update on my sister’s case, Theresa Allore. Keep in mind what we said in Folie a Deux, that the Quebec police received a phone call from a witness documenting something they observed in the fall of 1978. The person was driving in the area of Lennoxville – Compton. They observed a vehicle with three individuals inside chasing a young woman who was running down the road. So read what I am about to tell you keeping that in mind.
And perhaps one other idea. In the matter of what we talked about last time in The Night of the Long Knives: if members of biker gangs like the Gitans could be acquitted of murders that occurred on the main streets of Sherbrooke, in broad view of the public, what else could they have gotten away with?
November 3, 1978Theresa had been a student at Champlain Regional College, a CEGEP in Lennoxville, Quebec, just south of the city of Sherbrooke for about 8 weeks when she disappeared on Friday, November 3, 1978. At the time of her disappearance her hair was long and frizzy, she had recently gotten a perm, so reddish-brown with tight curls, as was the fashion at that time. She was wearing dark slacks, a t-shirt and a long, beige sweater – almost like a coat. It was warm that Friday in the Townships, and this accounts for the clothing she chose to wore for school that day.

Her classes were in Lennoxville, but the student dorm where she lived was in the village of Compton – at King’s Hall, approximately 10 kilometers south of the Champlain campus. About 200 students lived there. From what we know, that Friday was a typical school day. She took a school bus into Lennoxville. She had classes in the morning. She saw friends at lunchtime in the school dining area. At lunch she told friends she intended to return to Compton that evening and do some homework. Around six pm, a friend on one of the buses returning to Compton saw Theresa standing on campus. So she missed that bus. The next bus would not arrive until about 11 pm. That is the last sighting of Theresa Allore, around 6 pm, Friday, November 3, 1978.



Theresa wasn’t noticed as missing until about the following mid-week. She wasn’t reported as missing until the following Friday, November 10. The first articles to hit the newspapers didn’t appear until 12 days later, on Tuesday, November 14. She was missing all that winter. Her body wasn’t found until after the spring thaw, on Good Friday, April 13, 1979. A muskrat trapper found Theresa in a small body of water on the edge of a cornfield about 1 1/2 kilometers between Compton and Compton Station, not far from her school dorm, at the base of a valley that runs between the two villages.


She was in her underwear. Her clothing was never found. A garbage bag of clothing was found by the side of the road near where her body was found. It was women’s clothing, but not Theresa’s. Early in the missing persons investigation two hunters came forward to say they saw clothing in the woods near Memphremagog on the morning of Saturday, November 4, 1978 – dark pants and a t-shirt. Police went to the site the hunters described but never found the clothing. Theresa was lying face down in the water. The coroner who arrived on scene noted marks of strangulation on her neck.
About a week after the body was recovered, Theresa’s wallet was found at the side of the road about 16 kilometers away along chemin Macdonald. Chemin Macdonald is a back entrance to the city of Sherbrooke, and not far from Lennoxville. The wallet contained all of her papers and identification. There was no money in the wallet.

Because of the length of time the body was in the water – 5 1/2 months – the autopsy results proved inconclusive. For some reason, the marks of strangulation observed by the Sherbrooke coroner, were not detected by the pathologist who conducted the autopsy in Montreal. They were able to conduct a full toxicological analysis and concluded there were no drugs in her system at the time of death. The final coroner’s verdict, submitted in 1983 made a determination of “violent death of undetermined nature”.


What is the one piece of evidence that tells you Theresa was the victim of a crime? This question was put to me by the Surete du Quebec and I answered without hesitation: the wallet. The disposal of the wallet 16 kilometers away tells you that this wasn’t suicide or drug overdose, or accidental death. The single most damaging thing to the investigation was SQ detective Roch Gaudreault going on national television, as he did in the 2005 W-5 program and stating, “I’m still convinced of a drug overdose.” More recent SQ investigators have stated, rather politely, “It was not cautious to have said that.” They elaborated that in criminal investigations, you follow the evidence. They had never heard of a police investigator going against the evidence that determined “no drugs” in Theresa’s system. I’ll go further. In 2003 the Surete du Quebec had the toxicological evidence re-tested with modern techniques. Again, “no drugs”. And this time, “no alcohol” as well. Finally, a reminder that when Roch Gaudreault was asked how he accounted for the wallet being 16 kilometers away from the victim, his response was that wild animals could have carried it there.

The official position of the Surete du Quebec regarding Theresa’s case is in line with what they have posted on their cold case website; they consider her death a “crime”, and “all the leads resulting from the investigation were, and continue to be, studied.”

In a recent conversation with the SQ they elaborated on this position. This is my summary of their thoughts:
‘Murder is the main hypothesis. Suicide is not. Drugs is not. A victim of a crime is the hypothesis because of the wallet… Sexual murder could be a consideration. If strangulation is the mode of the murder, then is it hands or a ligature? Was she strangled from the front or the back? All of these things must be considered…. For now we would say, we are about 75% certain Theresa was the victim of a crime, but we hold back about 25% because we don’t know. There could be other information that we just don’t know.’
For myself, I would say that probably for the first time, my thinking is exactly aligned with the Surete du Quebec. And now you know all this information – the circumstances of the case, the thoughts of the police, you know there is a suspect, a good suspect to consider in this matter. You also know the Quebec police received a phone call from a witness documenting something they observed in the fall of 1978. The person was driving in the area of Lennoxville – Compton in the fall of 1978. They observed a vehicle with three individuals inside chasing a young woman who was running down the road. Don’t become too attached to this information, but bear it in mind.
Finally, with all this to consider, I would asked the public – in particular people of the Sherbrooke area – to cast their thoughts back to the autumn of 1978, and I would ask them, What do you remember?
The post Theresa Allore – Case update #1 first appeared on Who Killed Theresa?.
February 25, 2022
Affaire Theresa Allore – Première mise à jour
J’aimerais que vous cessiez de considérer les décès de Louise Camirand, Manon Dubé et Theresa Allore comme des cas connexes. La base de cet argument était quelque chose suggéré par le criminologue, Kim Rossmo, lorsqu’il a recommandé – en fonction de la proximité géographique des crimes – que la police du Québec examine les cas ensemble. Elle a été appuyée par un autre criminologue qui a déclaré qu’il est “statistiquement improbable” qu’un tueur en série n’ait pas commis trois meurtres similaires en l’espace de 19 mois dans les Cantons-de-l’Est. Ce ne sont que des théories, une hypothèse.
Aujourd’hui, la Sûreté du Québec reconnaît Kim Rossmo comme « le parrain du profilage géographique » et plusieurs de ses enquêteurs sont formés et certifiés dans ces techniques. Au début des années 2000, nous avons demandé à la police chargée de l’enquête sur ces trois cas, la Sûreté du Québec, de considérer cette théorie. Nous n’avons pas dit que c’était confirmé. Ce sont eux les experts, alors nous leur avons demandé de se pencher sur la question. Et ils l’ont fait. Au fil des ans, au moins deux profileurs criminels ont examiné les trois cas. selon les mots de la SQ, « vous nous avez fait faire nos devoirs ».
Je dirai aussi qu’il fut un temps où il convenait d’enchaîner les affaires. Trois valent mieux qu’un. Il suscite davantage l’intérêt des médias. Vous attirez l’attention de plus de gens, peut-être que les gens en parleront et fourniront des informations. Le problème avec cette approche est le même problème avec la théorie de la “surdose de drogue” soutenue par l’enquêteur original de la Sûreté du Québec, Roch Gaudreault, à propos de la mort de ma sœur, Theresa Allore. Lorsque les gens entendent trop parler d’une théorie, ils peuvent se fermer. Ils entendent “overdose de drogue” et ils pensent, “eh bien, mon information ne doit pas être pertinente parce que la police parle de drogue”. Mettre trop l’accent sur une théorie d’un tueur en série peut avoir le même effet. Les personnes disposant d’informations légitimes ne peuvent plus se présenter en pensant : “Eh bien, je connaissais ce type ou cette chose qui s’est passé, c’était un peu bizarre, mais ils disent maintenant “tueur en série”, donc je dois me tromper”.
Trop insister sur une seule théorie peut être préjudiciable. C’est l’une des raisons pour lesquelles la police est toujours prudente lorsqu’elle s’engage dans des théories. La façon dont ils choisissent les mots peut sembler être un minable, qu’ils sont insipides, mais ce qu’ils font en réalité, c’est protéger l’intégrité d’une affaire.
J’aimerais aussi que vous cessiez de penser à un délinquant sherbrookois décédé nommé Luc Grégoire comme suspect numéro un dans le meurtre de ma sœur. Cela aussi n’est qu’une théorie. Répéter sans cesse cette idée peut avoir le même effet que celui mentionné ci-dessus, les personnes disposant d’informations crédibles peuvent penser qu’il n’est plus nécessaire de se manifester.
Je dis cela parce que depuis la publication de Wish You Were Here, de meilleurs suspects ont été découverts. Un suspect/des suspects dont moi-même et la Sûreté du Québec sommes d’accord est très crédible et mérite d’être poursuivi. Le ou les suspects ont été élaborés indépendamment, par moi-même et la SQ, et lorsque nous nous sommes réunis et avons comparé nos notes, nous avons constaté que nous avions tous les deux pourchassé le ou les mêmes suspects.
C’est quelqu’un qui ressemble remarquablement au profil de Luc Grégoire. Ils ont vécu et ont été impliqués dans l’activité criminelle qui a eu lieu le long de King et Wellington à Sherbrooke, au Québec, à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Ils avaient une longue histoire d’arrestations et d’infractions. Les idées évoluent. Et donc, comme je l’ai suggéré dans le billet, Folie à Deux, j’aimerais que vous considériez une autre théorie, non pas celle d’un tueur en série, mais l’idée que toutes sortes de gens s’en tirent avec de très mauvaises choses, dont le meurtre à Sherbrooke à la fin des années 1970. Nous en reviendrons à Manon Dubé et Louise Camirand sous peu, pour le moment j’aimerais donner un aperçu et faire le point sur le cas de ma soeur, Theresa Allore. Souvenez-vous de ce que nous avons dit dans Folie à Deux, que la police de Québec a reçu un appel téléphonique d’un témoin documentant quelque chose qu’ils ont observé à l’automne 1978. La personne conduisait dans la région de Lennoxville – Compton à l’automne 1978. Ils a observé un véhicule transportant trois personnes à l’intérieur pourchassant une jeune femme qui courait sur la route. Alors lisez ce que je m’apprête à vous dire en gardant cela à l’esprit.
Et peut-être une autre idée. En ce qui concerne ce dont nous parlions la dernière fois dans La Nuit Des Longs Couteaux : si des membres de gangs de motards comme les Gitans pouvaient être acquittés des meurtres survenus dans les rues principales de Sherbrooke, au vu et au su du public, quoi d’autre pourrait ils se sont enfuis ?
3 novembre 1978Theresa était étudiante au Collège régional Champlain, un cégep de Lennoxville, au Québec, juste au sud de la ville de Sherbrooke, depuis environ 8 semaines lorsqu’elle a disparu le vendredi 3 novembre 1978. Au moment de sa disparition, ses cheveux étaient longs et crépue, elle venait de se faire faire une permanente, donc châtain aux boucles serrées, comme c’était la mode à l’époque. Elle portait un pantalon sombre, un t-shirt et un long pull beige – presque comme un manteau. Il faisait chaud ce vendredi-là dans les Cantons-de-l’Est, ce qui explique les vêtements qu’elle a choisi de porter pour l’école ce jour-là.

Ses cours étaient à Lennoxville, mais le dortoir étudiant où elle vivait se trouvait dans le village de Compton – à King’s Hall, à environ 10 kilomètres au sud du campus de Champlain. Environ 200 étudiants y vivaient. D’après ce que nous savons, ce vendredi était une journée d’école typique. Elle a pris un autobus scolaire pour se rendre à Lennoxville. Elle avait cours le matin. Elle a vu des amis à l’heure du déjeuner dans la salle à manger de l’école. Au déjeuner, elle a dit à des amis qu’elle avait l’intention de retourner à Compton ce soir-là et de faire quelques devoirs. Vers 18 heures, un ami dans l’un des bus qui retournaient à Compton a vu Theresa debout sur le campus. Alors elle a raté ce bus. Le prochain bus n’arriverait pas avant 23 heures environ. C’est la dernière apparition de Theresa Allore, vers 18 heures, le vendredi 3 novembre 1978.



Theresa n’a été remarquée comme manquante que vers le milieu de semaine suivant. Elle n’a été portée disparue que le vendredi 10 novembre suivant. Les premiers articles parus dans les journaux n’ont paru que 12 jours plus tard, le mardi 14 novembre. Elle a manqué tout cet hiver. Son corps n’a été retrouvé qu’après le dégel du printemps, le Vendredi Saint, le 13 avril 1979. Un trappeur de rats musqués a trouvé Theresa dans un petit plan d’eau au bord d’un champ de maïs à environ 1 1/2 kilomètres entre Compton et Compton Station, non loin du dortoir de son école, au fond d’une vallée qui relie les deux villages.


Elle était en sous-vêtements. Ses vêtements n’ont jamais été retrouvés. Un sac poubelle rempli de vêtements a été retrouvé au bord de la route près de l’endroit où son corps a été retrouvé. C’était des vêtements de femmes, mais pas ceux de Theresa. Au début de l’enquête sur les personnes disparues, deux chasseurs se sont manifestés pour dire qu’ils avaient vu des vêtements dans les bois près de Memphrémagog le matin du samedi 4 novembre 1978 – un pantalon foncé et un t-shirt. La police s’est rendue sur le site décrit par les chasseurs mais n’a jamais trouvé les vêtements. Theresa était allongée face contre terre dans l’eau. Le coroner qui est arrivé sur les lieux a noté des marques d’étranglement sur son cou.
Environ une semaine après la récupération du corps, le portefeuille de Theresa a été retrouvé sur le bord de la route à environ 16 kilomètres le long du chemin Macdonald. Chemin Macdonald une entrée arrière de la ville de Sherbrooke, et non loin de Lennoxville. Le portefeuille contenait tous ses papiers et pièces d’identité. Il n’y avait pas d’argent dans le portefeuille.

En raison de la durée pendant laquelle le corps était dans l’eau – 5 mois et demi – les résultats de l’autopsie se sont avérés peu concluants. Pour une raison quelconque, les marques d’étranglement observées par le coroner de Sherbrooke, n’ont pas été détectées par le pathologiste qui a effectué l’autopsie à Montréal. Ils ont pu effectuer une analyse toxicologique complète et ont conclu qu’il n’y avait pas de drogue dans son système au moment du décès. Le verdict final du coroner, soumis en 1983, a conclu à une « mort violente de nature indéterminée ».


Quelle est la seule preuve qui vous dit que Theresa a été victime d’un crime ? Cette question m’a été posée par la Sûreté du Québec et j’ai répondu sans hésiter : le porte feuille. La disposition du portefeuille à 16 kilomètres vous indique qu’il ne s’agissait pas d’un suicide, d’une surdose de drogue ou d’une mort accidentelle. La chose la plus préjudiciable à l’enquête a été que le détective de la SQ Roch Gaudreault est passé à la télévision nationale, comme il l’a fait dans l’émission W-5 de 2005 et a déclaré : « Je suis toujours convaincu d’une surdose de drogue ». Des enquêteurs plus récents de la SQ ont déclaré, plutôt poliment : « Ce n’était pas prudent d’avoir dit cela”. Ils ont expliqué que dans les enquêtes criminelles, vous suivez les preuves. Ils n’avaient jamais entendu parler d’un enquêteur de la police allant à l’encontre des preuves qui déterminaient qu’il n’y avait «pas de drogue» dans le système de Theresa. je vais aller plus loin. En 2003, la Sûreté du Québec a fait retester les preuves toxicologiques avec des techniques modernes. Encore une fois, “pas de drogue”. Et cette fois, « sans alcool » en plus. Enfin, rappelons que lorsqu’on a demandé à Roch Gaudreault comment il expliquait que le portefeuille se trouvait à 16 kilomètres de la victime, sa réponse a été que des animaux sauvages auraient pu l’y transporter.

La position officielle de la Sûreté du Québec concernant le cas de Theresa est conforme à ce qu’elle a publié sur son website; ils considèrent sa mort comme un “crime”, et “toutes les pistes issues de l’enquête ont été et continuent d’être étudiées”.

Lors d’une récente conversation avec la SQ, ils ont précisé cette position. Voici mon résumé de leurs pensées :
« Le meurtre est l’hypothèse principale. Le suicide ne l’est pas. La drogue non. Une victime d’un crime est l’hypothèse à cause du portefeuille… Le meurtre sexuel pourrait être une considération. Si l’étranglement est le mode du meurtre, alors s’agit-il des mains ou d’une ligature ? A-t-elle été étranglée de face ou de dos ? Tous ces minces doit être considéré…. Pour l’instant, nous dirions que nous sommes certains à 75 % que Theresa a été victime d’un crime, mais nous retenons environ 25 % parce que nous ne savons pas. Il pourrait y avoir d’autres informations que nous ne connaissons tout simplement pas.
Pour ma part, je dirais que probablement pour la première fois, ma pensée s’aligne exactement sur la Sûreté du Québec. Et maintenant vous connaissez toutes ces informations – les circonstances de l’affaire, les pensées de la police, vous savez qu’il y a un suspect, un bon suspect à considérer dans cette affaire. Vous savez aussi que la police du Québec a reçu un appel téléphonique d’un témoin documentant quelque chose qu’ils ont observé à l’automne 1978. La personne conduisait dans la région de Lennoxville – Compton à l’automne 1978. Ils ont observé un véhicule avec trois individus à l’intérieur pourchassant un jeune femme qui courait sur la route. Ne vous attachez pas trop à ces informations, mais gardez-les à l’esprit.
Finalement, avec tout cela à considérer, je demanderais au public – en particulier aux gens de la région de Sherbrooke – de se reporter à l’automne 1978, et je leur demanderais : De quoi vous souvenez-vous ?
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February 20, 2022
The Night of the Long Knives
The Night of the Long Knives refers to a series of political executions conducted in the summer of 1934 by Hitler and his Brownshirts, Nazi propaganda argued to prevent a coup d’etat. In Canadian history, the NOTLK was a 1980 event where then Prime Minster Pierre Trudeau was trying to bring home the adoption of a Canadian constitution. Trudeau had rallied a “Gang of Eight” provinces to his cause, but Quebec was a holdout, as Quebec always is. Talks were heated at Ottawa’s Chateau Laurier Hotel. Unanimous adoption would have been preferred. But when Quebec Premiere René Lévesque went back to his hotel across the border in Hull, Trudeau went ahead and ratified the deal without Quebec:
“We had been betrayed, in secret, by men who hadn’t hesitated to tear up their own signatures, and without their even taking the trouble to warn us,”
René Lévesque
In both cases, the events signify a moment of betrayal, and so it was with Sherbrooke’s Night of the Long Knives. On Friday, March 15, 1974 two Atomes gang members were shot and killed by Gitans in a four hour battled that started in a tavern parking lot, continued at the local hospital, and ended in the downtown streets of Sherbrooke. Any high schooler can tell you the leader of the Roman Empire was betrayed and assassinated on March 15, the Ides of March in Shakespeare’s Julius Caesar.

The Night of the Long Knives is by far not the only moment of gang conflict in the Eastern Townships region in the 1970s, but it is the most well known event, in Sherbrooke. It’s a story that many locals would just as soon forget. But it can’t and shouldn’t be forgotten because in many ways it speaks to the heart of the character of Sherbrooke.

Sherbrooke is a hard-scrabble town carved from granite and metamorphic rocks. I remember once arriving at my hotel on a winter’s evening, the next morning opening the shades and being greeted with a grey overcast sky, and the barren face of Mont Bellevue covered in snow and spindly trees. It was bleak and it made my heart sink. The Wellington – King corridor in downtown Sherbrooke reminds me of East Boston or Queens. Wellington and King was party-central back in the day, as it is now. The two or three times I’ve been there out on an evening bender I got totally wasted. Blackout drunk. I have no memory of how I made it back to my hotel. Up until the mid-1970s, as the name suggests, Sherbrooke was predominantly English. It transitioned to French with the election of René Lévesque and the rise of the Parti Québécois beginning in 1976.
Sherbrooke – like all of the Eastern Townships – is also very old. It’s not like the suburbs where I grew up in Montreal. There, people left their pasts behind and started with a clean slate in a new living experiment in the 1960s. We didn’t know anything about peoples’ histories, and no one seemed particularly curious to learn. Suburban lives revolved around your commute, your job and the local shopping mall. Sherbrooke is quite different. The same families have lived in the area for hundreds of years. Consequently, you are always running into the past in a place like Sherbrooke. The past exists in the present.

Nowhere is this more evident to me than a trip to the St. Michel Cemetery located across the St. Francois River. Practically everyone I have ever talked about in the last 20 years who died in Sherbrooke is buried there; the Gregoires, Jacques Turcotte, the boy found frozen on the Lennoxville golf course, the murdered masseuse, Diane Couture. If you’re standing at the gravesite of Louise Camriand and look over your right shoulder, you can read the inscription on Manon Dube’s marker.
In Sherbrooke everything butts up against each other, and this gets to the heart of the matter with the gangs, the Gitans and the Atomes. In 1974, reporter Lewis Harris profiled the situation in Sherbrooke after the Night of the Long Knives for The Montreal Star arguing that the lines between “good guys and bad guys” got blurred in a city with a then population of 82,000. Most people knew each other, or at least knew the family names:
“”Listen,” asserts a 23-year-old youth who works in a pizzeria, “I went to school with some of the Gitans and believe me, they’re not all bad. And not all Atomes are angels.”
“‘Sacrilege’ led to bikers’ war” Lewis Harris, The Montreal Star, March 23, 1974
Echoed a police officer, “Even when we’ve had to arrest them or pick them up for questioning, most of the time they’ve been cooperative. It’s hard to dislike them.” And therein lies the challenge with policing in Sherbrooke in the 1970s.
Bikers’ WarThe violence began at the brasserie La Boustifaille on King Street east Friday, March 15, 1974. Three members of the Gitans were sitting around a table having a beer when six members of the Atoms arrived and immediately started to challenge the Gitans. The parties moved to the parking lot of La Boustifaille where about twenty members of the Atomes and Gitans fought with guns, chains, and baseball bats. Robert Provencher from Coaticook, a member of the Atomes, was shot in the back, and Jacques Filteau from Sherbrooke, a member of the Gitans, was knifed in the stomach. You will guess correctly that Filteau recovered from his wounds, as he would later be cited in the CECO report on Quebec organized crime.

Filteau was taken immediately by his friends to the St Vincent de Paul Hospital for treatment. Provencher fled on foot and knocked at the door of a home on Cartier Street to ask for an ambulance to be called. He too, eventually wound up at St. Vincent de Paul.

The two rival groups eventually made their way to the hospital to check on the condition of Filteau and Provencher. Just before midnight, a second melee broke out in the emergency room between Atomes and Gitans. The overwhelmed security guard tried to control the battle in which fifteen bikers exchanged blows and knife thrusts. Police reinforcements eventually arrived shouting, “Là c’est assez, les mains contre le mur si non on tire ” / “Ok enough, hands against the wall or we start shooting.” Things would have ended there, but police received word that a gang of Gitans and Atomes were headed for the hospital to take revenge. At this point, the Sherbrooke Police decided to call in the Surete du Quebec for assistance. According to La Tribune, “This is one of the very rare times in the history of Sherbrooke where the municipal police have called on the SQ.” Indeed it was.
The Third FightThroughout the hospital, the police were running from door to door to prevent the bikers from entering the building to extract revenge and finish the job on Provencher and Filteau. Outside, other police chased the bikers to try to apprehend them. Frustrated, the bikers got into their cars and fled.


Five Gitans got into a car which was immediately chased by a vehicle loaded with six Atoms. When they reached 12th Avenue on rue King, the driver of the Gitans vehicle suddenly slammed the brakes and the car belonging to the Atomes then smashed into the Gitans. Armed with rifles and baseball bats, the Gitans surrounded the Atomes who did not have time to do the same. The Gitans opened fire on the Atomes, killing 23-year-old Marc Distefano and 19-year-old Michel Lamoureux. Lamoureux had been an Atom for six hours, only initiated that morning. The family did not allow bikers at his funeral in Coaticook.
Police spent the rest of the night searching for the assailants. All night, patrols canvassed the town of Sherbrooke in order to ensure hostilities would not resume between the two gangs. On Saturday morning, police arrested the Atom gang member who allegedly stabbed Jacques Filteau in the brasserie parking lot.
“The age of the gangs has passed”Later in July 1974, U.S. border security stopped several Gitans bikers attempting to cross from Quebec into Vermont. Among the group of fifteen were brothers Claude and Roger Berger, Michel Lebrun and Michel Fortier, all of whom were soon to stand trial for the murder of Michel Lamoureux. La Tribune pondered why they should have the right to leave the country when they were up on charges of murder. Earlier in the year, Lebrun had been tried, but acquitted for the murder of Marc Distefano. Jacques Filteau was also among the Gitans arrested that day. By the fall, everyone would be acquitted in the affair known as The Night of the Long Knives. The La Tribune headline read, “Les Gitans “blancs comme neige”, but the paper never mentioned their own defense of the gang only a number of years earlier. That also was white-washed. There was no follow-up on Father Jean Salvail, the Roman Catholic priest who through community outreach had worked for years alongside the Gitans to try and understand the biker sub-culture.

In a May 4, 1979 editorial for The Sherbrooke Record, then editor, James Duff heralded the end of the biker gang era. Duff was always a good report of questionable judgement and insight (recall it was Duff chiefly who defended a serial predator while attacking the victim in The Tale of Mr. Morton ). Duff argued that times had changed, and by 1979 most of the notorious Sherbrooke bikers from the Gitans – Atomes era had gone legit; becoming welders, mechanics, truckers, “even insurance salesmen”… “most don’t even own motorcycles” he told readers, without citing any evidence, of course:
“But we can’t say we expect any earth-shaking copy out of the upcoming organized crime hearings (CECO) here in the Townships, because we think the age of the gangs has passed.”
“Too Late”, James Duff, Sherbrooke Record, May 4, 1979

Nothing much came out of CECO for the same reason nothing comes from Quebec public inquiries: fear, intimidation, politicians on-the-take – the old reasons. This had nothing to do with the absence of a smoking gun. The age of the gangs hadn’t passed, it was only warming up.
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February 13, 2022
Père Jean Salvail, Le Curé Motard de Sherbrooke, Québec

En 1969, le club de motards Dirty Reich de Sherbrooke change officiellement son nom pour The Gitans lors d’une assemblée générale tenue ce printemps-là. L’événement a été couvert dans l’édition du 19 juin 1969 de La Tribune comme s’il s’agissait d’un reportage sur une affaire gouvernementale au Parlement du Québec. Il faudrait un certain temps, notait consciencieusement La Tribune, pour que les membres produisent de nouveaux écussons qui coûteraient 500 $ au club – leur trésorerie pourrait-elle en supporter les frais ! Il y a eu une longue discussion sur le simple fait de patcher et de rejoindre Le Quebecois MC dans la ville voisine de Granby, cela résoudrait le problème, car il a été avancé que “Dirty Reich” n’était pas assez français – bien que le nom ait certainement une sensation européenne du vieux monde à ce. Au final, un vote à la majorité l’a emporté et les Gitans sont nés.
(Si vous voulez écoute r un podcast de ce chapitre, cliquez ici.)

La Tribune a rapporté sur «d’autres projets», comment les Gitans travaillaient sur une campagne de financement pour acheter une grange délabrée à Saint-Denis de Brompton, un petit village situé à environ 20 kilomètres au nord-ouest de la ville de Sherbrooke. La collecte de fonds avait commencé et un lavage de voiture le week-end était prévu pour amasser 500 $ pour l’achat, et 500 $ supplémentaires pour la rénovation et les travaux d’aménagement paysager. Au final, les motards ont obtenu leur quartier général, l’un des premiers des « bunkers ». D’autres horreurs communautaires finiraient par apparaître à Lennoxville et à Sorel-Tracy.

Au cours des étés 1969 et 1970, La Tribune a tenu une page quasi hebdomadaire sur les problèmes de la jeunesse en chantant les vertus des clubs de motards comme les Gitans de leur ville natale. Plus de détails sont apparus sur le bunker de St. Denis de Brompton. Le père d’André Coulombe, le jeune motard tué dans un accident de moto ce printemps-là travaillait maintenant à la construction de l’installation, et les motards ont remercié tous ceux qui avaient «fourni des matériaux, des planches, du sable ou du ciment». Semblable au “clubhouse” du MUQ de Montréal (situé sur un terrain donné par la ville d’Anjou et British Petroleum), il y avait une étendue de bois à l’arrière où les membres pouvaient organiser des courses… ou fournir les distances nécessaires pour que le public ne puisse pas observer ce qu’ils faisaient. Rappelons que Teresa Martin a plus que probablement été assassinée au club-house du MUQ. Un membre des Gitans a commenté que le terrain était assez grand pour que le public ne puisse pas entendre le vrombissement des moteurs de moto… ou le cri d’une femme.
Ne remettant plus en question les motivations des Gitans, La Tribune blâme désormais le public pour ses préjugés et son ignorance :
« Ça donne à penser qu’au fond les motards ne sont pas si différents des autres très jeunes de leur âge. Si nous ne tenons aucun préjugé qui nous emploie contre les motards. peut-être serions-nous plus disponibles pour découvrir une image plus réelle, et des valeurs plus positives que celles auxquelles, malheureusement, nous sommes habitués de la part des sensationnalistes.”
La Tribune
Le journaliste d’un intérêt particulier, André Bernier, a écrit :
« Chez les Gitans, comme c’est le cas pour plusieurs clubs de motards, il faut respecter certaines lois. Par exemple, aucun membre ne peut faire quoi que ce soit qui puisse nuire à la réputation du club. De plus, le port d’armes et la consommation de stupéfiants sont interdits.”
“Un club basé sur une organisation solide », André Bernier, La Tribune – 27 septembre 1969

DA cette époque, les Gitans se cachaient encore derrière la soutane du Père Jean Salvail, le curé motard de la Ste. Famille de la paroisse de Sherbrooke qu’on appelait désormais « le « grand chef » des trois clans », car il était devenu l’aumônier des clubs de motards voisins de Cowansville et de Frelighsburg. Les Gitans se concentraient désormais sur un nouveau projet :
« d’adhérer au MUQ (Motards Unis du Québec). Si le projet se concrétise, il leur sera possible de participer à une activité d’envergure à travers la province. De plus, ils pourront fraterniser davantage avec d’autres motards de partout au Québec.”
« Un club basé sur une organisation solide », André Bernier, La Tribune – 27 septembre 1969
La consolidation avait clairement déjà commencé et, selon un membre des Gitans, le club a reçu une aide divine pour l’aider à s’organiser. Dans le même numéro de La Tribune, le journaliste Raymond Lapine dresse le portrait du prêtre motard au titre fulgurant : « Un aumônier pas comme les autres ». Salvail a été crédité d’être,
« … un peu penseur, un peu plus expérimenté. Et les gars lui font confiance quand il s’agit de prendre des décisions rapides ou de résoudre des problèmes d’organisation compliqués ». Il ne fait pas tout, loin de là. mais il peut aider les gars à s’organiser.”
« Un aumônier pas comme les autres », Raymond Lapine, La Tribune – 27 septembre 1969
Le ministère de Salvail s’est étendu à travailler avec “les gars” et à les aider avec leurs problèmes. Il y a même des photos de Jean Salvail travaillant sur la rénovation de leur projet de grange à St. Denis de Brompton. Il convient de noter te mouvement d’adhésion à La MUQ a été une manœuvre tactique plutôt brillante. Maintenant, à chaque fois qu’un motard se faisait virer par la police à Montréal, ou vice versa, vous pouviez simplement dire que vous étiez là pour les affaires du MUQ, alors que votre véritable objectif était la distribution de stupéfiants et le trafic de jeunes filles, et avec tout ce commerce illicite menée sous la bénédiction directe de la police, du gouvernement et maintenant de la force sociale la plus puissante de la province : l’Église catholique.

Pendant ce temps, à Sherbrooke, la ville avait du mal à comprendre pourquoi la criminalité augmentait. En mars 1969, le maire Armand Nadeau a donné le coup d’envoi de la « “Obey the Law Week” » et a imputé la hausse de la criminalité aux « citoyens qui refusent d’aider leur service de police ». Faut-il s’étonner que les gens de Sherbrooke aient été troublés lorsque les mêmes chefs leur ont dit que les vrais criminels n’étaient qu’une bande de beatniks poilus. Comment pouvaient-ils être mauvais, ils avaient Dieu de leur côté ?

Je vais aller droit au but et dire que le leadership à Sherbrooke ne s’est jamais vraiment amélioré, comme en témoigne l’affaire Rock Forest dans les années 1980 que nous avons déjà couverte. Nadeau a été évincé en 1970, suivi d’un mandat, Marc Bureau. On se souvient surtout du prochain maire, Jacques O’Bready, pour avoir soutenu en 1981 que les lois alors proposées sur la liberté d’information ne devraient pas s’appliquer aux municipalités parce que «les administrations municipales font déjà du bon travail pour dire à leurs citoyens ce qui se passe».
“L’ami des motards” choisi l’homme do mois de septembre par La TRIBUNEEn octobre 1969, La Tribune consacra le Père Jean Salvail comme « l’homme du mois », le jeune Abbé qui « voulait vivre dans le milieu contesté des jeunes motards amateurs à qui la population avait tant de reproches ». La Tribune poursuit :
“Incompris, mal jugés, souvent injustement, les jeunes, qui recherchent des sensations fortes sur leur moto, ont trouvé un frère, un guide, “un mec qui pense plus qu’eux et qui est là quand on a besoin de lui”. Il est à noter que les policiers de Sherbrooke n’ont pas eu à adresser de reproches majeurs aux motards depuis que l’abbé Salvail est devenu membre du « gang ». “
“L’ami des motards” choisi l’homme do mois de septembre par La TRIBUNE, October 18, 1969

La Tribune rappelle à nouveau que l’abbé Salvail est désormais le président des trois clans « Gitans », ceux de Sherbrooke, Frelighsburg et Cowansville, et que parmi les motards, « il ne faut rien faire pour nuire à la réputation du club, et le portage d’armes et l’usage de drogues sont strictement interdits.
Dans un « appel-réponse » qui n’aurait pu se faire que grâce aux encouragements de La Tribune, le printemps suivant, mai 1970, la police municipale de Cowansville rend hommage à deux membres du club des Gitans. Robert Ménard, secrétaire de la section de Cowansville, est nommé « gentleman motard de 1969 ». Une mention honorable a été décernée au président du club, Claude Levesque. Le chef de police de Cowansville a indiqué qu’il songeait à organiser des compétitions de motos, ce qui serait perçu comme un signe de collaboration entre les motards et les policiers. Cet été-là, un tel événement a eu lieu, à Sherbrooke, bien sûr :


Le président des Gitans, Georges Bo-Boy Beaulieu, a été interviewé lors de l’événement et a posé des questions aussi difficiles que « Pourquoi avez-vous les cheveux longs » et « Êtes-vous satisfait d’être un motocycliste ? » Néanmoins, certaines des réponses de Beaulieu étaient intéressantes :
« Le président (du club) a une autorité absolue. Les membres le respectent et suivent ses instructions, encore plus qu’ils ne suivent les instructions de leur mère dans la plupart des cas.
Nous sommes libres d’aller où nous voulons et nous ne sommes pas attachés aux routes. Si tu veux aller dans les bois, tu y vas et c’est tout. Nous avons la liberté que le citoyen ordinaire ne peut pas avoir. “
La Tribune. 6 juillet 1970
Trois ans plus tard, le calliope s’est écrasé au sol. Le 5 octobre 1973, The Sherbrooke Record rapporte comment les rivalités entre les Atomes et les Gitans « ont éclaté en guerre ouverte ». Georges Beaulieu et Lucien Cyr, qui seraient affiliés à un gang montréalais, ont été accusés d’avoir tiré et d’avoir tenté de frapper trois membres des Atoms à l’extérieur de la discothèque Chez Freud. Des membres de la Police de Sherbrooke et de la Sûreté du Québec (alors appelée la Force de police du Québec ou FPQ) ont alors fait une descente au « camp » de St Denis de Brompton et ont découvert un vaste arsenal de « carabines, fusils de chasse, revolvers, couteaux, une machette et des armes fabriquées des chaînes », à côté d’une grande cache de munitions.

Ce n’était pas le premier incident connu de la police, mais c’était la première fois que le public était au courant de la rivalité – non pas par La Tribune, mais dans l’autre journal anglophone de Sherbrooke, The Record. Selon des sources policières, les violences avaient commencé deux ans plus tôt lorsque les Gitans avaient arraché les couleurs ou les écussons des membres des Atomes, un acte considéré comme impardonnable. Des escarmouches s’ensuivirent devant les boîtes de nuit et les parkings. Fin septembre, le camp des Atomes à Edwidge – un village à 15 kilomètres au sud-est de Compton – a été incendié par les Gitans. Selon la police, les conflits se résumaient au territoire, « les Gitans ne croient pas qu’il y ait assez de place à Sherbrooke pour deux gangs ».

Le 23 octobre 1973, The Sherbrooke Record rapporte que deux membres des Gitans ont traîné une adolescente d’une boîte de nuit avec l’intention de la ramener au camp de St Denis de Brompton pour un viol collectif. La nouvelle a fait la une du Sherbrooke Record mais n’a pas été rapportée dans La Tribune.

Pour couronner le mois d’octobre, l’histoire suivante a fait toutes les manchettes, y compris La Presse à Montréal :
« Onze membres du club des Gitans ont comparu hier matin devant le magistrat Roland Dugré pour viol et complicité de viol sur deux jeunes filles, âgées de 18 et 24 ans. Guy Pelletier et Jacques Kilteau, 26 ans, sont accusés de viol et complicité de viol. râpé.
Yves Savoie et Laurent Provencher, âgés respectivement de 21 et 23 ans, sont accusés de viol. Nil Fortier, 19 ans, deux chefs d’accusation de complicité de viol; Gaétan Berger, 20 ans, complicité de viol, ainsi que Michel Roy, 33 ans, Michel Fortier, 23 ans, Pierre Jacob, 23 ans et Jacques Boucher, 19 ans
Georges “Boy Boy” Beaulieu, président du Gitans Club, qui était déjà en liberté sous caution dans l’attente d’une enquête préliminaire sur une accusation de voies de fait graves sur la personne d’un membre des Atomes, a été inculpé hier de deux chefs : intimidation d’un témoin dans le cadre de l’enlèvement d’une jeune fille et complicité de viol.”
11 Gitans accusés de viol, La Tribune, 30 octobre 1973
Les Gitans, dont le public avait été amené à croire qu’ils voulaient juste être tranquilles – par la presse, la police, l’église – avaient maintenant violé ou tenté de violer collectivement plusieurs jeunes filles de Sherbrooke. Deux des onze hommes inculpés, Gaétan Berger et Georges Beaulieu seront éventuellement nommés dans le rapport du CECO du gouvernement du Québec.

Et je vais m’arrêter là et vous faire considérer cette connexion Edwidge – Compton mentionnée plus tôt. Au début des années 1970, King’s Hall Compton n’était pas un cégep mixte comme il le devint à la fin de cette décennie, mais un internat privé pour filles. Et vous aviez des motards – des motards qui ont violé collectivement – voyageant le long de la route vers le camp des Atomes, finissant par l’incendier, passant devant cette école quotidiennement. La King’s Hall Girls School a été fermée en 1972, nous dit-on pour des raisons financières. Mais est-ce là toute l’histoire ? Comme il s’agissait d’une institution privée, nous ne saurons peut-être jamais quels abus ont été subis par ces jeunes femmes à moins que quelqu’un ne trouve le courage de se manifester,
Depuis le printemps 1969, lorsqu’ils étaient connus pour la première fois sous le nom de The Dirty Reich, l’implication du père Jean Salvail avec les Gitans leur avait donné le temps dont ils avaient besoin pour s’organiser et devenir une opération criminelle pleinement opérationnelle. Personne dans la presse – certainement pas La Tribune – n’a contacté l’abbé Salvail pour lui demander ses commentaires sur la question.

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Father Jean Salvail The Biker Priest of Sherbrooke, Quebec

In 1969 The Dirty Reich motorcycle club of Sherbrooke officially changed their name to The Gitans at a general assembly meeting held that spring. The event was covered in the June 19, 1969 edition of La Tribune as if reporting on a matter of governmental business in Quebec parliament. It would take some time, La Tribune dutifully noted, for members to produce new crests which would cost the club $500 – could their treasury bear the expense! There was a long discussion of simply patching over and joining Le Quebecois MC in neighboring Granby, this would solve the problem, as it was argued of “Dirty Reich” not being French enough -though the name certainly had an old-world European feel to it. In the end a majority vote won the day, and The Gitans were born.

La Tribune reported on “other projects”, how The Gitans were working on a capital campaign to buy a run down barn in St. Denis de Brompton, a small village located about 20 kilometers northwest of the city of Sherbrooke. Fundraising had begun and a weekend car wash was planned to raise $500 for the purchase, and another $500 for renovation and landscape work. In the end, The bikers got their headquarters, one of the first of the “bunkers”. More community eyesores would eventually spawn in Lennoxville and Sorel-Tracy.

Throughout the summers of 1969 and 1970 La Tribune ran an almost weekly page on youth issues singing the virtues of motorcycle clubs like their hometown Gitans. More details emerged about the St. Denis de Brompton bunker. The father of Andre Coulombe, the young biker killed in a motorcycle accident that spring was now working on the construction of the facility, and the bikers thanked all who had “provided materials, boards, sand or cement.” Similar to the Montreal MUQ “clubhouse” (located on land donated by the Town of Anjou and British Petroleum), there was a tract of woods in the back where members might stage races… or provide the distances needed so the public couldn’t observe what they were up to. Recall that Teresa Martin was more than likely murdered at the MUQ clubhouse. One Gitans member commented that the land was big enough so that the public couldn’t hear the revving of motorcycle engines… or a woman’s scream.
No longer questioning the Gitans’ motives, La Tribune now put the blame on the public for their pre-judgement and ignorance:
” It makes one think that basically bikers are not so different from other very young people of their age. If we do not hold any prejudices that employ us against the bikers. perhaps we would be more available to discover an image that is more real, and values that are more positive than those to which, unfortunately, we are accustomed to from sensationalists.”
La Tribune
Of particular interest reporter Andre Bernier wrote:
“Among the Gitans, as is the case for several biker clubs, you have to follow certain laws. For example, no member may do anything that could harm the reputation of the club. In addition, the carrying of weapons and the consumption of drugs are prohibited.”
“A club based on a solid organization”, Andre Bernier, La Tribune – September 27, 1969

During this period, the Gitans were still hiding behind the cassock of Father Jean Salvail, the biker priest from the Ste. Famille parish in Sherbrooke who was now being referred to as “the “great chief” of the three clans“, for he had now become the chaplain for biker clubs in neighboring Cowansville and Frelighsburg. The Gitans now had their focus on a new project:
“to join the MUQ (Motards Unis du Quebec). If the project materializes, it will be possible for them to take part in a larger-scale activity throughout the province. In addition, they will be able to fraternize more with fellow bikers from all over Quebec.”
“A club based on a solid organization”, Andre Bernier, La Tribune – September 27, 1969
Consolidation had clearly already begun, and according to one Gitans member the club received divine assistance to help with their organization. In the same La Tribune edition, reporter Raymond Lapine profiled the biker priest with the gushing headline, “A chaplain not like the others”. Salvail was credited with being,
“…a bit of a thinker, a bit more experienced. And the guys trust him when it comes to making quick decisions or solving complicated organizational problems”. He does not do everything, far from it. but he can help the guys to organize themselves.”
“A chaplain not like the others”, Raymond Lapine, La Tribune – September 27, 1969
Salvail’s ministry extended to working with “the guys”, and helping them with their problems. There are even photos of Jean Salvail working on the refurbishment of their barn project in St. Denis de Brompton. It should be noted that the move to join the membership of La MUQ was a rather brilliant tactical maneuver. Now, whenever a biker got rousted by police in Montreal, or vice versa, you could simply say you were there on MUQ business, when your real purpose was the distribution of narcotics and the trafficking of young girls, and with all of this illicit business conducted under the direct blessing of the police, the government, and now the most powerful social force in the province: the Catholic church.

Meanwhile back in Sherbrooke, the city was struggling to figure out why crime was going up. In March 1969 Mayor Armand Nadeau kicked off “Obey the Law Week”, and blamed the spike in crime on “citizens who refuse to help their police department”. Is it any wonder the people of Sherbrooke were confused when the same leaders were telling them that the actual criminals were just a hairy bunch of beatniks. How could they be bad, they had God on their side?

I’ll cut to the chase and say that leadership in Sherbrooke never really improved, as witnessed in the Rock Forest Affair in the 1980s that we previously covered. Nadeau was ousted in 1970, followed by one-termer, Marc Bureau. The next mayor, Jacques O’Bready is chiefly remembered for arguing in 1981 that the then proposed freedom of information laws shouldn’t apply to municipalities because, “municipal administrations already do a good job of telling their citizens what is going on.”
“L’ami des motards” choisi l’homme do mois de septembre par La TRIBUNEIn October 1969 La Tribune anointed Father Jean Salvail their ‘man of the month’, the young Abbé who “wanted to live in the contested milieu of young amateur motorcyclists whom the population had so much to reproach.” La Tribune continued:
“Misunderstood, misjudged, often unjustly, the young people, who seek strong sensations on their motorbikes, have found a brother, a guide, “a guy who thinks more than them and who is there when we need him”. It should be noted that the police officers of Sherbrooke have not had to address major reproaches to the motorcyclists since Abbe Salvail became a member of the “gang”. “
“L’ami des motards” choisi l’homme do mois de septembre par La TRIBUNE, October 18, 1969

La Tribune again reminded everyone that Father Salvail was now the president of the three “Gitans” clans, those of Sherbrooke, Frelighsburg and Cowansville, and that among the bikers, “Nothing must be done to harm the reputation of the club, and the carrying of arms and the use of drugs are strictly forbidden.”
In a “call and response” that could have only happened through La Tribune’s encouragement, the following spring, May 1970, the Cowansville municipal police honored two Gitans club members. Robert Ménard, secretary of the Cowansville chapter, was named “gentleman biker of 1969”. An honorable mention was given to club president, Claude Levesque. The Cowansville chief of police noted he was considering organizing some motorcycle competitions, which would be seen as sign of cooperation between bikers and police. That summer such an event did take place, in Sherbrooke, of course:


Gitans president Georges Bo-Boy Beaulieu was interviewed at the event and asked such challenging questions as “Why do you have long hair” and “How satisfied are you with being a motorcyclist?”. Nevertheless, some of Beaulieu’s responses were interesting:
“The president (of the club) has absolute authority. The members respect him and follow his directions, even more so than they follow their mother’s directions in most cases.
We are free to go where we want and we are not attached to roads. If you want to go into the woods, you go and that’s it. We have the freedom that the ordinary citizen cannot have. “
La Tribune. July 6, 1970
Three years later the calliope crashed to the ground. On October 5, 1973 The Sherbrooke Record reported how rivalries between the Atomes and Gitans, “broke into open war”. Georges Beaulieu and Lucien Cyr, who was said to be affiliated with a Montreal gang, were charged with shooting and the attempted beating of three Atoms’ members outside the Chez Freud discotheque. Members of the Sherbrooke Police and the Surete du Quebec (then named the Quebec Police Force or QPF) then raided the St Denis de Brompton ‘camp’ and discovered a large arsenal of “rifles, shotguns, revolvers, knives, a machete and weapons made from chains“, along side a large cache of ammunition.

This wasn’t the first incident known to police, but it was the first time the public learned of the rivalry – not from La Tribune, but in Sherbrooke’s other, English newspaper, The Record. According to police sources the violence had begun two years earlier when Gitans ripped the colors or patches off of Atomes members, an act seen as unpardonable. Skirmishes ensued outside nightclubs and parking lots. In late September, the Atomes camp in Edwidge – a village 15 kilometers southeast of Compton – was burned to the ground by Gitans. According to police, the conflicts boiled down to territory, “The Gitans do not believe there is enough room in Sherbrooke for two gangs.”
On October 23, 1973 The Sherbrooke Record reported how two Gitans members dragged a teenage girl from a nightclub with the intend to bring her back to the St, Denis de Brompton camp for a gang-rape. The news made it to the front page of The Sherbrooke Record but was not reported in La Tribune.

Capping off the month of October was the following story which made all the news, including La Presse in Montreal:
“Eleven members of the Gitans club appeared yesterday morning before magistrate Roland Dugré on charges of rape and complicity in the rape of two young girls, aged 18 and 24. Guy Pelletier and Jacques Kilteau, 26 years old, are accused of rape and complicity in rape.
Yves Savoie and Laurent Provencher, ages 21 and 23 respectively, are charged with rape. Nil Fortier, 19, two charges of complicity in rape; Gaétan Berger, 20, complicity in rape, as well as Michel Roy, 33, Michel Fortier, 23, Pierre Jacob, 23, and Jacques Boucher, 19
Georges “Boy Boy” Beaulieu, president of the The Gitans Club, who was already on bail pending a preliminary investigation into a charge of aggravated assault on the person of a member of the Atoms, was charged yesterday with two counts: intimidation of a witness in connection with the abduction of a young girl, and complicity in rape.”
11 Gitans accusés de viol, La Tribune, October 30, 1973
The Gitans, who the public had been lead to believe just wanted to be left alone -by the press, the police, the church – had now gang-raped or attempted to gang-rape several young girls from Sherbrooke. Two of the eleven men charged, Gaetan Berger and Georges Beaulieu would eventually be named in the Quebec government’s CECO report.

And I’ll pause there and have you consider that Edwidge – Compton connection mentioned earlier. In the early 1970s, King’s Hall Compton was not a coed CEGEP facility like it became in the later part of that decade, but an all girls private boarding school. And you had bikers – bikers who gang-raped – traveling along the route to the Atomes camp, eventually burning it down, passing that school on a daily basis. The King’s Hall Girls School was shuttered in 1972, we are told for financial reasons. But is that the whole story? As it was a private institution, we might never know what abuses were suffered by those young woman unless someone summons the courage to come forward,
Since the spring of 1969 when they were first known as The Dirty Reich, Father Jean Salvail’s involvement with the Gitans had bought them the time they needed to get organized and become a fully functioning criminal operation. No one from the press – certainly not La Tribune – reached out to Father Salvail to ask for his comments on the matter.

The post Father Jean Salvail The Biker Priest of Sherbrooke, Quebec first appeared on Who Killed Theresa?.