Thomas Desforges > Recent Status Updates

… l’homme noir du Roc, elle avait entendu une voix qui parlait en son sang.

Nul parmis les siens n’avait jamais rompu la solitude morale intrépide et insouciante de la jeune fille ; parce qu’elle n’avait pas de camarades de son âge, et aussi, par inclinaison, elle avait toujours été tout à fait seule, indépendante, indifférente envers tous. Mais au moment où le monde sombrait dans la grisaille et n’avait plus rien à offrir que la mort, elle avait rencontré ce Hors Venu, …

… d’arbres sur cette terre, je te demande — ou plutôt à Yahan ou à Mogien, puisque toi tu ne me réponds que rarement — quel est son nom. Je ne suis pas tranquille avant de le savoir. »
— « Eh bien, c’est un arbre ; comme je suis un Fian ; comme tu es… quoi ? »

— « Seigneur des Etoiles, Homme-aux-lointains-voyages, Tempes-grises, Porteur-de-joyau », dit Kyo en souriant, « ce ne sont pas des noms ? »
— « Tempes-grises ? Est-il vrai que je grisonne ?… Je ne sais pas exactement ce qu’est un nom. Celui qu’on m’a donné à ma naissance, c’est Gaverel Rocannon. C’est un nom qui ne me décrit pas, mais c’est un nom. Quand je vois une nouvelle sorte …

La politique de la Ligue était à courte vue et elle en recueillait les fruits amers : gaspillage excessif et, maintenant, rébellion.

La solitude s’était parfois révélée presque plus insupportable, mais, à chaque fois, il avait trouvé le réconfort dans les bois, où il ne cherchait rien d’humain.

… S’il faut construire une nouvelle structure, il faut commencer par le bas, et non au-dessus de ce qui a été édifié au cours des siècles passés.

… Si la pyramide s’écroule et retombe en poussière, nous ne pouvons rien faire pour l’en empêcher, ni même pour nous sauver nous-mêmes. Quand ma base s’effondre, le sommet s’effondre avec elle, quelle que soit la vie là-haut, si élaborée soit-elle. Le sommet retournera avec la base au moment de l’effondrement. …

— Nous vivons au sommet d’une pyramide, lui avait-il dit, supportée par une base massive, la dominant, dominant tout ce qui l’a rendue possible. Nous ne sommes responsables de rien, ni de la structure elle-même, nous n’avons rien au-dessus de nous. Nous ne devons rien à la pyramide, et nous en sommes totalement dépendants. …

— Est-ce que les arbres me parleront si tu n’es pas là ?
— Toujours. Si tu écoutes. Les autres comptent sur les villes pour les sauver, mais les villes sont mortes et démolies. Les arbres, eux, sont vivants, et quand tu auras besoin d’eux, ils te parleront. Je te le promets, Mark.

Le vent souffle là-haut même quand on ne le sent pas ici, et les arbres et le vent se confient leurs secrets.

Quand sa présence était devenue menaçante, ils l’avaient isolé à jamais, châtiment suffisant. Et pourtant, ces autres hommes qui appartenaient à un lointain passé avaient recherché l’isolement, et Ben n’arrivait pas à comprendre pourquoi.

C’est un peu angoissant de se promener dans une foule où tous vous ressemblent, à des âges différents.

… en cherchant un regard un soutien du côté du docteur Walt, sans en trouver aucun.
— Il faut fermer les usines, laisser les avions au sol, cesser l’exploitation minière, se débarasser des voitures. Mais ils ne le feront pas, et même s’ils le faisaient, ce serait encore la catastrophe. Ça finira par sauter. D’ici deux ans, David, tout va se briser.

…Certains ont clamé qu’il s’agissait d’une préoccupation essentielle, mais qui les a écoutés ? Ces foutus imbéciles vont déposer chaque catastrophe au pied de l’autel des problèmes locaux et refusent de les considérer sur un plan mondial, jusqu’au jour où il sera trop tard pour faire quoi que ce soit.
— Mais si tout cela est vrai, quelle est la solution ? demanda David, …

— Je ne suis pas cynique, Miss Alexandra. Dire la vérité, ce n’est pas être cynique, non ?
— C’est la façon de le dire qui l’est.