Olivier Vojetta's Blog: BUS RIDING BOOKS, page 2
April 12, 2016
'Ma Place au paradis' (2005) de Laurent Bettoni
—BUS RIDING BOOKS—
Petite critique littéraire de 'Ma Place au paradis' (2005) de Laurent Bettoni
Laurent Bettoni: un auteur que vous ne connaissez probablement pas. Pas de best-seller, pas de photos de lui dans les magazines people, pas de scandales à son actif. Enfin si, un: le fait qu'aucune grande maison d’édition ne l'ait publié depuis Robert Laffont en 2005. Plus de dix ans d'écriture sans reconnaissance, c'est long, surtout quand on a le talent pour écrire un premier roman comme Ma Place au paradis.
Lu en deux jours, ce livre m'a sans doute marqué pour toujours. Et pourtant ça avait plutôt mal commencé, entre lui et moi. La faute d'Amazon: plus d'un mois pour me l’envoyer en Australie, cet autre bout du monde où sont partis s'installer les seuls êtres rattachant le héros Quentin à la vie: sa femme Claire et leur fils Lucas. Finie l'histoire d'amour, finie la relation de père à fils, il était écrit que la vie continuerait de s'acharner sur Quentin. Pour lui, tout était tracé d'avance: la vie finirait de la façon dont elle avait commencé. Après une enfance difficile, un âge adulte difficile, rien de plus logique. Sauf que Quentin la victime est soudainement devenu Quentin le bourreau, celui des femmes se servant de son corps pour assouvir leur plaisir.
Au moment de tourner la dernière page, j'étais moi aussi victime et bourreau à la fois: les deux sont toujours intimement liés de toute façon, parfois il n’y a qu’un pas. Victime d'une lecture difficile, dérangeante, pleine de confrontations terribles, d'humiliations en tout genre, de scènes qui ont failli me faire vomir, dans le bus me conduisant au bureau, de bon matin. Bourreau comme Quentin, parce qu'en le lisant, je suis devenu son complice, j'ai participé à sa funeste aventure, je me suis même reconnu dans certains de ses écueils, dans certaines de ses peines les plus profondes. À peine, de loin, sans doute, mais suffisamment pour le comprendre, suffisamment pour le suivre jusqu’au bout, suffisamment pour aller au-delà de cette page 168, celle décrivant le viol de son père. J'ai quand même dû marquer une pause après cette page, pour reprendre mon souffle avant d'aller en réunion. J’ai dû me faire violence pour ne pas y penser au moment de commencer ma présentation. Et de retour chez moi, le soir, je me suis dit arrête toi là, ça ne peut plus continuer, ce livre te détraque le cerveau.
Mais je n'ai pas pu m'arrêter, pas tant à cause de l'histoire que de cet enfant qui s'accrochait désespérément à moi avec ses petites mains. Il les serrait si fort que mes cuisses me faisaient mal. Alors je détachais la droite, puis la gauche, au milieu de cris et de supplications de ne pas le laisser. Le courant de la vie commençait à l'emporter, je le voyais s'éloigner petit à petit, tandis que les larmes me brulaient les yeux. Alors seulement je me suis jeté vers lui dans un geste de vie, le rattrapant de justesse, alors qu'il était en train de se noyer dans les sables mouvants de la mort: ceux de l'oubli et de l'abandon.
Au final, ce livre c’est lui : cet enfant qui hurle de peur dans sa tête. Dans ses yeux il y a de la tristesse, du silence. C'est un appel au secours mais personne ne répond, sauf moi. Mais je suis seul, pas assez nombreux pour le sauver, cet enfant. Il faudrait d'autres lecteurs, beaucoup d'autres, et puis peut-être ce livre finira-t-il alors par avoir lui-même un enfant. Bien né, celui-là.
Des livres auxquels je donne 5 étoiles, je me dis souvent que j'aurais bien voulu les écrire. Pas celui-là. Seul Laurent Bettoni le pouvait.
O.V.
Petite critique littéraire de 'Ma Place au paradis' (2005) de Laurent Bettoni
Laurent Bettoni: un auteur que vous ne connaissez probablement pas. Pas de best-seller, pas de photos de lui dans les magazines people, pas de scandales à son actif. Enfin si, un: le fait qu'aucune grande maison d’édition ne l'ait publié depuis Robert Laffont en 2005. Plus de dix ans d'écriture sans reconnaissance, c'est long, surtout quand on a le talent pour écrire un premier roman comme Ma Place au paradis.
Lu en deux jours, ce livre m'a sans doute marqué pour toujours. Et pourtant ça avait plutôt mal commencé, entre lui et moi. La faute d'Amazon: plus d'un mois pour me l’envoyer en Australie, cet autre bout du monde où sont partis s'installer les seuls êtres rattachant le héros Quentin à la vie: sa femme Claire et leur fils Lucas. Finie l'histoire d'amour, finie la relation de père à fils, il était écrit que la vie continuerait de s'acharner sur Quentin. Pour lui, tout était tracé d'avance: la vie finirait de la façon dont elle avait commencé. Après une enfance difficile, un âge adulte difficile, rien de plus logique. Sauf que Quentin la victime est soudainement devenu Quentin le bourreau, celui des femmes se servant de son corps pour assouvir leur plaisir.
Au moment de tourner la dernière page, j'étais moi aussi victime et bourreau à la fois: les deux sont toujours intimement liés de toute façon, parfois il n’y a qu’un pas. Victime d'une lecture difficile, dérangeante, pleine de confrontations terribles, d'humiliations en tout genre, de scènes qui ont failli me faire vomir, dans le bus me conduisant au bureau, de bon matin. Bourreau comme Quentin, parce qu'en le lisant, je suis devenu son complice, j'ai participé à sa funeste aventure, je me suis même reconnu dans certains de ses écueils, dans certaines de ses peines les plus profondes. À peine, de loin, sans doute, mais suffisamment pour le comprendre, suffisamment pour le suivre jusqu’au bout, suffisamment pour aller au-delà de cette page 168, celle décrivant le viol de son père. J'ai quand même dû marquer une pause après cette page, pour reprendre mon souffle avant d'aller en réunion. J’ai dû me faire violence pour ne pas y penser au moment de commencer ma présentation. Et de retour chez moi, le soir, je me suis dit arrête toi là, ça ne peut plus continuer, ce livre te détraque le cerveau.
Mais je n'ai pas pu m'arrêter, pas tant à cause de l'histoire que de cet enfant qui s'accrochait désespérément à moi avec ses petites mains. Il les serrait si fort que mes cuisses me faisaient mal. Alors je détachais la droite, puis la gauche, au milieu de cris et de supplications de ne pas le laisser. Le courant de la vie commençait à l'emporter, je le voyais s'éloigner petit à petit, tandis que les larmes me brulaient les yeux. Alors seulement je me suis jeté vers lui dans un geste de vie, le rattrapant de justesse, alors qu'il était en train de se noyer dans les sables mouvants de la mort: ceux de l'oubli et de l'abandon.
Au final, ce livre c’est lui : cet enfant qui hurle de peur dans sa tête. Dans ses yeux il y a de la tristesse, du silence. C'est un appel au secours mais personne ne répond, sauf moi. Mais je suis seul, pas assez nombreux pour le sauver, cet enfant. Il faudrait d'autres lecteurs, beaucoup d'autres, et puis peut-être ce livre finira-t-il alors par avoir lui-même un enfant. Bien né, celui-là.
Des livres auxquels je donne 5 étoiles, je me dis souvent que j'aurais bien voulu les écrire. Pas celui-là. Seul Laurent Bettoni le pouvait.
O.V.

Published on April 12, 2016 04:28
March 2, 2016
'Pas pleurer' (Prix Goncourt 2014) de Lydie Salvayre
—BUS RIDING BOOKS—
Petite critique littéraire de 'Pas pleurer' (Prix Goncourt 2014) de Lydie Salvayre
Un roman plein d'émotions et de vista sur fond de guerre civile espagnole.
Fille d'exilés espagnols, Lydie Salvayre nous raconte l'histoire de sa mère qui avait 15 ans quand la guerre éclata dans l'Espagne de Franco et de sa dictature, en Juillet 1936.
L'auteur entremêle habillement l'histoire personnelle de sa mère avec celle de l'auteur Français George Bernanos, présent à Palma de Majorque durant cet été-là. Dans un premier temps sympathisant du mouvement franquiste, Bernanos changea ensuite son fusil d'épaule au vu des massacres perpétrés et du soutien du clergé espagnol apporté au boucher Franco. Sa volteface, ainsi que son roman Les grands cimetières sous la lune qui lui donna un corps, lui valurent des menaces de mort dont il n'avait que faire... et une lettre d'éloge de Simone Weil qu'il conserva dans son portefeuille toute sa vie, apprend-t-on. Une anecdote fascinante parmi tant d’autres…
Au fil des pages, on découvre un livre captivant et très bien écrit qu'on a du mal à reposer. Alors peu importe que ce ne soit pas vraiment un roman comme la couverture l'indique; c’est plutôt un récit historique. Et peu importe qu'il comporte de nombreux passages en espagnol non-traduits et que je n'ai donc pas compris; cela rajoute une agréable couleur locale. J'ose juste espérer que les membres du jury du Prix Goncourt se sont procuré leur traduction avant de leur attribuer le sésame tant désiré!
O.V.
Petite critique littéraire de 'Pas pleurer' (Prix Goncourt 2014) de Lydie Salvayre
Un roman plein d'émotions et de vista sur fond de guerre civile espagnole.
Fille d'exilés espagnols, Lydie Salvayre nous raconte l'histoire de sa mère qui avait 15 ans quand la guerre éclata dans l'Espagne de Franco et de sa dictature, en Juillet 1936.
L'auteur entremêle habillement l'histoire personnelle de sa mère avec celle de l'auteur Français George Bernanos, présent à Palma de Majorque durant cet été-là. Dans un premier temps sympathisant du mouvement franquiste, Bernanos changea ensuite son fusil d'épaule au vu des massacres perpétrés et du soutien du clergé espagnol apporté au boucher Franco. Sa volteface, ainsi que son roman Les grands cimetières sous la lune qui lui donna un corps, lui valurent des menaces de mort dont il n'avait que faire... et une lettre d'éloge de Simone Weil qu'il conserva dans son portefeuille toute sa vie, apprend-t-on. Une anecdote fascinante parmi tant d’autres…
Au fil des pages, on découvre un livre captivant et très bien écrit qu'on a du mal à reposer. Alors peu importe que ce ne soit pas vraiment un roman comme la couverture l'indique; c’est plutôt un récit historique. Et peu importe qu'il comporte de nombreux passages en espagnol non-traduits et que je n'ai donc pas compris; cela rajoute une agréable couleur locale. J'ose juste espérer que les membres du jury du Prix Goncourt se sont procuré leur traduction avant de leur attribuer le sésame tant désiré!
O.V.

Published on March 02, 2016 01:19
February 2, 2016
'L'arabe du futur 2' de Riad Sattouf (2015)
—BUS RIDING BOOKS—
Petite critique littéraire de 'L'arabe du futur 2' de Riad Sattouf (2015)
La suite d'une œuvre filmographique ou littéraire réussie peut souvent être décevante... surtout quand l'artiste ne prend pas la peine de lui trouver un titre original, optant plutôt pour la solution facile d'apposer le chiffre "2" au titre initial.
Malheureusement 'L'arabe du futur 2' confirme la règle et s'ajoute à la longue liste des déceptions. Toujours aussi bien dessiné, ce roman graphique n'offre rien de bien nouveau et on reste sur notre faim. Sans la surprise des premières fois, les stéréotypes finissent par devenir un peu répétitifs. Pire, on commence à les attendre avec un peu plus d'appréhension à chaque dessin. Nombre d'entre eux sont vrais, comme tous les stéréotypes, mais à quoi bon ressasser des choses que tout le monde connait déjà ?
Au vu de ces avatars, le lecteur optimiste que je suis n'a d'autre choix que de garder l'espoir, en attendant un brin d'humour, un changement de ton, une quelconque volte face. Je l'attendrai longtemps, désespérément, comme un assoiffé cherche une oasis au milieu du désert. A plusieurs reprises, je me retrouve le nez dans le sable, n'ayant poursuivi rien d'autre qu'un mirage. Au bord de l'épuisement et prêt à renoncer, l'auteur nous donne finalement un maigre ruisseau, lorsqu'il décrit brièvement le plaisir qu'il avait de dessiner les caractères arabes. De multiples nuances graphiques donnant autant de sens aux mots, selon que les caractères se placent en début, au milieu ou en fin de mot, comme par magie.
Mais quelques dessins plus tard, on se remet à manger du sable alors quand j'ai vu qu'il y avait un troisième volume en cours de préparation, j'ai immédiatement pensé à l’étrange ressemblance entre cette trilogie et celle du film The Hangover. Le premier est bourré de clichés mais assez drôle, Le deuxième applique la même recette mais est déjà beaucoup moins drôle car prévisible au possible. Quant au troisième, mieux vaut ne pas en parler. Alors c'est vrai, je ne sais pas si j'ai vraiment envie d'un Arabe du futur 3, à moins que ce petit garçon blond enfoui dans la tête de l’auteur – et avec lui, la magie de l'enfance – ne parviennent à remporter leur match contre Riad Sattouf avant le dénouement final.
O.V.
Petite critique littéraire de 'L'arabe du futur 2' de Riad Sattouf (2015)
La suite d'une œuvre filmographique ou littéraire réussie peut souvent être décevante... surtout quand l'artiste ne prend pas la peine de lui trouver un titre original, optant plutôt pour la solution facile d'apposer le chiffre "2" au titre initial.
Malheureusement 'L'arabe du futur 2' confirme la règle et s'ajoute à la longue liste des déceptions. Toujours aussi bien dessiné, ce roman graphique n'offre rien de bien nouveau et on reste sur notre faim. Sans la surprise des premières fois, les stéréotypes finissent par devenir un peu répétitifs. Pire, on commence à les attendre avec un peu plus d'appréhension à chaque dessin. Nombre d'entre eux sont vrais, comme tous les stéréotypes, mais à quoi bon ressasser des choses que tout le monde connait déjà ?
Au vu de ces avatars, le lecteur optimiste que je suis n'a d'autre choix que de garder l'espoir, en attendant un brin d'humour, un changement de ton, une quelconque volte face. Je l'attendrai longtemps, désespérément, comme un assoiffé cherche une oasis au milieu du désert. A plusieurs reprises, je me retrouve le nez dans le sable, n'ayant poursuivi rien d'autre qu'un mirage. Au bord de l'épuisement et prêt à renoncer, l'auteur nous donne finalement un maigre ruisseau, lorsqu'il décrit brièvement le plaisir qu'il avait de dessiner les caractères arabes. De multiples nuances graphiques donnant autant de sens aux mots, selon que les caractères se placent en début, au milieu ou en fin de mot, comme par magie.
Mais quelques dessins plus tard, on se remet à manger du sable alors quand j'ai vu qu'il y avait un troisième volume en cours de préparation, j'ai immédiatement pensé à l’étrange ressemblance entre cette trilogie et celle du film The Hangover. Le premier est bourré de clichés mais assez drôle, Le deuxième applique la même recette mais est déjà beaucoup moins drôle car prévisible au possible. Quant au troisième, mieux vaut ne pas en parler. Alors c'est vrai, je ne sais pas si j'ai vraiment envie d'un Arabe du futur 3, à moins que ce petit garçon blond enfoui dans la tête de l’auteur – et avec lui, la magie de l'enfance – ne parviennent à remporter leur match contre Riad Sattouf avant le dénouement final.
O.V.

Published on February 02, 2016 01:32
January 28, 2016
'Soirs de Paris' de Patrick Mauriès (2009)

Petite critique littéraire de 'Soirs de Paris' de Patrick Mauriès (2009)
Ayant déjà lu ce livre à sa sortie en 2009, je ne pensais jamais y retoucher - il y a tellement de nouveaux bouquins à découvrir, pourquoi en lire un deux fois? C'est pourtant ce que j'ai fait juste après les attentats du 13 novembre. Parcourant toute ma bibliothèque à la recherche de livres avec ‘Paris’ dans leur titre, je n'en avais trouvé que deux : celui-ci et 'Paris est une fête' d'Ernest Hemingway, livre auquel je devais vite renoncer étant donné les circonstances.
Je n'ai pas eu à regretter mon choix. Ce que décrit Mauriès est familier pour nombre d'entre nous: une déception amoureuse, la blessure de l'abandon et la fuite en avant, dans les bars de Paris. Se jeter dans les bras de l'alcool pour aider à oublier, juste un peu, c'est quelque chose que l’auteur fait très bien. Fort de ses propres expériences, Mauriès nous décrit un Paris rempli des fantômes qui ont parcouru sa vie - Barthes, Warhol et les autres - le tout se mêlant dans les vapeurs d'alcool, comme dans un mauvais rêve, comme si tous ces soirs de Paris - à commencer par celui du vendredi 13 novembre 2015 - n'avaient jamais vraiment existé.
Au final, ce petit récit est très poétique, et il ne plaira donc pas à tout le monde, comme l'a expliqué Mark Twain de façon quelque peu détournée (et beaucoup moins poétique): truth is like poetry and most people fucking hate poetry. Et bien la vérité, c'est que lire "Soirs de Paris" une troisième fois ne serait sans doute pas de trop. A bon entendeur, bonsoir, et bonne nuit.
O.V.
Published on January 28, 2016 03:07
January 20, 2016
'L'arabe du futur' de Riad Sattouf (2014)
—BUS RIDING BOOKS—
Petite critique littéraire de
'L'arabe du futur' de Riad Sattouf (2014)
Je ne suis pas un grand amateur de bande dessinée - la dernière que j'ai lue, c'était en 2005 et c'était un cadeau de mon ami Sylvain Douroux, pour mon anniversaire. "Le sommet des Dieux" était un manga et pour dire la vérité, je l'avais bien aimée pour une seule et bonne raison : il y était question de montagne - un environnement que j'ai toujours beaucoup aimé - et l'ami en question avait lui-même gravi le Mont Blanc étant jeune, ce qui donnait une valeur symbolique supplémentaire a son cadeau.
Dix ans plus tard, je lis donc 'L'arabe du futur', encore un cadeau, pour Noel cette fois, et de la part de mon petit frère, Cédric Vojetta.
C'est l'histoire d'un Syrien qui obtient son doctorat à Paris avec l'aide de sa future épouse, qui lui fait ensuite un enfant blond en guise de reconnaissance avant de les amener vivre dans la Libye de Kadhafi et la Syrie d'Hafez al-Assad entre 1978 et 1984. Cet enfant, c'est Riad Sattouf, l'auteur.
Je me suis longuement demandé pourquoi quelqu'un - a forcieri mon frère – aurait soudainement l'idée de m’offrir ce roman graphique à l'occasion de la fête chrétienne la plus célébrée, Noël. Et puis tout d'un coup, ça a fait tilt :
- je suis blond,
- j’ai fréquenté un collège situé en Zone d'Education Prioritaire (ZEP) où nombre de mes amis étaient des musulmans dont les parents ou grands-parents étaient venus de Turquie, du Maroc ou d'Algérie,
- mon épouse est née au Maroc avant d’y vivre près de 10 ans, et
- j'ai à un moment de ma vie travaillé pour un fonds d'investissement dont le principal actionnaire était le gouvernement libyen et où une partie de notre travail quotidien consistait à former des jeunes libyens aux techniques des marchés financiers. C'était à l'époque où Kadhafi était encore au pouvoir, courtisé par les grands de ce monde - les Sarkozy, les Blair et tous les autres.
Voilà pourquoi, je pense, j'ai reçu ce livre.
Mais sa lecture fut néanmoins un choc: mes expériences en rapport avec le monde musulman ont presque toutes été positives, alors que ce livre autobiographique est diamétralement opposé, offrant une vision systématiquement négative des cultures musulmanes. Tant et si bien que j'en suis venu à me demander où était la vérité. La mienne ou celle de Riad Sattouf?
Alors oui, ce livre est drôle à pleins de moments, mais aussi grave et triste tout du long. Avec des stéréotypes à n'en plus finir sur tous les côtés supposés négatifs des musulmans.
Je n'aime pas beaucoup le père de l'arabe du futur, lui qui défend toujours sa culture avant son enfant. ‘Les autres me traitent de sale juif, de fils de chien’ dit Riad à son père. ‘Tu as du mal comprendre’, lui répond-t-il. Plus loin : ‘C'est moi qui commande’, dit le père quand il s'agit de décider si leur fils va aller ou non à l'école locale où sévissent nombre de harceleurs racistes en puissance. Une phrase qui en dit long. C'est aussi lui qui décide d'amener femme et enfants en Libye puis en Syrie, sa femme étant inexistante tout au long du livre. Un signe. Et puis son obsession d'avoir une Mercédès - un peu l'équivalent de la Rolex chez le publicitaire Séguéla: ‘Si à 50 ans, t'as pas une Rolex, t'a raté ta vie’.
Sans oublier le bouquet final, quand la mère de Riad se décide enfin à l'ouvrir, pour dire à son mari de ne pas encourager la haine des juifs chez son fils...
‘Ahhh! Regarde! Ta mère, Elle aime les juifs! Quand Je l'ai rencontrée, elle avait tous les disques d’Enrico Macias’. Ça m'a immédiatement rappelé que j'avais été à un de ses concerts à Londres, avec mon épouse, et on était les seuls à ne pas être juifs dans la salle de spectacle. La sécurité à l'entrée m'avait fait un peu peur pour être honnête, c'était comme prendre un vol international, avec la machine infra rouge, les fouilles au corps, etc. Mais j'avais adoré le concert, ainsi que l'ambiance mise par tous nos voisins du soir.
Alors oui j'ai aimé ce livre - cinq étoiles pour la forme et les dessins, une seule pour le contenu, 3 en moyenne - mais j'attends de lire la suite avec impatience, dans le tome numéro 2, pour voir si l’auteur retombe sur une note un peu plus positive. C'est tout le mal que je lui souhaite, pour lui et tous ses lecteurs, à commencer par les jeunes qui vont influencer les générations futures. Inch' Allah.
O.V.
Petite critique littéraire de

Je ne suis pas un grand amateur de bande dessinée - la dernière que j'ai lue, c'était en 2005 et c'était un cadeau de mon ami Sylvain Douroux, pour mon anniversaire. "Le sommet des Dieux" était un manga et pour dire la vérité, je l'avais bien aimée pour une seule et bonne raison : il y était question de montagne - un environnement que j'ai toujours beaucoup aimé - et l'ami en question avait lui-même gravi le Mont Blanc étant jeune, ce qui donnait une valeur symbolique supplémentaire a son cadeau.
Dix ans plus tard, je lis donc 'L'arabe du futur', encore un cadeau, pour Noel cette fois, et de la part de mon petit frère, Cédric Vojetta.
C'est l'histoire d'un Syrien qui obtient son doctorat à Paris avec l'aide de sa future épouse, qui lui fait ensuite un enfant blond en guise de reconnaissance avant de les amener vivre dans la Libye de Kadhafi et la Syrie d'Hafez al-Assad entre 1978 et 1984. Cet enfant, c'est Riad Sattouf, l'auteur.
Je me suis longuement demandé pourquoi quelqu'un - a forcieri mon frère – aurait soudainement l'idée de m’offrir ce roman graphique à l'occasion de la fête chrétienne la plus célébrée, Noël. Et puis tout d'un coup, ça a fait tilt :
- je suis blond,
- j’ai fréquenté un collège situé en Zone d'Education Prioritaire (ZEP) où nombre de mes amis étaient des musulmans dont les parents ou grands-parents étaient venus de Turquie, du Maroc ou d'Algérie,
- mon épouse est née au Maroc avant d’y vivre près de 10 ans, et
- j'ai à un moment de ma vie travaillé pour un fonds d'investissement dont le principal actionnaire était le gouvernement libyen et où une partie de notre travail quotidien consistait à former des jeunes libyens aux techniques des marchés financiers. C'était à l'époque où Kadhafi était encore au pouvoir, courtisé par les grands de ce monde - les Sarkozy, les Blair et tous les autres.
Voilà pourquoi, je pense, j'ai reçu ce livre.
Mais sa lecture fut néanmoins un choc: mes expériences en rapport avec le monde musulman ont presque toutes été positives, alors que ce livre autobiographique est diamétralement opposé, offrant une vision systématiquement négative des cultures musulmanes. Tant et si bien que j'en suis venu à me demander où était la vérité. La mienne ou celle de Riad Sattouf?
Alors oui, ce livre est drôle à pleins de moments, mais aussi grave et triste tout du long. Avec des stéréotypes à n'en plus finir sur tous les côtés supposés négatifs des musulmans.
Je n'aime pas beaucoup le père de l'arabe du futur, lui qui défend toujours sa culture avant son enfant. ‘Les autres me traitent de sale juif, de fils de chien’ dit Riad à son père. ‘Tu as du mal comprendre’, lui répond-t-il. Plus loin : ‘C'est moi qui commande’, dit le père quand il s'agit de décider si leur fils va aller ou non à l'école locale où sévissent nombre de harceleurs racistes en puissance. Une phrase qui en dit long. C'est aussi lui qui décide d'amener femme et enfants en Libye puis en Syrie, sa femme étant inexistante tout au long du livre. Un signe. Et puis son obsession d'avoir une Mercédès - un peu l'équivalent de la Rolex chez le publicitaire Séguéla: ‘Si à 50 ans, t'as pas une Rolex, t'a raté ta vie’.
Sans oublier le bouquet final, quand la mère de Riad se décide enfin à l'ouvrir, pour dire à son mari de ne pas encourager la haine des juifs chez son fils...
‘Ahhh! Regarde! Ta mère, Elle aime les juifs! Quand Je l'ai rencontrée, elle avait tous les disques d’Enrico Macias’. Ça m'a immédiatement rappelé que j'avais été à un de ses concerts à Londres, avec mon épouse, et on était les seuls à ne pas être juifs dans la salle de spectacle. La sécurité à l'entrée m'avait fait un peu peur pour être honnête, c'était comme prendre un vol international, avec la machine infra rouge, les fouilles au corps, etc. Mais j'avais adoré le concert, ainsi que l'ambiance mise par tous nos voisins du soir.
Alors oui j'ai aimé ce livre - cinq étoiles pour la forme et les dessins, une seule pour le contenu, 3 en moyenne - mais j'attends de lire la suite avec impatience, dans le tome numéro 2, pour voir si l’auteur retombe sur une note un peu plus positive. C'est tout le mal que je lui souhaite, pour lui et tous ses lecteurs, à commencer par les jeunes qui vont influencer les générations futures. Inch' Allah.
O.V.
Published on January 20, 2016 03:33
January 7, 2016
Review of ‘Anne Frank, Diary from a young girl’ by Anne Frank
—BUS RIDING BOOKS—
‘Anne Frank, Diary from a young girl’ by Anne Frank
Here is my review of the book…
Apologies for sharing this review days after the New Year festivities. This book about a life in hiding during WW2 is not exactly cheerful but I think this is the perfect time to talk about it.
Because it makes us realise how lucky we are. And what a better gift than this at a time when we are all penning down our new year resolutions?
Yes there are terrorists’ attacks, yes there is the threat of the Islamic state but the world is all in all the safest it has ever been. So we are damn lucky to live in this world, absolutely. This is what the few weeks I cohabited with Anne Frank taught me.
Anne was with me on every bus ride I took over the period, from home to work and back. As time went by, we became really good friends, meeting each other mornings and evenings. Every encounter started the same way, with "Dearest Kitty...", but instead of talking to her teddy bear, she talked to me for her next three years in hiding, in the attic of a warehouse.
During this time, we got closer and closer. She shared very personal things with me, like her love for Peter... Anne's only hope, yet nothing was certain - "would [they] love each other enough to get married?" Anne asked herself. She also taught me about hope. Hope for the end of the war. Hope for peace. "Where there is hope there is life" she said.
Even if I live in a different time and country, and I didn't grow up wise within the same walls as Anne Frank, I quickly realised we had lots in common as she asked herself "Will I ever be able to write something great?" The same question I've been asking myself for years, although clearly not with the same degree of urgency, nor under the same precarious conditions. She was reading a lot too, we also had that in common. What's more? Well, it seems we both had an older sibling who so much more advanced and intelligent than us in our parents' eyes. The very reason why Anne admitted this to me: "not reading books written for adults until I am as intellectually developed as my genius sister Margot".
1942, 1943, 1944. Anne lived through a lot: from the battle of Stalingrad to Mussolini's resignation in 1943 and all the rest of it, the camps, the laws against Jews, the yellow star. And she took me on her incredible journey. But all of a sudden, the diary stopped. The gestapo arrived and captured the eight people who were hiding in the attic. It was not long until Anne and her sister Margot were deported to a concentration camp and died there, their bodies probably dumped in the communal grave.
Only Otto-frank, her dad, survived. And he would spend the rest of his life making sure that the world hears the message from his daughter. To him and her, I would simply like to say "Je suis Anne Frank" and encourage everyone to read Anne Frank's book again, to make her live again, in this life or another.
O.V.
‘Anne Frank, Diary from a young girl’ by Anne Frank
Here is my review of the book…
Apologies for sharing this review days after the New Year festivities. This book about a life in hiding during WW2 is not exactly cheerful but I think this is the perfect time to talk about it.
Because it makes us realise how lucky we are. And what a better gift than this at a time when we are all penning down our new year resolutions?
Yes there are terrorists’ attacks, yes there is the threat of the Islamic state but the world is all in all the safest it has ever been. So we are damn lucky to live in this world, absolutely. This is what the few weeks I cohabited with Anne Frank taught me.
Anne was with me on every bus ride I took over the period, from home to work and back. As time went by, we became really good friends, meeting each other mornings and evenings. Every encounter started the same way, with "Dearest Kitty...", but instead of talking to her teddy bear, she talked to me for her next three years in hiding, in the attic of a warehouse.
During this time, we got closer and closer. She shared very personal things with me, like her love for Peter... Anne's only hope, yet nothing was certain - "would [they] love each other enough to get married?" Anne asked herself. She also taught me about hope. Hope for the end of the war. Hope for peace. "Where there is hope there is life" she said.
Even if I live in a different time and country, and I didn't grow up wise within the same walls as Anne Frank, I quickly realised we had lots in common as she asked herself "Will I ever be able to write something great?" The same question I've been asking myself for years, although clearly not with the same degree of urgency, nor under the same precarious conditions. She was reading a lot too, we also had that in common. What's more? Well, it seems we both had an older sibling who so much more advanced and intelligent than us in our parents' eyes. The very reason why Anne admitted this to me: "not reading books written for adults until I am as intellectually developed as my genius sister Margot".
1942, 1943, 1944. Anne lived through a lot: from the battle of Stalingrad to Mussolini's resignation in 1943 and all the rest of it, the camps, the laws against Jews, the yellow star. And she took me on her incredible journey. But all of a sudden, the diary stopped. The gestapo arrived and captured the eight people who were hiding in the attic. It was not long until Anne and her sister Margot were deported to a concentration camp and died there, their bodies probably dumped in the communal grave.
Only Otto-frank, her dad, survived. And he would spend the rest of his life making sure that the world hears the message from his daughter. To him and her, I would simply like to say "Je suis Anne Frank" and encourage everyone to read Anne Frank's book again, to make her live again, in this life or another.
O.V.

Published on January 07, 2016 12:22
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Tags:
anne-frank
November 16, 2015
Review of ‘Golden boys’ by Sonya Hartnett
—BUS RIDING BOOKS—
‘Golden boys’ by Sonya Hartnett
Here is my review of the book…
This book deserves your attention because it deals with children, the future of our planet. It shows how kids can be strong, yet vulnerable at times and as a dad, I needed to have more insight into how the brain of a child functions and reacts to things.
The story is set in an outer Melbourne suburb around Christmas time, in the middle of the austral summer. But the underlying darkness of the book clouds the glaring sunlight that characterises Australia. Let me explain. We are given to see the life of two families — one with too many kids, too little money and a failing marriage marred with domestic violence (the Kiley's); the other with two kids, mountains of unopened toys' boxes, a swimming pool and seemingly happy parents (the Jenson's). Declan is one of the Kiley’s sons and hates nothing more than to see others being hurt or in difficulty so he takes punches for others to save them from being hit. This is the key premise of that book: sacrificing oneself for others, tying to make things right one way or another, sometimes with a "wrong".
This is what stayed with me after putting this book down: a great lesson of courage. It tells us that of course it's not easy raising children, but it's no reason for lowering one's standards in any way. It reminds us that the smooth veneer of a happy family can sometimes hide something that's not smooth at all. One minute we see the Jenson's dad come with a first aid box to help cauterise the wounds of a kid. The next we see him invite the Kiley's kids to play with his two sons and toys, later finding out that maybe, just maybe, he might have groped some of them. Last but not least, we also learn that he's not really taking care of his own children other than by giving them expensive toys such as cool bikes, skateboards, and all the rest of it.
So that's it? It's just the story of a bad dad who also happen to be a pretty bad husband? Well, yes but no but. The last sentence is what summed it all up: "Tomorrow if the weather is fine, he would run, swim, ride", talking about Declan after he got beaten up badly by the local school bully Garrick. To me, this means “Keep calm and carry on”: probably the best advice of all in the aftermath of the atrocities that struck Paris on Friday 13th November.
O.V.
‘Golden boys’ by Sonya Hartnett
Here is my review of the book…
This book deserves your attention because it deals with children, the future of our planet. It shows how kids can be strong, yet vulnerable at times and as a dad, I needed to have more insight into how the brain of a child functions and reacts to things.
The story is set in an outer Melbourne suburb around Christmas time, in the middle of the austral summer. But the underlying darkness of the book clouds the glaring sunlight that characterises Australia. Let me explain. We are given to see the life of two families — one with too many kids, too little money and a failing marriage marred with domestic violence (the Kiley's); the other with two kids, mountains of unopened toys' boxes, a swimming pool and seemingly happy parents (the Jenson's). Declan is one of the Kiley’s sons and hates nothing more than to see others being hurt or in difficulty so he takes punches for others to save them from being hit. This is the key premise of that book: sacrificing oneself for others, tying to make things right one way or another, sometimes with a "wrong".
This is what stayed with me after putting this book down: a great lesson of courage. It tells us that of course it's not easy raising children, but it's no reason for lowering one's standards in any way. It reminds us that the smooth veneer of a happy family can sometimes hide something that's not smooth at all. One minute we see the Jenson's dad come with a first aid box to help cauterise the wounds of a kid. The next we see him invite the Kiley's kids to play with his two sons and toys, later finding out that maybe, just maybe, he might have groped some of them. Last but not least, we also learn that he's not really taking care of his own children other than by giving them expensive toys such as cool bikes, skateboards, and all the rest of it.
So that's it? It's just the story of a bad dad who also happen to be a pretty bad husband? Well, yes but no but. The last sentence is what summed it all up: "Tomorrow if the weather is fine, he would run, swim, ride", talking about Declan after he got beaten up badly by the local school bully Garrick. To me, this means “Keep calm and carry on”: probably the best advice of all in the aftermath of the atrocities that struck Paris on Friday 13th November.
O.V.

Published on November 16, 2015 02:45
October 20, 2015
‘Raising girls’ by Steve Biddulph

‘Raising girls’ by Steve Biddulph
Here is my review of the book…
This is a 5-star book, fascinating and full of insights on the journey from girlhood to being a woman. It rather scarily taught me all the stages that my daughter is going to go through as she develops, and I will hopefully develop as a dad in lockstep!
The part I liked the most is the one about finding one's ‘spark’ in life, a spark being what defines you as a person, the best answer you can give when asked "what do you do?" Steve Biddulph goes even further by writing: ‘There is a place where our own deepest needs - what we really love to do - intersect with the needs of the world we live in. When we find that place, it's all pure joy’.
As I read this section about sparks, I thought of my discussion with French president Francois Hollande last November. It was at the Sydney Opera House and after an initial little chit chat, of course he asked me ‘what do you do?’ and guess what? Well, I said I was a banker and he went off to speak with someone else like a shot.
I'm still mad at how foolish I was. My spark is and has always been writing; this is me, my soul, who I am and I should have stood up to it. Luckily, I had a second chance later on that night... I met French Foreign Affairs Laurent Fabius and of course he asked me ‘what do you do?’ and guess what? Well, I said ‘I'm writing’, felt so much better and had an interesting discussion about my spark with Fabius! All this to say that I’m determined to help my daughter not only find all the sparks she has in her, but also to stand up to them no matter what.
In conclusion: this book is a must read for soon to be parents, parents or people not so sure about parenthood altogether. But beware, there is one story that this book doesn't tell. It's the one about discovering the happiness to become a dad, to be loved like a dad and to love a baby daughter and her chunky cheeks like a dad. This, only experience can teach, and let me tell you one thing: it's way beyond 5 stars...
O.V.
Published on October 20, 2015 03:14
•
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September 22, 2015
‘The Festival of Insignificance’ by Milan Kundera (2015)
—BUS RIDING BOOKS—
‘The Festival of Insignificance’ by Milan Kundera (2015)
Here is my review of the book…
This is the first novel of Milan Kundera in 15 years and my expectations were sky high after such a long wait. An unconditional fan of Kundera, addicted to The Unbearable Lightness of Being (1984) when I was younger, I am, however, less than impressed with his flimsy novella that indeed delivers nothing but insignificance.
At 86, Kundera seems to have lost what made him such a great novelist. And his problem is my problem because I need to write a review of a book that has no plot, no story, and no 'significant' characters either. The only good thing going for it is that it's quite short, at 120 or so pages.
Anyway, let's get going and try to summarise the book for you, dear reader. I think that perhaps, just perhaps, this is a book about the art of seduction. It's set in Paris, involves Ramon and Dardello, two womanisers trying to score, and goes to great lengths to describe the best body parts of women, including the belly button of Madame Franck, a glamorous woman. You know, the hole in the middle of the belly, the "sole future of any erotic desire".
But beyond the theme of seduction, what underpins the whole book is that one absolutely has to be insignificant in order to be in a "good mood". Characters seem to like only one thing - a good mood, while I only like a good book, but no one seems to care about that. Certainly not Hegel, who said true humour is impossible without an infinite good mood. Certainly not Dardello who is pleased with his fictional cancer because he is in a good mood. And certainly not any of the other characters either, too busy laughing of the stupidity of mankind, because they have a good mood.
But how exactly do we reach a good mood? Certainly not by reading The Festival of Insignificance...
O.V.
‘The Festival of Insignificance’ by Milan Kundera (2015)
Here is my review of the book…
This is the first novel of Milan Kundera in 15 years and my expectations were sky high after such a long wait. An unconditional fan of Kundera, addicted to The Unbearable Lightness of Being (1984) when I was younger, I am, however, less than impressed with his flimsy novella that indeed delivers nothing but insignificance.
At 86, Kundera seems to have lost what made him such a great novelist. And his problem is my problem because I need to write a review of a book that has no plot, no story, and no 'significant' characters either. The only good thing going for it is that it's quite short, at 120 or so pages.
Anyway, let's get going and try to summarise the book for you, dear reader. I think that perhaps, just perhaps, this is a book about the art of seduction. It's set in Paris, involves Ramon and Dardello, two womanisers trying to score, and goes to great lengths to describe the best body parts of women, including the belly button of Madame Franck, a glamorous woman. You know, the hole in the middle of the belly, the "sole future of any erotic desire".
But beyond the theme of seduction, what underpins the whole book is that one absolutely has to be insignificant in order to be in a "good mood". Characters seem to like only one thing - a good mood, while I only like a good book, but no one seems to care about that. Certainly not Hegel, who said true humour is impossible without an infinite good mood. Certainly not Dardello who is pleased with his fictional cancer because he is in a good mood. And certainly not any of the other characters either, too busy laughing of the stupidity of mankind, because they have a good mood.
But how exactly do we reach a good mood? Certainly not by reading The Festival of Insignificance...
O.V.

Published on September 22, 2015 05:01
September 5, 2015
‘The New York Trilogy’, by Paul Auster
—BUS RIDING BOOKS—
‘The New York Trilogy’, by Paul Auster
Here is my review of the book…
Critics say the first instalment in any book or movie trilogy is often the best one. Question is: does this hold true for The New York Trilogy?
Well, Auster's first story is certainly great. The lead character is Daniel Quinn, once father once married but wife and son are now dead. He's writing a book under a pseudonym: William Wilson. Ahhh... the infamous WW initials, like Walter White in the hit TV series Breaking Bad, except in this case, WW is not cooking crystal meth in a SUV down in Arizona, he's just living an independent life within Quinn's mind in New York, writing mystery novels on his behalf.
So far so good, I understand, it's just a story that David Lynch's twisted mind could have created.
So, here we are: this is the perfect trio - Quinn, Wilson and Max Work, his detective character. Then comes trouble: a guy called Peter Stillman, dressed all in white for some reason, rings Quinn's landline and says he wants to speak to Paul Auster. Quinn decides to pretend he is Auster, meets Stillman at this place, and there he’s at the receiving end of what is probably the longest monologue ever written in the history of literature, only to end with Stillman saying: "That makes no difference to me, I know you will save my life mister Auster". What's more, Quinn plants a kiss on Stillman's trophy wife lips as he leaves the place.
All done, the book could end there. Quinn, WW, Auster or whoever the lead character truly is would save the life of Stillman, the same person would run away with Stillman's wife and that would be it!
But no, it would be too simple. Here is the twist: Auster's dead son is also called Peter and he died on the same date that Stillman locked up his own son in some sort of a Babel tower. Then Quinn heads for Grand Central station where he's supposed to identify and then follow Stillman senior, Peter's dad, to make sure he won't come and hurt his son again. Problem is that a second Stillman senior is at the station, sort of a lookalike, are you still following? Quinn chooses to follow the first Stillman for two weeks, taking note of every details of his New York errands.
Soon after I have my first and only light bulb moment: perhaps, just perhaps, Peter Stillman was dressed all in white because he was dead. But the moment I understand this also coincides with the moment where I start to get lost: Daniel Quinn, Paul Auster... who really is the narrator? I’m even more confused when Quinn meets the ‘real’ Paul Auster. We learn that Quinn used to be a poet and wrote a book called "Unfinished business". He then walks through the streets of New York with Quinn. Auster says the Stillman case is over and perhaps Stillman junior has been manipulating Quinn all along. Well, if he’s dead as I assume, it's Quinn's very own mind which would be manipulating pretty much everybody in this story. Unless it’s Auster's of course.
So was there ever a case, was it just a bad dream or the narration of someone suffering from multiple personality disorder, I am not too sure if I'm honest. But the story continues regardless of my doubts.
Quinn waits for Peter Stillman and his wife, for days and nights outside of their building. He remembers the books he wrote under the name of William Wilson. WW like Walter White, in Breaking Bad, remember? Back to the beginning, sort of, but I know my very own end is approaching.
As a new case starts in the second instalment of the trilogy, with mister Black, mister Blue and mister White, I once and for all lose track of who’s who. And after pages and pages of mystery and intricate hide and seek stories between Auster and Auster, Stillman and Stillman, Quinn and Quinn, I am finally and decisively running out of energy. It feels like a marathon I can't finish off, it's simply too long and too tedious for me to carry on. I decide to stop there, before losing track of who I am.
O.V.
PS: Here is my question to other readers: how far did you manage to go and did you get the second story?
‘The New York Trilogy’, by Paul Auster
Here is my review of the book…
Critics say the first instalment in any book or movie trilogy is often the best one. Question is: does this hold true for The New York Trilogy?
Well, Auster's first story is certainly great. The lead character is Daniel Quinn, once father once married but wife and son are now dead. He's writing a book under a pseudonym: William Wilson. Ahhh... the infamous WW initials, like Walter White in the hit TV series Breaking Bad, except in this case, WW is not cooking crystal meth in a SUV down in Arizona, he's just living an independent life within Quinn's mind in New York, writing mystery novels on his behalf.
So far so good, I understand, it's just a story that David Lynch's twisted mind could have created.
So, here we are: this is the perfect trio - Quinn, Wilson and Max Work, his detective character. Then comes trouble: a guy called Peter Stillman, dressed all in white for some reason, rings Quinn's landline and says he wants to speak to Paul Auster. Quinn decides to pretend he is Auster, meets Stillman at this place, and there he’s at the receiving end of what is probably the longest monologue ever written in the history of literature, only to end with Stillman saying: "That makes no difference to me, I know you will save my life mister Auster". What's more, Quinn plants a kiss on Stillman's trophy wife lips as he leaves the place.
All done, the book could end there. Quinn, WW, Auster or whoever the lead character truly is would save the life of Stillman, the same person would run away with Stillman's wife and that would be it!
But no, it would be too simple. Here is the twist: Auster's dead son is also called Peter and he died on the same date that Stillman locked up his own son in some sort of a Babel tower. Then Quinn heads for Grand Central station where he's supposed to identify and then follow Stillman senior, Peter's dad, to make sure he won't come and hurt his son again. Problem is that a second Stillman senior is at the station, sort of a lookalike, are you still following? Quinn chooses to follow the first Stillman for two weeks, taking note of every details of his New York errands.
Soon after I have my first and only light bulb moment: perhaps, just perhaps, Peter Stillman was dressed all in white because he was dead. But the moment I understand this also coincides with the moment where I start to get lost: Daniel Quinn, Paul Auster... who really is the narrator? I’m even more confused when Quinn meets the ‘real’ Paul Auster. We learn that Quinn used to be a poet and wrote a book called "Unfinished business". He then walks through the streets of New York with Quinn. Auster says the Stillman case is over and perhaps Stillman junior has been manipulating Quinn all along. Well, if he’s dead as I assume, it's Quinn's very own mind which would be manipulating pretty much everybody in this story. Unless it’s Auster's of course.
So was there ever a case, was it just a bad dream or the narration of someone suffering from multiple personality disorder, I am not too sure if I'm honest. But the story continues regardless of my doubts.
Quinn waits for Peter Stillman and his wife, for days and nights outside of their building. He remembers the books he wrote under the name of William Wilson. WW like Walter White, in Breaking Bad, remember? Back to the beginning, sort of, but I know my very own end is approaching.
As a new case starts in the second instalment of the trilogy, with mister Black, mister Blue and mister White, I once and for all lose track of who’s who. And after pages and pages of mystery and intricate hide and seek stories between Auster and Auster, Stillman and Stillman, Quinn and Quinn, I am finally and decisively running out of energy. It feels like a marathon I can't finish off, it's simply too long and too tedious for me to carry on. I decide to stop there, before losing track of who I am.
O.V.
PS: Here is my question to other readers: how far did you manage to go and did you get the second story?

Published on September 05, 2015 22:13
•
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Everyday I take the bus.
Everyday I read books.
Everyday I write about them.
Everyday I live through them.
Everyday I read books.
Everyday I write about them.
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