Juliet Escoria's Blog, page 4
December 24, 2015
KNIFING AROUND CUT CUT CUT CUT CUT CUT CUT
December 17, 2015
Hobart :: A Review Of By The Sea, Or, How To Be An Artist And Female, I.E. How To Be Unlikable, Or, How To (Not) Pander&Nbsp;
oh yeah. i wrote about (the Angelina Jolie-Pitt movie) By the Sea and some ‘other stuff’ for Hobart today.
This essay = A+++
If there was a bracelet that said WWEED (what would Elizabeth Ellen do), I would wear it every day.
November 20, 2015
November 12, 2015
November 11, 2015
I have a poem in the newest issue of Forklift, Ohio. It is very sexy book and there is beeswax on...
I have a poem in the newest issue of Prelude. The Lit Hub ran a thing on the issue and you can read that poem here.
Cassette 74 by Dostoevsky Wannabe is out now. It costs $5.40 which is a great value (and who doesn’t love a great value????). I am the “compiler,” which means I asked people whose writing I like a whole lot to send me poems. Those people were Paul Asta, Oscar Bruno D’Artois, Romy Durrant, Lucy Tiven, Zachary Cosby, Sonya Vatomsky, and Chelsea Martin.
I read at the Beep Beep Gallery for part of the Short Flight/Long Drive books’ Yr Girl’s Tour. Mira Gonzalez, Uzodinma Okehi, Chelsea Martin, and Sean Kilpatrick read with me. It was the last ever reading for the Solar Anus Reading series, which Jamie Iredell, Blake Butler, and Amy McDaniel started way back in the olden days, aka 2007. Sean took a video of me reading and you can watch it here. It’s kind of a creepy video because you can’t really see anything.
The Chilean version of Black Cloud is off to the printers. Wheeeeeeeee
I talked about movies I like over at Enclave.
October 2, 2015
Obama hates Christians but loves magic candies?????????????

Obama hates Christians but loves magic candies?????????????
August 19, 2015
some stuff
I will be reading at a music/book festival in Portland, Maine this October called Waking Windows. I’ve never been to Maine. I am looking forward to it. I think the abbreviation for Maine is ME but I’m not entirely sure.
(Did I say this here already? Who knows. I’m bad at having a blog. Anyway,) Witch Hunt, my full-length poetry collection, will be published by Lazy Fascist in May 2016.
August 9, 2015
Réduction
![]()
C’était dans le temps, à l’époque où on pouvait descendre à Tijuana sans passeport. Ça a commencé avec nous deux étendus sur mon lit, on sniffait de la kétamine. Il avait un collègue de travail avec une grand-mère malade qui habitait là-bas; le collègue allait la visiter et revenait avec une couple de fioles de la chose. Mon pas-encore-chum et moi en avions cuisiné une dans la cuisine de mon petit studio de marde, versant le truc dans une casserole en verre inutilisée que ma mère m’avait donnée pour faire de la lasagne. « Les lasagnes c’est nutritif », qu’elle avait dit, « et elles se congèlent bien. » On avait ajouté un soupçon de vanille et on l’avait fait cuire pendant vingt minutes à feu doux, comme pour faire des biscuits. Les cristaux formés étaient jaunes pâles et une fois hachés et sniffés, ils avaient un arrière-goût de produits chimiques et de bonbons.
Mon homme n’était pas grand chose à part sa job—c’était un programmeur, Linux—mais ça je ne le savais pas encore. Difficile d’entrevoir ça quand tu passes tes nuits sur le dos avec la pièce qui cogne dans tes oreilles, quand ta version d’une activité c’est baiser maladroitement. Ça semble tellement stupide et irréfléchi, un immense délire, nous qui débutions notre relation de cette façon-là.
Mais on s’étendait en sueur sur mes draps, sans bouger, et je le regardais. Je regardais droit dans lui et je savais qu’on était taillés dans la même étoffe pâle. Isolés, seuls, on était blêmes et fragiles, mais un sur l’autre on prenait forme, on pouvait presque tenir droit. Ça faisait sens, et c’était pas juste la drogue.
Trois semaines de ce régime-là et il emmenait son laptop et ses vêtements. Il habitait avec son patron, un chrétien, et passer ses soirées en solitaire lui donnait des idées suicidaires. On ne pouvait jamais dormir, et l’aurore, on la passait devant nos écrans d’ordinateur, comme s’ils étaient des miroirs, comme si à les regarder avec assez de force on parviendrait à y voir le contour de nous-même.
La grand-mère à Tijuana est morte, alors on a cessé de cuisiner et on a fait de la coke à la place. Dès fois on se disputait, mais nos mots étaient toujours à moitié sentis, dilués. Il allait au travail et codait. Moi j’étais serveuse et je ramassais mes pourboires. Des fois, je me réveillais à l’aube et me retrouvais emmêlée dans ses bras, un de mes cheveux jaunes collé à son sourcil. On a commencé à saigner du nez. On a fait de la lasagne. Je suis tombé enceinte.
Il m’avait dit qu’il était stérile, que son beau-père avait lancé une canne de bines sur ses couilles quand il avait 9 ans. Je lui avais demandé quelle sorte et il m’avait dit « frits », alors on l’avait fait sans condom et on l’avait fait comme ça à partir de ce moment-là. Il a été assez gentil pour ne pas me demander si l’enfant était vraiment le sien. J’ai été assez conne pour ne pas me demander s’il ne m’avait pas menti depuis le début.
Je prenais des cours de soir, littérature, à l'université. Parfois je me rendais jusqu’au campus juste pour continuer à conduire l’auto, séchant les cours pour manger du Taco Bell. Les rares fois où je me rendais bel et bien en classe, je m’endormais habituellement sur mon bureau, la voix du professeur en berceuse insipide. La grossesse a fait de moi un bébé—tout ce que je voulais c’était dormir et manger. Je revenais à la maison et m’effondrais sur mon lit. Parfois mon chum me prenait dans ses bras. « Mes bébés », qu’il disait, en flattant mes cheveux.
Au deuxième mois, on avait ramassé assez d’argent pour l’avortement. Je n'en voulais pas un, parce que j’aimais le sentir grossir, mais il m’avait convaincu de ma déraison. Seulement, en se rendant à la clinique, le docteur nous a dit qu’il n’y avait pas de battement de cœur. Elle m’a examiné et avec ses doigts gantés et lubrifiés encore à l’intérieur, m’a dit que je devais l’avoir expulsé par moi-même. Le mot « expulsé » m’a fait sentir comme un serpent, comme quelque chose qui s’était détaché de sa propre peau.
Lui, bizarrement, était en colère contre moi. « Comment as-tu pu ne pas t’apercevoir que quelque chose comme ça tombait de toi? » Comme s’il pensait qu’il y avait eu un bébé ensanglanté, se tortillant dans la toilette et que j’avais été trop stupide pour le sortir de l’eau.
On a ensuite sombré dans le néant. J’ai passé les jours après le rendez-vous rivée à la fenêtre de la chambre, le regard fixant notre vue sur la ruelle. Parfois le brouillard rendait le ciel écarlate au coucher du soleil et les oiseaux se perchaient aux fils électriques en silhouettes assombries, mais de manière générale, je l’avoue, je fixais le vide. Il rentrait du travail et me trouvait là, silencieuse et sentant le sang. Il essayait de m’embrasser, sur ma joue, sur mon front, tournant mon visage vers le sien et plaçant sa bouche sur la mienne, demandant silencieusement un baiser en retour, mais c’était toujours lui qui m’embrassait, et moi qui ne faisait qu’être là.
Juliet Escoria, “Reduction”, dans Black Cloud, CCM, (2014)
Traduction de Daphné Cheyenne, avec permission de l’auteur.
July 21, 2015
dostoyevskywannabe:
Cassette 86 is almost ready, the playlist...
July 10, 2015
2am mini rant
feel like if we lived in a world where people were encouraged to acknowledge their implicit biases re: race/gender/class/etc we might be able to live in a world with less racism/misogyny/homophobia/transphobia/ableism/classism but oops we went the other way with that one.
ok, thank you internet, you may now go back to your regularly scheduled programming of pretending that you never have any shitty thoughts about people who are different than you, since this would detract from your ability to freak out every time someone fucks up and betrays their own little ugly instances of human shittiness.





