Manu Larcenet's Blog, page 33

Mon exemplaire de travail.

Rien ne se crée…

Illustrations d’un conte de Christophe Donner (détails)

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« True North »

Demain est un grand jour, béni des incroyants, des ennemis de la persistance religieuse et amoureux du punk rock virtuose, car sort le dernier disque des désormais mythiques Bad religion « True North ».

On peut ne pas l’acheter, mais après, il faudra pas venir se plaindre si l’on meurt plus con que de raison.

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Véridique.

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Illustrations d’un conte de Christophe Donner (détail)

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Tiens, puisqu’il s’agit là de mon premier livre pour enfants (au dessin) il me semble juste de faire partager ici au plus grand nombre possible, l’impression d’excellence graphique qui ressort des revues que j’ai dévorées avec mes propres marmots. Il y a là fourmillement de talents, d’inventivité, d’élégance, qui manquent parfois ( souvent ), cruellement à la bande dessinée.

Autant je dois avouer que les histoires, en général, ne m’inspirent pas grand choses, autant ceux qui les illustrent me la coupent. D’ailleurs, à travailler sur l’histoire de C. Donner, je me rends compte à quel point je me suis « formaté » à la bande dessinée. Mes illustrations ne leur arrivent pas à la cheville.

Allez, hop, une liste non exhaustive des gens qui me l’ont coupée.

Benjamin Bachelier, Robin, Frederic Benaglia, Pascal Lemaitre, Jacques Azam, Anette Marnat, Luc Melanson, Karine Bernadou, Marine Blandin, Serges Bloch, Pascal Lemaitre, Sandrine Martin, Nancy Pena……………..

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L’éternel problème.

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C’est pas tant que l’encrage soit raté… C’est plutôt qu’inévitablement, je fige le mouvement involontaire du crayonné. Le trait s’arrête, net, les noirs se plaquent, tout se raidit.

Et, après, j’entends « Vous faites des bédés?! Vous devez bien vous amuser! »

Tu m’étonnes.

Les moineaux chinois.

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Ces quelques somptueux moineaux sont l’oeuvre d’un peintre chinois à touristes anonyme.

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Yes you can.

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Alors je découvre aujourd’hui que je suis pré-pré-pré sélectionné pour devenir Grand maître de l’année au festival International de la bande dessinée d’Angoulême!

Eeeeeeh ouais, ça, c’est la classe! C’est pas à Bouzard que ça arriverait, ça, tiens!

Cette année, si j’ai bien capté le truc, ce sont les auteurs présents qui vont voter pour un trio qui sera départagé par les Grands Maîtres eux-même! Rappelons à toutes fins utiles que, par le passé, quand les auteurs ont voté, ce furent Goossens et Crumb qui furent sacrés! Comme quoi, on est peut être que de capricieux enfants un peu cons sur les bords, mais, en revanche nous avons du goût!

Alors, bien sûr, comme je suis très sensible aux honneurs, que je leur coure après comme Emile Louis après les adolescentes, je ne peux que me réjouir qu’on ait pensé à moi

Cependant, il me faut lancer ici un vibrant appel aux auteurs votants.

Si, d’aventure, certains d’entre vous aviez derrière la tête  l’idée de mettre mon nom dans l’urne, ne le faites pas! STOP! Reprenons nos esprits et réfléchissons.

Dieu lui-même m’est apparu, hier soir, en mon manoir beaujolois, alors que  j’écoutais Zaz et Cali en sirotant de l’alcool à brûler. Nimbé d’une lumière divine, il m’a demandé de m’incliner. J’eus à peine eu le temps de préciser que je refusais de prendre dans les fesses, qu’il me délivrait son message:

« Demi-Lune, il est de ton devoir de ramener tes condisciples  égarés vers la lumière. Pour cette histoire de Grand Maître d’Angoulême, là, dis-leur de voter Cosey. Je sais que tu trouveras les mots. Et, sinon, t’as qu’à prendre un dictionnaire, Ducon. »

Puis il disparu aussi brusquement qu’il était apparu. Comme Bouzard quand il voit de loin, dans une brocante, une série de vinyles de hard hongrois.

Il me faut donc sortir de ma légendaire misanthropie pour vous parler, amis, collègues, coreligionnaires, frères d’armes pour certains, détestables abrutis pour d’autres, et accomplir ma mission divine.

Pourquoi voter Cosey, me direz-vous? « Ah ah », ricanerai-je en retour.

Eh bien parce qu’il serait obscène que l’on envisagea même de m’accorder un tel honneur avant mon mentor! Enfant, j’ai appris en le lisant, qu’on n’était pas obligé de mettre des poursuite en voiture, des flingues, des vaisseaux spatiaux, des dragons ou des femmes à poil pour faire des livres passionnants. Qu’on pouvait tenter de parler de la nature, des gens, des émotions ténues… de choses très rares en bande dessinée, et qui correspondaient parfaitement aux goûts qui étaient miens.

Aujourd’hui encore, son influence, en tout cas sur moi, est éclatante. Dans BLAST, par exemple. Cosey y est presque à chaque case.

Dieu et moi-même pensons qu’il faut savoir récompenser l’exigence graphique et poétique de l’oeuvre ainsi que la régularité du parcours. Pas une seule merde, le gars! Pas un seul livre pourri. Je le sais, je les ai tous.  C’est ce genre d’artiste qui fait évoluer notre médium, sur le temps, discrètement, modestement, qui participe à lui donner une noblesse certaine. Cette manière de parler de soi à travers les autres n’est-elle pas l’apanage des plus grands? Tiens, encore un truc qui plaide en sa faveur: du peu que j’ai pu en juger, le type lui-même est un monument d’humilité et de gentillesse, ce qui est super rare dans ce métier. Si, si. Je sais de quoi je parle, je suis moi-même un connard prétentieux de première!

Chers auteurs votants, ne vous trompez donc pas de bulletin au moment décisif. Dieu lui-même me l’a dit: « Votez Cosey. Ou aussi Christin et Chris Ware, mais, non, tiens, votez Cosey. Et pas Larcenet, surtout. »

Et ne me faites pas de coup en douce, hein, je vérifierai chaque bulletin avec Dieu.

Autoportrait en Minion.

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