Christophe Claro's Blog, page 73

April 28, 2016

Le tweet (nauséabond) du jour

Je suis émerveillé de la longévité des "rescapés de la Shoah" morts à plus de 90 ans. Ont-ils vécu les horreurs qu'ils ont racontées ?— Henry de Lesquen (@HenrydeLesquen) 27 avril 2016


Dixit, donc, Henry de Lesquen, fondateur du Club de l'Horloge, chantre volage de l'extrême droite, le genre de type qui trouve que Marine Le Pen est de gauche parce qu'elle "s'éclate en écoutant de la musique nègre en boîte de nuit", c'est tout dire. On espère que son "émerveillement" sera à la hauteur le jour où on donnera son nom à une fosse à purin.


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Published on April 28, 2016 02:39

April 27, 2016

Ode au détraquement (retour sur L'Anti-Œdipe)

© Tomi Ungerer1969, l’homme s’envoie en l’air, pas seulement dans la Lune mais à la première Foire du Sexe internationale, quelque part au Danemark, c’est-à-dire nulle part. Bardot, libido, prolo : le désir, dûment attrapé par la queue, commence à circuler partout, il parle, chante, et commence sérieusement à secouer le cocotier pompidolien. Entretemps, un philosophe discret achève de fourbir ces bécanes conceptuelles. Après avoir déplié Bergson et Leibniz, un certain Gilles Deleuze s’apprête à franchir une ligne rouge et faire exploser les logiques du sens. Tout semble duel dans la transgression à venir: philo/littérature, PUF/Minuit, esprit/corps, pensée/désir, et pourtant tout est déjà en mouvement, tout vibre. Alors même que reparaît le livre fondateur de Foucault sur la folie, c’est tout autre chose qui se joue dans l’approche deleuzienne de la « schize », et ce grâce à la rencontre avec le psychothérapeute Felix Guattari. On n’est plus, avec Deleuze et Guattari, dans une archéologie taxinomique de la déraison ; on est passé du coté de la production des concepts. « Le corps est une usine surchauffée » – dixit Artaud. Trente ans après L’être et le néant, c’est au tour de L’Anti-Œdipe de jouer les pavés trublions.
D’une certaine façon, cette extraordinaire boîte à outils qu’est L’Anti-Œdipe, avec son indéniable résonance pop, s’avance sous des dehors polémiques. C’est avant toute chose une critique de l’œdipianisme, et donc une attaque en règle contre la psychanalyse et sa propension au repli triangulaire. Pour Deleuze et Guattari, il est clair qu’on a sous-estimé la question du désir – le grand invité de mai 68… – et qu’il convient d’en cartographier les puissances sismiques. La thèse de départ, qui flirte avec le mot d’ordre, est la suivante : « Si le désir produit, il produit du réel. » Fini l’innocuité fantasmatique, la rengaine papa-maman : on bascule dans la pratique, la production, voire le révolutionnaire. De là l’invocation aux machines désirantes, déjà présentes dans l’art (via Duchamp, Roussel et consorts), mais qui, bien que célibataires, vont chercher à se combiner, à se brancher. La force inattendue de L’Anti-Œdipe, c’est aussi cela : faire que leur livre soit aussi une machine désirante.  Il était temps de s’occuper des flux.
Ce qui frappe en premier quand on ouvre L’Anti-Œdipe, c’est l’écriture, syncopée, éprise de bricolage, décomplexée, une écriture gaie, frondeuse, en quête d’alliés, de complices, et qui invite dans ses rouages les chantres du désir et les mécaniciens schizophrènes. D’emblée, le texte est une boîte à scansion, une ode au détraquement :
« Ça fonctionne partout, tantôt sans arrêt, tantôt discontinu. Ça respire, ça chauffe, ça mange. Ça chie, ça baise. Quelle erreur d’avoir dit le ça. Partout ce sont des machines, pas du tout métaphoriquement : des machines de machines, avec leurs couplages, leurs connexions. » (p.7)
L’abolition de la métaphore : c’est sans doute le grand coup d’état perpétré par Deleuze et Guattari au sein de la sphère philo/psycho. Comme s’ils se mettaient, le temps d’un livre, à délirer, ou plutôt à faire délirer la pensée – celle du corps, celle du territoire – afin de faire sauter le maximum de verrous. L’ouvrage, rappelons-le à toutes fins utiles et séditieuses, est sous-titré « Capitalisme et schizophrénie ». La critique du psychanalysme, pour reprendre le terme employé par Castel quasiment à la même époque,  débouche très vite sur une critique sociale, politique, non des arcanes du pouvoir, dans la lignée de Foucault, mais de l’ingestion de ses rouages dans le corps même du sujet. En réévaluant les puissances de l’inconscient, nos deux auteurs cherchent à mettre sur pied une « méthode » qui serait le contraire d’une réduction, une méthode entièrement dévouée à la production de concepts nouveaux : la schizo-analyse. C’est l’art des devenirs, et c’est  le temps moléculaire. Le désir productif versus l’idéologie mortifère. Depuis, le siècle n’attend plus que nous pour devenir deleuzien.

(Article paru dans le Magazine littéraire) 
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Published on April 27, 2016 21:30

La phrase (cavalière) du jour

"Il semble que la célébration de Mme Ernaux soit devenue obligatoire en France." (Frédéric Beigbeder)
Mais non, Monsieur Beigbeder (puisque il faut apparemment se fendre d'un titre de civilité) la célébration d'Annie Ernaux n'est pas devenue 'obligatoire' ! La preuve: vous la descendez dans les colonnes du Figaro. Tout comme elle est descendue dans le dernier numéro de Transfuge par Oriane Jeancourt Galignani. Tout comme elle est descendue dans La Tribune de Genève par Marianne Grosjean. Tout comme elle est descendue par Jean-Christophe Buisson du Figaro-Magazine
Ce qui est intéressant (hum, façon de parler), c'est la manière dont se déploie cette contre-célébration. Par exemple, Beigbeder joue la carte de l'ironie:
"Une suggestion à François Hollande: ouvrir le Panthéon aux vivants, spécialement pour Mme Ernaux."
Galignani, elle, imagine un mail d'une amie ouzbèke (?!) qui ne sait que répéter "Mais où est l'intérêt?". Quant à Grosjean, elle se contente de nous dire que le roman d'Ernaux "n’est ni mal écrit ni totalement indigne d’intérêt", mais qu'il "lui manque peut-être une certaine poésie". Elle préfère également désigner d'emblée Ernaux par le mot "une septuagénère" plutôt que par son nom, et estime que son livre "sent la naphtaline". J.-C. Buisson, lui, préfère traiter Ernaux douze fois de suite de "prétentieuse" et nous dire que "ce n'est pas de la littérature".
Rappelons que le dernier livre d'Ernaux, Mémoire de fille, raconte un viol. Mais c'était peut-être évident à la lecture de ce post.





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Published on April 27, 2016 02:06

April 25, 2016

La phrase (putride) du jour

"Nuit Debout, c'est la réinvention du totalitarisme." (Alain Finkielkraut, plombier-idéologue)
Je propose immédiatement la création d'un "point Finkraut", qu'on définira ainsi:
"Moins Alain Finkielkraut est reçu à bras ouverts, plus la probabilité qu'il fasse une comparaison impliquant Staline s’approche de 1. »
Il devrait se rendre à l'Odéon et faire un nouvel essai avec les intermittents qui occupent le théâtre, pour voir si l'accueil, cette fois, est plus chaleureux. Mais bon, c'est pas forcément en se pointant là-bas avec une épée signée Péguy qu'il va se faire des amis. Non, le mieux, c'est qu'il aille à l'Académie — ça sera plus facile pour lui de dormir debout.

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Published on April 25, 2016 22:07

April 12, 2016

Un style sinon rien : quand Vilain poncifie

L’essai  de Philippe Vilain, La littérature sans idéal, est tout à fait passionnant, tant par l’incurie de ses thèses que par l’arrogance de ses conclusions. Précisons pour ceux qui ont du temps à perdre que le sujet de son livre est le « désenchantement de la littérature française contemporaine ». Oui, la LFC n’est plus « enchantée » — d’ailleurs, si jamais vous la croisez, vous verrez, elle ne vous tendra pas la main en disant : Enchantée ! Non, elle sera trop occupée à tweeter, sans doute. Mais trêve de plaisanterie.  De quoi s’agit-il ? Quid de ce désenchantage ? Là (ou plutôt : las), j’aimerais tant suivre Vilain dans son constat prudhommesque, quand il dit :
« Dès lors qu’elle n’éprouve plus la nécessité de faire de la langue son enjeu, la littérature triche et ment sur son statut propre, elle abuse le lecteur par une promesse littéraire qu’elle se sait incapable de tenir […]. »

Faire de la langue un enjeu, ça, je comprends. Mais à force de parler de la « littérature » comme d’une entité, on finit par croire qu’elle est entière, ou plutôt l’était, car, voyez-vous, désormais, de « faux » écrivains se sont introduits dans ses murs, « [semant] la confusion dans l’esprit du lecteur » qui ne reconnaît plus alors « le bon grain de l’ivraie ».  Que s’est-il passé ? Eh bien la littérature a subi deux rudes attaques : d’abord Céline, qui a rendu possible une écriture oralisante, pour ne pas dire relax, relaxante (et qui a fait passer Proust pour un réac) ; ensuite les Américains (ou l’argent ?), dont le roman décomplexé a introduit la mondialisation dans l’écriture et favorisé une « « rhétorique standardisée ». Bref, la littérature, aux yeux de Vilain, s’est « castrée à force de se conformer à une production commerciale convenue ».  Elle a subi un « nivellement militaire » qui a « [rasé] le crâne de toute singularité ». Ouch. Sans couilles ni tif, la voilà perdue, tel un bidasse eunuque.
Bon, je pourrais passer en revue les nombreuses thèses que Vilain retourne sur sa page comme autant de pâtés issus de moules en plastique rouges et bleus, mais à quoi bon. Il les façonne avec une rhétorique si éprouvée qu’on pourrait presque les croire résistantes à l’eau, mais à peine tente-t-on de s’en saisir que — scchhouffff, le sable soi-disant conceptuel vous coule entre les mains.
L’écrivain contemporain, selon saint Vilain, fait fi des modèles. Il a rompu avec les anciens et fraye avec l’immédiat. Il a renoncé à l’idéal (=le style) par peur du comparatif. D’ailleurs, Vilain donne plein d’exemples allant dans l’autre sens. Hum. Au lieu de prendre Voltaire comme modèle, l’écrivain préfère les people — comme Moix, par exemple,  qui s’occupe de Claude François – sauf que bon, le chanteur est le sujet de Moix, pas son référent, donc on ne comprend pas bien. Et Beigbeder ? N’est-ce pas risqué de parler du 11 septembre juste après les événements ? « La proximité temporelle » n’est « pas sans danger », nous dit Vilain. C’est vrai que Voltaire n’était pas du genre à réagir au quart de tour (tiens, un tremblement de terre ! ouh-là, attendons encore cinq minutes avant d’en causer).
Mais non, c’est foutu. La littérature est désormais fascinée par le déclin, la chute. Allons bon. Heureusement que Balzac ne raconte que des ascensions, et Hugo que des consécrations… Il faut dit que « le sens s’est dilué dans le karaoké du monde ». La formule est jolie, et si votre guéridon est bancal, je pense qu’elle pourra servir.Passons surtout sur la typologie de l’écrivain à laquelle se livre Vilain :
1/ le pro : il a fait des études et il ne fait qu’écrire, tant mieux pour lui, c’est qu’il en a les moyens, ou est à l’Académie, mais il ne s’abaisse pas à l’intermittence ;
2/ le semi-pro : il fait plutôt ça pour vivre, souvent il bosse dans l’édition, ce grigou ; il se répartit en :2.1 l’écrivain médiatique (il est rusé et bien coiffé)&2.2 l’écrivain auto-institué (il squatte les réseaux) ;
3/ L’écrivain d’obédience(là, on ne comprend ce que c’est, mais c’est pas grave).
Passons également sur la distinction entre critique légitime (la presse papier) et critique illégitime (en gros, les blogs).  La critique légitime se remettra-t-elle de ses hordes de e-critiques amateurs qui ne font que diffuser de  l’opinion ? Pas sûr. Mais il faut dire que la critique légitime n’a pas de chance : elle subit des pressions économiques. On lui a réduit son espace d’expression, du coup elle est parfois obligée de schématiser. Mais au moins elle est légitime. Alors que sur internet, ils sont jaloux, c’est la démocratie qui rame et veut la tête du capitaine. Electronique ta mère, hein.
Quoi d’autre encore ? Ah oui. La notion de valeur littéraire. Vilain voudrait – même s’il sait que ce n’est pas très réaliste – qu’il existe – idéalement… – en librairie un rayon « littérature littéraire » et un autre intitulé « littérature de consommation ». On ne sait pas si ce sont les auteurs ou les éditeurs qui décideront où que c’est qu’il vaut mieux être rangé, mon brave monsieur. Il faudra aussi prouver qu’on fait de la langue un enjeu, et pas seulement économique ou médiatique.
Bon, en fait, j’aurais pu m’abstenir d’écrire ce billet et commencer par le commencement. Oui, car le vrai hic dans tout ça, c’est le corpus dont se préoccupe Vilain. Son corpus (la fameuse LFC), il le circonscrit d’emblée et de façon assez rédhibitoire, et qui plus est en note de bas de page! Oui, à la page 13, il nous dit sans ambages ceci :
« on pourra discuter […] ma position de prendre en otage, sous l’appellation ‘littérature contemporaine’, la littérature la plus médiatisée, la plus primée, la plus vendue aussi, au détriment d’une autre, minoritaire et moins représentée ; mais c’est aussi que cette dernière, sans doute amenée à disparaître, joue un rôle secondaire dans le paysage, et, surtout, qu’elle ne pourrait économiquement pas subsister sans la première qui, si l’on peut dire, la subventionne […]. »

Les baleines qui nourrissent les goujons : on connaît la chanson. Et en plus les goujons vont disparaître. Mince alors. Et les petits éditeurs qui publient des auteurs exigeants, ils sont « subventionnés » par les gros éditeurs qui publient des auteurs faciles ?
On se demande bien comment Vilain peut penser une seule seconde déployer ne serait-ce que l’ombre du poil du cul d’une pensée, non seulement en prenant pour corpus « les plus primés », les « plus vendus », mais en noyant sans cesse le poisson, en se raccrochant aux vieilles branches moisies de la « valeur littéraire », de l’idéal littéraire, qui plus est en ne citant aucun auteur « mineur ». Guyotat est-il mineur ? On ne sait pas. Vilain préfère citer, comme « voix singulières », Nobécourt, Edouard Louis, Carrère, Liberati, Millet, Pancrazi…
Bref, le style est un idéal. Ergo, pas d’idéal = pas de style, et partant, pas de style= pas de littérature. Vilain parvient à penser comme Jourdain à proser. Sauf que je soupçonne Vilain de le faire exprès.
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Philippe Vilain, La littérature sans idéal, Grasset, 16 euros.
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Published on April 12, 2016 23:10

April 11, 2016

Le proverbe du jour

"Quand les forces de l'ordre renversent la soupe populaire, c'est aux forces populaires de renverser la soupe policière."
— Proverbe républicain ?
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Published on April 11, 2016 22:12

Anselm Kiefer



"Comme dynamités, nous recommençons à zéro. Tous nos morceaux sont là, à nos pieds, en un souk improbable, et il ne nous reste plus qu’à faire l’emplette de l’infernal."
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Published on April 11, 2016 07:12

Inculte : travail en procès

Cette semaine, les éditions Inculte sortent un recueil collectif intitulé En procès . Il s'agit de raconter l’histoire du XXe siècle à travers celle des procès qui l’ont jalonné. C’est le pari qu’avait esquissé le collectif inculte dans un numéro de la revue du même nom, et auquel nous avons décidé de donner ici une ampleur nouvelle : en effet, c’est le récit de tout un siècle qui peut être parcouru ainsi, dans toute son envergure historique mais surtout dans toute sa diversité. Si certains grands procès bien connus font date et marquent irrémédiablement leur époque, d’autres, peut-être moins célèbres, plus anecdotiques, voire incongrus, en sont des symptômes plus discrets mais non moins significatifs. Ils disent toute la complexité de leur temps, de ses évolutions historiques, politiques, mais aussi morales, culturelles, esthétiques.
Parmi les contributeurs, vous trouverez outres les membres du collectif, Julie Bonnie, Marie Cosnay, Julia Deck, Pierre Ducrozet, Christophe Fiat, Christophe Manon, Emmanuel Ruben, Frank Smith…

Pour ma part, j'ai écrit un texte centré sur les procès faits aux animaux, procès très en vogue au moyen âge et qui ont disparu à mesure que l'animal se voyait, paradoxalement, octroyé des droits. En voici le tout début:


Animalia bruta. Bêtes malfaisantes : quelles sont-elles ? Viennent-elles du ciel, en frissons de nuées puis en rêches cataractes ? S’abattant rongeant décimant ? Ou écartent-elles les pans des tentes au son du clairon avant de pester et s’élancer ? Ruminent-elles au fond des océans, grésillent-elles entre les pétales, creusent-elles des ombilics dans la vase ? Ou viennent-elles sonner aux portes, la nuit, n’importe quelle nuit, toutes les nuits ? Cachées dans une botte, le dard au garde-à-vous ? Ou assises à la tribune, la tabatière du menton posée sur des mains de bouchers ? Seules avec leurs rayures dans la cage de la jungle – ou lâchant ses dogues dès que s’emplit la rampe du camp ? Bêtes malfaisantes : on ignore encore à ce jour où sont passés les scorpions ailés de l’Apocalypse.Si le mal est le démon, alors il peut élire le réceptacle qui lui sied : homme, femme, enfant, insecte, toute créature brute. Si dieu est vengeur, alors il peut envoyer l’armée qu’il lui plaît : nuages de sauterelles, troupeaux impies, averses infinies. L’esprit malin, aux temps néoplatoniciens, fait escale dans les apparences. L’animal, une escale ? Esclave, escale : ce qu’on soumet sert d’hôte au mal.Bête, brute : le b-a-ba de la bêtise passe par ce bégaiement bâtard.Egorge-t-on, ici et là ? Ô mes amis, voici venu le temps des lycanthropes.

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Collectif Inculte, En procès, 17,90€ 
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Published on April 11, 2016 02:38

April 8, 2016

Ecrire le corps: Riboulet et Wagner au Goethe Institut



Lundi 11 avril, à 19hau Goethe Institut (17, avenue d'Iéna, 75016 Paris)Rencontre entre Mathieu Riboulet et David Wagner,animée par Arno Bertina

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— Écrire le corps —
Un événement conçu et organisé par les étudiants germanistesen Médiation Interculturelle et Traduction de Paris 4-Sorbonne

© Sarah Cohen-Hadria


Le corps comme premier contact au monde, comme identité première, témoin et acteur de l’Histoire dans laquelle il évolue, sera exploré sous différentes formes artistiques. La rencontre entre le français Mathieu Riboulet (auteur du récent Lisières du corps, éd. Verdier) et l'allemand David Wagner (auteur de Vivre à paraître aux éditions Piranha) sera suivie d’un cocktail dans la bibliothèque, l’occasion de découvrir également les œuvres de trois artistes amateurs qui se proposent d’aborder la question du corps à travers la photographie et l’illustration.
(En coopération avec l’Université Paris-Sorbonne, les éditions Verdier et les éditions Piranha)

EXPOSITION
Du 5 au 26 avril 2016 (bibliothèque du Goethe-Institut), les artistes Sarah Cohen-Hadria (photographie), Caroline Herzog (illustration) et Louis Zerathe (sculpture et illustration) auront le plaisir de vous présenter des œuvres réalisées spécialement pour cet événement.

Invitation : lundi 11 avril, 19hEntrée libre, réservation conseilléeMerci d’adresser votre réservation par mail à info@paris.goethe.org oupar téléphone au +33 1 44 43 92 30



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Published on April 08, 2016 04:44

April 7, 2016

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Satie sans jamais oser le demander au FN

J'ai vécu plus de quinze ans dans le Val-de-Marne, à Chevilly-Larue, plus exactement, pas très loin d'Arcueil, donc, et ce sans savoir, pauvre de moi, qu'il y avait à Arcueil un cimetière et que, dans ce cimetière, reposait la dépouille d'Erik Satie. Mais maintenant je comprends mieux. Oui, je comprends mieux, car je me dis que Satie, même décomposé et rongé par les vers, devait continuer d'émettre des sortes d'ondes invisibles mais puissantes, porteuses d'étrange vibrations minuscules, elles-mêmes constituées de molécules subversives. A mon insu, donc, j'ai dû être contaminé par leur sourde diffusion dans l'atmosphère. Quelque chose de gymnopédique a dû m'emberlificouiller la tête.
Pourquoi je vous raconte tout ça? Oh, mais c'est très simple: je viens d'apprendre qu'Erik Satie était un "hypocrite", un "lâche", un "médiocre", un "illuminé". J'avais cru alors naïvement jusqu'ici que c'était un compositeur génial. Il n'en était rien. Heureusement, grâce à Denis Truffaut, la vérité a éclaté.
Qui est Denis Truffaut? C'est un conseiller Front National, qui vient de s'opposer à l'attribution d'un budget visant à commémorer Satie, qu'il traite en fin connaisseur "de membre de parti communiste alcoolique". Oui, Satie, outre un hypocrite, un lâche, un médiocre et un illuminé, était rouge et bourré. La chose aurait pu passer inaperçue sans Denis Truffaut, jeune et vigilant élu FN qui nous rappelle, si besoin est, que "l'art dégénéré" n'a pas disparu, même 80 ans après l'exposition que lui consacrèrent les Nazis en 1937 (deux millions de visiteurs…). Je ne sais pas trop quelle musique écoute ce mélomane averti de Denis Truffaut. Sans doutes les œuvres pour bottes cirées de Vivleu Padloi…
Hélas, Denis Truffaut, malgré sa grande connaissance de l'œuvre et de la vie d'Erik Satie, ne semble pas connaître cette phrase du compositeur, pourtant expressément écrite à son intention, pourrait-on croire:
"Il faut éviter qu'une idée de derrière la tête ne vous descende dans le derrière."


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Published on April 07, 2016 21:13

Christophe Claro's Blog

Christophe Claro
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