L.M. Rapp's Blog, page 3
October 14, 2024
Soothing the mess, my unreliable method for tidying up…
Soothing the mess, my unreliable method…




Of all the rooms in my house, the studio remains the most…spontaneous. When I finally enter it, it’s to settle down in front of the computer and distill my anger, my frustrations and my joys in the sentences which stumble, futile and incongruous, except for those who will take the time to stop and find meaning in them. Or I choose a few branches to build a basket or colors for a drawing. I accumulate materials there: branches, leaves, pine needles, cardboard boxes, strange fruits, old T-shirts, paper, canvas, pencils and tubes of paint. I arrange them methodically or, more often than not, drop them off at random, because when I walk into the studio, I’m on a mission, and that mission has nothing to do with tidying up.
That being said, the chaos that surrounds me ends up nibbling at my balance until the moment when, made nauseous by this debauchery of anarchy, I decide to take matters into my own hands. I have already published a post on this subject in my artist blog, and I realize that this cyclical problem will never leave me. It will return like a rising tide to swallow up all available space, before receding. But, unlike the tide, which does just fine on its own, this mess will require some intervention on my part. I feel ready.
And you? Do you have a wild and fierce piece that you want to tame? Shall we do it together? Step by step, without rushing it and without exhausting ourselves either, since after all, our goal is not to be proud of an impeccable house, but to enjoy an interesting life.
See you soon,
L.M. Rapp

October 1, 2024
Visite gastronomique À Tel-Aviv

Alors que, depuis le début du conflit — presque un an déjà —, certains habitants du nord (au moins 80 000) et du sud (75 000) ont dû abandonner leur domicile, que les autres redoutent les alarmes, les courses aux abris et surtout d’être emporté par un missile, une roquette ou un drone, que nos soldats — si jeunes, parfois à peine sortis de l’enfance — meurent pour restaurer notre sécurité et que les otages agonisent dans les tunnels du Hamas… au centre du pays, la vie a presque retrouvé sa normalité. Il est pourtant difficile de ne pas se sentir déprimés par les nouvelles.
Nous avons décidé de changer d’ambiance et de quitter notre village pour un week-end à Tel-Aviv. Le séjour a commencé par une visite guidée du chouk hacarmel — un marché créé par des immigrants russes fuyant les pogroms —, et d’un quartier adjacent au nom évocateur, Kerem Hateimanim, Le vignoble des Yéménites. Vers 1880, des Yéménites, déçus de la stérilité de cette terre sableuse et trop proche de la mer, se sont contentés, au lieu d’y planter un vignoble, d’y bâtir pour se loger des baraques de tôles. Ce quartier a ensuite beaucoup changé ; mal famé dans les années soixante-dix, il a connu un processus d’embourgeoisement. Ses rues étroites, avec leurs immeubles coquets et leurs plantes en pots, contrastent aujourd’hui avec le marché du Carmel que les propriétaires des échoppes refusent de rénover.




Une promenade agréable, malgré la pénible chaleur de cette fin d’été… Entre le granité d’açaï, les börekas turques, le fish and chips, le malabi et la pita à l’aubergine, au ceviche, au poulet ou à la viande, Dahlia, notre guide, s’efforçait de nous abreuver d’eau ou, pour les plus robustes, de vin blanc ou rosé. Les gens, oublieux des menaces, se pressaient dans les rues et sur les terrasses bondées. En cas d’alerte, trouvez un abri ou allongez-vous sur le sol… Nous avons eu la chance de ne pas subir d’attaque durant notre dégustation, mais cette même nuit, réveillés par les sirènes — cette fois, un missile venu du Yémen — nous avons, l’abri étant fermé à clé, couru nous réfugier dans la cage d’escalier de l’hôtel.

La recherche de plaisirs peut, dans un pays en guerre, faire croire à de l’inconscience ou de l’indifférence. Mais se morfondre dans l’inquiétude ou renoncer aux loisirs semblerait servir l’ennemi. Alors on continue d’apprécier la gastronomie, même si les souffrances des otages affamés nous reviennent sans cesse à l’esprit. Eden Yerushalmi, assassinée avec cinq autres civils par les terroristes qui les gardaient, pesait trente-six kilos à sa mort. Un chiffre lancinant… Trente-six kilos, c’est bien peu.
Je souhaite une bonne — pas excellente ou exceptionnelle, juste meilleure que la précédente — année 5785 à mes coreligionnaires (et aux autres aussi). Que de nouvelles élections nous délivrent enfin de ce gouvernement incapable et dangereux, que les soldats rentrent sains et saufs, que les otages soient libérés, que la guerre s’achève et que la paix — même précaire — revienne dans notre région.
À bientôt,
Laurence M. Rapp
Shukeat peut, pour des groupes, trouver un guide qui parle français. Mais qu’importe la compréhension puisque vous pouvez vous laisser porter par votre goût et par votre odorat… Si vous habitez Israël, ou venez en touriste (courageux !) — bonne chance pour dénicher un vol en cette période où toutes les compagnies étrangères les ont annulés — et désirez participer à une visite, cliquez ici https://www.shukeat.co.il/en/ pour plus de détails.

April 22, 2024
Les vacances en temps de guerre




Ma fille et moi sommes parties, en décembre dernier, célébrer son anniversaire à Eilat. Nous avons quitté la dense région du Sharon pour entamer une traversée du désert dans un paysage azur, ocre et vertigineux sur les routes sinueuses des hauteurs arides. Une recherche infructueuse de cafés ouverts et une pause sommeil au bord de la chaussée sont les seuls incidents qui ont marqué notre voyage. À l’approche de la ville, la géolocalisation nous indiquait que nous nous trouvions au Caire. L’armée l’avait brouillé pour entraver les manœuvres de nos ennemis — dans cette région, les Houthis du Yémen. Cette tactique a réussi à perturber mon sens de l’orientation déjà peu développé. Le premier moment de désarroi passé, Noa a pris les commandes et nous a menées à notre hôtel, non sans parsemer ses instructions de remarques narquoises à mon égard. J’ai riposté en soulignant sa distraction qui nous a causé quelques détours.
La ville se prélassait entre mer et contreforts rocheux. Ce premier contact radieux dissimulait tristesse et abandon. Notre hôtel logeait des réfugiés qui, après les événements du 7 octobre, avaient fui les alentours de Gaza. La promenade d’habitude bondée était déserte, ainsi que les magasins et les restaurants aux devantures brillantes, vides comme autant d’aquariums décimés.
Les dauphins fréquentaient toujours leur plage de prédilection et sont venus nous saluer, avec leurs dos ronds et leurs becs fendus d’un large sourire. Il ne reste plus, hélas, que trois femelles. Les coraux, malgré quelques magnifiques spécimens de poissons multicolores, paraissaient eux aussi en mauvais état. Nous sommes allées nous tremper dans les piscines d’eau salée et avons tenté le massage flottant, une expérience transcendantale et voluptueuse. Le temps était doux, la mer, belle, et l’absence de touristes seyait à notre envie de silence.
La ville abandonnée nous avait conquises et c’est avec regret que nous l’avons quittée. Comment prendre des vacances sur fond de guerre ? Des réfugiés, de jeunes soldats tués et des civils innocents toujours prisonniers du Hamas… Ces précieux moments de plaisir partagé nous donnent pourtant la force de tenir bon. Les fêtes de Pâques approchent et, avec elles, un espoir de libération. Puissent-elles nous apporter celle de nos prisonniers, et celle de tout le peuple d’Israël, avec l’arrêt de cette guerre et l’avènement d’élections.
August 23, 2023
Une nouvelle de Science-fiction sur le racisme
En attendant un recueil qui ne saurait tarder…

Thibault Malfoy, mon conseiller littéraire, nous a envoyé, quelques mois auparavant, cette proposition d’écriture : « La métaphore comme maladie. Certaines métaphores sont trop dangereuses et fautives pour qu’on les tolère. » Une élégante réflexion qui m’a inspiré une courte nouvelle sur le thème du racisme.
Je m’amuse parfois de la façon qu’a mon esprit de s’emparer des concepts les plus éthérés pour les ramener à la trivialité la plus déprimante. D’autres fois, je m’en désole.
En tout cas, je vous souhaite une bonne lecture. Et n’hésitez pas à me dire ce que vous pensez de ce texte.
Fais pas ton Glob !
« Tu ne vas pas manger ce paquet tout seul ! Allez ! Fais pas ton Glob ! Partage avec moi !
— Comment ça, mon Glob ?
— Tu sais bien. Les Globs sont tous avares. Tout le monde le sait. Quelle drôle de question ! Parfois je me demande si tu le fais exprès. »
Ils avaient travaillé toute la matinée dans un local étriqué et Silh avait insisté pour qu’à la pause repas ils s’installent dehors, à l’ombre du vaisseau qui les surplombait de sa masse imposante. Il aimait assister au coucher de la naine rouge qui embrasait l’horizon, tandis qu’au zénith la supergéante dardait ses rayons jaunes avec une placide splendeur.
« J’ai vécu deux mois chez les Globs, dit Silh, et je ne les ai pas trouvés avares.
— Ah bon ? Pourquoi t’es-tu arrêté chez eux ?
— Pour rien… Par hasard… Lorsque mon champ protecteur est tombé en panne, j’ai atterri sur la planète la plus proche. »
La bouche de Zaron se tordit en une moue dubitative et son regard de prédateur glissa vers les fruits jaunes qui semblaient luire dans le sac en papier entrouvert.
« Je ne pensais pas rester, mais comme les pièces détachées ont mis du temps à arriver, je me suis installé dans une chambre meublée qu’une famille louait aux voyageurs de passage. Le seuil de la maison franchi, la grand-mère, qui m’avait jugé trop mince, s’est mise à me gaver d’une multitude de plats préparés de sa main. Elle n’acceptait aucun refus – “Ça se mange sans faim”, qu’elle disait – et je suis reparti avec six kilos en plus. »
Ils n’étaient pas censés partager leurs victuailles. Les rations fades, abordables et roboratives qu’apportait Zaron, un ingénieur qu’il avait rencontré une semaine plus tôt, ne l’attiraient pas de toute façon. Ses habits usés et pas toujours propres révélaient une négligence causée, si l’on en croyait les rumeurs, par une addiction au jeu. Le sourire déplaisant qui s’étira sur ses lèvres minces découvrit des dents tachées.
« T’es un Globs ?
— Mais pas du tout… Je te l’ai déjà dit, je viens de la planète Sark. Je te raconte juste mon expérience.
— Et ta femme ? Elle a un air typé. C’est une Globs, c’est ça ? »
Et une nouvelle de plus !
En attendant un recueil qui ne saurait tarder…

,Thibault Malfoy, mon conseiller littéraire, nous a envoyé, quelques mois auparavant, cette proposition d’écriture : « La métaphore comme maladie. Certaines métaphores sont trop dangereuses et fautives pour qu’on les tolère. » Une élégante ,réflexion qui m’a inspiré une courte nouvelle sur le thème du racisme.
Je m’amuse parfois de la façon qu’a mon esprit de s’emparer des concepts les plus éthérés pour les ramener à la, trivialité la plus déprimante. D’autres fois, je m’en désole.
En tout cas, je vous souhaite une bonne lecture. Et n’hésitez pas à me dire ce que vous pensez de ce texte.
Fais pas ton Glob !
« Tu ne vas pas manger ce paquet tout seul ! Allez ! Fais pas ton Glob ! Partage avec moi !
— Comment ça, mon Glob ?
— Tu sais bien. Les Globs sont tous avares. Tout le monde le sait. Quelle drôle de question ! Parfois je me demande si tu le fais exprès. »
Ils avaient travaillé toute la matinée dans un local étriqué et Silh avait insisté pour qu’à la pause repas ils s’installent dehors, à l’ombre du vaisseau qui les surplombait de sa masse imposante. Il aimait assister au coucher de la naine rouge qui embrasait l’horizon, tandis qu’au zénith la supergéante dardait ses rayons jaunes avec une placide splendeur.
« J’ai vécu deux mois chez les Globs, dit Silh, et je ne les ai pas trouvés avares.
— Ah bon ? Pourquoi t’es-tu arrêté chez eux ?
— Pour rien… Par hasard… Lorsque mon champ protecteur est tombé en panne, j’ai atterri sur la planète la plus proche. »
La bouche de Zaron se tordit en une moue dubitative et son regard de prédateur glissa vers les fruits jaunes qui semblaient luire dans le sac en papier entrouvert.
« Je ne pensais pas rester, mais comme les pièces détachées ont mis du temps à arriver, je me suis installé dans une chambre meublée qu’une famille louait aux voyageurs de passage. Le seuil de la maison franchi, la grand-mère, qui m’avait jugé trop mince, s’est mise à me gaver d’une multitude de plats préparés de sa main. Elle n’acceptait aucun refus – “Ça se mange sans faim”, qu’elle disait – et je suis reparti avec six kilos en plus. »
Ils n’étaient pas censés partager leurs victuailles. Les rations fades, abordables et roboratives qu’apportait Zaron, un ingénieur qu’il avait rencontré une semaine plus tôt, ne l’attiraient pas de toute façon. Ses habits usés et pas toujours propres révélaient une négligence causée, si l’on en croyait les rumeurs, par une addiction au jeu. Le sourire déplaisant qui s’étira sur ses lèvres minces découvrit des dents tachées.
« T’es un Globs ?
— Mais pas du tout… Je te l’ai déjà dit, je viens de la planète Sark. Je te raconte juste mon expérience.
— Et ta femme ? Elle a un air typé. C’est une Globs, c’est ça ? »
May 1, 2023
Un délicieux repas… végan

La nourriture tient une place importante dans mon dernier livre, « ,De chair et de larmes ». C’est pourquoi, en l’honneur de sa publication, je vous ai préparé trois recettes pour un repas végan, plutôt facile à préparer et surtout très bon. Les carnivores ne devraient pas se plaindre.
Deux recettes (la soupe et le dessert au chocolat), sont de mon invention, la troisième (le mujaddara), vient du livre de ,Orna et Ella, deux femmes aux multiples talents qui tenaient un restaurant très apprécié à Tel-Aviv, mais qui a hélas fermé.
Vous me direz que tout ceci n’est pas très littéraire. Chacun cherche son inspiration où il le peut et, dans notre famille, la nourriture a toujours tenu une place primordiale. Lisez le livre et vous comprendrez tout.
Et pour vous y encourager, j’offre un livre gratuit en échange d’un commentaire sur Amazon. N’hésitez pas !
Velouté de poireaux et patates doucesIngrédients
60 g d’huile d’olive
300 g de poireaux (partie blanche) coupés en tranches fines
1 cuillère à café de sel
250 g de patates douces coupées en petits morceaux
700 g d’eau
Une cuillère à soupe de bouillon de légumes (facultatif)
Une pincée de poivre
100 g de crème fraîche végétale
100 g de lait végétal
4 cuillères à soupe de ,levure maltée
Préparation
Chauffez l’huile dans un récipient, versez les poireaux et le sel et faites revenir, tout en remuant, une douzaine de minutes.
Ajoutez l’eau et le poivre et laissez cuire durant 20 minutes.
Ajoutez la crème et le lait et mixez.
MujaddaraAttention : une partie des ingrédients doit tremper pendant dix heures.
Ingrédients
250 g (⅓ verre) de riz rond complet
125 g de lentilles noires
100 g de graines d’épeautre
80 ml (⅓ verre) d’huile d’olive
400 gr d’oignons coupés en cube (3-4 oignons)
2 petites cuillères de sel
Poivre noir
Préparation
Faites tremper durant dix heures le riz et les graines d’épeautre. Même chose pour les lentilles, mais dans un récipient séparé.
Égouttez le riz et les graines d’épeautre, les laver et les faire cuire comme des pâtes durant 20 min.
Deux minutes avant la fin de la cuisson, ajoutez les lentilles préalablement égouttées et lavées. Égouttez.
Chauffez l’huile dans une grande poêle et faites revenir l’oignon à feu moyen durant 20 min, tout en mélangeant, jusqu’à ce qu’il soit doré. Ajoutez le sel et continuez jusqu’à obtenir une couleur marron.
Mélangez tous les ingrédients avec précaution.
Crème au chocolat vegan et sans sucre raffinéIngrédients
1 l de lait végétal
200 g de chocolat à 100 %
90 g de dattes
Préparation
Versez le lait végétal, le chocolat coupé en morceaux et les dattes dans une casserole. Chauffez une dizaine de minutes, tout en remuant, jusqu’à ce que le chocolat soit fondu. Mixez. Laissez refroidir et mettez au réfrigérateur.
*Toutes les marques de chocolat ne se figent pas aussi bien, mais c’est toujours bon.
*Si ce dessert, très fort en chocolat, n’est pas assez sucré à votre goût, ajoutez quelques dattes supplémentaires ou un sirop (d’érable ou de dattes) par-dessus.
April 10, 2023
Dans la rue

Sans trop d’illusions, mais avec l’espoir que tout allait s’améliorer peu à peu, nous avions cru qu’après avoir surmonté l’épidémie de Covid, nous entrerions dans une période de calme et de réparation. Et puis… Et puis… De nouvelles élections, suivies par une menace de lois plus infâmes les unes que les autres, nous ont poussés dans la rue.
Moi, qui n’apprécie pas les grands rassemblements, me suis retrouvée à scander des slogans une à deux fois par semaine dans des groupes de tailles variées. Des plus petits — une quinzaine de piétons agitant des drapeaux sur une passerelle au-dessus de l’autoroute, salués par des klaxons de voitures et de semi-remorques —, jusqu’aux plus considérables — deux cent mille personnes au centre de Jérusalem ou de Tel-Aviv.
Le texte s’est donc écrit sans heurt, avec mon expérience sur le terrain comme inspiration, lorsque ,Thibault nous a proposés un ,Intermède cacophonique.
Merci à Yael Lichtenstein pour cette magnifique photo.
Et voici, sans plus tarder, une courte nouvelle, sorte d’instantané de manifestation.
Dans la rueQue dirons-nous à nos enfants ? Démocratie, démocratie… !
Tout autour de moi, des milliers de drapeaux blanc et bleu. Des centaines de milliers, m’a dit papa. Je crie et m’efforce de tenir mon drapeau bien droit, même si j’en ai mal aux épaules. Devant moi, mon frère a collé contre sa poitrine une pancarte : obligation de résistance. Papa lui a expliqué que c’était le bouclier d’un vaillant guerrier. Il voulait le drapeau, mais je ne le lui ai pas laissé.
Les policiers sont nos frères ! Les policiers sont nos frères !
Les adultes font aussi des bêtises. Ils crient avec un visage sérieux. J’aime bien cette pancarte noire et blanche, mais je préfère le drapeau. La prochaine fois, je l’aurai. Papa me le donnera. Au moins pour le début…
Vous êtes tombés sur la mauvaise génération !
« Sales gauchistes ! Quittez le pays, si vous n’êtes pas contents.
— C’est mon pays autant que le tien. Et je manifesterai si je veux !
— Vous voulez renverser un gouvernement élu ! C’est vous les dictateurs !
— T’as rien compris ! Où sont les lois contre la pauvreté, contre l’insécurité ou pour l’amélioration des infrastructures ? Pourquoi le gouvernement se hâte-t-il de voter cette réforme ? Pour ne plus jamais lâcher le pouvoir.
Rentre à la maison ! Rentre à la maison !
Ça fait trois mois que ça dure. J’en peux plus. Au lieu d’enquêter sur des crimes, je me retrouve à faire la nounou. Trois cent mille manifestants. S’ils s’affolent d’un coup… »
La démocratie ou la révolte ! La démocratie ou la révolte…
Je vais me retourner et lui dire ce que je pense de son sifflet. C’est insupportable ! Quel boucan ! Certaines personnes y prennent vraiment du plaisir.
« S’il vous plaît ! Pouvez-vous cesser ce bruit atroce ? Je ne parviens pas à les comprendre. »
Démocratie, démocratie !…
« Ethan ! Que fais-tu là ? Je croyais que tu habitais dans le nord.
— Cette fois, nous sommes venus à la grande ville pour voir plus d’action. Impressionnant, n’est-ce pas ? Tu connais ma femme ? »
La honte ! La honte !
Ces enfants adorables qui se tiennent avec un tel sérieux… Je n’aurais pas osé amener les miens à une manifestation. Du moins, pas lorsque nous vivions en Russie. Il est vrai qu’à cette époque, elles étaient interdites.
Aussi longtemps qu’en nos cœurs…
J’aurais dû mourir avant de voir ça. Toutes ces souffrances… Toutes les guerres auxquelles j’ai participé… pour en arriver là. Pour qu’un inculpé menteur pathologique nous rafle le pays avec sa bande de mafionaires et d’hallucinés religieux… Tout de même… Même Eddy, qui pousse mon fauteuil roulant, s’en émerveille. Tous ces gens, qui d’habitude se contentent de leur routine, sont sortis dans les rues. Tous ensemble, ils protestent pour sauvegarder leur avenir. Mes filles, leurs maris et leurs enfants ont tenu à m’accompagner. Et l’hymne national… qui m’émeut chaque fois.
Être un peuple libre sur notre terre…
March 2, 2023
My Method for Writing Almost Every Day

I discovered the best advice against procrastination in a tidying book. I would have told you its title if I had managed to find it. I know… You think my house must be in a bad state. Well, you’re wrong. It looks pretty good. But we’re digressing from the subject…
Here is the crucial recommendation that this book taught me. I quote it from memory.
We don’t tidy for the pleasure of tidying, but to create the conditions for an ideal life. Start your day with the activity that is most important to you.
I try to write early in the morning, when the mind, still influenced by dreams, soars without fear on the winding paths of storytelling. When the allotted time is over, I can turn, with a clear conscience, to more trivial tasks.
Sometimes I set my alarm clock at five AM to ensure, in monastic tranquility, the first of the precious hours necessary for a reassuring progression. Too often, I get lost in menial chores and find myself in the late afternoon wishing the days to become 36 hours long.
Put your pen to the paper or your fingers to the keyboard and start moving. Write anything. Once the process has begun, it will be easier to continue.
Another piece of advice—not taken from the book—but just as important. Whatever your activity, award yourself a day off each week.
I wish you victories over procrastination. It’s an ongoing battle. Don’t hesitate to tell me about your difficulties and your successes.
Ma méthode pour écrire tous les jours… ou presque.

Le meilleur conseil contre la procrastination, je l’ai découvert dans un livre de rangement. Je vous aurais bien mentionné la phrase exacte et le titre de l’ouvrage si j’avais réussi à le retrouver. Je sais… Vous vous imaginez le désordre qui règne dans ma demeure. Et bien, vous vous trompez. Elle est plutôt bien rangée. Mais nous nous éloignons du sujet…
Voici le conseil crucial que m’a enseigné ce livre :
On ne range pas pour le plaisir de ranger, mais pour se donner les conditions d’une vie idéale. Commencez votre journée par l’activité qui vous tient le plus à cœur.
J’essaie d’écrire aux premières heures, lorsque l’esprit, encore influencé par le rêve, s’élance sans crainte sur les sinueux sentiers du récit. Le temps imparti achevé, je peux me tourner, la conscience tranquille, vers des tâches plus triviales.
Placez votre stylo sur le papier ou vos doigts sur le clavier et mettez-vous à écrire. Écrivez n’importe quoi. Une fois le processus amorcé, il sera plus facile de continuer.
Il m’arrive de régler mon réveil à cinq heures du matin pour garantir, dans une quiétude monacale, la première des précieuses heures nécessaires à une progression rassurante. Trop souvent, je m’égare dans des tâches moins créatives et me retrouve en fin d’après midi à regretter que les journées ne durent pas 36 heures.
Autre conseil — non tiré du livre —, mais tout aussi important. Quelle que soit votre activité, accordez-vous une pause hebdomadaire.
Je vous souhaite de combattre la procrastination avec succès. N’hésitez pas à me raconter vos difficultés et vos réussites.


