Maude Bergeron's Blog, page 3

Envoyons allègrement promener toutes ces normes sociales...

Envoyons allègrement promener toutes ces normes sociales déplacées.

Abolissons toute cette grossophobie qui rend la vie des personnes aux corps hors-normes terriblement éprouvante, qui les présente comme étant lâches, malpropres, répugnantes et moins importantes. Qui leur empêche d’avoir accès à des soins médicaux, à la pilule du lendemain, à l’avortement, à des vêtements diversifiés ou encore à des sièges adaptés dans les transports et lieux publics.

Dénonçons tous ces jugements envers les corps, la pilosité, les vergetures, la cellulite, les menstruations, les boutons, les dents croches, les modifications corporelles volontaires ou involontaires.

N’écoutons pas tous ces standards de beauté contraignants qui nous dictent ce qui est supposément beau et ce qui est censé être laid, toutes ces contraintes qui nous obligent à suivre des modèles préétablis pour que nous soyons tous.tes identiques.

Condamnons tous ces préjugés qui peuplent nos pensées collectives et envahissent nos quotidiens comme du poison mortel pour les personnes marginalisées.

Nous devons tous.tes prendre conscience de ces graves problématiques pour notre propre bien-être et celui de chaque personne. Les choses doivent impérativement changer, et nous devons cesser de participer à l’exclusion, à l’oppression et à la stigmatisation d’une partie de la population.

Nous méritons tous.tes que nos droits, nos choix, nos apparences, nos identités et nos vies entières soient respectés.

Dessin numérique, 2018, Maude Bergeron

Chaque personne a un corps unique, une identité qui lui...

Chaque personne a un corps unique, une identité qui lui appartient et une apparence magnifique.

Malheureusement, avec toutes les normes de beauté sociétaires qui nous dictent ce qui doit être célébré et ce qui doit être dénigré, nous évoluons depuis notre enfance avec des stéréotypes ancrés profondément. C’est extrêmement difficile de déconstruire tous ces standards inculqués comme étant des vérités absolues, des modèles à suivre sans questionnement. Nous sommes conditionné.e.s à détester nos corps, à juger celui d’autrui, à commenter les choix de chaque individu.

Tout est placé dans deux catégories distinctes et inflexibles dans nos mentalités collectives : ce qui est beau et ce qui est laid.

La minceur, la peau lisse et rasée, et les fesses bombées, entre autres, sont automatiquement classées comme étant jolies.

La graisse, les poils, les vergetures, les boutons, la cellulite et l’asymétrie sont au contraire dépeints comme étant dégoûtants.

On nous oblige à nous conformer à des critères ultra précis pour avoir le droit d’être célébré.e.s et aimé.e.s. C’est complètement ridicule et intolérable.

Même s’il n’est pas toujours évident de briser toutes ces idées préconçues que nous avons envers nous-mêmes et les autres, nous devons absolument arrêter d’encourager ces normes restrictives, toxiques et stigmatisantes. Il s’agit d’un long processus, mais il est nécessaire pour le bien-être, la vie et la santé de tous.tes. Personne ne devrait vivre avec cette forte impression d’être répugnant.e aux yeux de la société entière. Jamais.

Toutes les personnes sont belles comme elles sont, et nous devons sincèrement le crier haut et fort pour abattre enfin ces standards contraignants et violents.

C’est important, parce que nous sommes sincèrement tous.tes magnifiques et valables.

Dessin numérique, 2018, Maude Bergeron

Il y a des personnes qui exercent une emprise particulière dans...

Il y a des personnes qui exercent une emprise particulière dans notre vie, qu’on n’arrive difficilement à éloigner. Des personnes qui restent et demeurent présentes, malgré le fait qu’elles ont des répercussions nuisibles pour notre quotidien.

Le petit côté rationnel sait parfois qu’elles n’ont pas une influence saine pour notre bien-être, mais nos émotions contradictoires se bousculent et prennent le dessus. Une certaine forme de manipulation a souvent lieue, et nous empêche de couper les ponts.

Nous éprouvons un amour difficile à expliquer et à comprendre pour ces personnes, même si elles ne nous respectent pas, même si elles ont des comportements déplacés à notre égard.

Elles contaminent notre esprit, se logent dans nos pensées et occupent tout l’espace restant de notre cerveau. Leurs propos se frayent un chemin jusqu’à nos coeurs pour aspirer lentement ce qu’il reste de notre estime personnelle.

On finit par migrer l’entièreté du blâme sur nos propres épaules. On se dévalorise, finalement convaincu.e.s qu’on ne vaut pas beaucoup, qu’on mérite probablement toutes ces choses qu’elles nous font ressentir.

C’est extrêmement éprouvant de se défaire de ce type d’emprise toxique, qui laisse des vies teintées d’émotions péjoratives. Les conséquences de ces relations peuvent être immenses et marquer pour de longues périodes.

Si vous vivez des relations ardues avec des membres de votre entourage, c’est primordial de comprendre que vous n’êtes pas coupables et responsables des gestes et paroles qui sont posés à votre endroit. Rien ne justifie le fait qu’une personne vous manque de respect, vous violente, vous dénigre ou vous ridiculise. Vous ne méritez pas d’être maltraité.e.s. Vous n’êtes pas faibles et lâches parce que vous restez près de ces personnes.

Vous avez le droit de mettre fin à des relations toxiques, à aller chercher de l’aide professionnelle pour vous défaire des personnes nuisibles à votre santé mentale et/ou physique.

Vous valez sincèrement beaucoup et vos vies sont importantes. Vous méritez d’être entouré.e.s par des personnes qui vous aiment et vous valorisent en permanence.

Vous êtes de merveilleuses personnes, et vos proches devraient toujours vous le refléter.

Dessin numérique, 2018, Maude Bergeron

Pour les personnes qui vivent avec un trouble de la personnalité...

Pour les personnes qui vivent avec un trouble de la personnalité limite, l’hypersensibilité quotidienne est très intense et épuisante.

Des montagnes russes de sentiments se succèdent, sans laisser de place à une neutralité émotionnelle. Tout est toujours ressenti avec vivacité, tant pour les pensées positives que négatives. La simple gêne est plutôt vécue comme de la honte extrême, la tristesse comme du désespoir, la joie comme de l’euphorie, l’irritation comme de la rage.

Toutes ces émotions sont si puissantes, qu’elles créent beaucoup d’anxiété et de culpabilité. Ces personnes se dévalorisent très facilement et leurs visions d’elles-mêmes peuvent devenir péjoratives avec rapidité. Les troubles anxieux et les dépressions sont fréquents, en plus des autres symptômes paralysants qu’elles vivent.

C’est très éprouvant d’avoir cette constante peur que tout bascule en quelques instants, sans être en mesure de contrôler ses réactions aux événements. Osciller entre des extrêmes comme la déprime, l’anxiété, l’euphorie, le désespoir, la honte, ou la colère n’est pas du tout évident.

Un sentiment de vide survient aussi souvent, comme une absence totale d’émotions, d’envies et de connexions avec soi-même et autrui. Entre les périodes d’hypersensibilité et de vide, les journées d’une personne touchée par un trouble de la personnalité limite sont vraiment exigeantes, physiquement et mentalement.

La peur de l’abandon, qui affecte avec intensité ces personnes, peut créer des émotions horribles et augmenter considérablement tout ce qu’elles pensent et ressentent. Parfois, avec ce trop plein de sentiments vifs qui les frappe subitement, elles connaissent un état de dissociation. Cet état survient parce que les ressentis sont trop souffrants et puissants. Ils deviennent donc intolérables. La dissociation peut prendre différente formes, et au final, elle devient une autre source de dévalorisation pour ces personnes.

Dans notre société, elles sont dépeintes avec tant de préjugés et de psychophobie, qu’elles en viennent à croire fermement toutes ces choses ignobles à leur sujet. Une forte incompréhension de leurs conditions gravite autour d’elle et les isole davantage, ce qui ne fait que nuire à leur santé et leur bien-être.

Il est primordial de ne jamais juger les émotions des personnes qui vivent avec un trouble de la personnalité limite. Expérimenter à chaque jour des sentiments et symptômes forts comme elles le font demande énormément d’énergie. Elles font preuve d’une résilience et d’une force hors du commun. Elles n’en sont généralement pas conscientes, malheureusement, puisqu’elles ne connaissent que les conséquences de cette psychophobie systémique qui leur impose de mauvaises idées d’elles-mêmes.

Les personnes touchées par un trouble de la personnalité limite ne sont pas mauvaises et dangereuses. Leurs émotions sont valables et elles ne méritent pas d’être stigmatisées et pointées du doigt.

Elles méritent d’être écoutées, supportées, entourées, aimées et comprises. Jamais d’être violentées, isolées, dénigrées, jugées, stéréotypées et abandonnées.

Dessin numérique, 2018, Maude Bergeron

La plupart des personnes touchées par des troubles de santé...

La plupart des personnes touchées par des troubles de santé mentale vivent seules avec leurs conditions éprouvantes. Elles ont rarement un appui réel et adapté, tant de la part du système de santé, de la société que des individus.

Elles sont isolées pour plusieurs raisons : les préjugés dont elles sont victimes, la psychophobie quotidienne, l’incompréhension des proches, le manque d’accès aux ressources, puis les sentiments de dévalorisation, de honte et de culpabilité.

Ces émotions péjoratives qu’elles ressentent envers elles-mêmes sont extrêmement nuisibles pour leur santé, leur bien-être et leur estime personnelle. Ces pensées existent et prennent autant d’ampleur précisément à cause de tous les préjugés qui sont entretenus dans la société, qu’une majorité partage dans leurs actions et propos. Que ce soit fait d’une manière consciente ou non, avec de bonnes ou de mauvaises intentions, ces gestes et paroles nuisent à la déstigmatisation des troubles de santé mentale. Ils empêchent une grande partie de la population concernée à parler de leurs vécus, à briser le silence et à obtenir de l’aide.

Nous devons tous.tes être présent.e.s pour les personnes qui ont des troubles de santé mentale, tant d’une manière individuelle avec nos proches, que d’une manière collective.

Si une personne de votre entourage s’ouvre à vous pour témoigner d’une situation quelconque, il est primordial d’être à l’écoute sans aucun jugement, sans tenter d’imposer quoi que ce soit. Il ne faut jamais avoir de propos moralisateurs. Avoir un/des troubles de santé mentale n’est pas un choix. Personne ne mérite de se faire répéter sans cesse des discours bourrés d’idées préconçues, qui basées sur les préjugés psychophobes. Elles méritent d’être supportées et encadrées d’une manière appropriée, compréhensive et empathique.

Ces personnes expérimentent des choses horriblement difficiles. Elles doivent être écoutées et respectées pour ce qu’elles vivent, mais aussi pour qui elles sont.

Elles ne méritent pas d’être seules, jugées et isolées. Elles sont merveilleuses et dotées d’une intense résilience, que les personnes n’ayant jamais vécu avec des trouble de santé mentale ne connaissent pas. Leurs vies sont toutes aussi importantes et ne doivent jamais être dénigrées.

Dessin numérique, 2018, Maude Bergeron

Ton enveloppe corporelle est réellement belle, peu importe sa...

Ton enveloppe corporelle est réellement belle, peu importe sa forme, son poids, sa couleur et sa fermeté.

Le fait d’avoir un corps gros, hors-norme, large et/ou mou ne signifie pas que tu es moins importante qu’une personne dans les standards sociétaires. Tu l’es tout autant, et tu mérites d’être traité.e d’une bonne manière à tous les niveaux. La grossophobie est horrible, et les choses doivent changer pour ton bien-être et celui de toutes les personnes.

Toute ces inégalités, ces pressions, ces jugements toxiques et ces oppressions systémiques qui affectent ton quotidien et ta vie entière ne sont en aucun cas justifiés.

Tu as le droit d’avoir accès à des vêtements qui te plaisent, et de porter tous les kits que tu apprécies. Peu importe la quantité de peau et de bourrelets dévoilés, les couleurs, les motifs et les styles.

Tu as le droit d’avoir accès à des soins de santé physique et mentale justes, équitables et respectueux, sans être dénigré.e. Sans subir d’erreurs médicales parce qu’on prend pour acquis que tes problèmes sont causés par ton poids et qu’on n’effectue pas les examens nécessaires pour te soigner.

Tu as le droit de prendre les transports en commun et d’avoir accès à des places adaptées, sans te sentir coupable d’occuper deux sièges.

Tu as le droit de manger un cornet de crème glacée dans une crèmerie sans subir les regards désobligeants d’autrui.

Tu as le droit d’avoir accès à la pilule du lendemain et à l’avortement si tu le souhaites.

Tu as le droit d’avoir une vie sexuelle active selon tes envies personnelles, sans être fétichisé.e.

Tu as le droit de manger une salade, sans qu’on prenne pour acquis que tu es au régime.

Tu as le droit d’être qui tu es, d’être célébré.e et d’être aimé.e.

N’oublie jamais que tu es une personne magnifique.

Dessin numérique, 2018, Maude Bergeron

Si tu as une ou des journées éprouvantes, durant lesquelles tout...

Si tu as une ou des journées éprouvantes, durant lesquelles tout te semble difficile, insurmontable et horrible, sache que ces moments ne définissent en rien ta belle et réelle valeur, ni ton identité.

Ces difficultés à sortir du lit, ces dents et ce corps exigeants à nettoyer, cette nourriture impossible à cuisiner, ces tâches excessivement anxieuses qui sont reportées, ces congés de travail : chacune des choses qui sont irréalisables, à court, moyen ou long terme, ne font pas de toi une moins bonne personne.

N’oublie jamais que ta santé est importante. Tu as le droit de prendre du temps pour toi, peu importe les raisons, les situations et les contextes. Tu mérites qu’on t’écoute, qu’on te respecte, qu’on t’encadre et qu’on t’aide à te soigner. Tu n’es pas un fardeau.

Tes mauvaises journées ne définissent pas qui tu es.

Dessin numérique, 2018, Maude Bergeron

Nous resterons des féministes en criss, tant et aussi longtemps...

Nous resterons des féministes en criss, tant et aussi longtemps que le système permettra, encouragera et favorisera les inégalités, les oppressions, les violences et les injustices.

Notre colère et notre révolte sont légitimes et justifiées. Nous avons le droit d’exiger que toutes les personnes soient respectées, célébrées, écoutées et encadrées. Qu’elles aient toutes accès de manières égales à des services publics, à des soins de santé physique et mentale, à des emplois, à des logements, à des études, à des vêtements et à des vies sécuritaires.

Nous vivons dans une société qui fait la promotion d’une haine collective envers les personnes marginalisées. Elles vivent des situations horribles qui ont des impacts réels sur leur qualité de vie, leurs situations économiques, leurs états de santé, leur bonheur et leur survie. Cette haine est tellement banalisée et répandue, que tous.tes y participent au quotidien, que ce soit d’une manière consciente ou non.

Toutes les personnes font parties de ce système patriarcal oppressif et ont un rôle à y jouer. Il est primordial de cesser de se fermer les yeux devant ces problématiques extrêmes et de prendre part aux luttes féministes inclusives. La vie de plusieurs en dépend, et nous pouvons faire une différence majeure.

Nous sommes et resterons des féministes en criss tant qu’il le faudra, et avec raisons!

Dessin numérique, 2018, Maude Bergeron