Lancelot Cannissié's Blog, page 12
November 10, 2017
Entretien avec Lancelot Cannissié, auteur de l’imaginaire
Aujourd’hui, nous rencontrons le très sympathique Lancelot Cannissié, auteur de Peur primale et autres récits. Merci à lui d’avoir répondu en toute sincérité à mes questions.
Lecteurs qui appréciez le genre fantastique en format court, voici un auteur à découvrir.
Lancelot, pour commencer, quelques mots sur votre parcours ?
Je m’appelle Lancelot, j’ai 30 ans. Passionné par les livres j’ai décidé de suivre une filière littéraire pour ensuite, dans un premier temps, m’orienter vers des études de langues car je voulais faire traducteur avant de changer d’avis et de choisir le métier de libraire ou bibliothécaire (pour le moment je teste les deux pour voir lequel me correspond le mieux).
Présentez-nous votre œuvre…
Mon œuvre Peur primale et autres récits sont de courts récits ayant pour thèmes principaux : les cauchemars, la peur, la psychose ou encore la démence. Il y a tout d’abord une histoire de malédiction où les personnages sont…
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October 25, 2017
La chronique de Gabrielle
Bonjour à toutes et à tous.
Aujourd’hui je vous présente la chronique de Gabrielle dont vous pourrez retrouver le blog ici : chroniqueslivresques.eklablog.com. Je la trouve super bien rédigée et voulais donc la partager sur mon blog car je pense qu’elle y a sa place.
Dans le cadre du partenariat avec Livraddict, j’ai eu la chance d’avoir l’opportunité de découvrir un nouvel auteur, Lancelot Cannissié par le biais de son recueil de nouvelles. Je le remercie pour cette lecture.
J’aime bien la couverture, Les traits me font penser à des griffes, des sillons sur une peau, des chemins qui s’affinent pour arriver à un but précis.
Qui dit recueil, dit un certain nombre de nouvelles, 10 pour être plus précises.
« Elle le frappa et frappa encore avec son sac et il souriait de plus en plus, semblant prendre plaisir à la situation. Elle lui donna un énième coup et se mit à courir, talonné par son assaillant. L’homme la rattrapa mais elle bondit de justesse dans la foule. Elle tomba devant une jeune dame qui poussa un hurlement en voyant la pauvre perdre tout son sang. La foule se retourna pour voir et l’homme retint son geste et s’empressa de ranger son couteau dans la poche de son pantalon. »
Peur Primale et Le Cercle Des Loups sont les deux premières. Quelque chose me gêne dans la lecture, car j’ai eu l’impression de les avoir déjà lu auparavant. Dans Peur Primale nous suivons Jacques et des compagnons habitant dans un manoir. Ils découvrent une statuette sur un marché et l’obtiennent gratuitement, le marchand veut s’en débarrasser. Dès cet instant, des choses vont arriver sur chacun des propriétaires. Dans Le Cercle des Loups, Rudy, un berger, nous dévoile un côté charmant, tout en crocs après avoir affronté un loup venant attaquer ses moutons.
Le Grenier Interdit, où le lieu qu’il vaut mieux éviter. Un petit garçon, Timmy, lance trop fort son ballon et casse une fenêtre chez leur voisin. En échange, il va devoir nettoyer la maison complète du vieux monsieur, mais ne doit jamais s’approcher du fameux grenier. Comme quoi, la curiosité est le vilain défaut. Timmy aurait sûrement eu plus de chance au Carnival Massacre, vu qu’il n’est qu’un enfant. Une fête foraine à Los Angeles, une ville où tout est permis, même les crimes les plus affreux. Personne n’est à l’abri, à moins de n’être pas parfait au yeux du ou des criminel(s). Après de pareils événements, plus de doute, la Terreur Nocturne nous guette. Imaginez que vous voyez des choses, un truc qui traîne dans les parages, qui vous hante. Les actes qui en découlent ne vont plaire à personne.
« Un soir, vers une heure du matin, je crus l’apercevoir. Une créature dont la description allait bien au delà des mots, une comme vous n’en verrez que dans vos pires cauchemars. Une créature à vous faire trembler d’effroi et vous plonger dans une certaine folie, folie qui je pense me gagnait petit à petit. Ce fut là que le drame eut lieu. »
Vint ensuite la Chimère. Cette image qui ne vous lâche pas, ce monstre qui peut prendre l’apparence du Yéti ? Une envie subite de le photographier tel le monstre du Loch Ness, un peu de flou et une peur panique de le voir en vrai ! Serait-ce plutôt ce qui se trouve dans Le Buffet, qui aurait fait fuir notre reporter en herbe ? Qui aurait envie de rester dans une forêt et de se trouver nez-à-nez avec une cabane rempli de nourriture à vie ? Dans tous les cas, il vaut mieux faire attention à ce que nous désirons, car Le Pacte Du Djinn, est à double tranchant. Un départ peu crédible, une suite étrange et une morale réaliste. Tout cela pour nous amener jusque Arkhos,un pays où la fantasy règne en maître. Quoi de plus normal que de terminer par La Forêt Aux Pendus? Une légende qui… le titre raconte déjà ce que la légende raconte, juste que deux enfants la traverse. Pas bien !!!!
Des histoires plus ou moins courtes (allant jusqu’à deux pages au minimum). Elles sont variées, parfois avec un coté fantastique, parfois dans le réel. Je dois avouer que je n’ai pas frémi à la lecture de ses nouvelles. Pourtant j’aime beaucoup ces thèmes, l’horreur, les frissons, la terreur, la noirceur, mais dans ce recueil j’ai trouvé que cela manquait de piquant. Je m’attendais plus de suspense, de macabre, même si Carnival Massacre est pas mal dans son style. Usant de la psychologie humaine pour parvenir à ses fins et du chantage aussi.
En conclusion, il y en a pour tous et toutes. Même si je n’ai pas frissonné comme je l’aurai aimé sur toutes, il y en a quelques unes qui sont sympathiques. Quelques morales ressortent du lot. Ce livre peut-être lu par bon nombre de personnes.


October 21, 2017
Nouvelle couverture
Bonjour à tous !
Aujourd’hui je vous propose ce post pour vous parler de ma nouvelle couverture qui remplace l’ancienne sur Amazon qui me paraissait trop simple et pas assez travaillée à mon goût. De plus, elle ne révélait pas assez le contenu du livre, c’est à dire son genre et pouvait induire en erreur le lecteur. Au début je pensais rouge comme sang et le coup de griffe du loup-garou mais apparemment cela n’était pas clair pour tout le monde et il fallait lire le livre pour voir ce qu’il recélait. Une des personnes à qui j’ai envoyé mon livre en a dit ceci :
Ce n’est carrément pas la couverture de ce roman auto-édité qui m’a donnée envie, elle me dit carrément rien sur ce à quoi s’attendre, elle est vraiment trop simple. Il faut passer à la 4e de couverture pour se faire une idée.
C’est pour cela que j’ai opté pour une couverture plus sombre et plus dans le style de mon livre.
Je ne sais pas ce que vous en pensez mais moi je l’aime bien et la préfère largement à l’ancienne.
Alors dites-moi dans les commentaires ce que vous en pensez, merci à vous.


October 20, 2017
Les états d’âme du poète #2
Le mal que l’on se fait
A l’état de brute
Quand les poids du regret
En alourdissent la chute
Les mots que l’on dit
Que l’on brûle
Comme un feu maudit
Un sombre préambule
Et la douleur que l’on ressent
En une myriade d’épines
Qui nous rongent le sang
Nous fait courber l’échine
C’est là que l’on regrette
Les larmes en pluie de remords
Quand le chagrin vous guette
Lentement vous fait du tort
La douleur des mots
Les mots qui entaillent mes lèvres
Douleur sempiternelle
Un sombre songe, un mauvais rêve
Noyé par les larmes de sel
Je lutte contre les courants enragés
D’un pardon indicible
En ma bouche, éternelle scellée
Je me suis fait la cible
De ces violentes tempêtes
Les foudres de colère éclatent
Le châtiment me guette
La dame aux pensées écarlates
Brûle, feu en mon cœur
Incandescence, flamme oscillante
Qui lentement se meure
Dans une éternelle tourmente
Torture morale
Brûle feu incandescent
Incendie mon cœur
Que même les torrents
Les tourments, les douleurs
Ne pourront éteindre
Les fleurs épineuses
Qui cherchent à m’étreindre
Ont une mine affreuse
Lentement tout se fane
Pris dans les affres du temps
Les odieux, les profanes
Me rongent jusqu’au sang
Alors je prends la route
De l’éternelle solitude
Une voie en déroute
A genou par habitude
Un misérable fou
De ma peine, les contrecoups
Ni vivant ni mort
Dévoré par le tort


October 16, 2017
Les états d’âme du poète !
Je vous présente aujourd’hui deux poèmes simples mais qui traduisent l’état d’esprit dans lequel je me suis retrouvé plongé ces derniers temps. En espérant qu’ils sauront vous plaire et vous marquer.
Je vous souhaite une bonne lecture en entrant dans mon univers.
Les erreurs
Les erreurs que chacun commet
Forment une lourde chaîne
Qui enlace le pied
Nous empêche d’avancer
Qui lentement nous freine
On y voit l’espoir
Comme des bris de verre
Lorsque l’on marche les yeux fermés
Borgne dans le noir
Qui au pays des aveugles
Oscille telle une flamme
Brûle un cœur de fer
Qui dans les ténèbres, se sent seul.
Remords
Dans les effluves nauséabonds
Du temps qui lentement passe
Brouillard délicatement furibond
Qu’en une idée noire je chasse
Remords et re-torts
Qui en mon âme meurtrie
Hurlent les mauvais sorts
Comme les chiens dans la nuit
Alors j’écris ces vers
Des mots petits mais douloureux
Qui mourront sous terre
Quand un jour ils se feront vieux.


October 12, 2017
Chronique de Delphine
Bonjour à tous !
Aujourd’hui je vous présente la chronique de Delphine :
Coucou !
Voici ma chronique :
En temps qu’adepte de textes fantastiques et horrifiques en tous genres, j’étais très curieuse de découvrir Peur Primale et autres récits, le recueil de Lancelot Cannissié. Merci encore à lui pour ce partenariat !
Dans la forme, il y a de nombreux petits défauts, qui parfois gênent la lecture : tournures malheureuses, erreurs de syntaxe, petites coquilles… Sans que ce soit dramatique, rassurez-vous.
Dans le fond, on peut saluer la diversité des sujets traités, de bonnes idées, des thématiques intéressantes. L’auteur a certainement été abreuvé d’excellentes influences – je pense notamment à Stephen King avec, entre autres, son Joyland. Par moments, j’ai trouvé que les passages du réel au fantastique étaient trop rapides, trop précipités. Certains dénouements n’étaient pas non plus tous très clairs pour moi.
J’aurais aimé que les récits prennent davantage leur temps, en termes de descriptions, d’ambiance, de connaissance des personnages. Que l’ensemble soit davantage étoffé. Je pense que la nouvelle qui m’a plu le plus est sans surprise Carnival massacre (c’est la plus longue, et de loin puisqu’elle culmine à environ 40 pages). L’univers des fêtes foraines est toujours agréable à retrouver en littérature, et le passage dans la galerie des miroirs était particulièrement bien trouvé.
J’ai aussi apprécié l’idée du loup-garou, avec tout le mystère sur son identité, ainsi que celle du grenier interdit dans lequel le petit garçon n’ a pas le droit de se rendre (celle-ci réveille instantanément nos peurs d’enfance).
Dans l’ensemble, je dirais que de petites choses pourraient être peaufinées, mais il y a un petit quelque chose qui se dégage de ces histoires, un charme propre. Cela tient sans doute au fait que l’auteur doit les chérir sincèrement, je pense, et avoir mis tout son cœur dans leur écriture. Je suivrai les prochaines publications de Lancelot Cannissié avec plaisir et intérêt !
Je suis ravi d’avoir eu son retour et surtout qu’elle ait pu apprécier sa lecture malgré quelques petites erreurs et j’espère qu’elle pourra lire mes prochaines histoires.
En attendant plus de nouvelles, stay tuned !
October 8, 2017
Chronique de La folle des Bouquins
Il y a quelques semaines j’envoyais mon livre Peur primale et autres récits à 5 lecteurs sur le site de Livraddict afin d’y recevoir leurs avis. Pour le moment un d’entre eux a fait son retour sur le livre et à ma grande joie et surprise, elle a apprécié sa lecture.
Voici ça chronique :
Auteur : Lancelot Cannissié
Parution : 2017
Genre : Fantastique, horreur, nouvelles
Nombre de pages : 140
Résumé :
Venez et entrez dans l’univers macabre de Lancelot.
Frissonnez avec la statuette maudite, menez l’enquête avec l’inspecteur Maurel ou osez braver l’interdit en pénétrant le grenier avec Timmy. Il y a aussi la foire où des choses étranges et inquiétantes se déroulent.
Peu importe l’endroit, vous n’échapperez pas aux monstres tapis dans l’ombre de ma plume.
Mon avis :
Tout d’abord je remercie Lancelot Cannissié et Livraddict pour l’envoie de ce livre.
Dans ce recueil, il y a dix nouvelles : Peur Primale, Le Cercle Des Loups, Le Grenier Interdit, Carnival Massacre, Terreur Nocturne, Chimère, Le Buffet, Le Pacte Du Djinn, Arkhos, et La Forêt Aux Pendus.
La couverture de ce livre est simple mais jolie, elle nous rend curieux de savoir ce qu’elle renferme.
Par contre, j’ai trouvé qu’il manquait un sommaire pour retrouver plus facilement la nouvelle que l’on souhaite relire.
Ce qui est bien avec ce recueil de nouvelles, c’est qu’il y en a pour tous les goûts. Il y a du suspens, de l’horreur et aussi du fantastique. Ma nouvelle préférée a été » Le Grenier Interdit « , car le suspens y était bien présent, j’ai trouvé aussi qu’il y avait une morale à cette histoire < la curiosité est un vilain défaut >. Mais aussi, » La Forêt Au Pendu » est celle qui m’a le plus fait frissonner. Ayant une peur bleue des forêts, je me suis très facilement mise à la place des deux protagonistes. Certains récits mon surpris dans le bon sens du terme, lorsque par exemple, j’ai lu » Le Cercles Des Loups » je me suis rendu compte seulement à la fin que j’étais complètement à côté de la plaque. » Terreur Nocturne » m’a fait froid dans le dos, je crois que c’est celle qui m’a le plus perturbé.
J’ai beaucoup apprécié le style de l’auteur.
J’ai passé un très bon moment en compagnie de ce petit livre de cent quarante pages. C’est un livre très rapide à lire et parfait pour le mois d’octobre.
Au fils de ma lecture, j’ai pu remarquer qu’il y avait des petites fautes de frappe comme un point oublié, un tiré de dialogue pas à sa place et cetera… Mais cela n’a gâché en rien le plaisir que m’a procuré ces nombreux récits.
Je conseille ce livre à toutes les personnes qui on l’âge de lire des récits effrayants. Les personnages sont attachants et très hétérogènes. Les nouvelles sont de différente taille, il y en a des courtes et des longue. Ce livre mérite d’être plus connus.
http://la-folle-des-bouquins.blogspot.fr/2017/10/peur-primale-et-autres-recits.html
En espérant que sa critique vous donnera envie de me découvrir, stay tuned !
October 7, 2017
Les regrets
Vous est-il déjà arrivé de faire quelque chose que vous regrettez aujourd’hui ? Quelque chose qui, encore maintenant, vous poursuit et ne vous lâche plus ? Moi c’est ce qui m’arrive depuis un long moment. J’ai fait des choses qui ont choqué, des choses qui ont blessé et que je regrette sincèrement. J’aimerais pouvoir m’excuser, demander pardon mais est-ce que mes excuses seront acceptés ? Le mériterais-je ? Si quelqu’un a la réponse à cette question, je saurais l’écouter.
Voilà c’était la petite pensée du jour. Je reviendrai pour vous parler plus en détail de mon projet de science-fiction.
Stay tuned and take Care my followers.


September 21, 2017
TAG – Mon rapport à la lecture
Bonsoir à toutes et à tous !
Ayant découvert ce TAG super intéressant sur la page de Melle Cup Of Tea, je me suis dit qu’il serait pas mal que je me lance aussi et que je réponde à toutes ces questions.
C’est donc avec un immense plaisir que je vous présente : Mon rapport à lecture !
Quel est ton rythme de lecture ?
Je dois avouer que je suis très lent à lire un livre et que j’en lis donc pas plus de 5 par mois. En fait, je suis en ce moment plus écriture que lecture et ayant beaucoup à faire avec mes histoires, je ne trouve plus ou ne prends plus le temps de lire. Cependant je compte bien m’y remettre et rattraper mon retard.
Un ou plusieurs livres en même temps ?
Il m’arrive souvent d’entamer un autre livre avant d’avoir terminé le premier et d’alterner entre les deux. Le plus souvent ce sont de très gros roman que j’ai du mal à continuer.
Papier ou ebook ?
Je suis plutôt papier. J’adore le son des pages qui se tournent, l’odeur du livre, etc. Et puis je n’ai pas de liseuse, seulement mon portable et je ne trouve pas ça pratique pour lire. Il paraît pourtant plus aisé de transporter une liseuse qu’un gros bouquin quand on veut voyager avec sa lecture mais moi je préfère le papier.
Relis-tu tes livres ?
Je ne relis jamais mes livres, préférant les nouveautés ou sûrement à cause de ma flemme légendaire. Généralement je lis un livre puis le range dans la bibliothèque pour ne plus le ressortir. Il y a pourtant bien des livres que j’aimerais relire tel que » A la croisée des mondes » de Philip Pullman ou encore les Harry Potter mais pour le moment je préfère lire des livres que je n’ai pas encore lu.
As-tu déjà eu une panne de lecture ? Que fais-tu pour en sortir ?
Je pense que la panne de lecture nous est déjà tous arrivée et qu’il y a un moment où on se sent pas de lire et qu’il nous faut faire une pause. Je n’ai pas le remède miracle à cela et attends juste que ça passe.
Qu’est-ce qu’un lecteur ?
Je dirais que c’est tout simplement quelqu’un qui lit ^^.
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La dimension Vaar – extrait de » L’île du bout du monde «
La dimension Vaar était un monde aussi grand que le nôtre, pourvu d’îles de toutes tailles où vivaient d’horribles bêtes, petites ou bien immenses que l’on devait appeler Vaaria, les maîtres de Vaar. Cette étrange et inquiétante dimension était faite d’un mélange assez curieux et paradoxal de beauté et d’horreur. Le sublime des paysages bariolés, des plages d’or et la repoussante apparence des créatures qui y habitaient donnaient à cet univers une dérangeante singularité. Ubescrivelig était leur grand maître, Sluge lui avait pour mission de sonder et rechercher d’éventuels mondes où les créatures comme les Natilks ou encore les Wilbedrugs, d’énormes oiseaux aux becs sertis de dents aussi coupantes qu’une lame de rasoir et ressemblant à nos albatros actuels, pourraient se développer et proliférer. Quant à Afskridte, il avait l’ingrate tâche de dévorer, avec deux autres comme lui, tout ce qui se trouvait dans ces mondes parallèles qu’ils avaient le malheur de trouver.
Bien entendu il n’avait jamais quitté Vaar ni même leur île mais ils étaient tombés dans un long sommeil d’environ un siècle, laissant les immondes (comme ils avaient coutume de les appeler) saccager tout sur leur passage. Leur monde tombait en ruines ; tout ce qu’ils avaient pu concevoir était en train de disparaître et ils ne pouvaient plus rien y faire. Aussi, après qu’Ubescrivelig eut demandé au Grand Conseil et leur éternelle sagesse ce qui leur incombait, il avait été décidé qu’ils devraient tous quitter Vaar, laissant leur monde en proie au chaos. Il ne restait, en effet, plus rien de leurs cités jadis immenses et flamboyantes de mille feux qui crépitaient alentours. Elle ressemblait presqu’à celles décrites dans les débuts du 20ème siècle par le célèbre écrivain H.P Lovecraft, à croire que lui aussi aurait fait ce drôle de rêve. Il y avait certes une grande différence entre les monstres nés de la plume de l’auteur et ceux qu’Henri avait pu entrapercevoir dans ses terribles cauchemars et pourtant, paradoxalement, une inquiétante similitude.
Ce fut par une longue nuit d’orage qu’un éclair vint frapper le voile invisible qui séparait les mondes, laissant à Sluge le loisir d’entrevoir notre terre. Il eut le temps de la sonder avant que le voile ne se répare de lui-même et il put juger de son atmosphère propice à leur bon développement. Il demanda une convocation auprès du Conseil et il fut convenu qu’ils iraient visiter cet autre monde lorsque leur temps serait venu. Afskridte était impatient de le dévorer, sûr qu’il devait être délicieux voire même succulent. Il prenait tout cela pour un jeu de chasse, contrairement à Ubescrivelig et Sluge qui ne désiraient que la sauvegarde de leur espèce et qui étaient beaucoup plus sages que leur frère. Vaar était en train de mourir et les cités jadis florissantes tombaient dans des abîmes que le temps avait forgés durant des siècles de débâcle. C’était les petites créatures qui étaient responsables de la grande catastrophe, ils avaient la fâcheuse manie de tout saccager sur leur passage, se nourrissant de tout ce qu’ils pouvaient trouver. Même Afskridte n’était pas aussi gourmand, d’après Sluge. Ce dernier ne s’était en effet contenté que de deux mondes, ce qui était peu pour eux. Mais les immondes, eux, c’était une toute autre histoire.
Jens avait entendu cette histoire en rêve, d’Ubescrivelig en personne qui avait profiter d’une légère déchirure dans le voile du temps et de l’espace pour lui envoyer ce funeste message. Le Danois avait tout relaté dans son journal et l’histoire était tombée depuis aux mains des esquimaux et de leur chef, celui-là même qu’était en train d’interroger Henri. Ce dernier écoutait avec un vif intérêt et au fil de l’histoire sa curiosité s’accrut. Il en était à la fois terrifié, choqué et excité. Une excitation qu’il n’avait pas connue depuis des années et c’était cela qui l’effrayait. L’esquimau leur proposa de rester pour la nuit et qu’ils pourraient repartir le lendemain. On les conduisit dans un igloo réservé spécialement pour les étrangers et ils purent dormir. Henri repensa à l’histoire de Jens et il en eut du mal à trouver le sommeil. Cette Vaar était le prélude au chaos, à l’apocalypse. Quelque chose de terrible était en train de se profiler à l’horizon, soufflant et balayant tout sur son passage, tels les vents rageurs de la destinée. Il ne rêva pas cette nuit-là mais il était tout de même inquiet et il avait très peur. Rien qu’à y penser il en eut les poils hérissés.
René, lui, tentait de se convaincre que toute cette folie n’était que pure fantaisie et qu’il n’y avait pas plus d’île que de neige au Sahara. Cependant, la résolution et la crédulité de son compagnon concernant cette sombre affaire le rendaient nerveux et ne pouvant dormir il sortit faire les cent pas. Henri qui ne dormait que d’un œil l’entendit sortir et décida de le rejoindre. Il savait son ami soucieux et lui demanda ce qui le tracassait.
« Toute cette histoire est dingue et j’ai beaucoup de mal à y croire, répondit René. Pourtant… Je ne peux m’empêcher d’avoir peur.
— Je te comprends parfaitement, tenta de le rassurer Henri. Moi aussi je suis inquiet et j’aimerais que tout ceci ne soit qu’un simple cauchemar, qu’il n’y ait aucune créature et que notre monde ne court pas à sa perte. Cependant il y a une triste coïncidence entre les récits de ce Jens et mes rêves.
— Mais alors que va-t-on faire ?
— J’en sais foutre rien. Pour le moment tout ce qu’on peut faire c’est trouver cette île, après on avisera… Allez, viens, on retourne se coucher ; une rude journée nous attend demain.
Sur ces paroles peu rassurantes, nos deux hommes retournèrent dans leur igloo où ils passèrent le reste de la nuit à trouver vainement le sommeil. Henri lui avait fini par s’endormir et était parti pour un long voyage dans l’immense cité de Jungdtar protégée par des remparts aussi haut que les créatures qui la peuplaient. Elle se composait d’espèces de demeures troglodytes taillés dans la roche blanche comme le calcaire et un gigantesque monolithe se dressait en son centre. Des étranges petits êtres ressemblant presqu’à nos humains dansaient autour de celui-ci, psalmodiant une sorte de prière. Ils chantaient dans une langue inconnue et qui ne ressemblait à aucune parlée sur terre. Henri fut comme envoûté et se mit à s’agiter dans son sommeil. Il gesticulait, semblant pris d’une trance dont il ne pouvait s’échapper. Il avait pénétré Vaar et paraissait ne plus vouloir ou pouvoir en sortir. Seule la voix de son ami le ramena de l’enfer et il dut faire un terrible effort pour recouvrer ses esprits. René lui dit qu’il avait parlé dans une langue étrangère durant toute le reste de la nuit et qu’il avait été pris d’une affolante agitation, comme possédé par une quelconque force invisible, devenu le pantin de sombres desseins.
Henri ne dit pas un mot, ne sachant pas quoi répondre puis ils retournèrent au bateau après avoir remercié leurs hôtes de leur hospitalité. Ils prirent la mer en direction de l’endroit qu’on leur avait indiqué la veille et passèrent plusieurs heures à naviguer avant de trouver ce qu’ils cherchaient. Devant eux, se dressait une île que Henri reconnut comme étant celle de ses songes.

