Jad Abdallah's Blog
January 11, 2021
Vendetta, match de foot ou crise entre Fédéralistes et Orientalistes?

Une querelle entre fédéralistes et orientalistes ce matin finit dans le sang. Les uns souhaitant remodeler le pays espérant une existence plus digne pour les minorités en danger de disparition. Les autres moins créatifs, plus sombres, n’épargnent aucun effort pour annexer un pays méditerranéen à des structures arabo-perses hideuses. Notre village avait un penchant fédéraliste. D’ailleurs comme chaque village de ce côté de montagnes rocheuses. Mais comme partout il existait des arrivistes mais aussi des gens pauvres qui tiraient profit d’une alliance avec les orientalistes.
Une affiche “Gloria Libani Data Est Ei” fut suspendue au-dessus de la boulangerie de Giscard Salloum à l’entrée du village. À côté, un drapeau de l’Argentine qui jouait la finale contre l’Allemagne le soir même.
À vrai dire, ces querelles étaient rarement de nature politique. Le plus fervent des orientalistes s’en branlait de toute cette axe. Il ne s’intéressait, tout comme son voisin fédéraliste qu’à sa lavasse de café turc, son Brylcreem et le show de Maguy Farah en soirée, surtout quand elle parle horoscopes. Dans notre village on faisait affaire plutôt à des vendettas, du sang qu’on estime pas encore lavé, des intérêts personnels et surtout l’obsession du pouvoir. Les principes quant à eux se faisaient de plus en plus rare.
Ces querelles sont d’origine peu récente. Elles fulminèrent massivement vers 1840–1842. Les Ottomans versaient habilement de l’huile sur le feu. Un des villages voisins du nom de Baaloun se pliait au joug de n’importe quel occupant. Qu’il soit d’Est ou d’Ouest. Un village d’ouvriers surtout. Ils venaient travailler dans notre village. Avec les années ils s’y installèrent. En Mars 1840 les choses prirent une tournure sanguinaire. Une bataille farouche éclata entre notre village et les Osmanlis aidés par les Baalounites. Wékim remporta la bataille. Sur la même colline il édifia une croix en bois de quelques mètres de hauteur. Une de ces nuits un petit groupe d’ouvriers Baalounites remontèrent la colline jusqu’à la croix. Ils la tournèrent vers Baaloun situé sur la colline d’en face. Le lendemain le fils de Wékim, furieux, rétablit les choses. Quelques nuits après cet incident , on retrouva deux têtes de chèvres égorgées sous la croix. Un geste provocateur réveillant d’anciennes querelles. Wékim dit à son fils qu’il faut jouer sa peau dans de telles situations. Ce dernier, plus tenace que son père envoya Roufeyel le fou à Baaloun avec une lettre de trois lignes: “Que l’homme le plus puissant de Baaloun me retrouve sous la croix pour un duel. Et que celui qui gagne décide du sort de la croix. Mais si je gagne et on tourne encore le visage du Seigneur la nik rabb Baaloun.” Wékim fils remporta le duel. Les Ottomans cherchaient à étouffer les tendances souverainistes du clan des Wékim. Les tueries et les vengeances explosèrent entre différents clans. Avec le temps Baaloun devint un des quartiers de notre village. Ces anciennes querelles pesaient toujours sur les consciences. Elles peuvent renaitre après un match de foot ou de boxing, lors d’un baptême ou une fête de mariage. Des incidents de nature politique viennent facilement les masquer.
Je me faufilais en classe par la petite porte arrière. L’armée encerclait le côté sud du quartier. J’étais en retard. Mes bottes fourrées de boue sentaient le crottin de veaux. Pis, mon pull me piquait le cou. Personne ne me vit autre que Patricia. Le prof demandait à haute voix ce que signifiait le mot Phénicien Kwn. On l’écoutait pas le pauvre. On l’écoutait jamais. Surtout lorsqu’il parle des Phéniciens. Tout le monde fixait ses chaussettes. Il portait, depuis pas très longtemps, une paire de couleurs différentes. Il avait des crises d’oubli récemment le pauvre. On pariait sur la couleur des chaussettes du lendemain. J’y participais pas même si je risquais d’être pris pour un boutonneux grosse-tête. Je savais qu’il traversait des temps difficiles. Antonio Rouge remporta tous les paris. 75$ en deux semaines et deux Sandwichs de chez Falefel Bou Francis. Bou Francis n’avait rien à foutre lui dit de dégager. Nous sommes quite maintenant mon fils lui dit-il avec amusement. La mère de Rouge était passée la veille chez Bou Francis, bouffa deux sandwiches et se tapa une canette d’Almaza. Elle ne paya que la boisson puis dégringola dans la rue comme une roue de camion. La vache.
Après les cours, j’attendis que les haines dans la rue se dissipent un peu. Labib Le Maigre m’attendait pour un tour Arez ou Chakhtour*. On pariait sur les stickers de footballeurs. J’avais mon paquet. Les mauvaises photos. Labib les bonnes. Surtout celles de Jurgen Klinsmann et Diego Maradona. Il les pillaient chez Thérèse l’épicière. Quelques semaines avant la coupe on la pillait tous les trois. Lui, moi et Rouge. Labib distrayait sa nièce aux petits seins pointus. Moi je distrayais Thérèse et Rouge fourrait les paquets de stickers dans son géant slip blanc. On arrêta de la voler la pauvre après le deuxième match. Elle eût cette grosse tumeur dans son crane et creva le lendemain. Le temps que sa nièce eut réouvert l’épicerie quarante jours plus tard la coupe fut déjà du passé. Le Flambeur m’avait averti souvent de rester loin des jeux de hasard. On n’apprend rien me dit-il. Richard Saydeh n’a rien apprit lui. Il avait des millions et a tout vu s’évaporer au belot. Il se soûlait la gueule et battait sa femme. Il vendit toute sa bijouterie la pauvre. Mais aussi la croix en or blanc de sa fille qu’on venait de la lui offrir pour sa communion. Et voilà ce que le Flambeur n’aimait pas. Les prises de risque ridicules. Ce n’est que dans le vraie vie qu’on fait les bonnes erreurs me lança le Flambeur. Les erreurs à la Yogi Berra qui admit avec fierté We did too many of the wrong mistakes et qui devint ensuite une légende.
Je vis le Maigre de loin. Il m’attendait. Ses grosses lunettes reflètent une lumière s’étalant sur une centaine de mètres. Labib est efflanqué puisqu’il est toujours en colère et parle trop vite. A chaque fois qu’il s’explosait il se bigornait avec quelqu’un et battu dix fois sur dix.
Il était assis sur la haute pierre de l’église Saint-Georges. Cette masse rocheuse est tout ce qu’il restait de l’antique temple phénicien sur lequel fut érigé Saint-Georges. On voit toujours les lettres phéniciennes
December 5, 2020
Chants Syriaques et coups de revolver

Lui! Un des leurs! Un “Jaune”. Une sale affaire!
…Je lui ai craché à la figure et le laissa fuir ce cocu. Il fuyait dare-dare. Vers je ne sais pas exactement où. Je m’assis au bord du toit de Sainte Barbara pour absorber une bouffée d’air. Le sang ruisselait de mon bras gauche.. L’encens se propageait dans l’air…
…Les femmes en noir marchaient derrière le cercueil. Elles chantaient en Syriaque. J’écoutais le bruitage des feuilles de platanes entre chaque deux versets. Il courait toujours lui cette fripouille. Comme un chien battu…. On ne l’avait plus revu au village depuis. Fallait-il le finir avec une balle dans son crâne? J’ai hésité. J’ai toujours hésité quand la liberté m’appelait. Un simple tir aurait pu me libérer. Je n’ai jamais tué. Sauf ce mouton d’Edmond. Le petit animal blanc sale venait faire caca devant notre porte chaque matin. Très prévisible. Avec les premières lumières de la journée. Ma grand-mère était trop soucieuse de la propreté . Elle m’ordonna de battre la petite créature touffue espérant que ce mouton ne revienne plus. Elle m’a donné un rouleau à pâtisserie. Le coup était assez fort. Il creva.
…La senteur d’encens enveloppant Sainte Barbara se mêlait avec celles des premières pluies de septembre qui baignent les montagnes imposantes. Ces pluies lèchent les feuilles des genévriers mélangeant mille parfums secs de montagnes. L’encens me rappelle les films Western Spaghettis. Ma grand-mère posait l’encensoir chaque matin de Jeudi et Dimanche devant sa fenêtre. Elle regardait ensuite les films de Clint Eastwood.
… Les femmes en noir cancanaient. Une habitude des funérailles. Fallait pas le laisser fuir. La pensée me fracassait. Après tout ce qu’il a fait le maquereau. Si je dénombre les choses inachevées j’en finirai pas. Je ne suis jamais allé jusqu’au bout. S’arrêtant là à quelques mètres de ce putain de bout. L’église, je la quittai en pleine messe… Quant à Patricia je lui dis au tout dernier moment que je ne me marierai pas. Ce putain de dressoir en bois de chêne je ne l’ai payé qu’a moitié. On m’appelle toujours du magasin pour payer. Pour les études.. je quitta l’école quelques mois avant mon bac. Mais ça, il ne faut pas le regretter. J’ai appris des choses seul. Par moi même. Pathemata Mathemata. A quoi ça sert d’achever les choses si on ignore comment continuer et où partir. Un cercle infernal. Enfant, j’avais des rêves. Devenir avocat. Quelle horreur! On m’invite à un buffet avec des gens que je déteste. Eux me détestent aussi. Utiliser un vocabulaire modéré comme dans les essais d’Amin Maalouf. Les minutes stagnent. Une horreur je te dis. Un cercle infernal. C’est inutile à la longue.
Bref. Je pointa le Manurhin MR73 entre ses sourcilles .. Je luis dis qu’il est désormais mon tour de niquer l’esprit de ses morts. Je ne tira pas. Je lui dis de courir. Ne plus retourner.
Revoir Melita. Sentir son parfum. C’est la seule chose que je veux achever. Lui dire tout ce que mon coeur étouffe. Je ne pouvais la rencontrer qu’à la messe. Elle n’assista à aucune messe depuis la dernière fois. Vendredi Saint. J’ai bien compté. 230 messes. 230 Dimanches. Cinq différents curés de la paroisse. J’attendis 230 fois en vain. 230 hosties avalées… 229 fois écouté Antonio “Rouge” chanter en Syriaque avec la chorale. Oui je dis bien 229 fois… La dernière fois il n’assista pas.. Un Dimanche de Pâques.
J’étais debout à proximité de la grande porte d’église qui était bondée de fidèles. Le visage de Melita était absent du paysage. Père Antoun commença les chants en Syriaque. La chorale répétait après lui. Avec ferveur. La voix d’Antonio ‘Rouge’ ne s’y mêlait pas. Sa voix roque m’est facilement reconnaissable. Tout le monde répétait les paroles de la chorale. Nehwe Sebyonokh Aykano Dbshmayo oph baro! Amin! Amin! Amin! Je scannais la salle moi en espérant la repérer. Repérer son beau ruban blanc en dentelle qui m’a tant privé de sommeil
Bref. La voix de Joseph le boucher interrompu mes réflexions. “Pourquoi tu chantes pas petit salaud?”. “Tu te prends pour qui salaud?” “Jesus est mort et ressuscité et toi tu te prends pour qui sale merde?” Il puait l’Arak et l’ognon et vidait lentement ces paroles dans mon cou. Je ne répondais pas. Tout le monde ignore Joseph le boucher. Un cancaneur futile. Personne ne maudissait Dieu autant que lui. Il blasphémait contre le Saint Esprit et tous les Saints de notre église Levantine. Il faut voir sa tête quand Antonio “Rouge” lui dit que ces saucisses sentent la merde de cheval.
De toute façon, la chorale poursuivait les chants. Avec plus d’exaltation. Amin! Amin! Amin! On entendit tout a coup un fracas provenant de la place de l’église. Tout le monde sursauta. Quelques fidèles poussèrent de petits cris. Le Père Antoun interrompu les prières pour un petit moment avant de poursuive. La peur empêcha quelques fidèles de reprendre après lui. Pendant que des voix reprenaient les chants on entendit un autre fracas. Assourdissant. C’était clair. Un double coup de revolver à l’extérieur de l’église… Ainsi commence mon histoire…

October 31, 2020
“Cela n’est pas un Tarbouche fils de Charmouto”
Extrait de mon prochain livre “Le Flambeur”

Jamal Pacha s’amusait à brutaliser les minorités. Non sans l’aide de quelques Beys lèche-bottes. Au début de la guerre de quatorze les Ottomans prirent des mesures pour éviter les révoltes dans les montagnes. Ils empêchèrent l’approvisionnement de blé. A l’époque, le Flambeur se souleva contre Roger Bey qui accumulait le blé pour des fins commerciales. Le Bey revendait à des prix exorbitants. La grande famine, qu’on appela Kafno, ravageait le Mont-Liban tuant le tiers de la population. Kirillos chez qui je travaillais au port était un protégé de Roger Bey. L’arrière-fils tu vois. Puisque aujourd’hui rien n’a vraiment changé. Ce dernier accumule toujours des choses… Essence, mazout, blé et tout ce que tu veux en temps de crise. Bou Wékim était l’ami des Kirillos. J’aimais pas ce fils de pute de Kirillos moi. Qu’il soit impliqué ou pas… je ne savais guère.. il fallait savoir…
Fallait faire face à ces gens-la… Un cartel bien implanté partout. Je ne suis personne. Homme effacé. Je n’ai même pas d’opinion politique ni d’emploi fiable. J’échelonnais même les paiements de ma télé Grundig qui ne captait que la Télé-Lumière et une chaine de chansons chypriotes. Bref c’est pour cela qu’il fallait foncer. Calmement. Sans bruit. Mon effacement m’aidait d’un côté à garder ce bas profil. D’un autre côté il fallait avoir un rôle sur cette planète de merde tu vois. Un but de la vie et ces choses là.
Fallait que je traque le fil des évènements. Je n’avais pas le choix. C’était un devoir. Il fallait commencer par le quartier des Croisés. Un petit quartier de notre village. C’est ici qu’il rencontrait souvent Kirillos. Chaque Dimanche après la messe. Le 4 Avril Bou Wékim n’assista pas à la messe et ne se rendit pas chez Kirillos. On perça son crâne de deux balles au bas des escaliers qui mènent vers l’entrée sud de Saint Georges. Kirillos est le genre de gars sur lequel tu aimes cracher tu vois. Lui et sa famille. Tu les alignes minutieusement contre un mur et voila tu leur crache à la figure. L’un après l’autre. Kirillos ce maquereau est le genre qui n’a jamais transpiré. Même avec toute cette fortune. Être un chien du Bey est suffisant
Je dis au chauffeur de faire demi tour et s’arrêter devant l’épicerie de Franssa Dib. Le quartier a plus ou moins 900 ans d’histoire. Il est né deux ou trois ans après l’appel célèbre du Pape Urbain II. Son armée cria Deus lo vult! Deus lo vult! En 1095 on déclencha la première croisade vers le Levant méditerranéen. Pour moi ce quartier mourut avec Franssa Dib fin 95. Exactement 900 années.
Si Dieu le veut retentissait à travers l’Europe en Novembre 1095. Pour défendre la Terre Sainte peut-être. La marche vers le Levant commença. Une dizaine de chevaliers ne voulaient pas avancer plus loin que notre village. Au bord de la vallée de Qodish. Terre de thym et de genévriers. Ils aperçurent de jeunes adolescentes à la peau claire et au sourire jovial… Des jeunes filles qui se lèvent avec les premières lueurs pour cueillir thym et romarin dans les champs surplombant Qodish. Pour ces soldats, telle était la Terre Sainte dont parlait Urbain II. Ils décidèrent d’y rester. Avec les saisons ils se marièrent de ces jeunes paysannes. Ils s’accouplèrent et se multiplièrent au bord de la vallée. Naquit alors le petit quartier des Croisés qui porte toujours le même nom.
Ceux qui parlaient les langues d’Oc ou le Sicilien s’adaptèrent facilement avec la langue locale. Surtout ceux qui venaient de l’Europe méditerranéenne. Ceux qui disaient zaffarana devraient facilement s’accoutumer à dire zaaparin en langue locale. Ceux qui sont restés, la terre leur était familière. C’étaient probablement des descendants d’Hannibal, Julia Maesa ou Carcalla… ou peut être les arrière-fils de navigateurs phéniciens.
Le quartier a une petite ruelle. Et presque toujours vide. Rien n’a changé depuis 1000 ans. Même les gens ont cette même tête. Avant, les gens de ce quartier ne se mariaient qu’entre eux. Celui qui épouse une fille des deux autres quartiers était considéré comme un fils de pute. Ce n’est que récemment que des mariages extra muros devinrent acceptables. A partir des années 90, on vit des hommes des quartiers de Mar Mtanios et Tallé épouser des filles du quartier des Croisés. Tout le monde veut les épouser. Elles ont hérité dit-on une qualité de peau noble. Les bonnes manières et une cuisine raffinée. Elles avaient toutes les cheveux très long. Le secret de la douceur de peau était une crème magique disait-on que leur mamans fabriquaient derrière les rideaux fermés de leurs cuisines.
L’épicerie de Franssa a fermé en 1998. Son fils Simon était assez con pour gérer même une petite épicerie. Il n’y avait personne dans la rue. Les habitants de ce quartier sortaient rarement après le déjeuner. Avant, il n’y avait que Franssa qui vendait les chocolats Tête De Nègre. On avalait facilement trois ou quatre en quelques secondes. Tête de nègre changea de nom en 1995. En Europe, pendant ce temps-là les partis communistes se camouflaient dans des partis socialistes qui eux aussi ont adopté des noms moins suspects. Dans notre village, Tête de nègre fut nommé Tarbouche. C’était une campagne bien administrée par une riche hippie poilue pour rendre la société plus conforme aux normes de la politesse et de l’égalité. Franssa décéda quelques jours après le putsch de rebranding. On l’appèle toujours Tête de Nègre. Sauf Albert Tannous. Le petit salaud lui. Franssa avait son épicerie depuis 1943. Elle aidait son marie. Le marie et le fils crevèrent dans la révolution de 58. Il ne restait que Simon pour les venger. Le jour de l’Assomption on célébrait et on tirait à droite et à gauche entre terre et ciel. Simon se dirigea vers la maison d’Abou Roumanos. Il était au balcon avec son fils. Les deux buvaient doucement leur Arak. Simon les liquida avec sa Thompson M1921. Un coup chacun. Il sortit les deux cadavres au jardin. Il en dégagea un verre de sang. Il apporta le verre à Franssa qui l’absorba doucement.
Franssa Dib but du sang. C’était une tradition des Vendetta. Mais un simple rebranding arracha son âme. Elle survit à plusieurs guerres. La guerre du modernisme , la plus sanglante des guerre livra à Franssa le dernier coup. Ce modernisme massacra sauvagement des cultures locales toutes entières au nom d’un universalisme désintéressant. Franssa Dib dit avec beaucoup de chagrin à Albert Tannous “Cela n’est pas un Tarbouche fils de Charmouto”. Elle accentua le O phénico-araméen. C’est cet accent du O qui est emblématique de la libre expression. Le O pour lequel Bou Wékim se sacrifia et qui trace la ligne entre le bien et le mal.

July 26, 2020
Le Blé ou le Sang!

‘Hotel Grande Bretagne’ — Place Syntagma, Athènes 1999…
Bou Wakim se dirigea calmement vers la salle de jeu. On jouait du Moustaki. “Tiens! Plus fort s’il te plait”. Il donna cent Drachme au serveur. Ils étaient quatre entrain de jouer. “La Taupe”, deux autres grecs et une jeune femme brunette de type méditerranéen. Le Flambeur passait pour un grec tu vois. Ses aïeux se sont mélangés avec les hellénistes il ya deux ou trois milles ans. De temps de Melkart et Heracles. “La Taupe” ricanait.. lui et les deux grecs.. la fille elle, ne disait rien.. elle buvait lentement son Negroni et posait son coude sur le côté de la roulette. Bou Wakim se dirigea lentement vers eux. Le Manurhin bien caché sous son blazer bleu ciel. Il reconnu “La Taupe”. Il ne doit perdre aucune seconde. Il s’assit à sa droite… tranquillement..La fille de l’autre côté. On tourna la roulette. “Tu sais” lui dit le Flambeur. Le sang froid. “Un vrai joueur ne doit jamais fréquenter les casinos tu vois”. “Ah bon! Qui diable es-tu?”. On regardait Le Flambeur avec curiosité et désintérêt en même temps. “Malfono” lui rétorqua Le Flambeur calmement.. “Fils de p..” Le Flambeur ne laissa pas “La Taupe” finir ses mots. Tic. Il sortit son Manurhin. Tac. Il vida une balle dans son crâne. Le vieux tomba entre les bras de la brunette. “Taisez vous et que personne ne bouge fils de putes!” Il se dirigea vers l’ascenseur en laissant son Manurhin pointé contre eux. Demetrius l’attendait, garé rue Panapistimiou. Il conduisit Le Flambeur à l’aéroport…
Mont-Liban — Village des hautes montagne — 1829…
Le Flambeur. C’est ainsi qu’on le surnommait. D’arrière grand-père aux descendants ce surnom lui fut légué. Ça commença en 1829. Noel 1829 pour être précis. Les Ottomans, maîtres du territoire à l’époque, occupaient toute parcelle…de la mer Noire à la mer Rouge… de la Mare Nostrum au golfe Persique. Ils asphyxiaient n’importe quel village lorsque les habitants exhibaient des signes de révolte. Ils s’en foutaient des petits village les ottomans. Ils emmerdaient les gens en augmentant les impôts. Pendant l’hiver glacial de 1829, quelques jours avant Noël, on diminua l’approvisionnement en blé. Sous prétexte qu’il neigeait fort, les caravanes n’ont aucune chance d’arriver au village. Ce village maudit disaient-ils est inaccessible… perché sur l’un des plus hauts sommets du Mont-Liban. Enragés, les habitants se soulevèrent contre l’Empire et brulèrent deux caravanes ottomanes. Bou Wakim envoya Jreij Sahioun, un soldat dhimmi, chez le Kaimakam avec un message bref “Le blé ou le sang”. Quel taré osait provoquer la Sublime Porte? Pour se foutre de lui, le Kaimakam renvoya Sahioun avec un petit sac de blé. “C’est tout ce qu’on peut fournir. Joyeux Noel”. Bou Wakim ne tarda pas a répondre. Il coupa la langue de Sahioun et le renvoya chez son maître le soir même.
Deux jours plus tard les Ottomans encerclèrent le village. Dominants les collines, ils attendaient les ordres pour attaquer le village la nuit. Les habitants du village, Bou Wakim surtout, savent bien qu’il est hors question d’affronter l’ottoman. Dans leur mémoires reste vif le souvenir des atrocités commises dans le village voisin de Kfardabra: quinze homme pendus devant l’église, femmes violées et enfants massacrés, le curé fusillé sur son autel. Les habitants du village voisin de Bghoul n’ont pas prévenu leur voisins de l’arrivée des ottomans. Il est même probable qu’ils ont facilité leur entrée en les laissant traverser les champs de Bghoul.
On racontait qu’au moins deux-cent soldats ottomans attendaient la nuit pour attaquer. Bou Wakim envoya Roufeyel le fou à Bghoul pour répandre une rumeur. “Les Français se cachent chez nous! Les Français sont là! Que le Vali aille se faire foutre!”. Il courait d’une maison à l’autre en criant. On riait de lui et lui jetaient de petites pierres. Quel idiot allait croire une telle rumeur! Pis. Elle provient d’un retardé mental. Les Français étaient occupés par leurs crises politiques. Charles X ne se souciait que d’une seule chose: consolider son pouvoir. Les révolutionnaires menaçaient la monarchie et le pouvoir des Bourbons. Pas question de se mêler de problèmes insignifiants. Un monde si lointain et un petit village qui n’existe ni sur la carte ni dans les annales des grandes puissances. Un village oublié entre montagnes et vallées. Enfoui sous une épaisse couche de neige.
La neige et le temps glacial n’empêchaient pas les cavaliers de se frayer un chemin qui mène vers le centre du village. En fait ces petits chemins étaient utilisés souvent par les soldats de l’empire pour approvisionner les troupes du haut Jurd. Quelques instants après le crépuscule, le chien de Roufeyel aboya. Premier signal d’attaque. Les cloches de Saint Mema et Saint Georges retentirent dans le centre du village. La mort arrive. Ceux qui habitaient sur la plus haute colline du village entendirent les hennissements des chevaux. Le bruitage de leur trots signalait l’arrivée des ottomans aux entrées du village. Ils s’approchaient lentement et à pas sûr. Plus le bruit devenait fort plus les habitants imploraient la Vierge et les Saints pour intervenir. Ils s’approchaient. LEs chandelles s’éteignirent l’une après l’autre. Les Ottomans étaient presque là.. une dizaine de mètres les séparaient de la première maison du village…
Soudain on entendit de l’autre côté de la montagne une avalanche de beuglements. Un tourbillon. Une force inouïe qui vient s’emparer de chaque pierre. Plus de cinquante hommes armés de fusils et de torches dégringolaient vers le village. Voyant que les ottomans attaquaient de tout côté, les uns cachèrent leurs enfants dans les cèdres et les genévriers . Les autres tentèrent la fuite. La providence voulait autre chose. On vit brusquement les ottomans se retirer du village sous les ordres du commandant. Ils fuirent vers Bghoul. On comprit bien qu’on les attaquait du côté Nord. “Les Français sont là!” disaient les-uns. “La vierge envoya ses combattants!” disaient les autres. Les cloches des églises chantèrent victoire.
Le lendemain on apprit l’histoire. Ni Français ni soldats de Marie. Il y avait un seul homme derrière tout cela. Un seul homme qui élabora ce stratagème. Cet homme fut Bou Wakim. En voyant les ottomans s’approcher il déchaîna vingts petits taureaux dans les champs de pins. A leur cornes furent attachés des sarments qu’il mit à feu. Se dispersant dans toute direction au milieu de la forêt, les taureaux semèrent la terreur dans le camp ottoman. Ils les prirent pour des soldats français. Ne voulant pas les affronter, ils se retirèrent dare-dare vers Bghoul. Cette ruse inspirée d’Hannibal Barca sauva le village. Le commandant punique, grand stratagème et ennemi juré de Rome joua Fabius, général Romain très rusé. En pleine territoire Italien, Hannibal de Carthage sauva son armée sans que celle-ci eût souffert. Et depuis, aucun Romain ne campa en plaine devant Hannibal.
Deux jours après cette mise en scène, trois caravanes bourrées de blé arrivèrent au village. La veille de Noël 1829, Bou Wakim fut surnommé Flambeur. Il légua son surnom au dernier descendant…

June 19, 2020
De Haemon Ben Ahirom à Yoékim Romanos
Extrait d’une histoire que j’écris (non corrigé, non édité)

Il faisait chaud le jour où on mit trois balles dans sa tête.. une chaleur d’enfer…même dans l’église.. Joseph le boucher sentait le poisson. Et pendant que Père Antoun prononçait les premiers mots de Matthieu 25:31–46 on entendit les bruits de tirs… trois coups de feu… on acheva sa descendance. Le Flambeur n’avait pas d’enfants.. Et puis il parlait peu pour que je comprenne.. lui c’est le genre qui fait.. il parle peu tu vois.. meme son père on l’avait assassiné de la même manière.. durant le carême de Paques.. mais il parlait peu c’est ca..
Tu es ce que tu fais il disait. Tu fais donc tu es. Si tu ne fais pas, guère tu ne sera… Ainsi les ancêtres du Flambeur ont navigué les vagues. En été. Mais aussi en hiver. Puisque pour faire il n’y a pas de saison. Faut être libre pour le comprendre.. Puisque moi je ne comprenais pas d’abord…Et pour être libre il faut faire. Essayer et faire. Comme Le Flambeur…. Et les ancêtres du Flambeur. Moi je les connais tous ces gens-là. Il avait minutieusement copié la liste de leur noms. Un après l’autre. De père à fils. Cette tradition ne devait pas mourir. Lui il a copié le nom de son père lequel a inscrit le nom de son propre père suivi de sa date de décès. Et puisque la descendance du Flambeur creva avec lui il ne resta personne pour inscrire l’année de son décès. Je l’ai fait moi même. Yoékim Romanos Eben Boulos Romanos — 1999. Lorsque mon encre sécha, mes larmes coulèrent. Comme le torrent qui frappe sur les rochers de Qodish. Et voila. C’est tout.
Mon encre annonça la fin de la descendance du Flambeur. Mais suffit-il qu’une personne crève pour que meure avec elle toute son histoire? Les ancêtres du Flambeur, navigateurs, commerçants et architectes sont-il vraiment morts? N’est-il vrai que chaque village perché sur un sommet porte leur traces? Les mélodies de la Méditerranée qu’emporte le vent ne frappent-elles pas les somptueux massifs rocheux de nos montagnes? Le pin, le cyprès et les genévriers murmurent toujours leurs histoires. Les noms des villages chantent leur accent. Le sourire des jeunes filles de ces célestes collines porte leur mystère.
Avec soin j’ai d’abord recopié la liste des ancêtres de Yoakim depuis 270 Avant J.C jusqu’à 1110… les quelques années après la première croisade..
Hanno Ben Ahirom -330. Crucifié par les Macédoniens.
Bodeshmun Ben Hanno -270. Etabli à Sidon, ensuite à Carthage.
Sakrbaal Ben Bodeshmun -225. Tué en Espagne par les Romains.
Aderbaal Ben Sakrbaal -183. Etabli à Sidon.
Yehomilk Ben Aderbaal -149. Etabli à Carthage. Tué par Scipion.
Baaliaton Ben Yehomilk -122. Commerçant, Sicile.
Hamilcar Ben Baaliaton -87. Commerçant, Sicile.
Hasdrubal Ben Hamilcar -34. Commerçant, Tyre.
Hanno Ben Hasdrubaal -2. Commerçant, Tyre.
Backhos Ben Hanno 56. Christianisé, Tyre.
Cadmus Ben Bakhos 104. Assassiné.
Chryseis Ben Cadmus 158. Etabli à Athènes.
Haemon Ben Chryseis 202. Commerce de chevaux.
Maximus Ben Haemon 267. Commerce de chevaux.
Thaddeus Ben Maximus 338. Disparu en mer.
Constantine Ben Thaeddeus 378. Etabli à Constantinople.
Josephus Ben Constantine 422. Architecte.
Vitus Ben Josephus 478. Architecte.
Asylaion Ben Vitus 512. Commerce d’huile, de légumes.
Backhos Ben Asylaion 576. Commerce d’huile, de bois.
Romanus Ben Backhos 606. Architecte.
Isaac Ben Romanus 655. Tué par les Perses.
Justinius Ben Isaac 712. Tué par les Perses.
Theodore Ben Justinius 748. Etabli à Carthage. Commerce de verre, bois.
Theodosius Ben Theodore 792. Commerce de verre, bois, soie. Empoisonné.
Theophanes Ben Theodosius 833. Commerce de verre, bois, soie, céramique.
Zacharias Ben Theophanes 865. Poignardé.
Zeno Ben Zacharias 899. Orateur.
Antonios Ben Zeno 938. Commerce de blé, de poisson, de légumes.
Zeno ben Zeno 977. Médecin.
Haemon ben Zeno 1004. Médecin.
Romanos Ben Haemon 1056. Militaire.
Mikhael Ben Romanos 1078. Militaire
Romanos Ben Romanos 1110. Parti avec les croisés. Mont Liban.
La liste s’arrête la. Y-avait il une suite? Je ne savais pas. Je n’avais pas le temps de fouiller. Il fallait partir. Si la mère d’Antonio Rouge me repère, cette vache, tout le village sera au courant. J’attendis qu’elle commence à faire réciter les cours au petit Barbar. Barbar c’est le petit frère d’Antonio Rouge. Il était un vrai lent ce Barbar. Il faisait gonfler sa mère lorsqu’il récite un passage du “Petit Prince”. Elle beuglait et l’insultait. “Je chasse les hommes. Les poules me chassent” répétait le petit con. Et elle hurlait.. “Je chasse les poules. Les hommes me chassent!! Tu les connais ces poules du vagin de ta mère!? Répète ya ebn l charmouta!” .. suivi d’une gifle bien administrée.. Je profitais de le lenteur du petit Barbar pour filer vite vers le champs de pomme avant qu’elle ne m’aperçoive du balcon.
Je m’assis sous l’un des pins du Flambeur. Je relis les noms. Chaque nom éveille en toi une senteur de sel de mer. Il existe de ces endroits qui te font rêver. Depuis ton enfance. Tu portes ces rêves avec toi. De génération en génération. Même quand les années ajoutées font de toi une brute. Comme ses terres d’oliviers jusqu’à l’horizon que je contemplai de la fenêtre de classe au printemps. Mais aussi en été lorsque les vallées de pins et de cyprès plongent dans une lumière jaune claire et un parfum de thym. Et ces endroits n‘existent qu’en Méditerranée. La mer des mers. Là où les Dieux naissent et les légendes s’enterrent.
Plus le printemps approche… plus devient abondante l’arôme de ces prairies qui nous enveloppaient. Les examens approchaient avec le printemps… moi je rêvais. A l’école on appelait ma grande-mère au début de chaque printemps pour lui dire que son petit fils est lent. Pensif. Mais ma grand-mère le savait. Et malgré tout elle faisait ces deux kilomètres à pied pour justifier ma lenteur. Elle venait à temps. Ces fils de pute lui faisaient attendre. Ça m’énervait moi. Ces bobos qui ne changeait de débardeurs qu’une fois par trimestre. Mais ma grand-mère leur expliquait que je vais faire des efforts et tout. Moi ça m’énervait que personne en classe ne rêvait avec les oliviers. Sauf Antonio Rouge. Antonio Rouge lui il s’en foutait. On appelait sa mère. Elle ne venait jamais. Il dessinait des animaux bizarres avec deux têtes et trois seins. Des chameaux avec des ailes et deux bites et tout…
Les oliviers s’étendaient jusqu’à l’horizon. Des oliviers qui couvraient tout ce que l’oeil pouvait voir. Ceux qui avaient le gout de le liberté laissaient leur regard et leurs pensées fondre avec le paysage, les feuilles et l’argile. Les autres, les phobiques eux ils écoutaient ce que disait le prof. Et pire, quelques uns levaient le doigt. Faut être un abruti pour lever son doigt. Si tu es libre tu ne lèves pas ton doigt. Tu dis les choses comme elles sont… Et ces champs d’oliviers et ces mers.. plus ils s’étendaient plus les aïeux du Flambeur s’éloignaient.. plus ils risquaient leur vie moins j’espérais trouver la suite des noms..

October 6, 2019
Marcus Aurelius w setté Evelyne

… Wselna 3a beit Bernard Traboulsi. B chéri3 Abdelwahab sékin. Hayda l chéri3 kello bsaynét w milves ma bi 3abbro 7ada w ma7allét bi bi3o bonbonnières. Fata7ettelna l Philippiniyyé… Sar Antonio ‘7amra’ yet7arkach fia… Bi 7ebb l Philippiniyét l ‘7amra’…. 2al la2ennoun 2sar w ndaf. “Lek chou mhafehfé” 2allé. Jarrab yekhod ra2ma bass harabit 3al matbakh.
… Fetna 3al salon… Kén Bernard Traboulsi la7alo. Naterna. Lébis peignoir zahré. Mbyannin 2ejré l bid. w féti7 3a bezzo l mchatchat. Ri7et l salon kénit dawa cholestérole. Fi nayké b hol khetyariyé yallé ma 3acho 2anou3in... Ma bye2ten3o 2enno l 7ayét btekhlas. Bye23ad b wejj l diouf mfarja baydato ta yembesit… w bi rabbi7 jmilé 2enno ba3do 3ayish… w 3adatan bi dall yjib chramit la 2ékher nafas b 3ichto.
… Setté Evelyne ma 3azzabetné wala di2a abl ma tmout… Aletlé 7ello 3an rabbé ma baddé 7ada ye3tal hammé… Kénit t3ayyetlé bas ta jebla mayy w e2rila l 2enjil. 2rit Matta khamsin marra b jeme3tein. Deyman affé l saf7a yallé bi 2oul fia l massi7 enno 2eza 3melet kheir, 2idak l chmél ma lézim ta3rif chou 3emlet 2idak l yamine… khaza2ta marra lal saf7a wa2ta kenna ana w ‘7amra’ w Labib L ‘D3if’ 3endé bl ouda 3am n7achich. Battal ma3na wra2. Fata7et l 2enjil. Sallabet 2idé 3a wejjé w chelet war2a… Law 2rita abel ma ekhze2a kenet akid khallayta … La2enna bte7ké 3an yallé bi 2ellak enno khod ya air choufné ana fehmén w 3ammil kheir. Setté t7ess 2enno 2affeit saf7a.. Ma t2oul chi w teghfa… Bass teghfa kénit tejé Patricia la3endé w ne7dar film l porno houwwé zéto… “Cowboys in New York” .. .sourto mretté… ma bi bayyin chi.. bas byensama3 aswat… w ba3ed fatra métit setté 3a rawa2 b zewyé zghiré.. kén barra fi talej nézil w asswat wéwiyé … fawattela kebbeyit l mayy l2ita mebtesmé bass ma 3am tredd.. w hiyyé kenit… raw7a khafifé w 2anou3a… Law kénit 3a iyyém Marcus Aurelius w t3arrraf 3layya bl ghalat akid ma kénit Roma natarit Constantine la senet 313…
… Ne7na w féytin 3al salon ta nsallim l chanta la Bernard Traboulsi sme3na sot mara 3am tebké bi téné 2ouda.
-Mimi ze3lené ktir 3a Socrates. Lamaytello dmégho b 2idé. 7attaytoun b kis. Daffané mbéri7 le pauvre…
-Min Socrates? Sa2alo Antonio ‘7amra’.
-L Kaleb. Kalba la Mimi. Da3aso hayda Louis. Ce fils de pute. Bi jebelna gaz. Reji3 3lé bl pick-up bl ghalat.
-Alla yer7amo.
-Min l chabb? Sa2alo Monsieur Traboulsi la ‘7amra’.
-Mballach ma3na mn fatra…
-Chou Esmak?
-Mn 3ayyetlo l Nemess.
Dalleit sékit. Ma kenet ba3rif enno bi 3ayytoulé l Nemess. Fakkaret ‘7amra’ 3am yekhteri3. Btasamtello la Traboulsi. Antonio ‘7amra’ kén mfahhamné ma efta7 temmé awwal kamm marra 2eddém l zbounét. Lézim dall jaddé. “Khallik sékit kam awwal marra .. ma tethadman…” Kellchi gheir bonjour w merci awwal kamm marra bi koun ta22 7anak. Bi fahhmouk yéha mn awwal nhar... Haydé kénit 2awwal chanta mn wassella mn wa2ta ma ballachet ma3 “La compagnie du Levant”.
L cheghel hayyin.. Bass chaghelté wassil chanat w snédi2.. Btousal békhrit “Nihil Perditi” 3al port. Btech7an mn Terkiya w Marseille 3a Bayrout. Mn Terkia betjib ghessélét automatique.. Byekhrabo maximum ba3ed sené. Mn marseille betjib kll chi mn 3ada ghessélét. Awwal nhar nzelet ma3 Toni 3asfoura ta et3allam. Btousallna l bda3a 3al port. Badna bein yawmein tleté ta nefreza.. Mnerja3 mn wassela lal zbounét. Fi bda3a betrou7 deghré b snédi2 kartoun. Fi bda3a betrou7 b chanat msakkra. L chanat l msakkara bi debba Toni 3asfoura. L Moudir. W bas Antonio 7amra aw Chafi2 Haykal byestelmoua. Henné bi wassloua 3end l zbounét. Ma bya3erfo chou fi b 2alba. ‘7amra’ mestelim Bayrout wl Jnoub. Haykal L Jabal wl chmél. Ana jébouné ta ghatté ma7al Haykal. Houwwé byestelim l Bekaa.
Awwal chahrein re7et ma3oun ta et3allam. Kenet chouf 3asfoura 3am ysallemoun l chanat. L se3a 8h30 l sobo7 l chanat betkoun jehzé. Mch deyman kenna nwassil chanat. Yemkin marrtein bl jem3a. Taléta w khamiss… Kén yfout 3asfoura 3a ouda zghiré… Yetla3 ba3ed khams d2ayi2 ma3 chanta msakkara… Mamnou3 a3rif chou fi bl chanta… Mch darouré es2al… Law masmou7 a3rif ma kén afala l 3asfoura w 7attalla code.
Kén fi chi mbayyan mch mazbout. Wl nayké enno 3asfoura mn barra chaklo 2edamé w darwich. Ana kenet 7ebbo hal zalamé… Ma bi khallé 7ada ychekk b cheghlo… bass add ma ykoun 2edamé, hal chanat kéno gharibiin… Kén ye7ké 3a sót waté. Bi sallim 3al wa7ad w byettala3 b 3youno… Aw2at bya3mellé ma3o sandwichét labné ma3 khyar jéyboun ma3o mnl jabal.. 7atta bye3tiné ma3a Bonjusé... Bye7ké ma3é ka 2enné 2ebno. Ana 2oul mousta7il l 3asfoura ykoun wesikh. Marra ne7na w 3am nnazil l bda3a mnl container sa2alto sou2al. Eltello yeb3atné 3al békhra w rou7 3a Athina 3ich honik. Fassartelo 2enno m2ayyra ma3é hone. Deghré jéwabné “Eza hon mch merté7, ma fi ma7all ra7 terté7 fi”. Ba3dén 2allé chi jemlé mn Socrates. Ma fhemet menna chi… Chi du genre enno eza mséfar w 2ékhid ma3ak 7alak l mretté noway t7ess 7alak azbat … wein ma kent tkoun ra7 tdall mab3ouss. Bass law Socrates ma zéda ktir ma kéno charrabou l sammét… B wa2ta ma ana3né 3asfoura … bass kén 2arib lal 2aleb l zalamé… Bass l chanat 2ossota weskha..
Msh ma32oul kl l zbounét ykoun 3endoun nafs l code… fi ktir zbounét.. mch kelloun bya3refoun Toni 3asfoura ta yeb3atloun l code 3al téléphone… 7atta law ma fia chi bl chanat metel ma 2allé l 3asfoura.. 2al y2ellé 2eta3 assariyé w medré chou … marra kén jeyé l sebe7 te3bén w 3er2an… metel ka2enno 3elé daghto… houwwé asslan medré kamm marad kén ma3o l m3attar… yemkin khel2a.. rasso kén mawsoul b jesmo mn doun ra2bé… 2am heik bi kebbelé jemlé 2enno khalas khatiar w mba3rif chou… “7atta térikh liom 3am 2enssi…” Reji3 fata7 l 2ouda l zghiré w 2afal l béb wará ta ydebb l chanat w ysakkera…
…Tené touwsilé kénit 3a day3et Kahf L Ballout. 3end Théodore Jreij… Tle3na ana w Haykal. Manno metel ‘7amra’. Lséno Tawil… “Alla wakilak 2eza mnenkamach mnenkabb 10 snin bl 7abess… bi a33douk ma3 arba3 souriyyin b 2ouda” 2eltello 2enno mafroud ma fia chi l chanat… bass 2eta3 2assariyé… sar yetmaskhar 3layyé. Nezel 3al dekkené yjib dekhan … mseket l chanta w seret el3ab bl ar2ám… abel ma ghayyir fioun katabet l ra2em l kén mawjoud ta reddo metel ma kén … ta ma 7ada y7ess.. jarrabet térikh liom.. bas 7assét 7alé ghabé… mch ma32oul ykoun hal add chi hayyin… tzakkaret 2enno l 3asfoura ma tzakkar l térikh nhareta.. w sa2alné 3anno… seret fakkir b chi mazij ar2am khassa b térikh liom… kén 4 techrin l awwal.. jarrabet 0410 ma zabatit.. 2alabta la 1004 kamén ma zabatit… rje3et reddayta ma7alla bass chefet Chafi2 jéyé…
(…m2affa kamm saf7a….)
… Awwal tal3a lawa7dé kénit 3a Farsoun…ta7et jabal Sannine.. Hayda ba3ed chi chahrein… saffeit b tari2 bsétiin abel ma 2ousal 3al day3a b shway… mseket l chanta w seret ba3bess bl ar2am.. metel ma kenet 3amil 7sebeté …2eza ma mnwassil gher taléta w khamiss bi koun fi sabab… kén nhareta khamiss tes3a kénoun l awwal… jarrabet sett3ach kénoun l awwal 1612 w 1216… ya3né ba3ed jem3a mn nhareta … ma kénit tefta7 l chanta… jarrabet abl b jem3a … 0212 w 1202 .. ma fi chi … jarrabt kl l ar2am l fioun 1 w 6 w 2 .. rje3et fakkaret 2enno akid msa3binna aktar mn heik ... ttalla3et bl sé3a .. kenet m2akharr chi se3a 3al zboun.. seret e3ra2 w etlabbak… jarrabet nhar li abl b jem3a w nhar… ya3né wa7ad Kénoun .. 0112 .. 7assayta ra7 tezbat bas ma kénit tefta7 l kallbé… bl 2ékhir 2arraret 2emché … 7attét 1201 2ékher chi… besma3a ta22it… w fata7it … bass l mechklé tel3it fadyé..

June 15, 2019
900 sené bein “Deus Vult!” w “Ma 2esmo tarbouch ya 2ebn l charmouto”

Ma da3asset b 7ayy l Salibiyyin mn wa2ta ma métit Franssa Dib. L 7ayy 3emro te2riban 900 sené bl nesbé 2elé. Mét ma3 Franssa. Khele2 kam sené ba3ed ma l Baba Urban L Téné da3a la awwal 7amlé Salibiyé 3a chare2 l Ba7er l Metwassit. Kheli2 l 7ayy ba3ed jemlet “Deus Vult!” senet l 1095. W mét ba3ed jemlet “Ma esmo Tarbouch ya 2ebn l charmouto” bl 1995. 3al add 900 sené.
“Deus Vult” — 2eza Alla Bi Rid — sarakh jaycho la Urban L Téné bi 25 Techrin l Téné 1095. 2ejo 3al manta2a ye7tallo L Ared L M2addassé. Fi mennoun ma 7abbo ykaffo. We2fo 3enna bl day3a 3a 7affet l wédé. La2yo fia banét bachertoun bayda. Banét bi oumo bakkir ta y2attfo za3tar 3a 7féf wédé Kadisha. Fakkaro eno weslo 3al Ard l M2addassé. W be2é kam wa7ad 3enna. Tkétaro 3a 7féf l wédé b ri7t l za3tar. W kheli2 7ayy l Salibiyyin. Saro halla2 chi 3echrin beit.
Yallé wessil 3am ye7ké Langues d’Oc aw Sicilé sar ye7ké Seryéné. L Salibiyyin yallé 2ejo mn Jnoub Oroppa deghré t3awwado. Khsousan yallé jéyin mn bléd l Metwassit. Metel Italia. Yallé kén y2oul zaffaranna bl sicilé sar b souhoulé y2oul za3parin bl Seryéné. W yallé kén y2oul zuccu t3allam sûqa b yamwein ta y2oul la 7abibto enno nézil 3al sou2. Badal l Pastis sar yechrab 3ara2. Mch hal fare2 l kbir. 3am etkhayyal lech hal kam wa7ad be2yo. Ma fi gheir jawéb wa7ad byejé 3a rassé. Li be2yo henné a7féd Hannibal w Julia Maesa w Caracalla w l be77ara l Fini2iyé li mn 3000 sené baramo l Metwassit. Wl Franj l ma be2yo w kaffo sob Israïl 2ejo mn chmél orropa. W ndaba7o.
Azghar 7ayy bl day3a 7ayy l Salibiyin. Bi dall fadé. Mn 900 sené la 2ékher 7areb ma ktir tghayyar chakl l a7ya. 7atta l néss ma tghayyar chakla. Ella la ba3ed l 7areb. Abel, kén yallé yetjawaz mn gheir 7ayy y2oulo 3an emmo charmouta. Ékher kamm sené saro yetjawwazo chabéb 7ayy Mar Mtanios w 7ayy l B3oul mn banét 7ayy l Salibiyin. L kell kén baddo yetjawwazoun. Bachretoun betlammi3 w cha3roun tawil. Bi oulo enno mn henné w zghar, emmétoun medré chou byedhanouloun. Bi dallo m7azfin 3a bachretoun.
Ata3et b 7ayy l Salibiyiin ta chouf chou sar bl dekkéné. Ma kén fi 7ada 3al tari2. Ma3roufin ahélé l 7ayy. Ma byetla3o mnl beit ba3d l ghada. Eza kabbét l ebré b hal wa2et btesma3 rannetta. W eza ata3et bl 7ayy ba3d l ghada betlé2é l 3alam 3am yettala3o 3lék mnl chbébik. Ka ennak jeyé ta3mil chi. Ana kenet jib kl ghrad l dekkéné mn 3end Franssa Dib. Ma kén fi gheir hiyyé tbi3 Ras L 3abed.
Franssa métit bi fatra zghiré ba3ed ma sar Ras l 3abed esmo Trabouch. 3enda l dekkené mn senet l 1943. Kénit tsé3id jawza. Mét houwwé w 2ebno l kbir b sawrit l ’58. Be2é ebna l zghir Simon yekhod bl tar. B laylet 3id l 3adra wl rssass mnl ared lal sama nezil Simon 3a beit Abou Rouménos. Kén houwwé w Rouménos 3am yechrabo 3ara2 3al balcon. Kharda2oun b Thompson M1921. Talla3 jetatoun 3al jnayné w chél mennoun kebbéyit damm. Jéb l kebbeyé la Franssa. Cherbeta kella.
Franssa Dib yallé cherbet damm ma 7emela alba eno Ras l 3abed yetghayar esmo. 7ay l Salibiyyin 3éch kl l 7roub wl te3tir. Yallé atalo houwé l intellectualism wl modernism. Intellectualism bass bala sa2afé. Wa2ta Franssa Dib aletlo lal sabé l zghir “Ya ebn l Charmouto” w chaddit 3al ‘’O” l Fini2é-Aramé ma kén azda 3lé houwwé. Kénit azda haydol yallé by7eko bass ma bi naffzo. Yallé ma bi jézfo bl afkar li bi 2emno fia. Haydol eloun esem. Champagne Socialists. Bl wejj chi w bl 7ayét l chakhsiyé chi téné. B Amerka esmoun Limousine Liberals. Henné zétoun yallé bi kabset zerr bi niko ekhet 7ayy Seryéné zghir 3a ras jabal. Byerja3o bye3ezmouk 3a workshop 3an 72ou2 l Golden Retriever bi balad 3emro 4000 sené. Balad l assel taba3 Zeno of Citium… Wl aniak mn hék enno l workshop bi koun mfawwal 3alam.

May 3, 2019
Carnage dans le lit de Procuste — Elia Tannous ne vend plus son borghol en rottolo
(Le Joueur — extrait)

Il m’a tout expliqué Antonio Rouge “Ephram Gardenia t’attend” … “Il va te retrouver ce maquereau devant Snack Abou Charbel”. Gardenia c’est lui le directeur de l’équipe du port…“Tu prends la 13 et c’est bon”. J’ai attendu le numéro 13 devant la station Total. Trois ouvriers Syriens attendaient la 13 aussi. Ils portaient tous des vestes Adidas nylon qui couvraient presque tout le corps. Une jeune mignonne monta après nous. Elle allait à la fac la brunette. Je me suis mis à côté d’un autre Syrien. Il tenait une cage de petits lapins. Ils sentaient la crotte ces lapins. Ils faisaient un bruit bizarre des narines. La petite mignonne s’est assise devant moi à côté d’une vieille dame. Celle ci portait une croix byzantine en bois. La mignonne avait en main Les fables de La Fontaine et un classeur. Elles sont douces ces filles qui lisent des fables et des légendes. Elles n’ont pas trop d’attentes. C’est ça leur charme. Il est difficile de les plaquer dans un lit de Procuste ces douces. Elles s’en foutent des apparences les filles qui lisent des fables. Elles mènent une vie lente et tranquille. Au rythme des fables. Elles marchent lentement. De première vue elles sont rubicondes. Mais jamais facilement courtisées. Ce sont elles qui comprennent les limites du mâle très rationnel et un peu con. Elles acceptent stoïquement l’aspect animal de l’espèce humaine. C’est l’instinct qui compte pour elles.
Elle est descendue place Sainte Takla. Elle s’éloignait. D’un pas très lent de princesse phénicienne. Sur le trottoir entre les citronniers et les saules. Elle tenait dans l’autre main la boite de lasagnes préparées par sa maman. L’ouvrier en veste Adidas nylon vint me bloquer la vue. Le connard. Il tua ma fable. La mignonne disparut. Le réfugié de guerre il resta collé lui en pleine figure jusqu’au port.
La secrétaire m’a donné rendez-vous très tôt avec Monsieur Asfoura “Viens à dix pile! Surtout pas plus!” Elle beuglait comme ça à l’autre bout du fil “Monsieur Asfoura va faire les condoléances aux Kirillos! Il a pas le temps tu sais!” Les salopes moi je les détecte grâce à leur voix. Surtout si elles sont grosses. Ça m’emmerde moi les grosses qui s’imposent au téléphone. Les rendez-vous c’est pas mon genre de choses. Ces punitions fracassantes. C’était mon premier rendez-vous dans ma vie. J’ai eu des rendez vous bien sûr. Mais pas de ce type sérieux et constipé. Les choses figées dans le temps c’est pas pour l’homme. L’homme doit bouger. C’est une invention moderne les entretiens. C’est pour cela j’en ai horreur. Je transpirai du cerveau. Elle pouvait me dire la garce de venir vers midi.
Émile le coiffeur ne donnait jamais de rendez-vous lui. “Reviens dans pas très longtemps!” Il disait rien d’autre. “Il me reste deux grosses têtes”. Ils les montraient d’un geste nonchalant les têtes qui attendaient. Une grosse tête c’est dans les trentaines de minutes. Deux grosses têtes c’est un peu plus qu’une heure. En attendant j’avais l’habitude d’aller avaler une glace chez Thérèse. Tout le monde léchait les glaces de Thérèse. On venait admirer les seins de sa fille Mariette. Dès que les mamelles de Mariette avaient bien poussé les clients de Thérèse ont quadruplé. Mariette le savait cette garce. Elle s’inclinait lentement devant le congélateur. Elle prenait son temps. Elle fourrait lentement le cornet avec les deux parfums. Pistache et lait de coco. J’ai mangé la première fois une glace en ville chez Eddy’s en attendant ce cocu Ephram Gardenia. Ça ressemblait plus à une épreuve orale de bac pour choisir sa glace. J’ai découvert que chez Mariette on venait pas pour les gros seins blancs. C’etait plus facile chez la jeune Mariette. Elle te fourre les deux parfums. Tu contemple ses seins. Et tu t’en vas. Moins etait toujours plus pour moi. Le grand choix a tué l’homme libre. Même l’âne de Buridan aurait mieux fait que l’homme de raison.
Il faut bien mesuré et bien compté. Depuis les Jacobins de 1789. À Dieu pied du Roi! Tout le monde est dans un grand lit de Procuste. Ça s’amplifie. Elia Tannous ne vend plus son borghol en rottolo. C’est en kilos qu’on les reçoit. Il veut être précis ce maquereau. Une graine de borghol gaspillée c’est des économies en moins. Ça l’éloigne plus du confort globalisé et ennuyeux. C’est aussi moins de graines de bourghol fourrées au fond de l’estomac de sa femme la bufflonne. La décadence c’est quand Elia Tannous des montagnes de Canaan ressembla pour la premiere fois à un épicier des banlieux de Zurich.
J’étais en retard. Ephram Gardénia n’a pas attendu chez Snack Abou Charbel. Il fallait compter une quinzaine de minutes pour trouver le bâtiment. La secrétaire m’a ouvert. Comme je l’imaginais. Dans ses quarantaines. Fielleuse. “Tant pis alors! Tu dois attendre une bonne heure maintenant”. Je sentais une odeur de voie de volaille chaque fois qu’elle passait devant moi pour répondre au téléphone. Je priais pour que l’Asfoura arrive.
Quand j’entrai dans son bureau, l’Asfoura m’attendais. Il n’y avait pas de têtes de buffles accrochées aux murs. Pas comme j’imaginai. Il n’y avait que lui le Asfoura. Il regardait un documentaire sur les rossignols. Il avait raison Rouge. Il m’a dit que Asfoura à force de regarder ces documentaires il finit par ressembler aux oiseaux. Même si on ignore son nom de famille il est facile de détecter son côté aviaire. Trois petits cheveux décoraient son vaste crâne. Sa chemise tachetée de noir et marron. On dirait un plumage d’oiseau. On se demande s’il va siffler pour communiquer avant qu’il ne parle. “Tu sais conduire une Pontiac manuelle?” Il me lança tout de suite.

April 13, 2019
Ya ame7 ya damm — Ma bi 7ekk jeldak ella defrak

“L’la33ib” werit la2abo mn bayyo yalleh kamén werit l la2ab mnl bayy wl jedd w bayy l jedd. Ballachit l ossa bl 1829. Kéno l 3esméniyeh metl l 3adeh kl fatra ydayy2o 3a day3a bl jabal eza 3emlit sawra zghireh. Yballcho l 3esméniyeh yziido l darayib w yetmaniako. B chetwiyet l 1829 abl 3id l miléd b fatra wl deneh talej w zamharir sar yet2akhar l ame7 ta yousal 3al day3a w amet l 2yémeh. Bi oum Wékim byeb3at zelmet l wéleh 3end m3allmo ta ywassill kelemtein lal 3esméniyeh “ya ame7 ya damm”. W min b wa2ta kén elo aleb yhadded l béb l 3aleh gheir l majnoun aw l mad3oum mn barra? Bi oum l wéleh byerja3 yeb3at zelemto ta ywassil la Wékim riséleh mnl 3esményeh “7abbet ame7 mch ra7 tfout 3al day3a”. Byemsok sayfo Wékim w bye2teshlo lséno w byeb3atto 3end ma3allmo bala lsén.
Ba3ed yawmein bi choufo ahéleh l day3a l jéch l 3esméneh metjjamma3 3al talleh b wejj l day3a. L talleh sar esma Tallet L Bghal w btefsol l day3a 3an day3et Ba3loun. Mekhtar Ba3loun wl ekliros wl batrak sahhalo fawtit l jéch l 3esméneh. Chi 200 3askareh nataro t3attem l deneh ta yehejmo 3al day3a w yla22no Wékim daress. Bi oum Wékim byeb3at Rouféyil L Majnoun 3a day3it Ba3loun ta yenchor iché3a enno fi 3askar frenséweh b day3et Wékim jéyeh ye7miha mnl houjoum l 3esméneh. W aya 3esméneh kén ma32oul b wa2ta ysaddi2 hek kezbeh! L frenséwiyeh melhiyine b macheklon l dékhliyeh. El Malak Charles L’3achir ma kén byedman ydall mestelim l balad.. Rej3o atraf ylaww7o b sawra jdideh b Fransa w ye2ba3o l malak Charles L’3achir w 7ekem l Bourbons. Chou baddo Charles L’3achir b day3a masi7iyeh b ekhr l deneh. W min baddo yeb3at ta yeb3at w ye7meh day3etna li mem7iyeh mnl kharita w mensiyeh ben l jbél wl wedyén ta7et talj smik.
Ballachit jrass Knisset Mar Méma w Mar Gergis w Mar Sarkis w Bakhos tde22 b awwal l leil. Daharo l 3alam 3al sé7a w tel3o 3al stou7 ta ychoufo chou fi. W sar rékid Rouféyil L Majnoun bein l byout “Hajamo! Hajamo!”. W yalleh bayto 3a a3la talleh bl day3a semi3 aswaat l a7esneh nézleh mn ras l talleh. Faj2a mn maylet l day3a byenzal bwejjoun bein l khamsin aw miit bani édam. Nézline b ouwweh 3am yza3ewto w héjmin metl dbé3 cherseh. Min hol w mn wein ejo? Kif la77a2o l ahéleh bhal ser3a yetjahhzo w yehejmo? Ma3roufin rjél l diy3a l 3alyeh b haydik l iyyém ma yhezzo tizoun kl l chetwiyeh w ydallo artiin nawmeh lal rabi3. “Awlak l frenséwiyeh ejo?” Saret l 3alam tes2al ba3da. “Haydeh l Saydeh 3emlit 3ajibeh w fallatit 3layoun w7ouch” t2oul gheir 3alam. L jéch l 3esméneh nsadam bass chéf hal fera2 l metwa7cheh héjmeh 3leh. Bi oum l 3askar byense7ib sob Ba3loun. Sarit jrass l knéyis tde22 da22at fara7.
La téneh nhar ta n3arafet l khabariyeh bas tele3 l daww. La frensewiyeh wala chi. Kénit akbar khed3a bi térikh l day3a naffazza Wékim. Falat chi khamsin 7ayawén bein bghal w 3jouleh bhal nzoul w changal bi kell wa7ad mennoun che3lit nar. W saro yerekdo l 7ayawénét bhal nzoul yza3ewto w khayfine. L 3askar l 3esméneh fakkar 3anjadd hayda 3askar frenséweh 3am ye7meh l day3a. Kénit khed3a fia moujézafeh w khatar kbir. Hayde l khed3a ma3roufeh bl terikh mn wara Hannibal. Kén jéch Kartaja m7awwato 3askar Fabius l Roumaneh b wedeh Campania b Italia. Ma kén fi gheir mahrab zghir w dayyi2 bl wédeh. Hannibal fallat mnl Rouman yalleh saro herbénin yamin chmél khayffin mn jéch Kartaja l kbir. Akid ma ken fi jéch hal add kbir. Kéno 3jouleh m3alla2 b 2rounoun che3let nar w rékdine w khayfine.
Téneh nhar féto 3achr 3arabiyét ame7 3al day3a w be2yo l 3esméniyeh 3a chi 3achr sniin mfakkrin enno bl day3a mkhabba jéch frenseweh. W mn wa2ta sar essma l talleh Tallet l Bghal. W Wékim sar la2abo l “La33ib”. Sarit ktir 3alam t7ebbo bl day3a w gher 3alam mnl day3a tghar menno w badda tenhi.
“Ma bi 7ekk jeldak ella defrak” allo Wékim b wa2ta la ebno. Ebno la Wékim kén ba3ed atyass menno. Ba3d l ma3rakeh ma3 l 3askar 3esméneh n7att salib kbir khachab 3a Tallet L Bghal. Bi oumo ba3ed fatra byejo belleil néss mn Ba3loun byebermo wejj l massi7 wl salib sob day3etoun. Bi oum eben Wékim byeb3at 3alam mnl day3a yerja3o yebermou. Bi le2o ba3ed kamm layleh rassein me3zeh madbou7in w ma7toutin ta7t l salib. Byeb3ato eben Wékim la Rouféyil L Majnoun 3a Ba3loun ywassil riséleh “B3atleh a2wa rejjél mn Ba3loun y7arebneh 3al talleh. W yalleh byerba7 byebermo lal salib sob day3to. W yalleh byerja3 byebrom wejj rabna la 3endo baddeh nik rabbo…’’ ………..

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March 29, 2019
“Orgie b takht Procrustes”

3atyetneh maw3ad l sebe7 ma3 Roger Asfoura. “3achra pile. Mch aktar! Monsieur Asfoura rayi7 y3azzeh beit Kirillos!” 7asseit mn sawta enna chlekkeh. Lahjeta za3ajetneh. Ma ba3rif min ya3neh beit Kirillos. Bekrah l wa7ad ye3tineh ktir tafassil eza ma bya3refneh. 7asseit mn sawta enna nas7a kamén. Aniak chi wa7deh nas7a bedda tefrod 7ala 3al telephone. W fekret l maw3ad bta3melleh di2 nafas. W rajfeh bl 2id. Ken awwal maw3ad bekhdo b 7ayeteh… Bekrah ekhod maw3ad… Bi sir yenzal 3ara2 mn mekkheh… Ken fia t2elleh toll sawbna abl l dohor..
Emile l coiffeur kenet rou7 la 3endo. Ma ken y2elleh rja3 3al 11h. Ken y2elleh ba3ed fi rassein. Rou7 w rja3. Rass ya3neh noss sé3a. Rassein ya3neh aktar mn sé3a b chway. W eza badna nelta2a ma3 7amra w Labib wl be2yine mnettefi2 3a wa2et l 3asrouniyeh. Mch 3a wa2et m7addad.
7atta ma3 Melita ma kenet ettefi2 3a wa2et. Bass hiyyeh kenit tzida hal mdapersseh l daay3a. Ma kenit tejeh abadan. Kenit t2elleh eza lta2ayna chi nhar mn koun lta2yna. Mfakkra 7ala b masra7iyet beit l Re7béné w eh ya Wardeh w rej3it l chatwiyeh… w eja l jech l 3esmeneh! w akhadleh 7abibeh w nesyouna kelloun nesyouna! w ta3a w la teji… 3al alileh wardeh kenit tbayyin ekher chi jeyeh mn bestén l teffé7 w 3amleh cha3ra jaddoultein. Melita ma ejit wala marra w ma 3edet chefet menna chi. La cha3ra wla gheir chi. Ta3metneh l dareb. Jnaynét l teffé7 bas bl ossass l 7elweh wl assatiir.. l 7a2i2a hiyyeh jnaynet zebel w khara..
W kello baddo yzayyerlak wa2tak 7asab maw3ado.. Mch l maw3ad byechbahak.. enta btechbah l maw3ad.. sa2il, ma7doud, 3er2an w mesta3jil w ri7et nafasak ka2eno ékel chi mayyit add mannak mesta3jil… mesta3jil bass zeh2an… bas tet2addam bl 7ayét chway w awwal ma tballich t2alli3 betle2ioun wara l mafra2 natrinak ma3 takht Procrustes y7ettouk fi w ynikouk bl dor.. wa7ad wara l teneh.. w 3al néchif.. l frensewiyeh l yasariyeh taba3 l sawra lagho l pied de roi w 7atto kl diya3 fransa b takht Procrustes w yalla 3al néchif.. akbar orgie b takht Procrustes ballachit mn nhareta w weslet la 3end Elia Tannous.. sar ye3tineh l berghoul bl kilo badal l ratel.. a7san ma yrou7 3leh kamm 7abbet berghoul zyedeh ma ye2dar ye7chioun b baten marto hal debbébeh.. hal kam 7abbet berghol zyedeh khaletto ysir mnl taba2a l wosta.. w honeh khod 3a maniakeh.. mnih l ba3do bye3tineh l ahweh bl w2iyeh msh bl gramét .. bas mch la wa2t ktir ba2a…
Nzelet 3al 9h30 w2efet 3a trombit Coral w nataret ja7ch l dawleh ra2em 13 metel ma alleh Antonio 7amra. “B 500 lira bi kebbak 3al port”. Tlo3et bl bosta ana w tlat chaghilleh souriyeh lebsin kelloun jakétét Adidas naylon. Tol3it ma3na benet ne3mé ka2enna ray7a 3al jém3a. 3melet metel ghayreh. Kabbeit l 500 Lira b sandou2 plastik 3a yamin l chauffeur. Fetet w a3adet 7add wa7ad khetyar ma3o afass b albo araneb zghar. Kenit tal3a ri7toun b kell l bosta w 3am ya3emlo aswat gharibeh mn mnkharoun.
Fétit l benet w a3adit 7ad mara khetyara. Ken ma3a b ida daftar kbir w kteb Fables de La Fontaine. Mahdoumin l banét li bye2ro fables w légendes w bi kouno mlfalafin b foulard w nézline 3al jém3a ma3oun tupperware zghireh b alba lazagna aw machewe mn nhar l a7ad. Fi 3endon shi spécial l banét li byetghado ma3 ahloun nhar l a7ad byerja3o bye2ro le corbeau et le renard ba3d l ghada ta y7adro 7aloun la saff l legha teneh yom.
Nezlit hal ne3meh 3a sé7it Mar Takla.. Seret re2eba kif 3am tba33id 3anneh w mechyeh 3al rassif ben chajar l sefsaf wl laymoun w b ida tupperware l lazagna.. byejeh l leji2 li lebis jacket Adidas byouw2af b wejjeh w bi sakkerleh l wéjha.. w bet mout l fable w btekhtefé l né3meh… w byeb2a leje2 l 7areb we2ef b wejjeh ta nousal 3al port…
Wselet 3al bineyeh li fia maktab Roger Asfoura.. m2akhar kenet chi se3a.. Kénit ri7et fnétir w ri7et colonya ktir m2ayyra bl ascenseur.. Sta2baletneh l secrétaire. Metel ma tkhayalta. 3emra chi 40 seneh m3abbeyeh w msemmeh “Eh stofil! Ntorlak sé3a ta yerja3 Monsieur Asfoura”. Kenit kl ma to2ta3 7addeh ta trou7 3al matbakh tetla3 ri7a metel sawdet djéj aw 7alib kémel l dassam. W ana seret salleh yousal ba2a l 3asfoura ta nekhlas…
Fetet 3a maktab l 3asfoura. Tkhayyalto ykoun maktab kbir w kello jeled w rass ghazél m3alla2 bl 7eit. Toli3 ma fi gher l 3asfoura é3id 3a maktab zghir. M3alla2 wara tableau kbir la Zahleh. Li ma bya3ref 3aylto deghre bi 7ess enno 3endo chi mnl 3safiir. Fi tlat cha3rat 3a sandi7to w lebiss 2amiss mra22a3 benneh w aswad ka2enno rich 3asfour.. sellamt 3leh.. alleh tfaddal 23ad.. awwal ma a3adet byes2alneh “bta3rif tsou2 Pontiac vitesse?” …

“Orgie b takht Procrustes” was originally published in Bel-Lebneene on Medium, where people are continuing the conversation by highlighting and responding to this story.