D'après une histoire vraie Quotes

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D'après une histoire vraie D'après une histoire vraie by Delphine de Vigan
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D'après une histoire vraie Quotes Showing 1-20 of 20
“L'écriture doit être une recherche de vérité, sinon elle n'est rien. Si à travers l'écriture tu ne cherches pas à te connaitre, à fouiller ce qui t'habite, ce qui te constitue, à rouvrir tes blessures, à gratter, creuser avec les mains, si tu ne mets pas en question ta personne, ton origine, ton milieu, cela n'a pas de sens. Il n'y a d'écriture que l'écriture de soi. Le reste ne compte pas.”
Delphine de Vigan, D'après une histoire vraie
“Oui, moi aussi, je m'étais souvent demandé: comment font les gents? Et à vrai dire, si ces questions étaient modifiées, elles n'avaient jamais cessé: comment font les gents, pour écrire, aimer, dormir d'une seule traite, varier les menus de leurs enfants, les laisser grandir, les laisser partir sans s'accrocher à eux, aller une fois par an chez le dentiste, faire du sport, rester fidèle, ne pas recommencer à fumer, lire des livres + des bandes dessinées + des magazines + un quotidien, ne pas être totalement dépassé en matière de musique, apprendre à respirer, ne pas s'exposer au soleil sans protection, faire leurs courses une seule fois par semaine sans rien oublier?”
Delphine de Vigan, D'après une histoire vraie
“Sometimes fiction was so powerful that it even had reverberations in the real world. When I went to London with Louise and Paul, we visited Sherlock Holmes' house. Tourists from all over the world were there to see this house. But Sherlock Holmes never existed. Yet people come to see his typewriter, his magnifying glass, his deerstalker, his furniture, his interior, in a reconstruction based on Conan Doyle's novels. People know this, yet they queue up and pay to visit a house that is just a meticulous recreation of a fiction.”
Delphine de Vigan, D'après une histoire vraie
“Perhaps that is what any encounter is, whether of lovers or friends: two forms of craziness that recognise and captivate each other.”
Delphine de Vigan, Based on a True Story
“In fact, for a long time I believed that the word 'emotional' had something to do with the size of an individual's vocabulary. So it seemed to me that in order to live in society you had to arm yourself with words, not to be reticent about accumulating them, diversifying, grasping their tiniest nuances. The vocabulary thus acquired would through time form a breastplate, thick and fibrous, which would enable you to operate in the world, alert and confident. But there were still so many words I didn't know.”
Delphine de Vigan , Based on a True Story
“You're lucky to have within your grasp something that everyone envies. You can't act as though that didn't exist, as though it wasn't part of you. Yes, writing is a weapon and that's all to the good. Your family created the writer you've become. They created a monster - forgive me - and the monster has found a way to make her cries heard. What do you think writers are made of? look at yourself! Look around! You writers are the product of shame, pain, secrets, collapse. You come from the dark, nameless places, or you've been through those places. You're all survivors in your own way, each one of you as much as all the others. That doesn't give you unlimited rights. But it entitles you to write, believe me, even if that makes waves.”
Delphine de Vigan, Based on a True Story
“À l'age adulte, l'amitié se construit sur une forme de reconnaissance, de connivence: un territoire commun. Mais il me semble aussi que nous recherchons chez l'autre quelque chose qui n'existe en nous-même que sous une forme mineure, embryonnaire ou contrariée. Ainsi, avons-nous tendance à nous lier avec ceux qui ont su développer une manière d'être vers laquelle nous tendons sans y parvenir.”
Delphine de Vigan, D'après une histoire vraie
“Rares sont les amis fondamentaux, ceux dont nous pouvons dire qu'ils ont changé notre vie, avec cette certitude étrange que, sans eux, notre vie tout simplement n'aurait pas été la même, avec l'intime conviction que l'incidence de ce lien, son influence, ne se limite pas à quelques dîners, soirées ou vacances, mais que ce lien a irradié, rayonné bien au-delà, qu'il a agi sur les choix importants que nous avons faits, qu'il a profondément modifié notre manière d'être et contribué à affirmer notre mode de vie.”
Delphine de Vigan, D'après une histoire vraie
“True creative impulses are preceded by a sort of darkness.”
Delphine de Vigan, Based on a True Story
“... de certains mots, de certains regards on ne guérit pas. Malgré le temps passé, malgré la douceur d'autres mots et d'autres regards.”
Delphine de Vigan, D'après une histoire vraie
“L'idée de la campagne était pour moi synonyme d'isolement, contenait une notion inhérente de danger. La Campagne était associée à la peur et à une certaine idée d'enfermement.”
Delphine de Vigan, D'après une histoire vraie
“I had to keep nostalgia at arm’s length and get in step with the present. There was nothing to be scared of.”
Delphine de Vigan, Based on a True Story
“Voilà à quoi je pensais, tandis que je marchais pour rentrer chez moi, légèrement ivre, après avoir quitté L. devant le bar où nous avions bu un troisième verre. Nous avions bien ri, elle et moi, au fond de la salle, car finalement la conversation avait dévié sur nos passions adolescentes, avant Barthes et toute la clique, à l’époque où nous accrochions des posters dans notre chambre.

J'avais raconté à L. les deux années durant lesquelles, vers l'âge de seize ans, j'avais contracté puis developpé une cristallisation spectaculaire sur la personne d'Ivan Lendl, un joueur de tennis tchécoslovaque au physique ingrat dont je percevais la beauté obscure et saisissante, au point que je m'étais abonnée à Tennis Magazine (moi que je n'avais jamais touché une raquette de ma vie) et avais passé des heures devant les retransmissions televisées du tournoi de Roland Garros et Wimbledon au lieu de réviser mon bac. L. étais sidérée. Elle aussi l'avait adoré! C'était bien la première fois que je rencontrais quelqu'un qui avait aimé Ivan Lendl, l'un des joueurs les plus detestés de l'histoire du tennis, sans doute à cause de son visage austère que rien ne pouvait dérider, et de son jeu de fond de court, méthodique et rébarbatif. Selon toute vraisemblance, c'est d'ailleurs pour ces raisons, parce qu'il était si grand, maigre et incompris, que je l'ai tant aimé. À la même époque, oui, exactement, L. avait suivi tous les matchs d'Ivan Lendl, elle s'en souvenait parfaitement, notamment de cette fameuse finale de Roland Garros jouée contre John McEnroe, que Lendl avait gagné à l'issue d'un combat d'une rare intensité dramatique. Les images l'avaient alors montré victorieux, défiguré pour l'épuisement, et pour la première fois le monde entier avait découvert son sourire. L. était incollable, se souvenait de tous les détails de la vie et de la carrière d'Ivan Lendl que j'avais pour ma part oubliés. C'était incroyable, plus de vingt ans après, de nous imaginer toutes les deux hypnotisées devant nos postes de télevision, elle en banlieue parisienne et mois dans un village de Normandie, souhaitant l'une et l'autre avec la même ardeur le sacre de l'homme de l'Est. L. savait auusi ce qu’Ivan Lendl était devenu, elle avait suivi tout cela de très près, sa carrière comme sa vie privée. Ivan Lendl était marié et père de quatre enfants, vivait aux Ètats-Unis, entraînait de jeunes joueurs de tennis et s’était fait refaire les dents. L. déplorait ce dernier point, la disparition du sourire tchécoslovaque (dents rangées de manière inégale dont on devinait le chevauchement) au profit d’un sourire américain (dents fausses parfaitement alignées, d’un blanc éclatant), selon elle, il y avait perdu tout son charme, je n’avais qu’à vérifier sur Internet si je ne la croyais pas.

C’était un drôle de coïncidence. Un point commun parmi d’autres, qui nous rapprochait.”
Delphine de Vigan, D'après une histoire vraie
“J'aurais dans doute dû lui demander comment elle s'appelait, par qui elle avait été invitée, voire ce qu'elle faisait dans la vie, mais je me sentais intimidée par cette femme, son assurance tranquille.
L. était ce genre de femmes qui me fascine, exactement.
L. était impeccable, les cheveux lisses, les ongles parfaitement limés et couverts d'un rouge vermillon qui semblait luire dans l'obscurité.
J'ai toujours admiré les femmes qui portent du vernis à ongles. Les ongles peints représentent pour moi une certaine idée de la sophistication féminine dont j'ai fini par admettre que, sous cet aspect en cas, elle me demeurait innaccessible.”
Delphine de Vigan, D'après une histoire vraie
“Ich glaube nicht an diesen Klang der Wahrheit, Monsieur. Ganz und gar nicht. Ich bin fast sicher, dass Sie, wir, wir Leser einer wie der andere, völlig auf ein Buch hereinfallen könnten, das sich als Wahrheit ausgäbe und doch nur Erfindung, Verzerrung, Einbildung wäre. Ein Maximum an Realitätseffekten, damit man glaubt, das, was er erzählt, habe stattgefunden.”
Delphine de Vigan, D'après une histoire vraie
“Selbst wenn es geschehen ist, selbst wenn etwas geschehen ist, was dem gleicht, selbst wenn es nachprüfbare Fakten sind, bleibt es immer noch eine Geschichte, die man sich erzählt. Wir spielen uns gegenseitig etwas vor. Und im Grunde ist vielleicht das das Entscheidende. Diese winzigen Dinge, die nicht an der Wirklichkeit kleben, sondern sie verändern. Diese Stellen an den Rändern und Ecken, wo sich das Pauspapier ablöst. Denn was man auch tut, es wellt und krümmt sich und es täuscht. Und vielleicht hat das Buch Sie gerade deshalb berührt.Wir alle sind Voyeure, da stimme ich Ihnen zu, aber was uns im Grunde interessiert, fasziniert, ist vielleicht nicht so sehr die Realität wie die Art, in der sie von denjenigen verändert wird, die sie uns zu zeigen oder zu erzählen versuchen. Es ist der Filter vor dem Objektiv. Ein Realitätszertifikat macht den Roman nicht besser. Das glaube jedenfalls ich.”
Delphine de Vigan, D'après une histoire vraie
“Aber man pfeift auf diese Wahrheit, und wie!" "Nein, man pfeift nicht darauf. Die Leute wissen es. Sie spüren es. Ich weiß es, wenn ich ein Buch lese." "Glaubst du nicht, du spürst es, wie du sagst, weil du es weißt? Weil man dir absichtsvoll auf die eine oder andere Weise mitgeteilt hat, dass es sich um eine wahre Geschichte handelt, oder eine 'von wahren Ereignissen inspirierte' oder eine 'sehr autobiografische', und dass schon dieses Etikett reicht, um bei dir eine andere Art Aufmerksamkeit zu wecken, eine gewissen Neugier auf das Vermischte, die wir alle haben.”
Delphine de Vigan, D'après une histoire vraie
“Comme d'autres, je raisonne et parle en années scolaires, de septembre à juin, l'été apparaît alors comme une parenthèse, une période en creux, qui échapperait à la contrainte. J'ai longtemps pensé qu'il s'agissait d'une déformation de mère de famille, dont le rythme biologique aurait fini par se confondre avec le calendrier scolaire, mais je crois qu'il s'agit surtout de l'enfant qui reste en moi, en nous, dont la vie a pendant longtemps été découpée en tranches : une trace tenace dans notre perception du temps.”
Delphine de Vigan, D'après une histoire vraie
“Yes, writing is a weapon, Delphine, a bloody weapon of mass destruction. Writing is even more powerful than anything you can imagine. Writing is a weapon for defense, shooting, alarm. Writing is a grenade, a missile, a flame-thrower, a weapon of war. It can lay things waste; it can also rebuild.”
Delphine de Vigan, Based on a True Story
“Toda escrita de si é um romance. A narrativa é uma ilusão.”
Delphine de Vigan, D'après une histoire vraie