Razne Quotes

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Razne Razne by Emil M. Cioran
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“Sunt după-amiezi ce au ceva din tristeţea unui omor nereuşit - şi-n care inima pare a-şi fi zăvorât intrările, ca sângele să nu-i mai păteze visurile.”
Emil Cioran, Razne
“Viaţa face din fiecare dintre noi o zdreanţă; anii ne învechesc visurile şi mădularele; contactul cu oamenii ucide prospeţimea şi râvna nătângă după "ideal"; dragostea devine un joc sterp şi un obiect de ştiinţă; instinctele se năclăiesc; inima - o pompă care scârţâie; mâhnirile se-nchid în sine din oboseala prea multelor şi sigurelor verificări; durerea nu mai e curioasă de sine şi astfel nu mai fecundează duhul; încheieturile nu mai leagă organele osândite la anatomie; totul este o alandala jalnică, în care năucirea noastră singură mai pare a păstra o urmă de logică şi de cuviinţă, când universul e o zdreanţă, iar speranţa noastră petecul ei inefectiv şi invizibil.”
Emil Cioran, Razne
“Tot ce nu are un accent de durere- o privire, o vorbă, o carte sau o voce- mă plictisește de moarte.”
Emil Cioran, Razne
“Creația și distrugerea sunt direcții diferite ale aceleiași substanțe ce se afirmă destrămându-se.”
Emil Cioran, Razne
“E drept că mai mult de atât ce ar putea fi Urâtul? Un iad ce nu stă în putința Diavolului să-l imagineze, dar pe care-l elaborează cu grijă ucigașa demență lucidă a cărnii.”
Emil Cioran, Razne
“Nu există nici o soluție pentru nimic, iată premisa de la care ar trebui să plecăm cu toți în construcția actelor și gândurilor. În realitate, tot ce facem și gândim purcede din negația acestei premise.”
Emil Cioran, Razne
“Cunoașterea de sine creează un interval între eu și lume pe care nimic nu-l mai poate umple, și care sfârșește prin a evacua această lume însăși.”
Emil Cioran, Razne
“Când petreci zile întregi fără să schimbi vreo vorbă cu vreo făptură, când ai uitat semenii și până și condiția de om, eul se dezvăluie cu o forță tot așa de mare ca și lumea. Conversația ne dă măsura micimii noastre; singurătatea ne-o intensifică, dar în așa fel încât micimea noastră nu e mai mică decât a lumii.”
Emil Cioran, Razne
“Dans la misère, l'homme désire l'indispensable; s'il a l'indispensable, il désire le nécessaire; s'il a le nécessaire, il désire le superflu; s'il a le superflu, il désire le vice - d'où il retombe dans la misére. Tel est le cycle de chaque individu isolé comme de l'humanité en général.”
Emil M. Cioran, Razne
“Il n'est pas de solution à rien, telle est la prémisse dont il faudrait partir dans l'élaboration des actes et des pensées. En réalité, tout ce que nous faisons et pensons procède de la négation de cette prémisse. L'existence humaine, insoluble en soi, s'appuie exclusivement sur l'idolâtrie de la Solution, c'est-à-dire sur une conception morale du temps. Chaque victoire de la vie trahit dans l'esprit une défaillance de sa rigueur.”
Emil M. Cioran, Razne
“Les douleurs sont incompatibles avec le soleil, qui les expose néanmoins à la lumière. Tout ce que nous avons caché dans nos nuits, nos possibilités de soupirs et nos soupirs effectifs, tout cela se répand dans son spectre, ses rayons se brisent, et il gît, aveuglé" par notre douleur, dans le tombeau de sa propre lumière.”
Emil M. Cioran, Razne
“De ceux qui ne diffusent pas autour d'eux un relent d'échec, on peut difficilement dire qu'ils ont vécu. La décomposition est la seule trace que laisse la marche de la vie, cet étrange pourrissement de la matière. Création et destruction sont les différentes directions d'une même substance qui s'affirme en s'effilochant.”
Emil M. Cioran, Razne
“L'esprit atteint le climat de la liberté lorsqu'il évolue dans un univers au sein duquel tout système de référence est supprimé. Il ressemble alors à une structure aérienne dont le seul soutien est son omniprésente inanité. Sans lien, sans racine, sans la superstition d'aucune valeur. Une transparence plus pure et plus calme que l'inexistence ; une débauche - de la dernière subtilité - de l'absence de désir, dans l'ultime palpitation de l'instinct éteint. C'est une soif d'extrême qui vainc toute soif, un ciel sans nuage au-dessus d'une terre qui ne demande plus d'eau, dans une temporalité guérie du délire de la successivité. Mais cet univers conserve un système de référence ; le désert - et l'esprit, libéré de tout, jusque de lui-même, y coïncide par sa fonction avec un mirage.”
Emil M. Cioran, Razne
“Quand la tristesse s'est rendue maîtresse de tes instants et qu'elle t'accompagne non seulement dans le contenu du temps, mais aussi dans tes pressentiments d'éternité, quand elle compose la matière de tes sensations, fortes ou flottantes, il en va comme si, depuis les origines jusqu'à aujourd'hui, toi seul en avais jamais fait l'expérience, comme si elle t'avait attendu, lourde des siècles qui l'ont ignorée, pour à travers toi remplir l'univers et le vouer au deuil. Et quand bien même tu saurais combien d'esprits, combien d'âmes elle a empoisonnés et parés, tu ne saurais y trouver aucune consolation. Toi qui découvres toute chose à travers elle, tu lui confères, sans le vouloir, l'étendue et la valeur du monde. Et puis ce ne sont pas les autres qui te l'ont révélée, il n'est pas d'apprentissage de la tristesse, ni de maîtres susceptibles de l'enseigner : ta propre nature lui a donné consistance à partir du non-dit de tes inhibitions, toi qui es voué à ne prendre part à rien de ce qui semble exister.”
Emil M. Cioran, Razne
“Le degré d'adversité dans lequel nous vivons peut être jugé selon le rôle que joue le soleil dans nos préoccupations, selon notre ingratitude. Car nous commençons à penser à partir du moment où nous ne montrons plus la moindre reconnaissance envers lui.”
Emil M. Cioran, Razne
“L'idée de civilisation, de progrès, le culte de l'humanité et de l'avenir - autant de mythes par quoi l'humain se leurre lui-même ; il fuit sa propre inutilité. Il suffit que nous jetions un regard dénué de pitié dans notre "for intérieur" pour perdre la foi en ces fables. L'humain ne peut rien - sinon s'élever à la contemplation de son propre rien. Mais l'histoire tout entière, toute sa succession d'efforts n'est que déviation à l'écart de cette contemplation. Par orgueil, il a voulu sortir l'univers de ses gonds, mais il n'a réussi qu'à perdre lui-même l'équilibre, en tuant - sous le sortilège du moi - la connaissance de soi.”
Emil M. Cioran, Razne
“Après avoir cherché en vain dans les livres et chez les humains des solutions à nos questions, nous revenons aux objets. Ils nous donnent, eux, une réponse claire et profonde : celle du silence. Vous regardez un arbre, fasciné par son indifférence, par cette leçon d'indifférence : la démonstration verticale de l'absence de désir. Il ne veut pas être autre chose - tandis que l'homme ne vise qu'à cela. Et c'est plutôt l'air qui l'occupe, qu'il n'occupe l'air. Son "être" semble conscient de se réduire à une distraction que la terre s'offre à elle-même. Les saisons constituent son histoire, et ses racines n'introduisent pas dans sa sève le venin de la rébellion. Il est l'éternité d'acceptation - neutre devant la croissance des feuilles comme devant leur chute.”
Emil M. Cioran, Razne
“Ultima nostalgie: a te duce la fund cu soarele”
Emil Cioran, Razne