L'état de siège Quotes
L'état de siège
by
Albert Camus1,272 ratings, 3.83 average rating, 170 reviews
Open Preview
L'état de siège Quotes
Showing 1-13 of 13
“Si tu devais mourir, j'envierais jusqu'à la terre qui épouserait ton corps!”
― L'État de Siège
― L'État de Siège
“on ne peut pas bien vivre en sachant que l'homme n'est rien et que la face de Dieu est affreuse.”
― L'état de siège
― L'état de siège
“À chacun son printemps, le mien a des roses de fer.”
― L'état de siège
― L'état de siège
“Le juge : Je suis le serviteur de la loi, je ne puis t’accueillir ici.
Diego : Tu servais l’ancienne loi. Tu n’as rien à faire avec la nouvelle.
Le juge : Je ne sers pas la loi pour ce qu’elle dit, mais parce qu’elle est la loi.
Diego : Mais si la loi est un crime ?
Le juge : Si le crime devient la loi, il cesse d’être un crime.
Diego : Et c’est la vertu qu’il faut punir !
Le juge : Il faut la punir, en effet, si elle a l’arrogance de discuter la loi.
Victoria : Casado, ce n’est pas la loi qui te fait agir, c’est la peur.”
― L'état de siège
Diego : Tu servais l’ancienne loi. Tu n’as rien à faire avec la nouvelle.
Le juge : Je ne sers pas la loi pour ce qu’elle dit, mais parce qu’elle est la loi.
Diego : Mais si la loi est un crime ?
Le juge : Si le crime devient la loi, il cesse d’être un crime.
Diego : Et c’est la vertu qu’il faut punir !
Le juge : Il faut la punir, en effet, si elle a l’arrogance de discuter la loi.
Victoria : Casado, ce n’est pas la loi qui te fait agir, c’est la peur.”
― L'état de siège
“L’autre court ! Il a peur et il le dit. Il n’a pas sa maîtrise, il est dans la folie ! Nous, nous sommes devenus sages. Nous sommes administrés. Mais dans le silence des bureaux, nous écoutons un long cri contenu qui est celui des cœurs séparés et qui nous parle de la mer sous le soleil de midi, de l’odeur des roseaux dans le soir, des bras frais de nos femmes. Nos faces sont scellées, nos comptés, nos heures ordonnées, mais notre cœur refuse le silence. Il refuse les listes et les matricules, les murs qui n’en finissent pas, les barreaux aux fenêtres, les petits matins hérissés de fusils. Il refuse comme celui-ci qui court pour atteindre une maison, fuyant ce décor d’ombres et de chiffres, pour retrouver enfin un refuge. Mais le seul refuge est la mer dont ces murs nous séparent. Que le vent se lève et nous pourrons enfin respirer…”
― L'état de siège
― L'état de siège
“La femme : La justice est que les enfants mangent à leur faim et n’aient pas froid. La justice est que mes petits vivent. Je les ai mis au monde sur une terre de joie. La mer a fourni l’eau de leur baptême. Ils n’ont pas besoin d’autres richesses. Je ne demande rien pour eux que le pain de tous les jours et le sommeil des pauvres. Ce n’est rien et pourtant c’est cela que vous refusez. Et si vous refusez aux malheureux leur pain, il n’est pas de luxe, ni de beau langage, ni de promesses mystérieuses qui ne vous le fassent jamais pardonner.
Nada : Choisissez de vivre à genoux plutôt que de mourir debout afin que l’univers trouve son ordre mesuré à l’équerre des potences, partagé entre les morts tranquilles et les fourmis désormais bien élevées, paradis puritain privé de prairies et de pain, où circulent des anges policiers aux ailes majuscules parmi des bienheureux rassasiés de papier et de nourrissantes formules, prosternés devant le Dieu décoré destructeur de toutes choses et décidément dévoué à dissiper les anciens délires d’un monde trop délicieux.”
― L'état de siège
Nada : Choisissez de vivre à genoux plutôt que de mourir debout afin que l’univers trouve son ordre mesuré à l’équerre des potences, partagé entre les morts tranquilles et les fourmis désormais bien élevées, paradis puritain privé de prairies et de pain, où circulent des anges policiers aux ailes majuscules parmi des bienheureux rassasiés de papier et de nourrissantes formules, prosternés devant le Dieu décoré destructeur de toutes choses et décidément dévoué à dissiper les anciens délires d’un monde trop délicieux.”
― L'état de siège
“A partir d’aujourd’hui, vous allez apprendre à mourir, dans l’ordre. Jusqu’ici, vous mouriez à l’espagnole, un peu au hasard, au jugé pour ainsi dire. Vous mouriez parce qu’il avait fait froid après qu’il eut fait chaud, parce que vos mulets bronchaient, parce que la ligne des Pyrénées était bleue, parce qu’au printemps le fleuve Guadalquivir est attirant pour le solitaire, ou parce qu’il y a des imbéciles mal embouchés qui tuent pour le profit ou pour l’honneur, quand il est tellement plus distingué de tuer pour les plaisirs de la logique. Oui, vous mouriez mal. Un mort par-ci, un mort par-là, celui-ci dans son lit, celui-là dans l’arène : c’était du libertinage. Mais heureusement, ce désordre va être administré. Une seule mort pour tous et selon le bel ordre d’une liste. Vous aurez vos fiches, vous ne mourrez plus par caprice. Le destin, désormais, s’est assagi, il a pris ses bureaux. Vous serez dans la statistique et vous allez enfin servir à quelque chose.”
― L'état de siège
― L'état de siège
“Moi je règne, c’est un fait, c’est donc un droit. Mais c’est un droit qu’on ne discute pas : vous devez vous adapter.
Du reste, ne vous y trompez pas, si je règne c’est à ma manière et il serait plus juste de dire que je fonctionne. Vous autres, Espagnols, êtes un peu romanesques et vous me verriez volontiers sous l’aspect d’un roi noir ou d’un somptueux insecte. Il vous faut du pathétique, c’est connu ! Eh bien ! non. Je n’ai pas de sceptre, moi, et j’ai pris l’air d’un sous-officier. C’est la façon que j’ai de vous vexer, car il est bon que vous soyez vexés : vous avez tout à apprendre. Votre roi a les ongles noirs et l’uniforme strict. Il ne trône pas, il siège. Son palais est une caserne, son pavillon de chasse, un tribunal. L’état de siège est proclamé.”
― L'état de siège
Du reste, ne vous y trompez pas, si je règne c’est à ma manière et il serait plus juste de dire que je fonctionne. Vous autres, Espagnols, êtes un peu romanesques et vous me verriez volontiers sous l’aspect d’un roi noir ou d’un somptueux insecte. Il vous faut du pathétique, c’est connu ! Eh bien ! non. Je n’ai pas de sceptre, moi, et j’ai pris l’air d’un sous-officier. C’est la façon que j’ai de vous vexer, car il est bon que vous soyez vexés : vous avez tout à apprendre. Votre roi a les ongles noirs et l’uniforme strict. Il ne trône pas, il siège. Son palais est une caserne, son pavillon de chasse, un tribunal. L’état de siège est proclamé.”
― L'état de siège
“A la mer ! A la mer ! La mer nous sauvera. Que lui font les maladies et les guerres ! Elle a vu et recouvert bien des gouvernements ! Elle n’offre que des matins rouges et des soirs verts et, du soir au matin, le froissement interminable de ses eaux tout le long des nuits débordantes d’étoiles !
Ô solitude, désert, baptême du sel ! Être seul devant la mer, dans le vent, face au soleil, enfin libéré de ces villes scellées comme des tombeaux et de ces faces humaines que la peur a verrouillées. Vite ! Vite ! Qui me délivrera de l’homme et de ses terreurs ? J’étais heureux sur le sommet de l’année, abandonné parmi les fruits, la nature égale, l’été bienveillant. J’aimais le monde, il y avait l’Espagne et moi. Mais je n’entendais plus le bruit des vagues. Voici les clameurs, la panique, l’insulte et la lâcheté, voici mes frères épaissis par la sueur et l’angoisse, et désormais trop lourds à porter. Qui me rendra les mers d’oubli, l’eau calme du large, ses routes liquides et ses sillages recouverts. A la mer ! A la mer, avant que les portes se ferment !”
― L'état de siège
Ô solitude, désert, baptême du sel ! Être seul devant la mer, dans le vent, face au soleil, enfin libéré de ces villes scellées comme des tombeaux et de ces faces humaines que la peur a verrouillées. Vite ! Vite ! Qui me délivrera de l’homme et de ses terreurs ? J’étais heureux sur le sommet de l’année, abandonné parmi les fruits, la nature égale, l’été bienveillant. J’aimais le monde, il y avait l’Espagne et moi. Mais je n’entendais plus le bruit des vagues. Voici les clameurs, la panique, l’insulte et la lâcheté, voici mes frères épaissis par la sueur et l’angoisse, et désormais trop lourds à porter. Qui me rendra les mers d’oubli, l’eau calme du large, ses routes liquides et ses sillages recouverts. A la mer ! A la mer, avant que les portes se ferment !”
― L'état de siège
“Le gouverneur : Votre gouverneur vous salue et se réjouit de vous voir assemblés comme de coutume en ces lieux, au milieu des occupations qui font la richesse et la paix de Cadix. Non, décidément, rien n’est changé et cela est bon ! Le changement m’irrite, j’aime mes habitudes !
Un homme du peuple : Non, gouverneur, rien n’est vraiment changé, nous autres, pauvres, pouvons te l’assurer. Les fins de mois sont bien justes. L’oignon, l’olive et le pain font notre subsistance et quant à la poule au pot, nous sommes contents de savoir que d’autres que nous la mangent toujours le dimanche. Ce matin, il y a eu du bruit dans la ville et au-dessus de la ville. En vérité, nous avons eu peur. Nous avons eu peur que quelque chose fût changé, et que tout d’un coup les misérables fussent contraints à se nourrir de chocolat. Mais par tes soins, bon gouverneur, on nous annonça qu’il ne s’était rien passé et que nos oreilles avaient mal entendu. Du coup, nous voici rassurés avec toi.”
― L'état de siège
Un homme du peuple : Non, gouverneur, rien n’est vraiment changé, nous autres, pauvres, pouvons te l’assurer. Les fins de mois sont bien justes. L’oignon, l’olive et le pain font notre subsistance et quant à la poule au pot, nous sommes contents de savoir que d’autres que nous la mangent toujours le dimanche. Ce matin, il y a eu du bruit dans la ville et au-dessus de la ville. En vérité, nous avons eu peur. Nous avons eu peur que quelque chose fût changé, et que tout d’un coup les misérables fussent contraints à se nourrir de chocolat. Mais par tes soins, bon gouverneur, on nous annonça qu’il ne s’était rien passé et que nos oreilles avaient mal entendu. Du coup, nous voici rassurés avec toi.”
― L'état de siège
“Du calme ! Ne monte pas si haut. On t'en aimerait moins.
Nada : Je suis au-dessus de toutes choses, ne désirant plus rien.
Diego : Personne n'est au-dessus de l'honneur.
Nada; Qu'est-ce que l'honneur, fils ?
Diego : Ce qui me tient debout.”
― L'état de siège
Nada : Je suis au-dessus de toutes choses, ne désirant plus rien.
Diego : Personne n'est au-dessus de l'honneur.
Nada; Qu'est-ce que l'honneur, fils ?
Diego : Ce qui me tient debout.”
― L'état de siège
“Enquanto vocês fazem as suas três refeições diárias, trabalham as suas oito horas e mantêm suas duas mulheres, imaginam que tudo está na mais perfeita ordem. Não, vocês não estão em ordem, mas em fila. Bem alinhados, a fisionomia serena, já maduros para a calamidade.”
― L'état de siège
― L'état de siège
“No lugar de tampar as bocas dos que gritam sua desgraça, eles tampam os próprios ouvidos. Nós estávamos mudos, agora vamos ficar surdos.”
― L'état de siège
― L'état de siège
