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Sitôt fini Hangul Express, déjà les personnages de cette dantesque plongée dans le Grid me manquaient — d'où l'impulsion de remonter vers des temps plus anciens de cet univers, et de retrouver, avec un regard changé, plus chargé d'informations et d'émotions, les précédentes incarnations et/ou le vécu de certain.e.s (je n'invoquerai pas de noms pour éviter les spoilers !)
Sacré voyage.

[Black Ice] Une autre Couleur, remixée. Masshiro Ni — In Perfect White — se clôt sur un noir de glace, un slam mordant, une irruption de cyberpunk, une obsessive vrille de l'âme et des mots. Jusque sur le Grid, les enfants de Seppen se cherchent, et l'on plonge à leur suite, accrochés à la voix de Saeru, dans cet éclat de leur histoire, déroulé d'un terrible épisode de Romaji Horizon. Intense endgame pour ce recueil.

[Macula Lutéa] Le Jaune de "Différentes Couleurs", remixé. Aux paroles d'une photographe exprimant son rapport au monde, répond la voix chargée de chagrin & de regrets, d'un confrère, d'une âme-sœur, cherchant à percer la séparation de la tombe. La confrontation d'un regard incrusté de deuil, face à l'art éternel de celle qui fut perdue. Poignant, ô combien...

[Honne Cantata] Premier inédit du recueil, et... oh my, cette magnificence ! La rencontre à couper le souffle entre une délégation du Japon et les habitants de la féerique cité de Seuil — entre deux êtres d'exception, surtout, portant au sublime, l'un les valeurs des bushis japonais, l'autre l'intensité extatique des cœurs d'Ombre. Et la confrontation, déchirante, entre liens du devoir et attachements de l'âme.
Wow.

Ô, "Gold" ! retrouver la trace, le tracé à travers l'Europe et l'un vers l'autre de deux êtres d'exception ; reprendre, encore et encore, la réflexion sur la violence que la société peut infliger aux artistes intègres ; s'incliner, toujours, devant la justesse des actes fracassants, et la justice rendue par les âmes qui les acceptent sans réserve ni compromis. Ô, la beauté de ce "Chant du filigrane de la fracture" !

[La Loi du Flocon] D'un acte de compassion, d'une fascination fatale, d'une attraction et quête salvatrices, tisser la légende d'un poète guerrier, et les premières notes du Dit familial que poursuivront ses descendants. Maintenant qu'on a pu faire, au fil des parutions, la précieuse rencontre de plusieurs d'entre eux, c'est un plaisir renouvelé de retrouver le vieux rônin Seppen, et la beauté dangereuse de la neige.

[Différentes Couleurs] Je ne me lasse pas plus de retrouver ces "Cinq prières japonaises" que d'assister d'année en année au déploiement de pétales printanier d'une fleur vivace. Cinq vignettes évoquant l'amour, le deuil, le rapport au monde, un mot offert en héritage sacré, cinq couleurs déclinées comme autant de voix bruissant dans les paysages du Japon, et tournoyant autour du destin d'une famille sans pareille.

J'arrive d'une traite à la moitié du roman (entamé hier matin), et me voilà bien accroc et accrochée ! Mériane *m'éclate* avec son (savoureux) sale caractère et son grand cœur.
Ravie que le tome 3 sorte très très prochainement — à l'allure où j'avance, ça fleure bon le passionnant marathon de lecture consacré aux titres disponibles de cette série !

Très intéressée par l'article de Benjamin Norguet, 'La Fantasy japonaise en quête de nouveaux mondes' (dont je vais de ce pas creuser les sources secondaires sur le sujet de l'extrême-droite !)
(Un regret : que la lecture en ait été freinée de manière récurrente par un texte où la trace des corrections se retrouve catapultée en plein milieu des phrases...)

Getting the reader in deep water fast & hard... Gosh, that novel and its characters know how to make an entrance (& have us readers on our knees already aching for no exit, not now, not ever)

Arena : Un rendez-vous à l'ombre des pierres du Colisée, pour transmettre un précieux carnet — et une autre rencontre comme point de départ et horizon d'une quête ancienne et obstinée... Embrassant le mouvement du marcheur qui prendrait de la hauteur pour contempler un panorama antique, l'esprit s'élève à travers cette ultime nouvelle du recueil, bâtie de clefs de sens, d'esprit de défiance, de constance. Très beau.

Le Dernier des Dark Boys : Après les réactions explosives de ceux que leur job confronte aux laideurs du monde : la fidélité à l'épreuve du temps à ces histoires d'amour qui sont l'alpha et l'omega pour les âmes qui se cherchent.
Quand la fidélité, ici, s'incarne en symboles dont la magie jamais ne s'efface, joignant blessures et merveilles, à travers les âges, les erreurs et les raisons, en un touchant récit...

Winter Wonderland Inc. : aaah, mon récit de Noël préféré, enfin réédité en recueil ! Quand un jeune homme en urgent besoin de changer d'air (de société ?) postule pour un job de Père Noël au pays des rennes, sa découverte des coulisses du métier se fait sur un mode explosif -- entre prise de conscience, pétage de plombs (et de boules de sapin), et plus encore, le tout sur feu d'artifices de traits d'humour mordants.

Faiseurs d'Etoiles : Sans quitter les captivants échos fovéens, on entre dans la section '(sous) pression' du recueil, avec l'histoire de la descente infernale d'une jeune auteure mettant les pieds dans le monde de l'édition.
Quand l'obsession naît d'une graine de tentation extérieure, le résultat est incisif... et cathartique, pour qui a déjà eu la triste occasion de constater et vomir certaines laideurs du milieu !

Traverser sous les roues des voitures : Des années à revenir sans cesse aux mots de 'bubblegum butterflies', dans Fovéa, comme un papillon vers la flamme — une flamme en danse vive avec les ombres... et là, wow / aow ! le choc et l'intensité monstrueuse de la rencontre avec Elyah Anoukian, sa rage face à l'état du monde, son humour cioranesque, son rapport à l'addiction. Et la portée renversante de son choix ultime.

Sous l'Aiguille : On avance d'un pas, d'un cran, d'un crime — dans ces espaces où tiédeur et inconstance constituent la vraie offense. L'Obsession, non plus pour un objet désiré mais envers un être, focalisée dans le point de contact entre l'aiguille du tatoueur et la peau d'une amante. Quand le manque et la vengeance trouvent, féroces, à s'incarner...
Un rituel réédité qu'on ne se lasse pas de relire.

The Cat & the Choker : après la faim et les tensions d'âme du collectionneur... la curiosité de chat, la fascination pour une ombre rémanente sur les portraits d'une galerie, au sein d'une demeure unique en son genre. L'histoire d'une malédiction, et des actes qui la portent à travers les âges, avec une élégance que n'aurait pas reniée Wilde.
Quel délice décidément de retrouver Ayliss & les Usher de Nevermore !

Folding / Unfolding — de "Wild" à Wilde... Le cercle de l'Obsession gire — focus : la collection. A travers le récit d'une féroce collectionneuse d'éventails, on embrasse (passionnément) un monde qui accorde valeur et sens tant aux gestes uniques qu'aux objets rares ; où la faute de goût ne pardonne pas ; où la justice & l'amour avancent à l'écart de cette société qui condamna le grand Wilde. Ô l'irrésistible leçon !

*Wild*: Holy sh*t, that opening! So strong & raw, a breathless flow...
Une voix poignante, qui saisit à la gorge, envahit un plexus soudain vrillé de tension, et embarque comme une vague, sans préavis, dans le plus crucial des trips. Et on s'abandonne au courant, souriant à la voix reconnue...

Maelström & maestria. Une entrée (plongée) parfaite dans le livre. Et pour cette fan... un puissant welcome back (home).

Shaking in the room where Roark and Mallory meet and recognize each other.
I needed to read again that book, right now. For the 'things that count', for the burning flames in a blindfolded world.

'Impulsio'... ce n'est pas un chapitre, c'est un explosion d'énergie élémentale roulant à travers pages, emportant dans sa lancée les cœurs ensauvagés, conquis par son cri et complices de son défi. Quelle puissance, et quelle poussée d'ailes !

Oh, s'attarder, s'attarder là, sans avancer vers la nouvelle suivante, sans passer déjà des beautés du Japon au carrefour d'Emblemata. Ne pas quitter si tôt "Le Maître de Kōdō", la merveille d'arts ancestraux et l'appel de l'engagement, les âmes nobles et les choix impossibles. Oui, suspendre le pas, pour le ricochet intérieur des échos, et la main qui se rebelle de sentir si mince la tranche des pages encore à lire.

Whoops & wow... Sacra m'a emporté, et les pages ont tourné plus vite que ne sont tombées les updates ! Quel magnifique parcours, à travers les Mystères d'Isenne (Trois Fois), en course débridée, sauvage, vibrante, dans les bois (Under the Ivy), vers l'apex de splendeur de la nouvelle "Magnificat"... Heureusement que voilà Sacra II dans ma boite aux lettres, car ces Parfums d'Isenne et d'Ailleurs sont addictifs !

"Gold" : oh bon sang, la Splendeur, et l'émotion poignante — oh, les ramifications de cette histoire... Lue deux fois, et m'a deux fois sciée les jambes par sa beauté, et pour la justice qui y est rendue aux actes exceptionnels, et aux êtres non moins grands qui les accomplissent. L'or de ce chant jette un éclat salutaire, face à un monde dont les tristes voies imposées trop souvent nous vieillissent l'âme.