Quatre égarés. Quatre trajectoires qui n’en finissent pas de se croiser et percuter. Le bushi impeccable, la prophétesse des ombres, la princesse des chats, le chasseur implacable. Quatre pièces, sur un damier de câbles et de flux incandescents, qui redéfinissent à chacun de leurs mouvements la carte des jeux et enjeux. Sous leur course éperdue, l’envers du monde. Un autre univers, invisible, fascinant et périlleux ; une nouvelle réalité qui est devenue, pour ceux qui l’arpentent, la seule qui compte. Le Grid. Depuis Tokyo, point d’entrée capital de cette Cour des Miracles numérique, se déploient les méandres de la ‘grande grille’ ; échiquier où multinationales, politiques et profiteurs de toutes catégories traitent avec les rascals, les inhumains et les accros au vertige. Ici, tout est recomposable à l’infini, et tout est à vendre : l’Histoire, l’avenir, les gâchettes et les âmes, et jusqu’au temps lui-même. Et il n’y a rien de plus fluctuant, relatif et hors de prix, au final, que cela : le temps. C’est sur ce fil tendu, plus fragile et explosif qu’un datalink, que doit se jouer le destin des Fays, des Gridrunners et, au-delà, celui de l’univers en son entier.
Jalon capital du métacycle Transmeare, la série Gridlock Coda met en jeu, sur un même tapis vert, les univers entrelacés de Vertigen, Frontier, et l’ensemble de ‘la Trame’. #Manga, #Jpop, #Kpop, #Kdramas, #Animés, #gaming… L’auteure trace ici un hommage trépidant au Cyberpunk et aux pop-cultures japonaises et coréennes.
Léa Silhol est une romancière, nouvelliste, anthologiste et essayiste française, née en 1967 à Casablanca. Elle a été par ailleurs l'une des fondatrices des éditions de l'Oxymore, directrice littéraire et artistique, attachée de presse, ainsi que musicienne dans le "concept band" Done by Mirrors. Ses univers s'inscrivent dans le champ de la Fantasy Mythique (Le cycle de Vertigen), la Fantasy Urbaine (l'univers des 'Fays' de Frontier), le Cyberpunk (la série Gridlock Coda), le Fantastique, le Réalisme Magique ("Sous le Lierre"), et la littérature expérimentale (La séquence Hyperfocus). Elle vit à l'heure actuelle dans le sud de la France avec sa famille, un chat poseur d'énigmes, et trois lévriers (galgos et podencos) sauvés des massacres en Espagne. Elle y partage son temps entre l'écriture, la musique, et la défense des causes qui lui sont chères.
Romaji Horizon Bon déjà un romaji qu’est ce que ça peut bien être? Une sorte de légume ? Vous reprendrez bien un peu de romaji ! Une pièce mécanique ? Ma voiture est au garage, il faut que je change le romaji et ça coute bonbon ! Une sorte d’oiseau ? Et là vous pouvez entendre le chant mélodieux du male romaji qui défend son territoire.
Non romaji, c’est le nom qui « désigne les caractère de l’alphabet latins utilisés dans le cadre de l’écriture japonaise » (cf wikipedia).
Trêve de bêtises J’apprécie qu’un auteur ne me serve pas un livre tout cuit (trop cuit), j’aime chercher et réfléchir (mais pas me faire sauter les synapses non plus), et je n’ai pas été déçue (jamais arrivé avec Léa Silhol). Dès le titre j’ai été intriguée (cf l’intro de cet avis), puis l’univers du Grid m’a happé et j’ai plongé à la suite de Saeru et Neko. J’ai aimé retrouver des personnages déjà connus (Crescent, Hatsuyuki, Néko, Chris), et en rencontrer de nouveau que j’espère retrouver dans le futur (Saeru, Ello, Lord Alexander Carswell…). J’ai aimé le rythme omniprésent que ce soit dans le déroulement de l’intrigue, dans les dialogues, dans la narration ; c’est terrible ça rend le livre impossible à lâcher (Pourtant j’étais décidée à le faire durer !). Et bien sur j’ai aimé l’histoire/les histoires, celle de Crescent et Hatsuyuki (qui ouvre et ferme le livre, même si elle n’est pas terminée) et celle de Néko et Saeru.
Le plus gros défaut à mes yeux de Romaji Horizon est un défaut classique pour tous les lecteurs, ce livre est trop court !!
Disons-le tout de suite: il vaut mieux avoir lu l'opus précédent du cycle (Hanami Sonata) avant d'entamer celui-ci, voir d'être un peu familier avec le dit de Frontier ou le cycle de Vertigen pour profiter un peu des multiples liens entre les univers (même si vous pouvez faire sans, ce cycle est une très bonne porte d'entrée dans l'univers de l'auteur si vous n'êtes pas familier avec).
Romaji Horizon tourne autour des 4 personnages présentés par le résumé, mais la majorité de cet opus est centré sur le couple Neko/Saeru, donnant une romance se partageant entre le monde virtuel du Grid et l'IRL, mais aussi une intrigue mêlant brillamment éléments du folklore et questionnement moderne. C'est de l'urban fantasy comme on aimerait en lire plus souvent, au rythme suspendu pour servir toute la poésie des choses qui s'égrènent, puis en accéléré quand vient le moderne et l'action (enfin on se prend parfois des baffes alors qu'on se croyait en plein moment poétique, mais bref 8'D #EffetDeSurprise #PoésieDansTaFace ). C'est aussi beau qu'intéressant, très visuel par endroit, et je conseillerai volontiers d'au moins tenter la lecture car c'est une très jolie perle et un roman comme on aimerait en lire plus souvent.
Bref, maintenant je pars pleurer dans mon coin car j'ignore quand la suite sortira 8'D !!
Si l’ouverture du livre pose d’autres enjeux (d’autres pièces sur un même échiquier) Romaji Horizon se concentre principalement sur l’histoire (forcément amoureuse, forcément passionnée) qui lie Neko et Saeru, la révolutionnaire et l’agent du système, le chat bondissant et l’arme de poing, dans une Asie – Japon et Corée – à la technologie survitaminée et tissée, par en-dessous, du Grid, sorte de cyber-réalité qui n’aurait rien à envier à Matrix et autres Tron. Les personnages principaux sont des Runners, des arpenteurs du Grid, territoire de batailles secrètes et de luttes d’influence, de trafics et de deals en tout genre sous-traités par de grandes corporations aux motivations pas forcément bienveillantes, telles que l’inquiétante Yule Corp. … De défis numériques en cyber-hack de haute volée, entre malédictions antiques et intelligences artificielles, on assiste à la danse des deux protagonistes - celle qui les mène l’un contre l’autre puis l’un vers l’autre – à leur métamorphose aussi, comme à la mutation que leurs faits d’armes opèrent sur le monde qui les entoure. Romaji Horizon parle de course et parle de lien, parle d’amour et de révolte, et le fait comme il parle du reste : de manière survoltée, jouissive, et sans concession.
Il est très piégeux d'entamer un avis de lecture sur Romaji Horizon. Pas moyen de rouvrir le roman innocemment pour consulter un passage : les pages, les paroles, les images y ont la manie et le don de vous happer dans l'intrigue comme dans le courant d'un fleuve puissant et véloce, pour ne vous relâcher sur la grève qu'à leur guise, sonné et extatique et désireux déjà de replonger. Congrats : you're locked in (the fierce & beautiful) Gridlock Coda I. Espace de convergence du mythique et du cyberpunk, des punchlines et de la poésie, des valeurs anciennes et des aventuriers modernes, l'univers du Grid déploie là ses strates dangereuses et ses superbes effets visuels, jouant avec brio du rythme (jouissif) d'un excellent film d'action comme de la mesure (poignante) d'une méditation sur l'état du monde ou d'une âme. Espace de convergence et/ou de clash des enjeux, aussi, tandis qu'à la surface de la Terre une voix s'élève, un geste essentiel s'accomplit, pour la cause des Fays, que dans les profondeurs du Grid des luttes se mènent, entre l'avidité de pouvoir et l'idéalisme militant, et qu'à travers les temps des histoires d'amour se déroulent et s'entrelacent... C'est dans cet espace, ce monde d'IA et de divinités, de requins et d'activistes, que la voie de l'empathie, de la compassion et de l'amour, se fraye un chemin, à travers les écrans et de fascinants paysages virtuels, d'âme en âme — celle du lecteur inclus. Et ce, s'il vous plait, en musique, avec humour, et sur un tempo absolument irrésistible.