Ernest et Célestine
Le pendu et Cecci et deux satellites sont allés voir Ernest
et Célestine au cinéma.

Alors oui, on adore les albums de Gabrielle Vincent. Et il y
a dans ce film un joli travail graphique, dessins et aquarelles, et de belles petites choses
et la chanson de Thomas Fersen sur l’Ernest affamé est rigolote. Mais je ne
sais pas ce que les critiques du Masque et la plume (pour ne parler que d’eux)
ont fumé avant de parler de ce film.

Ca me paraissait impossible d’adapter la poésie décalée des
albums, qui font partie des rares histoires pour enfant présentant une réalité
sociale : Ernest l’ours est un saltimbanque, marginal, et pauvre (et
roumain, je crois). On croise dans les livres, des SDF, des propriétaires pas sympas, des
braves gens plus ou moins sympathiques. Les histoires jouent sur des sentiments
très ténus et précieux de l’existence.

Adapter tout ça était difficile, et le film y a échoué.
Le scénariste (Daniel Pennac) a choisi de prendre les choses sous l’angle de la
fable et du conte, et il a bien fait, mais le résultat n’est que très
moyennement convaincant, avec gags, scènes d’actions et suspense un peu
artificiel. On a un scénario bien lisse, sur le respect-de-la-différence et
le vivre-ensemble-dans-la-société. J’espère que les producteurs ont eu quelques financements
publics avec autant de bons sentiments. Le film se laisse regarder, rien de honteux, mais on
est loin de la merveille annoncée par les affiches.

(au passage, la plus grosse erreur du film : Célestine est
sensée être une enfant. Pourquoi lui avoir donné cette voix de gorge et ces
dialogues d’adulte ?)
Vous voulez de l’animation française de très grande
qualité ? Regardez plutôt les triplettes
de Belleville ou l’Illusionniste.

Published on February 04, 2013 07:34
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