Manu Larcenet's Blog, page 85

Midas

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Published on January 30, 2011 23:00

je bous

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Mardi, dans un silence populaire ahurissant, les sénateurs ont mis fin au débat sur la législation de l'euthanasie en France.

Je bous.

Pourquoi boues-je? C'est bien simple. A cause de la séparation entre l'Église et de l'État qui tarde à venir.

Bien que personne ne le dise vraiment clairement, la législation sur l'euthanasie bloque à cause des catholiques et des chrétiens en général. C'est d'ailleurs pour cette raison que ce débat est le seul qui dépasse l'opposition idéologique gauche / droite, puisqu'il y a des croyants dans chaque camp. Les mêmes personnalités chrétiennes qui avaient courageusement milité pour l'abolition de la peine de morte avant 1981 sont aujourd'hui radicalement opposées à l'euthanasie. Ce qui est logique, d'ailleurs, puisque de leur point de vue, la mort ne peut être donnée que par leur Père qui est aux cieux, le Très Haut, le démiurge, le Créateur, l'Être suprême, l'Esprit Immortel, le Big Boss… Ce qui m'arrangeait bien, ne le cachons pas, en ce qui concerne la peine de mort, commence sérieusement à me casser les couilles lorsqu'il s'agit de l'euthanasie. Sans doute parce que, dans ce cas précis, la demande vient de l'individu et non de l'état… La nuance est de taille respectable.

Tiens, d'ailleurs, pas plus tard que lundi, dans Le Monde, notre brave premier ministre y exposait le fond de sa pensée:

« La question est de savoir si la société est en mesure de légiférer pour s'accorder le droit de donner la mort. J'estime que cette limite ne doit pas être franchie »

Ah bah bien sûr, si on pose l'équation comme ça, moi non plus j'ai pas trop envie que la société se donne le droit de tuer des gens, en toute légalité, quand ça lui chante… C'est vrai que c'est pas tentant, surtout par les temps qui courent…

Mais, bien sûr, notre rusé premier ministre oublie de préciser que l'euthanasie, ça consiste à donner la mort à celui qui la demande. Revoilà la belle nuance.

Étant d'un naturel conciliant, je m'interdis au quotidien de taper sur telle ou telle religion, gardant en tête le principe universel du « du moment qu'il n'emmerde pas son voisin, chacun occupe son cervelet comme il l'entend », même si, des fois, je ne vous la cache pas, c'est pas facile. Onques ne me vit élever la voix ou la main sur un religieux sous prétexte que nous ne partageons pas la même vision de la marche du monde. Onques ne me vit reprocher au croyant la certitude de son dogme, ni la tranquille assurance qu'il lui donne. Et pourtant… ça me démange plus souvent qu'à mon tour! Mais je fais un effort. Je m'abstiens de dire au croyant comment vivre, comment penser. Je ne m'immisce pas dans la vie de l'Église, histoire de leur dire comment faire la messe. Je garde un peu d'humilité en rab pour tenter de me convaincre que je n'en sais pas beaucoup plus qu'eux…

Eh bien aujourd'hui, je demande solennellement aux croyants de me rendre la pareille.

Il est hallucinant de devoir encore mendier le droit à mourir sans en foutre partout à quelques réactionnaires bien-pensants, pour qui la liberté de l'individu se limite à celle consignée dans un best seller suranné, aux origines historiques et archéologiques douteuses.

Ça me ferait d'ailleurs bien rigoler, si je n'étais, encore aujourd'hui, contraint de devoir quémander à ses plus fervents lecteurs, le genoux fléchi et le front bas, le droit de modifier la marche de la société civile.

Chier.

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Published on January 26, 2011 22:39

je boue

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Mardi, dans un silence populaire ahurissant, les sénateurs ont mis fin au débat sur la législation de l'euthanasie en France.

Je boue.

Pourquoi boue-je? C'est bien simple. A cause de la séparation entre l'Église et de l'État qui tarde à venir.

Bien que personne ne le dise vraiment clairement, la législation sur l'euthanasie bloque à cause des catholiques et des chrétiens en général. C'est d'ailleurs pour cette raison que ce débat est le seul qui dépasse l'opposition idéologique gauche / droite, puisqu'il y a des croyants dans chaque camp. Les mêmes personnalités chrétiennes qui avaient courageusement milité pour l'abolition de la peine de morte avant 1981 sont aujourd'hui radicalement opposées à l'euthanasie. Ce qui est logique, d'ailleurs, puisque de leur point de vue, la mort ne peut être donnée que par leur Père qui est aux cieux, le Très Haut, le démiurge, le Créateur, l'Etre suprême, l'Esprit Immortel, le Big Boss… Ce qui m'arrangeait bien, ne le cachons pas, en ce qui concerne la peine de mort, commence sérieusement à me casser les couilles lorsqu'il s'agit de l'euthanasie. Sans doute parce que, dans ce cas précis, la demande vient de l'individu et non de l'état… La nuance est de taille respectable.