Martin Page's Blog, page 44

September 12, 2012

On n’échappe pas à soi-même

Il y a déjà plusieurs semaines, Livres-hebdo le premier a dévoilé le secret à peine dissimulé par un anagramme. Depuis d’autres journaux ont donné l’info en chroniquant La nuit a dévoré le monde, il est donc temps de partager avec les lecteurs de ce blog. Pour les curieux, une partie de mon travail d’écrivain se poursuivra désormais aussi sous le nom de Pit Agarmen. Allez faire un tour ici.


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Published on September 12, 2012 03:07

August 25, 2012

Tu vas rater ta vie et personne ne t’aimera jamais

Tu vas rater ta vie




C’est le titre de mon deuxième livre fait à la maison (homemade book). Je suis allé chercher les exemplaires chez l’imprimeur vendredi soir. L’idée à terme (disons dans les six mois qui viennent) est de créer une association qui éditera ces petits livres et ceux de mes amis intéressés par le format. La forme est simple : feuilles A4 pliés et agrafées, entre 8 et 22 pages. Petits livres rapides et bizarres. Début septembre, je ferai une présentation de ce petit livre sur le blog et je mettrais en vente 18 exemplaires numérotés (il faudra me contacter par le biais du formulaire contact de ce site).

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Published on August 25, 2012 12:35

Ma vie parmi les livres (dessus, dedans, à côté, heureusement intoxiqué)

livres



Beaucoup de beaux livres en ce moment. Je viens de terminer le deuxième tome Du Bel âge de Merwan, dessin toujours superbe. Let’s kill uncle, de Rohan O’Grady (qui a été une des sources d’inspiration de Wes Anderson pour son beau Moonlight Kindgom : un garçon et une fille sur une île font alliance pour survivre) (et il y a un dessin d’Edward Gorey à l’intérieur, que demander de plus), Passions, un livre sur la princesse de Clèves par Jean-Michel Delacomptée (je le commence juste et c’est déjà extra). Lu aussi le très beau intelligent Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? de Jeanette Winterson.


Dix minutes sur la création par Quentin Blake ici (et Michael Rosen en septembre un Fantastic, Mr Dahl -sur ma liste d’achats). Et si Blutch faisait ça ? Ou d’autres. J’aime écouter les artistes parler travail. Quand j’aurais un peu plus de cheveux blancs je le ferai.


Je corrige une dernière fois mon Apiculture selon Samuel Beckett. C’est Chloé Poizat qui fait l’illustration de couv. Il y a tellement d’illustrateurs et de dessinateurs talentueux qu’il est honteux de ne pas faire appel à eux pour créer de belles couvs. Je vais essayer d’en faire ma règle, j’ai le sentiment que mes éditeurs commencent à être sensibles aux belles couvs, et à l’intérêt d’en faire une occasion de création originale (les banques d’images c’est de la paresse).


Découverte du travail de Jean Julien, grâce à Jean-Baptiste qui était en visite ici quelques jours (notre roman graphique est quasi terminé).


Parmi les sorties amicales de la rentrée : le nouveau roman de Jakuta Alikavazovic, celui de Thierry Hesse, et un essai d’Eric Pessan sur The Shining de Stephen King. Le Brut de Dalibor Frioux sort en poche.


Clément peaufine les derniers détails à notre Banc de Touche, à paraître le 4 octobre chez Warum (collection Vraoum). Un extrait ici !


C’est Jean-Baptiste qui le premier m’a parlé de RO Blechman. Je connaissais Steinberg et Jules Feiffer, pas Blechman, pourtant un des garçons de la bande. C’est fou d’être passé à côté d’un artiste de ce niveau, mais merveilleux tout de même de constater il reste des oeuvres importantes à découvrir. Tout le monde devrait avoir dans sa bibliothèque son Talking Lines (préface de Seth - et son Behind the Lines est préfacé - magnifiquement- par Maurice Sendak) : courtes histoires graphiques, dessins, commentaires aussi. Un trésor. Le livre est une invention incroyable et nous ne sommes qu’au début de son histoire. C’est un objet parfait, émouvant, comme un univers, une galaxie promise à nos aventures. A lire du même auteur son Dear James, un livre sur la création, sorte de Lettres à un jeune poète destinées à un jeune dessinateur (c’est pareil). Je pense à ce poème de Rilke : “D’ici il n’y rien qui ne te voit pas. Tu dois changer ta vie” Denn da ist keine Stelle, die dich nicht sieht. Du mußt dein Leben ändern).


Hier soir avec Julia W., Glen C et Yann L., nous avons vu un des derniers Capra (en couleur) : Pockettful of miracles, remake de son propre Lady for a day. Dans mon souvenir le film original (noir et blanc) était moins long (et c’était mieux), mais là aussi : quand la gentillesse et la délicatesse donnent du grand art. On discutais avec Dalibor de cette phrase toute faite “On fait pas d’art avec des bons sentiments”. On était d’accord pour dire que d’émotions noires on pouvait créer de la beauté, et de la douceur. C’est juste un pétrole. La question c’est ce que nous faisons de nos énergies noires, si on les transforme ou pas, si on se laisse dévaster par elles, ce à quoi elles nous servent. Je pense à cet article où un journaliste titrait : “Les grands artistes sont des pervers sexuels”. C’est tellement caricaturallement branché, tellement idiot. Cette jouissance pour la part sombre (avec cette mentalité bourgeoise d’essayer de choquer en parlant de sexe) et la certitude que parce que c’est sombre alors c’est supérieur, quelle connerie. Un artiste comme Blechman est à l’opposé de ça, et bon dieu ça fait du bien.


RO Blechman par Maurice Sendak (Behind the Lines)

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Published on August 25, 2012 11:56

August 19, 2012

traduction

traductionC* lit Ces corps vils (Viles bodies), d’Evely Waugh. Ou plutôt a essayé, mais la traduction a arrêté sa lecture (par contre elle a commencé L’épreuve de Gilbert Pinfold, et là la traduction est claire). J’ai lu ce roman il y a déjà bien longtemps, je l’ai repris et la profusion de points d’exclamation a tout gâché. J’ai comparé avec le texte original, et dans celui-ci les points d’exclamation sont rares. Ce n’est pas la première fois que je remarque une épidémie de points d’exclamation dans les traductions françaises. Il faudrait enquêter sur le sujet. Demander à ces traducteurs la raison d’une telle transformation du texte (un sabotage). Je hais les points d’exclamation (et les points de suspension).


Pour le plaisir, une vidéo où Kurt Vonnegut parle de son opposition aux points virgules (sujet sur lequel je suis moins sensible) :



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Published on August 19, 2012 14:56

Thomas Vinau

VinauSortie du nouveau livre de Thomas Vinau aux (belles) éditions Alma : Ici ça va. Poésie en prose, roman poétique, je ne sais pas comment on appelle ça. Mais je sais ce que c’est : de la beauté poignante, une éthique et une esthétique ( je préviens : je connais Thomas, nous correspondons, nous nous envoyons des mots et des livres). Dans toutes les bonnes librairies. Pour les retardataires, on peut maintenant se procurer son magnifique Nos cheveux blanchiront avec nos yeux chez 10/18. Ici ça va est “une lettre du front”, écrit Vinau, et ces mots me sont familiers, la guerre est là, et il y a des alliés. C’est un très beau livre, une centaine de pages qui en fait des milliers. Le lieu d’un refuge et d’une ressource, quand le réconfort nous chavire aussi.


“Les livres se tiennent la main. Entre eux je veux dire.”


“La joie est belle. La joie est simple. Avec le temps je vois ça comme une sorte de sport. De régime. Une acuité du coeur et de l’oeil.”


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Published on August 19, 2012 14:46

August 9, 2012

Roland C. Wagner

Roland C. Wagner est mort. Saloperie de routes et de voitures. Il avait 51 ans et je ne l’ai découvert que cette année. Je l’avais croisé aux Utopiales l’automne dernier, j’ai lu quelques unes de ses nouvelles, on ne s’est jamais parlé. Comment fait-on une minute de silence sur le net ? Je ne suis pas certain de l’intérêt de la chose. Mais dire la tristesse, l’horreur. Nombreux seront ceux qui porteront la mémoire. Et les livres sont là. Je me sens plein d’appétit. C’est ça que nous pouvons opposer à la mort : notre faim.

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Published on August 09, 2012 06:49

journée panique

Je pars demain à l’aube pour six jours ailleurs avec C* et ma petite cousine. Je suis en retard, j’ai des kilos de courgettes à faire cuire, je n’ai pas répondu à des emails, pardon pardon, tout rentre dans l’ordre d’ici huit jours.


Reçu ce matin le Yearbook de l’Académie Schloss Solitude, avec mon texte en allemand : Der Verlust (La perte, Loss). Textes, photos et dessins des fellows des années 2010-2012. Une belle année de ma vie. Mes deux premiers dessins publiés. Je suis tout ému de revoir ces visages, ces noms. Vous me manquez.


yearbook



dessins



Je viens de terminer mon deuxième livre écrit-dessiné. Il fait 22 pages et il parle de mes angoisses de jeunesse. Ça s’appelle “Tu vas rater ta vie et personne ne t’aimera jamais”. C’est sensé être sombre et drôle.

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Published on August 09, 2012 06:41

August 1, 2012

les livres sont des psychotropes (tant mieux)

livre



Aujourd’hui première impression de mon premier petit livre auto-édité. C’est un livre qui n’aurait pas eu sa place chez un éditeur traditionnel : il fait huit pages, il y a huit dessins en couleur au posca et quelques mots, pas relié mais agrafé (comme un fanzine). Savoir ce que je vais en faire est la question du moment. Peut-être monter une maison d’édition à but non lucratif (une association) de manière à payer l’impression des projets, les envoyer aux quelques lecteurs intéressés par ces livres bizarres. On verra. En tout cas, plaisir de se permettre une parenthèse, une échappée.


Un article sur mon Apiculture selon Samuel Beckett (traduction allemande), ici. La version française du livre sort aux éditions de l’Olivier début janvier 2013.


Vincent Sorel vend des originaux de sa première bd, L’ours, de Petite philosophie de la charcuterie, et des Autres Gens. C’est ici.


Bon, ce n’est pas tout ça : ce qui compte pour l’instant c’est mon nouveau roman.

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Published on August 01, 2012 07:21

July 31, 2012

University of East Anglia - BCLT

Ce fut une belle semaine. Dix étudiants (neuf Anglais et une Américaine), entre disons 20 et 40 (50?) ans, encadrés, guidés, conseillés, encouragés, par Adriana Hunter (traductrice d’un de mes romans en anglais). Le worshop avait lieu de 9 à 16h30, tous les jours, il y avait une pause pour le thé le matin, pour le déjeuner le midi (génie des Anglais pour les petits sandwichs délicieux) et on terminait avec un café. Le soir, dîner avec toute l’équipe, avec les organisateurs, et les autres ateliers. Pendant les cessions, j’intervenais pour donner mon avis sur les traductions proposées, on me posait des questions aussi. Je devais expliquer mes choix, pourquoi ce mot plutôt que celui-là. Il s’agissait d’apprendre aux étudiants, tous parlant très bien le français, alors Adriana leur a fait traduire (par groupes, individuellement etc) à peu près un tiers de mon histoire, L’homme qui était une espèce en voie de disparition. En anglais, puis en anglais-américain, puis en anglais-cockney (je mettrais les extraits sur le site prochainement). C’était excitant, et troublant. Je suis en plein dans l’écriture d’un nouveau roman, donc je suis rapide. Il faudrait parler du campus de l’University of East Anglia (la profusion de lapins par exemple, ce béton qui en devenait poétique à force d’enchevêtrements), des Giacometti et des Bacon dans le petit musée près du terrain de sport, de la gentillesse générale, de l’enseignement tourné vers l’oral, vers l’écoute, sans autoritarisme. Les étudiants étaient extras aussi, à l’écoute, curieux, motivés, merci à eux. Il y a eu des librairies aussi, et un livre de Michael Rosen illustré par Quentin Blake : Sad Book.




fac



fac-2



terrain de sport



lapin



lapin-fac

librairie



boisson-locale





un-livre

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Published on July 31, 2012 05:18

Uinversity of East Anglia - BCLT

Ce fut une belle semaine. Dix étudiants (neuf Anglais et une Américaine), entre disons 20 et 40 (50?) ans, encadrés, guidés, conseillés, encouragés, par Adriana Hunter (traductrice d’un de mes romans en anglais). Le worshop avait lieu de 9 à 16h30, tous les jours, il y avait une pause pour le thé le matin, pour le déjeuner le midi (génie des Anglais pour les petits sandwichs délicieux) et on terminait avec un café. Le soir, dîner avec toute l’équipe, avec les organisateurs, et les autres ateliers. Pendant les cessions, j’intervenais pour donner mon avis sur les traductions proposées, on me posait des questions aussi. Je devais expliquer mes choix, pourquoi ce mot plutôt que celui-là. Il s’agissait d’apprendre aux étudiants, tous parlant très bien le français, alors Adriana leur a fait traduire (par groupes, individuellement etc) à peu près un tiers de mon histoire, L’homme qui était une espèce en voie de disparition. En anglais, puis en anglais-américain, puis en anglais-cockney (je mettrais les extraits sur le site prochainement). C’était excitant, et troublant. Je suis en plein dans l’écriture d’un nouveau roman, donc je suis rapide. Il faudrait parler du campus de l’University of East Anglia (la profusion de lapins par exemple, ce béton qui en devenait poétique à force d’enchevêtrements), des Giacometti et des Bacon dans le petit musée près du terrain de sport, de la gentillesse générale, de l’enseignement tourné vers l’oral, vers l’écoute, sans autoritarisme. Les étudiants étaient extras aussi, à l’écoute, curieux, motivés, merci à eux. Il y a eu des librairies aussi, et un livre de Michael Rosen illustré par Quentin Blake : Sad Book.




fac



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terrain de sport



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librairie



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un-livre

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Published on July 31, 2012 05:18