Jérôme Segal's Blog, page 2
May 8, 2024
La stratégie de l’extrême droite autrichienne aux élections européennes

Comme en France, le parti d’extrême droite (FPÃ) est donné en tête des sondages pour les élections européennes avec 28% des intentions de vote, suivi par les sociaux-démocrates (23%) et les conservateurs (20%) alors que les Verts et les Libéraux sont autour de 12%.
Les liens des partis autrichiens avec la Russie de Poutine se sont faits plus discrets mais l’Autriche ne tente pas vraiment de réduire sa dépendance au gaz russe, évaluée à 98% en décembre 2023 (voir ce bref reportage d’arte et les données mensuelles sur le site ministériel). Le programme de gouvernement de la droite et l’extrême droite, en 2017, prévoyait d’ailleurs la levée de toute sanction contre la Russie.
Aujourd’hui, le FPà a lancé une campagne électorale contre la « folie de l’UE » en mettant en avant cinq points. Le premier, c’est l’alliance entre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président ukrainien Volodymyr Zelensky (le baiser au centre de l’affiche). En arrière-plan, le parti entend dénoncer la « crise de l’asile », les « va-t-en-guerre », « l’éco-communisme » et le « chaos du covid », espérant ranimer la flame de la farouche opposition aux mesures sanitaires de la dernière pandémie.
Sources et compléments :
Conrad Seidl, « Umfrage zeigt groÃe Skepsis über Zukunft der EU« , Der Standard, 6.5.2024Sur les liens entre le FPà et la Russie, voir sur ce blog « Un nouveau Komintern brun ? » (2016)Sur les compromissions du pays avec la Russie, « Les « Jeux » de Sotchi vus dâAutriche : Geld über alles! » (2014) et « Lâextrême droite au pouvoir en Autriche, plus forte que jamais » (2017)November 18, 2023
Demonstration in Vienna for a ceasefire in Gaza

I spent about one hour at the demonstration for a ceasefire in Gaza, « Together for Palestine » as I wanted to see by myself if there was any signs of Antisemitism or in favor of the Hamas. My photos and short reels are here. I can attest there was no such signs. The audience was around 1000 people, with may be 30 to 40% women. A few people had a poster written in German or English with âWe have never been against Jews as religion community, but we are and will always be against the crimes of the occupation.â
One the two speakers I heard clearly condemned the terrorist attack of October 7th. Many demonstrators showed photos of killed children with their very short bio. There was also a group of queer people denouncing the Israeli âPinkwashingâ (âNo Pride in Genocide – Stop Pinkwashingâ). I noticed a few Turkish flags and also a man demonstrating at the same time for the Palestinians in Gaza and the Uyghurs in China. Many participants with who I spoke deeply regret the lack of empathy of the Austrian government.
It was a well-organized peaceful demonstration.
My views on the conflict : in French, « Pour défendre la paix, il faut dâabord reconnaître quâune vie vaut une autre vie » (Le Monde 16 Oct., PDF), in German âErklären ist nicht rechtfertigenâ (Der Standard, 18. Okt., PDF) or the tv-show âGrauen in Gaza – Heiligt der Zweck die Mittel?â (ORF 3, 14. Nov.).
September 23, 2023
La première alternative à la chair fraîche de saumon est imprimée en Autriche

Depuis septembre 2023, il est possible d’acheter un peu partout en Autriche « The Filet », un bloc qui ressemble furieusement à du saumon, sous-titré « Inspired by Salmon ». Il s’agit essentiellement de mycoprotéines imprimées en 3D et le résultat est assez bluffant. La startup à l’origine de cette nouveauté est autrichienne, Revo Foods, localisée à Vienne, déjà connue pour ses alternatives au saumon fumé vendues dans de nombreux pays d’Europe (Revo Smoked Salmon ou la variante Gravlax, les deux sont vendues dans 1400 points de vente, dans 14 pays).



J’ai testé pour vous et franchement… c’est un peu décevant. Bien que le filet ne fasse que 130 grammes, il devient un peu écœurant au bout d’un certain temps et semble assez gras. Il faut dire 14 g de matières grasses pour 100 grammes, c’est pas mal, plus que le saumon (10%). La consistance est assez réussie, cela intéressera sûrement celleux qui ont compris qu’il n’était pas éthiquement acceptable de tuer des poissons mais qui souhaitent conserver ce genre de plat.
PHOTO assiette

Le prix, 6,99 EUR, est assez correct par rapport à du saumon frais mais cela reste très cher par rapport à un plat végane fait maison ! Un dal avec potimarron, par exemple, revient à moins d’un euros la grosse portion, avec de bien meilleures valeurs nutritives (pour mes 120 meilleures recettes c’est ici !).
La vidéo de présentation est assez sympa à voir :
Un intérêt de ce produit est qu’il se garde deux mois au frais… Et c’est l’occasion de dénoncer quelques mythes au sujet des « produits transformés ». Un produit transformé typique, c’est le yaourt, le fromage ou la bière (par processus de fermentation). Ce n’est pas parce qu’un produit est transformé ou « ultra-transformé » qu’il est forcément mauvais pour la santé (cf. Polémique artificielle contre des produits végétariens et véganes plus sains). Le nutriscore est la donné la plus fiable pour évaluer les qualités nutritionnelle d’un aliment, et donc en règle général son intérêt pour la santé. Le « saumon » de Revo-Foods a le nutriscore A.
Compléments
« Un premier « saumon végétalien » imprimé en 3D disponible en Autriche » (sciencepost.fr)
Cette start-up produit des pavés de saumon imprimés en 3D et 100% végétalien
La première alternative à la chair fraîche de saumon est imprimée en Autriche

Depuis septembre 2023, il est possible dâacheter un peu partout en Autriche « The Filet », un bloc qui ressemble furieusement à du saumon, sous-titré « Inspired by Salmon ». Il sâagit essentiellement de mycoprotéines imprimées en 3D et le résultat est assez bluffant. La startup à lâorigine de cette nouveauté est autrichienne, Revo Foods, localisée à Vienne, déjà connue pour ses alternatives au saumon fumé vendues dans de nombreux pays dâEurope (Revo Smoked Salmon ou la variante Gravlax, les deux sont vendues dans 1400 points de vente, dans 14 pays).



Jâai testé pour vous et franchement⦠câest un peu décevant. Bien que le filet ne fasse que 130 grammes, il devient un peu écÅurant au bout dâun certain temps et semble assez gras. Il faut dire 14 g de matières grasses pour 100 grammes, câest pas mal, plus que le saumon (10%). La consistance est assez réussie, cela intéressera sûrement celleux qui ont compris quâil nâétait pas éthiquement acceptable de tuer des poissons mais qui souhaitent conserver ce genre de plat.
PHOTO assiette

Le prix, 6,99 EUR, est assez correct par rapport à du saumon frais mais cela reste très cher par rapport à un plat végane fait maison ! Un dal avec potimarron, par exemple, revient à moins dâun euros la grosse portion, avec de bien meilleures valeurs nutritives (pour mes 120 meilleures recettes câest ici !).
La vidéo de présentation est assez sympa à voir :
Un intérêt de ce produit est quâil se garde deux mois au frais⦠Et câest lâoccasion de dénoncer quelques mythes au sujet des « produits transformés ». Un produit transformé typique, câest le yaourt, le fromage ou la bière (par processus de fermentation). Ce nâest pas parce quâun produit est transformé ou « ultra-transformé » quâil est forcément mauvais pour la santé (cf. Polémique artificielle contre des produits végétariens et véganes plus sains). Le nutriscore est la donné la plus fiable pour évaluer les qualités nutritionnelle dâun aliment, et donc en règle général son intérêt pour la santé. Le « saumon » de Revo-Foods a le nutriscore A.
Compléments
« Un premier « saumon végétalien » imprimé en 3D disponible en Autriche » (sciencepost.fr)
Cette start-up produit des pavés de saumon imprimés en 3D et 100% végétalien
September 10, 2023
La nature au bout du train !

Les Autrichiens ont un rapport particulier à la nature, ils y sont très attachés (*). Elle est très présente dans les villes, les espaces verts représentent par exemple 50% de la superficie de Vienne, une ville très aérée puisque quatre fois plus grande que Paris (415 contre 105 km²) et moins peuplée (1,9 contre 2,2 millions dâhabitants). Câest aussi de lâeau naturelle, des Alpes, qui coule au robinet de la capitale autrichienne (voir sur ce blog, « Vienne : lâeau des Alpes au robinet »).
Par ailleurs, appliquant une politique forte et volontariste en faveur de lâécologie, le train et plus généralement les transports en commun sont largement soutenus. à Vienne, le passage des écologistes à la mairie, en coalition avec les sociaux-démocrates de 2010 à 2020, a permis dâintroduire en 2011 lâabonnement annuel aux transports en commun à 365 EUR par an, un progrès notable. Depuis octobre 2021, le « Klimaticket » permet même de voyager avec tous les transports collectifs du pays (tous les trains, bus, trams etc.) pour tout de même 1095 EUR par an. Pour comparer là encore à Paris, rappelons que le forfait Navigo est à 925 EUR mais ne permet pas de voyager gratuitement dans toute la France avec tous les TER, TGV etc. (**) !
Cet attachement aux transports en commun est aussi défendu par des associations. Ainsi lâassociation « Bahn zum Berg » (quâon pourrait traduire par « Le train vers les montagnes ») propose-t-elle des excursions en calant les trajets sur le réseau de train…
Il suffit au départ dâindiquer dans quelle ville on vit (Vienne, Graz, Linz, Salzbourgâ¦), combien dâheures on est prêt à passer dans le train, quel niveau de difficulté on vise pour la randonnée et des idées de sortie sont automatiquement proposées avec photos, descriptif du trajet, expériences vécues par celles et ceux qui ont suivi ces conseils⦠et même trace gpx pour ceux qui installent le trajet sur leur montre GPS. Cerise sur le gâteau, on peut choisir nâimporte lequel des sept prochains jours et on voit précisément quel train prendre, quelle correspondance si un bus est nécessaire etc.

En ce dimanche 10 septembre, le train de 7h31 était rempli à 95% de randonneurs ! Les bus sont calés sur les arrivées des trains, tout fonctionne à merveille (en plus la compagnie nationale propose un billet « Einfach-Raus-Ticket » à 36 EUR pour deux, dégressif jusquâà 48 EUR pour cinq personnes, qui permet de prendre tous les trains régionaux pendant une journée). Le site propose même plusieurs options pour le retour, de façon à pouvoir improviser selon la vitesse de marche et les pauses. Dernier avantage notable de ce système « Le train vers les montagnes », câest quâon peut ne pas repartir de là où on est arrivés. Classiquement, le train arrive dans une vallée, on monte à un sommet et on redescend dans une autre.
à quand un site équivalent en France pour relancer les loisirs en train ?
PS/ Quelques photos de la randonnée du jour (trouvée grâce au site Bahn zum Berg)
(*) Le rapport à la nature expliquait aussi en partie la faible vaccination des Autrichiens, comme expliqué dans ce billet.
(**) Rappelons aussi que lâÃBB, compagnie nationale des chemins de fer, est la première à relancer les trains de nuits dans toute lâEurope avec ses Nightjets. Depuis décembre 2021, il existe des Paris-Vienne (jâétais dans le premier train de nuit sur ce parcours), à partir de décembre 2023 des Paris-Berlin etc.
February 6, 2023
Malentendus sur les malentendus exposés au Musée juif de Vienne

L’exposition actuelle du Musée juif de Vienne, « 100 malentendus sur les Juifs et entre eux » aurait pu s’intituler « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les clichés concernant les Juifs sans jamais oser le demander ». Première exposition organisée sous la direction de Barbara Staudinger, à la tête du musée depuis l’été dernier, elle est l’objet de vives controverses qui ne reflètent en réalité que l’effroyable conservatisme de la communauté juive officielle à Vienne. Le journaliste austro-israélien Ben Segenreich, fervent défenseur de tous les gouvernements israéliens, se montrait catégorique (ayant parcouru le catalogue de l’exposition sans la visiter) dans l’édition du 7 janvier du quotidien conservateur Die Presse : « les malentendus ne sont pas écartés mais colportés ». Trois jours plus tard, son collègue Paul Lendvai, journaliste influent de 93 ans arrivé à Vienne après la révolution hongroise de 1956, appelait dans une lettre adressée au même quotidien à « fermer l’exposition immédiatement » (sofort zusperren). Décidément, la Cancel Culture n’est pas l’apanage de quelques minorités à gauche du champ politique.
De quoi s’agit-il exactement dans cette exposition ? D’abord de déconstruire de nombreux préjugés concernant les Juifs mais aussi de dénoncer une forme de philosémitisme, très développé au pays des bourreaux dans une attitude malsaine de compensation (wiedergutmachen) face aux atrocités du passé : exaltation du supposé génie des Juifs, du romantisme attaché aux Shtetls, valorisation d’un sens « juif » de solidarité au sein de la famille etc. L’exposition illustre aussi la diversité de l’identité juive, et c’est sans doute ce qui révulse les gardiens du temple. Oui, on peut être juif et critiquer certains aspects de la politique menée par le gouvernement israélien (on peut même penser que c’est aujourd’hui un devoir en constatant que des racistes et des homophobes sont au pouvoir). On peut aussi être juif et ne pas être religieux, ni même croyant.
Voici quelques unes des idées reçues abordées dans l’exposition, avec un aperçu sur les œuvres d’art :
Idée reçue n°9, « Il y a une façon juive d’étudier » : une artiste se moque du philosémitisme en évoquant une façon « juive » de respirer.

Idée reçue n°24, « Tous les Juifs sont solidaires entre eux » : pour contrer ce stéréotype, on voit une œuvre d’Andi Arnovitz, The Black List, représentant 5000 noms enroulés dans du papier noir, pour 5000 Israéliens qui, pour diverses raisons, n’ont pas le droit de se marier en Israël (rappelons ici que le mariage civil n’existe pas dans le pays, que si deux personnes qui n’ont pas la même religion veulent se marier, elles doivent le faire à l’étranger).
Sur l’extermination systématique des Juifs d’Europe (appelée à tort « Shoah »), il y a une dizaine de préjugés, dont ceux-ci :
Idée reçue n°29 : « Les exterminations de masse ne peuvent être commémorées que dans une déférence absolue »Idée reçue n°31 : « L’Holocauste ne peut pas être un sujet pour les enfants »Idée reçue n°33 : « On ne doit se souvenir que des victimes »Idée reçue n°49 : « Les Juives et les Juifs sont au cœur des commémorations »Pour les illustrer, les commissaires d’exposition ont choisi de revenir sur certaines controverses, comme lorsqu’en 2022 l’artiste polonais Zbigniew Libera avait exposé une collection de Lego au musée juif de New York représentant un camp de concentration. Le groupe danois leader dans la vente de pièces de construction en plastique coloré avait d’abord soutenu l’artiste, avant de se rétracter et celui-ci avait été désinvité de la Biennale.


L’installation de l’historienne et réalisatrice Ruth Beckermann, intitulée « The missing image », permet aussi de voir la population autrichienne hilare, au printemps 1938, devant les Juifs contraints de brosser le sol (cf. billet sur ce blog). C’est assurément plus facile aujourd’hui pour un.e Autrichien.ne de s’apitoyer sur les victimes aujourd’hui décédées que de questionner cette hilarité, auprès de ses propres grands-parents…

Idée reçue n°52 : « Les Juives et les Juifs ne doivent pas critiquer Israël »
Une installation vidéo de l’artiste étasuinenne Danielle Durchslag reprend quelques plans du film Les liaisons dangereuses (Stephen Frears, 1988) en modifiant les dialogues. Lorsqu’une femme émet une critique envers la politique israélienne, elle est huée par tout un théâtre !
Idée reçue n°62 : « Israël est la patrie des tous les Juifs »
Ce sont sûrement les deux idées reçues qui ont le plus choqué celles et ceux qui considèrent le Musée juif comme une annexe de l’ambassade d’Israël.
Idée reçue n°68 : « Toutes les personnes juives sont religieuses »
Ici ce sont des membres du parti conservateur allemand (CDU) qui, à l’été 2020, se sont fait prendre en portrait déguisés en Juifs, portant des objets de culte relatifs aux principales fêtes juives. Implicitement, cette désastreuse campagne visant à exprimer une solidarité envers la population juive s’est trouvée véhiculer de nombreux clichés, notamment celui selon lequel les Juifs seraient tous religieux.

Idée reçue n°78 : « Seuls les Juifs sont circoncis »
Là l’idée reçue est bien mal formulée ! Par un effet de rhétorique trivial, on insinue que les Juifs sont tous circoncis, ce qui est loin d’être le cas ! Par contre, on sait bien que si actuellement un tiers des hommes subissent cette mutilation (« posthectomie » est le terme médical pour l’ablation du prépuce), c’est que c’est pratiqué dans bien d’autres cultures, ou pour de prétendues raisons médicales (phimosis).
Parmi les autres idées reçues, citons encore « Tous les Juifs mangent casher », « Quand des non-Juifs portent une kippa ils montrent leur solidarité », « Tous ce qui est Juif ou israélien est fantastique » ou même « Comprendre le destin des juifs fait de moi une meilleure personne ».
En dehors de cette erreur sur la circoncision, le musée juif permet à travers cette exposition de déconstruire de façon explicite de nombreux clichés sur les Juifs tout en insistant sur la diversité de l’identité juive. Le président de la communauté juive s’est permis de critiquer l’exposition en demandant « expressément plus de sensibilité ». Il faut pourtant bien nommer les clichés pour les combattre !
En réalité, toutes les critiques formulées relèvent d’attaques ad hominem contre la directrice car celle-ci n’est pas juive. La chanteuse Sandra Kreisler s’est ainsi plainte que Barbara Staudinger « ne veuille pas écouter les juifs » qui demandent la fermeture de cette exposition et « traitent de ces questions depuis des décennies ».
La polémique a atteint un tel niveau que le 2 février dernier, neuf rescapés juifs de la Seconde Guerre mondiale ont signé une tribune pour défendre la directrice du musée. En réalité, 78 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, il demeure très délicat d’aborder la culture juive en Autriche dans toute sa diversité.
Sources et compléments
L’exposition est à voir au Musée juif de Viene jusqu’au 4 juin 2023. Le prix est malheureusement complètement exagéré : 15 euros l’entrée ! Comme le billet est valable pendant une semaine, il faut en profiter pour voir un autre jour l’exposition permanente, présentée ici sur ce blog.
Explications apportées par le musée : Ronald Pohl, „“, Der Standard, 27.1.2023Ben Segenreich, „Geschwurbel im Jüdischen Museum“, Die Presse, 7.1.2023Anna Goldenberg, „Ein jüdisches Museum ist keine Heilanstalt gegen Antisemitismus“, Die Presse, 11.1.2023Stefan Weiss, „Jüdisches Museum: Holocaust-Überlebende verteidigen Direktorin Staudinger“, Der Standard, 2.2.2023En 2011, une autre polémique avait agité le Musée juif de Vienne, voir sur ce blog, « Une semaine de cristal ».
Sur la place de la culture juive en Autriche : J. Segal, « La culture juive en Autriche, absence de présence et présence de l’absence », Les Temps Modernes, mai-juillet 2009, pp. 90-98 (PDF).
Enfin, au sujet de la circoncision, voir sur ce blog, « Une indécence sans nom caractérise le débat sur la circoncision en Autriche » et ce bilan.
Malentendus sur les malentendus exposés au Musée juif de Vienne

Lâexposition actuelle du Musée juif de Vienne, « 100 malentendus sur les Juifs et entre eux » aurait pu sâintituler « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les clichés concernant les Juifs sans jamais oser le demander ». Première exposition organisée sous la direction de Barbara Staudinger, à la tête du musée depuis lâété dernier, elle est lâobjet de vives controverses qui ne reflètent en réalité que lâeffroyable conservatisme de la communauté juive officielle à Vienne. Le journaliste austro-israélien Ben Segenreich, fervent défenseur de tous les gouvernements israéliens, se montrait catégorique (ayant parcouru le catalogue de lâexposition sans la visiter) dans lâédition du 7 janvier du quotidien conservateur Die Presse : « les malentendus ne sont pas écartés mais colportés ». Trois jours plus tard, son collègue Paul Lendvai, journaliste influent de 93 ans arrivé à Vienne après la révolution hongroise de 1956, appelait dans une lettre adressée au même quotidien à « fermer lâexposition immédiatement » (sofort zusperren). Décidément, la Cancel Culture nâest pas lâapanage de quelques minorités à gauche du champ politique.
De quoi sâagit-il exactement dans cette exposition ? Dâabord de déconstruire de nombreux préjugés concernant les Juifs mais aussi de dénoncer une forme de philosémitisme, très développé au pays des bourreaux dans une attitude malsaine de compensation (wiedergutmachen) face aux atrocités du passé : exaltation du supposé génie des Juifs, du romantisme attaché aux Shtetls, valorisation dâun sens « juif » de solidarité au sein de la famille etc. Lâexposition illustre aussi la diversité de lâidentité juive, et câest sans doute ce qui révulse les gardiens du temple. Oui, on peut être juif et critiquer certains aspects de la politique menée par le gouvernement israélien (on peut même penser que câest aujourdâhui un devoir en constatant que des racistes et des homophobes sont au pouvoir). On peut aussi être juif et ne pas être religieux, ni même croyant.
Voici quelques unes des idées reçues abordées dans lâexposition, avec un aperçu sur les Åuvres dâart :
Idée reçue n°9, « Il y a une façon juive dâétudier » : une artiste se moque du philosémitisme en évoquant une façon « juive » de respirer.

Idée reçue n°24, « Tous les Juifs sont solidaires entre eux » : pour contrer ce stéréotype, on voit une Åuvre dâAndi Arnovitz, The Black List, représentant 5000 noms enroulés dans du papier noir, pour 5000 Israéliens qui, pour diverses raisons, nâont pas le droit de se marier en Israël (rappelons ici que le mariage civil nâexiste pas dans le pays, que si deux personnes qui nâont pas la même religion veulent se marier, elles doivent le faire à lâétranger).
Sur lâextermination systématique des Juifs dâEurope (appelée à tort « Shoah »), il y a une dizaine de préjugés, dont ceux-ci :
Idée reçue n°29 : « Les exterminations de masse ne peuvent être commémorées que dans une déférence absolue »Idée reçue n°31 : « LâHolocauste ne peut pas être un sujet pour les enfants »Idée reçue n°33 : « On ne doit se souvenir que des victimes »Idée reçue n°49 : « Les Juives et les Juifs sont au cÅur des commémorations »Pour les illustrer, les commissaires dâexposition ont choisi de revenir sur certaines controverses, comme lorsquâen 2022 lâartiste polonais Zbigniew Libera avait exposé une collection de Lego au musée juif de New York représentant un camp de concentration. Le groupe danois leader dans la vente de pièces de construction en plastique coloré avait dâabord soutenu lâartiste, avant de se rétracter et celui-ci avait été désinvité de la Biennale.


Lâinstallation de lâhistorienne et réalisatrice Ruth Beckermann, intitulée « The missing image », permet aussi de voir la population autrichienne hilare, au printemps 1938, devant les Juifs contraints de brosser le sol (cf. billet sur ce blog). Câest assurément plus facile aujourdâhui pour un.e Autrichien.ne de sâapitoyer sur les victimes aujourdâhui décédées que de questionner cette hilarité, auprès de ses propres grands-parentsâ¦

Idée reçue n°52 : « Les Juives et les Juifs ne doivent pas critiquer Israël »
Une installation vidéo de lâartiste étasuinenne Danielle Durchslag reprend quelques plans du film Les liaisons dangereuses (Stephen Frears, 1988) en modifiant les dialogues. Lorsquâune femme émet une critique envers la politique israélienne, elle est huée par tout un théâtre !
Idée reçue n°62 : « Israël est la patrie des tous les Juifs »
Ce sont sûrement les deux idées reçues qui ont le plus choqué celles et ceux qui considèrent le Musée juif comme une annexe de lâambassade dâIsraël.
Idée reçue n°68 : « Toutes les personnes juives sont religieuses »
Ici ce sont des membres du parti conservateur allemand (CDU) qui, à lâété 2020, se sont fait prendre en portrait déguisés en Juifs, portant des objets de culte relatifs aux principales fêtes juives. Implicitement, cette désastreuse campagne visant à exprimer une solidarité envers la population juive sâest trouvée véhiculer de nombreux clichés, notamment celui selon lequel les Juifs seraient tous religieux.

Idée reçue n°78 : « Seuls les Juifs sont circoncis »
Là lâidée reçue est bien mal formulée ! Par un effet de rhétorique trivial, on insinue que les Juifs sont tous circoncis, ce qui est loin dâêtre le cas ! Par contre, on sait bien que si actuellement un tiers des hommes subissent cette mutilation (« posthectomie » est le terme médical pour lâablation du prépuce), câest que câest pratiqué dans bien dâautres cultures, ou pour de prétendues raisons médicales (phimosis).
Parmi les autres idées reçues, citons encore « Tous les Juifs mangent casher », « Quand des non-Juifs portent une kippa ils montrent leur solidarité », « Tous ce qui est Juif ou israélien est fantastique » ou même « Comprendre le destin des juifs fait de moi une meilleure personne ».
En dehors de cette erreur sur la circoncision, le musée juif permet à travers cette exposition de déconstruire de façon explicite de nombreux clichés sur les Juifs tout en insistant sur la diversité de lâidentité juive. Le président de la communauté juive sâest permis de critiquer lâexposition en demandant « expressément plus de sensibilité ». Il faut pourtant bien nommer les clichés pour les combattre !
En réalité, toutes les critiques formulées relèvent dâattaques ad hominem contre la directrice car celle-ci nâest pas juive. La chanteuse Sandra Kreisler sâest ainsi plainte que Barbara Staudinger « ne veuille pas écouter les juifs » qui demandent la fermeture de cette exposition et « traitent de ces questions depuis des décennies ».
La polémique a atteint un tel niveau que le 2 février dernier, neuf rescapés juifs de la Seconde Guerre mondiale ont signé une tribune pour défendre la directrice du musée. En réalité, 78 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, il demeure très délicat dâaborder la culture juive en Autriche dans toute sa diversité.
Sources et compléments
Lâexposition est à voir au Musée juif de Viene jusquâau 4 juin 2023. Le prix est malheureusement complètement exagéré : 15 euros lâentrée ! Comme le billet est valable pendant une semaine, il faut en profiter pour voir un autre jour lâexposition permanente, présentée ici sur ce blog.
Explications apportées par le musée : Ronald Pohl, ââ, Der Standard, 27.1.2023Ben Segenreich, âGeschwurbel im Jüdischen Museumâ, Die Presse, 7.1.2023Anna Goldenberg, âEin jüdisches Museum ist keine Heilanstalt gegen Antisemitismusâ, Die Presse, 11.1.2023Stefan Weiss, âJüdisches Museum: Holocaust-Ãberlebende verteidigen Direktorin Staudingerâ, Der Standard, 2.2.2023En 2011, une autre polémique avait agité le Musée juif de Vienne, voir sur ce blog, « Une semaine de cristal ».
Sur la place de la culture juive en Autriche : J. Segal, « La culture juive en Autriche, absence de présence et présence de l’absence », Les Temps Modernes, mai-juillet 2009, pp. 90-98 (PDF).
Enfin, au sujet de la circoncision, voir sur ce blog, « Une indécence sans nom caractérise le débat sur la circoncision en Autriche » et ce bilan.
October 23, 2022
L’Autriche communie au Red Bull

La personne la plus riche d’Autriche en 2022, Dietrich Mateschitz, est décédée le 22 octobre dernier avec 25 milliards d’euros. Il était connu au-delà des frontières du pays pour la boisson que son entreprise commercialisait : le Red Bull. La classe politique a rendu un hommage unanime au grand homme d’affaires, exactement comme lorsque Hand Dichand ou Jörg Haider sont morts (le premier était le patron du tabloïd le plus lu au monde en mesurant le taux de lecteurs dans la population, le second la figure de proue du FPÖ, principal parti d’extrême droite).
Le président autrichien Alexander van der Bellen a eu ces mots : « Dietrich Mateschitz a construit en partant de l’Autriche une entreprise qui a connu un succès mondial. Avec lui c’est aussi un sponsor des sports nationaux et des sports extrêmes qui s’en est allé. Mateschitz a marqué le paysage économique et sportif de l’Autriche comme aucun autre dans notre pays. Sa vie était pour beaucoup d’Autrichiennes et d’Autrichiens tout simplement impressionnante. En ces heures de deuil mes pensées vont à sa famille et ses ami.e.s. »
De mortuis nihil nisi bonum (Des morts, on ne doit parler qu’en bien) est sûrement la locution latine la plus stupide qui soit dès lors qu’on s’intéresse à un personnage public aussi médiatique. Il est sain de revenir sur la vie du défunt et d’en tirer un bilan. Dans le cas de Dietrich Mateschitz, comment oublier que cette boisson est dangereuse pour la santé, qu’au mépris pour toute préoccupation écologique, il a passé sa vie à développer la Formule 1, que l’entreprise Red Bull utilise un marketing agressif auprès des jeunes, que par le soutien affiché aux sports extrêmes, de nombreux sportifs ont été contraints de prendre des risques inconsidérés et en sont morts, que sa chaîne de télévision Servus TV a servi à diffuser des théories complotistes (notamment sur l’épidémie de covid), qu’il a menacé de licenciement les 264 salarié.e.s de sa chaîne s’ils exigeaient la constitution d’un comité d’entreprise (auquel ils avaient bien sûr le droit). Et que dire de ses propos hostiles à l’égard des demandeurs d’asile arrivés en Europe en 2015/2016 ? En 2017 il s’était emporté contre les politiques menées par les derniers gouvernements autrichiens, les accusant de ne savoir faire face à la « vague de migrants » qui arrivait. Il ajoutait « n’importe qui voit bien qu’il ne s’agit pas de réfugiés mais des migrants » et appelait à fermer les frontières.
Avec Servus TV, D. Mateschitz a en outre donné une audience considérable au groupuscule des « Identitaires » (extrême droite proche des néonazis). L’Autriche communie au Red Bull et cette boisson qui a rendu D. Mateschitz milliardaire semble hélas faire voir la vie de celui-ci en rose.
Sources et compléments
« Comment Red Bull envahit les campus » (12 mai 2016, sur ce blog).« Un grand bond… pour la pub et les voyeurs » (15 octobre 2012, sur ce blog).« La mort de Jörg Haider – pourquoi un culte national ? », Regards, n°675, 4 novembre 2008, pp. 18-19 (PDF).« Étonnant concert de louanges pour un grand populiste, l’Autrichien Hans Dichand », nonfiction.fr, 25 juin 2000.LâAutriche communie au Red Bull

La personne la plus riche dâAutriche en 2022, Dietrich Mateschitz, est décédée le 22 octobre dernier avec 25 milliards dâeuros. Il était connu au-delà des frontières du pays pour la boisson que son entreprise commercialisait : le Red Bull. La classe politique a rendu un hommage unanime au grand homme dâaffaires, exactement comme lorsque Hand Dichand ou Jörg Haider sont morts (le premier était le patron du tabloïd le plus lu au monde en mesurant le taux de lecteurs dans la population, le second la figure de proue du FPÃ, principal parti dâextrême droite).
Le président autrichien Alexander van der Bellen a eu ces mots :  « Dietrich Mateschitz a construit en partant de lâAutriche une entreprise qui a connu un succès mondial. Avec lui câest aussi un sponsor des sports nationaux et des sports extrêmes qui sâen est allé. Mateschitz a marqué le paysage économique et sportif de lâAutriche comme aucun autre dans notre pays. Sa vie était pour beaucoup dâAutrichiennes et dâAutrichiens tout simplement impressionnante. En ces heures de deuil mes pensées vont à sa famille et ses ami.e.s. »
De mortuis nihil nisi bonum (Des morts, on ne doit parler qu’en bien) est sûrement la locution latine la plus stupide qui soit dès lors quâon sâintéresse à un personnage public aussi médiatique. Il est sain de revenir sur la vie du défunt et dâen tirer un bilan. Dans le cas de Dietrich Mateschitz, comment oublier que cette boisson est dangereuse pour la santé, quâau mépris pour toute préoccupation écologique, il a passé sa vie à développer la Formule 1, que lâentreprise Red Bull utilise un marketing agressif auprès des jeunes, que par le soutien affiché aux sports extrêmes, de nombreux sportifs ont été contraints de prendre des risques inconsidérés et en sont morts, que sa chaîne de télévision Servus TV a servi à diffuser des théories complotistes (notamment sur lâépidémie de covid), quâil a menacé de licenciement les 264 salarié.e.s de sa chaîne sâils exigeaient la constitution dâun comité dâentreprise (auquel ils avaient bien sûr le droit). Et que dire de ses propos hostiles à lâégard des demandeurs dâasile arrivés en Europe en 2015/2016 ? En 2017 il sâétait emporté contre les politiques menées par les derniers gouvernements autrichiens, les accusant de ne savoir faire face à la « vague de migrants » qui arrivait. Il ajoutait « nâimporte qui voit bien quâil ne sâagit pas de réfugiés mais des migrants » et appelait à fermer les frontières.
Avec Servus TV, D. Mateschitz a en outre donné une audience considérable au groupuscule des « Identitaires » (extrême droite proche des néonazis). LâAutriche communie au Red Bull et cette boisson qui a rendu D. Mateschitz milliardaire semble hélas faire voir la vie de celui-ci en rose.
Sources et compléments
« Comment Red Bull envahit les campus » (12 mai 2016, sur ce blog).« Un grand bond⦠pour la pub et les voyeurs » (15 octobre 2012, sur ce blog).« La mort de Jörg Haider – pourquoi un culte national ? », Regards, n°675, 4 novembre 2008, pp. 18-19 (PDF).« Ãtonnant concert de louanges pour un grand populiste, lâAutrichien Hans Dichand », nonfiction.fr, 25 juin 2000.October 12, 2022
Alexander Van der Bellen réélu dès le premier tour avec 57 % des suffrages

A lâEst de lâEurope des 27, et plus précisément en Autriche, rien de nouveau, le président soutenu par les Verts, Alexander Van der Bellen, rempile pour six ans. Si sa fonction est, comme en Allemagne, surtout honorifique, il est non seulement le chef des armées mais il peut aussi dissoudre le Parlement ou destituer le gouvernement. Câest également lui qui nomme le chancelier et valide le choix de ce dernier lorsquâil forme un gouvernement, une attribution qui sâest révélée essentielle lors de la période dâinstabilité politique qui a suivi lâaffaire dâIbiza, en mai 2019, puis la démission du chancelier Kurz, en octobre 2021 suite à des corruptions avérées.
Fin 2016, le vote avait été serré. Au premier tout lâextrême droite représentée par Norbert Hofer menait avec 35% des suffrages exprimés, contre 21% pour Alexander van der Bellen. Au second tour, le candidat écologiste ne lâavait emporté que par 54% des suffrages. Le score de 46% pour lâextrême droite était inédit dans lâhistoire européenne⦠Cette année, les deux principaux partis de gouvernement, les sociaux-démocrates du SPà et les conservateurs de lâÃVP avaient préféré ne pas présenter de candidats. Même les libéraux (NEOS) avaient renoncé à toute candidature. Il était donc assez certain que van der Bellen allait être réélu et tenant compte des nombreux votes par correspondance, il lâa été dès le premier tout avec 57% des voix.
Lâextrême droite (FPÃ), rangée derrière Walter Rosenkranz nâa obtenu que 17,7% des suffrages, soit la moitié du score obtenu en 2006. Le parti reste très affecté par lâaffaire dâIbiza et si les principaux leaders du FPà ont tenté de récupérer le mouvement hostile à la politique sanitaire du gouvernement autrichien pendant la pandémie de covid, ils ont fini par se faire voler la vedette par un parti fondé à cette occasion, le MFG, acronyme signifiant « Humains, liberté et droits fondamentaux » (Menschen Freiheit Grundrechte). En septembre 2021, le MFG a dâailleurs obtenu 6,2% des suffrages aux élections législatives de Haute-Autriche, ce qui lui a permis de bénéficier dâun financement fédéral à la hauteur de 1,15 million dâeuros par an pendant cinq ans. Ils avaient également un candidat à ces élections présidentielles, Michael Brunner, qui a obtenu 2,1% des voix.
Ãgé de 78 ans, Alexander van der Bellen rempile donc facilement pour un second et dernier mandat (la constitution limite à deux le nombre de mandats). Interrogés, des militants verts reconnaissent une certaine gêne à ce que ce soit un homme de 78 ans qui les représente. La photo des sept candidats : tous des hommes dâascendance européenne, ne reflète pas la diversité du pays.

M. Van der Bellen a joué son image de rassembleur promettant : « expérience, calme et indépendance ». Quelques rares personnes se souviennent quâen juillet 2017 M. van der Bellen avait décidé dâaccorder au leader de lâextrême droite, M. Strache, la plus haute distinction du pays, « la grande décoration en or avec étoile » (âGroÃes Goldenes Ehrenzeichen mit dem Sternâ â ce que son prédécesseur Heinz Fischer avait refusé). Quâauparavant, en avril 2017, il expliquait que si « lâislamophobie » continuait à se développer, « le jour allait arriver où on allait devoir demander à toutes les femmes de porter le voile â toutes ! â par solidarité avec celles qui le portent pour des raisons religieuses. ». Et dâailleurs, quelques semaines seulement après sa prise de fonction, en janvier 2017, au sujet des néonazis qui, chaque hiver, viennent danser la valse avec lâextrême droite européenne dans le palais présidentiel, sa réaction avait été « en quoi ça me concerne, laissez-les donc. »
Sources et compléments
Sur ce blog :
Pourquoi si peu de vaccinations en Autriche ? (novembre 2021)Corruption et manipulation mènent à la démission (octobre 2021)La bête immonde exposée (mai 2019)Soulagement, oui, de quoi faire la fête, non ! (décembre 2016)Et, paru ailleurs :
« Une deuxième chance pour lâextrême droite », Le Journal du dimanche, 4 juillet 2016.« Autriche : Quand le nationalisme issu de lâextrême droite devient majoritaire », in Les Nationalistes à l’assaut de l’Europe, sous la dir. de Dominique Vidal, Demopolis, octobre 2020, pp. 39-45Intervention sur RFI (extraits de l’entretien accordé à Daniel Vallot) : « Alexander Van der Bellen, le «papy écolo» réélu à la tête de lâAutriche »
PS/ Toujours « la folie des titres », même sur le bulletin de vote. En allant voter, j’ai d’ailleurs été annoncé aux assesseurs, à la lecture de ma carte d’identité autrichienne, comme « Docteur Ing. Segal » (titre de docteur et titre dâingénieur).

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