Resumen de metafísica integral Quotes

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Resumen de metafísica integral Resumen de metafísica integral by Frithjof Schuon
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“De nos jours, on vante l' "objectivité" d'un homme qui affirme calmement et froidement que deux et deux font cinq, et on accuse de subjectivité ou d'émotivité, l'homme qui réplique avec indignation que cela fait quatre (2) ; on ne veut pas admettre que l'objectivité c'est l'adéquation à l'objet et non le ton ni la mimique ; ni surtout une placidité factice, inhumaine et insolente. On oublie surtout aussi que l'émotion a ses droits dans l'arsenal de la dialectique humaine, et que ceux-ci -puisque ce sont des droits- ne sauraient être contraires à l'objectivité ; même la pensée la plus strictement objective -intellectuelle ou rationnelle- s'accompagne d'une facteur psychique, donc subjectif, à savoir le sentiment de certitude ; sans quoi l'homme ne serait pas homme. Or l'homme est fait « à l'image de Dieu », c'est toute sa raison d'être ; blâmer un trait naturel et foncier de l'homme reviendrait à blâmer non seulement l'intention créatrice », mais la nature même du Créateur.

(2)on connaît le dicton populaire : « un tel se fâche, donc il a tort » que l'on applique souvent de travers. En réalité, ce mot se réfère à des gens qui se mettent en colère parce que, dan leur tort, ils sont à court d'arguments ; la colère suppléant alors à la preuve ou au droit.”
Frithjof Schuon, Résumé de métaphysique intégrale
“L'émotivité « perçoit » et révèle ceux des aspects d'un bien ou d'un mal, que la simple définition logique ne saurait montrer directement et concrètement : ce sont les aspects existentiels, subjectifs, psychologiques, moraux et esthétiques, soit de la vérité, soit de l'erreur ; ou soit de la vertu, soit du vice. Que l'on se représente un enfant qui, par simple ignorance et partant par manque de sens des proportions, profère une parole en fait blasphématoire ; si le père fulmine, l'enfant apprend «existenciellement» quelque chose qu'il n'apprendrait pas si le père se bornai à une dissertation abstraite sur le caractère blasphématoire de la dite parole. La fulmination du père démontre concrètement à l'enfant l'étendue de la faute, elle rend visible une dimension qui autrement serait restée abstraite et anodine ; de même dans les cas inverses, mutatis mutandis : la joie des parents rend tangible pour l'enfant, la valeur de son acte méritoire ou de la vertu tout court. Au rebours de l'expérience et du bon sens, certaines adeptes de la psychanalyse – sinon tous- estiment qu'on ne devrait jamais punir un enfant, car, pensent-ils, une punition le « traumatiserait » ; ce qu'ils oublient, c'est qu'un enfant qui se laisse traumatiser par une punition juste – donc proportionnée à la faute- est déjà un monstre. L'essence de l'enfant normal, sous un certain rapport, est le respect des parents et l'instinct du bien ; une juste punition, loin de le blesser foncièrement, l'illumine et le délivre, en le projetant pour ainsi dire dans la conscience immanente de la norme. Certes, il est des cas où les parents ont tort et où l'enfant est traumatisé à juste titre, mais l'enfant normal, ou normalement vertueux, n'en tombera pas pour autant dans une amertume vindicative et stérile, bien au contraire : il tirera de son expérience le meilleur parti, grâce à l'intuition que toute adversité est métaphysiquement méritée, aucun homme n'étant parfait sans épreuve.”
Frithjof Schuon, Résumé de métaphysique intégrale
“[...] quand un homme s'inquiète d'une inondation et cherche le moyen de lui échapper, la psychanalyse dissoudra l'inquiétude et laissera le patient se noyer ; ou encore, au lieu d'abolir le péché, elle abolira la mauvaise conscience, ce qui permet d'aller sereinement en enfer. [...] Il résulte de tout ceci que pour le psychanalyste moyen, un complexe est mauvais parce que c'est un complexe ; on ne veut pas se rendre compte qu'il est des complexes qui font honneur à l'homme [...]. Et c'est pour cela qu'un médecin de l'âme doit être un pontifex, donc un maître spirituel au sens propre et traditionnel du mot ; un professionnel profane n'a ni la capacité ni par conséquent le droit de toucher à l'âme, au-delà des difficultés élémentaires que le simple bon sens suffit à résoudre.”
Frithjof Schuon, Résumé de métaphysique intégrale
“L’« objectivisme » anti-émotionnel et facticement impassible trahit sa fausseté par la contradiction suivante : ceux qui se font les porte-parole d'une rationalité imperturbable et impertinente sont en même temps ceux qui préconisent l'amour libre — ils n’ont aucun goût à l'ascétisme — ou qui s’enflamment dès qu'on parle de politique, et autres inconséquences de ce genre ; ce qui prouve que leur « objectivité » n'est qu'erreur et ostentation, qu'elle est apparentée à l'orgueil et à l'amertume ; d'où la propension à blanchir les hommes vils — sauf quand par hasard ce sont des adversaires politiques — et à noircir les hommes de bien, calmement et sans passion, du moins sans passion visible ; c'est là un exemple de cette morale à sens unique, si caractéristique pour tous les genres d’hypocrisie. Quoi qu'il en soit, il faut réagir contre l'opinion psychanalytique — très répandue — que l’indignation aussi bien que l’enthousiasme révèlent toujours un préjugé ou un parti pris ; opinion simpliste qui est voisine d’une autre erreur non moins sotte, à savoir que dans une discorde nul n’a jamais tout à fait raison, et que celui qui s’emporte à toujours tort.”
Frithjof Schuon, Résumé de métaphysique intégrale
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