Frappe-toi le cœur Quotes

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Frappe-toi le cœur Frappe-toi le cœur by Amélie Nothomb
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Frappe-toi le cœur Quotes Showing 1-25 of 25
“Fidèle à son inexorable habitude, la vie continua.”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur
“Maman, j'ai essayé de comprendre ta jalousie, et en guise de gratitude, tu ouvres devant moi le gouffre dans lequel tu es tombée, à croire que tu cherches à m'y faire chuter, mais tu n'y réussiras pas, maman, je refuse de devenir comme toi, et je peux te dire que sans même y être tombée, rien que de sentir l'appel de ce gouffre, j'ai si mal que je pourrais hurler, c'est comme la morsure du vide, maman, je comprends ta souffrance mais ce que je ne comprends pas, c'est ton peu d'égards pour moi, en vérité tu ne cherches pas à partager ton mal avec moi, cela t'est juste égal que je souffre, tu ne le vois pas, c'est le dernier de tes soucis et c'est cela le pire.”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur
“But no one would ever have dared make fun of her, even in private: there was something about her that inspired fear and discouraged meanness.”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur
“C’était donc cela, le sens, la raison d’être de toute une vie : si l’on était là, si l’on tolérait tant d’épreuves, si l’on faisait l’effort de continuer à respirer, si l’on acceptait tant de fadeur, c’était pour connaître l’amour.”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur
“La souffrance de la revoir fut si vive qu’elle mesura dans son âme l’ampleur des dégâts.”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur
“L’été fut un enfer. Il n’y avait pas la diversion de l’école. Chaque jour, il fallait reprendre conscience de cette abjection, maman qui arrivait au petit déjeuner en gazouillant avec Célia qu’elle ne lâchait presque jamais, à chaque minute il fallait lutter contre l’appel du gouffre dans la poitrine, il fallait ne pas haïr ce bébé qui n’était pas responsable de la débauche de cet amour maternel, même si elle ne pouvait s’empêcher de lui trouver de la complaisance – mais qui pouvait lui garantir qu’à sa place elle n’en eût pas fait autant, il fallait ne pas haïr maman qui se laissait aller à ces débordements sans l’ombre d’une pudeur envers son entourage – toujours ce cruel manque de tact.”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur
“Maman, j’ai essayé de comprendre ta jalousie, et en guise de gratitude, tu ouvres devant moi le gouffre dans lequel tu es tombée, à croire que tu cherches à m’y faire chuter, mais tu n’y réussiras pas, maman, je refuse de devenir comme toi, et je peux te dire que sans même y être tombée, rien que sentir l’appel de ce gouffre, j’ai si mal que je pourrais hurler, c’est comme la morsure du vide, maman, je comprends ta souffrance mais ce que je ne comprends pas, c’est ton peu d’égards pour moi, en vérité tu ne cherches pas à partager ton mal avec moi, cela t’est juste égal que je souffre, tu ne le vois pas, c’est le dernier de tes soucis et c’est cela le pire. Il fallait donner le change : Diane embrassa Célia le plus chaleureusement qu’elle put et personne ne remarqua que son enfance était morte.”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur
“Elle se transforma en une créature désenchantée dont l’obsession fut de ne pas sombrer dans le gouffre que cette situation avait creusé en elle.”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur
“Maman, j’ai tout accepté, j’ai toujours été de ton côté, je t’ai donné raison jusque dans tes injustices les plus flagrantes, j’ai supporté ta jalousie parce que je comprenais que tu attendais davantage de l’existence, j’ai enduré que tu m’en veuilles des compliments des autres et que tu me le fasses payer, j’ai toléré que tu montres ta tendresse à mon frère alors que tu ne m’en as jamais témoigné une miette, mais là, ce que tu fais devant moi, c’est mal. Une seule fois, tu m’as aimée, et j’ai su qu’il n’y avait rien de meilleur en ce monde. Je pensais que ce qui t’empêchait de me manifester ton amour, c’était que je sois une fille. Or, à présent, sous mes yeux, l’être que tu arroses de l’amour le plus profond que tu aies jamais manifesté, c’est une fille. Mon explication de l’univers s’écroule. Et je comprends que, tout simplement, tu m’aimes à peine, tu m’aimes si peu que tu ne penses même pas à dissimuler un rien ta passion folle pour ce bébé. La vérité, maman, c’est que s’il est une vertu qui te manque, c’est le tact.”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur
“Quand elle voyait la déesse embrasser le petit garçon en omettant de l’embrasser elle, Diane parvenait à outrepasser sa douleur et à penser qu’elle deviendrait Reine un jour, non par ambition personnelle, mais pour pouvoir offrir la couronne à sa mère et la consoler ainsi de ce qui, dans sa vie, lui paraissait étriqué.

Chaque nuit, elle se rappelait cette étreinte sublime qu’elle avait connue quand maman avait Nicolas dans son ventre : comment sa mère l’avait serrée, les mots d’amour qu’elle lui avait dits, et avec quelle voix. Ce souvenir la transissait de bonheur. Même si elle souffrait que Marie n’ait plus jamais eu ce genre d’attitude envers elle, elle avait construit un tel mythe autour de cet embrassement qu’elle se sentait capable d’y puiser la ferveur et l’énergie nécessaires à son ascension jusqu’au trône.”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur
“L’enfant eut le cœur comprimé de souffrance. Mais à l’intérieur d’elle quelque chose de fort et de clair chuchotait : Moi, je me souviens, moi, je sais que ce n’était pas un rêve, moi, je sais que la déesse est ma mère et moi, je sais qu’elle m’aime comme je l’aime et que cet amour existe.”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur
“Marie n’éprouva rien, ni déception ni contentement. Elle aurait aimé qu’on lui explique quoi éprouver. Elle était fatiguée.”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur
“Elle avait déjà pu observer l’effarante capacité d’oubli des gens : ils oubliaient ce qui ne les arrangeait pas, ou plutôt, ils oubliaient quand cela les arrangeait, c’est-à-dire très souvent.”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur
“¿Quién era el escritor que decía que cada existencia se reducía a un miserable montoncito de secretos?”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur
“¿De qué serviría dedicarle reproches a una persona incapaz de analizarlos, y más aún con tantos años de retraso?”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur
“How wonderful: I’ve only just met you and you’ve already enriched my life.”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur
“What would be the point of reproaching someone who was incapable of self-analysis, especially with so many years to make up for?”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur
“«La estupidez consiste en querer concluir», escribió Flaubert. Pocas veces se confirmaba esa afirmación como en las disputas, donde se identificaba al imbécil por su obsesión por querer tener la última palabra.”
Amélie Nothomb, Golpéate el corazón
“I'm not in love with you,' she told him one morning as she left for class.
'It will come,' he replied, darkly.
It didn't come. After three years, she found the courage to leave him.
'How could you stay for so long with a man you didn't love?' asked Elisabeth.
'It was either him or someone else. . . ' was all Diane said.”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur
“She would become a doctor. She would observe people and listen to them carefully, she would probe their bodies and their souls. In the course of conversations as casual as the one she'd had with the doctor the night before, she would pinpoint what was wrong and save human lives. The lightning speed of her diagnoses would be astonishing.
To find a goal for oneself at the age of eleven changes everything. What did her lost childhood matter? What she wanted now was to become an adult so she could attain the sublime status of M.D. Life would lead to something important, it would no longer be a matter of putting up with absurd torment, because even suffering could serve to explore the suffering of her patients. What she had to do now was grow up.”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur
“At the age of eleven Diane felt her world collapsing around her. She'd managed to survive thus far because she thought her mother was blind to her suffering. Now she had discovered that, in her mother's version of events, she was at fault for her mother's lack of tenderness. There was something almost comical about the accusation of jealousy. How could she go on living, stifled as she was by this feeling of insane injustice?
She went through the rest of that Saturday like a zombie. That night, Celia joined her in her bed. Diane didn't move.
'I talked to Maman.'
'I know, I heard.'
'Eavesdropping is naughty.'
'You're right, go and tattle on me to Maman.'
'She said that--'
'I know what she said. You're an idiot, Celia to have told her I had anything to do with it. You lied. You're the one who came and complained to me. I will never trust you again.'
'What does that mean, trust?'
'It something you certainly inspire in me. Go back to your bed.'
Celia did as she was told, sniffling and sobbing. Diane knew she was being harsh: what could a six-year-old child possible understand about all this business? But she was in such pain that her sister's fate was a matter of complete indifference to her.”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur
“... she ran to the little bed and seized hold of her beloved with a tender moan (my chocolate croissant, my little warm brioche), and began to eat her up with kisses. This consuming love never stopped. When Marie drank her coffee, she would nibble her daughter's cheek between two sips, the way others take a puff on their cigarette.”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur
“The grandparents took their granddaughter in and lavished all the more affection on her, because they knew that she was suffering from a lack of it. The baby's daily life changed completely and utterly.”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur
“If anyone had told her that belonging to the gilded youth of a provincial town augured nothing out of the ordinary for her, she would not have believed it. She wasn't planning anything, per se, she just knew that it would be tremendous. When she woke up in the morning, she could feel a powerful summons in her heart, and she let herself be borne along by her enthusiasm. The new day promised events, their nature as yet unknown. She cherished this impression of imminence.”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur
“Hopelessly happy, Olivier did not hide his love. Now that she was a prima donna, Marie was radiant. "What a lovely couple! How well suited they are!" people said. She was so happy that she believed she was in love. Her parents' smiles enchanted her less than the ugly moue she saw on the lips of her peers. What fun, to be the star of this hit film!
Six weeks later she was singing another tune. She ran to the doctor, who confirmed what she had been dreading. Horrified, she shared the news with Olivier, who immediately put his arm around her.
"My darling, that's wonderful! Marry me!"
She burst into tears.
"Don't you want to?"
"Yes," she said, through her tears. "But I wanted things to be different.”
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur