Understanding Islam Quotes
Understanding Islam
by
Frithjof Schuon262 ratings, 4.06 average rating, 36 reviews
Understanding Islam Quotes
Showing 1-17 of 17
“When people want to be rid of Heaven it is logical to start by creating an atmosphere in which spiritual things appear out of place; in order to be able to declare successfully that God is unreal they have to construct around man a false reality, a reality that is inevitably inhuman because only the inhuman can exclude God. What is involved is a falsification of the imagination and so its destruction.”
― Understanding Islam
― Understanding Islam
“And this leads us to a further consideration: if there are different religions — each of them by definition speaking an absolute and hence exclusive language — this is because the difference between the religions corresponds exactly, by analogy, to the differences between human individuals. In other words, if the religions are true it is because each time it is God who has spoken, and if they are different, it is because God has spoken in different “languages” in conformity with the diversity of the receptacles. Finally, if they are absolute and exclusive, it is because in each of them God has said “I.”
― Understanding Islam
― Understanding Islam
“(...) Celui qui ignore que la maison brûle, n'a aucune raison d'appeler au secours; de même, l'homme qui ne sait pas qu'il est en train de se noyer ne saisira pas la corde salvatrice; mais savoir que nous périssons, c'est soit désespérer, soit prier. Savoir réellement que nous ne sommes rien, parce que le monde entier n'est rien, c'est se souvenir de « Ce qui est », et se libérer par ce souvenir.
Quand un homme est victime d'un cauchemar et qu'il se met alors, en plein rêve, à appeler Dieu au secours, il se réveille infailliblement, et cela démontre deux choses : premièrement, que l'intelligence consciente de l'Absolu subsiste dans le sommeil comme une personnalité distincte, - notre esprit reste donc en dehors de nos états d'illusion, et deuxièmement, que l'homme, quand il appelle Dieu, finira par se réveiller aussi de ce grand rêve qu'est la vie, le monde, l'ego. S'il est un appel qui peut briser le mur du rêve, pourquoi ne briserait-il pas aussi le mur de ce rêve plus vaste et plus tenace qu'est l'existence ? Il n'y a, dans cet appel, aucun égoïsme, du moment que l'oraison pure est la forme la plus intime et la plus précieuse du don de soi.(2)
(2) « L'Heure suprême ne viendra qu'alors qu'il n'y aura plus personne sur terre qui dise : Allah! Allah! » (hadith). - C'est en effet la sainteté et la sagesse - et avec elles l'oraison universelle et quintessencielle - qui soutiennent le monde.”
― Understanding Islam
Quand un homme est victime d'un cauchemar et qu'il se met alors, en plein rêve, à appeler Dieu au secours, il se réveille infailliblement, et cela démontre deux choses : premièrement, que l'intelligence consciente de l'Absolu subsiste dans le sommeil comme une personnalité distincte, - notre esprit reste donc en dehors de nos états d'illusion, et deuxièmement, que l'homme, quand il appelle Dieu, finira par se réveiller aussi de ce grand rêve qu'est la vie, le monde, l'ego. S'il est un appel qui peut briser le mur du rêve, pourquoi ne briserait-il pas aussi le mur de ce rêve plus vaste et plus tenace qu'est l'existence ? Il n'y a, dans cet appel, aucun égoïsme, du moment que l'oraison pure est la forme la plus intime et la plus précieuse du don de soi.(2)
(2) « L'Heure suprême ne viendra qu'alors qu'il n'y aura plus personne sur terre qui dise : Allah! Allah! » (hadith). - C'est en effet la sainteté et la sagesse - et avec elles l'oraison universelle et quintessencielle - qui soutiennent le monde.”
― Understanding Islam
“[...] the sacred - that which is immutable, inviolable and thus infinitely majestic - is in the very substance of our spirit and of our existence. The world is miserable because men live beneath themselves; the error of modern man is that he wants to reform the world without having either the will or the power to reform man, and this flagrant contradiction, this attempt to make a better world on the basis of a worsened humanity, can only end in the very abolition of what is human, and consequently in the abolition of happiness too. Reforming man means bindinghim again to Heaven, reestablishing the broken link; it means tearing him away from the reign of the passions, from the cult of matter, quantity and cunning, and reintegrating him into the world of the spirit and serenity, we would even say: into the world of sufficient reason.”
― Understanding Islam
― Understanding Islam
“[...] In other words, a thought may be subdivided into a thousand ramifications and fenced round with all possible precautions and yet remain outward and “profane,” for no virtuosity of the potter will transform clay into gold. It is possible to conceive of a language a hundred times more elaborated than that which is used today, for here no principial limitation intervenes; every formulation is necessarily naive in its way and it is always possible to try to enhance it by luxuriance of logical or imaginative wordplay. This proves on the one hand that elaboration as such adds no essential quality to an enunciation, and on the other hand, retrospectively, that the relatively simple enunciations of sages of former times were charged with a fullness of meaning which is precisely what people no longer know how to discern a priori and the existence of which they readily deny. It is not an elaboration of thought pressed to the point of absurdity which can lead us to the heart of gnosis; those who mean to proceed on this plane by investigations and gropings, scrutinizing things and weighing them up, have failed to grasp that we cannot subject all orders of knowledge to the same regimen of logic and experience and that there are realities which are either understood at a glance or else not understood at all.”
― Understanding Islam
― Understanding Islam
“[...] autrement dit, une pensée peut se subdiviser en mille ramifications et s’entourer de toutes les précautions possibles tout en restant extérieure et « profane », car aucune virtuosité du potier ne transformera l’argile en or. On peut concevoir un langage cent fois plus réflexif que celui dont on use actuellement, puisqu’il n’y a là pas de limites de principe; toute formulation est forcément « naïve » à sa manière, et on peut toujours chercher à la hausser par un luxe de miroitements logiques ou imaginatifs; or cela prouve, d’une part que la réflexivité comme telle n’ajoute aucune qualité essentielle à une énonciation, et d’autre part, rétrospectivement, que les énonciations relativement simples des sages d’autrefois étaient chargées d’une plénitude que, précisément, on ne sait plus discerner a priori et dont on nie volontiers l’existence.”
― Understanding Islam
― Understanding Islam
“Quand la cosmologie hindoue enseigne que les âmes des défunts vont tout d'abord à la Lune, elle suggère indirectement, et en marge d'autres analogies beaucoup plus importantes, l'expérience d'incommensurable solitude - les « affres de la mort » - par laquelle l'âme passe en sortant « à rebours » de la matrice protectrice qu'était pour elle le monde terrestre; la lune matérielle est comme le symbole de l'absolu dépaysement, de la solitude nocturne et sépulcrale, du froid d'éternité (1); et c'est ce terrible isolement post mortem qui marque le choc en retour par rapport, non à tel péché, mais à l'existence formelle.
(1) C'est ce qui nous permet de douter - soit dit en passant - de l'opportunité psychologique d'un voyage dans l'espace. Même en admettant des facteurs mentaux imprévisibles qui rendent psychologiquement possible une telle aventure, - et en écartant ici la possibilité d'un secours satanique, - il est peu probable que l'homme, en revenant sur terre, y retrouve son ancien équilibre et son ancien bonheur. Il y a quelque chose d'analogue dans la folie, qui est une mort, c'est-à-dire un effondrement ou une décomposition, non de l'âme immortelle, mais de son revêtement psychique, l'ego empirique; les fous sont des morts-vivants, le plus souvent en proie à des influences ténébreuses, mais véhiculant parfois au contraire, - dans des milieux de grande ferveur religieuse, - telle influence angélique; mais dans ce dernier cas, il ne s'agit plus à proprement parler de folie, la fissure naturelle étant compensée et en quelque sorte comblée par le Ciel. Quoi qu'il en soit, la folie se caractérise, surtout chez ceux qui y sombrent sinon toujours chez ceux qui s'y trouvent déjà, par une angoisse qui marque le glissement dans un épouvantable dépaysement, exactement comme c'est le cas à la mort ou, par hypothèse, lors d'un voyage interplanétaire. Dans tous les cas, les limites normales de l'ambiance humaine sont dépassées, et cela a lieu également dans la science moderne d'une façon générale : on est projeté dans un vide qui ne laisse plus le choix qu'entre le matérialisme ou une réadaptation métaphysique, à laquelle s'opposent les principes mêmes de cette science.”
― Understanding Islam
(1) C'est ce qui nous permet de douter - soit dit en passant - de l'opportunité psychologique d'un voyage dans l'espace. Même en admettant des facteurs mentaux imprévisibles qui rendent psychologiquement possible une telle aventure, - et en écartant ici la possibilité d'un secours satanique, - il est peu probable que l'homme, en revenant sur terre, y retrouve son ancien équilibre et son ancien bonheur. Il y a quelque chose d'analogue dans la folie, qui est une mort, c'est-à-dire un effondrement ou une décomposition, non de l'âme immortelle, mais de son revêtement psychique, l'ego empirique; les fous sont des morts-vivants, le plus souvent en proie à des influences ténébreuses, mais véhiculant parfois au contraire, - dans des milieux de grande ferveur religieuse, - telle influence angélique; mais dans ce dernier cas, il ne s'agit plus à proprement parler de folie, la fissure naturelle étant compensée et en quelque sorte comblée par le Ciel. Quoi qu'il en soit, la folie se caractérise, surtout chez ceux qui y sombrent sinon toujours chez ceux qui s'y trouvent déjà, par une angoisse qui marque le glissement dans un épouvantable dépaysement, exactement comme c'est le cas à la mort ou, par hypothèse, lors d'un voyage interplanétaire. Dans tous les cas, les limites normales de l'ambiance humaine sont dépassées, et cela a lieu également dans la science moderne d'une façon générale : on est projeté dans un vide qui ne laisse plus le choix qu'entre le matérialisme ou une réadaptation métaphysique, à laquelle s'opposent les principes mêmes de cette science.”
― Understanding Islam
“La pensée moderne n'est pas, d'une façon définitive, une doctrine parmi d'autres, elle est ce qu'exige telle phase de son déroulement, et elle sera ce qu'en fera la science matérialiste et expérimentale, ou ce qu'en fera la machine; ce n'est plus l'intellect humain, c'est la machine - ou la physique, la chimie, la biologie - qui décident ce qu'est l'homme, ce qu'est l'intelligence, ce qu'est la vérité.
Dans ces conditions, l'esprit dépend de plus en plus du « climat » produit par ses propres créations : l'homme ne sait plus juger humainement, c'est-à-dire en fonction d'un absolu qui est la substance même de l'intelligence; s'égarant dans un relativisme sans issue, il se laisse juger, déterminer, classer par les contingences de la science et de la technique; ne pouvant échapper à la vertigineuse fatalité qu'elles lui imposent et ne voulant pas avouer son erreur (1), il ne lui reste plus qu'à abdiquer sa dignité d'homme et sa liberté.
C'est la science et la machine qui à leur tour créent l'homme, et c'est elles qui « créent Dieu », s'il est permis de s'exprimer ainsi (2); car le vide laissé par Dieu ne peut rester un vide, la réalité de Dieu et son empreinte dans la nature humaine exigent un succédané de divinité, un faux absolu qui puisse remplir le néant d'une intelligence privée de sa substance. On parle beaucoup d' « humanisme » à notre époque, mais on oublie que l'homme, dès lors qu'il abandonne ses prérogatives à la matière, à la machine et au savoir quantitatif cesse d'être réellement « humain ». (3)
(1) Il y a là comme une perversion de l'instinct de conservation, un besoin de consolider l'erreur pour avoir la conscience tranquille.
(2) Les spéculations teilhardiennes offrent un exemple frappant d'une théologie succombée aux microscopes et aux télescopes, aux machines et à leurs conséquences philosophiques et sociales, - « chute » qui serait exclue s'il y avait là la moindre connaissance intellective directe des réalisations immatérielles. Le côté « inhumain » de la dite doctrine est d'ailleurs très révélateur.
(3) Le plus intégralement « humain », c'est ce qui donne à l'homme les meilleurs chances pour l'au-delà, et c'est aussi, par là même, ce qui correspond le plus profondément à sa nature”
― Understanding Islam
Dans ces conditions, l'esprit dépend de plus en plus du « climat » produit par ses propres créations : l'homme ne sait plus juger humainement, c'est-à-dire en fonction d'un absolu qui est la substance même de l'intelligence; s'égarant dans un relativisme sans issue, il se laisse juger, déterminer, classer par les contingences de la science et de la technique; ne pouvant échapper à la vertigineuse fatalité qu'elles lui imposent et ne voulant pas avouer son erreur (1), il ne lui reste plus qu'à abdiquer sa dignité d'homme et sa liberté.
C'est la science et la machine qui à leur tour créent l'homme, et c'est elles qui « créent Dieu », s'il est permis de s'exprimer ainsi (2); car le vide laissé par Dieu ne peut rester un vide, la réalité de Dieu et son empreinte dans la nature humaine exigent un succédané de divinité, un faux absolu qui puisse remplir le néant d'une intelligence privée de sa substance. On parle beaucoup d' « humanisme » à notre époque, mais on oublie que l'homme, dès lors qu'il abandonne ses prérogatives à la matière, à la machine et au savoir quantitatif cesse d'être réellement « humain ». (3)
(1) Il y a là comme une perversion de l'instinct de conservation, un besoin de consolider l'erreur pour avoir la conscience tranquille.
(2) Les spéculations teilhardiennes offrent un exemple frappant d'une théologie succombée aux microscopes et aux télescopes, aux machines et à leurs conséquences philosophiques et sociales, - « chute » qui serait exclue s'il y avait là la moindre connaissance intellective directe des réalisations immatérielles. Le côté « inhumain » de la dite doctrine est d'ailleurs très révélateur.
(3) Le plus intégralement « humain », c'est ce qui donne à l'homme les meilleurs chances pour l'au-delà, et c'est aussi, par là même, ce qui correspond le plus profondément à sa nature”
― Understanding Islam
“« Non de ceux sur qui est ta Colère, ni de ceux qui errent » : non de ceux qui s’opposent à la Grâce et qui de ce fait se placent dans le rayon de la Justice ou de la Rigueur, ou qui déchirent le lien qui les relie à la Grâce préexistante; voulant être indépendant de leur Cause, ou voulant être cause eux- mêmes, ils tombent comme des pierres, sourds et aveugles; la Cause les abandonne. « Ni de ceux qui errent » : ce sont ceux qui, sans s’opposer directement à l’Un, se perdent néanmoins, par faiblesse, dans le multiple; ils ne nient pas l’Un et ne veulent pas en usurper le rang, mais ils restent ce qu’ils sont, ils suivent leur nature multiple comme s’ils n’étaient pas doués d’intelligence; ils vivent en somme au-dessous d’eux-mêmes et se livrent aux puissances cosmiques, mais sans se perdre s’ils se soumettent à Dieu. [1]
[1] Selon l’interprétation islamique, ces trois catégories (Grâce, Colère, errance), concernant respectivement les musulmans, qui suivent la voie du milieu, les juifs, qui ont rejeté Jésus, et les chrétiens, qui l’ont divinisé; le choix des symboles est exotériquement plausible, mais le sens est universel et se réfère aux trois tendances fondamentales de l’homme”
― Understanding Islam
[1] Selon l’interprétation islamique, ces trois catégories (Grâce, Colère, errance), concernant respectivement les musulmans, qui suivent la voie du milieu, les juifs, qui ont rejeté Jésus, et les chrétiens, qui l’ont divinisé; le choix des symboles est exotériquement plausible, mais le sens est universel et se réfère aux trois tendances fondamentales de l’homme”
― Understanding Islam
“S'il y a des religions diverses, - parlant chacune, par définition, un langage absolu et par conséquent exclusif, - c'est parce que la différence des religions correspond exactement, par analogie, à la différence des individus humains; en d'autres termes, si les religions sont vraies, c'est parce que c'est chaque fois Dieu qui a parlé, et si elles sont diverses, c'est parce que Dieu a parlé des langages divers, conformément à la diversité des réceptacles; enfin, si elles sont absolues et exclusives, c'est parce que dans chacune, Dieu a dit: "Moi.”
― Understanding Islam
― Understanding Islam
“As for the negation of the Christian Trinity in the Quran - and this negation is extrinsic and conditional - we must take account of certain shades of meaning. The Trinity can be envisaged according to a "vertical" perspective or according to either of two "horizontal" perspectives, one of them being supreme and the other not. The vertical perspective- Beyond-Being, Being and Existence - envisages the hypostases as "descending" from Unity or from the Absolute - or from the Essence it could be said - which means that it envisages the degrees of Reality. The supreme horizontal perspective corresponds to the Vedantic triad Sat (supraontological Reality), Chit (Absolute Consciousness) and Ananda (Infinite Beatitude), which means that it envisages the Trinity inasmuch as It is hidden in Unity(1). The non-supreme horizontal perspective on the contrary situates Unity as an essence hidden within the Trinity, which is then ontological and represents the three fundamental aspects or modes of Pure Being, whence the triad : Being, Wisdom, Will (Father, Son, Spirit).
Now the concept of a Trinity seen as a deployment (tajalli) of Unity or of the Absolute is in no way opposed to the unitary doctrine of Islam ; what is opposed to it is solely the attribution of absoluteness to the Trinity alone, or even to the ontological Trinity alone, as it is envisaged exoterically. This last point of view does not, strictly speaking, attain to the Absolute and this is as much as to say that it attributes an absolute character to what is relative and is ignorant of Maya and the degrees of reality or of illusion ; it does not conceive of the metaphysical - but not pantheistic - identity between manifestation and the Principle; still less, therefore, does it conceive of the consequence this identity implies from the point of view of the intellect and the knowledge which delivers.
(1) The Absolute is not the Absolute inasmuch as it contains aspects, but inasmuch as It transcends them; inasmuch as It is Trinity It is therefore not Absolute.”
― Understanding Islam
Now the concept of a Trinity seen as a deployment (tajalli) of Unity or of the Absolute is in no way opposed to the unitary doctrine of Islam ; what is opposed to it is solely the attribution of absoluteness to the Trinity alone, or even to the ontological Trinity alone, as it is envisaged exoterically. This last point of view does not, strictly speaking, attain to the Absolute and this is as much as to say that it attributes an absolute character to what is relative and is ignorant of Maya and the degrees of reality or of illusion ; it does not conceive of the metaphysical - but not pantheistic - identity between manifestation and the Principle; still less, therefore, does it conceive of the consequence this identity implies from the point of view of the intellect and the knowledge which delivers.
(1) The Absolute is not the Absolute inasmuch as it contains aspects, but inasmuch as It transcends them; inasmuch as It is Trinity It is therefore not Absolute.”
― Understanding Islam
“L’état humain — ou tout autre état « central » analogue — est comme entouré d’un cercle de feu : il n’y a là qu’un choix, ou bien échapper au « courant des formes » par le haut, en direction de Dieu, ou bien sortir de l’humanité par le bas, à travers le feu, lequel est comme la sanction de la trahison de ceux qui n’ont pas réalisé le sens divin de la condition humaine; si « la condition humaine est difficile à atteindre», comme l’estiment les Asiates « transmigrationnistes », elle est également difficile à quitter, pour la même raison de position centrale et de majesté théomorphe. Les hommes vont au feu parce qu’ils sont des dieux, et ils en sortent parce qu’ils ne sont que des créatures; Dieu seul pourrait aller éternellement en enfer s’il pouvait pécher. Ou encore : l’état humain est tout près du Soleil divin, s’il est possible de parler ici de « proximité »; le feu est la rançon éventuelle — à rebours — de cette situation privilégiée; on peut mesurer celle-ci à l’intensité et à l’inextin-guibilité du feu. Il faut conclure de la gravité de l’enfer à la grandeur de l’homme, et non pas, inversement, de l’apparente innocence de l’homme à l’injustice supposée de l’enfer.”
― Understanding Islam
― Understanding Islam
“Peu de discours sont aussi ingrats que les complaintes conventionnelles sur les « recherches » jamais satisfaites de l'« esprit humain »; en réalité, tout a déjà été dit, mais il s’en faut de beaucoup que tout ait toujours été compris par tout le monde. Il ne saurait donc être question de présenter des « vérités nouvelles »; en revanche, ce qui s’impose à notre époque, et même à toute époque s’éloignant des origines, c’est de fournir à quelques-uns des clefs renouvelées — plus différenciées et plus réflexives que les anciennes mais non meilleures — pour les aider à redécouvrir des vérités qui sont inscrites, d’une écriture éternelle, dans la substance même de l’esprit.”
― Understanding Islam: A New Translation with Selected Letters
― Understanding Islam: A New Translation with Selected Letters
“L’état humain — ou tout autre état « central » analogue — est comme entouré d’un cercle de feu : il n’y a là qu’un choix, ou bien échapper au « courant des formes » par le haut, en direction de Dieu, ou bien sortir de l’humanité par le bas, à travers le feu, lequel est comme la sanction de la trahison de ceux qui n’ont pas réalisé le sens divin de la condition humaine; si « la condition humaine est difficile à atteindre», comme l’estiment les Asiates « transmigrationnistes », elle est également difficile à quitter, pour la même raison de position centrale et de majesté théomorphe. Les hommes vont au feu parce qu’ils sont des dieux, et ils en sortent parce qu’ils ne sont que des créatures; Dieu seul pourrait aller éternellement en enfer s’il pouvait pécher. Ou encore : l’état humain est tout près du Soleil divin, s’il est possible de parler ici de « proximité »; le feu est la rançon éventuelle — à rebours — de cette situation privilégiée; on peut mesurer celle-ci à l’intensité et à l’inextin-guibilité du feu. Il faut conclure de la gravité de l’enfer à la grandeur de l’homme, et non pas, inversement, de l’apparente innocence de l’homme à l’injustice supposée de l’enfer.
[...] Bien des hommes de notre temps tiennent en somme le langage suivant : « Dieu existe ou il n ’existe pas ; s’il existe et s’il est ce qu’on dit, il reconnaîtra que nous sommes bons et que nous ne méritons aucun châtiment » ; c’est-a-dire qu’ils veulent bien croire à son existence s’il est conforme à ce qu’ils s’imaginent et s’il reconnaît la valeur qu’ils s’attribuent à eux-mêmes. C’est oublier, d’une part, que nous ne pouvons connaître les mesures avec lesquelles l’Absolu nous juge, et d’autre part, que le « feu » d’outre-tombe n’est rien d ’autre, en définitive, que notre propre intellect qui s’actualise à l'encontre de notre fausseté, ou en d’autres termes, qu’il est la vérité immanente qui éclate au grand jour. A la mort, l’homme est confronté avec l’espace inouï d’une réalité, non plus fragmentaire, mais totale, puis avec la norme de ce qu’il a prétendu être, puisque cette norme fait partie du Réel ; l’homme se condamne donc lui-même, ce sont — d’après le Koran — ses membres mêmes qui l’accusent ; ses violations, une fois le mensonge dépassé, le transforment en flammes ; la nature déséquilibrée et faussée, avec toute sa vaine assurance, est une tunique de Nessus. L’homme ne brûle pas que pour ses péchés; il brûle pour sa majesté d’image de Dieu. C’est le parti pris d’ériger la déchéance en norme et l’ignorance en gage d’impunité que le Koran stigmatise avec véhémence — on pourrait presque dire : par anticipation — en confrontant l’assurance de ses contradicteur avec les affres de la fin du monde (1).
En résumé, tout le problème de la culpabilité se réduit au rapport de la cause à l’effet. Que l’homme soit loin d'être bon, l’histoire ancienne et récente le prouve surabondamment, l’homme n’a pas l’innocence de l’animal, il a conscience de son imperfection, puisqu’il en possède la notion ; donc il est responsable. Ce qu’on appelle en terminologie morale la faute de l’homme et le châtiment de Dieu, n’est rien d ’autre, en soi, que le heurt du déséquilibre humain avec l’Equilibre immanent ; cette notion est capitale.[...]
(1) C'est la même un des thèmes les plus instamment répétés de ce livre sacré, qui marque parfois son caractère d'ultime message par une éloquence presque désespérée.”
― Understanding Islam
[...] Bien des hommes de notre temps tiennent en somme le langage suivant : « Dieu existe ou il n ’existe pas ; s’il existe et s’il est ce qu’on dit, il reconnaîtra que nous sommes bons et que nous ne méritons aucun châtiment » ; c’est-a-dire qu’ils veulent bien croire à son existence s’il est conforme à ce qu’ils s’imaginent et s’il reconnaît la valeur qu’ils s’attribuent à eux-mêmes. C’est oublier, d’une part, que nous ne pouvons connaître les mesures avec lesquelles l’Absolu nous juge, et d’autre part, que le « feu » d’outre-tombe n’est rien d ’autre, en définitive, que notre propre intellect qui s’actualise à l'encontre de notre fausseté, ou en d’autres termes, qu’il est la vérité immanente qui éclate au grand jour. A la mort, l’homme est confronté avec l’espace inouï d’une réalité, non plus fragmentaire, mais totale, puis avec la norme de ce qu’il a prétendu être, puisque cette norme fait partie du Réel ; l’homme se condamne donc lui-même, ce sont — d’après le Koran — ses membres mêmes qui l’accusent ; ses violations, une fois le mensonge dépassé, le transforment en flammes ; la nature déséquilibrée et faussée, avec toute sa vaine assurance, est une tunique de Nessus. L’homme ne brûle pas que pour ses péchés; il brûle pour sa majesté d’image de Dieu. C’est le parti pris d’ériger la déchéance en norme et l’ignorance en gage d’impunité que le Koran stigmatise avec véhémence — on pourrait presque dire : par anticipation — en confrontant l’assurance de ses contradicteur avec les affres de la fin du monde (1).
En résumé, tout le problème de la culpabilité se réduit au rapport de la cause à l’effet. Que l’homme soit loin d'être bon, l’histoire ancienne et récente le prouve surabondamment, l’homme n’a pas l’innocence de l’animal, il a conscience de son imperfection, puisqu’il en possède la notion ; donc il est responsable. Ce qu’on appelle en terminologie morale la faute de l’homme et le châtiment de Dieu, n’est rien d ’autre, en soi, que le heurt du déséquilibre humain avec l’Equilibre immanent ; cette notion est capitale.[...]
(1) C'est la même un des thèmes les plus instamment répétés de ce livre sacré, qui marque parfois son caractère d'ultime message par une éloquence presque désespérée.”
― Understanding Islam
“La dialectique métaphysique ou ésotérique évolue entre la simplicité symboliste et la complexité réflexive; cette dernière - et c'est à un point que les modernes ont de la peine à comprendre - peut devenir de plus en plus subtile sans pour cela s'approcher d'un pouce de la vérité; autrement dit, une pensée peut se subdiviser en mille ramifications et s'entourer de toutes les précautions possibles tout en restant extérieure et "profane", car aucune virtuosité du potier ne transformera l'argile en or. On peut concevoir un langage cent fois plus réflexif que celui dont on use actuellement, puisqu'il n'y a là pas de limites de principe; toute formulation est forcément "naïve" à sa manière, et on peut toujours chercher à la hausser par un luxe de miroitements logiques ou imaginatifs; or cela prouve, d'une part que la réflexivité comme telle n'ajoute aucune qualité essentielle à une énonciation, et d'autre part, rétrospectivement, que les énonciations relativement simples des sages d'autrefois étaient chargées d'une plénitude que, précisément, on ne sait plus discerner a priori et dont on nie volontiers l'existence.
Ce n'est pas une réflexivité poussée à l'absurde qui peut nous introduire au cœur de la gnose; ceux qui entendent procéder sur ce plan par investigations et tâtonnements, qui scrutent et qui pèsent, n'ont pas saisi qu'on ne peut soumettre tous les ordres de connaissance au même "régime" de logique et d'expérience, et qu'il est des réalités qui se comprennent d'un coup d’œil et qui ne se comprennent pas du tout.”
― Understanding Islam
Ce n'est pas une réflexivité poussée à l'absurde qui peut nous introduire au cœur de la gnose; ceux qui entendent procéder sur ce plan par investigations et tâtonnements, qui scrutent et qui pèsent, n'ont pas saisi qu'on ne peut soumettre tous les ordres de connaissance au même "régime" de logique et d'expérience, et qu'il est des réalités qui se comprennent d'un coup d’œil et qui ne se comprennent pas du tout.”
― Understanding Islam
“L'Islam tranche sévèrement entre le monde de l'homme et celui de la femme, entre la collectivité totale et la famille qui en est le noyau, ou entre la rue et le foyer, comme il tranche aussi entre la société et l'individu et entre l'exotérisme et l'ésotérisme ; le foyer — comme la femme qui l'incarne — a un caractère inviolable, donc sacré. La femme incarne même d'une certaine façon l'ésotérisme en raison de certains aspects de sa nature et de sa fonction; la "vérité ésotérique" la haqîqah — est "sentie" comme une réalité "féminine", comme c'est aussi le cas de la barakah. Le voile et la réclusion de la femme sont du reste en rapport avec la phase cyclique finale que nous vivons — et où les passions et la malice dominent de plus en plus — et présentent une certaine analogie avec l'interdiction du vin et le voilement des mystères”
― Understanding Islam
― Understanding Islam
“[...] Tradition is not a childish and outmoded mythology but a science that is terribly real. (...la tradition n'est pas une mythologie puérile et désuète, mais une science terriblement réelle.)”
― Understanding Islam
― Understanding Islam
